1. Esch-sur-Alzette, le 31 août 2018
A la presse
Conc. : lettre ouverte
Madame, Monsieur,
Par la présente, j’aimerais vous faire parvenir une lettre ouverte, en réaction à la
question parlementaire de M. le député Fernand Kartheiser, concernant les
monuments du souvenir et monuments aux morts au Luxembourg.
Merci
Avec mes meilleures salutations,
Frank Schroeder,
directeur
Musée national de la Résistance
Place de la Résistance
L-4041 Esch-sur-Alzette
frank.schroeder@mnr.lu
2754 5995
www.musee-resistance.lu
2. Lettre ouverte en réaction à une question parlementaire de M. le député Fernand
Kartheiser concernant les monuments du souvenir.
M. le député,
Le 4 juillet a eu lieu, auprès du monument aux morts du Musée national de la
Résistance, une cérémonie en hommage à un musicien et acteur portugais d’origine
capverdienne, décédé accidentellement la semaine précédente. Des centaines de
personnes y ont déposé des fleurs et des bougies. Des bougies qui ont continué à
brûler les jours d’après : c’est surtout des jeunes qui ont fait le pèlerinage devant le
monument pour exprimer leur chagrin et leur deuil.
Ce sont des images que nous connaissons. Suite à des accidents graves ou à la
mort d’un(e) star, les gens se rassemblent et déposent fleurs, bougies et photos pour
expriment leur empathie. Des images qui ne m’ont jamais choquées – bien au
contraire.
Quand José Carlos Cardoso, connu sous son nom d’artiste Puto G, est décédé, ses
amis et fans ont décidé d’en faire ainsi, et ont choisi … le monument aux morts à
Esch-sur-Alzette. Une idée aberrante ? Pas pour moi.
Il est vrai qu’il n’y a pas eu de demande officielle auprès de la Ville pour organiser le
rassemblement du 4 juillet. Et il est vrai que les traces de cire ont nécessité une
intervention des services communaux – comme c’est le cas pour toute manifestation
publique, marché, kermesse ou fête.
Vous n’êtes pas le seul à considérer que cette cérémonie ait dénaturée (« uerg
verschampeléiert ») le monument et constituée un acte de non-respect.
De non-respect par rapport à quoi ?
Est-ce qu’une manifestation semblable en honneur d’un artiste « luxembourgeois »
aurait suscité les mêmes réactions ? Certains ont parlé de non-respect par rapport à
notre culture … Dans ce cas, le « problème » se résumerait à l’origine
majoritairement capverdienne et portugaise des personnes endeuillées. Donc à des
motifs purement racistes.
Je ne prétends aucunement que votre question parlementaire ait été motivée par des
ressentiments xénophobes. Néanmoins, elle aura fait le jeu de ceux qui en ont.
Frank Schroeder,
directeur du Musée national de la Résistance