2. Les Principes de la dissertation
L’exercice de la dissertation vient à l’origine de la philosophie, laquelle a pour objet de
chercher, sur les questions essentielles que se pose l’homme, une forme de sagesse. Il
invite à une réflexion rationnelle et honnête sur un problème, sur une question, avec
l’ambition d’arriver à une réponse juste et mesurée. La démarche de la dissertation
consiste alors dans l’examen d’arguments éventuellement contradictoires, pour arriver à
une véritable solution, à une réponse qui dépasse les contradictions : c’est ce qu’on
appelle la démarche dialectique. Le ton de la dissertation est toujours prudent, nuancé.
L’usage de modalisateurs est conseillé.
4. Comprendre et poser le sujet. Il arrive que le sujet se présente sous la forme d’une
question fermée clairement énoncée et qui constitue le problème posé. Mais souvent, le
sujet de dissertation se présente sous la forme d’une citation suivie d’une formule du type
« vous discuterez ce jugement». Dans tous les cas, il faut bien identifier le problème posé
et en déceler les contours, c’est à dire formuler la problématique : la question ou la série de
questions qui vont guider la réflexion et permettre de résoudre le problème.
5. Chercher des idées et des arguments
Dès que la question est posée et comprise, on peut formuler très rapidement (et
grossièrement pour l’instant) ce que seront les 2 grandes réponses possibles, c'est-à-dire
ce que seront la thèse et l’antithèse. Comme thèse, on choisira l’opinion défendue par
l’auteur de la citation, ou, s’il n’y a pas de citation, la réponse la plus évidente a priori à la
question posée. Puis, au brouillon, on essaye de trouver idées, arguments, exemples, en les
répartissant dans un tableau à trois colonnes : l’une pour la thèse, l’autre pour l’antithèse,
la dernière pour la synthèse, c'est-à-dire pour les idées qui permettraient de dépasser la
contradiction.
6. Ordonner les arguments et les exemples
Quand toutes les idées sont jetées sur le brouillon et réparties, il faut les ordonner, les
regrouper éventuellement, pour arriver dans chaque colonnes à deux, trois, ou quatre
grands arguments classés de la manière la plus judicieuse (du plus évident au moins
évident). Quand ce travail est accompli, on peut commencer à rédiger (au brouillon bien
sûr)
8. L’introduction
On cherche d’abord une amorce, c'est-à-dire une phrase par laquelle on montre pourquoi le
problème vaut la peine d’être posé : ce peut-être une citation (autre que celle qui sert le
sujet), un constat, un lieu commun. On reproduit ensuite la citation qui sert de sujet, on
l’explicite éventuellement, et on énonce la problématique (par exemple sous la forme d’une
ou de plusieurs interrogatives indirectes : «la question se pose de savoir si….). On annonce
enfin le plan de la manière la plus claire possible sans s’interdire les formules du type
« nous nous demanderons d’abord », « nous verrons ensuite ». L’introduction constitue un
paragraphe unique, après lequel on saute deux lignes.
9. Le développement
Il comporte deux ou trois parties : la thèse, l’antithèse, et éventuellement la synthèse (au
lycée, en français, on peut admettre un développement en deux parties ; dans ce cas, la
synthèse, c'est-à-dire la solution, est intégrée dans la 2ème partie ou formulée dans la
conclusion). Chacune des parties est constituée de deux à quatre paragraphes marqués
par des alinéas. Une transition isolée entre deux lignes blanches marque le passage d’une
partie à l’autre. Idéalement chaque paragraphe est constitué d’un argument abstrait,
général, qui est ensuite illustré par un exemple particulier et/ou par une citation
10. La conclusion
La conclusion est un parcours rapide des idées défendues dans chacune des deux ou trois
parties, si possible avec des formules un peu nouvelles ou percutantes et une réponse à la
problématique, réponse qui doit dépasser la contradiction. L’étape de la conclusion est
particulièrement importante si la dissertation n’a que deux parties. La conclusion est séparée
du développement par deux lignes blanches.