LEÇON 248 – Quoi que ce soit qui souffre ne fait pas partie de moi.
Chapitre 21: I. Le chant oublié
1. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (1)
N’oublie jamais que le monde que
«voient» les non-voyants doit être
imaginé, car ce à quoi il ressemble
réellement leur est inconnu. De preuves à
jamais indirectes, ils doivent inférer ce qui
pourrait être vu, et reconstruire leurs
inférences selon qu’ils trébuchent et
tombent à cause de ce qu’ils n’ont pas
reconnu ou qu’ils passent sans se blesser
par des portes grand ouvertes qu’ils
pensaient fermées. Et c’est ainsi pour toi.
Tu ne vois pas. Tes signaux d’inférence sont
faux; ainsi tu trébuches et tombes sur les
pierres que tu n’as pas reconnues, mais tu
manques de prendre conscience que tu
peux passer par les portes que tu pensais
fermées, et qui se tiennent grand ouvertes
devant tes yeux aveugles, en attendant de
t’accueillir.
2. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (2)
Comme il est sot d’essayer de juger
ce qui à la place pourrait être vu ! Il
n’est pas nécessaire d’imaginer ce à
quoi le monde doit ressembler. Il
doit d’abord être vu afin que tu le
reconnaisses pour ce qu’il est. On
peut te montrer quelles portes sont
ouvertes et tu peux voir où se
trouve la sécurité; quel chemin
mène aux ténèbres, quel à la
lumière. Le jugement te donnera
toujours de fausses directions, mais
la vision te montre où aller.
Pourquoi devrais-tu deviner?
3. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (3)
Il n’est pas besoin d’apprendre par la
douleur. Et les douces leçons
s’acquièrent joyeusement et se
retiennent avec joie. Ce qui te rend
heureux, tu veux l’apprendre et ne pas
l’oublier. Ce n’est pas cela que tu
voudrais nier. Ta question est de savoir
si les moyens permettant d’apprendre
ce cours t’apporteront la joie qu’il
promet. Si tu croyais que oui, tu
n’aurais aucun problème à
l’apprendre. Tu n’es pas encore un
apprenant heureux parce que tu
restes encore incertain si la vision te
donne plus que le jugement; et tu as
appris que tu ne peux pas avoir les
deux.
4. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (4)
Les aveugles s’accoutument à leur monde
à force de s’ajuster à lui. Ils pensent qu’ils
savent s’y retrouver. Ils l’ont appris, non
par de joyeuses leçons mais par la dure
nécessité des limites dont ils croyaient ne
pas pouvoir triompher. Croyant toujours
cela, ces leçons leur sont chères et ils s’y
accrochent parce qu’ils ne peuvent pas
voir. Ils ne comprennent pas que ces
leçons les gardent aveugles. Cela, ils ne le
croient pas. Ainsi ils gardent le monde
qu’ils ont appris à «voir» dans leur
imagination, croyant qu’ils ont le choix
entre cela et rien. Ils haïssent le monde
qu’ils ont appris par la douleur. Et tout ce
qu’ils pensent qu’il y a en lui sert à leur
rappeler qu’ils sont incomplets et
amèrement dépouillés.
5. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (5)
Ainsi ils définissent leur vie et où ils
vivent, s’y ajustant comme ils
pensent devoir le faire, ayant peur
de perdre le peu qu’ils ont. Ainsi en
est-il de tous ceux qui voient le
corps comme étant tout ce qu’ils
ont et tout ce qu’ont leurs frères. Ils
essaient de se rencontrer mais ils
échouent et échouent encore. Et ils
s’ajustent à la solitude, croyant
qu’en gardant le corps, ils sauvent le
peu qu’ils ont. Écoute et tâche de
penser si tu te souviens de ce dont
nous allons parler maintenant.
6. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (6)
Écoute — tu saisis peut-être comme une
allusion à un état ancien pas tout à fait
oublié; vague, peut-être, mais aussi
étrangement familier, comme une chanson
dont le nom est depuis longtemps oublié,
et les circonstances dans lesquelles tu l’as
entendue complètement effacées de ta
mémoire. Ce n’est pas tout le chant qui
t’est resté mais seulement un petit brin de
mélodie, qui ne se rattache ni à une
personne ni à un lieu ni à rien de
particulier. Mais cette petite partie suffit
pour que tu te souviennes combien ce
chant était beau, comme le cadre dans
lequel tu l’as entendu était merveilleux et
combien tu aimais ceux qui étaient là et
l’écoutaient avec toi.
7. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (7)
Les notes ne sont rien. Pourtant tu les
as gardées en toi, pas pour elles-
mêmes mais comme le doux souvenir
de ce qui te ferait pleurer si tu te
souvenais combien cela t’était cher. Tu
pourrais te souvenir, pourtant tu as
peur, croyant que tu perdrais le
monde que tu as appris depuis. Et
pourtant tu sais qu’il n’y a rien dans le
monde que tu as appris qui te soit
même moitié moins cher que cela.
Écoute et vois si tu te souviens d’un
chant ancien que tu connaissais il y a
si longtemps et qui t’était plus cher
que toutes les mélodies que tu t’es
enseigné à chérir depuis.
8. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (8)
Au-delà du corps, par-delà le soleil et
les étoiles, passé tout ce que tu vois et
pourtant vaguement familier, il est un
arc de lumière dorée qui s’étire devant
toi en un grand cercle resplendissant.
Et tout le cercle se remplit de lumière
sous tes yeux. Les bords du cercle
disparaissent, et ce qui est à l’intérieur
n’est plus du tout contenu. La lumière
s’étend et recouvre tout, allant jusqu’à
l’infini et brillant à jamais, sans
rupture ni limite nulle part. À
l’intérieur tout est joint en parfaite
continuité. Il n’est pas possible non
plus d’imaginer qu’il pourrait y avoir
quoi que ce soit à l’extérieur, car nulle
part cette lumière n’est pas.
9. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (9)
Telle est la vision du Fils de Dieu, et
tu le connais bien. Telle est la vue
de celui qui connaît son Père. Telle
est la mémoire de ce que tu es : une
partie de cela, avec tout cela en
dedans et joint au tout aussi
sûrement que tout est joint en toi.
Accepte la vision qui peut te
montrer cela, et non le corps. Tu
connais ce chant ancien, et le
connais bien. Rien ne te sera jamais
aussi cher que cet ancien hymne
d’amour que le Fils de Dieu chante
encore à son Père.
10. Chapitre 21
RAISON ET
PERCEPTION
I. Le chant oublié (10)
Et maintenant les aveugles peuvent
voir, car ce même chant qu’ils
chantent en l’honneur de leur
Créateur fait aussi leur éloge.
L’aveuglement qu’ils ont fait ne
résistera pas à la mémoire de ce
chant. Et ils contempleront la vision
du Fils de Dieu, en se rappelant qui
est celui qu’ils chantent. Qu’est-ce
qu’un miracle, si ce n’est ce
souvenir? Et qui est-ce en qui ce
souvenir n’est pas? La lumière en
un seul le réveille en tous. Et quand
tu la vois en ton frère, c’est pour
tous que tu te souviens.