2. Synopsis
A Marseille, Rosa, 60 ans a
consacré sa vie à sa famille et
à la politique avec le même
sens du sacrifice. Tous
pensent qu’elle est
inébranlable d’autant que
Rosa est la seule qui pourrait
sceller l’union de la gauche à
la veille d’une échéance
électorale décisive.
Elle s’accommode finalement
bien de tout ça, jusqu’au jour
où elle tombe amoureuse
d’Henri. Pour la première
fois, Rosa a peur de
s’engager. Entre la pression
de sa famille politique et son
envie de lâcher prise, le
dilemme est lourd à porter.
3. Réalisateur: Robert Guédigian
Fils de docker, Robert Guédiguian (né à Marseille en
1953) grandit dans le quartier populaire de l'Estaque,
à Marseille. S'intéressant très tôt aux questions
politiques, il entame des études de sociologie à la
faculté d'Aix-en-Provence où il rencontre sa future
compagne, Ariane Ascaride, qu'il suit à Paris
lorsqu'elle s'inscrit au Conservatoire. Auteur d'une
thèse sur la perception de l'Etat dans le milieu
ouvrier, il est bientôt contacté par René Féret pour
coécrire une adaptation de Berlin Alexanderplatz. Le
projet n'aboutira pas, mais Guédiguian collaborera
avec le cinéaste sur le scénario de Fernand, en 1980.
Déçu par la politique, Robert Guédiguian trouve dans
le cinéma une nouvelle manière de s'engager. Il signe
en 1980 son premier long métrage, le désabusé
Dernier été, présenté en section parallèle à Cannes,
avec au générique Ariane Ascaride et Gérard Meylan,
comédiens qui joueront dans la plupart de ses films,
formant la "famille Guédiguian" - qui comptera aussi
bientôt Jean-Pierre Darroussin. Se qualifiant lui-
même de "cinéaste de quartier", il tourne ensuite
plusieurs films confidentiels, dont Rouge midi
(1985), portrait de plusieurs générations d'immigrés
italiens. Il sort de l'ombre en 1995 grâce à A la vie, à
la mort !, un hymne à la solidarité salué par la
critique, avant que le grand public ne le découvre à
son tour avec l'optimiste Marius et Jeannette,
romance en milieu ouvrier qui vaut à Ascaride le
César de la Meilleure actrice en 1998.
4. Tout en restant fidèle à la cité phocéenne,
Robert Guédiguian s'essaie à différents
genres, du film noir (A la place du coeur) à la
fable (Mon père est ingénieur). Loin du
cliché de la bonne humeur méridionale, le
cinéaste tourne en 2000 une ambitieuse
œuvre chorale, La Ville est Tranquille,
constat désespéré sur la misère sociale et la
fin des utopies. Héritier du cinéma populaire
des années 30 à 50 - il signe d'ailleurs avec A
l'attaque ! une variation autour de La Fête à
Henriette de Duvivier -, Guédiguian est
l'auteur en 2002 d'un vibrant mélodrame,
Marie-Jo et ses deux amours, présenté en
compétition au Festival de Cannes.
En 2004, celui qui a longtemps eu sa carte au
Parti Communiste abandonne le petit théâtre
de l'Estaque pour se consacrer au Promeneur
du Champ de Mars, évocation pudique et
dépassionnée des derniers jours de la vie de
François Mitterrand, avant d'accomplir un
Voyage en Arménie en forme de quête des
origines (2007).
5. Après un retour à Marseille avec le
polar Lady Jane (2008), il revient
sur le réseau Manouchian dans
l'ambitieux L'Armée du crime,
présenté à Cannes en 2009.
Infatigable militant, il revient dans
la Cité phocéenne deux ans plus
tard, plus précisément dans son
quartier d'enfance, l'Estaque, et y
tourne Les Neiges du Kilimandjaro,
drame social populaire dans lequel il
redirige ses deux acteurs fétiches
Jean-Pierre Darroussin et Ariane
Ascaride.
Puis, le cinéaste de l'Estaque
s'amarre à un autre registre avec Au
fil d'Ariane, un conte fantaisiste et
loufoque, tourné à Marseille avec sa
bande de comédiens fidèles.
8. Casting
Ariane Lola Jean-Pierre Gérard Robinson
Ascaride Naymark Darrroussin Meylan Stévenin
Alice Da Luz Pauline Caupenne
Grégoire
Leprince-
Ringuet
9. Ariane Ascaride
Petite-fille d'immigrés napolitains, Ariane Ascaride
(née à Marseille en 1954) assiste, enfant, aux
spectacles amateur dans lesquels joue son père,
représentant chez L'Oréal et passionné de théâtre.
Après un passage par le Conservatoire de Marseille,
elle étudie la sociologie à la fac d'Aix-en-Provence, où
elle exerce aussi une activité militante au sein de
l'Unef. Un jour de 1973, alors qu'elle vient de faire
une intervention sur le thème université/patronat, un
jeune homme vient la féliciter : c'est Robert
Guédiguian, qu'elle épouse deux ans plus tard. Ayant
pris soin de gommer son accent marseillais, elle
monte à Paris pour entrer au Conservatoire, où elle a
pour professeurs Vitez et Bluwal.
Apparue à l'écran en 1977 dans La Communion
solennelle de René Féret, Ariane Ascaride est la seule
comédienne professionnelle au sein du casting de
Dernier été, premier long métrage réalisé par son
compagnon Guédiguian, une peinture du milieu
ouvrier marseillais, qui reçoit un accueil chaleureux à
Cannes en 1981. Elle tourne dans ses films suivants
(Rouge midi, Ki lo sa?) mais devra attendre A la vie,
à la mort !, plébiscité par la critique en 1990, et
surtout Marius et Jeannette, succès public qui lui
vaut un César de la meilleure actrice en 1998, pour
accéder à la célébrité. Parmi les beaux rôles que lui
offrira son mari par la suite, signalons l'émouvante
mère courage de La Ville est tranquille (2000) et
l'indécise Marie-Jo, écartelée entre ses deux amours
10. Sollicitée par de nombreux metteurs en scène
à la fin des années 90, celle qui tourna, à ses
débuts, sous la direction deRené Allio et
Mordillat, travaille volontiers avec des
cinéastes engagé(e)s, tels Dominique
Cabréra(Nadia et les hippopotames en 1999)
ou le tandem Ducastel-Martineau (elle est
une soeur rêvée pour ce drôle de Félix en
2000).
En 2004, l'actrice appréciée pour son fort
tempérament se révèle étonnante de sobriété
dans Brodeuses. Elle tourne ensuite
consécutivement dans quatre films dirigés
par son mari, Le Voyage en Arménie (2006),
Lady Jane (2008), L'Armée du Crime (2009)
et Les Neiges du Kilimandjaro (2011) aux
cotés de Jean-Pierre Darroussin.
Toujours en 2011, la comédienne est
également à l'affiche de L' Art d'aimer
d'Emmanuel Mouret, ainsi que de La
Délicatesse des frères David et Stéphane
Foenkinos, deux films faisant la part belle
aux sentiments amoureux.
11. Lola Naymark
Voulant très tôt devenir actrice, Lola
Naymark (née à Paris en 1987) commence à
neuf ans devant la caméra du réalisateur
Roger Vadim, dans les téléfilms La Nouvelle
tribu (1996) et Un coup de baguette magique
(1997). En 1998, elle est choisie pour jouer
l'héroïne de la comédie dramatique Riches,
belles, etc.. Elle y interprète Rose, une petite
fille qui, à travers l'œil inquisiteur de sa
caméra, cherche à comprendre le monde des
adultes... Sa prestation est remarquée et la
native de Paris se voit proposer davantage de
rôles.
Au cinéma, la comédienne poursuit en 2003
avec Monsieur Ibrahim et les Fleurs du
Coran de François Dupeyron, dans lequel elle
campe un personnage secondaire. Mais
surtout, elle se glisse dans la peau d'une
caissière passionnée de broderie ayant
accouché sous X dans Brodeuses, où elle
donne la réplique à Ariane Ascaride. Pour ce
rôle, elle reçoit le prix Michel-Simon en 2004
et est nommée meilleur espoir féminin aux
César de 2005.
12. Puis, Lola apparaît dans La Maison de Nina,
Dans tes bras et L'Armée du crime réalisé
par Robert Guédiguian. Le célèbre cinéaste la
sollicite par la suite à plusieurs reprises, dans
Au fil d'Ariane (2014), Une histoire de fou
(2015), Gloria Mundi (2019) et Et la fête
continue ! (2023). Parallèlement, elle joue
dans plusieurs téléfilms comme Comme un
mauvais souvenir, Celle que j'attendais,
Faux coupable, Les Déferlantes et La
Maladroite. Côté séries, Lola prend part à
Trepalium et Yes I do.
Lola mène en parallèle une carrière sur les
planches, comme en témoignent ses
prestations dans les pièces Le Jour des
meurtres dans l'histoire d'Hamlet de
Bernard-Marie Koltès, Le Dindon de Georges
Feydeau, Les Liaisons dangereuses de Pierre
Choderlos (mise en scène par John
Malkovich, au théâtre de l'Atelier) de Laclos
et Danser à Lughnasa de Brian Friel.
13. Jean-Pierre Darroussin
Fils d'étameur, Jean-Pierre Darroussin (né à
Courbevoie en 1953) découvre le théâtre au lycée.
Enchaînant les petits boulots, il entre en 1976 au
Conservatoire, où il rencontre Catherine Frot, sa
complice au sein de la Compagnie du Chapeau rouge.
Au cinéma il trouve ses premiers rôles dans trois
comédies sorties en 1981 : Celles qu'on n'a pas eues,
Psy et Est-ce bien raisonnable ?. Vu ensuite chez
Blier (Notre histoire), il compose dans Mes meilleurs
copains (1989) un beatnik ahuri qui ne tarde pas à
devenir culte.
Grâce à Ariane Ascaride, autre amie du Conservatoire,
Darroussin intègre dès 1985 (et le film Ki lo sa ?) la
famille Guédiguian. S'imposant comme un pilier de
l'univers chaleureux et engagé du Marseillais, il
campe un chômeur dans A la vie, à la mort !, un
ouvrier électeur du FN dans Marius et Jeannette
(1997), un mari délaissé dans Marie-Jo et ses deux
amours (2002), un ex-truand dans Lady Jane.
Il noue parallèlement une belle complicité avec le
tandem Bacri-Jaoui, auteurs de Cuisine et
dépendances et Un air de famille, deux pièces à
succès devenues des films. Frère envahissant dans le
premier, il incarne dans le deuxième un serveur
faussement calme, avec à la clé un César du Meilleur
second rôle en 1997.
14. Lui-même passe derrière la caméra en 2005 avec
Le Pressentiment. Il retrouve ses acolytes du Cœur
des hommes pour deux suite, l'une en 2006 et
l'autre en 2013. Dans les années qui suivent, il
prouve un peu plus sa polyvalence en alternant
avec succès le drame (Fragile(s)) et la comédie
(Erreur de la banque en votre faveur, Holiday).
En 2008, il se voit une nouvelle fois cité au César
pour son rôle dans Dialogue avec mon jardinier.
2011 est une année chargée pour l’acteur puisqu’il
est au générique de quatre films bien différents les
uns des autres : il maîtrise l’accent du sud dans La
Fille du puisatier, joue un salarié à bout de nerfs
commettant l'irréparable dans De bon matin,
rejoint l’univers poétique d'Aki Kaurismäki dans
Le Havre et refait une nouvelle fois équipe avec
Robert Guédiguian pour Les Neiges du
Kilimandjaro. Il retrouve ce dernier pour Au fil
d'Ariane, La Villa et Gloria Mundi.
Entre-temps, Jean-Pierre Darroussin prend part à
Marius et Fanny adaptés de la pièce de Marcel
Pagnol et mis en scène par quelqu'un qu'il connaît
bien en la personne de Daniel Auteuil. Il est aussi à
l'affiche du film en costumes Une vie de Stéphane
Brizé et de la comédie emmenée par Gérard Lanvin
Bon rétablissement !
15. Gérard Meylan
Gérard Meylan est un acteur
français né à Marseille le 14
décembre 1952. Il a exercé
parallèlement comme infirmier à
l'hôpital public durant 35 ans1.
Le rôle marquant l'ayant révélé
au grand public, en 1997, fut
celui de « Marius » aux côtés de
« Jeannette » (Ariane Ascaride)
dans Marius et Jeannette, de son
ami Robert Guédiguian.
En 2009, il tient un rôle
secondaire important dans Rapt,
le film de Lucas Belvaux inspiré
de l'affaire Empain.
16. Robinson Stévenin
Né Louis-Robinson Stévenin le 1er mars
1981, Robinson Stévenin est un acteur
français dont le patronyme évoque
immédiatement le monde du cinéma. Son
père, Jean-François Stévenin ainsi que ses
frères Sagamore et Pierre et sa soeur Salomé
exercent tous le même métier d’acteur.
Pour Robinson Stévenin, les répliques devant
une caméra débutent dès l’enfance, dans un
film réalisé par son père, Double messieurs,
en 1986. À l’âge de 11 ans, Robinson Stévenin
fait une apparition à la télévision aux côtés de
son frère Sagamore dans La Révolte des
enfants (1992). Pour son interprétation, il
obtient le Prix du meilleur acteur au Festival
du Film de Paris, et voit s’ouvrir les portes du
grand écran.
À l’aube des années 2000, l’acteur français
incarne son premier rôle important au
cinéma dans Mauvaises fréquentations.
Nommé au César du meilleur espoir masculin
la même année, Robinson Stévenin décroche
la fameuse statuette pour un autre film,
Mauvais Genre, en 2002. La Petite Lili
(2003), L’Armée du crime (2009), ou Les
Neiges du Kilimandjaro (2011) complètent
une filmographie déjà bien remplie.
17. Alice Da Luz
Alice Da Luz est une actrice franco-capverdienne née en
France.
Née en France en 20011,2, Alice Da Luz réside en banlieue
parisienne pendant sa jeunesse , et commence le théâtre à
huit ans dans une association . Plusieurs expériences, le
premier rôle dans une comédie musicale en CM1 et un rôle
de fée en anglais pendant un séjour scolaire aux États-Unis,
renforcent son intérêt pour le métier d'actrice . Elle intègre
en première un cursus art-étude à l'école Diagonale à Paris,
où elle obtient un baccalauréat ES avant de se tourner vers
des études de droit à l'université Panthéon-Assas .
Alice Da Luz tient le premier rôle féminin du film Twist à
Bamako de Robert Guédiguian, tourné au Sénégal alors
qu'elle est en terminale et qui sort le 5 janvier 20227. Elle y
interprète Lara, une jeune fille qui s'enfuit de son village
vers Bamako pour échapper à un mariage forcé . Ce
tournage la pousse à se renseigner davantage sur son pays
d'origine, le Cap-Vert.
En 2021, elle réussit le concours du Conservatoire National
Supérieur d'Art Dramatique. Elle tourne en 2022 dans le
film Et la fête continue ! de Robert Guédiguian.
Fin 2023, elle est annoncée dans la distribution de la série
Un prophète, adaptée du film éponyme de Jacques
Audiard, dont la sortie est prévue en 2024.
18. Pauline Caupenne
Pauline Caupenne naît en 1986 à Paris.
Après une formation de comédienne au Cours Florent et de danse à la Salle
Pleyel, elle part à 20 ans s'installer en Inde du Sud où débute sa carrière
d’actrice : elle tourne dans de nombreuses pubs et séries indiennes, puis, elle
tient le rôle principal dans Vihari film indien réalisé par Tulsi Kumar.
De retour en France, en parallèle d’études d’histoire de l’art, elle entre à
l’école des Enfants Terribles2 où elle rencontre le comédien et metteur en
scène Fabrice Eberhard qui la dirige dans Dom Juan, L’Avare, Tartuffe et
L’École des femmes de Molière pour le festival de Théâtre de Collioure. Dès
2012, elle diversifie son activité : elle met en scène Les Justes d’Albert Camus,
elle écrit des spectacles jeune public et s’investit dans la création théâtrale au
sein de jeunes compagnies.
Tout en poursuivant sa formation d’actrice auprès de Philippe Adrien, de
Christian Benedetti, elle rencontre Grégoire Leprince-Ringuet, elle joue dans
sa première mise en scène de Fernando Krapp de Tankred Dorst au Ciné
Théâtre et au Théâtre de Vanves. A partir de 2015, elle renoue avec le cinéma
en interprétant Camille dans La Forêt de Quinconces, premier long-métrage
de Grégoire Leprince-Ringuet qui est présenté au festival de Cannes 2016 .
En 2016, elle crée les visites imaginaires dans le domaine de l'histoire de l'Art.
Elle écrit, met en scène des performances et des podcast en lien avec les
expositions des musées nationaux.
En 2019 et 2023, elle joue dans les films Gloria Mundi et Et la fête continue !
de Robert Guédiguian. Et au théâtre, entre 2018 et 2022 aux côtés de Ariane
Ascaride dans le Dernier Jour du Jeûne et 'L'Envol des cigognes de Simon
Abkarian, et pour Jean-Philippe Daguerre dans Adieu monsieur Haffmann.
Elle réalise en 2022 son premier court-métrage TELMAH, produit par
Thomas Berthon-Fischman.
19. Grégoire Leprince-Ringuet
Malgré des origines familiales normandes, c’est à Paris
que Grégoire Leprince-Ringuet voit le jour en 1987.
Enfant puis adolescent, il fait partie des chœurs de
l’Opéra de Paris où il chante parfois comme soliste.
Il intègre ensuite en 2002 à Sèvres, dans les Hauts-de-
Seine, la formation des Enfants de la Comédie, ce qui
lui vaut un an plus tard, un premier rôle au cinéma
dans Les égarés d’André Téchiné, aux côtés de l’actrice
Emmanuelle Béart. Pour cette interprétation du
personnage de Philippe, Grégoire Leprince-Ringuet
obtient une nomination aux Césars. Poursuivant ses
études, il prend également des cours de théâtre qui lui
permettent d’être sur les planches pendant une dizaine
d’années avec des pièces comme Une demande en
mariage d’Anton Tchekhov en 2003, L’Atelier en 2004
ou encore Tartuffe de Molière en 2012 et 2013.
Toutefois, c’est au cinéma que l’acteur acquiert ses
lettres de noblesse, tournant sous la direction de Nicole
Garcia dans le long-métrage Selon Charlie en 2006, de
Christophe Honoré dans Les chansons d’amour un an
plus tard et pour lequel Grégoire est de nouveau
nominé au César du meilleur espoir masculin. En 2011,
c’est pour son interprétation du prince de Montpensier
dans le film de Bertrand Tavernier intitulé La
Princesse de Montpensier qu’il est nominé. En 2015,
Grégoire Leprince-Ringuet réalise son premier long-
métrage, La Forêt de Quinconces, dans lequel il joue
également.
20.
21. Critiques
Et la fête continue ! fait tenir
ensemble le monde tel qui ne
va pas, les mal-logés, les
exilés, l’hôpital et l’école en
crise, les guerres lointaines,
les politiques défaillants.
Tout en célébrant avec un
optimisme haut et fort la
solidarité, l’humanisme et
l’amour. Une scène
magnifique, en souvenir des
morts de la rue d’Aubagne,
invite à ne pas tourner le
dos. Faisons face : car oui, le
combat continue.
Dernières Nouvelles d’Alsace
Nathalie Chifflet
22. Première
L’entame du nouveau Guédiguian peut déstabiliser. Une fois le cadre du récit posé –
l’effondrement de deux immeubles de la rue marseillaise d’Aubagne en 2018 -, la
mise en place des personnages et de leur interaction part dans tous les sens, façon
happening d’agit- prop’ où la parole se prend, se vole au lieu de se donner. Et puis
petit à petit, sans jamais perdre de cette dynamique et des maladresses qui vont
avec, le puzzle prend forme autour d’une figure centrale, une infirmière ayant
l’engagement chevillée au cœur poussée par ses camarades à se présenter à la Mairie
(personnage qui fait écho à Michèle Rubirola, gagnante des municipales en 2020),
autour duquel gravitent ses collègues, son frère, ses enfants et même un possible
nouvel amour débarquant dans sa vie alors qu’elle ne s’y attendait plus. A travers
eux, ce qu’ils traversent dans leurs vies intimes comme de citoyens, Guédiguian
parle du sujet qui l’anime depuis toujours : son refus de rester passif devant la
misère du monde, son amour pour ceux qui pourfendent le chacun pour soi
dévastateur. Et si dans La Villa et Gloria mundi, une certaine noirceur, un sentiment
que les combattants d’hier n’avaient pas trouvé d’héritiers pointaient, Et la fête
continue ! se situe pile à l’inverse. Entouré de sa famille d’acteurs (Ariane Ascaride,
Gérard Meylan…), Guédiguian croit de nouveau à la lumière au bout du chemin et
célèbre cette jeune génération qui reprend le combat, avec la même énergie et la
même utopie que les anciens dont il fait partie. On en ressort gonflé à bloc et
quelques larmes au coin des yeux.
Thierry Chèze
23. Plurielle la vie
Plurielle la vie ! Et Robert Guédiguian, plus que
jamais chantre de Marseille, poursuit dans sa veine
humaniste et chorale dans Et la fête continue. Bien
des choses ne vont pas dans la cité phocéenne et au-
delà : deux immeubles s'effondrent rue d'Aubagne,
les militants s'écharpent avant les élections
municipales, écoles et hôpitaux souffrent, tandis que
l'Arménie est agressée. Mais en même temps, chez
Guédiguian, il y a le sens de la famille, la solidarité,
l'air de la mer et des rougets au menu des
restaurants. Placé sous le signe de la tendresse et de
la bienveillance, face à une société de plus en plus
marquée par la régression et l'égoïsme, le cinéaste
pourrait sembler excessivement empathique envers
ses personnages mais c'est cette chaleur qui en fait le
prix, dans un récit qui surfe adroitement entre eux,
tout en réservant la meilleure place à un magnifique
portrait de femme, engagée, parfois fatiguée, et toute
surprise de succomber à une nouvelle (dernière ?)
histoire d'amour. C'est évidemment l'incomparable
Ariane Ascaride qui interprète le rôle, avec tout le
talent et la subtilité dont elle est coutumière.
Nettement moins sombre que son Gloria Mundi, par
exemple, Et la fête continue renoue avec une veine
plus optimiste, et même idéaliste, du cinéma de
Guédiguian. On ne va pas s'en plaindre, de ces petits
bonheurs.
Sens Critique/ Cinephile-doux