2. Marie Vingtras, née en 1972 à
Rennes, est une autrice française.
Elle emprunte son nom de plume à
Arthur Vingtras, pseudonyme de la
journaliste Séverine qui l'avait elle-
même utilisé en hommage à Jules
Vallès et au héros de sa trilogie
"Jacques Vingtras".
Marie Vingtras se fait connaître par
son premier roman Blizzard publié
en 2021 aux Éditions de l'Olivier.
Ce roman a obtenu plusieurs prix,
dont le prix des Libraires 2022.
Elle est avocate à Paris.
3. Son premier roman Blizzard est
remarqué et est retenu dans la
sélection de plusieurs prix.
L'écriture fluide de ce roman est
inspirée de celle de Trailerpark
de Russell Banks ou du
Testament à l'anglaise de
Jonathan Coe.
« Dans une construction chorale,
la romancière alterne en
chapitres courts les voix
intérieures des différents
protagonistes, décrivant la
violence des sentiments qui les
traversent, à la hauteur des
éléments qui se déchaînent ».
4.
5. Un petit garçon a disparu dans le blizzard. Il a
suffi de seulement quelques secondes, juste le
temps pour Bess de refaire ses lacets. En Alaska,
le blizzard est synonyme de danger mortel. Se
lance alors une course contre la montre pour
retrouver l’enfant perdu. L’urgence est le maître
mot dans cette situation où chaque minute,
chaque seconde, peut potentiellement être
fatale. La tension est à son comble. Dans cette
recherche, Bess n’est pas seule. Elle est
accompagnée des quelques habitants de ce bout
du monde, de ce désert de glace hostile. Le
suspense est omniprésent et donne à Blizzard
des tournures de roman noir. Car si la recherche
du petit garçon est le propos dramaturgique du
récit, les révélations successives sur les
personnages et leurs parcours donnent au roman
un aspect énigmatique et captivant.
6.
7. « Blizzard ainsi s’intitule le premier roman
de Marie Vingtras pour lequel le prix des
Libraires 2022 lui a été décerné. Dès la
toute première phrase – Je l’ai perdu – le
lecteur se trouve projeté au cœur d’un
drame qui se joue au beau milieu d’une
tempête de neige en Alaska. A peine Bess
s’est-elle penchée pour renouer un lacet
desserré que le blizzard a englouti l’enfant
qui l’accompagnait. Il y a urgence, elle se
met aussitôt à sa recherche dans ce monde
opaque où tout repère a disparu. Mais déjà,
elle n’est plus seule dans cette immensité,
elle est suivie de près par quelques
habitants de ce bout d’Alaska qui ont
constaté son absence ».
8. …
« La disparition du petit la renvoie de plein
fouet à cette haine d’elle-même.
Des secrets, ils en ont tous auxquels ils
veulent échapper. Pour chacun d’eux,
l’Alaska recèle une promesse de liberté, une
terre vierge où ils pourront peut-être
recommencer à vivre. Mais cette promesse
est bien illusoire, la tragédie les rattrape…
La nature est ici présentée comme une
source d’émerveillement et de respect pour
ceux qui la côtoient.
Mais ce roman n’est ni un roman écologique,
ni un roman sur le grand Nord, me semble-t-
il : le blizzard, la nature sauvage sont plutôt
ici les éléments métaphoriques d’un état
primitif où les pulsions les plus violentes se
déchaînent. »
9. …
« C’est la construction narrative, très
habilement menée, qui contribue à mon avis
pour une grande partie à l’intérêt du récit.
Ce long cheminement dans le brouillard d’où
émergent avec force des images du passé
fait surgir peu à peu les pièces d’un puzzle
qui finissent par s’emboiter totalement les
unes dans les autres et racontent une
histoire. Le roman se lit comme un thriller.
Jusqu’à la fin, le suspense est maintenu.
L’histoire s’ébauche et prend corps dans un
style fluide et précis. Les chapitres sont très
courts et le passage rapide de l’un à l’autre
maintient tout au long du récit un rythme
soutenu et saccadé. On est tout simplement
fasciné par la force évocatrice de ce huis
clos en pleine nature. »
Marie-France, 2 janvier 2023