1. Conseils pour la dissertation
Les règles de la méthode
Voici sept points simples qu'il convient d'énoncerau départ afin d'éviter tout malentendu. Si vous les
suivez scrupuleusement, il n'y a aucune raison de rater son devoir. Il est donc requis:
1. Que le candidat ait vu que le sujet soulevait un problème, qu'il ait formulé celui-ci et tenté de le
résoudre.
2. Que la solution proposéereposesur une argumentation qui la justifie et non sur de simples
affirmations.
3. Que l'argumentation soit construiteet ne se réduise pas à une simple juxtaposition d'exemples ou de
remarques.
[il n'existe pas de plan-type: l'absence de plan seulepeut êtresanctionnée]
4. Que le candidat témoigne d'un minimum de connaissance sur le problème qu'il a choisi d e traiter -
que celle-ci soit issue du cours du professeur ou bien d'expériences et de lectures personnelles.
5. Que cette connaissance soitbien assimilée, qu'ellesoit l'occasion d'une réflexion personnelle et non
de la récitation d'un cours.
6. Que le candidat soit capabled'analysercorrectement les notions et qu'il ait une maîtrise suffisante
du vocabulaire qu'il emploie.
7.Enfin, que l'expression - destinée à convaincre - soit simple, claire et distincte.
Comment démarrer votre dissertation ?
La partie préparatoire est essentielle, car c'est d'elle que dépend en grandepartiela réussiteou l'échec
du devoir. La signification des mots figurant dans l'énoncé du sujet doit attirervotre attention.Que
veut dire, de manière très précise, tel concept sur le plan littéraire, philosophique, éventuellement
scientifique ?
Une fois opérée la clarification des termes de base (avec l'aide du Robert ou d'un vocabulaire
philosophique comme la philo de A à Z des éditions Hatier, si vous êtes chez vous), éluc idez la
signification du sujet posé, en repérant les éventuels paradoxes, qui sont très fréquents dans les
énoncés proposés au baccalauréat(exemple :Peut-on obéirsans cesser d'êtrelibre?). En bref, étonnez-
vous devant un sujet, ne le réduisez pas à du déjà-connu, essayez de faire jouertous les sens possibles.
L'INT RODUCTION
L'introduction de la dissertation n'a qu'un seul rôle absolumentessentiel :procéder à l'analyse du sujet
et poser un problème. Ce dernier ne figure jamais pas en toutes lettres dans l'énoncé du sujet mais,
néanmoins, il est contenu implicitement en lui. Si le sujet est posé sous forme de question, le problème
ne se confond pas avec la question. On ne peut donc reprendre la question en guise de problème. Ainsi,
le sujet penser, est-cedire non ?, conduit après analyse, au problème suivant: Le pouvoir de négation
est-il un obstacle ou la condition d'une pensée authentiquement libre ? Notez qu'il ne faut poser qu'un
seul problème, même si, comme c'est souvent le cas, plusieurs problèmes sont envisageables.
Enfin, en raison de l'exigenceprécédente, il faut bannir toute généralité ou évidencedu type:« de tous
temps, l'homme etc. » ainsi que toute considération anecdotique. On ne doit s'occuper que du sujet
sans céder à la tentation de faire déjà des citations dans l'introduction même si la culture
philosophique et générale renforce l'efficacité de l'analyse.
2. LE DÉVELOPPEMENT
Le corps de la dissertation philosophique doit prendre la forme d'une discussion argumentée et
progressive dont chacune des étapes est justifiée. La pensée doit y être active et dynamique et non
passive et routinière.
Cette discussion philosophique est, avanttout,conceptuelle : elle désigne une analyse de concepts et
de notions, qu'il faut clarifier et élucider, en particulier par le recours à des exemples bien choisis. Si
les distinctions conceptuelles doivent primer et jouer le premier rôle, l'exemple, néanmoins, fournit
une illustration imagée à un raisonnement. Bien qu'il ne puisse servir de point de départ, il donne plus
d'intensité à ce raisonnement. Notons que si l'exemple illustreun concept, il ne démontre rien en lui-
même.
Reste le problème des références philosophiques et de leur usage dans la discussion. Elles ne doivent
jamais fonctionner à vide : ne récitez pas doctrines et thèses.
La règle d'or de toute discussion est la suivante :traitez le sujet, rien que le sujet et seulement le sujet !
Ne récitez pas votre cours, mais adaptez-le au sujet ; ne résumez pas platement les doctrines mais
utilisez-lez intelligemment au regard du sujet. Ne ramenez pas une question spécifique à des poncifs
scolaires...
La discussion argumentée, appuyée sur l'analyse des concepts et les références philosophiques,
illustrée par des exemples, doit se dérouler suivant une articulation précise soutenant une
démonstration logique : un plan. Mais contrairement à ce que prétendent de nombreux manuels il n'y
a pas de plan-type. La seule exigence est la cohérence interne de la démarche qui s'appuie sur une
analyse précise du sujet et parfois un plan en deux parties seulement vaut mieux qu'un plan classique
en trois parties dont la troisièmeest artificiellement conduiteet ne fait souvent queressasser un point
précédemment évoqué.Même le fameux plan dialectique de type thèse - antithèse - synthèse utilisé
par certains comme une formule magique, provoque plus de blocages qu'il ne résout de difficultés.
Si vous faites l'effort de justifier à chaquefois vos analyses et que vous soignez vos transitions logiques
d'une partie à l'autre, tout se passera bien. Ayez confiance en vous et ne cherchez pas à imiter le prof
ou qui que ce soit ; bref, soyez vous-mêmes.
LA CONCLUSION
Enfin, dans la conclusion, répondez de manière nette et préciseau problèmeposé dans l'intr oduction.
Si certains manuels conseillent d'ouvrir une nouvelleperspective, nous vous conseillons, pour notre
part, d'en rester modestementau point final et de clore le débat ouvert par la question et le problème.