2. Qu’est-ce qui conduit un homme établi à mettre en péril son
confort, sa carrière et son couple ? La passion, d’autant plus
brûlante qu’elle est tardive, pour cinq hectares de terre
limousine. Mais la terre se mérite, surtout quand on vient de la
ville. Voilà Franck précipité dans la quête du Graal. Il lui faut
un tracteur.
3. Emilie Deleuze
Emilie Deleuze (née en 1964 en
Nogent-sur Marne) réalise son premier
court-métrage, Un homme faible, en
1984. Elle suit ensuite des études à la
Fémis, dans le département
réalisation, où elle a pour camarades
de promotion Solveig Anspach et
Christine Carriere.
• Après plusieurs courts-métrages,
Emilie Deleuze se fait remarquer en
1994 en réalisant pour la télévision
L' Incruste, avec Claire Keim et
Benoît Magimel.
• C'est l'avant-dernier volet, consacré
à l'adolescence au début des années
80, de la série Tous les garçons et
les filles de leur âge, à laquelle
participent également des
réalisateurs confirmés tels qu'André
Techiné, Claire Denis et Olivier
Assayas.
4. • En 1999 sort son premier long-
métrage, Peau neuve, avec Samuel
Le Bihan, présenté au Festival de
Cannes dans la section Un certain
Regard, où il obtient le prix Fipresci
de la critique internationale.
• Emilie Deleuze conte l'amitié entre
un trentenaire urbain venu suivre
en Corrèze une formation de
conducteur d'engins de chantiers et
un jeune stagiaire mal dans sa peau.
Elle y révèle un talent singulier et un
goût pour les grands espaces.
• On retrouve ces qualités dans son
second film, Mister V., sélectionné
au Festival de Locarno en 2003, et
dans lequel le personnage principal
est un cheval.
• En 2001, Emilie Deleuze réalise l'un
des courts-métrages du programme
Pas d'histoires!, 12 regards sur le
racisme au quotidien.
7. Lambert Wilson
• Lambert Wilson est un acteur français né en1958 à
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine – France.
• Parlant aussi bien français qu'anglais, Lambert Wilson
baigne dès son plus jeune âge dans le milieu théâtral. Il
suit de 1974 à 1978 une formation d'art dramatique au
Center Drama de Londres, où il apprend le métier
d'acteur mais aussi le chant et la musique.
• En 1977, il apparaît dans Julia de Fred Zinnemann qui
le dirigera à nouveau face à Sean Connery dans Cinq
jours ce printemps-là (1983). Le grand public, lui,
apprend à le connaître à partir de La Boum 2 (1982),
comédie de Claude Pinoteau dans laquelle il joue un
prétendant de la jeune Vic (Sophie Marceau).
• Dès lors, il suscite l'intérêt de cinéastes aussi talentueux
que André Téchiné (Rendez-vous, 1984), Claude
Chabrol (Le Sang des autres), Andrzej Zulawski (La
Femme publique), et Benoît Jacquot (Corps et biens,
1986).
• Aussi bien à l'aise dans des films d'époque (Chouans !,
Jefferson à Paris, Les Caprices d'un fleuve) que dans des
oeuvres exigeantes (Le Ventre de l'architecte, Les
Possédés), Lambert Wilson tente de briser son image
d'éternel jeune premier romantique en perçant le
mystère de La Vouivre (1988), film réalisé par son père,
et en prêtant ses traits à l'Abbé Pierre dans Hiver 54
(1989), une performance qui lui vaut le Prix Jean Gabin.
8. • Actif, Lambert Wilson poursuit avec les
comédies Alceste à bicyclette en 2013 et
Barbecue en 2014. Cette même année, il
endosse la prestigieuse fonction de maître
de cérémonie au festival de Cannes. L'année
suivante, le comédien incarne Barsac dans
Tout de suite maintenant, drame de Pascal
Bonitzer, avant de prêter sa voix suave à
l'ours Baloo dans le blockbuster Disney Le
Livre de la jungle. L'acteur passe ensuite de
la comédie populaire avec La Vache à la
grosse production française ambitieuse avec
L'Odyssée. Dans ce biopic réalisé par
Jérôme Salle, Wilson se glisse dans la peau
du célèbre commandant Cousteau et donne
la réplique à Audrey Tautou et Pierre Niney.
• En 2018, Lambert se glisse dans l'uniforme
de l'implacable Commandant Rivière dans
Volontaire, où il donne la réplique à l'étoile
montante Diane Rouxel. La même année, il
prend sous son aile un jeune pianiste
virtuose dans Au bout des doigts. Deux ans
plus tard, le comédien revêt l'uniforme de
Charles De Gaulle dans le biopic consacré
au célèbre général avant de tourner pour
Paul Verhoeven dans le sulfureux
Benedetta. Il est aussi à l'affiche du thriller
Les Traducteurs, dans lequel il incarne un
éditeur sans scrupules.
9. Marina Hands • Marina Hands (née à Paris en 1975) suit
une formation théâtrale pointue, au
Conservatoire puis à la "London Academy
of Music and Dramatic art".
• C'est en 1999 qu'elle s'essaie au cinéma,
dans La Fidélité d'Andrzej Zulawski.
Forte d'une aura mystérieuse, elle
apparaît dans des rôles énigmatiques,
comme dans Ne le dis à personne de
Guillaume Canet.
• En 2006, la Comédie Française
l'accueille. Un an plus tard, son rôle
d'amante dans le film indépendant Lady
Chatterley, de Pascale Ferran, lui vaut
d'obtenir le César de la meilleure actrice.
• Dans la comédie amère Le Code A
Changé de Danièle Thompson, Marina
Hands donne à la réplique à Patrick
Chesnais et à Karin Viard, avant
d'interpréter la fille de Catherine
Deneuve dans Mères et filles.
• L'anné suivante, elle incarne un
personnage fort dans Une exécution
ordinaire de Marc Dugain. C'est ensuite
Pascal Thomas qui lui offre un registre
plus léger dans sa dernière comédie
loufoque Ensemble, nous allons vivre une
très, très grande histoire d'amour....
10. • En 2011, c'est dans le drame Voyez
comme ils dansent de Claude Miller
qu'on la retrouve, interprétant une
vidéaste française qui rencontre au
Canada la dernière compagne (Maya
Sansa) de son ex-mari (James Thiérrée).
• La native de Paris rejoint ensuite
l'impressionnant casting féminin de
Sous les jupes des filles d'Audrey Dana,
tourne sous la direction de Romain
Goupil dans la comédie dramatique Les
Jours venus (2015), donne la réplique à
Fanny Ardant dans la comédie Chic !
(id.), joue une directrice de prison dans
Un triomphe (2021) et retrouve Dana
pour la comédie Hommes au bord de la
crise de nerfs (2022).
• Parallèlement, Marina Hands mène une
riche carrière à la télévision. On la voit
ainsi camper la comtesse Musgrove dans
la sombre série Taboo portée par la
super-star internationale Tom Hardy.
Elle rejoint aussi la deuxième saison de
Zone blanche et incarne une mère et
épouse dévouée qui se sent de plus en
plus transparente aux yeux des siens
dans Mytho sur Arte.
11. Tournage
Parmi les lieux qu’on reconnaitra
peut-être si l’on va voir "5
hectares" au cinéma, il y a le palais
de justice historique de Limoges,
mais aussi des scènes tournées à
Saint Priest-Taurion et Châtenet-
en-Dognon pour la Haute-Vienne.
En Corrèze, l'équipe du film a
notamment posé ses caméras à
Lubersac.
12. C R I T I Q U E S
« Film inclassable qui vaut le détour.
Tantôt comédie qui se moque de ses
personnages un peu dingues et de leurs
obsessions, tantôt film sérieux sur les
enjeux du monde agricole et les rapports
avec les citadins, tantôt road movie
initiatique avec les codes du genre,
tantôt rêverie poétique dans de très
beaux paysages qui nous rappellent
l’importance de préserver cette nature…
Le film oscille entre plein de registres
pour traiter d’un sujet important, sans
s’enfermer dans les gros gags ni les
leçons de morale un peu lourdes. On
sent que Lambert Wilson a pris du
plaisir à jouer ce rôle aux facettes
multiples et on est clairement emportés
par sa prestation. »
Ariri B. Allociné
13. • « Lambert Wilson surprenant dans un
(presque) road-trip en tracteur d'un
autre âge (le tracteur).
• Dès les premières minutes il (son
personnage) nous insupporte par ses
certitudes de citadin arrogant aussi
caricatural que le monde rural qu'il
découvre.
• Pourtant ces scènes sans complaisance
pour chacun des "mondes" sonnent le
vrai. Puis vient le moment où LW se
coiffe d'une casquette et là c'est un autre
homme que nous découvrons, criant de
naturel.
• Les paysages de Dordogne et du
Limousin nous font rêver d'un monde
meilleur mais chaque kilomètre nous
ramène à la réalité du milieu paysan
avec toutes ses difficultés. Un film à ne
pas manquer. »
Limougeaud Allociné
14. • « Ce n’est pas le tracteur qui fait l’homme. Mais
quand même, une bécane qui fait vroum sur
laquelle arpenter crânement ses 5 hectares de
terre, ça vous change un Parisien. Lambert
Wilson, dans le rôle du néorural fier comme un
coq, fraîchement détenteur d’un terrain dans le
Limousin, s’obstine à vouloir ramener une
épave payée trop cher sur sa propriété.
• Manière d’asseoir sa légitimité aux yeux du
voisin agriculteur qui convoite sa parcelle,
montrer qu’il n’est pas un énième parasite venu
de la ville pour conquérir la campagne sans se
salir les bottes. La comédie du retour à la
nature, du conflit ancestral entre le citadin et le
rural, est au cœur d’un road movie plus que
pépère, où il s’agira de parcourir une centaine
de bornes à dos de tracteur.
• L’intrigue se veut minimale, dans la droite
ligne décroissante que prône l’acteur écolo en
promo – lui-même résidant dans un moulin en
Bourgogne, apprend-on ces jours-ci, et qui n’a
pas hésité dernièrement à y aller de son coup de
gueule contre la fièvre acheteuse de Noël, voilà
qui est dit !
• Disons que le respect que l’on porte à la
démarche n’exclut pas des réserves sur le
capital sympathie des personnages (ou profils
sociologiques) convoqués ici, pas vraiment de
taille à nous faire penser la fracture ville-
campagne à nouveaux frais ou même nous
amuser, ne serait-ce qu’un tout petit peu, de
leurs déboires. »
• Libération