2. Biographie
María Blanchard, née en1881 à
Santander et morte à Paris en avril
en1932, est une artiste peintre
espagnole de la Première École de
Paris, cubiste puis post-cubiste.
María Blanchard naît d'un père
espagnol journaliste (Enrique
Gutiérrez Cueto) et d'une mère
franco-polonaise (Concepción
Blanchard Santisteban). À la suite
d’une chute de sa mère ou de sa
nourrice, María Blanchard souffrait
d’une grave cypho-scoliose : elle
était bossue et souffrira toute sa vie
de son physique ingrat.
En 1909, María Blanchard obtient
une bourse pour poursuivre sa
formation à Paris. A l’Académie Vitti,
ses maîtres Anglada
Camarasa et Kees van Dongen,
proches du fauvisme, lui transmettent
le goût des couleurs vives.
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4. Elle voyage en Belgique et Angleterre avec
deux grands amis peintres : le couple
Diego Rivera et Angelina Beloff. En 1910,
son œuvre Nymphes enchaînant Silène lui
vaut la seconde médaille à l'Exposition
nationale, et plus tard l’admiration de
Federico García Lorca quand il la
découvrira chez Concha Espina .
La Première Guerre mondiale l’oblige à
rentrer un temps en Espagne, son pays
qu'elle n'aime plus.
Elle enseigne quelques mois à
Salamanque. Surtout, à Madrid, où elle
partage un atelier avec Rivera, elle se joint
à la tertulia de Ramón Gómez de la Serna
au Café de Pombo, comme de nombreux
« Parnassois » exilés, tels Marie
Laurencin, Sonia Delaunay et Foujita.
En mars 1915, Gómez de la Serna inclut
María Blanchard dans l’exposition des «
peintres intègres », qui fait découvrir le
cubisme au public espagnol.
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7. Étape cubiste
En 1916, la peintre retourne
définitivement à Paris. Liée
à Jean Metzinger, André
Lhote, Juan Gris ou encore
Jacques Lipchitz, elle y vit
l’aventure cubiste et expose
à L'Effort Moderne, la
galerie de Léonce
Rosenberg.
Elle développe l'esthétique
cubiste de façon originale,
en donnant à la figure
humaine une place
inhabituelle dans le
cubisme classique.
D'après Cécile Debray,
certaines de ses œuvres de
cette époque auraient ainsi
influencé La Fillette au
cerceau (1919), de Pablo
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9. Étape post-cubiste
Accompagnant le « retour à l'ordre » de
l'entre-deux-guerres, María Blanchard
revient à la figuration à partir de La
Communiante, exposé en 1920 au Salon
des Indépendants. Ses tableaux, toujours
centrés autour de la figure humaine
(enfants ou intimité familiale) et conservant
des traits anguleux, se caractérisent
désormais par leur expressivité outrée et
leurs couleurs originales, métalliques, aux
contrastes nacrés.
Elle n’a qu’une élève, Jacqueline Rivière,
fille de ses amis Jacques et Isabelle. Elle
expose surtout en Belgique, et traverse de
longues périodes de problèmes
économiques, aggravés par la charge de
sa sœur et des enfants de celle-ci.
Devenue pieuse dans ses dernières
années, elle songe à entrer au couvent,
avant de mourir de tuberculose en 1932.
Elle est enterrée au cimetière parisien de
Bagneux dans la 88e division.
11. Postérité
Dans son catalogue raisonné
publié entre 1992 et 2007, Liliane
Caffin Madaule présente María
Blanchard comme la plus
importante peintre femme à la
fois du cubisme et de l'art
espagnol du xxe siècle.
Malgré une carrière
essentiellement parisienne et
une bonne représentation dans
les collections françaises, elle est
aujourd'hui surtout connue et
célébrée en Espagne, avec de
récentes expositions
rétrospectives au MAS de
Santander en 2008 et au Musée
Reina Sofía de Madrid en 2012-
2013.
23. Pour María Blanchard
"Mesdames et messieurs :Je ne viens ici ni en tant
que critique ni en tant que connaisseur de l'œuvre
de MariaBlanchard, mais en tant qu'ami d'une
ombre. Un ami d'une ombre douce que je n'ai
jamais vue mais qui m'a parlé à travers des
bouches et des paysages où elle n'a jamais été un
nuage, un pas furtif ou un petit animal effrayé dans
un coin. Personne qui me connaît ne peut
soupçonner cette amitié avec María Gutiérrez-
Cueto, parce que je n'ai jamais parlé d'elle, et bien
que j'aie appris à connaître sa vie à travers des
récits originaux, je tournais toujours les yeux de
l'autre côté, comme distrait, et je chantais un peu
parce qu'il n'est pas bon que les gens sachent qu'un
poète est un homme qui est toujours - pour tout ! au
bord des larmes. »
Garcia Lorca