LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
Léonora Miano. Écrivaine de langue française.
1.
2. Biographie
Léonora Miano, née le 12 mars 1973 à Douala (Cameroun), est une écrivaine franco-camerounaise
d'expression française.
À 18 ans, en 1991, elle s'installe en France, d'abord à Valenciennes puis à Nanterre, pour étudier la
littérature américaine.
Elle vit au Togo depuis 20192.
3.
Parcours littéraire
Sa première œuvre, L'Intérieur de la nuit, connaît
un bon accueil de la critique francophone et reçoit
six prix : Les lauriers verts de la forêt des livres,
Révélation (2005), le prix Louis-Guilloux (2006), le
prix du premier roman de femme (2006), le prix
René-Fallet (2006), le prix Bernard-Palissy (2006),
et le Prix de l'excellence camerounaise (2007). Le
magazine Lire le qualifie de meilleur premier
roman français de l'année 2005.
Son deuxième roman, Contours du jour qui vient,
reçoit en novembre 2006 le prix Goncourt des
lycéens décerné par un jury de jeunes lycéens de
15 à 18 ans.
Au printemps 2008, elle publie cinq romans, dans
la collection « Étonnants classiques » chez
Flammarion, regroupés sous le titre Afropean et
autres nouvelles.
Son œuvre a la particularité, selon Daniel S.
Larangé, de créer à proprement parler une
littérature afropéenne, consciente des
transformations du monde et de l'humanité. Elle
défend l'identité afropéenne à l'heure de la
mondialisation, qui pourrait régénérer la culture
française par le biais de la littérature francophone.
Toujours selon Larangé, l'écriture-jazzy est
fondée sur une culture populaire et musicale,
intégrant les rythmes impromptus et les
rhapsodies propres au jazz.
4.
En novembre 2013, Léonora Miano remporte le prix
Femina pour La Saison de l'ombre qui raconte, dans la
lignée du Devoir de violence de Yambo Ouologuem, le
début de la traite des Noirs. Le roman se présente
comme une parabole de la mondialisation qui conduit
à exploiter l'humanité comme un produit de
consommation.
En janvier 2014, elle est nommée au grade de
chevalière de l'ordre des Arts et des Lettres.
En 2015, elle dirige l'ouvrage collectif Volcaniques :
une anthologie du plaisir, dans lequel douze autrices
du monde noir, Hemley Boum, Nafissatou Dia Diouf,
Marie Dô, Nathalie Etoké, Gilda Gonfier, Axelle Jah
Njiké, Fabienne Kanor, Gaël Octavia, Gisèle Pineau,
Marie-Laure Endale, Élizabeth Tchoungui et Léonora
Miano elle-même ont rédigé des nouvelles autour de ce
thème.
En 2018, Satoshi Miyagi met en scène Révélation,
premier volet de la trilogie sur l'histoire de l'esclavage
Red in Blue publié en 2011. Léonora Miano, spécialiste
du fait colonial, fait le choix d'un metteur en scène
dont la culture (japonaise) est éloignée de l'histoire de
l'esclavagisme transatlantique.
Sa volonté est d'éviter l'« appropriation culturelle »
par un Occidental. Le contraste entre l'histoire
familière pour un spectateur occidental et la distance
esthétique (dissociation de la voix et du corps héritée
du théâtre japonais) crée la surprise .
5.
Dans Afropea - Utopie post-occidentale et post-
raciste (2020), Léonora Miano rejette la
notion d'identité et d'essence « noire » ainsi
que celle de « négritude » et même le terme
« Africains ». Elle revendique plutôt les
termes de Subsahariens, Afrodescendants
ou Afropéens, ce dernier étant pour elle un
outil fécond pour « parvenir à la création de
sociétés plus inclusives, post-occidentales . »
Dans L'Autre Langue des femmes, paru en
2021, elle s'intéresse à plusieurs
personnalités féminines historiques ou
légendaires subsahariennes, et la
signification que peuvent avoir aujourd'hui
leur légende , telles Tassin Hangbè, Moremi
Ajasoro, Abla Pokou, Njinga du Ndongo et
du Matamba, Amina de Zaria, Caroweelo,
Yennenga, Sarraounia, etc.
En 2021, elle écrit la préface de la
publication en français de Carnet de
mémoires coloniales de l'écrivaine
portugaise Isabela Figueiredo .
Depuis 2021, elle est la marraine du prix
littéraire Frontières-Léonora Miano, qui
récompense le meilleur roman de l'année
abordant la thématique des frontières.
9.
Stardust
« Stardust est le premier
roman que j’aie composé dans
l’intention de le faire publier.
Écrit il y a plus de vingt ans, il
relate un moment marquant
de ma vie, cette période au
cours de laquelle je fus
accueillie dans un centre de
réinsertion et d’hébergement
d’urgence du 19ème
arrondissement de Paris.
J’étais alors une jeune mère de
23 ans, sans domicile ni titre
de séjour. Mon souhait était
surtout de me pencher sur ma
vie à l’intérieur de ce foyer, de
me libérer des histoires, des
visages qui, plusieurs années
après, continuaient de me
hanter.
10.
« Louise (autre prénom de Léonora Miano)
est entrée en France légalement, mais a
perdu son droit d'y résider en suivant le
garçon qu'elle aimait.
Elle a une petite-fille, Bliss, née française
parce que née en France. Ne supportant
plus la vie avec un homme qui a n'a plus
son respect, elle le quitte sans savoir où aller
vivre. Elle atterrit dans un centre d'urgence.
Il n'y a rien de réconfortant dans ce centre,
des gens qui font de leur mieux avec peu de
moyens et des femmes qui ne croient plus
en rien.
Louise reste à l'écart, tente de trouver une
solution, un hébergement dans un milieu
qui lui permettra de reprendre ses études,
tout en travaillant pour la faire vivre, elle et
sa fille.
Léonora Miano explique dans l'avant-
propos que les problèmes ne se sont pas
terminés à la sortie du centre d'urgence.
Aujourd'hui comme il y a vingt ans,
personne ne voit ses jeunes femmes, à
l'exception de ceux qui tentent de les aider
avec peu de moyens. Et quand on les voit,
ce n'est pas pour le meilleur. Le texte direct
de Léonora Miano interpelle, fait honte. »
Cath_perrin Babelio
11.
« Dans le très fort “Stardust”, l’écrivaine raconte sa
jeunesse précaire à Paris, de galères en foyer d’accueil
pour femmes en détresse. Un texte écrit il y a vingt
ans, mais publié seulement maintenant, car l’autrice
ne voulait pas devenir la “SDF de service” de la
littérature française.
Dans Stardust, texte puissant et politique écrit il y a
près deux décennies, mais inédit jusqu’à aujourd’hui,
la romancière franco-camerounaise Léonora Miano
chronique la période de grande précarité qu’elle a
traversée à l’aube de ses vingt ans.
À l’époque, sans domicile, sans titre de séjour et mère
d’une jeune fille de quelques mois, allant d’hôtel
borgne en foyer, elle est accueillie dans un centre
d’hébergement et de réinsertion sociale du nord-est
parisien.
Des “passagères” qu’elle y croisa au furieux désir de
s’en sortir, elle raconte l’âpreté de l’exclusion et les
blessures d’une féminité cabossée. “Parce qu’il est si
personnel, j’ai attendu longtemps pour proposer ce
texte aux lecteurs”, explique-t-elle dans l’avant-
propos du livre. “Il s’agissait de ne pas me laisser
définir par ces faits passés, de ne pas être la SDF qui
écrit des livres. Je connais la société française et sa
propension à enfermer ses minorités en particulier
dans des aspects dégradants – ou perçus comme tels –
de leur trajectoire”.
Stardust dit aussi la lumière de la musique, de la
poésie et de l’amour maternel qui la sauvèrent du
pire. »
Les Inrokkuptibles