2. Biographie
Bernard Réquichot, né le 1er octobre 1929
à Asnières-sur-Vègre (Sarthe) et mort le 4
décembre 1961 à Paris , est un artiste et
écrivain français.
Bernard Réquichot fait sa scolarité dans
diverses écoles catholiques des environs de
Paris.
Il commence à peindre dès 1941, des
tableaux d'inspiration religieuse. De 1947 à
1951, il fréquente de nombreuses écoles et
ateliers d'art à Paris : l'Académie
Charpentier, la Grande Chaumière, les
Beaux-Arts, l'Atelier d'Art Sacré, l'École des
métiers d'art, l'atelier Souverbie et l'atelier
Brianchon.
Entre 1948 et 1951, il produit de nombreux
dessins au crayon gras (animaux,
chaussures…), la série des Grosses bonnes
femmes, des études des bœufs, de nus,
crânes, natures mortes, avec
3. Reliquaires
En 1953, il fréquente l'atelier de gravure
aux Beaux-arts. Il étudie et assimile les
techniques cubistes. Il se lie avec Jacques
Villon qui l'influence dans sa démarche. Il
délaisse peu à peu la représentation
cubique et réalise ses premières peintures
abstraites (1953-1954).
De 1953 à 1956, il participe à la
restauration de fresques romanes à l'église
Saint-Hilaire d'Asnières-sur-Vègre.
En 1955, la galerie Lucien Durand présente
sa première exposition personnelle. À
partir de cette année, sa peinture devient
épaisse, réalisée au couteau, par
projections et raclures. On y voit
l'apparition de collages, de raclage de la
couleur au couteau et des motifs de
spirale. Il compose des assemblages de
toiles découpées et ses premiers
Reliquaires, boîtes remplies de terre et
d'ossements.
4. Spirales
En 1956, sa peinture devient abstraite et
fluide. Il réalise de nombreux dessins de «
Spirales ».
En 1957-1958, il utilise des collages de
prélèvements de peinture : collages de
Papiers choisis, peintures dites Traces
graphiques. Il poursuit la réalisation de
Reliquaires. Sa production est prolifique. Il
utilise différents outils comme des pelles à
charbon et des couteaux de boucher qu'il
trempe dans la peinture.
En 1959, il utilise des papiers de garde par «
cadrages choisis » et en collages dont le
triptyque La Moisson des fourmis
buissonnières. Sa première toile peinte
collée sur papier et mise en forme date de
1960. Réquichot poursuit des travaux à base
de « papiers choisis, spirales, reliquaires ». Il
réalise en volume des « spirales »
constituées d'anneaux en polystyrène.
Exposé tantôt par Daniel Cordier, tantôt par
Iris Clert, il fréquente alors d'autres artistes
des mêmes cercles, comme Dado et Yolande
Fièvre, avec lesquels il noue des relations
d'amitié
5. Il est hospitalisé quelques
mois, en mai 1960, en raison
d'une crise nerveuse
survenue à la suite d'un
accident de la circulation. Il
y demeurera jusqu'en juillet.
Durant ce séjour, il dessine
des spirales et écrit
plusieurs poèmes.
En 1961, il reprend la
technique des toiles peintes
et mises en forme
(reliquaire de l'Armoire de
Barbe-bleue) et commence
la série des reliquaires de
papiers choisis. Il termine
son travail d'assemblage
d'anneaux par le Reliquaire
7. Il entreprend également une série de sept
lettres en fausse écriture (écriture
dessinée illisible) dont la Conclusion pour
une philosophie de l'art.
Le 4 décembre 1961, Bernard Réquichot
se défenestre de son atelier de la rue de
Courcelles, à Paris, à la veille de sa
seconde exposition chez Daniel Cordier.
La même année, Yolande Fièvre,
bouleversée par sa mort brutale, réalise
un Hommage à Bernard Réquichot. Cette
œuvre imposante, typique des "objets
épaves" auxquels elle se consacre depuis
1960 fait partie de la donation effectuée
par Daniel Cordier au Centre Pompidou en
1989.
11. Bernard Réquichot compte
parmi les protagonistes
essentiels de la scène
artistique des années
1950.
Marquée par le « second
souffle du surréalisme », sa
production s’inscrit autour
de 1955 dans le contexte
de l’abstraction gestuelle et
matiériste qui occupe alors
une place prééminente.
Malaxant la matière au
couteau, nouant
d’inextricables réseaux ou
laissant des « traces
graphiques » envahir la
toile, Réquichot semble
pousser la peinture dans
ses ultimes
12. Dépassant le cadre de l’Art
informel, dont il est un
représentant éminent,
Réquichot ne tarde pas à
introduire des collages dans
sa peinture.
Dans le domaine graphique,
il investit le motif de la
spirale d’une fonction quasi
hypnotique dans
d’impressionnantes encres
sur papier rehaussées de
gouache blanche.
Proches d’une écriture
illisible, non sans rapport
avec la production littéraire
de l’artiste, ces motifs
trouvent leur traduction en
sculpture sous la forme
d’agrégats d’anneaux de
polystyrène.
Figure complexe et torturée,
Réquichot met fin à ses jours
peu avant sa seconde