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Des signes, du rire et des idées…
De l’argumentation
Des signes, du rire et des idées…
Plan du cours
Des signes, du rire et des idées…
Plan du cours
1. Introduction au cours
Des signes, du rire et des idées…
Plan du cours
1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre
Des signes, du rire et des idées…
Plan du cours
1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre
1II. L’essai
ou l’homme en quête de l’homme
1. Introduction au cours
1.1 Rappel, le signe linguistique
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
Le signe linguistique est le
propre de l’homme
Le rire est le propre de
l’homme
1.1 Rappel, le signe linguistique
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
Le signe linguistique est le
propre de l’homme
Le rire est le propre de
l’homme
ARGUMENTER
1.1 Rappel, le signe linguistique
1. Introduction au cours
Le signe linguistique est le
propre de l’homme
Le rire est le propre de
l’homme
RAISON HUMOUR
ARGUMENTER
1.1 Rappel, le signe linguistique
1. Introduction au cours
Le signe linguistique est le
propre de l’homme
Le rire est le propre de
l’homme
RAISON HUMOUR
Démontrer Persuader
ARGUMENTER
1.1 Rappel, le signe linguistique
1. Introduction au cours
1.1 Rappel, le signe linguistique
Le signe linguistique est le
propre de l’homme
Le rire est le propre de
l’homme
RAISON HUMOUR
Démontrer
Disserter
Persuader
Débattre
ARGUMENTER
1. Introduction au cours
1.2 Débat
Peut-on
rire de tout?
1. Introduction au cours
1.3 Argumenter, types et genres
1. Introduction au cours
1.3 Argumenter, types et genres
NarrationInjonction
Information
Explication
ArgumentationPoésie
1. Introduction au cours
1.3 Argumenter, types et genres
NarrationInjonction
Information
Explication
ArgumentationPoésie
satire Article de presseLivre de recettes Controverse
carte blanche
plaidoyer/réquisitoire
Lettre ouverte
pamphlet
Dictionnaire
roman
dissertation
1. Introduction au cours
NarrationInjonction
Information
Explication
ArgumentationPoésie
satire Article de presse
publicité
Livre de recettes
mythe
Controverse
carte blanche
plaidoyer/réquisitoire
poème narratif
Lettre ouverte
Critique
pamphlet
Dictionnaire
roman
dissertation
essai
film
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon le Robert,
L’argumentation est l’art
d’argumenter
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon le Robert,
L’argumentation est l’art
d’argumenter
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos
d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au
fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la
conclusion.
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Opinion
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos
d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au
fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la
conclusion.
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Opinion:
discours où sous couvert de la vérité, l’intervenant/le locuteur
défend ses propres intérêts.
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos
d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au
fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la
conclusion.
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Introduction Conclusion1 3 5
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Développement argumentatif
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!1 3 5
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Développement argumentatif
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?
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Argument = pertinent
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
?
Développement argumentatif
Argument = pertinent
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Argument = recevable
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
§1
argumenté
Développement argumentatif
EXPLIQUÉ
ILLUSTRÉ
2 3
Argument = recevable
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Argument = fondé
Développement argumentatif
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réalité
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
Argument et contre-arguments
Développement argumentatif
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1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
affirmer, réfuter, concéder
Développement argumentatif
71 2 3 4 5 6
Développement argumentatif
71 3 5
2 4
6
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
les Pôles de l’argumentation
71 2 3 4 5 6
1. Introduction au cours
1.4 Argumenter, définition et caractérisation
Selon un illustre inconnu,
L’argumentation est un discours où le
locuteur émet à propos d’un thème une
opinion étayée: une thèse qu’il
développera au fil de paragraphes
argumentés, d’arguments explicités et
illustrés; une thèse qu’il affirmera ou
nuancera dans la conclusion.
les Pôles de l’argumentation
Persuasion Démonstration71 2 3 4 5 6
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
Critères de comparaison
• présence de l’énonciateur
• rapport au lecteur
• mise en forme
• types d’argument
• registre lexical
• procédés d’écriture
• divers
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
1. Introduction au cours
F. BRADFER, le Soir MAD 

(http://mad.lesoir.be/cinema/film/99504-caricaturistes-fantassins-de-la-democratie/)
Ils sont français, russe, mexicain, algérien, tunisienne, ivoirien, américain, chinois, vénézuélienne, burkinabé, israélien et palestinien.
Pour toute arme, ils ont leur crayon, leur pertinence et leur humour avec lesquels ils testent en permanence le degré démocratique de
leur pays. Dénoncer les absurdités, montrer les manipulations du pouvoir, pointer les extrémismes, raconter les événements politiques…
en toute liberté de pensée.
Leur profession : caricaturistes. Le film signé Stéphanie Valloatto, coécrit par Radu Mihaileanu (Le Concert), rend hommage de façon
passionnante à leur courage et leur audace en mettant en lumière le quotidien de douze caricaturistes du monde entier.
C’est notamment le Russe Zlatkovsky, censuré depuis Brejnev et qui fait illégalement taxi la nuit pour joindre les deux bouts. C’est
Nadia Khiari qui tague les croquis de Willis from Tunis, son chat impertinent, sur les murs de Tunis. C’est l’Algérien Slim qui, bien
qu’exilé au Maroc, continue de combattre les Barbus intégristes…
Pour faire connaissance de ces fantassins à la pointe du crayon, Jean Plantureux, alias Plantu, caricaturiste au journal Le Monde et
président de l’association Cartooning for Peace. Brillant dans le trait comme dans les anecdotes, il est un fil rouge attractif d’un
documentaire militant, drôle et tragique, qui prône la tolérance et la bonne humeur dans le combat pour la démocratie et rappelle qu’en
Iran, Tunisie ou Russie, les dessinateurs mettent leur vie en jeu à chaque dessin.
Film indispensable.
(par FABIENNE BRADFER - édition du 08/10/2014)
1.5.1 Premier genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche
La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15)
En 1832, le Peuple parisien se révolte une nouvelle fois. Les Misérables s'en font l'écho. Nous sommes ici à un moment critique puisque la barricade
n'a plus de balles pour tirer... Mais Gavroche, le titi parisien par excellence, intervient...:
Courfeyrac tout à coup aperçut quelqu'un au bas de la barricade, dehors, dans la rue, sous les balles.
Gavroche avait pris un panier à bouteilles dans le cabaret, était sorti par la coupure, et était paisiblement occupé à vider dans son panier les
gibernes pleines de cartouches des gardes nationaux tués sur le talus de la redoute.
- Qu'est-ce que tu fais là? dit Courfeyrac.
Gavroche leva le nez:
- Citoyen, j'emplis mon panier.
- Tu ne vois donc pas la mitraille?
Gavroche répondit:
- Eh bien, il pleut. Après?
Courfeyrac cria:
- Rentre!
- Tout à l'heure, fit Gavroche.
Et, d'un bond, il s'enfonça dans la rue.
On se souvient que la compagnie Fannicot, en se retirant, avait laissé derrière elle une traînée de cadavres.
[...]
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche
La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15)
La fumée était dans la rue comme un brouillard. Quiconque a vu un nuage tombé dans une gorge de montagnes entre deux escarpements à pic, peut
se figurer cette fumée resserrée et comme épaissie par deux sombres lignes de hautes maisons. Elle montait lentement et se renouvelait sans cesse; de là
un obscurcissement graduel qui blêmissait même le plein jour. C'est à peine si, d'un bout à l'autre de la rue, pourtant fort courte, les combattants
s'apercevaient.
[...]
Sous les plis de ce voile de fumée, et grâce à sa petitesse, il put s'avancer assez loin dans la rue sans être vu. Il dévalisa les sept ou huit premières
gibernes sans grand danger.
Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort à l'autre, et vidait
la giberne ou la cartouchière comme un singe ouvre une noix.
Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre.
- Pour la soif, dit-il, en la mettant dans sa poche.
A force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent.
Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l'affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l'angle de la rue, se
montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée.
Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle frappa le cadavre.
- Fichtre! fit Gavroche. Voilà qu'on me tue mes morts.
Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier.
Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue.
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche
La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15)
Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta:
On est laid à Nanterre
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une
autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta:
Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis un petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Cela continua ainsi quelque temps.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup. ... Il répondait à chaque
décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours.
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche
La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15)
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaissa. ...
Gavroche n'était tombé que pour se redresser; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda
du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter:
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...
Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande
âme venait de s'envoler.
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, le mot de Cambronne
Le mot de Cambronne (les Misérables, II, I, 14-15)
Hugo vient de raconter l’ensemble de la bataille de Waterloo ; au moment où commence le texte qui suit, l’ensemble des troupes françaises a pris la fuite.
Seuls quelques carrés de soldats vaillants résistent encore aux Anglais :
Quand cette légion ne fut plus qu’une poignée, quand leur drapeau ne fut plus qu’une loque, quand leurs fusils épuisés de balles ne furent plus que des
bâtons, quand le tas de cadavres fut plus grand que le groupe vivant, il y eut parmi les vainqueurs une sorte de terreur sacrée autour de ces mourants
sublimes, et l’artillerie anglaise, reprenant haleine, fit silence. Ce fut une espèce de répit. Ces combattants avaient autour d’eux comme un fourmillement
de spectres, des silhouettes d’hommes à cheval, le profil noir des canons, le ciel blanc aperçu à travers les roues et les affûts ; la colossale tête de mort que
les héros entrevoient toujours dans la fumée au fond de la bataille, s’avançait sur eux et les regardait. Ils purent entendre dans l’ombre crépusculaire
qu’on chargeait les pièces, les mèches allumées pareilles à des yeux de tigre dans la nuit firent un cercle autour de leurs têtes, tous les boute-feu des
batteries anglaises s’approchèrent des canons, et alors, ému, tenant la minute suprême suspendue au-dessus de ces hommes, un général anglais […] leur
cria : Braves français, rendez-vous ! Cambronne répondit : Merde !
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Textes 2: V. HUGO, le mot de Cambronne
Le mot de Cambronne (les Misérables, II, I, 14-15)
Le lecteur français voulant être respecté, le plus beau mot peut-être qu’un français ait jamais dit ne peut lui être répété. Défense de déposer du sublime
dans l’histoire.
A nos risques et périls, nous enfreignons cette défense.
Donc, parmi tous ces géants, il y eut un titan, Cambronne.
Dire ce mot, et mourir ensuite. Quoi de plus grand ! car c’est mourir que de le vouloir, et ce n’est pas la faute de cet homme, si, mitraillé, il a survécu.
L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, ce n’est pas Napoléon en déroute, ce n’est pas Wellington pliant à quatre heures, désespéré à cinq, ce
n’est pas Blücher qui ne s’est point battu ; l’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne.
Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre.
Faire cette réponse à la catastrophe, dire cela au destin, […] être l’ironie dans le sépulcre, faire en sorte de rester debout après qu’on sera tombé, noyer
dans deux syllabes la coalition européenne, […] faire du dernier des mots le premier en y mêlant l’éclair de la France, clore insolemment Waterloo par le
mardi gras, compléter Léonidas par Rabelais, […] perdre le terrain et garder l’histoire, après ce carnage avoir pour soi les rieurs, c’est immense.
C’est l’insulte à la foudre. Cela atteint la grandeur eschylienne.
[…]
Ils sont là, tous les rois de l’Europe, les généraux heureux, les Jupiters tonnants, ils ont cent mille soldats victorieux, et derrière les cent mille, un
million, leurs canons, mèche allumée, sont béants, ils ont sous leurs talons la garde impériale et la grande armée, ils viennent d’écraser Napoléon, et il ne
reste plus que Cambronne ; il n’y a plus pour protester que ce ver de terre. Il protestera. Alors il cherche un mot comme on cherche une épée. […] Devant
[…] cette victoire sans victorieux, ce désespéré se redresse. […] Dire cela, faire cela, trouver cela, c’est être le vainqueur.
[…]
Au mot de Cambronne, la voix anglaise répondit : feu !
1.5.2 Deuxième genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
1. Introduction au cours
Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com:
http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/
Que l’homme ait la capacité de rire, il suffit d’observer le réel pour en être assuré. Qui n’a pas été secoué d’un rire irrépressible à la vue d’un homme
glissant sur une peau de banane, du professeur tombant de son estrade ou se ridiculisant dans un lapsus éloquent ? Les éclats de rire sont une donnée de fait.
Ce qui ne va pas de soi, en revanche, c’est l’amplitude de cette capacité. Est-elle illimitée ? L’homme a-t-il le pouvoir de rire de tout ? L’exemple des
humoristes nous donne à voir que rien ne semble échapper à leur inépuisable esprit facétieux. D’où notre étonnement. Qu’est-ce que le risible et pourquoi
certains ont-ils la faculté de rire de ce qui fait pleurer d’autres ou pourquoi déclenchent-ils au lieu du rire salvateur, la colère haineuse qui se déchaîne
régulièrement dans notre actualité ?
Pour autant cette capacité est-elle toujours au-dessus de tout soupçon ? Certains rires ne sont-ils pas de nature à susciter certains scrupules moraux ? Peut-on
s’autoriser n’importe quel rire, autrement dit se sent- on le droit de rire de manière illimitée ? La question est d’ordre moral ; elle invite à pointer l’ambiguïté
du rire et en particulier les sources impures auxquelles il peut s’alimenter.
Reste que, quels que soient les scrupules moraux qu’une certaine pratique du rire fonde, la question est, en dernière analyse, de savoir s’il est légitime de
traduire ces réserves en interdits juridiques. Faut-il interdire de rire et organiser une police des mœurs, ce qui est le propre de tous les totalitarismes ou bien
faut-il sauvegarder la liberté souveraine de l’esprit ? Certes celle-ci doit être prudente et affranchie de la part d’ombre qui la trahit, mais faire le jeu des
susceptibilités humaines ou du goût des idoles n’est-ce pas toujours pour l’humanité bafouer ce qui fait sa supériorité et sa dignité ?
1.5.3 Troisième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com:
http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/
I) L’essence du risible ou la souveraine liberté de l’esprit.
« Le rire est le propre de l’homme » disait Aristote repris par Rabelais. Quelque chose qui se passe dans le corps et pourtant qui n’est pas du corps. Il est un
phénomène physiologique : mouvement des zygomatiques, contraction du diaphragme, sonorités plus ou moins bruyantes, le rire mobilise muscles, glandes,
viscères, larynx, presque tous les organes dans une sorte de désordre d’ensemble. Il a une spontanéité le stigmatisant parfois aux yeux des chantres d’une
maîtrise de soi bien sévère et triste (rire déplacé, obscène, « hénaurme » disait le spirituel Flaubert). On « éclate » de rire, on « s’esclaffe », on se « tord »,
on est « plié » de rire. Les formules ne manquent pas pour dire son caractère global et incontrôlé. Mais cette expression corporelle est liée, sauf cas
inessentiels où il est déclenché par des causes physiques (chatouillements, absorption d’euphorisants) ou des causes pathologiques (rire hystérique) à des
causes psychiques et morales.
Le pouvoir hilarant de quoi que ce soit n’est pas dans la chose en soi, il est dans l’esprit qui la contemple et en fait surgir l’aspect comique. Celui-ci n’a
donc pas d’existence objective, il n’emprunte pas son effet au monde extérieur mais à une disposition intérieure à l’esprit. Voilà pourquoi les animaux ne
rient pas. Leur manquent la pensée, le jugement, la réflexion par lesquels les significations sont possibles or le risible est une signification. Il naît à
l’intersection de l’esprit et du réel, d’une sorte de hiatus. Il procède d’un effet de surprise. On s’attend, par exemple à ce que le passant nous précédant sur le
trottoir poursuive sa route dans une conduite adaptée et voilà que, distrait par une trop jolie personne, il heurte brutalement le poteau du réverbère... On rit
même lorsqu’ on se précipite pour lui porter secours.
Alors pourquoi rit-on ? Il faut suivre ici Bergson et remarquer que l’objet du rire est toujours l’humain. Le rire est le propre de l’homme parce que l’homme
rit de ce qui lui est propre. « Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime,
insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d’un animal parce qu’on aura surpris chez lui une attitude d’homme ou une expression humaine. On
rira d’un chapeau, mais ce qu’on raille alors, ce n’est pas le morceau de feutre ou de paille, c’est la forme que les hommes lui ont donnée, c’est le caprice
humain dont il a pris le moule » Le rire.
1.5.3 Troisième genre argumentatif
1. Introduction au cours
Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com:
http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/
Cela étant qu’est-ce qui fait rire dans l’humain ? On peut répondre : ce qui incarne l’échec d’une prétention. Tout ce qui est contraire à un certain idéal de la
perfection humaine que l’esprit porte en lui, produit un effet comique et excite le rire. Dans l’exemple précédant, le geste réussi est la marche souple
déjouant avec grâce les effets de la pesanteur ou la présence d’obstacles. Or notre passant échoue dans cette exigence. D’où le principe énoncé par Bergson :
« Les attitudes, gestes, mouvements du corps humain sont risibles dans l’exacte mesure où ce corps nous fait penser à une simple mécanique » « Du
mécanique plaqué sur du vivant » voilà un des grands ressorts du comique que les imitateurs exploitent à satiété. Clowns, pitres, créateurs de bandes
dessinées, élèves dans les cours de récréations font rire en parodiant les raideurs, les automatismes, d’une personne, ce qu’il y a d’incongru dans un tic, une
manière de se tenir, une disgrâce physique. D’où les ressources comiques des êtres que la nature n’a pas gâtés. « La grande perche », « le bon gros » sont
des réservoirs inépuisables de notre répertoire comique. Shakespeare le fait dire à Falstaff « Tout le monde me reconnaît à mon ventre, c’est un langage
universel, qui, partout où je vais proclame mon nom. Si j’avais un ventre ordinaire je serais le gaillard le plus actif de l’Europe, mais mon ventre, oh ! Mon
ventre fait ma ruine. »
L’homme rit de ce qui déçoit son idée de l’humain. Ainsi les fonctions grossières de notre nature, ramenées à leur trivialité sont risibles. (Voir le nombre de
blagues ayant pour objet le scatologique ou le sexuel). De même le rire épingle les faiblesses de l’esprit : la niaiserie, la balourdise, l’absurdité ou les
faiblesses du caractère : la vanité, l’orgueil, la couardise, l’avarice, les tartuferies ou bien encore les comiques de situation. Combien rions-nous du comte,
dans le mariage de Figaro, qui, pensant être en présence de Suzanne fait, dans l’obscurité, une cour empressée à sa propre femme qu’il croit tromper.
Le rire sanctionne ce qui nous paraît inférieur à ce que nous devrions être. De là à voir en lui une ruse de la nature, il n’y a qu’un pas, franchi par Bergson
par exemple. Le rire aurait une fonction sociale. Il serait le moyen d’obtenir des hommes les conduites souhaitables car rien ne serait plus efficace que la
crainte du ridicule ou la peur d’être un objet de risée. On sait d’ailleurs que telle est la mission que les grands auteurs assignent à la comédie. « Castigare
ridendo mores » selon la devise de Molière ; châtier les mœurs en riant.
1.5.3 Troisième genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
Aux lecteurs
Amis lecteurs qui lisez ce livre,
Dépouillez-vous de tout tourment;
Et, le lisant, ne soyez pas scandalisés ;
Il ne contient ni mal ni infection.
Il est vrai qu’ici vous apprendrez
Peu de perfection, sinon en matière de rire;
Mon cœur ne peut élire d’autre argument,
Voyant la douleur qui vous mine et vous consume.
Mieux vaut traiter du rire que des larmes,
Parce que rire est le propre de l’homme.
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
Buveurs très illustres, et vous Vérolés très précieux (c’est à vous, à personne d’autre que sont dédiés
mes écrits), dans le dialogue de Platon intitulé Le Banquet, Alcibiade faisant l’éloge de son précepteur
Socrate, sans conteste prince des philosophes, le déclare, entre autres propos, semblable aux Silènes.
Les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme on en voit à présent dans les boutiques des
apothicaires ; au-dessus étaient peintes des figures amusantes et frivoles : harpies, satyres, oisons
bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés et autres semblables figures
imaginaires, arbitrairement inventées pour inciter les gens à rire, à l’instar de Silène, maître du bon
Bacchus. Mais à l’intérieur, on conservait les fines drogues comme le baume, l’ambre gris, l’amome,
le musc, la civette, les pierreries et autres produits de grande valeur. Alcibiade disait que tel était
Socrate, parce que, ne voyant que son physique et le jugeant sur son aspect extérieur, vous n’en auriez
pas donné une pelure d’oignon tant il était laid de corps et ridicule en son maintien : le nez pointu, le
regard d’un taureau, le visage d’un fol, ingénu dans ses mœurs, rustique en son vêtement, infortuné au
regard de l’argent, malheureux en amour, inapte à tous les offices de la vie publique ; toujours riant,
toujours prêt à trinquer avec chacun, toujours se moquant, toujours dissimulant son divin savoir. Mais
en ouvrant une telle boîte, vous auriez trouvé au-dedans un céleste et inappréciable ingrédient : une
intelligence plus qu’humaine, une force d’âme prodigieuse, un invincible courage, une sobriété sans
égale, une incontestable sérénité, une parfaite fermeté, un incroyable détachement envers tout ce pour
quoi les humains s’appliquent tant à veiller, courir, travailler, naviguer et guerroyer.
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes
bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de
quelques livres de notre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse
pinte, La Dignité des braguettes, Des pois au lard avec commentaire, etc.,
vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et
joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure (c’est le titre) est sans
chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie.
Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car
vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un
froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape
espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est
pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité.
Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout
autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici
traitées ne sont pas si folâtres que le titre le prétendait.
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses
et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au
chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que le hasard vous
croyiez dit de gaieté de cœur.
Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! Souvenez-vous de la
contenance que vous aviez. Mais n’avez-vous jamais vu un chien
rencontrant quelque os à moelle ? C’est, comme dit Platon au livre II de la
République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous
avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le
garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec
quelle passion il le brise, avec quel zèle il le suce. Qui le pousse à faire
cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de
plus qu’un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le
beaucoup d’autres produits, parce que la moelle et un aliment élaboré selon
ce que la nature a de plus parfait, comme le dit Galien au livre 3 Des
Facultés naturelles et IIe de L’Usage des parties du corps.
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
À son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces
beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque.
Puis, par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et
sucer la substantifique moelle, c’est-à-dire -ce que je signifie par ces
symboles pythagoriciens- avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants
à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine
plus profonde, qui vous révélera de très hauts sacrements et mystères
horrifiques, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des
affaires.
1. Introduction au cours
1.5.4 Quatrième genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
1. Introduction au cours
1.5.5 Cinquième
genre argumentatif
1. Introduction au cours
1.5.5 Cinquième
genre argumentatif
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs
compte rendu
critique
digression lettre ouverte
plaidoyer/
réquisitoire
dissertation
présence de
l’énonciateur
rapport au lecteur
mise en forme
type d’argument
registre lexical
procédés
d’écriture
divers
Tableau de comparaison
Des signes, du rire et des idées…
Plan du cours
1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre
1. Introduction au cours
1. Introduction au cours
 
1.Feindre l’objectivité en cherchant le terme technique et précis pour donner l'illusion d'un discours scientifique.
 
Matériaux: 
- pronoms personnels de mise à distance (nous, on).
- emploi de l'indicatif.
- vocabulaire scientifique, termes techniques.
2. Divertir : l'auteur essaie de séduire le lecteur en illustrant son propos par des exemples choisis. Il tente de l'amuser par l'ironie, il veut ridiculiser son adversaire.
Matériaux: 
Antiphrase: on dit le contraire de ce qu'on pense. Figaro dit: « Voici les bontés familières dont vous m'avez toujours honoré » à son maître qui vient de le battre.
Oxymoron: on rapproche deux termes opposés pour souligner l'absurdité de la situation. Voltaire parle de « boucherie héroïque » pour désigner la guerre.
Euphémisme: on laisse entendre plus en disant moins. « Il m'a juste éraflé la moitié du visage... »
3. Emouvoir:/ polémiquer (réquisitoire)
l'auteur utilise les sentiments, pour entraîner l'empathie du lecteur, il utilise des termes connotés et n'hésite pas à l'interpeller.
Matériaux: 
Lexique laudatif ou péjoratif. « Cette courageuse jeune fille, ce sinistre individu ».
Exclamations (cela se verra dans la ponctuation).
Question rhétorique pour impliquer le lecteur.
4.Discréditer l’adversaire: l'auteur va démontrer que l'adversaire a tort.
Matériaux: 
Présentation des idées comme rapportées: « On dit que, on prétend que.... »
Subjonctif et conditionnel: « L'accusé se serait présenté......, il semble qu'il ait……….."
Mise en évidence des incohérences: « Comment un père de famille travailleur aurait-il pu commettre un crime si abominable? »
Simplification de situations: « On le sait, tous les enfants sont beaux et sages..... »
1. Introduction au cours
a. L’exorde : il a pour fonction d’attirer la bienveillance de l’auditoire, d’exposer le sujet du discours et
parfois d’en indiquer la structure.
b. La narration : elle expose les faits. Elle prend la forme d’un récit.
c. La confirmation : elle présente les arguments que l’on peut tirer des faits exposés dans la narration
et cherche éventuellement à anticiper les possibles contre-arguments.
d. La péroraison : c’est la conclusion du discours. Elle synthétise l’argumentation et en appelle aux
sentiments de l’auditoire notamment par le recours au pathos
éloge (plaidoyer)/ réquisitoire (blâme)

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Introduction au cours d'argumentation

  • 1. Des signes, du rire et des idées… De l’argumentation
  • 2. Des signes, du rire et des idées… Plan du cours
  • 3. Des signes, du rire et des idées… Plan du cours 1. Introduction au cours
  • 4. Des signes, du rire et des idées… Plan du cours 1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre
  • 5. Des signes, du rire et des idées… Plan du cours 1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre 1II. L’essai ou l’homme en quête de l’homme
  • 6. 1. Introduction au cours 1.1 Rappel, le signe linguistique
  • 8. 1. Introduction au cours Le signe linguistique est le propre de l’homme Le rire est le propre de l’homme 1.1 Rappel, le signe linguistique
  • 11. 1. Introduction au cours Le signe linguistique est le propre de l’homme Le rire est le propre de l’homme ARGUMENTER 1.1 Rappel, le signe linguistique
  • 12. 1. Introduction au cours Le signe linguistique est le propre de l’homme Le rire est le propre de l’homme RAISON HUMOUR ARGUMENTER 1.1 Rappel, le signe linguistique
  • 13. 1. Introduction au cours Le signe linguistique est le propre de l’homme Le rire est le propre de l’homme RAISON HUMOUR Démontrer Persuader ARGUMENTER 1.1 Rappel, le signe linguistique
  • 14. 1. Introduction au cours 1.1 Rappel, le signe linguistique Le signe linguistique est le propre de l’homme Le rire est le propre de l’homme RAISON HUMOUR Démontrer Disserter Persuader Débattre ARGUMENTER
  • 15. 1. Introduction au cours 1.2 Débat Peut-on rire de tout?
  • 16. 1. Introduction au cours 1.3 Argumenter, types et genres
  • 17. 1. Introduction au cours 1.3 Argumenter, types et genres NarrationInjonction Information Explication ArgumentationPoésie
  • 18. 1. Introduction au cours 1.3 Argumenter, types et genres NarrationInjonction Information Explication ArgumentationPoésie satire Article de presseLivre de recettes Controverse carte blanche plaidoyer/réquisitoire Lettre ouverte pamphlet Dictionnaire roman dissertation
  • 19. 1. Introduction au cours NarrationInjonction Information Explication ArgumentationPoésie satire Article de presse publicité Livre de recettes mythe Controverse carte blanche plaidoyer/réquisitoire poème narratif Lettre ouverte Critique pamphlet Dictionnaire roman dissertation essai film
  • 20. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation
  • 21. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon le Robert, L’argumentation est l’art d’argumenter
  • 22. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon le Robert, L’argumentation est l’art d’argumenter Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion.
  • 23. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Opinion Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion.
  • 24. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Opinion: discours où sous couvert de la vérité, l’intervenant/le locuteur défend ses propres intérêts. Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion.
  • 25. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion.
  • 26. Introduction Conclusion1 3 5 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Développement argumentatif 71 2 3 4 5 6
  • 27. !1 3 5 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Développement argumentatif 71 2 3 4 5 6 ?
  • 28. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Argument = pertinent
  • 29. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. ? Développement argumentatif Argument = pertinent
  • 30. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Argument = recevable
  • 31. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. §1 argumenté Développement argumentatif EXPLIQUÉ ILLUSTRÉ 2 3 Argument = recevable
  • 32. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Argument = fondé Développement argumentatif 71 2 3 4 5 6 réalité
  • 33. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. Argument et contre-arguments Développement argumentatif 71 2 3 4 5 6
  • 34. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. affirmer, réfuter, concéder Développement argumentatif 71 2 3 4 5 6 Développement argumentatif 71 3 5 2 4 6
  • 35. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. les Pôles de l’argumentation 71 2 3 4 5 6
  • 36. 1. Introduction au cours 1.4 Argumenter, définition et caractérisation Selon un illustre inconnu, L’argumentation est un discours où le locuteur émet à propos d’un thème une opinion étayée: une thèse qu’il développera au fil de paragraphes argumentés, d’arguments explicités et illustrés; une thèse qu’il affirmera ou nuancera dans la conclusion. les Pôles de l’argumentation Persuasion Démonstration71 2 3 4 5 6
  • 37. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs Critères de comparaison • présence de l’énonciateur • rapport au lecteur • mise en forme • types d’argument • registre lexical • procédés d’écriture • divers
  • 38. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 39. 1. Introduction au cours F. BRADFER, le Soir MAD 
 (http://mad.lesoir.be/cinema/film/99504-caricaturistes-fantassins-de-la-democratie/) Ils sont français, russe, mexicain, algérien, tunisienne, ivoirien, américain, chinois, vénézuélienne, burkinabé, israélien et palestinien. Pour toute arme, ils ont leur crayon, leur pertinence et leur humour avec lesquels ils testent en permanence le degré démocratique de leur pays. Dénoncer les absurdités, montrer les manipulations du pouvoir, pointer les extrémismes, raconter les événements politiques… en toute liberté de pensée. Leur profession : caricaturistes. Le film signé Stéphanie Valloatto, coécrit par Radu Mihaileanu (Le Concert), rend hommage de façon passionnante à leur courage et leur audace en mettant en lumière le quotidien de douze caricaturistes du monde entier. C’est notamment le Russe Zlatkovsky, censuré depuis Brejnev et qui fait illégalement taxi la nuit pour joindre les deux bouts. C’est Nadia Khiari qui tague les croquis de Willis from Tunis, son chat impertinent, sur les murs de Tunis. C’est l’Algérien Slim qui, bien qu’exilé au Maroc, continue de combattre les Barbus intégristes… Pour faire connaissance de ces fantassins à la pointe du crayon, Jean Plantureux, alias Plantu, caricaturiste au journal Le Monde et président de l’association Cartooning for Peace. Brillant dans le trait comme dans les anecdotes, il est un fil rouge attractif d’un documentaire militant, drôle et tragique, qui prône la tolérance et la bonne humeur dans le combat pour la démocratie et rappelle qu’en Iran, Tunisie ou Russie, les dessinateurs mettent leur vie en jeu à chaque dessin. Film indispensable. (par FABIENNE BRADFER - édition du 08/10/2014) 1.5.1 Premier genre argumentatif
  • 40. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 41. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15) En 1832, le Peuple parisien se révolte une nouvelle fois. Les Misérables s'en font l'écho. Nous sommes ici à un moment critique puisque la barricade n'a plus de balles pour tirer... Mais Gavroche, le titi parisien par excellence, intervient...: Courfeyrac tout à coup aperçut quelqu'un au bas de la barricade, dehors, dans la rue, sous les balles. Gavroche avait pris un panier à bouteilles dans le cabaret, était sorti par la coupure, et était paisiblement occupé à vider dans son panier les gibernes pleines de cartouches des gardes nationaux tués sur le talus de la redoute. - Qu'est-ce que tu fais là? dit Courfeyrac. Gavroche leva le nez: - Citoyen, j'emplis mon panier. - Tu ne vois donc pas la mitraille? Gavroche répondit: - Eh bien, il pleut. Après? Courfeyrac cria: - Rentre! - Tout à l'heure, fit Gavroche. Et, d'un bond, il s'enfonça dans la rue. On se souvient que la compagnie Fannicot, en se retirant, avait laissé derrière elle une traînée de cadavres. [...] 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 42. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15) La fumée était dans la rue comme un brouillard. Quiconque a vu un nuage tombé dans une gorge de montagnes entre deux escarpements à pic, peut se figurer cette fumée resserrée et comme épaissie par deux sombres lignes de hautes maisons. Elle montait lentement et se renouvelait sans cesse; de là un obscurcissement graduel qui blêmissait même le plein jour. C'est à peine si, d'un bout à l'autre de la rue, pourtant fort courte, les combattants s'apercevaient. [...] Sous les plis de ce voile de fumée, et grâce à sa petitesse, il put s'avancer assez loin dans la rue sans être vu. Il dévalisa les sept ou huit premières gibernes sans grand danger. Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait d'un mort à l'autre, et vidait la giberne ou la cartouchière comme un singe ouvre une noix. Sur un cadavre, qui était un caporal, il trouva une poire à poudre. - Pour la soif, dit-il, en la mettant dans sa poche. A force d'aller en avant, il parvint au point où le brouillard de la fusillade devenait transparent. Si bien que les tirailleurs de la ligne rangés et à l'affût derrière leur levée de pavés, et les tirailleurs de la banlieue massés à l'angle de la rue, se montrèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée. Au moment où Gavroche débarrassait de ses cartouches un sergent gisant près d'une borne, une balle frappa le cadavre. - Fichtre! fit Gavroche. Voilà qu'on me tue mes morts. Une deuxième balle fit étinceler le pavé à côté de lui. Une troisième renversa son panier. Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue. 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 43. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15) Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta: On est laid à Nanterre C'est la faute à Voltaire, Et bête à Palaiseau, C'est la faute à Rousseau. Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta: Je ne suis pas notaire, C'est la faute à Voltaire, Je suis un petit oiseau, C'est la faute à Rousseau. Cela continua ainsi quelque temps. Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup. ... Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 44. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, la mort de Gavroche La mort de Gavroche (les Misérables, V, I, 15) Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l'enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s'affaissa. ... Gavroche n'était tombé que pour se redresser; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l'air, regarda du côté d'où était venu le coup, et se mit à chanter: Je suis tombé par terre, C'est la faute à Voltaire, Le nez dans le ruisseau, C'est la faute à... Il n'acheva point. Une seconde balle du même tireur l'arrêta court. Cette fois il s'abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s'envoler. 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 45. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, le mot de Cambronne Le mot de Cambronne (les Misérables, II, I, 14-15) Hugo vient de raconter l’ensemble de la bataille de Waterloo ; au moment où commence le texte qui suit, l’ensemble des troupes françaises a pris la fuite. Seuls quelques carrés de soldats vaillants résistent encore aux Anglais : Quand cette légion ne fut plus qu’une poignée, quand leur drapeau ne fut plus qu’une loque, quand leurs fusils épuisés de balles ne furent plus que des bâtons, quand le tas de cadavres fut plus grand que le groupe vivant, il y eut parmi les vainqueurs une sorte de terreur sacrée autour de ces mourants sublimes, et l’artillerie anglaise, reprenant haleine, fit silence. Ce fut une espèce de répit. Ces combattants avaient autour d’eux comme un fourmillement de spectres, des silhouettes d’hommes à cheval, le profil noir des canons, le ciel blanc aperçu à travers les roues et les affûts ; la colossale tête de mort que les héros entrevoient toujours dans la fumée au fond de la bataille, s’avançait sur eux et les regardait. Ils purent entendre dans l’ombre crépusculaire qu’on chargeait les pièces, les mèches allumées pareilles à des yeux de tigre dans la nuit firent un cercle autour de leurs têtes, tous les boute-feu des batteries anglaises s’approchèrent des canons, et alors, ému, tenant la minute suprême suspendue au-dessus de ces hommes, un général anglais […] leur cria : Braves français, rendez-vous ! Cambronne répondit : Merde ! 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 46. 1. Introduction au cours Textes 2: V. HUGO, le mot de Cambronne Le mot de Cambronne (les Misérables, II, I, 14-15) Le lecteur français voulant être respecté, le plus beau mot peut-être qu’un français ait jamais dit ne peut lui être répété. Défense de déposer du sublime dans l’histoire. A nos risques et périls, nous enfreignons cette défense. Donc, parmi tous ces géants, il y eut un titan, Cambronne. Dire ce mot, et mourir ensuite. Quoi de plus grand ! car c’est mourir que de le vouloir, et ce n’est pas la faute de cet homme, si, mitraillé, il a survécu. L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, ce n’est pas Napoléon en déroute, ce n’est pas Wellington pliant à quatre heures, désespéré à cinq, ce n’est pas Blücher qui ne s’est point battu ; l’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne. Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre. Faire cette réponse à la catastrophe, dire cela au destin, […] être l’ironie dans le sépulcre, faire en sorte de rester debout après qu’on sera tombé, noyer dans deux syllabes la coalition européenne, […] faire du dernier des mots le premier en y mêlant l’éclair de la France, clore insolemment Waterloo par le mardi gras, compléter Léonidas par Rabelais, […] perdre le terrain et garder l’histoire, après ce carnage avoir pour soi les rieurs, c’est immense. C’est l’insulte à la foudre. Cela atteint la grandeur eschylienne. […] Ils sont là, tous les rois de l’Europe, les généraux heureux, les Jupiters tonnants, ils ont cent mille soldats victorieux, et derrière les cent mille, un million, leurs canons, mèche allumée, sont béants, ils ont sous leurs talons la garde impériale et la grande armée, ils viennent d’écraser Napoléon, et il ne reste plus que Cambronne ; il n’y a plus pour protester que ce ver de terre. Il protestera. Alors il cherche un mot comme on cherche une épée. […] Devant […] cette victoire sans victorieux, ce désespéré se redresse. […] Dire cela, faire cela, trouver cela, c’est être le vainqueur. […] Au mot de Cambronne, la voix anglaise répondit : feu ! 1.5.2 Deuxième genre argumentatif
  • 47. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 48. 1. Introduction au cours Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com: http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/ Que l’homme ait la capacité de rire, il suffit d’observer le réel pour en être assuré. Qui n’a pas été secoué d’un rire irrépressible à la vue d’un homme glissant sur une peau de banane, du professeur tombant de son estrade ou se ridiculisant dans un lapsus éloquent ? Les éclats de rire sont une donnée de fait. Ce qui ne va pas de soi, en revanche, c’est l’amplitude de cette capacité. Est-elle illimitée ? L’homme a-t-il le pouvoir de rire de tout ? L’exemple des humoristes nous donne à voir que rien ne semble échapper à leur inépuisable esprit facétieux. D’où notre étonnement. Qu’est-ce que le risible et pourquoi certains ont-ils la faculté de rire de ce qui fait pleurer d’autres ou pourquoi déclenchent-ils au lieu du rire salvateur, la colère haineuse qui se déchaîne régulièrement dans notre actualité ? Pour autant cette capacité est-elle toujours au-dessus de tout soupçon ? Certains rires ne sont-ils pas de nature à susciter certains scrupules moraux ? Peut-on s’autoriser n’importe quel rire, autrement dit se sent- on le droit de rire de manière illimitée ? La question est d’ordre moral ; elle invite à pointer l’ambiguïté du rire et en particulier les sources impures auxquelles il peut s’alimenter. Reste que, quels que soient les scrupules moraux qu’une certaine pratique du rire fonde, la question est, en dernière analyse, de savoir s’il est légitime de traduire ces réserves en interdits juridiques. Faut-il interdire de rire et organiser une police des mœurs, ce qui est le propre de tous les totalitarismes ou bien faut-il sauvegarder la liberté souveraine de l’esprit ? Certes celle-ci doit être prudente et affranchie de la part d’ombre qui la trahit, mais faire le jeu des susceptibilités humaines ou du goût des idoles n’est-ce pas toujours pour l’humanité bafouer ce qui fait sa supériorité et sa dignité ? 1.5.3 Troisième genre argumentatif
  • 49. 1. Introduction au cours Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com: http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/ I) L’essence du risible ou la souveraine liberté de l’esprit. « Le rire est le propre de l’homme » disait Aristote repris par Rabelais. Quelque chose qui se passe dans le corps et pourtant qui n’est pas du corps. Il est un phénomène physiologique : mouvement des zygomatiques, contraction du diaphragme, sonorités plus ou moins bruyantes, le rire mobilise muscles, glandes, viscères, larynx, presque tous les organes dans une sorte de désordre d’ensemble. Il a une spontanéité le stigmatisant parfois aux yeux des chantres d’une maîtrise de soi bien sévère et triste (rire déplacé, obscène, « hénaurme » disait le spirituel Flaubert). On « éclate » de rire, on « s’esclaffe », on se « tord », on est « plié » de rire. Les formules ne manquent pas pour dire son caractère global et incontrôlé. Mais cette expression corporelle est liée, sauf cas inessentiels où il est déclenché par des causes physiques (chatouillements, absorption d’euphorisants) ou des causes pathologiques (rire hystérique) à des causes psychiques et morales. Le pouvoir hilarant de quoi que ce soit n’est pas dans la chose en soi, il est dans l’esprit qui la contemple et en fait surgir l’aspect comique. Celui-ci n’a donc pas d’existence objective, il n’emprunte pas son effet au monde extérieur mais à une disposition intérieure à l’esprit. Voilà pourquoi les animaux ne rient pas. Leur manquent la pensée, le jugement, la réflexion par lesquels les significations sont possibles or le risible est une signification. Il naît à l’intersection de l’esprit et du réel, d’une sorte de hiatus. Il procède d’un effet de surprise. On s’attend, par exemple à ce que le passant nous précédant sur le trottoir poursuive sa route dans une conduite adaptée et voilà que, distrait par une trop jolie personne, il heurte brutalement le poteau du réverbère... On rit même lorsqu’ on se précipite pour lui porter secours. Alors pourquoi rit-on ? Il faut suivre ici Bergson et remarquer que l’objet du rire est toujours l’humain. Le rire est le propre de l’homme parce que l’homme rit de ce qui lui est propre. « Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d’un animal parce qu’on aura surpris chez lui une attitude d’homme ou une expression humaine. On rira d’un chapeau, mais ce qu’on raille alors, ce n’est pas le morceau de feutre ou de paille, c’est la forme que les hommes lui ont donnée, c’est le caprice humain dont il a pris le moule » Le rire. 1.5.3 Troisième genre argumentatif
  • 50. 1. Introduction au cours Texte 3: Simone MANON, sur son site philolog.com: http://www.philolog.fr/peut-on-rire-de-tout/ Cela étant qu’est-ce qui fait rire dans l’humain ? On peut répondre : ce qui incarne l’échec d’une prétention. Tout ce qui est contraire à un certain idéal de la perfection humaine que l’esprit porte en lui, produit un effet comique et excite le rire. Dans l’exemple précédant, le geste réussi est la marche souple déjouant avec grâce les effets de la pesanteur ou la présence d’obstacles. Or notre passant échoue dans cette exigence. D’où le principe énoncé par Bergson : « Les attitudes, gestes, mouvements du corps humain sont risibles dans l’exacte mesure où ce corps nous fait penser à une simple mécanique » « Du mécanique plaqué sur du vivant » voilà un des grands ressorts du comique que les imitateurs exploitent à satiété. Clowns, pitres, créateurs de bandes dessinées, élèves dans les cours de récréations font rire en parodiant les raideurs, les automatismes, d’une personne, ce qu’il y a d’incongru dans un tic, une manière de se tenir, une disgrâce physique. D’où les ressources comiques des êtres que la nature n’a pas gâtés. « La grande perche », « le bon gros » sont des réservoirs inépuisables de notre répertoire comique. Shakespeare le fait dire à Falstaff « Tout le monde me reconnaît à mon ventre, c’est un langage universel, qui, partout où je vais proclame mon nom. Si j’avais un ventre ordinaire je serais le gaillard le plus actif de l’Europe, mais mon ventre, oh ! Mon ventre fait ma ruine. » L’homme rit de ce qui déçoit son idée de l’humain. Ainsi les fonctions grossières de notre nature, ramenées à leur trivialité sont risibles. (Voir le nombre de blagues ayant pour objet le scatologique ou le sexuel). De même le rire épingle les faiblesses de l’esprit : la niaiserie, la balourdise, l’absurdité ou les faiblesses du caractère : la vanité, l’orgueil, la couardise, l’avarice, les tartuferies ou bien encore les comiques de situation. Combien rions-nous du comte, dans le mariage de Figaro, qui, pensant être en présence de Suzanne fait, dans l’obscurité, une cour empressée à sa propre femme qu’il croit tromper. Le rire sanctionne ce qui nous paraît inférieur à ce que nous devrions être. De là à voir en lui une ruse de la nature, il n’y a qu’un pas, franchi par Bergson par exemple. Le rire aurait une fonction sociale. Il serait le moyen d’obtenir des hommes les conduites souhaitables car rien ne serait plus efficace que la crainte du ridicule ou la peur d’être un objet de risée. On sait d’ailleurs que telle est la mission que les grands auteurs assignent à la comédie. « Castigare ridendo mores » selon la devise de Molière ; châtier les mœurs en riant. 1.5.3 Troisième genre argumentatif
  • 51. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 52. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif
  • 53. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif Aux lecteurs Amis lecteurs qui lisez ce livre, Dépouillez-vous de tout tourment; Et, le lisant, ne soyez pas scandalisés ; Il ne contient ni mal ni infection. Il est vrai qu’ici vous apprendrez Peu de perfection, sinon en matière de rire; Mon cœur ne peut élire d’autre argument, Voyant la douleur qui vous mine et vous consume. Mieux vaut traiter du rire que des larmes, Parce que rire est le propre de l’homme.
  • 54. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif Buveurs très illustres, et vous Vérolés très précieux (c’est à vous, à personne d’autre que sont dédiés mes écrits), dans le dialogue de Platon intitulé Le Banquet, Alcibiade faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste prince des philosophes, le déclare, entre autres propos, semblable aux Silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme on en voit à présent dans les boutiques des apothicaires ; au-dessus étaient peintes des figures amusantes et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés et autres semblables figures imaginaires, arbitrairement inventées pour inciter les gens à rire, à l’instar de Silène, maître du bon Bacchus. Mais à l’intérieur, on conservait les fines drogues comme le baume, l’ambre gris, l’amome, le musc, la civette, les pierreries et autres produits de grande valeur. Alcibiade disait que tel était Socrate, parce que, ne voyant que son physique et le jugeant sur son aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon tant il était laid de corps et ridicule en son maintien : le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fol, ingénu dans ses mœurs, rustique en son vêtement, infortuné au regard de l’argent, malheureux en amour, inapte à tous les offices de la vie publique ; toujours riant, toujours prêt à trinquer avec chacun, toujours se moquant, toujours dissimulant son divin savoir. Mais en ouvrant une telle boîte, vous auriez trouvé au-dedans un céleste et inappréciable ingrédient : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme prodigieuse, un invincible courage, une sobriété sans égale, une incontestable sérénité, une parfaite fermeté, un incroyable détachement envers tout ce pour quoi les humains s’appliquent tant à veiller, courir, travailler, naviguer et guerroyer.
  • 55. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de notre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La Dignité des braguettes, Des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure (c’est le titre) est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtres que le titre le prétendait.
  • 56. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que le hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur. Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! Souvenez-vous de la contenance que vous aviez. Mais n’avez-vous jamais vu un chien rencontrant quelque os à moelle ? C’est, comme dit Platon au livre II de la République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec quelle passion il le brise, avec quel zèle il le suce. Qui le pousse à faire cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de plus qu’un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le beaucoup d’autres produits, parce que la moelle et un aliment élaboré selon ce que la nature a de plus parfait, comme le dit Galien au livre 3 Des Facultés naturelles et IIe de L’Usage des parties du corps.
  • 57. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif À son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque. Puis, par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et sucer la substantifique moelle, c’est-à-dire -ce que je signifie par ces symboles pythagoriciens- avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine plus profonde, qui vous révélera de très hauts sacrements et mystères horrifiques, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des affaires.
  • 58. 1. Introduction au cours 1.5.4 Quatrième genre argumentatif
  • 59. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 60. 1. Introduction au cours 1.5.5 Cinquième genre argumentatif
  • 61. 1. Introduction au cours 1.5.5 Cinquième genre argumentatif
  • 64. 1. Introduction au cours 1.5 Argumenter, comparaison des types argumentatifs compte rendu critique digression lettre ouverte plaidoyer/ réquisitoire dissertation présence de l’énonciateur rapport au lecteur mise en forme type d’argument registre lexical procédés d’écriture divers Tableau de comparaison
  • 65. Des signes, du rire et des idées… Plan du cours 1. Introduction au cours 1I. Disserter et débattre
  • 67. 1. Introduction au cours   1.Feindre l’objectivité en cherchant le terme technique et précis pour donner l'illusion d'un discours scientifique.   Matériaux:  - pronoms personnels de mise à distance (nous, on). - emploi de l'indicatif. - vocabulaire scientifique, termes techniques. 2. Divertir : l'auteur essaie de séduire le lecteur en illustrant son propos par des exemples choisis. Il tente de l'amuser par l'ironie, il veut ridiculiser son adversaire. Matériaux:  Antiphrase: on dit le contraire de ce qu'on pense. Figaro dit: « Voici les bontés familières dont vous m'avez toujours honoré » à son maître qui vient de le battre. Oxymoron: on rapproche deux termes opposés pour souligner l'absurdité de la situation. Voltaire parle de « boucherie héroïque » pour désigner la guerre. Euphémisme: on laisse entendre plus en disant moins. « Il m'a juste éraflé la moitié du visage... » 3. Emouvoir:/ polémiquer (réquisitoire) l'auteur utilise les sentiments, pour entraîner l'empathie du lecteur, il utilise des termes connotés et n'hésite pas à l'interpeller. Matériaux:  Lexique laudatif ou péjoratif. « Cette courageuse jeune fille, ce sinistre individu ». Exclamations (cela se verra dans la ponctuation). Question rhétorique pour impliquer le lecteur. 4.Discréditer l’adversaire: l'auteur va démontrer que l'adversaire a tort. Matériaux:  Présentation des idées comme rapportées: « On dit que, on prétend que.... » Subjonctif et conditionnel: « L'accusé se serait présenté......, il semble qu'il ait……….." Mise en évidence des incohérences: « Comment un père de famille travailleur aurait-il pu commettre un crime si abominable? » Simplification de situations: « On le sait, tous les enfants sont beaux et sages..... »
  • 68. 1. Introduction au cours a. L’exorde : il a pour fonction d’attirer la bienveillance de l’auditoire, d’exposer le sujet du discours et parfois d’en indiquer la structure. b. La narration : elle expose les faits. Elle prend la forme d’un récit. c. La confirmation : elle présente les arguments que l’on peut tirer des faits exposés dans la narration et cherche éventuellement à anticiper les possibles contre-arguments. d. La péroraison : c’est la conclusion du discours. Elle synthétise l’argumentation et en appelle aux sentiments de l’auditoire notamment par le recours au pathos éloge (plaidoyer)/ réquisitoire (blâme)