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Variabilité de la pluie estivale en Sologne
Application des méthodes de Thornthwaite à ltétude du bilan
de lteau
par
RIOU Charles
(O.R.S.T.O.M. - Bioclimatologie)
des pluies mensuelles d'été.
des pluies estivales.
- 1 -
SOM MAI R E
- Répartition de la pluie d'été.
- Carte.
- Variabilité de la ~luie estivale.
- Polygone de fréquence
- Polygone de fréquence
- Effectifs cumulés.
Nombre de jours de pluie par mois.
- Hypothèse de 2 régimes pluviométriques.
- Note sur la distribution semi-logarithmique
•
de la pluie.
- Evapotranspiration. Application des méthodes de Thornthwaite.
- Déficit. Bilan de l'eau.
- Conclusion.
- Bibliographie.
- 2 -
Répartition des pluies d'été
Nous avons établi une carte des pluies d'été (Juin-Juillet-
Aoüt) , en Sologne, en utilisant les documents réunis par
J. SANSON (1).
Cependant les stations utilisées se trouvent souvent dans les
vallées; comme d'autre part, il semble que l'augmentation de la
pluviométrie accompagne régulièrement l'augmentation d'altitude,
cette carte pourrait ~tre modifiée, en tenant compte de l'altitude.
La carte ainsi obtenue correspondrait mieux à la réalité.
(Nous n'avons pas pu faire ce travail, faute de temps). Telle qu'elle
se présente, la carte montre grossièrement une augmentation de la
pluviométrie d'Ouest en Est correspondant à une augmentation générale
de l'altitude.
(1) Aimablement communiqués par Monsieur du RONQUET à qui nous
adressons ici nos remerciements ..
Rép.orCition de,s p-luitls d!été ~n Solosne
.ÇhiPFr~~ de ta. ptrioô~ 1851_1900
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Variabilité de la pluie estivale
Nous disposons pour cette étude d'une serlO d'observations portant
sur 53 ~ées (1906 - 1958), effectuées dans la station de La Motte-
Beuvron (1). Pendant la période considérée, le climat régional de la
Sologne fut d'une grande homogénéité. La Motte-Beuvron peut donc ~tre
considérée cOurrùe une station représentative.
Polygone de fréquence des pluies mensuelles d'été.
Nous utilisons pour cette étude 53 x 3 = 159 observations.
Le polygone des fréquences est indiqué ci-dessous.
pluie mensuelle
mm.
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(1) Communiquées par le Service Climatologique de l'O.H.M. que nous
remercions vivement.
- 5 -
Caractéristiques :
Moyenne
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may.
= 57 mm
= 37 mm
= 0,65
La distribution est dissymétrique. La variabilité est assez
grande.
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mm.
Moyenne = 170 mm
cr = 65 mm
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moy.
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- 0 -
La répartition est encore légèrement dissymétrique mais le
maximum est bien rnarqué. La Variabilité est relativement faible.
Effectifs cumulés. Probabil~té ~our ~ue la pluviométrie soit
% supérieure à une valeur donné..§.
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50
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35 65 95 125 155 185 215 245 275 305 335 365 pluviométrie
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On obtient aussi en ordonnee, la probabilité pour que soit
dépassée la pluviométrie indiquée en abcisse. La courbe uontre
dl autre part que la dominante se trouve dE,:l:lS la classe centrée sur
170. Dominante, médiane et moyenne se trouvent donc dans la même
classe. On peut approximativement admettre que l'on a affaire à une
distribution de Gauss. Un peu plus de la moitié des étés reçoit
entre 95 et 185 mm. 1/3 environ des Gtés est tr2s plus pluvieux
(185 à 365 mm).
On peut conclure de cette étude que la pluvio,aetrie d'été peut
~tre considérée COlwne un facteur stable du climat, sa variabilité
étant assez faible.
- 7 -
Nombre de jours de ~luie par mois.
Pour La Motte-Beuvron, nous avons les répartitions
suivantes :
Nombre de jours
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10
Juillet
10 11
Eté
-
31
D'autre part à Romorantin, nous avons
~ Juillet Aolrt Eté
pluies ~ 1 mm 3 2 2 7
de 1 à 5mm 4 5 5 14
de 5 à 10 mm 2 3 2 7
> 10 mm 2 2 2 6
Plus dos 2/3 de l'eau Dont fournis par 13 jours de pluie.
Soit à peu près 4 jours par Dois.
La pluie parait bien répartie entre les 3 mois d'été.
Hypothèse de deux régimes pluviométriques
Monsieur VEIDJbT, Professeur à l'Institut National Agronomique,
note la possibilité de deux régimes pluviométriques, donnant deux
courbes juxtaposées de distribution des pluies, ce qui expliquerait
la dissymétrie de la courbe résultante. Cette hypothèse est extr~­
marnent intéressante, mais nécessiterait pour ~tre vérifiée un plus
grand nombre d'observations.
- 8 -
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50 80 110 140 170 200 230 260 290 320 350
Juxtaposition de 2 courbes symétriques de distribution des
pluies estivales.
Note sur la distribution semi-logarithmique de !a pluie
Devant l'aspect dissymétrique du Polygone de fréquences de la
pluie d'été, il nous a paru égaleuent intéressant d'essayer la distri-
bution cemi-logarithmique, cap2ble d'étaler le polygone des fréquences
sur sa partie gauche. D'autre part, on comprend intuitivement que les
fortes pluies en été présentent une dispersion beaucoup plus grande
que les faibles pluviométries.
Le polygone des fréquences et la courbe des effectifs cumulés
d'une telle distribution montrent que celle-ci est prosque parfai-
tement sYDétrique. D'autre part, les caractéristiques sont les
suivantes :
Médiane 2,23
Dominante 2,25
Moyenne 2,24
Il semble clone que la distribution semi-logarithmique aboutit
ici à une distribution nor~ale.
- 9 -
-Polygone de fréquences des pluie8:dtjt~, on coordonnés
sewi-Iogarithmiques
Fréquence
14
12
10
8
6
4
2
/
1,85 1~5 2,05 2,15 2,25 2,35 2,45 2,55 log (pluviométrie
(estivale en
mm) •
Effectifs
cumulés
Effectifs cumulés. Coordonnés semi-Iogarithmiques.
50
40
30
"'"


20
10 •
o
1




'""'--
,
1,80 1"g) 2,00 2,10 2,20 2;:JJ 2,40 2,50 2,60 log (pluviométrie
(estivale en
mm) •
- 10 -
Evapotranspiration. Application des méthodes de Thornthwaite.
L'Evapotranspiration potentielle calculée par la,fonnule de
Thornthwaite a les valeurs suivantes (1)
Eté
Orléans 334
Bourges 353
Tours 347
Romorantin 355
Elle varie donc assez peu dans la reglon considérée. Pour La
Motte-Beuvron nous avons pris la moyenne des valeurs d'Orléans et
de Romorantin, soit 345 ITill1. On peut admettre que la variabilité de
l'évapotranspiration potentielle Ep est assez faible ou du moins
négligeable vis à vis de celle de la pluie.
Déficit. Bilan de l'eau.
On constate donc qu'il existe un déficit pratiquement tous les
étés. La valeur moyenne de ce déficit étant
Ep H = 175 am
Ce déficit a approximativeiilent la Dê,Je variabilité que la pluie,
il représente donc un facteur assez stable du climat. Pour la serle
d'observations considérée, le déficit n'a pratiquement jamais été nul,
il peut atteindre 300 illli1.
Nous avons essayé de préciser le bilan de l'eau, en utilisant la
méthode de Thornthwaite. Ce bilan est représenté sur la page suivante.
Les pluviométries mensuelles sont obtenuE:. _, en faisant la moyenne des
pluies des différentes stations portées sur la carte présentée.
L'évapotranspiration potentielle est calculée à partir de la Doyenne
des Températures des stations Orléans, Blois, ROillorantin, Bourges,
Avord, Nevers, Loches.
Les réserves du sol sont estiinées à 100 lmJ., chiffre retenu par
Thornthwaite.
(1) Nous avons renoncé à la calculer par la formule de PENI1AN,
faute de données précises.
Bilan de l'eau en Sologne
en estimant les réserves du sol à 100 mm
H et Ep (Thornthwaite) H(ithode de Thornthwaite
écoulo~.lont de l'eau
r·---~.A~-----..~
__--~.A--_---~
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Mois
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-
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r8constitution des
rESserves du sol
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30
50
o
10
20
40
80
60
90
110
120
100
- 12 -
En fait, ce bilan n'est guère utilisable. Le chiffre de 100 mm
représente peut ~tre une valeur ~Joyenne, mais les réserves du sol
sont très souvent en Sologne très nettement supérieures à ce chiffre.
La méthode de calcul de Ep conduisant à des erreurs systématiques '
et les hypothèses faites n'étant pas valables localement, ce bilan
se présente de façon très abstraite et pratiquement inutilisable.
Si nous nous en tenons au déficit total:
175 mm en été + 44 fiLl = 219 mm
nous pouvons calculer quelle profondeur de sol doivent explorer les
racines pour combler ce déficit. En admettant une densité apparente
de 1,5, nous trouvons :
Sol
sable
limon
argile
Réserves en eau
5 %
10 %
20 %
Profondeur devant être
atteinte par les racines
2,90 m
1,50 m
0,75 ID
Ces chiffres indiquent que beaucoup de plantes et surtout les
arbres doivent résister efficacement.
- 13 -
Conclusion
L'étude statistique montre que la pluviométrie estivale est un
facteur relativGlJent stable du clLmt en Sologne. Elle augmente
sensiblement d'Ouest en Est. nn ce qui concerne le bilan de l'eau,
les valeurs de l'Bvapotranspiration potentielle obtenues en appliquant
les méthodes de Thornthwaite sont approxiaatives et représentent
une moyenne. D'autre part, elles s'appliquent à un couvert végétal
continu tel qu'un de bois de chênes ou une culture, dans le cas d'une
végétation ouverte elles n'ont pas grande signification. Enfin, en
ce qui concerne le chiffre de 100 dlll 8stL,lant les réserves en eau
du sol, il est très discutable et ne peut être adais que con.lIlle valeur
moyenne pour une région. La méthode de Thornthwaite, qui peut servir
à caractériser un climat, n'est donc d'aucun secours pour interpréter
localement et à un moment donné l'économie de l'eau. Seule l'étude
sur le terrain permet d'expliciter celle-ci.
26 Octobre 1959
- 14 -
Bibliographie
- A. VEfu~ET et J. MARG~R - La variabilité de la pluie dans le Languedoc
méditerranéen.
- J. SANSON - Recueil de données statistiQues relatives à la Climato-
logie de la France.
- R. ARLERY, H. GARNIER et R. LANGLOIS - Application des méthodes de
Thornthwaite à l'esQuisse d'une description agrono-
BiQue du climat de la France.
Nous avona de plus consulté :
- Le Service ClimatologiQue de l'O.N.li. (M. JiRLBRY).
- Monsieur du ROUQUET, propriétaire en Sologne.
Riou Charles
Variabilité de la pluie estivale en Sologne : application des
méthodes de Thornthwaite à l'étude du bilan de l'eau.
Paris : ORSTOM, 1959, 14 p. multigr.

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  • 1. Variabilité de la pluie estivale en Sologne Application des méthodes de Thornthwaite à ltétude du bilan de lteau par RIOU Charles (O.R.S.T.O.M. - Bioclimatologie)
  • 2. des pluies mensuelles d'été. des pluies estivales. - 1 - SOM MAI R E - Répartition de la pluie d'été. - Carte. - Variabilité de la ~luie estivale. - Polygone de fréquence - Polygone de fréquence - Effectifs cumulés. Nombre de jours de pluie par mois. - Hypothèse de 2 régimes pluviométriques. - Note sur la distribution semi-logarithmique • de la pluie. - Evapotranspiration. Application des méthodes de Thornthwaite. - Déficit. Bilan de l'eau. - Conclusion. - Bibliographie.
  • 3. - 2 - Répartition des pluies d'été Nous avons établi une carte des pluies d'été (Juin-Juillet- Aoüt) , en Sologne, en utilisant les documents réunis par J. SANSON (1). Cependant les stations utilisées se trouvent souvent dans les vallées; comme d'autre part, il semble que l'augmentation de la pluviométrie accompagne régulièrement l'augmentation d'altitude, cette carte pourrait ~tre modifiée, en tenant compte de l'altitude. La carte ainsi obtenue correspondrait mieux à la réalité. (Nous n'avons pas pu faire ce travail, faute de temps). Telle qu'elle se présente, la carte montre grossièrement une augmentation de la pluviométrie d'Ouest en Est correspondant à une augmentation générale de l'altitude. (1) Aimablement communiqués par Monsieur du RONQUET à qui nous adressons ici nos remerciements ..
  • 4. Rép.orCition de,s p-luitls d!été ~n Solosne .ÇhiPFr~~ de ta. ptrioô~ 1851_1900 -181 o Cou]lon~ 189 A t 1 ! o 'gen sur Scuidre 155 0 Cheverny 1470 Contnl~ .---.-. S ,ltb110 AllbiglWi 1_g_0 _ <It_r_I~ v_.lJ- Albcude5 [ :l <: 160 mm [= : :J160mm< <.~18n ": 1__ -r) 180 f'nn,
  • 5. Variabilité de la pluie estivale Nous disposons pour cette étude d'une serlO d'observations portant sur 53 ~ées (1906 - 1958), effectuées dans la station de La Motte- Beuvron (1). Pendant la période considérée, le climat régional de la Sologne fut d'une grande homogénéité. La Motte-Beuvron peut donc ~tre considérée cOurrùe une station représentative. Polygone de fréquence des pluies mensuelles d'été. Nous utilisons pour cette étude 53 x 3 = 159 observations. Le polygone des fréquences est indiqué ci-dessous. pluie mensuelle mm. Fréquence40 Î'. 38 36 34 32 1 30 1 28 26 1 24 1 22 20 1 18 1 16 14 1 12 1 to '.. 8 1 6 ~ 4 2 0 o 10 30 50 70 90 . 110 1 0 150 170 (1) Communiquées par le Service Climatologique de l'O.H.M. que nous remercions vivement.
  • 6. - 5 - Caractéristiques : Moyenne 0- sait ...I.... may. = 57 mm = 37 mm = 0,65 La distribution est dissymétrique. La variabilité est assez grande. Polygone de fréquence d.es ..J2luies_ estiva..kê. Fréquence 12 10 / 8 6 "- / 4 / "-.. , 2 ............. 0 50 80 110 140 170 200 230 260 290 320 350 pluie estivale mm. Moyenne = 170 mm cr = 65 mm soit -St:::.. = 0,38 moy.
  • 7. - - 0 - La répartition est encore légèrement dissymétrique mais le maximum est bien rnarqué. La Variabilité est relativement faible. Effectifs cumulés. Probabil~té ~our ~ue la pluviométrie soit % supérieure à une valeur donné..§. 100 75 50 25 o -~ '"' 35 65 95 125 155 185 215 245 275 305 335 365 pluviométrie estivale mm. On obtient aussi en ordonnee, la probabilité pour que soit dépassée la pluviométrie indiquée en abcisse. La courbe uontre dl autre part que la dominante se trouve dE,:l:lS la classe centrée sur 170. Dominante, médiane et moyenne se trouvent donc dans la même classe. On peut approximativement admettre que l'on a affaire à une distribution de Gauss. Un peu plus de la moitié des étés reçoit entre 95 et 185 mm. 1/3 environ des Gtés est tr2s plus pluvieux (185 à 365 mm). On peut conclure de cette étude que la pluvio,aetrie d'été peut ~tre considérée COlwne un facteur stable du climat, sa variabilité étant assez faible.
  • 8. - 7 - Nombre de jours de ~luie par mois. Pour La Motte-Beuvron, nous avons les répartitions suivantes : Nombre de jours de pluie 10 Juillet 10 11 Eté - 31 D'autre part à Romorantin, nous avons ~ Juillet Aolrt Eté pluies ~ 1 mm 3 2 2 7 de 1 à 5mm 4 5 5 14 de 5 à 10 mm 2 3 2 7 > 10 mm 2 2 2 6 Plus dos 2/3 de l'eau Dont fournis par 13 jours de pluie. Soit à peu près 4 jours par Dois. La pluie parait bien répartie entre les 3 mois d'été. Hypothèse de deux régimes pluviométriques Monsieur VEIDJbT, Professeur à l'Institut National Agronomique, note la possibilité de deux régimes pluviométriques, donnant deux courbes juxtaposées de distribution des pluies, ce qui expliquerait la dissymétrie de la courbe résultante. Cette hypothèse est extr~­ marnent intéressante, mais nécessiterait pour ~tre vérifiée un plus grand nombre d'observations.
  • 9. - 8 - Fréquence 12 10 / ' '-'. " 8 .;::. - "- "'" 6 ' "- /) ./ 4 '" , -/ .....-~ "-."":-... 2 /" "- / ' "'- .....- 0 50 80 110 140 170 200 230 260 290 320 350 Juxtaposition de 2 courbes symétriques de distribution des pluies estivales. Note sur la distribution semi-logarithmique de !a pluie Devant l'aspect dissymétrique du Polygone de fréquences de la pluie d'été, il nous a paru égaleuent intéressant d'essayer la distri- bution cemi-logarithmique, cap2ble d'étaler le polygone des fréquences sur sa partie gauche. D'autre part, on comprend intuitivement que les fortes pluies en été présentent une dispersion beaucoup plus grande que les faibles pluviométries. Le polygone des fréquences et la courbe des effectifs cumulés d'une telle distribution montrent que celle-ci est prosque parfai- tement sYDétrique. D'autre part, les caractéristiques sont les suivantes : Médiane 2,23 Dominante 2,25 Moyenne 2,24 Il semble clone que la distribution semi-logarithmique aboutit ici à une distribution nor~ale.
  • 10. - 9 - -Polygone de fréquences des pluie8:dtjt~, on coordonnés sewi-Iogarithmiques Fréquence 14 12 10 8 6 4 2 / 1,85 1~5 2,05 2,15 2,25 2,35 2,45 2,55 log (pluviométrie (estivale en mm) • Effectifs cumulés Effectifs cumulés. Coordonnés semi-Iogarithmiques. 50 40 30 "'" 20 10 • o 1 '""'-- , 1,80 1"g) 2,00 2,10 2,20 2;:JJ 2,40 2,50 2,60 log (pluviométrie (estivale en mm) •
  • 11. - 10 - Evapotranspiration. Application des méthodes de Thornthwaite. L'Evapotranspiration potentielle calculée par la,fonnule de Thornthwaite a les valeurs suivantes (1) Eté Orléans 334 Bourges 353 Tours 347 Romorantin 355 Elle varie donc assez peu dans la reglon considérée. Pour La Motte-Beuvron nous avons pris la moyenne des valeurs d'Orléans et de Romorantin, soit 345 ITill1. On peut admettre que la variabilité de l'évapotranspiration potentielle Ep est assez faible ou du moins négligeable vis à vis de celle de la pluie. Déficit. Bilan de l'eau. On constate donc qu'il existe un déficit pratiquement tous les étés. La valeur moyenne de ce déficit étant Ep H = 175 am Ce déficit a approximativeiilent la Dê,Je variabilité que la pluie, il représente donc un facteur assez stable du climat. Pour la serle d'observations considérée, le déficit n'a pratiquement jamais été nul, il peut atteindre 300 illli1. Nous avons essayé de préciser le bilan de l'eau, en utilisant la méthode de Thornthwaite. Ce bilan est représenté sur la page suivante. Les pluviométries mensuelles sont obtenuE:. _, en faisant la moyenne des pluies des différentes stations portées sur la carte présentée. L'évapotranspiration potentielle est calculée à partir de la Doyenne des Températures des stations Orléans, Blois, ROillorantin, Bourges, Avord, Nevers, Loches. Les réserves du sol sont estiinées à 100 lmJ., chiffre retenu par Thornthwaite. (1) Nous avons renoncé à la calculer par la formule de PENI1AN, faute de données précises.
  • 12. Bilan de l'eau en Sologne en estimant les réserves du sol à 100 mm H et Ep (Thornthwaite) H(ithode de Thornthwaite écoulo~.lont de l'eau r·---~.A~-----..~ __--~.A--_---~ r ...... ...... Mois o , '. , , j 1 1 t 1 f 1 1 1 1 1 1 1 l 1 M J J ~ >.J , '. Dé:èicit _------Â._--_ ,--__~A'-_ ___. r ""'f " A .. " ... '.. . ..... ~ .," restitution de l'eau en rôsorve M F J D -------1 N - .....---.--.---_ _.-1. .........__...__.._ - - ~ o r8constitution des rESserves du sol 70 30 50 o 10 20 40 80 60 90 110 120 100
  • 13. - 12 - En fait, ce bilan n'est guère utilisable. Le chiffre de 100 mm représente peut ~tre une valeur ~Joyenne, mais les réserves du sol sont très souvent en Sologne très nettement supérieures à ce chiffre. La méthode de calcul de Ep conduisant à des erreurs systématiques ' et les hypothèses faites n'étant pas valables localement, ce bilan se présente de façon très abstraite et pratiquement inutilisable. Si nous nous en tenons au déficit total: 175 mm en été + 44 fiLl = 219 mm nous pouvons calculer quelle profondeur de sol doivent explorer les racines pour combler ce déficit. En admettant une densité apparente de 1,5, nous trouvons : Sol sable limon argile Réserves en eau 5 % 10 % 20 % Profondeur devant être atteinte par les racines 2,90 m 1,50 m 0,75 ID Ces chiffres indiquent que beaucoup de plantes et surtout les arbres doivent résister efficacement.
  • 14. - 13 - Conclusion L'étude statistique montre que la pluviométrie estivale est un facteur relativGlJent stable du clLmt en Sologne. Elle augmente sensiblement d'Ouest en Est. nn ce qui concerne le bilan de l'eau, les valeurs de l'Bvapotranspiration potentielle obtenues en appliquant les méthodes de Thornthwaite sont approxiaatives et représentent une moyenne. D'autre part, elles s'appliquent à un couvert végétal continu tel qu'un de bois de chênes ou une culture, dans le cas d'une végétation ouverte elles n'ont pas grande signification. Enfin, en ce qui concerne le chiffre de 100 dlll 8stL,lant les réserves en eau du sol, il est très discutable et ne peut être adais que con.lIlle valeur moyenne pour une région. La méthode de Thornthwaite, qui peut servir à caractériser un climat, n'est donc d'aucun secours pour interpréter localement et à un moment donné l'économie de l'eau. Seule l'étude sur le terrain permet d'expliciter celle-ci. 26 Octobre 1959
  • 15. - 14 - Bibliographie - A. VEfu~ET et J. MARG~R - La variabilité de la pluie dans le Languedoc méditerranéen. - J. SANSON - Recueil de données statistiQues relatives à la Climato- logie de la France. - R. ARLERY, H. GARNIER et R. LANGLOIS - Application des méthodes de Thornthwaite à l'esQuisse d'une description agrono- BiQue du climat de la France. Nous avona de plus consulté : - Le Service ClimatologiQue de l'O.N.li. (M. JiRLBRY). - Monsieur du ROUQUET, propriétaire en Sologne.
  • 16. Riou Charles Variabilité de la pluie estivale en Sologne : application des méthodes de Thornthwaite à l'étude du bilan de l'eau. Paris : ORSTOM, 1959, 14 p. multigr.