2006. Temporal expressions and argumentative uses of language. Presentation delivered at the 7th colloquium Chronos, University of Antwerp, sept. 2006. Louis de Saussure and Patrick Morency.
On implicatures, pragmatic enrichment and explicatures
Expressions temporelles et usage argumentatif
1. Expressions temporelles et usage argumentatif Louis de Saussure & Patrick Morency Université de Neuchâtel CHRONOS 7 – Anvers, sept. 2006
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Notes de l'éditeur
Nous allons parler aujourd’hui d’un problème assez banal, celui des usages argumentatifs, ou discursifs, des expressions temporelles, en particulier des connecteurs qu’on a l’habitude d’appeler temporels. En fait, en réfléchissant sur ces usages que nous pensions d’abord comme enrichis , ou non littéraux, et métalinguistiques, il nous est assez vite apparu que le problème Présenter un travail en cours, qui suscite un grand nombre de problèmes et de questions, et nous espérons que les données que nous allons vous présenter ainsi que les quelques pistes d’explication, permettra un retour enrichissant pour nous et nous aidera à y voir clair
2 min Commençons par distinguer deux grands types de cas, pour voir en fin de présentation quel genre de similitudes ils présentent. Premier cas: usage interprétatif (Sperber & Wilson); composante allocentrique; pensée représentée (évident en (1) ). Certains cas déclenchés par des temps verbaux, souvent conjointement avec des adverbiaux, dont certains ont un rôle central, comme les déictiques (1). Certains cas déclenchent des effets d’actes de langage indirects (2) (représentation de la pensée du L dans le passé immédiat), d’irréalité (3) (= représentation d’une pensée dans un autre monde, contrefatuel), de perception représentée (4) (=surprise au moment où le train entre « déjà ») ou autre état mental comme celui, assez complexe, donné par enfin en (7) Certains de ces enrichissements sont également associés à une composante modale épistémique plus ou moins marquée comme dans les emplois putatifs des futurs (6) ou (7). L’enrichissement interprétatif des expressions temporelles a déjà fait l’objet d’une littérature relativement conséquente en pragmatique radicale. Nous allons aujourd’hui essayer d’approcher un usage différent, bien connu toutefois, l’usage discursif ou argumentatif des expressions temporelles, en particulier des adverbiaux. En fin de présentation, nous nous poserons la question du lien entre ces deux types d’usages des expressions temporelles, après avoir tenté de comprendre, sous un angle radicalement pragmatique, et en contradiction avec certaines explications standard, pourquoi les expressions dévolues à l’expression du temps permettent ce type de dérivation.
L’autre cas qui nous intéresse… Lire (9) et (10) en mentionnant que c’est des cas typiques; nous n’aurons pas le temps de nous occuper ici de l’ensemble des cas où une expr. temp. est utilisée argumentativement, d’autant qu’à notre avis, chaque expression mériterait un article à elle seule en relation avec cette problématique générale. Nous relevons toutefois un autre cas de figure que les expressions d’ordre, qui a aussi fait l’objet d’études, et qui nous est donné par un situeur bien particulier, le déictique maintenant , que nous avons déjà rencontré tout-à-l’heure comme déclencheur de pensée représentée. Lire (11) Nous remarquons aussi que le paradigme des situeurs est vaste à autoriser la lecture argumentative, parfois assez déconnectée a priori de la temporalité elle-même, par exemple en (12) Généralement considérés comme des marqueurs de structuration discursive ou argumentative, que ce soit, avec plus ou moins de détails, chez Anscombre & Ducrot, dans la tradition de linguistique textuelle, par exemple chez Adam. Pour nous, il ne fait doute que ces expressions, dans ces contextes, portent en effet sur le discours et non sur un quelconque temps des procès, MAIS il nous apparaît aussi que, derrière ces usages, réside toute une complexité dont notre objectif aujourd’hui est de donner un aperçu, tout en envisageant des pistes d’explication.
1) Usage int = pensée représentée = usage allocentrique (répéter pour l’audience) 2) Et subsidiairement: l’usage argumentatif est-il toujours second, est-ce toujours un enrichissement par rapport à une lecture temporelle par défaut? 3) Y a-t-il une explication globale, métaphysique, qui permette de poser une relation fondamentale entre temps référentiel, externe, et temps métalinguistique, interne au discours?
1 e partie = préliminaire Encore répéter UI = pensée rep. // allocentrique Selon que l’expression considérée est sémantiquement temporelle ou sémantiquement liée à la notion d’ordre « en soi », ce qui nous amènera à séparer deux catégories dans cet exposé.
Avant d’aller plus loin… Il y a évidemment un HYP intuitive et répandue… Ce qu’on voudrait dire, c’est que cette hypothèse, en tout cas sous cette forme simple, ne résiste pas à l’examen de certaines données; elle cache en tout les cas des mécanismes plus fins. Ajouter quand même une ou deux refs si on en trouves (Adam? Ducrot? Anscombre & Ducrot? Sur Enfin? Cadiot JoP 9? Luscher & Moeschler 1999: Enfin peut signaler « la fin d’un discours » / « le dernier élément d’un discours » (1989,94). Définition de enfin par Cadiot & al: fonction de « mettre fin à un discours précédent ». Adam: organisateurs temporels ayant pour fonction des segmenter, de baliser la progression textuelle en découpant des paquets de propositions selon un ordre chronologique (1990:161).
Une conséquence de cette hypothèse devrait être que toute expression permettant de situer ou d’ordonner les données temporelles devrait pouvoir, par sa nature même, servir à situer ou ordonner les données discursives. Or… Ici, on montre le problème avec une expression d’ordre. On retrouve le même problème avec un situeur comme maintenant , et je passe la parole à ce sujet à LdS
Cela vaut également pour les expressions du type situeur, comme le déictique maintenant. On ne peut en effet pas commuter le maintenant en UA par une expression à valeur temporelle équivalente, du moins par n’importe laquelle d’entre elles. Pour le maintenant, on s’aperçoit également qu’il n’est pas systématiquement traduisible, autrement dit maintenant n’est pas un universel linguistique à proprement parler, bien que sans aucun doute il renvoie à la notion cognitive à laquelle il renvoie, le présent cognitif. >> hypothèse d’une expression procédurale, qui encode certes ce qu’on peut appeler le présent cognitif mais aussi la notion de changement par rapport à une situation antérieure; UA = enrichissement qui porte sur le changement, changement de topique provoque ce qu’intuitivement on appellerait un contraste. Nef. Nous allons suggérer que, si dans ce cas, la valeur temporelle est sans doute première et se trouve réinterprétée ou éliminée lorsque le contexte et la recherche de pertinence l’exige, il n’en va pas de même pour les cas que nous venons d’aborder comme ensuite face à puis. ou après.
Pour prendre en charge ces données curieuses, nous suggérons de séparer, en fait, deux types d’expressions bien distinctes sur le plan conceptuel. Cette distinction assez évidente permet en fait à notre sens d’éclairer la question des usages discursifs ou argumentatifs. Ce qui impliquerait que l’usage argumentatif ne serait pas un usage enrichi sur la base d’un usage temporel.
Cet exemple nous semble montrer que la séparation conceptuelle entre d’une part ce qui concerne l’ordre et d’autre part ce qui concerne la succession temporelle n’est pas à sous-estimer. Or, l’ordre du discours, ainsi éclairé, pourrait davantage relever d’un ordre « organisationnel » des représentations, des arguments, que d’une question de succession temporelle des énonciations, celle-ci étant en quelque sorte une conséquence de l’ordre de présentation choisi pour les représentations en question. L’analogie automatique qui mettrait en relation l’ordre temporel et l’ordre discursif ou argumentatif n’est donc pas une explication suffisante, même si une telle analogie semble intuitivement plausible.
Voici le schéma sur lequel nous travaillons. Sur ensuite et puis, rappeler les exemples Finisterre, La Grande Fin composés depuis.. La notion de fin porte sur un procès, et non sur une temporalité. Va à l’encontre d’une thèse trop radicalement référentialiste sur l’ordre temporel vu comme systématiquement premier par rapport à l’ordre discursif; Ensuite vs après: glose sur les relations logiques implicatives entre les deux
Hypothèse: cela tient au fait qu’il n’y a pas d’expression qui puisse signaler la coexistence de deux items dans les séries signalant la hiérarchie ou l’ordre à proprement parler. Il n’y a pas de candidat pour cette fonction en contexte non temporel, et c’est l’expression temporelle qui a lexicalilsé cette fonction. Ne pas parler du dernier point.