4. 14 BOULEVARD HAUSSMANN 23/24 SEPT 06
75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 Quotidien Paris
OJD : 325 289
Surface approx. (cm!) : 498
Les Bleus
de la rue
Grâce au soutien financier du Paris-Saint-Germain, huit
SDF, désignés par différentes structures d'accueil de la
capitale et de sa région, viennent de s'envoler pour
I l y a là Hamid, 25 ans, qui a longtemps habité en Kabylie,
«à 37 km du bled de Zinédine Zidane ». Né en France,
reparti en Algérie sur un coup de tête de ses parents, revenu
l'Afrique du Sud où ils représenteront la France, à parce que là-bas, « il n'y a pas d'avenir ». Ici, Hamid a décroché
partir de dimanche, lors du Mondial de football des un CDI dans une grande surface. « Beaucoup confondent
sans-abri, dispute au Cap selon les règles du « street clochards et SDF, pourtant plein de sans-abri bossent et
soccer ». essaient de s'en sortir. C'est moins dur de trouver un emploi
que de se loger avec un petit salaire et sans caution. » II y a
D
ormir sans toit fixe n'empêche pas de rêver. À aussi Eyong, 30 ans, réfugié camerounais, qui préfère ne pas
des petits ponts, des grands ponts, manières évoquer son passé : «Ça me fait remonter des sensations
de dribbler l'adversité. À enfiler le maillot désagréables, vous n'avez pas idée de ce qui se passe là-bas ».
bleu. À participer à la Coupe du monde. De Licence de biochimie en poche, il a recensé dans l'annuaire tous
temps à autre, il arrive même que les songes les laboratoires d'Île-de-France. « 200 CV envoyés, 200
les plus insensés obtiennent leur transfert au FC Réalité. réponses négatives ».
Comme ceux d'Hamid, Toussaint et six autres sans-abri. Suit Toussaint, 38 ans, le capitaine, réfugié aussi, mais
Samedi 10 septembre, vers 20 h 50, l'histoire ne dit pas s'il a Togolais. « J'étais membre de l'Union des forces du
fallu les pincer pour qu'ils commencent à y croire. En changement, dans l'opposition, raconte-t-il. Je suis parti à
pénétrant sur la pelouse du Parc des Princes, une dizaine de cause des menaces sur ma vie. Au Togo, je me sentais
minutes avant le coup d'envoi du « classico » entre le PSG et français, c'est en arrivant que j'ai bien compris que je ne
Marseille, ils portaient bel et bien la tunique de l'équipe de l'étais pas, c'est donc merveilleux, et symbolique pour moi de
France. Le temps d'une présentation. Instants magiques sous défendre ces couleurs. » II y a encore Christian, 54 ans, le
les regards étonnés et les applaudissements de quelque 45 doyen. Cancer du poumon, job de paysagiste envolé, épouse qui
OGO spectateurs. Les flashs des photographes crépitent. Le s'éclipse du décor. Descente aux enfers. « // ne retrouvera plus
speaker du stade égrène leurs noms un à un. de travail à cet âge, assène Sylvie Souder, du Secours
catholique, qui veillera sur la bande des huit en Afrique. On fait
de l'accompagnement social pour qu'il ne se laisse pas aller.
Au départ, c'est Kevin, un jeune, qui avait été choisi. Mais on
l'a retrouvé mort par asphyxie dans un squat...»
Puis il y a Daniel, 30 ans, immigré polonais. Maçon. Solide
défenseur, il devra édifier un mur devant les attaquants. Daniel a
le sourire accroche aux lèvres depuis qu'il baragouine le français.
« Là-bas rien, ici chantiers, habite cabanon Porte d'Ivry. En
Pologne, deux ans foot dans club deuxième division. » Reste
encore Brice le tchatcheur, 19 ans, parti très tôt du domicile
familial à cause des disputes incessantes. «J'ai hâte d'être en
Afrique du Sud, ça va être la fête », se marre-t-il.
5. T rois jours après l'apéritif au Parc, rendez-vous au Camp des
Loges, le centre d'entraînement du PSG, pour une séance
matinale, façon professionnels. Deux heures à suer sous le soleil
avec des éducateurs qui en connaissent un rayon.
« Techniquement, c'est sûr que ce n'est pas trop ça, et certains ont
eu du mal physiquement, juge Mickaël Collât, d'habitude
responsable des moins de 13 ans du PSG. Maîs ils ont un très bon
état d'esprit, ils sont collectifs et ne rechignent pas à la tâche. »
Pas si étonnant. « Dehors, c'est la jungle, personne ne se fait
confiance, lance Sylvie Soutier. Mais là, ils nouent des liens, sans
jalousie, avec un objectif commun. » Jean-Philippe d'Hallivillée,
directeur de la communication du PSG, n'a pas voulu manquer ça.
C'est son club qui a payé les 15 DOO euros de billets d'avion pour
Le Cap, accédant à la requête des « Supras Auteuil », un groupe de
supporteurs parisiens impliqué socialement.
« Cela permet de faire parler de nos fans autrement que
négativement, mais ce n'est pas démagogique, on s'engage sur la
durée », tient à préciser d'Hallivillée.
M ercredi soir, les Bleus de la rue ont mis les voiles vers Le
Cap. Dimanche, au pied de la célèbre montagne de la Table,
débutera la quatrième édition du Mondial des sans-abri.
Avec 48 nations, dont l'inévitable Italie, tenante du titre... Les règles
? Celles du street soccer : quatre joueurs de chaque côté, dont un
gardien, pour deux mi-temps de sept minutes sur un petit terrain.
Toussaint et les siens écouteront le discours de Mel Young, le
fondateur de l'épreuve. « Le sport a le pouvoir de changer la vie et
quel meilleur endroit pour cela que celui ou Nelson Mandela
parlait de liberté », devrait-il leur répéter.
Selon les statistiques fournies par les organisateurs et portant sur
l'édition 2005 en Écosse, 77 % des SDF estiment que ce Mondial a
changé leur vie, 38 % ont trouvé ensuite un emploi régulier, 40 %
amélioré leur situation de logement, et beaucoup ont vaincu leurs
dépendances aux drogues ou à la boisson. Invérifiable, mais Sylvie
Soutier connaît bien plusieurs des sans-abri partis à Édimbourg l'an
passé. Franck par exemple, alcoolique, a suivi une cure de sevrage. Il
a déménagé à Poitiers avec sa nouvelle petite amie, histoire d'éviter
les tentations avec ses anciens compagnons de galère. Gwenael, lui,
a rejoint les compagnons d'Emmaus pendant un an, avant d'être
embauche pour conduire les camions des éboueurs. Mais aucun n'a
encore de toit fixe. « La réalité revient très très vite au galop, on
les a prévenus », insiste Sylvie.
Tous les rêves ont une fin .
PHILIPPE ROMAIN
Pour suivre le Mondial des sans-abri www.streetsoccer org
6. 23 SEPT 06
80 BD AUGUSTE-BLANQUI Quotidien Paris
75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00 OJD : 330 704
Surface approx. (cm!) : 124
Date : 23/09/2006
Le Secours catholique et le PSG derrière les joueurs français
ILS DORMENT à la rue et vont représen- Les « Supras Auteuil », supporteurs du sentiment d'exclusion à ces sans abri, dégradée, goût de la victoire, gestion de
ter la France a l'autre bout du monde Paris-Saint-Germain, y ont pris part et souvent trentenaires, fréquemment sans l'échec, capacité à coopérer, à respecter
Huit joueurs de football qui n'ont pour ont su convaincre leur club fétiche de papiers mais qui travaillent, parfois. Par- les règles, valorisation « Quand on est
maison que les centres d'hébergement, s'impliquer mi les huit joueurs en partance, l'un est capable de battre quelqu'un qui n'a pas de
ont décollé le 20 septembre pour Le Cap, « Quand on jouit d'une notoriété comme employé dans un supermarché Ed, un problèmes dans sa vie, on est capable de lui
et une troisième participation française la nôtre, on a le devoir de s'exprimer dans autre comme veilleur de nuit prendre un travail », résume Hichem
à la Coupe du monde des sans-abri. des actions citoyennes », assure-t on au Hachi, des Supras Auteuil
Singulière aventure qui a démarré il y PSG, qui finance les 15 000 euros du voya- « De vraies évolutions » Au Cap, les huit footballeurs sans abri
a dix ans, lorsque le Secours catholique a ge au Cap, prête le Parc des Princes pour Quel bénéfice réel tireront-ils du voya- logeront à l'hôtel, mais pas dans un pala-
commencé à organiser des matches de la finale du championnat et offre des jour- ge ? Benoît Daneau, du Secours catholi- ce « On veille à ce que les conditions de vie
football pour aider les SDF à passer le nées d'entraînement au Camp des loges que, évoque avec prudence « les joueurs sur place soient normales pour éviter un
temps, toujours délicat, du week end. Les huit footballeurs sont « sélection- partis l'an dernier, chez qui on a pu obser- atterrissage trop rude, précise t-on au
D'autres centres d'hébergement et nés » de façon plutôt démocratique dans ver de vraies évolutions, mais qui étaient Secours catholique A leur retour, ils seront
d'accueil de jour (Emmaüs, La mie de les différentes équipes associatives: ce aussi liées au travail de réinsertion effectué tous accompagné par les associations »
pain, Cash de Nanterre, Autre monde, La sont les joueurs eux-mêmes qui dési- toute l'année à partir du sport » Qui leur cherchent d'ores et déjà des solu-
péniche du cœur ) ont adopte l'idée, au gnent leurs pairs. Plaisir, bien-être physique et psychi- tions de logement durables !
point qu'un championnat a pu se monter Le mot d'ordre: ne pas redonner un que, restauration d'une image du corps PASCALE KREMER
7. 29 RUE DE CHATEAUDUN 14/20 SEPT 06
75308 PARIS CEDEX 09- 01 75 55 50 18 Hebdomadaire Paris
OJD : 433556
Surface approx. (cm!) : 195
Foot Le Mondial des SDF
La rue aussi a ses équipes. Benoît Danneau, 36 ans, ani-
Les meilleures ont rendez- mateur à la section parisienne
vous en Afrique du Sud. du Secours catholique et
Pour oublier un peu la galère responsable de la sélection
française, le foot est encore le
a Homeless World meilleur moyen de s'extirper
Cup, la Coupe du de la débine, même pro-
monde de football visoirement. « Toute leur vie
des sans-abri, va se n'est dictée que par des im-
dérouler en Afrique pératifs vitaux, répétitifs,
du Sud, du 21 au 30 sep- explique le Raymond Dome-
tembre. 48 pays sont repré- nech des sans-logis. Le bal-
sentés, pour un vrai tournoi lon, c'est un peu de légèreté
avec un vrai ballon et de vrais dans la nuit. »
SDF qui tapent dedans.
II y a même un champion en Un profil proche
titre et, comme chez les du jeune routard chaque équipe a été retenu ligne Benoît Danneau. Le foot,
milliardaires en culottes Le prototype du footballeur dans la sélection française en la compétition, ça per- met à
courtes, c'est l'Italie qui veille sans domicile est plus proche partance pour Le Cap. ces hommes qui ne
sur la timbale. Côté français - du jeune routard ou du Bien sûr, tout cela n'est pas connaissent que le très court
faut-il les appeler les Bleus, du demandeur d'asile que du réglé comme du papier à terme de se projeter au-delà de
nom de leurs « anges gar- clochard imbibé du matin au musique. Il arrive que des leur ombre. » Histoire de
diens » de la capitale ? - la soir. Cette année, un entraînements sautent ou que shooter dans sa mauvaise
grande affaire consistera à championnat avec une des joueurs se perdent en réputation, le PSG a offert les
éviter l'infamante avant- douzaine de formations de la route. Mais c'est rare. billets pour l'autre bout du
dernière place de l'édition région parisienne a été créé. « Ceux qui s'envolent pour monde. Foot d'en haut, foot
2005. Bref, tout cela pourrait Le centre d'accueil de l'Afrique du Sud ont appris d'en bas, le monde est rond
n'être qu'une mauvaise plai- Nanterre l'a remporté. Pour le par coeur l'horaire de l'avion comme un ballon. •
santerie, mais, à en croire symbole, un joueur de depuis plus d'un mois, sou- Henri Nagel
8. 4 RUE ROUGET DE LISLE 23 SEPT 06
92793 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 9 Hebdomadaire Paris
01 40 93 20 20 OJD : 359 850
Surface approx. (cm!) : 1786
9.
10.
11. 164 RUE AMBROISE CROIZAT 05 SEPT 09
93528 SAINT-DENIS CEDEX Quotidien Paris
01 49 22 72 72
14. 11 RUE BÉRANGER 19/20 MAI 07
75154 PARIS - 01 42 76 17 89 Quotidien Paris
OJD : 136945
Surface approx. (cm!) : 767
Foot. Des association de SDF organisent un championnat. Dimanche, ils se retrouvent en tournoi au Parc des Princes.
Des matchs pour gagner contre la précarité
Les joueurs qui vont fouler ce du PSG, qui nous a
dimanche la pelouse du Parc des ouvert les portes du club», raconte
Princes, n'ont pas de souliers d'or. l'entraîneur de l'équipe d'Emmaùs.
Depuis deux ans, ils disputent le Les liens ont été tissés lors d'une
championnat de foot interassociatif rencontre amicale entre les Supra,
de lutte contre les exclusions, une qui ont leur équipe de foot, et
compétition dans laquelle figurent «l'Arche d'avenir», l'équipe de la
quatorze équipes. Leurs fanions: le Mie de Pain. Les équipes
Secours catholique, Emmaûs, la participant au championnat de lutte
Mie de Pain, la Péniche du Cœur, contre les exclusions et au tournoi
le Cash de Nanterre... Autant de au Parc des Princes, rassemblent
noms qui renvoient à des plusieurs dizaines de joueurs (lire
associations de lutte contre la ci-dessous). Une vingtaine au Cash
précarité et d'aide aux personnes de Nanterre. Une quarantaine chez
sans domicile fixe. L'équipe de Emmaûs. Au Secours catholique,
foot du Secours catholique existe on compte «36 inscrits». «Mais le
depuis l993.«Elle a été créé à noyau dur, c'est une quinzaine de
l'initiative d'un sans-abri, amateur joueurs dont certains se sont sortis
de foot rencontré dans la rue», se de leurs difficultés, ns représentent
souvient Benoît Danneau, un moteur pour les autres»,
travailleur social, et entraîneur de souligne Benoît Danneau. Le foot
la formation. «Il m'a dit: "Le week- est un moyen «de retrouver l'envie
end, il n'y a rien à faire. Tout est de gagner. Dans leur vie, c'est pas
fermé. Est-ce qu'on ne pourrait pas tous les jours qu'il leur est possible
faire du football?" On a lancé de gagner. Dans un match, tout est
l'équipe comme ça.» Les premières ouvert». Il dit aussi que le foot
années, les joueurs, tous issus du permet de «réactiver des
monde de la rue, se retrouvent mécanismes qui sont en veille»
pour des entraînements, ou des chez les personnes cassées par la
matchs improvisés au gré des rue. «Ils retrouvent la capacité à
opportunités. «Parfois, on allait coopérer et à construire avec les
sur un terrain à Vincennes. Sur autres. Ils se réinsèrent dans un
place on trouvait des gens qui collectif et ce collectif, par
tapaient dans le ballon. Et, au extension, c'est la société.» Depuis
coup par coup, on organisait des cinq ans, il existe même une
matchs.» Puis, d'autres Coupe du monde de foot de lutte
associations ont créé leur équipe : contre l'exclusion. Cette année,
la Cité Notre Dame, le Palais du l'Homeless Word Cup aura lieu au
peuple (un centre d'hébergement Danemark du 29 juillet au 4 août.
de l'armée du Salut). Des TONINO SERAFINI
rencontres ont lieu à intervalles
très irréguliers. «Les joueurs ont «Le week-end, il n'y a rien à faire. Tout
demandé à aller plus loin. A faire est fermé. Est-ce qu'on ne pourrait pas
des matchs plus souvent. C'est faire du football?»
comme ça qu'on a lancé ce Un SDF à l'origine de l'initiative.
championnat en 2005.» Puis l'idée
est venue de boucler la saison par
une grande fête du football. Et
pourquoi
pas au Parc des
15. «Ça aide à s'accrocher à la vie»
Tiberiu Anastasovici, 31 ans, jouera le Mondial des SDF au Danemark.
C'était au début des années 1990. Tiberiu Il espère y trouver un travail et une vie
Anastasovici fait partie des jeunes pousses du confortable. «J'étais attiré par un paradis.»
centre de formation du Dynamo de Bucarest, En 2002, il est à Paris, sans papiers et sans-
l'un des grands clubs de la capitale roumaine. abri. «Quand tu arrives personne ne te
A 16 ans, il est sélectionné dans l'équipe regarde. C'est la chute.» Il «connaît tous les
nationale des jeunes et participe à un tournoi centres d'hébergement d'urgence» de la
en Turquie. «A l'époque je pensais pouvoir capitale. Il a aussi dormi dehors. En
faire quelque chose dans le foot.» Espoir dé- fréquentant la paroisse orthodoxe, il a
çu. A 18 ans, il joue à Giurgiu, un club de rencontré des gens qui l'ont aidé à trouver des
troisième division. Il touche un petit salaire, petits boulots au noir. Au hasard de son
des primes de matches et suit une formation errance, il a aussi connu des personnes vivant
dans les métiers du bâtiment. Il joue plusieurs en communauté et qui l'hébergent à présent
saisons avec l'espoir de rebondir. Puis dans le XVe arrondissement. Depuis quatre
survient une fracture du tibia. Huit mois ans, il participe au championnat de foot
d'arrêt. Il se rétablit. Part jouer à Matesolko, contre l'exclusion. «Nous sommes comme des
en troisième division hongroise. Il a un statut frères. Ça aide à s'accrocher dans la vie.»
semi-professionnel. Travaille quatre heures Dimanche, il va participer au tournoi
par jour dans l'usine sponsor du club et organisé au Parc des Princes. Du 29 juillet au
s'entraîne de reste du temps. Cela dure deux 4 août, il sera au Danemark dans la sélection
ans. Nouvelle fracture du tibia «Après je française qui participe à la coupe du monde
n'avais plus le courage pour le foot J'ai de foot des personnes sans domicile fixe. •••
décidé de partir en Occident.» T.S.
«J'y ai trouvé une grande famille»
Karl Grosbois, 21 ans, a intégré l'équipe du Secours catholique.
Ce fut une enfance bercée par le football, que terre. Je suis entré dans un trou noir. »
dans divers clubs du département du Loiret : Alcool, perte d'emploi, perte du logement. En
Bonneville, Ladon et Amilly, dont les août 2006, il est SDF. «J'ai pris un train.
équipes des jeunes évoluent à un haut niveau. Arrivé à Paris, je dors sur des bancs je fais la
A la clé, quelques sélections régionales. Et manche. Au bout d'une semaine,je suis allé
l'espoir d'intégrer le centre de formation d'un voir une assistante sociale». Il passe par
club pro. Espoir déçu, notamment en raison plusieurs centres d'hébergement et intègre
des résultats scolaires. A ce niveau-là, tout l'équipe de football du Secours catholique
compte. «Le foot mais aussi les notes sur les engagée dans un championnat inter-associatif
bulletins.» Les siennes sont insuffisantes. Ce de lutte contre l'exclusion. «J'y ai trouvé une
fut aussi une enfance marquée par un choc. « grande famille. Le fait de côtoyer des gens
Une nuit, maman est morte dans son sommeil qui ont été dans la galère et qui s'en sont
d'une rupture d'anévrisme. J'avais 9 ans.» sortis, ça donne envie d'y arriver aussi. Ils
Karl est le dernier d'une fratrie de quatre. «A vous portent des attentions que vous n'avez
partir de ce jour-là, je me suis énormément plus l'habitude d'avoir.» Depuis novembre,
raccroché à mes frères et sœurs.» Karl a trouvé un travail dans un restaurant
Adolescent, il fait un CAP de charcutier- porte de Clignancourt et vit à présent en
traiteur et continue à jouer au foot. A18 ans, colocation. Le tournoi de lutte contre
il est embauche dans un restaurant à Orléans. l'exclusion, auquel il participe ce dimanche
«Je gagnais bien ma vie. J'avais un studio. au Parc des Princes, vient couronner une
C'était plutôt bien parti.» Et puis surviennent saison de championnat et la fin de sa galère.
des «conflits familiaux». «J'étais plus bas T.S.
23. FRANCE 3 Le 19/20 Région Édition Nantes
31/10/09
20h00
00: 02: 15
Le 19/20 Région Édition Nantes
Date : 31/10/09
Heure : 20h00
Durée : 00 : 02 : 15
Présentateur : Voix Off
SUJET : reportage sur le 1er tournoi de football de la solidarité Nantaise
24. ARTE Documentaire : « Du bleu dans les yeux »
11/12/07
20h45
00 : 45 : 00
Documentaire : « Du bleu dans les yeux »
Date : 11/12/07
Heure : 20h45
Durée : 00 : 45 : 00
Réalisateur: Thomas RISCH et Jérôme MIGNARD
SUJET : Du 29 juillet au 4 août a eu lieu à Copenhague la cinquième édition de la Homeless World
Cup, la Coupe du monde des sans-abri, qui rassemble des sportifs de 48 nations. Deux mois plus
tôt, à Paris, l’équipe française avait été constituée à l’initiative du Collectif Remise en Jeu, lors d’un
tournoi au Parc des Princes. Les joueurs qualifiés ont tous comme point commun de n’avoir pas de
logement. L’équipe du film a accompagné, dix jours durant, ces Bleus bis, si heureux de porter le
drapeau français au Danemark. Bien sûr, ils n’ont ni la condition physique d’un Zidane, ni la
technique d’un Thierry Henry, mais ils tiennent à concourir, sous le regard admiratif d’Eric
Cantona.