5. Dorignac au Musée de Montmartre
0 Dorignac débute sa carrière avec une œuvre d’inspiration impressionniste et pointilliste.
Millet, Signac ou Seurat figurent parmi ses maîtres. Il s’installe en 1901 à Montmartre et
investit vers 1910 la cité des artistes de La Ruche où il est très lié à Modigliani et Soutine.
Participant à l’effervescence cosmopolite de l’Ecole de Paris sans pour autant y appartenir, il
emprunte une voie singulière et indépendante, en puisant son inspiration dans l’art roman,
oriental ou médiéval.
0 Rassemblant près de 80 œuvres dont la moitié n’a encore jamais été présentée au grand
public, l’exposition dévoilera la variété des styles et des techniques de l’artiste et sa maîtrise
éblouissante du trait, qui font de l’œuvre de Dorignac un ensemble singulier et d’une
esthétique rare.
Haleuses 1912
6. 0 L'exposition mettra notamment
en lumière ses saisissantes
feuilles « au noir » qui firent sa
réputation. D’une puissance
expressive remarquable, cette
série de dessins au modelé
contrasté fut accueillie avec
enthousiasme par les artistes, la
critique et les collectionneurs de
l’époque.
0 « Dorignac sculpte ses dessins »
déclara Rodin.
0 Après une première
présentation monographique
que Roubaix et Bordeaux
consacrent en 2016-2017 à
l’artiste, le Musée de Montmartre
poursuit cette volonté de
restituer à Dorignac sa juste
place dans l’histoire de l’art
moderne.
7. 0 Le musée de Montmartre sait faire une place à
des peintres moins connus, ou un peu oubliés,
dont les réalisations sont trop rarement
exposées aux yeux d'un public curieux. Cette
fois, c'est Georges Dorignac, avec une
exposition intitulée "Corps et âmes". L'œuvre
est pourtant singulière, originale, belle, racée.
Saluons la Piscine de Roubaix et le musée des
Beaux-Arts de Bordeaux qui ont initié
l'hommage à Georges Dorignac en 2017.
0 Les œuvres exposées peuvent surprendre par
leur diversité. Il faut dire que le cheminement
du peintre est complexe. On peine à trouver
une ligne commune à travers les portraits de
femme dans sa période des Noirs, qui firent
sa renommée, ses représentations de la
maternité, ses paysages proches des
pointillistes, ses portraits de paysannes ou
d'ouvriers saisis dans l'effort ou ses projets
décoratifs, empreints d'orientalisme. Pourtant
son œuvre est puissante, sincère, touchante.
8. Biographie
0 Georges Dorignac né à Bordeaux en 1879 et mort en 1925 à Paris, est un peintre et
dessinateur français.
0 Il intègre en 1893 l'école municipale des beaux-arts de Bordeaux, où ses travaux lui valent de
nombreux prix, et plusieurs mentions notamment en dessin et en cours d'anatomie.
0 En janvier 1898, il arrive à Paris, s'installe dans le quartier de Montmartre et passe le
concours d'entrée à l'École nationale des beaux-arts. Admis, il intègre l'atelier du peintre
Léon Bonnat.
0 Au bout de quelques mois, lassé par cet enseignement académique, il décide de commencer
sa carrière de peintre indépendant.
9. 0 En 1901, domicilié à Bayonne ,
il s'associe aux peintres
espagnols qui ambitionnent de
conquérir Paris, signe ses
œuvres « Jorge Dorignac » et
fait la connaissance de son
plus fidèle mécène, Gaston
Meunier.
0 Georges Dorignac s'installe à
Montmartre et dès 1902
expose au Salon des
indépendants.
0 Il montre des vues de San
Sébastien, de la côte basque,
de la forêt landaise, des
combats de cerfs, des scènes
de corrida et des portraits de
sa compagne Céline Lacoste.
0 À cette époque, il s'associe aux
peintres de l'école de Bilbao.
10. 0 Après avoir peint plusieurs scènes de la
vie familiale entre 1906 et 1909, dont la
technique post-impressionniste est
savante et la science des couleurs tout
aussi remarquable, il décide de
changer totalement d'orientation .
0 C'est la période des fonds de nuit où il
réalise sur la feuille blanche à peu près
de même format des portraits, des nus,
des travailleurs, qu'il expose dans les
Salons de la capitale et chez Durand-
Ruel.
0 Cette production s'étale de 1912 à
1914.
11. 0 En 1920, on le retrouve au Pays basque, puis en Corse où il peint des
gouaches et des aquarelles aux tonalités amorties.
0 À cette même époque, il peint des portraits et des nus aux tonalités
nacrées, des parmes, des roses et des tons ocrés. Au mois de janvier
1924, il expose à Paris à la galerie Marcel Bernheim. Il meurt en 1925
des suites d’une opération de l’estomac à Paris.