Le secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique est tombé de sa chaise en constatant que l’un de ses textes avait été réécrit par la revue « Arabies ».
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Hervé Hasquin victime d'une incroyable «escroquerie intellectuelle». La revue « Arabies » a réécrit son texte. Document
1. Comparatif de l’original et de la version de la revue Arabies
En barré, les parties de la version originale qui ont été supprimées par les
responsables de la revue. En rouge, les ajouts de la revue Arabies.
Tolérance : L’Iislam et la Ffrancmaçonnerie
Bien sûr, les rapports entre l’Islam et la Franc‐maçonnerie peuvent
pouvaient paraître conflictuels, mais au total final ils ne le sont pas davantage
que ceux qu’ont entretenu qu’avaient entretenus longtemps et qu’entretiennent
encore la plupart des confessions religieuses chrétiennes avec cette société
philosophique née dans les îles britanniques au XVIIe siècle. (renvoi à la ligne)
Qui On peut s’étonner d’une société qu’elle prône l’égalité, la fraternité, la
libre discussion, la tolérance religieuse à l’égard des croyants et des non‐
croyants, sinon puisque toute loge maçonnique comporte des fondamentalistes
radicaux. On en compte dans toutes les religions ! Il est d’ailleurs curieux de
constater que . Cela explique les principales critiques de l’Islam à l’encontre de la
Franc‐maçonnerie des maçons. Elles ont sont toutes inspirées apporté, sans
exception, des condamnations formulées par les des papes, par des théologiens
catholiques, protestants et orthodoxes : le . Le secret, la suspicion d’hérésie qui
peut déboucher sur l’athéisme et la dépravation des mœurs puisque la toute loge
maçonnique accepte en son sein des individus d’horizons religieux et
philosophiques différents. , le complot contre l’ordre établi, la conspiration
judéo‐maçonnique. Toutes ces accusations formulées au sein du monde chrétien
entre le milieu du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle ont été totalement intégrées
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2. dans le courant du XXe siècle par l’Islam intégriste et politique. Il est évident que
le conflit judéo‐palestinien né du sionisme, de la naissance de l’État d’Israël et de
la négation de cet État par une frange importante des États à dominante
musulmane, d’Afrique et d’Asie, n’a fait qu’envenimer les préjugés à l’égard des
maçons. La En dépit de la fatwa publiée par le Collège de jurisprudence de la
Mecque en 1978 a été le couronnement de ce processus. , à l’égard des maçons,
force est de rappeler que Or, des musulmans pratiquants et éminents ont été des
francs‐maçons. Comme le prince Abdel Kader al‐Jazairi qui avait sauvé les
chrétiens en Syrie des agressivités des Turcs, colonialistes de la région à
l’époque ; ou encore, le philosophe, Jamal Addine al‐Afghani ; et aussi le symbole
du réformisme social, cheikh Mohamed Abdou. Tous ont été des francs‐maçons
au XIXe siècle. Ces derniers, musulmans, croyants et pratiquants de grande
envergure : ils avaient vu dans la maçonnerie l’esprit, comme l’islam de
tolérance, d’une société progressiste et humaniste, . Cette dernière étant
susceptible de favoriser l’émancipation de sociétés trop très souvent tenues sous
le joug des régimes autoritaires partout dans le monde. Abdel‐Khader, l’oulema
persan al‐Afghani et le mufti égyptien Muhammad Abduh Ces figures
emblématiques de tolérance ont témoigné par leur appartenance tangible et
récente à la maçonnerie, qu’il était possible de concilier une foi islamique sincère
et la participation aux travaux des loges ainsi que l’adhésion aux valeurs qu’elles
promeuvent promettent. Rappelons d’ailleurs que dans un passé récent, c’était
Autre exemple de tolérance de l’islam vis‐à‐vis de la franc‐maçonnerie : en 1973,
un jugement du tribunal de Casa Blanca a établi qu’il n’existait aucune
contradiction entre les principes maçonniques, d’une part, et, d’autres part, les
préceptes de la religion islamique musulmane et de la Constitution marocaine
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3. d’autre part. En fait, une analyse de la situation politique des pays d’Islam depuis
le milieu des années 1950 et leur accession à l’indépendance démontre,
contrairement à bien des idées reçues, que le défaut de démocratie s’est révélé
bien plus néfaste pour la franc‐maçonnerie que la haine religieuse dans ces pays.
Avec un triste constat : la franc‐maçonnerie ne survit plus aujourd’hui qu’en
Turquie, au Liban et au Maroc. Bref, la suppression de l’ordre, mis au ban de
l’Islam par les religieux radicaux et considéré comme un reliquat de l’Occident et
des ingérences étrangères, a offert à peu de frais à bien des despotes et
monarques absolus l’occasion de se draper d’un nationalisme vertueux tout en
éliminant une société de pensée libre et de nature interconfessionnelle.
Malheureusement, ces dernières années, les ingérences militaires des
Occidentaux – comme cela a été le cas en Lybie – et les conséquences néfastes
sur les plans humains et matériels – comme en Irak – ont donné des alibis aux
courants musulmans radicaux pour s’attaquer par la violence à ceux qu’ils
considèrent comme leurs ennemis.
Ce qui est loin des principes de tolérance de l’islam. Et voilà ce que doivent
comprendre les Occidentaux, hommes politiques, citoyens et intellectuels. Afin
d’éviter les amalgames et les diatribes contre l’islam, et surtout contre les
Occidentaux de confession musulmane. Ce qu’il faut comprendre – et il faut en
être convaincu –, c’est que l’islam, religion de tolérance, n’avait jamais été
menaçant envers les autres religions ni vis‐à‐vis des maçons.
Hervé Hasquin,
Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique,
ancien ministre,
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