Pres mouvements littéraires du romantisme au surréalisme.
Pres intro roman
1. Qu’est-‐ce
qu’un
roman
?
Comment
le
genre
s’est-‐il
développé
?
Que
permet-‐il
d’exprimer
?
2. Qu’est-‐ce
qu’un
roman
?
Un
roman
est
un
récit
en
prose
:
un
narrateur
(qui
peut
être
extérieur
ou
qui
peut
être
un
des
personnages)
raconte
une
histoire
à
sa
manière,
selon
un
point
de
vue
par>culier.
Ce
récit
est
une
fic>on
mais
le
narrateur
fait
croire
que
l’histoire
est
vraie,
et
elle
peut
d’ailleurs
être
inspirée
par
la
réalité
(contrairement
au
conte,
où
le
merveilleux
est
très
présent,
et
qui
se
situe
hors
du
temps,
comme
le
montre
la
formule
«
il
était
une
fois
»).
Le
roman
est
un
récit
suffisamment
long
pour
présenter
un
milieu,
des
personnages
et
pour
nous
faire
connaître
leurs
aventures
mais
aussi
leur
psychologie
et
plus
largement
leur
des>née.
Le
roman
est
un
genre
qui
a
eu
beaucoup
de
succès
depuis
le
19ème
siècle
et
qui
s’est
largement
répandu,
si
bien
qu’il
peut
prendre
des
formes
très
diverses.
Il
peut
se
rapprocher
de
la
réalité
(c’est
le
cas
du
roman
historique,
du
roman
social
ou
du
roman
autobiographique).
Il
peut
au
contraire
s’en
éloigner
(sans
cesser
de
nous
faire
croire
que
l’histoire
est
vraie)
dans
le
cas
de
romans
d’an>cipa>ons,
de
science
fic>on,
ou
de
romans
fantas>ques.
3. Comment
le
genre
s’est-‐il
développé
?
Jusqu’au
16ème
siècle,
la
transmission
de
la
liQérature
se
fait
essen>ellement
par
l’oral
:
les
récits
sont
donc
plutôt
en
vers
(ce
qui
facilite
leur
mémorisa>on)
et
>rent
leurs
sujets
de
légendes
et
de
mythe
dont
la
trame
est
connue
:
ces
récits
en
vers
qui
racontent
des
légendes
meQant
en
scène
des
héros
ou
des
êtres
merveilleux
sont
appelés
des
contes
ou
des
épopées.
4. Buste
d’Homère,
aède
du
8ème
siècle
avant
J.C.,
et
auteur
de
L’Iliade
et
L’Odyssée.
Ci-‐dessous
:
une
des
premières
transcrip>ons
de
L’Odyssée
(sur
papyrus,
3ème
siècle
av
J.C)
Retranscrip>on
sur
une
tableQe
d’argile
datant
du
17ème
siècle
av
J.C.
d’un
extrait
de
L’Epopée
de
Gilgamesh,
composée
oralement
au
3ème
millénaire
av
J.C.
dans
la
région
de
l’actuelle
Irak
5. L’inven>on
de
l’imprimerie
et
le
développement
de
l’instruc>on
à
par>r
de
la
Renaissance
vont
transformer
la
liQérature.
Car
si
l’on
peut
éditer
un
récit
en
plusieurs
exemplaires
et
le
donner
à
lire,
on
peut
alors
écrire,
en
prose,
des
récits
beaucoup
plus
longs
et
racontant
des
aventures
tout
à
fait
inédites.
CeQe
période
de
la
Renaissance
correspond
aussi
au
moment
où,
en
Europe,
on
commence
à
écrire
non
pas
en
la>n
mais
dans
les
langues
parlées
par
le
peuple
(le
français,
l’italien,
l’anglais…).
Tout
cela
va
permeQre
au
roman
de
se
développer,
de
devenir
un
genre
populaire,
apte
à
s’inspirer
de
la
réalité
quo>dienne,
apte
à
présenter
des
héros
nouveaux,
c’est
à
dire
beaucoup
plus
humains,
banals,
proches
des
lecteurs.
6. Gravure
représentant
une
des
premières
imprimeries
Un
des
premiers
livres
imprimés
:
Psau>er
de
Mayence
imprimé
en
1457
7. Observons
d’ailleurs
que
le
mot
«
roman
»
désigne
au
moyen-‐âge
la
langue
parlée,
dérivée
du
la>n,
qui
était
en
train
de
se
transformer
pour
abou>r
au
français.
On
a
donc
commencé
à
appeler
«
romans
»
les
premiers
récits
écrits
dans
ceQe
langue
au
12ème
siècle
même
s’ils
ressemblaient
encore
un
peu
à
des
contes
ou
à
des
épopées
car
le
merveilleux
et
les
légendes
y
avaient
encore
une
grande
place
(ce
sont
les
«
romans
de
chevalerie
»
comme
Tristan
et
Iseult
ou
Yvain
et
le
chevalier
au
lion).
Et
le
mot
est
resté
pour
désigner
ensuite
les
grands
récits
en
prose
qui
se
donnent
pour
vrai.
Représenta>on
théâtrale
devant
le
roi
de
France
au
17ème
siècle
Le
théâtre
du
Globe
à
Londres
où
Shakespeare
créa
de
nombreuses
pièces
8. Manuscrit
du
Roman
de
Renart
(13ème
siècle)
Illuminure
représentant
Yvain,
le
chevalier
au
lion,
personnage
du
«
roman
»
de
Chré>en
de
Troyes
(12ème
siècle)
9. Au
début
(au
16ème,
au
17ème),
le
roman
est
considéré
comme
un
genre
un
peu
vulgaire
et
facile
car
il
met
en
scène
des
personnages
qui
ne
sont
pas
toujours
des
grands
héros
et
car
les
romanciers,
encore
influencés
par
l’univers
des
contes,
u>lisent
des
ficelles
un
peu
grosses
(des
coïncidences
incroyables
par
exemple).
Mais,
pe>t
à
pe>t,
les
écrivains
vont
proposer
des
œuvres
de
plus
en
plus
sub>les
dans
l’analyse
psychologique
ou
dans
la
peinture
de
la
réalité.
Au
17ème
siècle
par
exemple,
le
roman
de
Madame
de
LafayeQe,
La
Princesse
de
Clèves,
va
être
considéré
comme
un
chef
d’œuvre,
tout
comme
les
romans
de
Laclos
(Les
Liaisons
dangereuses)
et
de
Rousseau
(La
Nouvelle
Héloise)
au
18ème
siècle.
Au
19ème
siècle
et
au
20ème
siècle,
le
roman
a
vraiment
acquis
ses
leQres
de
noblesse
et
devient
le
genre
dominant.
De
très
grands
auteurs
s’illustrent
comme
Balzac,
Stendhal,
Flaubert,
Zola
au
19ème
siècle,
Proust,
Céline,
au
20ème
siècle.
11. Que
permet-‐il
d’exprimer
?
Le
roman
est
un
genre
qui
permet
de
peindre
une
des>née
humaine
dans
toute
son
étendue,
dans
toute
sa
profondeur
et
dans
toute
sa
par>cularité.
Dans
toute
son
étendue
car
le
roman
est
une
œuvre
longue
et
la
narra>on
peut
peindre
le
temps
de
manière
très
élas>que
(en
faisant
se
succéder
des
scènes,
des
sommaires,
des
ellipses)
:
il
peut
donc
embrasser
toute
une
vie,
toute
une
période
et
même
plusieurs
espaces.
Dans
toute
sa
profondeur
car
la
narra>on
peut
se
faire
selon
plusieurs
points
de
vue
:
elle
peut
pénétrer
la
conscience
d’un
ou
de
plusieurs
personnages,
et
même
faire
entendre
leur
monologue
intérieur
:
le
roman
se
prête
donc
à
la
peinture
de
l’âme
humaine,
de
ses
profondeurs,
de
ses
secrets.
Dans
toute
sa
par>cularité
enfin
car
le
roman
peut
prendre
le
temps
de
décrire,
d’expliquer
:
il
peut
donc
peindre
des
personnages
et
des
situa>ons
qui
n’auront
rien
de
stéréotypes
et
qui
auront
au
contraire
la
même
complexité
que
les
êtres
ou
que
les
situa>ons
de
la
réalité.
12. Le
roman
est
donc
un
formidable
ou>l
de
connaissance
de
l’être
humain
et
de
la
société.
Aucune
circonstance
de
la
vie
réelle
ne
nous
donne
un
point
de
vue
aussi
complet
sur
la
vie.
C’est
un
recueil
d’expériences
humaines
qui
démul>plie
nos
points
de
vue.
Pour
toutes
les
raisons
que
nous
venons
d’énoncer
et
à
cause
de
son
histoire
(le
roman
parle
la
langue
du
peuple
et
ses
personnages
ne
sont
pas
des
héros
surhumains
;
ce
sont
même
parfois
des
an>-‐héros),
le
roman
peut
peindre
la
réalité
triviale,
populaire,
authen>que
:
le
monde
du
travail,
les
horreurs
de
la
guerre,
les
laissés
pour
compte.
Il
peut
avoir
une
dimension
subversive.
13. Finalement,
à
travers
l’univers
très
complexe
qu’il
déploie
et
à
travers
le
point
de
vue
très
complet
de
ses
personnages,
le
roman
permet
à
un
auteur
d’exprimer
toute
une
vision
du
monde,
c’est
à
dire
non
pas
seulement
une
idée
ou
une
morale
bien
arrêtées
mais
toute
une
manière
très
sub>le
de
vibrer,
de
regarder,
et
de
penser.