2. INDEX
• BIOGRAPHIE
– Son roman
• CONTEXTE: LE ROMAN DEPUIS 1940
– Autour de la guerre de 1939-1945
– Tradition et expériences
– Le nouveau roman
• SES OEUBRES LES PLUS IMPOURTANTANTES
– Le Vice-consul
– Moderato Cantabile
– L’amant
• CONCLUSION
• BIBLIOGRAPHIE
3. BIGRAPHIE
• Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est
née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de
Saïgon. A l'âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon
lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en
1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une
ville située dans le delta du Mékong.
• En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte
Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études.
Elle obtient en 1963 une licence en droit.
Cette même année elle rencontre un certain Robert Antelme
qu'elle épousera en 1939. De cette union naîtra en 1942 un
premier enfant malheureusement mort-né.
• En 1943 Marguerite et Robert Antelme déménage, ils s'installent à
Paris, dans le quartier de St Germain des Près. Marguerite publie
un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras :
"Les Impudents". L'année suivante elle passe chez Gallimard et
fournit son deuxième ouvrage, "La Vie tranquille". 1944 est
l'année qui marque l'arrestation de son mari Robert, déporté à
Dachau. Marguerite s'inscrit alors au PCF, la Parti Communiste
Français. A la libération Robert Antelme est libéré dans un état
critique, il rejoint son épouse dans son domicile parisien. En 1947
Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont
elle aura rapidement un enfant prénommé Jean.
4. SON ROMAN
• Les premiers romans de Marguerite Duras sont encore des
récites traditionnels, où conservent leur place la narration, la
description et les personnages. Déjà pourtant, dans Un barrage
contre le Pacifique (1950), l’évocation du « mirage colonial »
tend á supplanter la peinture des relations entre colonisateurs
et colonisés pour donner naissance à une atmosphère irréelle
qui contredit le réalisme du détail.
• L’évolution de la romancière s’accentue avec Le Marin de
Gibraltar (1952), Les Petits chevaux de Tarquinia (1953), Le
Vice-consul (1966).
• La primauté accordée au dialogue confère au langage le pouvoir
de suggérer un monde intermédiaire que hante l’obsession de la
déperdition , l’obsession aussi de l’impuissance du dialogue à
rendre compte d’une relation (en général la relation
amoureuse) qui existe peut-être ou peut-être n’existe pas.
• Marguerite Duras s’est tournée aussi vers le théâtre (Le Square;
Les Viaducs de Seine-et-Oise, 1960) et surtout vers le cinéma
(scénario de Hiroshima mon amour d’Alain Resnais, 1959; Une
aussi longue absence, 1961; La Musica, 1966).
6. LE ROMAN DEPUIS 1940
• Depuis 1940, le roman a été marqué par les
événements (un certain retour à la barbarie, dans
siècle « civilisé ») ; par l’expérience surréaliste et
la psychologie du moi profond ; par des doctrines
philosophiques nouvelles (phénoménologie,
existentialisme, philosophie de « l’absurde ») ;
sur le plan de technique, par le cinéma ; enfin, en
un temps d’angoisse, de révolte et d’exigeante
lucidité, par la remise en question des structures,
des genres et du verbe lui-même, comme de la
notion de nature humaine.
• Ainsi a-t-on pu parler d’antiroman, comme
d’Apoèmes (titre d’Henri Pichette), d’antithéâtre
ou d’alittérature. « Il s’agit, écrit Jean-Paul Sarte,
de contester le roman par lui-même, *…+ d’écrire
d’un roman qui ne se fait pas, qui ne peut pas se
faire. » (Cf. Les Faux-monnayeurs, p.686), risquait
de conduire à une impasse ; elle aboutit en fait à
des œuvres comme Degrés, de Michel Butor
(1960), Histoire, de Claude Simon (1967) ou Le
Procès-verbal, de J.-M.-G. Le Clézio (1963).
7. AUTOUR DE LA GUERRE DE 1939-1945
• Des écrivains qui ont témoigné par l’action et le sacrifice sont morts trop tôt, hélas ! pour nous
livrer leurs impressions sur les événements de la seconde guerre mondiale, tels Paul Nizan, tué
au combat, Jean Prévost et Jacques Decour, martyrs de la Résistance, ou Simone Weil, auteur
de La Pesanteur et la Grâce (posthume, 1948), décédée en Angleterre où elle était agent de la
France Libre. Aux survivants cette guerre a inspiré des ouvrages aussi divers que le fut, à
l’époque, l’expérience de leurs auteurs : témoignages de combattants de toutes les armes
(Pierre Clostermann, Le Grand Cirque ; Jules Roy, La Vallée Heureuse ; André Soubiran, J’étais
médecin avec les chars ; Robert Merle, Week-end à Zuydcoote) ; souvenirs de prisonniers,
volontiers humoristiques (Francis Ambrière, Les Grandes Vacances ; Jacques Perret, Le Caporal
épinglé), ou peintures atroces de « l’univers concentrationnaire » (David Rousset, Les Jours de
notre mort ; Pierre Gascar, Le Temps des Morts, Les Femmes) ; récits dictés par l’esprit de
résistance (Vercors, Le Silence de la Mer) ou par la lutte clandestine (Rémy, Mémoires d’un
agent secret de la France Libre ; Roger Vailland, Drôle de Jeu) ; chroniques de l’occupation,
souvent pittoresques et amusées (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs ; J.-L.
Bory , Mon village à l’heure allemande ; J.-L. Curtis, Les Forêts de la Nuit).
8. TRADITION ET EXPÉRIENCES
• Tandis que de nombreux auteurs
poursuivaient l’exploration des domaines
traditionnels, en vivifiant par une réflexion
originale et « actuelle » les thèmes de
l’action, de l’analyse ou
l’autobiographie, sous la forme du
Journal, des Mémoires ou des
« Antimémoires », on a pu voir Aragon
renouveler sa conception du
roman, Gracq, Pieyre de
Mandiargues, Vailland cueillir les fruits du
surréalisme, ou bien se multiplier, avec
Beckett, Queneau, Marguerite Duras, Boris
Vian et une pléiade de jeunes écrivains, les
expériences diverses et hardies, et se
constituer, sous le signe du « nouveau
roman », sinon un groupe uni ou un corps
de doctrine, du moins faisceau de
tendances convergentes.
9. LE NOUVEAU ROMAN
• Pour doter notre époque de roman qui lui convient, Alain
Robbe-Grillet, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Claude
Simon refusent des notions qu’ils estiment périmées : le
personnage, l’histoire, l’engagement, la distinction entre
forme et contenu.
• Le nouveau roman ne se présente pas comme un exposé ou
une relation linéaire, mais comme une recherche. Un
constant va-et- vient dans le temps, la juxtaposition
d’instantanés, de versions divergentes de la même scène, la
présence obsédante des objets, un « double mouvement de
création et de gommage » peuvent déconcerter le lecteur ;
mais celui-ci doit comprendre que l’auteur attend de lui une
participation plus active. « Ce qu’il lui demande, écrit
Robbe-Grillet, ce n’est plus de recevoir tout fait un monde
achevé, plein, clos sur lui-même, c’est au contraire de
participer à une création, d’inventer à son tour l’œuvre – et
le monde – et d’apprendre ainsi à inventer sa propre vie. »
(Pour un nouveau roman).
11. LE VICE-CONSUL
• Le Vice-Consul est un roman publié en 1966 aux
éditions Gallimard.
• En 1972, Marguerite Duras reprendra le thème et les
personnages du roman pour écrire la pièce de théâtre
India Song.
12. HISTOIRE
• Si le Vice-Consul recèle une histoire, c'est celle de la
mendiante de Calcutta racontée par le narrateur
anonyme et par le personnage d'écrivain Peter
Morgan.
• Le personnage de la mendiante revêt une importance
particulière puisqu'il est directement issu d'un
souvenir réel de l'auteur. Alors qu'elle est encore
petite, Marguerite Duras assiste à la vente de son
enfant par une mère mendiante. Ce souvenir
obsédant constitue « le centre et le coeur » du Vice-
consul. Réutilisé dans différentes œuvres, il
fonctionne à la manière d'une « cellule
génératrice »propice au déclenchement créatif.
L'écriture tente ainsi « d'épuiser un inépuisable
référent ».
• Rien d’autre, dans ce texte, ne tient de l’histoire ou
du récit. Il s'agit plutôt d'un assemblage de
personnages et de situations avec une relative unité
de lieu (Calcutta et de temps (le début de la
mousson) très relative.
13. L’ESPACE
• Ce roman opère un retour vers des espaces liés à l'enfance de
l'auteur : l'espace indochinois et l'espace indien.
• L'espace indochinois est ponctué de noms propres. Il est
identifié de façon relativement précise bien qu'il ne comporte
pas vraiment de points de repère.
• L'espace indien, lui, est beaucoup plus abstrait, réduit aux
deux pôles de Calcutta et Lahore, qui se confondent parfois.
Une facture picturale, composée de notations sur les lignes et
les couleurs, caractérise sa représentation. L'Inde artificielle
empreinte d'exotisme alterne avec une Inde plus authentique
imprégnée de misère et de souffrances.
• L'espace indochinois est illimité tandis que l'espace indien est
clos, fermé sur lui-même. Le premier est géographiquement
plus vraisemblable que le deuxième mais dans les deux cas la
géographie reste très imaginaire. Il s'agit d'un espace
reconstruit et mythifié, étroitement lié aux expériences
affectives personnelles de l'auteur.
14. PERSONNAGES ET TRAJECTOIRES
• La mendiante : née au Cambodge, elle a été chassée de chez elle jeune fille, enceinte d’un
premier enfant. Après des années de pérégrinations affamées, elle a fini par arriver à pieds à
Calcutta, en Inde, où elle dort parmi les lépreux au bord du Gange. Folle, elle ne conserve de
son passé qu’une chanson et un mot : Battambang. En dehors de la mendicité, elle vit aussi
des poissons qu’elle chasse à la nage dans le fleuve ou dans la mer.
• Peter Morgan : écrivain, c'est lui qui imagine et raconte l’histoire de la mendiante ; il est
également membre de la suite qui entoure Anne-Marie Stretter, l’autre femme du roman.
• Jean-Marc de H. : ex-vice-consul de France à Lahore, il a été rappelé à Calcutta pour avoir
tiré avec une arme à feu sur les mendiants des jardins de Shalimar, afin d’y attendre une
nouvelle affectation.
• Anne-Marie Stretter : femme de l’ambassadeur, elle cristallise autour d’elle tous les désirs
masculins. Elle a une réputation de femme volage, nourrie par la cour d’admirateurs qui se
presse autour d’elle, mais aussi des enfants . Elle joue très bien du piano.
• Charles Rossett : jeune fonctionnaire des Affaires étrangères, il vient d’arriver à Calcutta où
il est attaché à l’Ambassade de France ; à ce titre, il côtoie l’ambassadeur, sa femme et le
vice-consul.
• M. Stretter : ambassadeur de France à Calcutta et mari d’Anne-Marie Stretter, qui l’a
accompagné sur plusieurs postes en Asie; diplomate de carrière et mari complaisant, il
hésite à statuer sur le sort du vice-consul.
15. STRATÉGIE DÉCEPTIVE
• Le titre crée une attente concernant le
personnage du vice-consul. Or, celui-ci apparaît
relativement tard dans le roman. Il y a donc un
fort décalage entre ce que promet le titre et ce
que réalise le contenu du texte.
• De la même façon, Marguerite Duras esquisse
des intrigues qu'elle ne résout pas. Alors qu'on
pourrait s'attendre à une histoire d'amour entre
Anne-Marie Stretter et le vice-consul, il ne se
produit rien d'autre entre eux qu'une
conversation évasive. Pareillement, le roman
semble s'engager dans la voie de l'intrigue
policière lorsqu'il évoque les mystérieux crimes
du vice-consul, mais il ne s'agit encore que
d'une ébauche sans véritable dénouement.
• Tout cela participe d'une stratégie déceptive
visant à perturber les attentes du lecteur.
16. L’ESTHÉTIQUE
• Par ses descriptions lacunaires, ses péripéties incertaines toujours
évoquées de manière allusive, et ses multiples voix difficilement
identifiables, la narration apparaît de façon extrêmement brouillée.
• Le narrateur opère également un brouillage entre le phantasme et la
réalité en s'introduisant dans l'imaginaire et les rêves des personnages.
• Les dialogues participent de cette opacité. Ainsi, les paroles du vice-
consul se mêlent indistinctement aux souvenirs de l'interlocuteur qui
reçoit sa confidence. Des conversations anonymes rajoutent à la
confusion.
• L'esthétique de l'opacité est servie par la syntaxe elle-même. Des
répétitions abondantes, de tournures orales, des juxtapositions de
mots sans connecteurs logiques, ainsi que l'utilisation fréquente des
deux points renforcent l'effet chaotique du texte.
• A l'image du personnage de la mendiante, le lecteur est contraint à une
errance dont il ne sait où elle va le conduire. Il doit accepter de se
perdre dans le texte. Cette esthétique opaque est en rupture avec
l'esthétique romanesque traditionnelle.
17. TEXTE
- Il y en a qui ne s’habituent jamais ? reprend le vice-consul.
Elle s’écarte un peu de lui, elle n’ose pas encore le regarder. Elle dira que quelque chose l’a frappée dans la voix.
Elle dira : Est-ce cela une voix blanche ? On ne sait pas s’il vous questionne ou s’il vous répond. Elle sourit
gentiment, lui parle.
- C’est-à-dire… il y en a … rarement rarement remarquez, mais cela arrive…la femme d’un secrétaire, chez
nous, au consulat d’Espagne, elle devenait folle, elle croyait qu’elle avait attrapé la lèpre, il a fallu la
renvoyer, impossible de lui enlever cette idée de la tête.
Charles Rossett se tait parmi les danseurs. Son regard bleu-bleu est fixe, baissé sur les cheveux. L’expression de
son visage et un peu angoissée tout à coup. Ils se sourient, ils sont sur le point de se parler, mais ils ne le font
pas.
- Si personne ne s’habituait, dit le vice-consul – il rit.
On pense : le vice-consul rit, ah comment ? comme dans un film doublé, faux, faux.
Elle s’est de nouveau écartée et ose le regarder.
- Non, rassurez-vous, tout le monde s’habitue.
- Mais, au fait, avait-elle la lèpre cette femme ?
Alors elle s’écarte et, tout en évitant de le regarder, elle se rassure, elle croit avoir découvert enfin quelque
sentiment familier chez le vice-consul : la peur.
- Oh ! dit-elle, je n’aurais pas dû vous parler de ça…
- C’est-à-dire… comment ne pas y penser ?
Elle essaie de rire un peu. Il rit, lui. Elle l’entend et cesse de rire.
18. COMENTAIRE DU TEXTE
• Nous sommes à Calcutta, dans le milieu diplomatique, où un
VICE-CONSUL introduit une sorte de gêne énigmatique, que
ressent particulièrement la femme de l’ambassadeur, ANNE-
MARIE STRETTER. Elle voudrait résoudre l’énigme du vice-consul.
• Mais chaque conversation qu’elle a avec
une lui ne fait qu’accentuer la distance
séparant le vice-consul d’un milieu d’où
il se trouve absent par l’incertitude
même de son être ; et au fer et à
mesure que se développe cette
« situation », malgré l’apparente
banalité de la conversation, une
angoisse naît de l’incertitude dont cette
banalité est le signe.
19. MODERATO CANTABILE
• Moderato cantabile est un roman de Marguerite Duras paru en 1958 aux éditions de Minuit.
20. L’HISTOIRE
• Un meurtre a lieu dans un café au-
dessus duquel Anne Desbaresdes
accompagne son fils à sa leçon de piano
– il rechigne à jouer la sonatine de
Diabelli et s'obstine à ignorer la
signification de moderato cantabile.
Dans ce café elle rencontre un homme
– il lui dira s'appeler Chauvin – qu'elle
interroge chaque jour à propos du
crime passionnel, dont ils ne savent rien
l'un et l'autre, lors de fins d'après-midi
qui s'étirent. Le dialogue entre la jeune
bourgeoise et l'ancien employé de son
mari, répétitif et rythmé de verres de
vin, les rapproche dans leur ennui.
21. PERSONNAGES PRINCIPAUX
• Anne Desbaresdes est l'épouse du directeur d'une des usines de la ville ; elle appartient à
une bourgeoisie aisée. À partir du jour où elle entend le cri qui accompagne le crime, elle se
rend chaque jour au café : « Ce cri était si fort que vraiment il est bien naturel que l'on
cherche à savoir. J'aurais pu difficilement éviter de le faire, voyez-vous. » Mais ses dialogues
avec Chauvin ne leur apprennent rien, et l'amènent à se livrer à cet homme qui l'invite à
confirmer ce qu'il semble savoir d'elle. Ces rencontres s'accompagnent de verres de vin, de
plus en plus nombreux jusqu'à la griser le soir où elle a organisé chez elle à une réception à
laquelle elle arrive en retard .
• Chauvin est un ancien employé du mari d'Anne Desbaresdes, qui ne travaille visiblement pas.
Ses propos montrent qu'il s'intéresse à Desbaresdes depuis longtemps, l'espionne sans
doute : « Quand les troènes crient, en été, vous fermez votre fenêtre pour ne plus les
entendre, vous êtes nue à cause de la chaleur. »
• L'enfant d'Anne Desbaresdes ; c'est le cas de tous les personnages, hormis sa mère, son
professeur de piano et Chauvin. Il n'aime pas les leçons de piano, même s'il a du talent. Il est
le prétexte des promenades de sa mère, qui le conduisent au café, où Anne Desbaresdes
l'abandonne à ses jeux sur les quais.
• Mademoiselle Giraud est le professeur de musique du fils d'Anne Desbaresdes. Elle
désapprouve la tolérance dont cette dernière fait preuve à l'égard de son enfant
22. STRUCTURE
• Le roman est divisé en huit chapitres, sans titre.
• Le premier chapitre se déroule d'abord dans l'appartement de Mademoiselle Giraud où l'enfant
d'Anne Desbaresdes suit sa leçon de piano hebdomadaire, pendant laquelle « dans la rue, en
bas de l'immeuble, un cri de femme retentit. » Après la leçon, Anne Desbaresdes est témoin de
l'arrivée de la police, et surtout du spectacle donné par le meurtrier et sa victime : « Au fond du
café, dans la pénombre de l'arrière-salle, une femme était étendue par terre, inerte. Un
homme, couché sur elle, agrippé à ses épaules, l'appelait calmement. »
• Dans le chapitre deux, Anne Desbaresdes revient avec son fils dans le café où le crime
passionnel a été commis. Elle y fait la rencontre de Chauvin, qui semble bien la connaître
(« Vous avez une belle maison au bout du boulevard de la Mer. Un grand jardin fermé »). Les
chapitres trois à six hormis le cinquième, qui se relate la séance de piano chez Mademoiselle
Giraud) sont centrés autour du même dialogue toujours recommencé, ponctué de verres de
vin, qui tourne autour des raisons qui ont conduit au meurtre, dont ils ignorent tout, mais
amène également Anne Desbaresdes à parler de son existence. Progressivement, les positions
psychologiques ont évolué… et le goût du vin est devenu plus prononcé chez la jeune femme.
• Le dernier chapitre est la dernière rencontre entre Chauvin et Anne Desbaresdes, qui vient sans
l'enfant, et se referme par le départ d'Anne après l'échange d'un bref baiser.
23. ANALYSE ET CRITIQUE
• Outre le style des descriptions et des dialogues, l'intérêt du livre réside dans sa structure. À la
fin du récit, aucun des mystères soulevés au début du récit n'est apparemment élucidé. Seule
reste la liberté d'interprétation laissée au lecteur, extrêmement large. Moderato cantabile est
parfois considéré comme faisant partie des œuvres les plus réussies du Nouveau Roman, bien
que l'appartenance de ce livre à cette mouvance ne soit pas réellement établie. L'intrigue
minimale au service d'une idée directrice, la répétition languissante de scènes banales mais qui
dessinent une atmosphère, l'économie de moyens pour évoquer un désir trouble, ont été
saluées par une partie de la critique.
• À la publication du livre, les critiques ne sont pas en tout cas pas indifférents.
• Dans Libération du 1er mars 1958, Claude Roy estime qu'il s'agit du « meilleur livre » de
Marguerite Duras.
« C'est un récit d'un extraordinaire dépouillement, construit avec une rigueur formelle
admirable, et qui pourtant ne laisse jamais le souci d'architecture, le métier rigoureux étouffer
ou atténuer l'émotion. »
S'il reconnaît que Duras, « qui ne ressemble finalement à personne », tend à se rapprocher des
« phénoménologues du roman « nouveau », acharnés à porter sur le monde et les êtres un
regard objectif et froid comme le verre d'un objectif », Roy voit en elle un « écrivain de tête »
qui « écrit raisonnablement ce que dicte celui qui a des raisons que la raison ne connaît pas ».
24. ADAPTATION
• En 1960, Peter Brook réalise un film
portant le même titre, Moderato
cantabile, adapté du roman par
Marguerite Duras elle-même en
collaboration, pour les dialogues, avec
Gérard Jarlot.
• Le rôle de Chauvin est joué par Jean-Paul
Belmondo et celui d'Anne Desbaresdes
par Jeanne Moreau qui reçoit pour ce
rôle le prix d'interprétation féminine au
festival de Cannes de 1960. L
• e film de Peter Brook est représentatif de
la Nouvelle Vague cinématographique
comme le livre de Marguerite Duras
l'était du Nouveau Roman en littérature.
25. L’AMANT
• L'Amant est un roman autobiographique français de
Marguerite Duras publié en 1984 aux Éditions de Minuit. Il
valut à son auteur le Prix Goncourt la même année et le Prix
Ritz-Paris-Hemingway (meilleur roman publié en anglais) en
1986. Vendu à 2 240 000 exemplaires toutes éditions
confondues, il fut aussi adapté au cinéma par Jean-Jacques
Annaud en 1992 dans le film L'Amant.
26. L’HISTOIRE
• Il s'agit de l'histoire d'une adolescente qui découvre le
sexe, et pas vraiment l'amour en fait, avec un japonais
dans l'Indochine française.
• Les français sont les colons, les japonais occupent une
bonne partie de l'Asie. La famille est propriétaire bien sûr
mais on ne sait pas trop de quoi, des champs, des
moulins... La mère est complètement à côté de la plaque.
Elle ne s'occupe pas de ses enfants. Son aîné semble
violent, maltraitant. Il y a comme une odeur d'inceste
entre la mère et l'aîné. La fille est la dernière et est
complètement délaissée. Elle s'abandonne dans les bras de
cet homme comme dans un suicide. Elle revendique
presque son geste. Et pourtant personne n'en parle.
• L'ambiance générale m'a fait l'effet d'une société
décadente, en fin de règne. Une supériorité qui n'existe
plus reste tolérée par les ex-inférieurs. Les colons végètent.
27. COMENTAIRE
• L'Amant est une œuvre complexe ; il ne faut pas seulement y voir l'histoire d'une jeune fille qui
trouve un riche amant chinois et qui a des difficultés familiales.
• Duras n'a pas la volonté de la réalité, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments
« accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras. Le reste
est imaginé, mais l'imagination, sous l'influence de l'inconscient, donne une piste à Duras pour
retrouver la jeune fille de 15 ans et demi qu'elle était.
• L'Amant est un véritable récit de formation. L'héroïne a des obstacles à franchir : des interdits.
Elle a des opposants : sa famille, le père du Chinois, la société coloniale qui n'accepte pas les
relations entre Asiatiques et Européens. Elle doit passer une épreuve physique, un premier
rapport sexuel. L'écriture de L'Amant exprime les incertitudes de cette quête de soi et la
volonté de diriger seule sa vie. La transformation en écriture de sa première expérience
physique est un signe de la prise de pouvoir de Marguerite Duras sur elle-même, il s'agit d'une
libération.
• Le personnage de la mère a deux facettes : elle aime sa fille d'un amour sain, mais
pourtant, son envie d'argent, qu'elle a transmise à ses enfants, mais jamais ce sujet n'est
explicitement abordé ; elles jouent un jeu fondé sur des non-dits.
28. EXTRAITS
• "J’ai quinze ans et demi, il n’y a pas de saisons dans ce pays-là, nous sommes dans une saison
unique, chaude, monotone, nous sommes dans la longue zone chaude de la terre, pas de
printemps, pas de renouveau.«
• "Je porte une robe de soie naturelle, elle est usée, presque transparente. Avant, elle a été une robe
de ma mère, un jour elle ne l’a plus mise parce quelle la trouvait trop claire, elle me l’a donnée.
Cette robe est sans manches, très décolletée. Elle est de ce bistre que prend la soie naturelle à
l’usage. C’est une robe d’on je me souviens. Je trouve qu’elle me va bien.«
• "L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise. Il regarde la jeune
fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or. Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est
intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord, il lui offre une cigarette. Sa main tremble. Il y a
cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble. Elle lui dit
qu’elle ne fume pas, non merci. Elle ne dit rien d’autre, elle ne lui dit pas laissez moi tranquille.
Alors il a moins peur. Alors il lui dit qu’il croit rêver. Elle ne répond pas. Ce n’est pas la peine qu’elle
réponde, que répondrait-elle ? Elle attend.«
• "Il répète que c’est tout a fait extraordinaire de la voir sur le bac. Si tôt le matin, une jeune fille
belle comme elle l’est, vous ne vous rendez pas compte, c’est très inattendu, une jeune fille blanche
dans un car indigène."
29. CONCLUSION
• Marguerite Duras est une grande écrivant
du XX siècle. Ses ouvres sont très connues
pour tout le monde et constituent un
élément indispensable du littérature
universelle.
• Elle écrivait plus des ouvres comme
L’amant, Le vice-consul, Hiroshima mon
amour… Tout ces ouvres traitent le thème
amoureuse comme rideau de fond. Ces
histoires tournent sur la relation
amoureuse et passionnel comme dans
L’amant où une jeune se convertit en une
femme quand connaît un homme plus âgé.
• La plupart de ses ouvres sont situées dans
ambiances asiatiques comme Indochine ou
Inde. Cette ambiances sont très exotiques et
ont une atmosphère chargée de mystère.
30. BIBLIOGRAPHIE
• L´information pour élaborer ce travail appartient à les suivantes pages Web:
– es.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Duras
– www.lecturalia.com/autor/3850/marguerite-duras
– www.escritorasypensadoras.com/fichatecnica.php/89
– www.lecturalia.com/libro/20467/moderato-cantabile
– libros.literaturalibre.com/el-viceconsul/
– www.lecturalia.com/libro/20462/el-amante
– www.proverbia.net › Autores › D
• Aussi les photocopies de cours.
31. FIN
TRABAJO REALIZADO POR:
JENNIFER PEDRAZA NOVALBOS
2ºBACH.CCNN.