De la spiruline sur votre toit et dans votre cuisine. Ce n’est pas le titre de la nouvelle comédie musicale destinée à concurrencer « Un violon sur le toit« . C’est une réalité bien vivante et on peut admirer ces algues sur le toit du Leclerc de Pont-l’Abbé grâce aux œuvres de la société Alg’in Town. Cette société a décidé de cultiver une micro-algue consommable sur le toit du magasin Leclerc : il s’agit de la spiruline. La dite spiruline étant ensuite distribuée par l’hypermarché à partir de ce mois-ci. Il s’agit là d’une nouvelle initiative de Patrick Bellec, patron du Leclerc, dans l’économie circulaire et le développement durable. Un patron dans l’air du temps donc qui explique vouloir « produire une spiruline de très haute qualité à partir d’énergie renouvelable, d’eau de pluie et du CO2 produits par l’hypermarché, partager notre process pour développer le concept de fermes urbaines et commercialiser des produits à base de spiruline fraîche ». Mais qu’est-ce-que la spiruline ? La spiruline est une micro-algue d’eau douce faisant partie de la famille des cyanobactéries ou algues bleu-vert. L’ Arthrospira platensis, en latin, est un micro-organisme qui existe depuis 3,5 milliards d’années. On la trouve à l’état naturel dans les eaux chaudes des lacs en Inde, au Tchad et au Mexique. Sous quelle forme la trouve-t-on ? Elle ne se consomme que séchée et on la trouve dans le commerce soit sous forme de poudre à ajouter à l’alimentation, solide ou liquide, soit sous celle de gélules ou de comprimés. Avec des niveaux de pureté et de qualité très variables suivant les producteurs. De plus, la spiruline accumule les métaux lourds lorsque le milieu de culture est pollué. D’où l’importance de la région d’origine. Vraiment un superaliment ? Ses partisans la présentent comme riche en bêta-carotène, en fer, en vitamine B12, en vitamine E (puissant antioxydant), en protéines, en minéraux et oligo-éléments ( calcium, phosphore, magnésium, zinc, cuivre). Elle contient aussi de la chlorophylle et de la phycocyanine, un pigment aux vertus antioxydantes. Soit. Mais ses vertus sur le plan de la santé n’ont pas été prouvées par des études scientifiques solides. Il faut donc observer une certaine réserve avant de s’extasier. Et surtout, le séchage auquel il faut soumettre cette algue pose question car il n’est pas certain que celui-ci lui conserve tous ses micronutriments, certains d’entre eux pouvant être détruits.