Film français du réalisateur de Lyon Clovis Cornillac. Il est basé sur le livre du mème titre écrit par Pierre Lemaître,qui a gagné le prix Goncourt en 2013 avec "Au revoir là-haut".
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
Couleurs de l’incendie.Film français de Clovis Cornillac
1.
2. Synopsis
Adaptation de Couleurs de
l'incendie de Pierre Lemaitre.
Février 1927. Après le décès de Marcel
Péricourt, sa fille, Madeleine, doit
prendre la tête de l'empire financier
dont elle est l'héritière. Mais elle a un
fils, Paul, qui d'un geste inattendu et
tragique va la placer sur le chemin de
la ruine et du déclassement. Face à
l'adversité des hommes, à la
corruption de son milieu et à
l'ambition de son entourage,
Madeleine devra mettre tout en
œuvre pour survivre et reconstruire
sa vie. Tâche d'autant plus difficile
dans une France qui observe,
impuissante, les premières couleurs
de l'incendie qui va ravager l'Europe.
3. Le réalisateur: Clovis Cornillac
Il est né à Lyon en 1968
Enfant de la balle, Clovis Cornillac débute sa
carrière sur les planches à 15 ans aux côtés de
metteurs en scène aussi réputés que Peter Brook
ou Alain Françon (Une lune pour les déshérités).
Apparaissant pour la première fois au cinéma en
jeune délinquant dans Hors-la-loi de Robin Davis,
il interprète très tôt des personnages de malfrats
(Les Années sandwiches de Pierre Boutron, Il y a
maldonne de John Berry). En 1998, il tourne La
Mère Christain sous la direction de sa mère, la
comédienne Myriam Boyer.
S'il multiplie les rôles sur le petit et le grand écran
ainsi qu'au théâtre, Clovis Cornillac devra attendre
1999 et Karnaval de Thomas Vincent pour voir
son talent reconnu. Sa prestation lui vaut une
nomination au César du Meilleur espoir masculin.
A l'affiche de nombreux premiers films (Carnages
de Delphine Gleize, Vert paradis d'Emmanuel
Bourdieu), cet acteur tout-terrain impressionne en
transsexuel dans le film de genre Maléfique en
2002.
4. Comédien au regard intense et au physique de
boxeur - une activité qu'il pratique -, Clovis est
nommé en 2004 au César du Meilleur second
rôle pour sa composition d'attachant voyou
dans A la petite semaine. Incontournable, il
apparaît dans des films aussi différents que la
tendre chronique Malabar Princess (2004),
l'intimiste La Femme de Gilles et la fresque de
Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de
fiançailles. Auréolé d'un César du Meilleur
second rôle en 2005 pour son irrésistible
composition de footballeur fan de Baudelaire
dans Mensonges et trahisons..., il prend part,
la même année, au délirant Brice de Nice.
S'imposant aussi bien dans le cinéma d'auteur
que dans les grosses productions
commerciales, Clovis Cornillac obtient des
rôles de tout premier plan allant du pilote de
chasse casse-cou des Chevaliers du ciel au
commissaire Valentin des Brigades du Tigre en
passant par le propriétaire d'une maison
hantée dans la comédie disco Poltergay (2006).
Après ses prestations très physiques dans Le
Serpent et Scorpion, cet acteur de tous les défis
continue son ascension vers la gloire en
remplaçant en 2006 Christian Clavier dans le
rôle de l'irréductible Gaulois pour la
mégaproduction Astérix aux Jeux Olympiques.
5. L'année 2010 est marquée par sa participation
à deux comédies, l'une policière (Protéger et
servir) et l'autre romantique (L' Amour c'est
mieux à deux). 2011 est à nouveau une année
des plus chargées pour l'acteur. Enchaînant les
films d'action et les comédies, il donne la
réplique à Mélanie Laurent dans le sombre
thriller Requiem pour une tueuse, avant de
jouer un mari qui essaie sans succès d'avoir un
enfant avec Olivia Bonamy dans Une folle
envie. Il participe aussi à Monsieur Papa, la
première expérience de Kad Merad en tant que
réalisateur, avant de reprendre les rôles
physiques pour le film policier Dans la
tourmente.
Sa carrière ne connaît définitivement aucun
temps mort, puisque l'année suivante, il se
glisse dans la peau du charismatique
animateur d'une émission radio dans la
comédie Radiostars, sous la direction de
Romain Levy. Toujours la même année,
l'acteur devient François, un passionné du
Tour de France dans La Grande boucle. 2015
marque un tournant dans son parcours : il
passe pour la première fois derrière la caméra
pour la comédie romantique Un peu,
beaucoup, aveuglément où il incarne un
inventeur de casse-têtes.
6. Décidé à mener de front ses carrières d'acteur
et de metteur en scène, il signe le dernier
volet de la saga Belle et Sébastien dans lequel
il s'offre le rôle du grand méchant,
l'impitoyable Joseph. Le natif de Lyon livre
son troisième film en 2022, C'est magnifique !,
où il incarne le personnage principal, un
homme naïf et gentil qui, suite à la mort de
ses parents adoptifs, doit apprendre à survivre
dans une société moderne qu’il n’a jamais
connue et tente d'élucider le mystère de ses
origines...
Entre ces deux réalisations, Clovis Cornillac
joue dans L'Aventure des Marguerite et Les
Vétos. A noter aussi ses prestations, dans un
registre plus dramatique, du père de l'héroïne
dans Les Chatouilles et du frère de Bouli
Lanners dans L’Ombre d’un mensonge.
En 2022, il signe Couleurs de l'incendie, qui
fait suite à Au revoir là-haut adapté au cinéma
par Albert Dupontel en 2017. L'année
suivante, il se glisse dans la peau d'un
professeur organisant une sortie peu
commune avec ses élèves dans la comédie Les
Têtes givrées, puis un maire de village aux
côtés de Eye Haïdara dans le feel good movie
Monsieur, le Maire.
7. Actrices et acteurs
Léa Drucker Clovis Cornillac Nils Othenin-
Girard
Fanny Ardant Olivier Gourmet Isabelle Vitari
10. Charlotte Lipinska l'a regardé sans
déplaisir
Pierre Murat : "Un film qui n'est
pas déshonorant mais qui manque
de flamme »
Si elle regrette qu'il n'y ait pas de
fulgurances ou d'aspérités saisissantes
comme dans "Au revoir là-haut"
d'Albert Dupontel, la journaliste pour
Vogue admet que c'est malgré tout
bien fichu puisqu'il y a "un plaisir du
jeu d'acteur, c'est un film populaire de
qualité qui ne lâche jamais le côté
romanesque, on suit toujours
l'histoire. Léa Drucker est très
inspirée, Fanny Ardant fait la grande
diva à sa manière.
Certes, il n'y a pas beaucoup de
surprises, mais ce n'est ni honteux, ni
indigne, ça se regarde sans grand
déplaisir même si, oui, c'est
certainement un peu long. Le film a le
mérite de rester soigné, visuellement
sur les décors, les costumes sans que
ce soit d'une modernité qui nous
défrise".
Le critique de Télérama aime
bien ce cinéma romanesque
mais ce film a le désavantage
d'être un peu inconsistant :
"C'est Monte-Cristo, mais par
contre ça manque de flamme, de
fougue… Léa Drucker ne joue
pas suffisamment le jeu. Benoît
Poelvoorde est un vrai méchant
comme on aime.
Malheureusement, malgré deux
ou trois séquences
sympathiques, le reste est un
peu platoutenet. Mais, ce n'est
pas déshonorant".
11.
12. Jean-Marc Lalanne regrette "un film
vraiment très laid et mauvais"
Pour Nicolas Schaller "ce n'est pas
génial génial…"
Pour le critique des Inrockuptibles, c'était
plié dès les deux premières minutes : "dès le
début, on voit un enfant se défenestrer,
filmé au ralenti, avec sa mère qui court vers
lui au ralenti, en pleurant. Eh bien utiliser
des procédés aussi vieux, aussi grossiers,
aussi malhabiles, c'est vraiment
invalidant… Ces effets de mise en scène-là
sont permanents. C'est vraiment une
calamité d'un point de vue esthétique, tout
est laid.
C'est un film qui ne repose que sur un
enchaînement de péripéties qui veulent être
trépidantes, mais je déteste la manière dont
le film se moque de certains de ses
personnages extrêmement secondaires,
notamment le personnage de la
gouvernante qui est vraiment filmé avec un
mépris de classe horrible. La manière dont
le film utilise ses personnages comme des
fantoches et surtout les personnages
secondaires, c'est vraiment affreux".
Clovis Cornillac essaie de faire
plusieurs films en un, de mettre
un peu de volume, d'humour,
d'ironie, un côté farce, un côté en
même temps…
Je suis atterré par les 50 premières
minutes, puisque en effet toute
l'exposition est assez longue, avec
ce ralenti impardonnable quand
elle court. On dirait vraiment "Les
inconnus", ce n'est pas possible.
C'est seulement après ces 50
minutes, qu'on trouve un petit
rythme de croisière pas
désagréable et qu'on se laisse
prendre avec des péripéties, des
rebondissements. Mais c'est
surtout grâce à Benoît Poelvoorde
que ça passe, qui arrive à faire
passer une subtilité, une émotion
malheureusement absente durant
tout le film, qui n'est pas génial".
13. « Portrait d’une femme qui s’émancipe, « Couleurs de
l’incendie » est autant une saga familiale qu’une
chronique politique d’un extrémisme en train de
gangrener la France. »
Paris Match
14.
15.
16.
17. Faut-il lire "Couleurs de
l’incendie?
Unanimité rare parmi
les critiques littéraires
du Masque et la plume.
18. Olivia de Lamberterie :
"Honnêtement, ça se lit, ça se dévore,
même."
Je l’avais dit ici, je n’étais pas folle du premier tome. J’ai
donc pris ce livre un peu à contre-cœur. Mais je dois
dire que j’ai été assez cueillie. Il est symétrique au
premier dans sa forme puisqu’il commence par une
scène assez spectaculaire, transperçante. Il a ensuite
une manière assez habile de présenter chaque
personnage, comme s’il tirait sur un ruban. On voit le
frère du mort fauché qui espère se refaire, la
malheureuse fille qui échoue à reprendre l’empire de
son père tant elle est affectée par la paralysie de son
enfant, le précepteur… L’intrigue se met en route, et on
a l’impression qu’il pose une bombe sous la table,
comme dans un film d’Hitchcock. C’est une sorte de
machine à frustration qui va tourner par des
vengeances successives.
Ça ressemble, sans le panache et la finesse, à du
Dumas. Comme dans les feuilletons de l’auteur des
Trois Mousquetaires, c’est un peu ringard à l’heure des
séries télévisées américaines. Donc dans ce genre un
peu suranné, c’est extrêmement efficace. Couleurs de
l’incendie montre très bien la grande crise des années
1930 et l’époque. Ses personnages sont assez amusants.
Pierre Lemaître a un sens de l’ironie. Cela marche très
bien comme avec les filles du frère du banquier dont il
décrit la dentition, puis explique que ça va être très
compliqué à marier sans dot, tellement elles ont des
dents affreuses. Il a le sens du détail. Honnêtement, ça
se lit, ça se dévore, même.
19. Arnaud Viviant :
"Un travail très engagé"
Je préférais le premier. Ce sont les mêmes
livres : des romans-feuilletons à la Dumas.
Mais son livre est traversé par l’esprit de la
BD : on le voit avec son personnage de Diva,
qui fait penser à la Castafiore, les deux
sœurs jumelles qui rappellent les Dupondt.
Ces références tirées de la bande dessinée,
en font un livre de la culture populaire au
très bon sens du terme.
Ce qui revient aussi, c’est l’aspect politique
du travail de Pierre Lemaitre. Ses polars
étaient déjà engagés. Il nous explique la
crise de 1929 tout en parlant d’un problème
très contemporain : l’évasion fiscale. Tout
est d’ailleurs très contemporain dans ce
livre. Il y a cette ironie avec ce personnage
de politicien véreux qui devient chef de la
commission de l’évasion fiscale, qui renvoie
vraiment à aujourd’hui. C’est fabuleux !
Avec le Prix Goncourt 2017, L’Ordre du jour
d’Eric Vuillard sur le thème de l’Anschluss,
on a une version très stylisée, et ici une
version très populaire du même sujet :
comment avance-t-on dans les années 1930
vers le fascisme ?
20. Jean-Claude Raspiengeas :
"Ce n'est que du plaisir"
J’avais aimé le premier et j’aime celui-ci
également. Couleurs de l'incendie était
attendu au tournant de l’après-Goncourt et
c’est une vraie réussite. Ce qui est flagrant
quand on le lit : c’est qu’il a pris beaucoup de
plaisir que c’est évident qu’il s’est beaucoup
amusé. Il s’est beaucoup documenté aussi.
Vous parliez du côté feuilleton/roman : à
plusieurs reprises, il interpelle le lecteur. Il
joue la complicité : « est-ce que vous vous
souvenez de… »
La scène d’ouverture est incroyablement
racontée, et elle court sur 30 pages ! Rien que
les grandes pompes, et les funérailles sont là-
dessus. Vous parliez d’évasion fiscale, il y a
tout le boursicotage. Pierre Lemaître est un as
des vengeances, des chausse-trappes qu’il
mitonne à petit feu et tout cela fermente. Ça
caracole dans tous les sens. On ne s’ennuie
jamais. Il y a une vraie profondeur des
personnages, qui sont très travaillés. Les 500
pages, ce n’est pas du remplissage ! Et il y a une
vraie modestie de l’écriture qui est assez rare.
Et il y a une vraie densité, on ne s’ennuie pas.
21. Michel Crépu :
"Une ironie en filigrane qui montre
que Pierre Lemaître s’amuse
beaucoup"
Je n’avais pas apprécié le
précédent. Comme quoi, on
peut avoir le Goncourt et bien
écrire encore après.
On est dans les années 1930, ce
livre apporte une pierre au débat
sous l’angle romanesque. Ce
n’est pas tant que ça à l’ancienne
: il y a une ironie en filigrane de
chapitre en chapitre qui montre
que Pierre Lemaître sait ce qu’il
fait et s’amuse beaucoup.
Et puis, le tableau qu’il fait de la
presse... Mais bien sûr ça a
changé !