2. Joseph Andras
Joseph Andras est un écrivain
français né en 1984. Il vit au
Havre et publie en mai 2016 son
premier roman, De nos frères
blessés, consacré à Fernand
Iveton, ouvrier pied-noir et
indépendantiste guillotiné le 11
février 1957 : salué par la
critique, le livre reçoit le Prix
Goncourt du premier roman, que
l'auteur refuse au motif qu'il
n'approuve pas
l'institutionnalisation de l'écriture
et l'idée même de « compétition
».
En mai 2017, il sort, aux côtés de
D' de Kabal, le livre-disque S'il ne
restait qu'un chien : un long
poème en vers libres sur le port
du Havre, écrit pour la voix du
rappeur.
3. Début 2018, il passe près de
deux mois au Chiapas,
séjournant dans l'un des cinq
centres de l'Armée zapatiste de
libération nationale ainsi que
dans une communauté indigène,
dans le cadre d'une Brigade
d'observation civile.
En septembre 2018, il publie
Kanaky. Sur les traces
d'Alphonse Dianou : une enquête
biographique menée entre 2015
et 2018, entre la Nouvelle-
Calédonie et la France
métropolitaine, sur un militant
indépendantiste socialiste
engagé au sein du FLNKS et tué,
en 1988, après l'assaut de la
grotte d'Ouvéa.
4. Le 20 novembre 2019, il publie dans
L'Humanité une lettre ouverte, en
forme de soutien, à Manuel T., Gilet
jaune du Nord éborgné par un tir de
grenade quatre jours plus tôt. Le 7 avril
2021, il publie simultanément deux
livres : Ainsi nous leur faisons la guerre
et Au loin le ciel du Sud. Le premier est
une fresque en trois panneaux sur la
condition animale ; le second un récit
sur la jeunesse de Nguyên Ai Quôc
(futur Hô Chi Minh), dans le Paris de
l'après-Première Guerre mondiale.
Il écrit régulièrement dans le journal
L'Humanité : il réalise notamment une
série au long cours consacrée à des
poètes, « Poètes dans la Cité ». Pour le
magazine communiste Regards, il
rédige une chronique politique aux
côtés de la sociologue Kaoutar Harchi :
« Au pied du mur ».
5. Prise de position
En avril 2017, il fait partie des signataires d'une tribune dénonçant l'incarcération de
journalistes en Turquie. Le 25 mars 2019, il publie dans L'Humanité une tribune sur la
chanteuse kurde Nûdem Durak, condamnée en Turquie à 19 ans de prison pour de
supposées complicités avec le KCK, une organisation politique kurde émanant du Parti des
travailleurs du Kurdistan et tenue pour « terroriste » par le régime de Recep Tayyip Erdoğan.
Elle se conclut par les mots : « Liberté pour Nûdem Durak et tous les prisonniers politiques. »
En 2020, il participe au lancement de la campagne internationale Free Nûdem Durak.
Le 11 janvier 2019, il cosigne une pétition, initiée par Le Média, qui appelle à l'amnistie des
Gilets jaunes « aujourd’hui persécutés, mis en examen, ou détenus pour avoir participé à ce
mouvement social d’ampleur historique »
6. Le roman retrace la vie du militant communiste Fernand Iveton, qui fut le seul
Européen exécuté durant la guerre d'Algérie en raison de son engagement et
de ses actions auprès du FLN. Le roman d'Andras est fondé sur l'ouvrage de
référence[réfde Jean-Luc Einaudi Pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton et se
conclut ainsi : « Ces pages n'auraient pas pu être écrites sans le patient travail
d'enquête de Jean-Luc Einaudi – qu'il en soit, bien que disparu, remercié ici. »
7. Historique du roman
Initialement non retenu dans la liste du prix
Goncourt du premier roman 2016, le roman en
est finalement le lauréat, le 9 mai 2016, par
cinq voix contre quatre . C'est le deuxième
Goncourt du premier roman consécutif pour
les éditions Actes Sud, qui plus est autour de
la thématique de la guerre d'Algérie, après
Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud
récompensé l'année précédente.
Trois jours plus tard, l'auteur, Joseph Andras,
envoie une lettre à l'Académie Goncourt pour
décliner le prix et sa dotation, justifiant sa
décision en déclarant que « la compétition, la
concurrence et la rivalité sont à [s]es yeux des
notions étrangères à l’écriture et à la création
». Cette démarche, relativement inhabituelle,
renforce les interrogations sur cet écrivain
inconnu.
Fernand Iveton
8.
9. F I L M
Synopsis
1954, Hélène et Fernand tombent amoureux. Avec lui elle part pour Alger, découvre sa
beauté et l’attachement que Fernand porte à son pays. Alors que l’Algérie et la France se
déchirent, leur vie bascule. L’histoire vraie du combat d’un couple pour la liberté.
10. Hélier Cisterne
Hélier Cisterne, né en
1981, est un réalisateur et
scénariste français.
Originaire du Lot et après
un bac littéraire « option
cinéma » passé à Brive-la-
Gaillarde au lycée
d'Arsonval, Hélier
Cisterne suit des études
de philosophie à
l'université Paris-VIII où il
réalise son premier court
métrage à 22 ans.
Il vit en couple avec la
cinéaste Katell Quillévéré.
Il est membre du collectif
50/50 qui a pour but de
promouvoir l’égalité des
femmes et des hommes et
la diversité dans le
cinéma et l’audiovisuel.
12. Vincent Lacoste
Vincent Lacoste est un acteur de la génération
2010. Il fait ses premiers pas au cinéma en
2009 avec un premier long métrage du
dessinateur Riad Sattouf : Les Beaux gosses.
Ce film le révèle et le fait connaitre du grand
public. Vincent Lacoste est d'ailleurs nommé
dans la catégorie du Meilleur espoir masculin à
la cérémonie des César 2010.
L'acteur se voit proposer, en 2011, des rôles
non-négligeables qui marquent le début d'une
carrière prometteuse, notamment avec Au bistro
du coin de Charles Nemes. La même année, il
donne la réplique à Jean-Paul Rouve et Judith
Godrèche dans Low Cost avant de participer au
tournage de la sixième réalisation de Julie Delpy
: Le Skylab, comédie festive et familiale, donne
l'opportunité à Vincent Lacoste de replonger
dans une ambiance "jeune et pétillante" avec
d'autres acteurs réputés tels que Eric
Elmosnino, Karin Viard, Aure Atika ou encore
Noémie Lvovsky.
13. Meilleur ami de Samir Guesmi dans Camille
Redouble ou rôle-titre de Jacky au royaume des
filles, Vincent Lacoste incarne ensuite Benjamin
dans Hippocrate de Thomas Lilti, un jeune homme
découvrant la dure réalité du milieu médical. Il
retrouve quatre ans plus tard le metteur en scène
pour un autre film centré sur la médecine Première
année. Entre les deux, le comédien est à l'affiche
de films aussi différents que Lolo de Julie Delpy,
Peur de rien de Danielle Arbid, Tout de suite
maintenant de Pascal Bonitzer, Saint-Amour de
Gustave Kervern et Benoît Delépine, Victoria de
Justine Triet et Plaire, aimer et courir vite de
Christophe Honoré, lequel est sélectionné en
compétition officielle au Festival de Cannes 2018.
Vincent Lacoste poursuit dans un registre plus
dramatique avec Amanda, où il incarne un jeune
homme qui se retrouve en charge de sa nièce de
sept ans après la mort de sa soeur dans un
attentat. Cependant, la comédie reste son genre
de prédilection. En témoignent ses prestations
dans Effacer l’historique, Chambre 212 et Mes
jours de gloire. Dans cette dernière, il campe un
trentenaire ex-enfant star qui peine à mettre de
l'ordre dans sa vie.
14. Vicky Krieps
Née d'une mère allemande et d'un père
luxembourgeois, Vicky Krieps est formée à
l’Université Des Arts de Zurich.Elle parle
couramment allemand, français, anglais et
luxembourgeois.
Enchaînant les castings, Vicky Krieps trouve
l'un de ses premiers rôles dans le drame belge
Elle ne pleure pas, elle chante (2012) de
Philippe de Pierpont, qui traite de l'inceste. Elle
poursuit avec un autre drame allemand : Qui
d'autre à part nous de Andres Veiel qui se situe
dans l'Allemagne de l’Ouest au début des
années soixante. L'actrice luxembourgeoise
tient par ailleurs un autre second rôle dans le
thriller sobre D'une vie à l'autre, sélectionné
pour représenter l'Allemagne aux Oscars 2014
dans la catégorie Meilleur film en langue
étrangère.
Variant les genres, Vicky Krieps prend part,
toujours par le biais de rôles secondaires, à
trois thrillers : Möbius (2013), La Confrérie des
larmes (id.) et Un homme très recherché
(2014). Dans le drame Avant l'hiver, elle tourne
aux côtés de Daniel Auteuil, Kristin Scott
Thomas et Leïla Bekhti. Dans le biopic Elly
Beinhorn - Alleinflug (id.) racontant l'histoire
d'Elly Beinhorn, la première aviatrice allemande
à parcourir le monde dans les années 1930,
15. On la croise ensuite dans Millenium : Ce qui
ne me tue pas, reboot de la saga centrée sur
le personnage de Lisbeth Salander. Dans
Bergman Island de Mia Hansen-Løve
présenté au Festival de Cannes, elle est une
cinéaste en panne d'inspiration, tandis que
dans Serre Moi Fort de Mathieu Amalric, elle
se glisse dans la peau d'une femme qui prend
la route, laissant derrière elle sa famille. Son
interprétation poignante lui vaut une
nomination au César de la meilleure actrice.
Devenue l'une des actrices les plus sollicitées
du cinéma d'auteur européen, Vicky Krieps
ne s'interdit cependant pas de tourner dans
des productions grand public. Ainsi, elle est,
toujours en 2021, prise au piège par une
mystérieuse plage où le vieillissement y est
considérablement accéléré dans Old de M.
Night Shyamalan. Elle y incarne l'épouse de
Gael García Bernal.
On la retrouvera prochainement face à
Vincent Lacoste dans De nos frères blessés,
où elle joue l'épouse d'un ouvrier condamné à
la peine capitale à Alger dans les années
1950.
16. Tournage en Algérie
De nos frères blessés est co-produit avec l'Algérie et reçu
le soutien du ministère de la culture de la ville d’Alger.
Hélier Cisterne et son équipe ont tourné avant le Hirak de
2019, et ont conçu le film avec l’aide d’Algériens de tous
bords. Le réalisateur se rappelle :
"Sans la volonté du pouvoir, on n’aurait rien pu faire, mais
sans l’aide d’une jeune génération plus indépendante,
non plus. Il faut savoir que là-bas, Iveton est considéré
comme un moudjahid (un combattant révolutionnaire), il
est très respecté par les intellectuels et les anciens
combattants.
"Ce qui est intéressant quand on arrive en Algérie avec un
tel sujet de film, c’est que tout le monde était très
bienveillant mais chez les plus jeunes la réaction c’était, «
ah, encore un film sur la révolution » « encore un film
d’ancien combattant » ...
17. Le tournage de cette adaptation se déroule entre Alger, Marseille et Paris.
Fernand Iveton est arrêté dans son usine après avoir été accusé d'y avoir
posé une bombe. C'est à ce moment-là que la vie de sa femme bascule
puisqu'elle est désormais associée à un traître qu'elle refuse
d'abandonner dans la tourmente
Les secrets du tournage
18. Questions taboues
Le film évoque les questions taboues de cette
guerre, comme les arrestations arbitraires, la
torture et la guillotine, qui dénotent une
république se comportant comme une
dictature.
"Le film met en scène ou évoque une partie
infime de toutes ces pratiques qui existent alors
et se systématisent à partir de 1956, pour
devenir courantes pendant tout ce conflit alors
même que c’est une « république » qui mène
cette guerre. Dirigée par la gauche modérée
jusqu’en 1958 qui plus est. Convoquer ces
éléments, c’est aussi refuser qu’on puisse les
ignorer, mais la question cinématographique
est celle de leurs représentation", confie Hélier
Cisterne.
20. Le film, passionnant,
est porté par une
conviction d’airain, un
acteur formidable
(Vincent Lacoste) et
un désir total de
s’élever contre
l’indignité de l’Etat. On
sort de là brûlé par la
mort d’Iveton et la
honte d’une justice
asservie.
L’obs
21. Cahiers du
cinéma
Hélier Cisterne se
révèle incapable de
susciter d’autres
sentiments qu’une pitié
éplorée. L’alternance
systématique entre le
présent du jugement et
le passé d’une vie
insouciante et
amoureuse condamne
la mise en scène à des
oppositions prévisibles :
obscurité versus
lumière, chair tuméfiée
versus érotisme.