Une présentation d'un site participatif et éducatif : Canal Educatif à la Demande. Production dans le cadre du Master 2 IPM (ead2008) de Lille 1.

1. CED - Canal Educatif a la demande Un site pour les ‘PASSEURS DE CULTURE’ Une approche participative et collaborative des savoirs Patricia GALLOIS Master IPM – EAD 2008

2. Une approche participative et collaborative des savoirs S O M M A I R E 1 - Quelques repères Les caractéristiques d’un site participatif Le Crowdsourcing 2 - Le site CED - Canal Educatif à la Demande Présentation du site Stratégie éditoriale et marketing L’animation de la communauté Les outils et services 3 - Un modèle économique de la participation Retour sur le prix Nobel d’économie 2009 … La notion de bien commun et éducation Le CED s’inscrit-il dans ce modèle économique ? 4 - Autres exemples de sites participatifs et/ou collaboratifs Pour conclure …

3. Une approche participative et collaborative des savoirs 1 - Quelques repères (1) Les caractéristiques d’un site participatif Avec l’avènement du Web 2.0 le phénomène collaboratif prend de l’ampleur sur Internet. De nombreux sites s’auto-déclarent participatifs afin de surfer sur l’effet d’attraction du phénomène. Mais il y a parfois loin entre la volonté marketing et un projet véritablement participatif. Quelles sont les caractéristiques, les principes voire les valeurs d’un site participatif ? La richesse et la créativité du corpus de contenu : il faut attirer l’internaute et le retenir . Poser les bases de la collaboration : favoriser le travail en commun, éviter les commentaires, promouvoir la collaboration plutôt que la réaction. Soutenir une cause : un site collaborative promeut des valeurs comme l’échange, la mise en commun, l’éducation … L’importance de l’animation d’unecommunauté Le centre du dispositif c’est l’internaute lui-même non le dispositif ou l’institution (entreprise, association …) : il doit être le principal bénéficiaire des services proposés. Ethique et probité : ne pas créer de faux blog avec des échanges ‘bidons’. Jouer sur la transparence et l’ouverture. Les outils à la disposition de l’internaute doivent favoriser l’échange, la créativité, la collaboration (forum, création de groupes, abonnement RSS …)

4. Une approche participative et collaborative des savoirs 1 - Quelques repères (2) Le Crowdsourcing Lecrowdsourcing consiste, pour les éditeurs de sites, à utiliser la créativité, l'intelligence et le savoir-faire d'un grand nombre d’internautes pour créer des contenus, résoudre des problèmes, voire participer à la conception du site ou faire de la R&D. Ce terme, que l'on peut traduire par "approvisionnement par la foule" représente une sorte d'externalisation ("outsourcing"). En mutualisant les ressources et compétences de leurs visiteurs, les sites peuvent alors proposer des services et/ou produits à des coûts très bas ou gratuitement (pour les associations par exemple). Pour les entreprises cette démarche s’inscrit dans une stratégie marketing qui peut s’avèrer payante pour leur image de marque ou au contraire désastreuse si la collaboration s’apparente à du bruit : cf. le billetLes limites du crowdsourcing

7. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande A - Présentation du site (3) Canal Educatif à la Demande : c’est quoi ? UNE STUCTURE Le CED est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général par l’administration fiscale. Elle a été fondée en mars 2006. DES PARTENAIRES Institutionnels Acteurs experts Pour la diffusion Qui ont soutenus des projets www.bercy.gouv.fr

8. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande A - Présentation du site (4) Structure de la page d’accueil La page d’accueil s’organise selon les 2 propositions qui portent en elles la philosophie de ce site. V O I R P A R T I C I P E R

9. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande A - Présentation du site (5) Structure de la page d’accueil La 1ère proposition : VOIR Ce site propose à l’ensemble des internautes (avec une cible plus particulière constituée par les élèves et les enseignants) des vidéos éducatives. L’internaute dans ce cadre est dans une position de consommation (non passive), il est demandeur d’un bien culturel. Il utilise un service : la proposition de vidéos sur un thème particulier parmi les 3 proposés. Il dispose de classification par thèmes, époque, niveau de notation … Cet axe permet de répondre à l’objectif de mise à disposition de documents vidéo de qualité, gratuitement, afin de démocratiser la culture.

10. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande A - Présentation du site (6) Structure de la page d’accueil La 2nde proposition : PARTICIPER Ce site propose à l’ensemble (ou partie) des internautes d’interagir. L’internaute dans ce cadre est dans une position d’acteur. Ils’ s’abonnent pour recevoir de façon automatique les informations sur les nouveautés du site. Il peut aussi déposer une évaluation et noter les vidéos donc partager son avis avec les autres. Il a la possibilité de participer à la création de projet selon ses compétences. Il peut aussi participer financièrement au soutien du site, sans que cela soit une obligation. Cet axe permet de répondre à l’objectif fonctionnement collaboratif. Chacun peut participer, collaborer selon ses moyens, ses compétences ou ses désirs.

11. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande B – Stratégie éditoriale et marketing (1) B – Stratégie éditoriale et marketing Stratégie éditoriale et stratégie marketing sont intimement liées avec le CED.En effet la stratégie éditorial soutient la stratégie marketing et réciproquement. Une double cible Elle s’inscrit selon 2 axes : les bénéficiaires et les contributeurs, qui peuvent parfois être les mêmes. les élèves, les parents mais aussi les enseignants qui peuvent utiliser les vidéos dans leur enseignement, mais aussi l’ensemble des internautes qui peuvent librement utiliser, référencer, copier des vidéos. des experts, des enseignants, des étudiants susceptibles de produire du contenu valide scientifiquement, et qui en contre partie peuvent se faire connaître et valoriser leur talent au travers de leur production. Un positionnement Dans le cas du CED, la terminologie ‘public potentiel’ serait peut-être plus appropriée que celle de marché potentiel. Néanmoins il est possible de déterminer le positionnement de ce site (l’un des fondateurs est diplômé d’HEC) qui repose sur 3 axes : la qualité plutôt que la quantité : sélection ‘de projets à fort potentiel d'audience, fouillés, scénarisés et vifs, dignes d'être utilisés en famille, à l'Ecole ou à l'Université’ l’expertise : il y a un réel parti pris d'assurer un véritable professionnalisme dans la manière de mener les missions, et la volonté d'être reconnu comme un projet d'excellence. l’anticipation : la volonté de ‘créer le premier patrimoine participatif d'objets culturels et éducatifs (et vidéos), dans le domaine des sciences, de l'économie et des arts.’ avec des outils comme le Web.

12. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande B – Stratégie éditoriale et marketing (2) Stratégie financière Elle s’inscrit elle aussi selon 2 axes : des partenariats, soit institutionnels (conseil général, académie, ministères…), soit pour la production (INHA, Codice, Musée du Louvre …) , des donations : d’institutions ou internautes Le site du CED ne diffuse aucune publicité, ne propose aucun produit dérivé. Cela lui assure une indépendance éditoriale. Stratégie marketing Une stratégie qui repose sur le bouche à oreille : la diffusion sur des sites comme Youtube, Vodemotion,… mais aussi l’autorisation pour les internautes d’utiliser librement, de diffuser, de télécharger. Les vidéos du CED permet de faire connaître ce site. La politique qualitative et la richesse de contenu permet de susciter l’envie et de maintenir l’intérêt du public. La possibilité de s’abonner pour être informé sur les nouveauté permet aussi de fidéliser le public. La possibilité de récupérer des rush pour ses propres montages, c’est-à-dire l’offre d’un véritable service pour certains internautes, augmente son audience. Il est à noter que la stratégie du CED ne repose pas sur l’utilisation des réseaux sociaux à l’heure actuelle mais plutôt sur la présence au niveau de médias spécialisés (France Culture, Le Monde de l’Education, Revue de l’art …).

13. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande B – L’animation de la communauté (1) C – L’animation de la communauté Le CED est à la fois un site participatif et collaboratif, il a donc à cœur d’animer la communauté qui gravite autour de lui. Une communauté ou plutôt des communautés celle des internautes qui gravitent autour de ce site : le public potentiel celle des abonnés celle des experts référencés dans la base des talents Une volonté inscrite dans le marbre Le fonctionnement collaboratif est inscrit dans les objectifs et le projet fondateur du site.

14. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande B – L’animation de la communauté (2) L’animation de la communauté Elle repose sur l’axe PARTICIPER du site. Elle détermine l’existence même du site puisque l’ensemble du projet se nourrit, au sens d’alimentation du corpus du contenu et des finances, de cette approche collaborative. Cette animation passe par : L’utilisation du crowdsourcing pour alimenter le corpus de contenu du site : les ressources et les compétences des internautes permettent de développer le patrimoine culturel (vidéo) mis à la disposition de tous. L’ouverture à l’ensemble des internautes : chacun peut y exprimer son avis sur les vidéos proposées et déposer une évaluation. Cette évaluation prend la forme d’un formulaire structuré avec la possibilité de détailler librement son avis mais aussi un barème précis pour la notation ce qui permet de doter les internautes d’un référentiel commun. La possibilité laissée à l’internaute de proposer des sujets de vidéo. La proposition d’outils et services pour les internautes (voir chapitre suivant). La possibilité de devenir auteur ou de soutenir un projet. Le renouvellement du corpus de contenu . La possibilité de devenir un donateur et de financer unprojet.

15. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande C – Les outils et services (1) C – Les outils et services Le CED,pour entretenir l’intérêt des internautes et des contributeurs, pour faire vivre son approche participative et collaborative des savoirs, met à la disposition de tous un certain nombre d’outils et de services. L’offre de service ne se limite pas au seul visionnage d’une vidéo mais propose aussi des informations complémentaires (nous ne présenterons que le cas d’une vidéo du thème Histoire de l’art sur La liberté guidant le peuple). Un résumé de la vidéo Le scénario (plan) de la vidéo Le lien avec les programmes scolaires Les informations sur les musiques utilisées dans la vidéo Des compléments : libres d’accès ou certains réservés aux abonnés Une loupe pour voir les détails de l’œuvre Des photos (en cours de mise en place) Des informations sur le lieu où l’on peut voir les oeuvres

16. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande C – Les outils et services (2) l’abonnement à la Newsletter pour être informé des nouveautés entretenir l’intérêt du public Un service de partage et d’échange de rush pour faciliter la création de nouvelles œuvres éducatives entretenir le fond patrimonial de vidéos

17. Une approche participative et collaborative des savoirs 2 - Le site CED-Canal Educatif à la Demande C – Les outils et services (3) Un abonnement gratuit pour poadcaster les vidéos - par Itunes - ou Freeburner (en cours de mise en place) fidéliser le public L’aide au téléchargement des vidéos pour les intégrer sur un site : mode d’emploi, code embedded fourni … permet d’utiliser le ‘bouche à oreille’ (marketing viral).

18. Une approche participative et collaborative des savoirs 3 - Un modèle économique de la participation A – Retour sur le prix Nobel d’économie 2009 … A – Retour sur le prix Nobel d’économie 2009 … PRIX NOBEL D’ECONOMIE 2009 Le prix Nobel d’économie a été attribué le 12 octobre 2009 a ElinorOstrom pour son travail sur les Communs. Les communs sont une forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des « communautés » au centre du jeu socio-économique. Ses travaux (ainsi que ceux de Olivier Williamson - co-prix Nobel) prennent en compte les interactions humaines et leurs effets. ElinorOstrom met au centre de la réflexion la décision des êtres humains de construire ensemble leur mode de production et de trouver des règles qui ne ressemblent pas à l’imagerie du marché afin d’autogérer leurs actions communes. (source article de Hervé le Crosnier)

19. Une approche participative et collaborative des savoirs 3 - Un modèle économique de la participation B – La notion de bien commun et éducation B – La notion de bien commun et éducation La participation renvoie à un autre modèle social et économique. La notion de bien commun regroupe deux sens : Un sens économique et juridique : liste de biens dont la jouissance par tous est protégée. Un sens philosophique où le bien commun se définit comme le moyen par lequel chacun peut acquérir la connaissance. ‘La théorie des Communs connaît un nouveau regain depuis la fin des années 1990, quand on a commencé à considérer les connaissances, les informations et le réseau numérique internet lui-même comme un nouveau Commun, partagé par tous les usagers, et auprès duquel chaque usager a des droits (libre accès au savoir, neutralité de l’internet, production coopérative, à l’image de Wikipedia,...) comme des devoirs. Il existe une différence majeure entre ces Communs de la connaissance et les Communs naturels, qui a été pointée par ElinorOstrom : les biens numériques ne sont plus soustractibles. L’usage par l’un ne remet nullement en cause l’usage par l’autre, car la reproduction d’un bien numérique (un fichier de musique, un document sur le réseau, une page web,...) a un coût marginal qui tend vers zéro.’ (Source http://vecam.org/article1122.html - Hervé Le Crosnier) Cette notion prend donc un relief particulier à l’heure des réseaux numériques, de l’économie de la connaissance, du risque d’appropriation privée des savoirs. Elle interroge les pratiques communautaires en lien avec le savoir et l’éducation : cf. le mouvement des bibliothécaires partisans du mouvement pour l’accès libre à la connaissance et la construction de documents partagés sous un régime ouvert, garantissant la non appropriation privée, par des rédacteurs de projets collectifs.

20. Une approche participative et collaborative des savoirs 3 - Un modèle économique de la participation C – Le CED s’inscrit-il dans ce modèle économique ? C – Le CED s’inscrit-il dans ce modèle économique ? Par son projet, ses objectifs, ses valeurs de collaboration, de participation, de gratuité, le CED me paraît s’inscrire pleinement dans ce modèle économique que sous-tend la notion de Bien Commun. La volonté de créer un patrimoine culturel accessible à tous et constitué grâce à la participation, la compétence et la créativité des internautes situe le CED dans cette approche philosophique et économique.

21. Une approche participative et collaborative des savoirs 4 – Autres exemples de sites participatifs/collaboratifs Autres exemples de sites participatifs et/ou collaboratifs De nombreux sites sont ou se veulent des sites participatifs. On peut les classer selon leur type (la liste suivante n’est pas exhaustive).

22. Une approche participative et collaborative des savoirsv Pour conclure … Si le site du CED s’inscrit dans une logique participative et collaborative pour la diffusion de savoirs, tous les sites qui se proclament comme participatifs ne présentent pas systématiquement, loin s’en faut, une démarche désintéressée et philanthropique. Néanmoins il convient sans doute de préciser que les internautes n’étant pas naïfs le tri se fera rapidement entre les sites ouverts à la collaboration et ceux qui n’en n’ont que l’apparence. L’exigence de qualité, d’indépendance financière assurée par le recours aux dons et aux partenariats, l’absence de marketing ‘marchand’ semblent une piste intéressante pour assurer une démarche pleinement collaborative et participative.