Il n’y a que la France pour mettre en place un système universitaire qui, après avoir sélectionné durement son élite médicale, met en situation d’échec des jeunes femmes et jeunes hommes qui en sont à leur 6ème ou 7ème année de formation professionnelle, dont deux ou trois dans une organisation quasi-monacale !
Aucune voix universitaire ne se lève pour dénoncer l’ineptie de cet Examen Classant National !
Quel lavage de cerveau ont subi les syndicats des étudiants en médecine pour ne pas voir l’injustice qu’il génère et la perte de chance que représente son organisation ?
Des étudiants en médecine redoublent volontairement leur cinquième année ou font invalider leur stage de 6ème année pour prolonger d’une année leur préparation dans l’indifférence générale. Si des processus de contournements se mettent en place, ne serait-ce pas la preuve que quelque chose ne va pas ?
Reprenons :
L’ECN a pour finalité de classer tous les étudiants en médecins afin qu’ils choisissent par rang de classement leur spécialité. Sur le principe, rien à redire.
Cependant, cet examen se passe en juin de la sixième année, après avoir validé les examens de 6ème année qui n’ont pas obligatoirement la même logique que l’ECN : Première inégalité variable selon les facultés, les enseignants.
reseauprosante.fr
Good Stuff Happens in 1:1 Meetings: Why you need them and how to do them well
L’examen classant national une monstruosité administrative !
1. Congrès
Convergences de Tours
Lettre ouverte d’un journaliste
aux chirurgiens
En réponse à votre question :
« qu’attend la société actuelle d’un
chirurgien ? », je vois trois grandes évo-lutions
qui doivent lui poser question et
trois grandes attentes des patients.
Les trois évolutions qui posent
question.
1. La montée en puissance de la dé-
!ance vis à vis des élites, des insti-tutions,
des experts dé!ance vis-à-vis
des politiques, des enseignants,
des médias, de la médecine, des
institutions… La dé!ance est d’au-tant
plus grande que l’institution est
éloignée, peu accessible, protégée
par des !ltres. (on se mé!e plus de
l’élu national que de l’élu local, plus
du média national que du média
local, plus du grand mandarin ou
du responsable de l’ARS que de
son médecin de famille. Le monde
médical est lui aussi très durement
touché par cette dé!ance : crise du
sang contaminé, scandale du mé-diator,
chirurgie cardiaque à Metz,
chirurgien de J. Hallyday…
2. La montée en puissance de l’exi-gence
individuelle. « Je veux le
meilleur, puisque je le vaux bien ».
C’est un sport national de connaître
le meilleur : restaurant, hôtel de
vacances, lycée préparatoire aux
grandes écoles, le meilleur psy,
le meilleur chirurgien, le meilleur
médecin, la meilleure maison de
retraite, le meilleur coach… D’où
les classements, les palmarès, le
bouche à oreille, les restaurants, les
écoles, les maisons de retraites et
hôpitaux, les services… Des sites
internet commencent à donner des
notes et appréciations individuelles
sur les enseignants. Pourquoi pas
un jour sur les chirurgiens, com-mentés
comme de simples hôtels
ou clubs de vacances.
3. Un consumérisme galopant.
Tout est possible, tout de suite, tout
s’achète… La chirurgie esthétique
ou de confort, exotique, devient une
grande tendance qui fait oublier les
risques, les mauvaises surprises,
les accidents… Et quand il y a acci-dent
ou déception : il y a procédure
judiciaire. Du coup on se protège
contre ce risque, on s’enferme dans
la technique irréprochable, la sous-communication…
bref, le cercle
infernal. D’autant plus que les exi-gences
!nancières de l’hôpital
poussent elles aussi à une gestion
juridique et !nancière très serrée.
Les trois attentes des patients
A la question de savoir ce que la société
attend de vous, je répondrais spontané-ment
à travers mon expérience person-nelle
:
Premièrement : de la compétence, en-core
de la compétence, toujours de la
compétence : n’opérer que si c’est utile,
opérer juste, et sans trop de douleur
pour le patient. Sur cette compétence je
ne peux guère m’exprimer.
Ensuite : une très bonne communication.
Pour nous patients, cette communica-tion
est essentielle. Nous avons besoin
d’une information précise, compréhen-sible,
humaine. Etre bon techniquement
ne suf!t pas, il faut expliquer au patient
les raisons de vos choix thérapeutiques !
En!n, de l’humanité c’est aussi l’af-faire
de vos services, des aides soi-gnants
aux brancardiers, en passant
par les in!rmières. Mais c’est sans
doute à vous de veiller à l’état d’es-prit
de votre service, à son humanité.
Mais c’est aussi une question qui doit
impliquer le service des Ressources Hu-maines
des hôpitaux qui ne doit pas se
con!ner dans la gestion des plannings
de service.
Nous patients, nous avons besoin de
vous voir, de vous rencontrer, de vous
poser des questions. Bien sûr nous sa-vons
que vous êtes au bloc opératoire
et que vous êtes peu disponibles. Mais
nous avons besoin de votre contact
et de sentir que notre cas vous inté-resse.
Que nous ne sommes pas qu’un
numéro.
Devant vous, nous sommes en état d’in-fériorité,
allongés, douloureux, inquiets.
Nous vous con!ons nos vies, nos or-ganes,
nos membres... La con!ance en
votre compétence est essentielle et doit
s’accompagner d’humanité, de pudeur,
de gentillesse, d’attention.
Le temps des grands mandarins dis-tants
avec leurs patients était !ni, il ne
faut pas qu’il revienne à travers la tech-nique
et les exigences administratives et
!nancières.
En!n, je peux vous témoigner comment
une entreprise comme Le Télégramme
investit beaucoup d’argent et de temps
dans l’écoute et l’étude de son lectorat
pour prendre en compte ses attentes.
Nous faisons très souvent appel à des
sociologues et des psychanalystes pour
étudier l’image de notre média. De plus,
nous confrontons nos journalistes (sou-vent
perclus de certitudes) à la critique
de nos lecteurs. Ces confrontations et
ces études nous ont permis de placer le
lecteur au coeur de l’évolution de notre
entreprise. Les hôpitaux écoutent-ils
réellement le vécu de leurs patients ?
Y a t-il des études qualitatives impli-quant
les soignants avec remise en
cause des attitudes si nécessaire ?
Cordialement,
Marcel Quiviger
Rédacteur en chef du Télégramme de Brest
L’Examen Classant National
une monstruosité administrative !
« Christophe est classé 6000ème, il est effondré ! »
Il n’y a que la France pour mettre en
place un système universitaire qui,
après avoir sélectionné durement son
élite médicale, met en situation d’échec
des jeunes femmes et jeunes hommes
qui en sont à leur 6ème ou 7ème année de
formation professionnelle, dont deux ou
trois dans une organisation quasi-mona-cale
!
Aucune voix universitaire ne se lève
pour dénoncer l’ineptie de cet Examen
Classant National !
Quel lavage de cerveau ont subi les syn-dicats
des étudiants en médecine pour
ne pas voir l’injustice qu’il génère et la
perte de chance que représente son
organisation ?
Des étudiants en médecine redoublent
volontairement leur cinquième année ou
font invalider leur stage de 6ème année
pour prolonger d’une année leur pré-paration
dans l’indifférence générale.
Si des processus de contournements
se mettent en place, ne serait-ce pas la
preuve que quelque chose ne va pas ?
Reprenons :
L’ECN a pour !nalité de classer tous les
étudiants en médecins a!n qu’ils choi-sissent
par rang de classement leur spé-cialité.
Sur le principe, rien à redire.
Cependant, cet examen se passe en juin
de la sixième année, après avoir validé
les examens de 6ème année qui n’ont pas
obligatoirement la même logique que
l’ECN : Première inégalité variable selon
les facultés, les enseignants.
Cet examen est unique, sur trois jours :
comment peut-on accepter que des étu-diants
qui en sont à leur sixième année
d’étude puissent jouer leur avenir sur un
seul examen ?
Une fois passée cette première loterie, la
deuxième s’annonce : lors de la « grande
messe administrative du choix », chaque
étudiant aura deux minutes pour choisir
sa spécialité et son lieu d’affectation, en
privilégiant soit l’un, soit l’autre. Pour la
première moitié du classement, on peut
espérer qu’il existe un véritable choix,
mais pour la deuxième moitié ?
Comment ne pas penser qu’un certain
nombre de choix de carrières se fasse
alors au hasard ? Comment s’étonner
que certains étudiants aient perdu un
certain enthousiasme pour leur futur
métier ? Comment s’étonner qu’un
montpelliérain atterrissant à Brest ait
quelques réticences à s’installer en
Centre Bretagne 4 ans plus tard…
Comment ces étudiants, qui ont passé
une (ou deux) première année de méde-cine
hyper sélective, puis cinq années
avec une course aux masters pour cer-tains,
un saupoudrage de stage parfois
réduit à 1 mois, des examens de facul-té
parfois distant du mode de l’ECN,
puissent avoir une idée claire de leur
qualités et dons pour telle ou telle spé-cialité
?
Mais ils ont un « droit au remord » vont
argumenter quelques bonnes âmes
universitaires… Droit au remord ? Mais
quelle faute ont-ils donc commise ?
Même le vocabulaire administratif tra-duit
le cynisme avec lequel sont traités
ces jeunes hommes et jeunes femmes
de 25/27 ans.
Ce n’est pas l’examen classant que je
mets en cause, mais la loterie induit
par son organisation et son application.
Les facultés de médecine doivent re-prendre
en main cet examen qui doit
être au service des futurs médecins et
non à celui du système administratif qui
souhaite faire au plus simple.
1. retrouver des examens régionaux
formés par 6 à 8 grandes régions :
les étudiants pouvant choisir de
passer trois régions, augmentant
leurs chances de bons classements
et surtout ayant choisi leur région
d’affectation ;
2. leur spécialité devant être choisie à
la #n de la première année, de fa-çon
à laisser à ceux qui hésitent, la
chance de trouver leur voie.
Malheureusement, il est tellement plus
facile de laisser la grosse machine ad-ministrative
pétrir ces vies, vanner ces
vocations au tamis des circulaires minis-térielles.
Personne n’est responsable,
personne ne sait qui décide. Une seule
certitude : nous récolterons comme
nous avons semé !
PS : il paraîtrait que les QCM vont faire
leur apparition pour l’ECN ? On conti-nue
dans l’absurde…
Si on suggérait que les examens de di-recteur
d’hôpitaux se fassent aussi par
QCM ?
Madame la Ministre : au secours !
Bernard Lenot
12 Lettre du SCH N°20 - Mars 2012 S H www.scialytique.org S H 13