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Œlî19t.ba,
ZLE PORTIQUE DES AMIS DE DIEU.
RECUEIL SCIENTIFIQUE ET RELIGIEUX
A L’ U s A G E
DES NÉOSOLYMES DES DEUX SEXES.
ENTREPBIS
PAI
L. G. HOFAKER.
_ /
DEUXIÈME PARTIE.
CONTENANT
LE SEIGNEUR AVEC nous, un L’INTERMÊDIMRE DE ANNA ET
GASPARD LINEWEG.
— —-—<ar®œ——yÿyÿy
PARIS,
TnEUTTEL ET WÜRTZ , LIER. , RUE DE LILLE Nm. 17.
SAINT- AMAND ,
A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM.
TUBINGUE ET LEIPSIC ,
A LA LIBRAIRIE GUTTENBEBG.
1840.
RAPPORTS
ENTRE
LA NOUVELLE JÉRUSALEM CÉLESTE
ET
LA NOUVELLE JÉRUSALEM TERRESTRE;
OU
LE SEIGNEUR AVEC NOUS,
.
un L’INTEEMEDIAIRE
7
DE ANNA ET GASPARD E_æEWEG.
TRADUIT DE L’ALLEMAND
PAR
L’AUTEUR DES RAPPORTS ENTRE LES DEUX MONDES.
. y“flw'1
——.09909&—
PARIS,
TEEUTTEL ET Wümz , LIBR., II'UE DE LILLE Nro. 17.
SAINT - AMAN D ,
A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM.
TUBINGUE ET LEIPSIC ,
A LA LIBRAIRIE GUT'I‘ENBERG.
1840.
A MESSIEURS DU CLERGÉ DE FRANCE.
Messmuns.
Depuis p lusieursannées je fais des efforts pour rendre le
Clergé de France attentif à l‘apparition de la Nouvelle Jérugalem
sur la terre. Un examen approfondi et consciencieux m’a intime—
ment convaincu de la vérité de ce grand et réjouissant évène
ment. Et je ne suis point seul: plus de cent mille autres personnes,
parmi lesquelles on peut compter des esprits distingués de toutes
les classes et de tous les pays, partagent mes convictions.
Malgré mon in<ufliunrn et mnn indignité personnelle, la
divine Providence m’a conduit à travailler, en particulier, dans
ma patrie à une si belle cause. Dès 1828, en revenant d’Angle—
terre, où j’étais allé étudier la Nouvelle Eglise déjà florissante,
je publiai, sous le titre du Vrai Messie, un ouvrage dans lequel
j‘exposai la théorie de la langue de la nature, ou des correspon—
dance: des objets de la 1création visible avec les wéñte’s et les
sentiments invisibleq dans l’homme, ce qui offre une véritable
clef d’or conduisant à tous les trésors encore cachés de la parole
prophétique. Dans ce livre je fis en même tems l’application des
principes exposés aux passages les plus remarquables de l'ancien
et du nouveau Testament, relatifs aux vrais caractères de Dieu—
Rédempteur, afin de montrer que ma théorie n’est point vaine,
mais qu’elle offre des résultats: et cet ouvrage fit quelque sensa—
tion, quoique ma position sociale ne me permit pas alors d’y
donner suite. Cette théorie, bien que faiblement tracée, d’une
langue par images, d’une langue «me plutôt qu’entendue, frappa
singulièrement quelques esprits penseurs. Un des hommes les plus
1
s_v]_
distingués de notre époque *), qui s’était beaucoup occupé des
anciens mythes, se trouva d’avance si persuadé d’une langue de
la nature perdue depuis les tems les plus réculés des annales
humaines, qu'en voyant paraître le Vrai Messie il s’écria: Voilà
ce que j'attendais depuis longtems. Il est vrai que mon travail
ensuite ne répondit pas entièrement à son attente: mais j'ose
assurer, que s’il n’a pas reconnu la vérité toute entière, c‘est à
la faiblesse seule de mes moyens qu’il doit l’attribuer; ou, peut—
être aussi, à quelques idées inexactesdont l’étude des mytholœ
gies anciennes l’avait préoccupé, et qui l’auront empêché d’appré—.
cier le système à sa juste valeur : car s’il avait pu être porté à
recourir aux sources où j’avais puisé moi-même , il serait sans
aucun doute demeuré pleinement convaincu.
Ce p remierouvrage je l'ai fait suivre de l'Essai d’uanic—
tionnaire r]p la Ïrmg:m de la Nature, dans lequel i'expliquai le
sens de plus de huit cents hiéroglyphes, ou emblèmes de la lan—
gue prophétique, pris dans la nature extérieure, afin de montrer
par des résultats plus positifs encore, jusqu‘à quel point la théo
rie d'une pareille langue était fondée en raison. Je ne donnai
naturellement pour. incontestables, que ceux des articles que
j'avais trouvé consignés dans les nouvelles données supérieures,
les autres significations assignées ne restant que_ plus ou moins
probables ou ingénieuses; mais , du moins, tout le travail, pris
dans son ensemble, prouve la vérité du principe, et signale une
mine inépuisable à exploiter à la science et à l'étude.
Quelques années plus tard un de mes amis d’Allemagne crut
devoir publier des Mémoires sur des particularités extatiques qui
s’étaient offertes dans ma propre vie, et dont le fait principal lui
semblait pouvoir se rattacher à l’apparition de la Nouvelle Église.
‘Je s avaistrès—bien à quoi je m’exposais par une pareille publication ,
') Mr. Ballanche.
—- VII —
dans l aquelle,à côté de données évidemment pures, j’entrais
dans des détails, plus ou moins hasardés, sur'des songes ordi—
mires, qui, selon moi, pouvaient devenir le sujet de spécula
tions philosophiques comme tous les autres phénomènes de la
nature: mais tel est le peu de cas que je fais, à tort sans doute,
de l'opinion des autres hommes à mon égard, que cette considé
ration ne put m’arrêter. Cet ouvrage me fit du tort, en effet,
dans l’esprit des personnes étrangères aux nouvelles études exta
tiques, et qui ne se donnèrent pas la peine de discerner lesfizits
sérieux que j'avance, des matières secondaires que je traite,
qu’il est permis à chacun d‘expliquer comme il l’entend , et sur
diverses particularités desquelles j’ai moi-même changé d’opinion
depuis. Plusieurs des disciples même de la Nouvelle Je’rusalem
m’ont blâmé dans cette occasion, prétendant que je compromet—
tais la dignité et la pureté de la Nouvelle Doctrine. biais sans
vouloir autrement défendre ici, absolument tout ce que contient.
ce livre (dans lequel je déclare moi-même que je n'ai pu bien
distinguer la nuance de ce qui me paraissait pur, de la partie
qui me semblait être une réaction infernale), ne pourrait-on pas
dire qu’il y aurait un avantage à publier même quelques-unes
des aberrations auxquelles les expériences extatiques peuvent
donner lieu? Les erreurs forment en quelque sorte les ombres
du tableau de la vérité: celle-ci ne sera parfaitement connue
que de celui qui aura aussi une idée claire de ce qui n’est point
elle. Il serait donc bon et utile, dans ce cas, que quelqu’un se
sacrifiât, pour montrer jusqu’où peuvent aller les illusions dans
une question aussi délicate. Encore ne faut-il pas trop étendre
le champ des illusions possibles dans cette partie, sans cela on
ne saurait plus à la fin où s’arrêter, et les communications les
plus belles en recevraient un échec. Si vous accordez, en effet,
que les esprits infernaux peuvent inspirer un volume entier de
réflexions et de raisonnements pas trop mal liés ensemble, et ex
_ —
primant d es sentimentsplus ou moins touchants ou pieux, d’au—
tres diront que la même illusion peut se glisser dans quinze vo
lumes*); et adieu alors toute espèce de communication céleste,
quelle qu’elle soit!
Il v asans dire que toutes les données particulières ne doi—
vent ni ne peuvent jamais être jugées que par l’ensemble de la
Doctrine de la Nouvelle Eglise, laquelle demeurera toujours le
seul cn’te’n‘um auquel tout devra être rapporté, et auquel je suis
prêt à me soumettre tout le premier.
Enfin j epuhliai encore un tout petit ouvrage intitulé:
Nouvelles Questions philosophiques, pour réhabiliter un peu,
s’il était besoin, mon caractère, aux yeux d’un certain public;
en faisant voir que toutes ces matières de songes et d’extases
peuvent être présentées d’une manière dont un esprit sérieux n’a
point à rougir. — Il y a, en effet, dans la Nouvelle Doctrine
deux points fort distincts, le côté philosophique et le côté mys—
tique. Le côté philosophique est tellement à la hauteur des lu
mières du siècle, que Jean-Jacques, pour lequel j’ai toujours
professe une haute admiration, dans la partie saine de sa phi—
losophie morale et religieuse n’eût eu qu’un pas à faire pour
devenir un disciple de la Nouvelle Jérusalem; il n’eût eu qu’à
reconnaître la Divinité personnelle et absolue du Cunrsr, et
accepter comme Créateur et Rédempteur, en d’autres termes
comme Père, Fils et Saint-Esprit, l’Etre étonnant qu’il avait
si fort élevé au—dessus de Socrate, et dont la mort lui paraissait
la mort d'un Dieu.
' Quant au côté mystique de la Nouvelle Doctrine, qui, re—
marquez-le bien, ne peut plus effrayer personne, dès que la
‘) Le docteur Han-dey ne pourrait plus donner alors, avec la même assu
rance, comme une des preuves de la vérité des communications de Swe
denhorg, que dans les quinze mille paragraphes de ses ouvrages ou
chercherait en vain une contradiction réelle. '
—xx——
morale, la foi chrétienne , et une parfaite tolérance sont en sû—
reté, c’est une étude à part, pour ceux qui ont le goût de ces
choses. Elle ouvre un champ immense à la recherche du sens
riche et profond de toutes les images parlantes de l’Ecriture
sainte; et cela, sans que l’on puisse jamais s’égarer sur les ap—
plications essentielles, le Dictionnaire et la Grammaire de la
langue spirituelle étant assez complets maintenant pour que l’er—
reur sur l’ensemble ne soit plus possible, quelles que soient les
nuances particulières de l’esprit de chaque individu. Cette étude
met sur la voie de l’origine de toutes les Mythologies, et suggère
sur les songes les plus ordinaires, qui sont toujours un com—
mencement d‘extase , des conjectures très-intéressantes pour le
philosophe qui sait que rien dans la nature n’est à dédaigner.
Voyant toutefois, de plus en plus, mon insuffisance et sur—
tout mon indignilé à travailler pour une cause à la fois si belle
et s iépineuse, je m’étais résigné à ne plus penser qu’à faire mon
propre salut, comme un membre caché, et de peu de consé—
quence, de la Nouvelle Jérusalem, lorsque parut tout-à—coùp en
Allemagne l’ouvrage dont on va lire la traduction.
Si d oncje m’adresse de nouveau au public, et surtout au
Clergé de France, c’est que j’ai été porté à croire que le SEI
GNEUB lui—même est venu au secours de ma faiblesse et de mon
impuissance, par des signes tellement frappants de sa présence
déjà active au sein de sa Nouvelle Église, qu’aucun esprit im—
partial ne puisse plus le méconnaître.
Je v ous adresse donc, Messieurs, ce livre, demandant pu
bliquement votre Jugement, que, j’espère, vous ne refuserez pas.
Il y a eu un tems où les prélats chargés de veiller au dépôt de
la foi, montraient une plus grande sollicitude à l’apparition d’une
nouveauté en fait de religion, et ne se laissaient pas prier des
années avant d’agir. Vous devez vous montrer aussi vigilants
_x_
qu’eux, s ouspeine de laisser croire que les questions de ce genre
sont» devenues moins intéressantes par le laps du tems.
Non—seulement les progrès extérieurs de la Nouvelle Jéru—
salem offrent un phénomène qui ne peut plus vous échapper,
celui d’une rapidité extraordinaire, puisqu’en 1828 , il n’y avait
encore qu’une Eglise de la Nouvelle Jérusalem à Londres, et
qu’aujourd’hui il y en a trois, et dans toute l’Angleterre plus de
soixante-dix sociétés particulières; un seul Ecclésiastique *) qui
s’était consacré à la prédication de la Nouvelle Doctrine , ayant
compté près de trente mille Disciples au moment de sa mort:
non—seulement cette Église nouvelle fait de même des conquêtes
extraordinaires en Amérique, en Allemagne, en Suède, et envahit
àen c emoment la France, où elle a déjà un organe respectable
j. d ansla presse périodique, mis en rapport avec toutes les Eglises
et les sociétés étrangères, par les PiÏm‘ts duquel le premier tem
ple est près de s’élever; mais une preuve matérielle **) d'un
rapport déjà réellement établi entre la société de la Jérusalem
spirituelle ou céleste, et lasociété de la Jérusaiem terrestre est
signalée dans une des grandes villes de France! Je le repète
donc, vous êtes forcés maintenant, Messieurs, de faire attention
à ces choses, et vous ne pouvez plus reculer : il faut parler, si
vous ne voulez pas que dorénavant votre silence soit pris pour
un consentement!
C’est à S trasbourgque ces rapports entre l’Eglise triom
phante et l’Église militante ont en lieu; dans cette ville, où l’on
avait si fort exploité, avant la grande révolution de 89, le phé—
nomène de l’imposition des mains de Mesmer, renouvellée des
anciens temples, et dont la société magnétique, dite des amis
') Mr. Clowes, Pasteur à Manchester.
“) L’expression est neuve, appliquée à un Esrmr, mais enfin elle est
juste, et.consacrée.
._'x] _
réunis, a laissé des Annales si étonnantes touchant des guéri—
sons et des rapports avec des agents invisibles *). Les Rapports
que nous publions sont du même genre : seulement nous avons
la consolation de pouvoir les annoncer comme provenant d’une
source plus pure. — Pendant plus d’un an, et tous les trois à
quatre jours, un Chrétien défunt, ou plutôt ayant subi son état
de transformation, est venu s’entretenir, avec ses amis et sa fa
mille, du royaume spirituel du SEIGNEUR, et cela avec l’agrément
et de la part du SEIGNEUR, [L qui soit rendu honneur, louange
et gloire à jamais! ’
Lisez, M essieurs,cette relation, avec toute l’impartialité
dont vous êtes capables, et décidez ensuite par oui ou non cette
question: « La Nouvelle Jérusalem promise par Saint—Jean de la
part de son Maître ressuscité et glorifié, est—elle ou n’est—elle
pas descendue des cieux de nos jqus ? ou bien descend-elle ou
ne descend-elle pas des cieux en ce moment même? »
L’Académie de‘Médecine a depuis longtems donné, de son
côté, ses décisions relativement à de si étonnants phénomènes“),
le public a le'droit d’attendre aussi les vôtres. La question était
plus encore dans vos attributions que dans la leur. ——' Nous
pouvons par conséquentv0as sommer, comme nous vous 50m.
') Voir les Annales de Strasbourg, 5. vol. , pendant les années 1786
à 1789. J’ai eu également entre les mains le manuscrit d’une cor
respondance entre le fameux Saint-Martin de Paris, le Conseiller
aulique Ekartslmusen de Munich, le Conseiller de Kirchbergcr de
Berne, et Lavater de Zurieh, sur ce qui s’est passé dans les loges
de Paris, de Lyon, de Bâle, d’Avignon, de Péterslrourg, par où il
est constaté, que, moyennant des consécratious égyptiennes, on
n’était pas seulement parvenu aux rapports avec des esPrits, mais
que des phénomènes physiques mêmes commençaient à avoir lieu, ce
qui efl'rayait jusqu’aux adeptes. '
' “ )Voir le Dr. Foissac, Rapports et Discussions de l’Académie de me.
decide sur le magnétisme animal. Paris 1855.
‘h_‘
I I l |
_xu_
mous, au nom du ciel et du salut des fidèles, d’examiner la doc
trine de la Nouvelle Jérusalem, avec les nouveaux symptômes
de révolutions spirituelles que nous vous signalons.
Si v ousreconnaissez la réalité de ce grand évènement, alors
proclamez-le, et le christianisme, et avec lui la face de la terre,
sera renouvellée.
Si v ous ne reconnaissez pas cette réalité, expliquez alors,
d’une manière satisfaisante, 'des phénomènes d’un genre si nou—
veau; montrez comment l'illusion naturelle, cules illusidns in
fernales, peuvent aller jusque-là, que, pendant plus d’un an, une
somnambule, ou extatique, puisse parler au nom d‘une autre
personne défunte, avec tous les caractères de son individu, en
prose, en vers, toujours d’une manière digue de celui auquel
elle sert d’organe; qu’elle puisse parler au nom du SEIGNEUR,
ou de sa part, d’une façon qui ne paraisse pas trop indigne
d’une si haute source, et enfin dire des choses souvent si édi—
fiantes, et si touchantes dans leur simplicité, qu‘il semble que
ce ne sont plus des discours de notre terre.
Pour c equi est du parfait honneur, de la science, de la
solidité du caractère, et de la bonne foi chrétienne de tous les
acteurs de ce drame nouvaau, je n'ai pas besoin d’en répondre:
ces acteurs sont connus; et d’ailleurs il est clair que ce n’est pas
ainsi qu’on invente.
Il e stvéritablement tems, Messieurs, de prendre enfin au
sérieux la question de cette Nouvelle Église, qui commence à
envelopper, comme d’un réseau, l‘ancien et le nouveau monde,
et qui a pris maintenant aussi racine au milieu de vous.
Serait-il d’ailleurs si étonnant, que , selon la promesse du
SEIGNEUR, la Nouvelle Jérusalem, attendue depuis si longtems,
fût enfin descendue du ciel, bien qu’avec des circonstances diffé
rentes de celles que l’imagination des faibles humains s’était plu
à se forger? Quand Saint-Paul annonçait paisiblement pendant
— XIll —
deux a nsl’Evangile à quelques Juifs de Home, on ne se doutait
guère non plus que dans peu sa secte envahirait l’univers: la
même destinée peut être réservée à la Nouvelle Jérusalem; et
il n‘y aurait absolument rien 'étonnant qu’elle fût l’Eglise véri
table des derniers temps. N’est-on pas assez généralement d’ac
cord, chez les Chrétiens de toutes les communions, et parmi les
savants même qui ne considèrent ces grands mouvements des na
tions que comme des phénomènes naturels de la vie sociale, à
penser que le christianisme est arrivé à ce qu’on a appelé son
époque critique, et qu’une nouvelle époque organique se présente?
Cette persuasion est générale, et il n’y a entre les deux partis que
cette différence, que les chrétiens de conviction croient que leur
Dieu, toujours fidèle, se mêlera immédiatement de cette grande ré—
volution, tandis que les simples philosophes pensent que ces change—
ments se feront par l’entraînement naturel des choses de ce monde.
Pour nous, nous le répétons, après un examen sérieux et
consciencieux de plusieurs années, nous avons entièrement re—
connu le doigt du SEIGNEUR. Oui, les derniers temps sont arrivés!
ou plutôt ils sont déjà derrière nous. Les temps ont été abrégés,
et la vraie lumière a déjà lui!
La p ériodede l’abomination et de la désolation, selon les
disciples de la Nouvelle Jérusalem, doit être placée dans cet
intervalle où l’esprit humain, parvenu aux limites de ce qu’il a
appelé sa philosophie, n’a plus rien trouvé ni à examiner ni à
nier; où toutes les passions lamentables du cœur humain ont été
déchaînées au point que le récit seul en fait encore frisonuer,
et que les générations à venir ne pourront le croire; où non—
seulement le christianisme a été aboli au sein de la nation la
plus civilisée de l’Europe, mais où, portant tous ses fruits de
mort , le déisme lui—même s’est suicidé, pour faire place au ma—
térialisme , à l’incrédulité et à l’indifférence absolue; où un
Robespierre! pour dire tout en un mot, s‘est trouvé contraint
u
—- XIV —
de p roclamer de nouveau , au milieu de chrétiens dégénérés, la
croyance et l’Être suprême et à l’immortalité de l’âme ! *) Oui,
voilà le moment suprême! LeÎmoment suprême est nécessairement
arrivé, quand il n’y a plus rien au-delà, ni pour les errements de
l’esprit humain, ni pour les égarements du cœur. Comment serait
il possible, aujourd’hui que toute la pensée humaine est fixée irrévo
cablement par l’imprimerie , que l’univers parcourût encore une
fois le même cercle d’idées qu’il a si laborieusement parcouru
depuis deux mille ans? Cela n’est pas dans la nature des choses,
évidemment. Tout a été dit et redit, toutes les suppositions ont été
faites, tous les systèmes ont été débattus, toutes les hérésies ont
été mises en avant .- et il ne reste plus absolument qu’à accor
der enfin à Dieu-Rédempteur tous ses droits, à reconnaître toute
la plénitude de la Divinité habitant en Lui corporellement, ou
à tout nier et rejeter pour jamais, et sans retour.
Voulez-vous un autre signe des derniers temps, et de la
nouvelle ère que nous avons déjà commencée. On avoue géné—
ralement en France un retour aux idées religieuses. Dans les
autres pays de même , parmi les populations protestantes, on a
signalé ce qu’on est convenu d’appeler le réveil religieux : mais
ce sentiment, ce besoin général, comment les nourrira—t- on?
Cette faim et cette soif spirituelle , comment les appaisera-t—on?
Qu’est-ce qui ranimcra assez le christianisme pour obtenir de si
grands résultats? Qui est—ce, en un mot, qui offrira au monde
cette nourriture devenue indispensable? — Sera-ce le catholi
cisme ravivé? Les faits ont déjà prouvé l’impossibilité de l’effica—
cité de cette ressource. En se déclarant infaillible, Home s’est
étranglée de ses propres mains: elle ne peut reconnaître la
') I lest dans tous les cas extrêmement remarquable, que Var-urne et
SwEnnnnono aient vécu à peu de chose près ensemble, et que Messuen
et GAL]. se soient rencontrés dans cette ville, où le matérialisme était
devenu l’unique article «la foi.
moindre e rreur,avouer le plus léger abus, sans cesser d’être!
N’a-t-on pas vu dans quel embarras se sont trouvés de nos
jours, tous ces esprits généreux que la nouvelle école spirituæ
liste, réaction naturelle contre le matérialisme grossier du der
nier siècle, avait jetés dans la lice? Quel enthousiasme d’abord,
quand on a vu de si intéressants athlètes renoncer a un bel
avenir dans le monde, pour consacrer des talents déjà éclatants
à leur aurore, à une cause, respectable sans doute, mais que
l’on s’était accoûtumé à regarder comme perdue! Toute l’Eu
rope, alors, rétentit d’éloges et d’admiration. - Cependant qu’est—
il arrivé? Dès qu’on a remarqué que ces nouvelles et admira
bles convictions étaient le moins du monde raisonnées et philo—
sophiques , on s’est cru forcé de les flétrir du soupçon d’hérésie,
on s’est cru forcé d’articuler ’épithète obligée d’hérésie, et aus—
sitôt tout ce beau feu s’est amorti. L’insuffisance du catholicisme
romain a donc été mis à nu en ce point aux yeux de tous. *)
Sera-ce le protestantisme qui sauvera la chrétienté du
XIXme siècle de son naufrage immense? — Pas davantage! Le
temps de se faire protestant est passé; en d'autres termes, le
protestantisme a fait son temps. Sous Charles X. , au moment où
') Qui ne déplorerait pour le Christianisme la perte de l’admirable ta—
lent de M. de Lamennais? Ce beau génie uni à un beau caractère,
s’était en quelque sorte cunnronmä à Rome! Eh bien, il n’a pas pu y
tenir, une séparation violente a eu lieu; et la réaction a porté ce
génie plus loin qu’il ne serait allé, s’il avait trouvé à se satisfaire.
Qui ne regretterait aussi un Bautain, un Bonncchose? Ils se sont
soumis, dit-on, au bon plaisir de la cour romaine que] qu’il puisse
être: à la bonne-heure, mais le froid de la mort a ainsi tout glacé! -
Une telle soumission a un côté respectable; mais peut- être qu’à
l’époque où nous sommes parvenus, une résistance généreuse eût été
plus utile. - Quant à l’abbé Lacordairc, c’est encore autre chose: il
veut raviver le christianisme, ou plutôt le catholicisme, en ressusci
tant un ordre religieux; j’ose affirmer que personne, hors lui, ne
croit à la réussite.
II*
l’on a vaitles plus fortes raisons politiques d’en venir à une pa
reille mesure comme réaction contre le Jésuitisme qui nous me
naçait de son intempestif et malencontreux retour, près de deux
cents membres d‘une des sociétés les plus respectables et les
plus instruites de la capitale *) avaient pris larésolution d’écla—
ter au même jour par une déclaration de principes protestants:
mais à l’heure venue, ils ont senti le peu d'importance que l'opi
nion publique attacherait à une pareille démarche , chacun pou—
vant aujourd’hui, dans l‘un comme dans l‘autre parti, être croyant
ou mécréant à sa façon sans que personne y prenne garde; ils
se sont tus, et ils ont bien fait. Ce n’est donc pas de-là non plus
qu'il faut attendre du secours.
Beaucoup de Protestants, il est vrai, sont parvenus, dans
leur société, à une foi d’autant plus éclairée et plus inébranla
ble, qu‘elle s‘est trouvée fondée sur leurs propres réflexions et
leurs propres raisonnements; mais d’autres aussi sont arrivés au
déisme et à l'incrédulité par la même voie, surtout parmi ceux
qui se croient, ou se donnent pour savants. Et il n’est rien
moins que sûr, que, sans un secours particulier d'enhaut, l'in
crédulité ne l‘emporterait pas encore une fois dans la balance,
à la longue. Voyez cet autre phénomène des derniers temps,
l’ouvrage du Dr Strauss, qui a enfin lié en un système suivi
tout ce qu’on avait dit, ou donné plus finement à entendre avant
lui , contre la foi chrétienne (car le D“ Strauss n'a que le mérite
de l’arrangement, et de l'audace plus libre de son siècle) : que
les passions brutales viennent maintenant se joindre à ce der
nier efl'ort de l'incrédulité, et vous pourrez douter raisonnable
ment du triomphe ultérieur de la vérité.
Sans d oncméconnaître ce que le catholicisme romain a
pu faire de bien par la foi imposée d‘autorité aux masses , ni ce
‘) L’Atbénée royal.
—- XVII —
que l eprotestantisme a pu rendre de vie à cette foi par le libre
examen, sans méconnaître ce que l'un et l’autre des deux sys—
tèmes ont pu avoir d’utile, d’opportun, de nécessaire même,
chacun à son époque; on peut raisonnablement désespérer au—
jourd‘hui de leur efficacité pour l’avenir : et, même humaine
ment parlant, il n‘y aurait que la foi de la Nouvelle Église, fon—
dée sur la Parole de Dieu divinement interprétée, offrant un
christianisme tout-à-fait universel, et pouvant être mise en une
parfaite harmonie avec tous les progrès de l'esprit humain au
Xlee siècle, qui pourrait sauver la grande oeuvre de Dieu—Ré—
dempteur, et présenter la chance d’infuser une vie nouvelle dans
la société morte par l’égoïsme, l’individualisme et l'absence ab—
solue de toute espèce de convictions sérieuses : état social dont
la perspective eût effrayé les peuples payens. —
Il ne me reste qu‘à faire quelques réflexions particulières
sur les communications mêmes qu’on va lire, et sur l’adoption
générale de la Nouvelle Jérusalem.
On a uraittort d'abord de prendre ces communications
pour de nouvelles révélations, ou même de regarder tout ce qui
y est dit comme vérités infaillibles. Les communications de
l’apôtre moderne lui—même, faites de la part du SEIGNEUR, ne sont
point proprement des révélations nouvelles. La Parole de Dieu
est close par le dernier verset de l’Apocalypse de Saint—Jean ,
comme elle avait été ouverte par les premiers mots de la Genèse.
L’homme, le chrétien devenu esprit immortel, qui s’est mani—
festé à Strasbourg, avoue avoir encore au-dessus de lui des
Instructeurs dans le monde spirituel dans lequel il a passé; il
avoue ignorer encore bien des choses: il est donc bien éloigné
de se donner pour infaillible; et il est le premier à dire avec
l‘apôtre: Examinez,- éprouvez tout, et retenez ce qui est bon.
Examinez même les choses que vous apprenez de moi par cette
voie Mmrdinaire, et ne croyez que ce qui vous paraîtra
— XVIII -—
vrai s ousles yeux du SEIGNEUR. Cet esprit supérieur n‘est au
fond , lui, qu’une preuve de l’immortalité, que l'on peut appeler
matérielle ou palpable; une preuve de la vérité du christia
nisme, et de la divinité personnelle de Jésus Dieu—Rédempteur,
sous les auspices duquel ses rapports avec la terre ont en lieu;
et enfin une preuve de la bonté et de l’amour infini du SEI—
GNEUB, qui renoue dans ces derniers temps les rapports entre le
ciel et la terre interrompus depuis si longtemps.
Autre r éflexion: dans tout le livre que nous présentons,
il ne se trouve pas un mot des sectes ni des divisions, ni encore
moins des haines religieuses, dont l’Église a si souvent été le
théâtre. Ceci, nous supposons, est de nature àfaire plaisir à
tout le monde, dans ce siècle des lumières; et c’est à nos yeux
une nouvelle preuve en sa faveur, puisque le SEIGNEUR, en
effet, ne doit point se mêler de nos malheureuses dissensions ni
de nos disputes absurdes. En un seul endroit l’homme-esprit
blâme les indulgences: mais les catholiques éclairés eux-mêmes
reconnaissent aujourd’hui tout ce que ce point avait d’abusif.*)
') Nous croyons devoir dire aussi un mot , ici, sur ce que pensent ou peu
vent penser de cette publication les Néosolymites. En général, ils n’ai
ment pas , comme on l’a déjà vu , ces sortes de petites révélations partiv
culièrcs : celle-ci néanmoins, j’espère, fera exception. Peut—être recon—
naîtront—ils plus tard , que c’est précisément par ces sortes de rapports
entre les deux mondes, que la Jérusalem céleste descendra sur notre
terre nus TOUTE sa PLÉNITUDE , sans que pour cela , il soit changé ,
quoi que ce soit au fond même de sa doctrine, que nous savons être com
plète quant aux principes , bien qu’une grande partie de la parole pro—
phétique reste encore à être expliquée dans ses détails.
Un d esdisciples de la Nouvelle Eglise qui a lu l’original allemand de
ma traduction, et qui avait connu l’esprit—communicateur de son vivant,
a été contrarié de certaines particularités de ses communications au
point de douter de la pureté de l’ensemble. Il est une preuve que les
Néosolymites ne sont point aussi crédules que l’on pourrait être porté
à le croire. Néanmoins les lecteurs jugeront comme moi qu’il a tort; car,
comme je l’ai dit, si l’on n’attache point, à ces sortes de communications
-—-—xrx—
Que s iquelqu‘un craignait que l'adoption de la Nouvelle
Eglise n’entraînerât trop de changements sur la terre, je lui
dirais d’abord que ce n’est pas là la question : s’il était reconnu
que le souverain Maître a parlé, il n’y aurait certes plus à délibé
rer. Mais de plus, la Nouvelle Jérusalem ne changera que peu
de chose parmi les chrétiens; elle ne fera, au fond, que faciliter
la naissance de la foi chez ceux qui s’appellent aujourd’hui sa
vants, philosophes, et penseurs, parce qu’elle conduit à la foi
par la science même et par la philosophie. Tous ceux, du reste,
qui dans tous les pays croient à la Divinité absolue de CHRIST,
adorent en Lui le Père, le Fils et le Saint-Esprit, un dans sa
personnalité divine, et triple seulement par rapport à l’homme,
et n’attendent de salut qu’en Lui et par Lui, sont par—là même
de la Nouvelle Eglise. La Nouvelle Jérusalem ne fera au fond
que nous rendre tous plus chrétiens, en nous faisant toucher
pour ainsi dire au doigt, l’impossibilité absolue d’entrer en rap
port avec le Dieu métaphysique et insaisissable, qui, comme
créateur, est à la fois partout et nulle part; qui n'est rien pour
partielles , l’importance qu’elles méritent, les hommes pourront être
portés à négliger aussi la PRINCIPALE ne mores, sous prétexte qu’elle
n’est qu’un peu plus étonnante que les autres , mais que rien ne garantit
sa pureté absolue. -- Ce critique disait, par exemple, que l’Esprit en
question avait très - bien connu pendant sa vie les ouvrages de la Nou
velle Église, contrairement à ce que déclarent les éditeurs. Mais ceux-ci,
autant que j’ai pu le comprendre, ne nient pas que M.” L. a connu la
Nouvelle Doctrine ;' ils disent qu’il ne s’était point déclaré femelle
ment Néosolymite pendant sa vie, se contentant d’être chrétien à sa
manière. -- Il s’ofl'ense aussi de ce que cet esprit ne parle jamais de sa
première femme , avec laquelle il avait fait un si heureux ménage pen
dant de longues années , et seulement de la seconde , qu’il avait épousée
sur la fin de sesjours: mais de bonne foi, qui peut décider laquelle des
deux était devant Dieu son épouse véritable , -celle qui devait pouvoir le
mieux harmoniser éternellement avec son être , comme il arrive parmi
les anges?
Cette r elation ne contient donc rien de choquant, rien qui soit pré
_xx_
nous, s ‘iln’est personnifié; qui, en un mot, envisagé hors de Cumsr,
n‘offre qu’un X introuvable, et un Être que l’on chercherait et
poursuivrait inutilement pendant toute éternité sans pouvoir
l'atteindre. Relativement à l'Ecriture sainte, la Nouvelle Jéru—
salem ne fera que nous donner la véritable; clé du langage em
blématique, afin que nous puissions dorénavant comprendre la
Bible dans son entier, et non plus simplement les passages les
plus saillants et les plus aisés à saisir, et qui jusqu‘aujourd’hui
avaient suffi, bien qu’ils ne dussent plus suffire dans les derniers
temps. Mais du reste elle ne changera rien aux détails de la foi,
qu’elle ne fait que simplifier. Enfin, quant au culte extérieur,
elle ne fera que le remettre également sur ses véritables bases ,
en ramenant toutes les cérémonies à leurs significations emblé
matiques et primitives.
Un d espremiers prélats de la France *), auquel je fis
part dans le temps de la découverte que je croyais avoir faite de
la Nouvelle Jérusalem promise , me dit : ..Ressuscitez-moi un
mort! et je vous écouteraî. ” Il y a assurément un côté respec—
table dans ce mot, en ce qu’il montre une foi vigoureuse, si
rare aujourd'hui : cependant, Messieurs, vous reconnaîtrez d’un
autre côté, avec moi, que c’est tenter Dieu que de demander
des miracles; qu‘il faut que ce moyen violent des miracles, qui
forcent l’entendement, pour le moment, sans convertir le cœur,
cesse avec les temps d’un christianisme plus éclairé. Les morts,
en effet, ressuscités par Jésus - Cnmsr pendant sa vie mortelle,
doivent servir pour tout le monde, et pour toutes les générations,
et l’on n’a pas le droit de Lui en demander d’autres. D'ailleurs ce
que demanderait l’un, tous pourraient le demander, et cela
cisément contraire à la Nouvelle Doctrine, bien qu’on n‘ait pas be
soin d‘ndopter ce qu’elle confient, comme si c’étaient des véritéa évan
géliques.
‘) Mr. de Quélen, Archevêque de Paris.
_m_.
n’aurait p lusde fin. Le SEIGNEUR n’opère donc plus aujourd‘hui
de ces sortes de miracles; mais ce sera avant tout l’évidence
des explications données sur l’ensemble du christianisme, qui
devra convaincre les esprits dans l’Église nouvelle qui se pré
sente; et cette merveille, d‘une nouvelle espèce, suffira. —- Que
si quelqu'un veut appeler du nom de miracle la communication
d’un chrétien mort, avec d’autres chrétiens encore vivants, par
l’intermédiaire d’une personne tierce qui lui serve d’organe, rien
n‘empêche : cette sorte de conversation inattendue , est assuré—
ment très—merveilleuse. Il est certain cependant que bientôt on
s'y accoûtumerait, comme on s’y était accoûtumé lors de la
première origine du genre humain, quand le monde matériel et
le monde spirituel étaient nécessairement en relations; et alors
on demanderait encore une fois d’autres signes pour croire,
comme faisaient les Juifs du temps du SEXGNEUB. Aussi n’est-ce
pas ce qu’il y a de merveilleux dans la présente Relation, qui
doit porter à croire à la Nouvelle Église; mais ce qu’elle ren—
ferme de simple, de clair, de conforme à la raison et au bon
sens, et de propre à faire recourir les lecteurs à cette autre
source plus importante encore, et sur laquelle repose plus
exclusivement l’Église de la Nouvelle Jérusalem, savoir aux
ouvrages si longtemps méconnus de l’apôtre des derniers temps.
Berne , 1. Juillet 1840.
0E G G E R,
Ancien premier Vicaire de la Cathédrale
de Paris.
RAPPORTS
ENTRE
LA NOUVELLE JÉRUSALEM CÉLESTE
ET
LA NOUVELLE JERUSALEM TERRESTRE,
ou
Ë
LE SEIGNEUR AVEC NOUS,
un L’mrumfimunn
DE ANNA ET GASPARD LINEWEG.
———-——ŒW—m
AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR.
Les D isciplesde la Nouvelle Jérusalem et les Savants
qui se sont occupés de l’extase provoquée, peuvent seuls se
flaire une idée de l’extrême dificulté de communiquer d’une
manière utile avec le monde des esprits par la connaissance de
la langue de la nature. C’est ce qui rend si épineuse la publi—
cation d’écrits sur ce sujet. On ne sait au juste jusqu’à quel
point on aide ou compromet la bonne cause. L’ensemble toute—
fbis des communications qu’on va lire, ne permet guère à un
homme raisonnable de douter de leur réalité, ni même de leur
pureté.
Il n ’estpas nécessaire pour cela de connaître les noms
des personnes éclairées. et respectables qui attestent la vérité
desfaits: elles ont cru devoir garder l’anonyme; bien qu’elles
soient assez au-dessus du qu’en dira-t-on pour se déclarer au—
vertement à tous ceux qui par un véritable amour pour la vé—
rité , voudraient remonter aux sources. On verra par la suite
qu’un avis positif a été donné aux témoins de garder l’anonyme
vis—à—vis du public, probablement pour des raisons d’une mo—
deste réserve.
—— XXVI -—
Il y a d espersonnes, et surtout Disciples de la Nouvelle
Jérusalem, qui blâment singulièrement ces sortes de publica—
tions. Je ne saurais être de leur avis. Si personne ne publie
rien de ces choses extraordinaires, comment saura-bon que les
deux Églises, la visible et l’invisible, ont été enfin mises en
contact? Comment parviendra—bon à distinguer les communi—
cations pures d’avec celles qui ne le sont pas? Car certes, on
ne les arrêtera plus; elles iront leur train. Nefaut-il pas que
les Néosolymites eux—mêmes sachent jusqu’où peuvent aller les
illusions ? Pour peu que l’on _y mette de la prudence et de la
circonspection, la vraie doctrine de la Nouvelle Église n’en
saurait recevoir d’atteinte; celle-ci est trop bien exposée dans
les ouvrages de l’apôtre moderne, pour qu’elle puisse jamais
être obscurcie: le SEIGNEUR y a trop bien pourvu; et lesphé—
nomènes noupeaux ne servent qu’à y rendre attentif de plus
en plus.
Ce s ontces considérations qui m’ont engagé àfaire con
naître aussi en France un ouvrage, en tout cas extrêmement
curieux, qui a déjà paru en Allemagne: ses lecteurs jugeront
de la plus ou moins grande opportunité de ma démarche.
«nm. s um’!» ':.Mb'dÿz‘€‘ 'e'5”;"1hW
ARGENTINE.
DE L’ANNEE 1855.
Gaspard Linetveg descendait d’une famille suisse,
et était natif de la ville de Saint-Gall; mais il passa toute
sa vie en France; et ses premières années comme ofliu
cier du corps du génie.
Ayant é téporté de bonne heure vers les choses
célestes par une mère pieuse, il fixa toüj0urs fidèlement
ses regards sur le Dieu créateur et sauveur, au milieu
des flots agités de sa vie aventureuse. Aussi le SEIGNEUR
de Son côté le conduisit—Il avec une bonté toute pater
nelle, et ne le laissa jamais souffrir lohg-tems sans lui
donner des‘marques assez frappantes de sa présence,
en particulier par la manière dont Il le fit échapper
plus d’une fois aux périls imminents que sa vie avait à
COlll‘ll‘.
Mais s urla soirée de ses jours, le SEIGNEUR lui ré—
servait un lot bien plus désirable encore, celui de tra
vailler pour le bien spirituel de ses semblables.
Lineweg e nse retirant dans la vie privée, fixa son
séjour à Argentine. " -  u;
Là c eluiqui depuis lmg-téms était l’ami de cœur
de tous ceux qui l’approchaien’t, par son fonds inépui—
sable de charité et d’amour, comme par son inébran—
lable courage dans les périls et sa gaîté inaltérable au
milieu des plus grands malheurs, devint aussi leur con
ducteur zélé vers Celui seul peut donner la vraie
joie et la paix, Vers le Père est. aux cieux. Le “don
1
__2__
de l aparole et de la prière qui lui avait été accordé
dans un très-haut degré de perfection, assemhla autour
de lui une société spirituelle d’un cercle très-étendu;
des amis et des frères même de l’Allemagne, venaient
se réunir chez lui.
Nous a urionsdu plaisir à retracer l’image de cet
homme de bien;:ccpendant comme la manière la plus
courte et la plus exacte de bien faire connaître une per—
sonne consiste à faire connaître ses amis, surtout ses
amis de cœur, nous rappellerons simplement que les
amis les plus intimes de Linewcg étaient Mr. _Lezai—
Mamesia, préfet du Bas-Rhin, dont le souvenir vit en
core dans le cœur de tous les Alsaciens, et Mr. 0ber
lin, ce pasteur si connu du Ban de la Roche. Une
élève de ce dernier, formée sous ses yeux au Ban de
la Roche, était l’excellente épouse de Lineweg. Nous
aurons occasion de revenir sur toutes ces personnes
par la suite.
.. ' Comme ses bons et'pieux amis , Lineweg était lui—
même un homme pieux de la bonne souche. Une haine
du mal franche et sans détour, la vigueur de la jeu
nesse, la sagesse et la prudence de l’âge, tout cela
était empreint dans sa personne. Et l’on se souvient
encore en#France combien sa charité ingénieuse a
trouvé de moyens pour faire passer la frontière à nom
bre de victimes destinées à tomber sous la hache révo
lutionnaire,len les mettant' en sûreté sur les terres
d’Allemagne, souvent sans les connaître, et au péril
de sa propre vie; et conservant au milieu de tout cela
un tel sang-froid, qu’ayant une fois déguisé un célèbre
général en commis voyageur, il causa et disputa si
long-tems avec lui, à ’ w = du pont de Echl, sur des
i ' _ ,
._5__
articles d emarchandises ne répondant pas aux échan—
tillons, que l’oflicier du poste lui—même, excédé de leur
sot bavardage , leur ordonna de pousser leur chemin et
de débarrasser le pont.
Pour l ’intelligencecomplète de tout ce qui va
suivre, il faut encore savoir, que, pendant bien des
années, la maison de Lineweg était le lieu de rassem
blement de tous ceux qui cherchaient Dieu, dans tous
les pays, et le lieu de refuge de tous les malheureux
de la ville, où la source des consolations et des secours
ne tarissait jamais. Par ce long exercice de tous les
devoirs de la charité, l’épouse de Lineweg avait acquis
une douceur de manières vraiment angélique.
Peut-être néanmoins, ce qui pourrait mieux encore
expliquer les événemens particuliers qui ont en lieu au
sein de cette famille, qui ont un côté si sérieux, et dont
nous avons à faire part à nos contemporains, ce qui
pourrait donner la clef des choses extraordinaires que
la Providence y a laissé éclore, ce serait l’harmonie
admirable qui régnait entre les deux époux, le véri
table amour conjugal qui s’était conservé intact jusque
dans les glaces de l’âge, et qui avait changé pour eux
leur automne au printems de la vie. Mais qui pourrait
décrire cette fidélité, cette tendresse, cette paix, cette
inaltérable bonne humeur, qui faisait le bonheur de
ce ménage? les sentimens de Philémon et Baucis pour
raient seuls en donner une légère idée, si ces sentimens
étaient représentés comme purifiés, comme fortifiés et
annoblis par l’amour bien plus divin du SAUVEUR et de
tous ses Racheté5.
C’était u necroyance généralement répandue à Ar—
gentine,que Lineweg était favorisé de terps ep terne
I à
_4_
d’apparitions personnelles du SEIGNEUII . Comme il s’est
tû à ce sujet pendant sa vie, nous n’avons pû véri—
fier‘le fait; mais à sa mort du moins nous eûmes des
preuves convaincantes de son amour extrême pour le
SEIGNEUR, et de l’amour parconséquent aussi que, dans
sa bonté infinie, le SEIGNEUR lui portait.
Un j our Lineweg fit avec nous une promenade
dans les champs, marchant comme à l’ordinaire d’un
pas ferme, et paraissant jouir d’une bonne santé; mais
tout-à-coup, en revenant à la porte de sa maison, il
nous déclara qu’il était dans l’impossibilité de monter
l’escalier. Nous l’aidâmes; il fit un effort; mais l’ha—
leine lui manquait, il étouffait. Arrivé dans la pre
mière pièce, il se jeta sur une chaise, et quand il put
parler, il nous dit avec calme: c’est une hydropisie
de poitrine. Cette indisposition soudaine devait le
conduire dans le monde spirituel; et ce moment solen
nel arriva au bout de quelques semaines. Il fallut de
grandes souffrances pour dissoudre la dépouille mor
telle de cet homme si plein de force; nous nous
abstiendrons d’en faire la relation. “W “NM
Nous remarquerons seulement que l’esprit du ma—
lade triompha toujours des souffrances du corPs‘t“ 'Li
neweg attendit la mort dans son fauteuil. Ayant't0u8
les membres couverts de plaies, et sentant déjà ’l’0n-’
nemi travailler au cœur, il conserva toujours’tm=vfl
sage gai, calme et résigné. Il ne put même s’empêcher
de nous chercher des yeux et de nous sourire en en—'
tendant les discours apprêtés d’un ecclésiastique qui
vint lui faire les visites que son ministère lui imposait,
et qui ne se doutait guère de la joie de son patient, et
de son ardept désir d’être réuni à son Sauveur: et à
_5_
l’heure où les siens se réunissaient autour de la grande
table placée devant lui, pour chanter les louanges de
Dieu et des cantiques d’actions de grâces, la voix du
mourant sé ranimait tellement, qu’elle dominait sou
vent pendant un quart-d’heure ou une demi-heure, sur
toutes les autres voix ;_ tant il était touché, et retrou
vait de force au souvenir de ses destinées immortelles.
Quand Lineweg se trouva tout près d’expirer, il
fit approcher de lui le jeune Gustavc d’Allemagne,
qu’il avait pris tout particulièrement en affection, et
lui donna sa bénédiction avec tant de chaleur et d’ef
fusion de cœur, que sa voix étoutt‘ait. Il lui mit au
doigt le bijou le plus précieux qu’il eût sur cette terre,
un anneau d’0berlin, garni de ses cheveux , et lui dé
clara qu’il reviendrait le visiter après sa mort, si le Smo
NEUR le permettait; puisqu’il avait plû à Sa divine pro
vidence d’établir entre eux un lien extrêmement étroit.
C’est p ar-là qu’il termina sa belle vie, le ’14 Fé
vrier 1855.
Maintenant, cher lecteur, les mémoires de ce même
Gustavc vous apprendront comment par la bonté in
finie du SEIGNEUR le coucher de ce bel astre, a été suivi
aussitôt d’un plus brillant lever.
S’il f autparler franchement, dit Gustavc en tête
de ses mémoires, je dois avouer qu’après la mort de
mon vénérable ami, je.ne pensais que bien rarement
à la promesse qu’il m’avait faite: je n’avais aucune idée
qu’il dût jamais m’arriver rien d’extraordinaire.
Je me rappelle seulement que dans un voyage que
je fis avec mon ami Chandani et ses enfans par une
partie de la Suisse, à une époque où des peines de toute
espèce venaient nous assaillir, je sommais en quelque
n__ê.n__«.______ L
__6..
sorte L inewegdans mon intérieur, de venir me soutenir
par son courage, vu qu’il avait souvent passé lui
même par de semblables tribulations. — Et, en efl'et,
plus d’une fois, surtout quand il y avait quelque mon
tée, et que je suivais la voiture seul et à pied, le cœur
malade, tourmenté de tristes réflexions, je sentis di
stinctement sa présence et ses touchantes consolations,
et j’élevai au ciel des yeux baignés des larmes de la
reconnaissance.
Le j ourde notre retour En Argentine , le 29 Juillet
1855, notre première course fut une visite dans la fa
mille de Lineweg. Dans le courant de la conversation
nous apprîmes qu’on n’y était point entièrement aban—
donné, et qu’on avait quelquefois des nouvelles du
cher défunt, Un ami de la maison‘), ayant les yeux
de son esprit ouverts pour le monde spirituel, etreçoit presque journellement pendant plusieurs heures
des conseils supérieurs pour la guérison de ses mala.
des, l’avait vu, au moment de sa mort, passer dans le
monde des esprits, couvert d’un long vêtement blanc,
serré sur la poitrine d’une ceinture bleue, et le visage
rayonnant de joie.
L’excellente veuve vint le lendemain nous remer
cier de notre visite: elle était accompagnée de Meue
Arma Lineweg, fille d’un frère du défunt. En les re
conduisant par le jardin, Chapdani qui marchait au
milieu d’elles, crut devoir leur demander, si elles
mc‘mex n’avaient point reçu quelque manifestation de
' 1‘”
*) Il est question ici de Jean Lin_k, ce médecin très-connu d‘Argen
fine et des environs, dont le portrait plus détaillé, sans doute
communiqué par un autre ami de Lineweg, a été inséré dans les
Feuilles de Prévorst. ; 'i '
_.7_
l’ami q uenous pleurions: elles se regardèrent d’un air
embarrassé, comme si à peine elles comprenaient cette
demande. Chandani, pressé intérieurement, insista;
mais il ne put rien apprendre de précis.
Ce ne fut que quelques jours après, que (sans doute
sur un avis communiqué) elles furent plus courageuses
à me faire l’aveu de leur secret, pendant une visite. Mme
Lineweg me prit en particulier, et m’avoua qu’elles
avaient en effet des nouvelles du cher bienheureux, et
cela par Arma, qui de tems en tems avait une sorte
de ravissement, pendant lequel, par son intermédiaire,
le maître de la maison se trouvait présent; que par cet
organe nonseulement son époux, mais encore d’autres
bienheureux, et quelquefois le Sarcunun lui-même se fai
saient entendre; tandis qu’Anna personnellement ne sa
vait rien de ce qui se passait, ni pendant ni après la
communication faite, à moins qu’on ne le lui racontait.
De cette manierc, continua-belle, déjà pendant que vous
partiez pour votre pénible voyage en Allemagne, mon
époux nous avait dit: Il faut que je vous laisse main
tenant pour un tems, afin d’accompagner mon ami, et
que je le ramène en sûreté. Plus tard, pendant votre
course en Suisse, il m’a dit: Gustave, pendant son
voyage, a senti ma présence. —— Votre grand père, dit
elle encore, vous a aussi alors accompagné; car il jouit
également d’un haut degré de béatitude.
Ces s imples données furent déjà pour nous un
baume salutaire, au milieu de nos peines et de nos lon
gues souffrances. D’où en effet, Chandani, dépouillé
comme il l’était, et blessé dans ses plus chères afl'ec
tiens, e ût-ilpu tirer quelque consolation, si ce n’est
du c iel? ‘
"8——
Cependant parla miséricorde du Surcsrun,nos cœurs
navrés, ainsi consolés, devaient puiser bien plus avant
encore dans cette nouvelle source de joie.
Le 7 a oût, à une heure dujour où je n’allais jamais
en visite chez Mme Linewcg, je me sentis intérieure
ment comme pgussé et entrâiné à m’y rendre; je cédai
à cette invitation et j’y allai.
A peine les salutations réciproques furent elles
faites, qu’Ar;na, jusque là fort éveillée, tomba dans
l’état mentionné de ravissement, état qui, après avoir
commencéparun légerbâillement, n’offrait d’autre carac- ‘
tère particulier que les paupières parfaitement fermées
et un treswif incarnat de la figure exprimant un degré
extraordinaire de paix, de bonheur et de bonté.
Mme Linewcg lui donna le bras, lui fit quitter le sa
lon, et la conduisit dans la petite chambre retirée du
défunt, d’où elle revint bientôt pour m’y conduire égale
ment. En y entrant je me sentis en quelque sorte placé
sur les confins de deux mondes, ayant d’un côté le sen.
timcnt de la joie de l’homme spirituel qui va voir et se
convaincre, de l’autre côté le doute de l’homme natu
rel qui se tient sur ses gardes et qui craint encore d’être
trompé. La circonstance extraordinaire me donna unîlé
gcr frissonl— Je m’assis vis à vis d’Anna qui se tournant
aussitôtvers moi, me parla ainsi: ou plutôt ce fut son oncle
défunt, mon immortel ami, qui me dit d’une voix claire
et solennelle, toutes les paroles qucje vais écrire, et que
ma mémoire me permettra j’espère de rendre fidèlement:
” Ton ami autrefois souffrant, et maintenant heureux
au delà de toute expression , est là. Oui , l’instant
désiré est arrivé; il m’est permis de te parler, de te
consoler et de te tranquilliser. Ne crains pas , crois
_9_
seulement. Ne crains pas au milieu de tes contrariétés
et de tes soulirances; il ne le sera pas dérangé un
cheveu sur la tête. Quelques peines que t’arrivent, ne
crains pas; attends et patiente; car c’est par ces souf
frances que le SEIGNEUR, qui t’aime, veut t’attircr de plus
en plus à Lui et en Lui. Les souffrances servent si
bien à la perfection, que je serais prêt à repasser
de nouveau par toutes les épreuves pénibles que j’ai
eu à endurer dans ma vie, plutôt que de dire qu’une
seule, même la plus petite, en ait été inutile. Toute
fois faut-il remarquer, que les peines ne sont pas aussi
utiles à tout le monde. Tu rencontres, en effet, souvent
dans le monde des personnes tourmentécs pendant toute
leur vie, de peines de toute espèce, et qui n’en devien
nent pas meilleures. Pourquoi cela? parce qu’elles ne
font jamais autre chose que se plaindre, sans recourir
à la prière, et sans se laisser attirer vers le SEIGNEUR. Il
ne s’agit pour toi que de t’attacher fermémcnt à ton
RÉDEMPTEUR par la foi, comme un enfant s’attache à
son père; alors tu pourras tout surmonter. Cependant
cette foi encore, tu ne peux te la donner toi-même; elle
est donnée par grâce à tous ceux qui la demandent
sérieusement. Tiens-toi donc uniquement attaché au
SEIGNEUR, la source d’eau vive, et Il t’éelairera et te fera
connaître de plus en plus sa sainte vérité. Pourquoi
chercherais-tu la vérité chez les hommes, et dans leurs
citernes crevassées? 0 mon ami! ne cherche point à
suivre les sentiers de ta volonté propre; ne tourmente
pas ton esprit par des subtilités métaphysiques; ne re
cherche point les plaisirs. Vis uniquement dans la sim
plicité de la foi au SAUVEUR, et demeure fidèle jusqu’à
la fin. (Outre les peines extérieures de la vie, j’avais en
_10_
core à c ombattreà cette époque, surtout sur une pro—
vidence particulière, des doutes qui me tourmeutaient
beaucoup, et dont je cherchais souvent à me distraire
par les distractions du monde.) Ton Rédempteur t’aime,
Il est toujours près de toi, et te soutient par la main
à chaque pas que tu fais, comme l’ange Raphaël con
duisit le jeune Tobie. (Ce tableau de Raphaël, qui se
trouvait dans une des chambres de Lineweg, m’avait beau
coup attiré.) Crois-tu que j’eusse pu supporter, moi,
toutes mes souffrances, surtout ma dernière et cruelle
maladie, si je n’avais pas eu cette foi ferme àmon
Rédempteur? Maintenant toutes les vérités auxquelles
je m’étais ainsi tenu attaché surla terre, je les vois, non
plus par la foi, mais de mes yeux. Rien n’est plus vrai ‘
que ce que le SEIGNEUR a dit: Partout où deux ou trois
sont assemblés en mon nom , je suis au milieu d’eux.
Quand tu étais chez moi, et que nous nous entretenions
de sujets de piété, le SEIGNEUR était toujours là. Comment
aussi mes paroles eussent-elles pu trouver un sol prêt
à fructifier, si le Dieu de toutes grâces n’avait point
été présent avec ses riches bénédictions? J’ai encore
beaucoup de choses à te dire, et je causerai souvent ici
avec toi, mais le proverbe connu, Trop est mal—sain,
demeure toujours vrai même encore ici; je m’arrêterai
donc pour le moment. Garde ce que je t’ai dit dans
un cœur bon et pur. Va, et sois sûr que ton BÉDEMP
TEUR t’accompagne; même quand tu te crois seul et
abandonné, Il est toujours à tes côtés.
,,Dans t esdeux voyages j’ai été ton compagnon.
,, Encore un mot, priez pour vos persécuteurs, toi
et ton frère dans l’affliction, afin qu’en cela aussi vous
ressembliez à votre SAUVEUR. Priez ensemble pour eux;
..u..
cette p rièreportera certainement son fruit. Quand vous
ne les verriez point ici bas ces fruits, vous les verrez
plus tard. (J’avais justement la le chapit. 5, Vs. 44 et
suivans de St. Mathieu, avant de partir de chez moi,
où il est question de l’amour des ennemis; mais je
n’étais point entré, comme je le devais, dans ces senti
mens évangéliques. En général même j’étais porté à
négliger davantage la prière, à mesure que j’avais à
repousser plus de tentations intérieures et extérieures.)
,, I lte semblera que tu pars seul; mais d’aimables
amis t’accompagneront. Loué soit Celui en qui seul se
trouve le salut, JÉsus-Cnmsr, le SEIGNEUR, Amen. “
Tels s ontles premiers discours de ce nouveau mes
sager du ciel, envoyé par le Roi des rois , après un si
long silence.
Je m ’éloignai, à peine maître de mon émotion, et
accablé de tous les sentimens qui m’agitaient.
Mais l ecroira-bon? il me vint encore des doutes
sur la question de savoir, si, réellement, mon bien
heureux ami m’avait parlé? si ce n’était point une illu—
sion? Il ne fallut rien moins que plusieurs entretiens
consécutifs, pour m’ôter tous mes doutes. Mais ces
entretiens eurent lieu peu de tems après, et je m’accoû
tumai enfin entièrement à ce nouveau mode de
communication.
Du 9 a oût1855.
Ce s oirj’ai été au cercle de la famille Lineweg avec
Alfred Astio, qui était sur le point de s’en retourner à
Bâle, à l’Institut des Missions. Anna eut un ravisse
ment, et par elle nous entendîmes ce qui suit:
- Un vainqueur par la grâce de Jésus est là, et dit:
_12_
«Amis d ans le SEIGNEUR, vous qui? l’aimez! Le
SEIGNEUR se manifeste à vous de bien des manières. Il
a mille voies ouvertes pour venir à vous, si vous vou
lez le reconnaître. Ne voyez donc que Lui dans tous
les accidens de votre vie, afin que vous Le trouviez.
Mes bien-aimés, la dernière heure est venue; veillez et
priez. Veillez, afin que votre SAUVEUR ne vous soit pas
enlevé, et que vous demeuriez fidèles jusqu’à la mort.
Conduisez-vous avec prudence et rachetez le tems, car
les tems sont mauvais. Je veux dire, soyez sept fois plus
vigilants que vous ne l’avez jamais été, afin de n’être
point ébranlés dans la foi et l’amour. Travaillez et
agissez dans le monde, non avec le monde. Beaucoup
de Faux docteurs et de faux prophètes sont là, et disent:
Voilà le CHRIST. Ne vous laissez pas séduire; et sur
tout ne croyez pas que le salut ne puisse point vous
échapper parceque vous vous trouvez au milieu de
chrétiens. Voyez cette ville si singulièrement favorisée
du SEIGNEUR (il entendait la ville de Bâle qui venait
précisément d’être teinte de sang fraternel, lors de sa
fameuse querelle avec les campagnes environnantes), à
laquelle Sa parole avait été si abondamment annoncée
par des serviteurs fidèles; elle a abandonné le SEIG
NEUR: elle dit maintenant: voyez, je suis riche, je suis
rassasiée; et elle ne sait pas qu’elle est pauvre etmisé
rable et nue. O priez, priez pour elle. La prière, voi
là la meilleure arme aujourd’hui contre les attaques
rasées du démon. Ce sont précisément ceux qui s’at
tachent au SEIGNEUR que le démon recherche aujourd’hui
avec ardeur, afin de les faire tomber. Mais, mes
bien -aimés, n’ayez d’autre souci que de vous tenir collés
au SEIGNEUR avec, une confiance Vraiment filiale; Il a
__15_.
le p ouvoir de sauver. Ne perdez point courage, en
vous sentant faibles; seulement ne vous arrêtez pas;
allez toujours en avant, et eonjurcz le SEIGNEUR de vous
donner la force nécessaire; Il ne vous la refusera pas.
Comment, Lui, qui est mort pour vous, qui vous a sa
crifié sa vie, comment ne vous donnerait-il pas cette
légère force dont vous avez besoin? Avez-vous des
peines, même de grandes peines, jettez un regard sur
le Golgotha, et elles deviendront légères. Vous reste-t-il
quelque sentiment de haine contre un frère, jettez un
regard sur le Golgotha, et ce sentiment s’éfl'accra. Oh,
venez, venez auprès du SEIGNEUR, auprès de cet ami qui
versa son sang pour vous!
«Et t oi,mon ami Alfred, tu te rends dans cette
ville du deuil, ah! prends avec toi le SEIGNEUR qui
t’aime; en vérité je te le dis, tu as besoin de Lui. Il ne
t’a pas seulement appelé; Il t’a aussi élu; pour que tu
devinsses un témoin fidèle de sa vérité. Tu auras en
core bien des combats à livrer; mais ne crains pas, tu
vaincras dans le SEIGNEUR. Aime seulement; apprends
il aimer, et tu auras tout appris. — p
uEt m aintenant,mes bien-aimés, adressons une
prière au SEIGNEUR;
- SEIGNEUR Jésus! jette un regard favorable sur
cette pauvre petite assemblée ici présente, îsouillée, et
chargée de ses péchés. Nous venons à toi, et te prions
humblement de vouloir bien nous aiderànous purifier.
Et comme nous-’mêmes nous nous ménageons trop, viens
et redresse nos cœurs gâtés; ne nous épargne pas, quand
ces cœurs devraient saigner; ne cesse de les travailler,
jusqu’à ce que tout mal en soit extirpé? SEIGNEUR Jésus,
nous ne te prions pas de nous délivrer de nos souffran
_14_
ces; c eserait nous priver de tes bénédictions: fais
seulement que ces soulfrances servent à nous rappro
cher de Toi. Viensdemeurer ennous, afin que nous
devenions ta gloire et la récompense de tes humilia
tions et tes souffrances sur le Golgotba. 0 SEIGNEUR
JÉsus! lave-nous par ton sang, nétoie-nous de toutes
nos souillures; corrigesnous de toutes nos faiblesses,
afin que nous devenions tes enfans. Envoie-nous ta lu
mière, afin qu’elle nous éclaire, afin que nous brillions
de ses rayons, et que nous devenions lumière nous
mêmes, capables de nous éclairer les uns les autres.
Fais que nous aimions les pécheurs, et que nous haïs
sions uniquement le péché. Aide-nous à te suivre; dé
tache-nous de nous-mêmes et du monde, afin que nous
ne vivions plus que pour Toi. Délivre-nous de nous
mêmes, et fais que nous ne p0rtions d’autres liens que
ceux de Cumsr. Donne-nous un cœur reconnaissant;
afin que nous te glorifions par une vie qui te soit agré
able. Aie pitié de nous, et nous grave profondément
dans le cœur cette vérité que tunous as enseignée: ’)
Qui ne peut entièrement se dégager,
Mais le souhaite de tout cœur:
Le SEIGNEUR change son plaisir en peine
Et ses joies en douleur; ‘
Le Smoumm lui enlève un bien terrestre après l’autre,
Il lui enlève tout:
Heureux qui le laisse agir
Et lui abandonne tout avec plaisir!
*) Je n’ai pas cru devoir traduire en vers, ce qui est en vers dans
l’original: je ne suis point assez poète pour cela. Il eût d'ail—
leurs fallu dénaturer plus ou moins le sens; et il suffit de savoir,
que la poésie de l‘original est excellente. N. d. '1‘.
_45__
c Oui, SEIGNEUR Jésus , fais que nous t’ayons tou
jours devant les yeux et dans nos cœurs. Nous ne prions
pas quetu nous retires du monde; mais seulement que
tu nous préserves du mal dans lequel le monde est en
veloppé. Rends-nous fidèles; donne-nous d’être à Toi,
et de demeurer à Toi, pour la gloire de ton saint nom!
Amen. '
Enfin il ajouta : « Vous pouvez encore prendre
maintenant quelques miettes de la table du Summum;
car je vous donne l’assurance que mon ami n’arrivera
pas’ trop tard. » (Alfred devait être à dix heures à la
diligence.) Nous tirâmes alors au sort, de la boîte aux
sentences, les versets des saintes écritures qui y étaient
renfermés pour cet usage; et chacun en eut un qui parut
adapté à son état. Le mien se trouva être le 20“” Verset
du Psaume 55: Notre âme s’attend au SEIGNEUR, Il est
notre aide et notre bouclier.
Du M Août 1855.
(Un Dimanche.)
Pour m ettrepar écrit la prière précédente, ma
mémoire n’avait été fidèle que jusqu’à ces mots: Et que
nous haïssions seulement le péché. Le reste, je ne pus
en aucune façon me le rappeler; et j’en étais surtout
peiné à cause des vers. Mme Lineweg aussi regrettait
de voir cette lacune, pendant la visite que je lui fis au
jourd’hui. A mon arrivée Arma était au piano; nous
nous mimes à chanter, et arrivâmes ainsi au cantique
favori de Lineweg. En le terminant nous entendîmes
30udain un léger bruit dans la chambre; nous nous
regardâmes étonnés, mais Arma dit: Ah! il n’est pas
loin; j’en suis sûre. - Je leur racontai alors un songe
in
—16—.
remarquable que j’avais en quelques semaines aupara
vant. Voici ce songe: «Je me vis dans une grande salle
d’étude avec plusieurs de mes amis de l’université. On
voyait au mur un tableau qui ressemblait au portrait
du père de ma tante Piscatori, que dans ma jeunesse
j’avais en presque toujours sous les yeux. J’examinai
donc attentivement ce tableau dans mon rêve; et je re
marquai avec surprise que d’abord les yeux, puis dilI‘é
rents traits, et enfin toute la figure remuait. Je le fis
remarquer aux personnes présentes, qui semblèrent n’y
pas faire grande attention; tandis que moi, je ne pus
m’empêcher de continuer à l’observer; d’autant plus que
le regard sérieux et triste de la figure paraissait s’atta
cher principalemeut à moi. Enfin j’eus la force de lui
dire: Es-tu un être vivant de l’autre monde? -— Oui,
répondit-il. — Et qui donc? Il me dit alors un nom que
je n’ai pas retenu, sans doute son nom spirituel, ou le
nom de son esprit. ——Comment te trouves-tu de l’autre
côté? lui dis-je. — Pas bien; le SEIGNEUR a jugé, etje
n’ai point été accepté. (Je crois du moins que c’étaient
[à ses expressions.) — Veux-tu que je prie le SEIGNEUR
Jésus pour toi? — Oui, oui; ah! fais-le! s’écria-t-il aus
sitôt, et avec instance. En même temps , il me sembla
qu’une figure d’homme, grande et mince, habillée et
ornée selon la mode de notre pays, sortit de derrière le
tableau, courut à une chaise et s’assit. Sa tête était comme
enveloppée d’un brouillard; et il me dit, que je ne devais
point le voir. J’engageai alors quelques-uns de mes ca
marades que je regardais comme pieux, de vouloir aussi
prier pour lui; je m’approchai et les lui nommai, avec
quelques autres, en lui demandant s’ils ne devaient point
aussi prier pour lui. Non, s’écria—t—il, avec impatience, je
-17—
ne p uissouffrir que tu me nommes , tantôt l’un, tantôt
l’autre de ces individus; il suffit que tu pries, toi, pour
moi. Alors je laissai tout;je me mis à genoux à côté
de lui à terre; et sentant réveiller en moi l’ardeur
d’une ancienne amitié, je me cachai le visage dans les
mains et le posai sur ses genoux. Après quoi je me
réveillai avec le sentiment pénible, que mon ancien
penchant pour une amitié humaine, qui m’avait causé
tant d’amertume, gagnait de nouveau mon cœur. Cette
conclusion du songe me chagrina. J’ajouterai ici, par
manière de commentaire, que dans l’ensemble de ce songe
je devais reconnaître mon ami Becher, mort depuis peu.
Déjà à l’école j’avais contractéà lui une amitié intime, qui,
de mon côté du moins, fut un attachement violent; car il
était labonté et l’amabilité personnifiée. Al’université
nous fûmes séparés, mais conservant toujours notre pre—
mier attachement. Il s’abandonna à tous les plaisirs du
jeune âge, sans toutefois manquer jamais à la vertu ni
à l’honneur, et il était aimé de tout le monde. Seule—
ment il paraissait s’occuper peu des choses immortelles.
Et dans cet état une fièvre chaude vint l’enlever. Je
pensais souvent à cet ami, et j’étais inquiet de son sort.
Ce songe, de plus, représentait assez fidèlement son
état; et pourtant je doutais que ce songe vint d’une
bonne source, à cause des circonstances qui le termi
naient, et je priais quelquefois le SEIGNEUR de m’éclairer
sur ce que j’avais à faire; car je craignais jusque-là
d’agir en conséquence. J’osai même demander au
SEIGNEUR de me faire savoir de manière ou d’autre si ce
songe était réellement de Lui D.
Pendant que je racontais, Anna entra dans son état
2
_18._
de r avissement: elle voulait d’abord se contraindre,
pour entendre le songe jusqu’à la fin; mais cela ne fut
pas possible, son esprit était absent. Nous la condui
sîmes dans le cabinet, et aussitôt Lineweg s’empressa
de parler:
«L’amour m’a pressé de venir à vous; vous avez
dû m’entendre arriver. Je viens principalement pour
donner à mon ami la fin de la prière, qu’il désire. Il
me dicta cette fin mot à mot ainsi qu’elle est rapportée
plus haut. Puis il continua. ” Je voulais aussi t’engager
à prier pour celui que le SEIGNEUR t’a montré en songe;
car tu le délivreras, comme un tison qu’on tire du feu,
et cela par la grâce et le secours du SEIGNEUR. Oh! que
bien-heureux est celui à qui il est donné de pouvoir
prier. .
«Écris maintenant ce que je vais te dicter:
,,Le Seigneur t’invite lui-même
De v ouloir aller à lui;
Lui-même veut être ton maître,
Lui qui t’a reçu en grâce;
Donne-lui ton cœur, confie-lui tes prières,
Il pense à toi, comme un père,
Il veut être ton berger.
Ton sentier souvent est rude et rapide,
Mais jamais tu n’es abandonné;
Il t ’envoiedes peines pour ton salut,
Il veut te saisir en entier.
0! c rois-moi, et ne crains pas;
Il t ienttoutes ses promesses,
Il e stton rempart.
Il estune lumière dans le sentier ténébreux
Pour tous ceux qui se confient à lui;
Il te remplit de la joie de sa face;
_49_
Tu verras de tes yeux son puissant secours.
Mais reconnais comme pure grâce
Ce que le Seigneur a fait pour toi,
Car en vérité ce n’est que miséricorde.
Donne-toi à lui en pr0priété,
Donne-lui ton cœur en entier et sans rescrve,
Demande l’esprit de Jesus,
Dans l esjoies comme dans les peines.
Alors tu apprendras
Combien il est précieux et doux
De porter son joug à sa suilc.
Reçois-le dans ton cœur tout entier,
Et laisse l’y régner en maître.
‘ Il veille sur tes sentiers;
Laisse-toi seulement conduire.
Si tu restes près de lui, il reste près de toi ;
Tu deviendras un joyeau de sa couronne
Et lui ton (éternelle) vie. Amen. “
.Il me dit de mettre éternelle entre parenthèses.
Ensuite il ajouta: «C’est une commission bien
douce que d’être envoyé pour le service de ceux qui
doivent hériter la vie éternelle. Prenez pour vous tous
ce que j’ai dit à l’un; ce sont des miettes de la table
du SEIGNEUR.”
En d ictantces mots: Il t’envoie des peines pour
ton salut, Arma s’arrêta quelque tems, ses traits expri
mant une grande satisfaction. Mme Linewcg lui dit:
N’est-ce pas, il est content? Oui, extrêmement, dit-elle;
car son vieux ami est là. Madame demanda si c’était
li... — Non, repondit-elle; c’est son compagnon de
voyage. -— Ah! votre grand père! me dit Madame avec
joie. — Oui, reprit la voix d’Anna; mais il n’est plus
vieux m aintenant; il a rajeuni jusqu’à l’âge du SEIGNEUR.
2a
-20...
Il e stextrêmement beau. Sais-tu qui il est? il est
chargé de tirer ta clochette")
Du 18 Août 1855 (au Dimanche).
En s ortant de table j’allai chez Mme Lineweg. Je
lui parlai de notre projet d’aller demeurer à la cam
’ pagne, et notamment à Tz'gle’sIneîm. Elle me nomma
plusieurs demeures qui pouvaient nous convenir; entre
autres aussi la maison d’un ouvrier. Tandis que nous
en eausions, Anna, qui croyait aussi la maison susdite
convenable, tomba tout à coup dans son état de simple
instrument, et la voix dit:
«Ton amiest là. Je viens pour te conseiller dans
tes projets. Je savais bien que tu viendrais; car c’est
moi qui t’ai poussé à venir; et si tu ne fusses pas venu,
j’aurais donné le conseil à ma chère femme. Je lui ai
fait savoir hier soir que tu viendrais aujourd’hui.» (En
allant se coucher, Anna, en état d’extase, le lui avait
dit, comme elle lui disait souvent certaines choses con
cernant le ménage; mais Mme Lineweg ne lui en avait
pas parlé dans son état de veille, pour lui ménager une
surprise.) Pour ce qui concerne maintenant ton projet
d’aller demeurer dans ce village, je te conseillerais, et
le. SEIGNEUR lui-même par moi, d’aller ni à l’entrée ni à
l’autre bout de cette Sodome; car la colère du SEIGNEUR
pèse sur ce lieu impie. En particulier je ne puis te
conseiller la maison de N. . . . Car les mauvais esprits
y auraient puissance de te donner une maladie, ainsi
') E xpression tirée de l’homme gris de Stilling, désigne,
je crois, les avertissements provenant de l’instruction par
l’Église. N. (I. T.
_21_
qu’à t onami. Pour l’appartement que j’y avais. une
fois choisi, moi et ma chère femme, il serait absolument
passable; passable sous le rapport spirituel (il appuya
lentement sur cette expression); mais cet appartement
est humide, et ne vaudrait rien pour vous. (Madame
m’expliqua cela, en me disant qu’il se trouvait un puits
sous la principale chambre.) Si tu as prié le SEIGNEUR,
et si tu continues à t’adresser à lui, il te montrera une
demeure; il te la montrera sans faute, et même d’une
manière frappante, de sorte que tu la reconnaisscs; il
fera plus, il s’y rendra avec toi. S’il a fait le plus,
pourquoi ne ferait-il pas le moins, et n’aurait-il pas
soin de vous loger? — Oh! mets tanIlfiance en lui
comme un enfant en son père; il ne te porte pas seule,
ment dans les mains, il te porte dans son cœur. |
«Quelques personnes pourraient trouver étrange
que les bien-heureux s’occupent encore de ces sortes
de choses; mais ces personnes là n’ont pas encore ré
fléchi pourquoi le SEIGNEUR a fait distribuer par ses
disciples du pain et du poisson ‘). C’est par les bien
") C ’estici une allusion au sens spirituel du passage de
l’Evangilc en question. De la part de Lineweg qui pen
dant sa vie étaitgdemeuré généralement étranger à la doc
trine de la Nouvelle-Jérusalem et surtout à la connaissance
d’un sens spirituel particulierè chaque met, cette manière
d’employer ce passage nous frappa et nous surprit. Mais
bientôt nous nous dîmes: Pourquoi donc nous étonner?
ceux qui meurent dans le SEIGNEUR sont tous dans la
Nouvelle Eglise, et entrent parconséquent dans le langage
intérieur de la parole. Les nombreux rapports que nous
trouvâmes ensuite entre ses communications successives et
la science des correspondances, nous confirma entièrement
dans cette opinion. 2 D’après le sens intérieur des saintes
7’92—
heureux que le SEIGNEUR veut faire conduire les siens.
Oh! combien Il désire donner la nourriture et la boisson,
à ceux qui lui appartiennent, par l’intermédiaire de ses
bien-heureux! Combien Il désire leur donner par eux
des avis et des consolations. Mais, mes très-chers, vous
ne pouvez tout recevoir en une fois. Et même il y a
toujours douze panniers de restes ’). Mais ce sont là des
morceaux précieux que le SEIGNEUR ne donne qu’aux siens,
et que tout estomac ne peut pas supporter. Aussi ne les
distribue-t-on pas comme le pain quotidien, et ne les
donne-bon que de loin enloin,pour ranimer la vie etlajoie.
,,0 mes bien-aimés! S’il vous était donné de jeter
en ce moment un regard dans le hadès, ou l’univers
des esprits dégradés, et de voir que] trouble y règne,
vous seriez consternés; vous vous attacheriez à JEsus
plus fortement que jamais, et vous ne le quitteriez plus.
Ils savent là-bas que bientôt le jugement sera porté
sur eux, que le jour du SEIGNEUR est proche; c’est
pourquoi ils tremblent, ils frissonnent, et sont dans un
désordre affreux.
( Parmi ces esprits, les plus persécuteurs sont les en
vieux; ils ne peuvent souffrir que vous suiviez un meilleur
chemin qu’eux, et que vous atteignicz un plus heureux
Écritures les Disciples du Seigneur sont ceux qui se
trouvent dans le vrai par le bien, comme c’est le cas de
tous les bien-heureux (voy. Apocalypse expliquée, No.
405). Le pain et le poisson signifient du bien et du vrai ,'
c’est-à-dire des conseils pour la vie active (Apoc. expl.
No. 557, 553; — 280, 540, 515.)
‘) Douze panm'ers signifient la plénitude des trésors de
l’instruction (ibid. No. 548). Comparez Clowes Gospel of
Matthew, relativement au passage en question, Ch. 14,15—20.
_25_
but; e tils mettent tout en œuvre pour vous en détour
ner. 0 tenez-vous donc inébranlables à côté de votre
SAUVEUR. Là où est Jésus, là est le ciel, et non ailleurs;
et si Jésus était en enfer, le ciel y serait; et si Jésus
quittait le ciel, l’enfer s’y trouverait! Demeurez donc
en JEsus, et vous serez au ciel partout où vous irez;
ce trône de l’ETERNEL sera en vous. Conjurez-le de
vous accorder un ardent amour; car alors il sera en
vous, et les choses les plus difficiles vous deviendront
faciles et douces. — Il est impossible que vous soyez
entièrement exempts de souffrances tant que vous ne
serez point parfaits: — et s’il y a encore en vous quelque
mauvais penchant, il disparaîtra bientôt en présence de
cet amour. La charité est la reine du ciel; car la foi passe
quand la vue arrive; l’espérance passe également: mais
la charité demeure éternellement.
«Mes bien-aimés, si votre fardeau commence à
vous peser sur votre route, ne perdez pas courage;
avancez toujours sur l’étroit sentier. Si le chemin devient
rapide, ne voyez-vous pas votre salut sur la montagne
de Sion? Voyez l’agneau qui s’y tient, et vous fait un
signe amical: Venez, venez à moi! Le son de la
trompette vous crie de même: Venez à moi, pauvr‘es
malheureux, qui êtes chargés! et je vous soulagerai ‘).
«Mes bien-aimés, recevez le SEIGNEUR dans votre
cœur, car alors , quand vous paraîtrez devant le PÈRE,
') L’agneau signifie le SEIGNEUR quant a son humanité (Apoc.
révélée, 256). Le son de la. trompette vous crie. Dans
le monde spirituel de grandes vérités sont souvent annon
cées par cette voie; c’est le signe sensible d’une publication
importante et générale.
_24..
il ne vous abandonnera pas, il ne pourra vous abandon
ner, puisqu’il verra Jésus en vous. Il vous dira: Venez,
venez, enfans bénis, venez aux noces de l’agneau! Ve
nez toutes ses épouses, âmes innocentes et purifiées;
héritez le royaume qui vous est préparé depuis le com
mencement du monde! Venez, partagez maintenant la
gloire de votre époux, avec lequel vous avez en pa
tience un peu de tems, triomphez maintenant éternelle
ment dans le ciel. Amen. —
«Dites à ma chère femme de ne pas se ehagriner de
ce qu’elle n’ait pas pu prendre part à toute cette béné—
diction. L’époux de son âme est disposé à lui en tenir
compte d’une autre façon; et Il le fera. » (Elle avait été
forcée de s’absenter presque durant tout le tems de
cette communication.)
(Après une pause.) «Vous pourriez vous étonner
que je fasse toujours réveiller cet intermédiaire, qui
me sert d’organe, par ma fidèle épouse. Celui qui a
mis Anna dans cet état, pourrait bien aussi l’en tirer
sans aucun secours humain. Mais il est donné à ma
femme de contribuer, pour sa part, à cette bénédiction.
Quelqu’un de vous peut maintenant la réveiller. ” (Cela
5e fit d’après la formule arrêtée.)
Du 21 Août 1853.
Tout c equi précède, je n’avais pu le mettre par
écrit que jusqu’à ces mots: Venez, épouses etc. Et
puis,à la fin, il me manquait les mots, de contribuer
aussi pour sa part. Je fis donc aujourd’hui une visite
à Mme Lineweg; mais j’y rencontrai une personne de
connaissance. Je m’entretenais avec cette personne d’ob
jets de physique, quand soudain Mme Lineweg se retira.
-—-—25—
Je m ’apperçusqu’il se passait quelque chose de par
ticulier, etj’eus (le la peine à continuer ma conversation.
Bientôt Madame revint avec Anna, et comme je voulais
prendre congé, elle me prit à part, et me dit que dans
l’intervalle son mari était venu, et qu’il avait dit qu’il
ne s'arrêterait qu’un instant; qu’il voudrait bien me
parler, mais qu’à cause de la personne présente, bonne
au fond, mais un peu bavarde, il remettrait la chose à
une autre fois. ,, Qu’on ne soit pas en peine des lacunes,
avait-il ajouté, tout cela se retrouvera“.
Du 25' Août 1855.
Chandani et moi nous vînmes ce soir chez Mme
Lineweg. Pendant la journée j’avais nourri le secret
espoir que Lineweg pourrait adresser quelques paroles
de consolation à cet ami souffrant, qui ce jour même
avait reçu de nouveau quelques tristes nouvelles tou
chant le sort de ses enfans; et cet espoir ne fut point
déçu. Anna entra bientôt en notre présence dans son
état extraordinaire, et Liueweg parla par elle avec une
ardeur et une énergie de zèle et de charité telles que
je ne les avais point encore rencontrées.
«Un r achetédu SEIGNEUR, votre ami et votre frère,
est là. Son visage brille d’un reflet de l’amour divin.
--o Pressé par cet amour je viens à vous, mes bien
aimés, non pour vous dire que le SEIGNEUR vous aime:
votre propre expérience doit vous le dire tous les
jours. Votre propre cœur vous le dit, pour peu que
vous y soyez attentifs; Il travaille incessamment à ces
cœurs, et veut les attirer à Lui de plus en plus. Je
dirai seulement que vous ayez foi en Lui, le Maître
qui a été crucifié, qui est ressuscité, qui est monté aux
-26—
cieux, e test assis à la droite de Dieu; que vous ayez foi
au RÉDEMPTEUR qui reviendra, et cela bientôt. La foi
tient la clef du trésor des grâces; et plus vous y puise
rez par elle, plus vous y trouverez '.
Il s etourna alors vers Chandani, et lui dit ce qu’on
trouvera rapporté sous la date du 25 Août, parce que
je n’ai pu le compléter que ce jour là. — Quand il
eut fini, Arma se tourna vers moi, et la voix me dit
avec la plus douce charité:
«Et t oi,mon cher, tu désirerais bien aussi avoir
quelque chose? je te dirai donc quelques paroles que tu
écriras sur les tablettes de ton cœur, bien que tu puisses
aussi te les marquer sur le papier si tu veux». Tandis
que je me préparais à écrire, il dit encore à Chandani:
,, C’est une bien grande joie pour moi, qu’il me soit
permis d’intercéder pour toi auprès du SEIGNEUR“.
J’étais a lorsprêt, et après m’avoir engagé à écrire
ligne par ligne, il me dicta les vers suivans:
Grave, ô JESUS, profondément ton nom
Et tout ton être dans mon cœur;
Plante—moi, comme ta semence,
Dans la bonne terre de ton champ.
Sois tout pour moi sur la terre et dans les cieux,
0 Père du SEIGNEUR Jnsus-Cnmsr.
Crée en moi, Esprit d’amour,
Simplicité, foi, charité, fidélité;
Enseigne-moi le secret
De ne point fuir la croix;
Perfectionne en moi ton œuvre:
Gloire, louange, gratitude à toi!
c C herchez, et vous trouverez; ces paroles pourront
aussi s’appliquer à la circonstance'. -— Je considerai
__27._
q
‘
mes v ersavec quelque timidité. Mule Linewegry jeta
un coup d’œil,“devina la petite surprise, et trahit le
secret. Je vis avec autant d’étonnement que d’attendrisse
ment que c’était un acrostiche, et que les premières
lettres représentaient mon nom. Mais ’qui peut peindre
la joie de l’ami bien -heureux, qui perça à travers la
figure d’Anna! C’était le principal plaisir du défunt
de ménager de ces innocentes surprises à ses amis. —
,,Maintenant, ajouta-t-il, épouse bénie du SEIGNEUR, tu
peux réveiller“.
Le f aitest que nous fûmes tous profondément tou
chés. Nous racontâmes à Arma tout ce qui s’était
passé. Ces vers lui firent aussi un singulier plaisir; et
nous nous séparâmes enivrés des bontés du SEIGNEUR.
Le s oirdu mêmejour, avant le coucher, Lineweg dicta
encore à sa femme les vers suivans également acrostiches
dans l’original, et contenant ses noms à lui, en disant
que ce qu’il était juste de donner à l’un , pouvait être
équitablement accordé à l’autre.
,, Centre de toute félicité,
Alpha et Oméga, bien suprême!
Tu vins toi-même montrer le chemin aux pêcheurs,
Tu donnas ton sang pour de pauvres pélérins:
Oh! rends-moi reconnaissante,
Purifie-moi et je serai pure.
Voie, v érité,salut, vie;
Le ciel et la terre te glorifient!
Que les désirs de mon cœur
Ne se fondent que sur toi, bien unique!
Apprends-moi, JEsus, ta volonté,
Fais que je la remplisse avec joie,
Maintenant et à jamais. Amen,
_28
l
Du 25 Âoût (un dimanche) d855.
Cet a près-dînerj’allai dans la famille de Lineweg,
avec un grand désir de voir remplir les nombreuses
lacunes qui m’étaient restées dans mes dernières réla
tions. Je trouvai Anna chantant au piano; mais elle
paraissait si gaie et si éveillée, que je déscsperai de la
voir devenir en ce jour un simple instrument passif.
Je m’assis donc près de la chanteuse, et mêlai ma voix
à ses pieux accords. Nous éprouvâmes bientôt une
grande jouissance et une grande consolation. Mme
Lineweg qui vint se faire entendre aussi, fut touchée
jusqu’aux larmes. Il entra encore un autre monsieur,
qui avait été dans le tems un membre de la paisible
société du défunt; et il chanta avec tous les autres.
Nous choisîmes enfin le cantique chéri de Lineweg;
et une heure s’écoula de la sorte aussi vite que fait
d’ordinaire minute. Le moment d’aller à l’église était
venu; et Anna aussi bien que moi, nous avions résolu
de nous y rendre; car c’était Racther, le meilleur ora
teur de la Ville, qui devait se faire entendre. Malgré
cela, au moment même, je sentis quelque répugnance.
Anna déclara aussi qu’elle n’y irait pas; et en même
tems elle parut accablée de sommeil. Elle n’eut plus
que l aforce de me dire: ,, Si j’étais allée au temple, je
’ m’y serais endormie“; et elle passa dans le cabinet de
son oncle dans l’état complet de ravissement. Lineweg
était là, et dit à sa femme: Fais entrer mon ami. J’entrai,
et il parla ainsi:
1 Je viens pour dédommager ma chère femme de
la peine qu’elle ressent de ne pas pouvoir se rendre
au temple. Car le SAUVEUR sait bien que ce déplacement
-29__
lui s eraitnuisible. Je te l’ai de même dit à l’oreille,
mon cher ami, de ne pas aller à l’église. Nous nous
comprenions si bien ensemble sur la terre, pourquoi
ne nous comprendrions-nous plus maintenant? Et puis,
mes bien-aimés, nous pourrons aussi avoir notre office
divin entre nous. Mais avant, pensons à remplir les
lacunes. -
Pendant q ueje m’arrangeai, il dit à sa femme:
Il faut avouer, mon cœur, que ton veuvage t’est rendu
passablement doux. Assurément, répondit-elle, je suis
plus avantagée que bien d’autres. J’étais néanmoins
mieux encore, quand je pouvais prendre conseil à tout
instant. — Mais de cette manière, ajouta Liueweg, tu
me possèdes de même; et le plaisir en est plus grand
quand il est un peu plus rare. Le SElGNEUR t’a déjà dit,
tu le sais, qu’il ne m’a retiré pour un tems qu’afin de
m’orner et de m’enriehir mieux pour l’époque où je
te serai rendu. Sois donc tranquille, et remercie le
SEIGNEUR de ce qu’il te soit permis de lui faire ce léger
sacrifice.J’étais a lorsprêt, et il me dit: in Tu as dans ta
relation ce passage: « et si Jésus était en enfer, le ciel
y serait » : mais il te manque la phrase parallèle: 1 et
si Jésus quittait le ciel, le ciel se changerait en enfer I.
Plus loin tu as ces mots : uVenez, vous, enfants bénis,
venez aux noces de l’agneau! ; écris à présent le reste:
«Venez etc. » (Voir et comparer plus haut.) Comme
l’espace que j’avais laissé sur ma feuille me parut un peu
trop petit, j’allais commencer vers le milieu de la page
vis-à-vis. «Non, dit-il; continues là où tu es resté, en
serrant un peu‘. A cette remarque de détail je regardai
Mme Lineweg avec quelque étonnement. «Le lieu ni
2..
_50._
l’écriture ‘n’y font rien sans doute, ajouta-t-il aussitôt:
mais enfin c’est là la place de ce passage I. Et en effet
il s’y rangea très-bien.
Il m’indiqua de même encore ces mots: 4 de con
tribuer pour sa part à cette bénédiction» (voyez plus
haut). Puis il continua du ton de la plus tendre amitié:
.Voilà donc ce qu’il y avait à ajouter pour tout com
pléter. Tu as bien fait, mon ami, d’y faire mention de
la bénédiction de ma femme. -—- Le SEIGNEUR t’a fait don
d’une bonne mémoire. De plus tu avais la confiance que
tes lacunes seraient remplies, et tu vois que ta confiance
a été couronnée '.
Comme il me restait toujours encore une certaine
timidité à lui adresser la parole directement, je dis à
Mme Lineweg: «Je voudrais bien savoir ce qu’il y a
d’imparfait dans les paroles adressées à Chandani; il
y a là aussi des choses omises. Relisez-les une fois, me
répliqua-t-elle. Et comme je hésitais encore: Allons,
ajouta Lineweg, lis-les! C’est au nom du SEIGNEUR D. Je
me mis donc à lire, m’arrêtant aux endroits où je sup
posais des lacunes; il les remplissait aussitôt. Quelque
fois il disait: 1 C’est cela, bien; ou: Le sens est rendu,
c’est l’idée principale 1'.
Le d iscoursqu’il avait tenu à Chandani, et que
je n’avais pas pu donner plus haut, était donc celui-ci:
l« Et toi, mon cher ami, que craindrais-tu? Qu’est
ce qui pourrait te donner de l’effroi? Les hommes, que
peuvent-ils te faire, quand le dieu des armées est avec
toi? Il est vrai, bien des tribulations t’ont atteint:
des peines, tu en as autant que tu en peux endurer;
mais réjouis -toi et triomphe , car ton SAUVEUR veut te
rendre son frère et s’unir à toi de plus en plus! Oui,
—5l.-— .
réjouis-toi et jette des cris d’allégresse, non de ce qu’il
t’a fallu, mais de ce qu’il t’a été permis d’offrir ton ;
Isaac. Publie avec des chants de louanges la gloire du
SEIGNEUR, et exalte son saint nom a toujours et àjamais!
,,Le SEIGNEUR t’a fait la grâce de te donner à Lui;
de déposer tes enfans dans son cœur de RÉDEMPTEUB:
sache donc que le SEIGNEUR les gardera; qu’ll les
environnera comme d’un mur de feu; et que tous tes
ardents désirs seront remplis. Aucune de tes prières,
aucun de tes soupirs ne seront perdus. Il les exauce selon
son infinie bonté, bien qu’il ne les accomplisse en ton
tems, mais en son tems. Ce que je fais, te dit-il, tu ne
peux le comprendre maintenant; mais tu le comprendras
plus tard.“ - (Ici il s’adressa à sa femme, et lui dit:
,, Tu te rappelles, mon cher cœur, combien de fois le
SAUVEUR m’a répété ces mêmes paroles pendant ma vie
. mortelle. 0 combien j’en sens maintenant la. vérité!“)
«Et quand tes enfans seraient entraînées pour un
tems vers les plaisirs du monde, quand ils recevraient
même quelquefois du poison au lieu de sucre; ne crains
pas , le SEIGNEUR sera toujours à leur côté, et les pro
tégera; il est plus puissant que tout. Il peut rechanger
le poison en sucre; et la prière, si tu continues à la
lui adresser avec ardeur et avec foi, formera véritable
ment comme un mur de feu autour d’eux. Confie-toi
uniquement à ton SEIGNEUR; il peut tout te donner; et
il veut l’enrichir de ses dons les plus parfaits si tu
l’aimes. Aime-le donc de tout ton cœur, non à cause
de ses dons, mais à cause de Lui-même, et uniquement
parce qu’il mérite un amour infini. Si la foi porte une
clef, la foi des enfans porte tout un paquet de clefs
pour arriver aux trésors célestes. Le SEIGNEUR a aimé
. “.32...
tous s esdisciples; et néanmoins il a plus accordé à
Pierre et à Jacques qu’aux autres; et Jean a reçu plus
qu’eux tous. Il a moins parlé à Jean qu’aux autres; et
toutefois c’est à lui qu’il a découvert ses mystères les
plus importants. —- Sais-tu quelle est ta tâche journa
lière? Notre tâche à tous, c’est de nous détacher de
plus en plus de tout, afin de deVenir un avec le SEIG
NEUR. Donne-toi au SEIGNEUR entièrement, et sans aucune
réserve; dis-lui souvent: Vois, SEIGNEUR, devant toi,
un pauvre petitver de terre; prends-moi tel que je
suis. Aie pitié de moi; je ne suis rien, et ne puis rien
par moi-même; mais par toi je serai tout. Tu es mon
rocher, ma forteresse et mon désir. C’est à toi que je
me confie; éclaire-moi continuellement, et prends soin
de moi et des miens, selon ta miséricorde. Ainsi, mon
ami, rends-toi toujours plus intime avec Moi; alors tu
obtiendras la force qui te manque, de prier aussi pour
tes ennemis. Oh, prie pour tes ennemis! je te le dis de
la part de ton Maître et du mien! fais-le, et tu rassem
bleras des charbons ardents sur leur tête. Un jour
viendra que tu t’écrieras: Vous pensiez me faire du mal
à moi et à mes enfans, et Dieu l’a changé en bien.
Mais apprends à leur bien pardonner. Il y en a tant
qui disent: Je veux bien pardonner une offense; mais
je ne saurais l’oublier. Ne leur ressemble pas; ils
agissent contre l’am0ur divin, lequel ne peut point agir
en eux. Le SAUVEUR voudrait faire de toi quelque chose
de meilleur que cela. Oublie donc ce qu’ils t’ont fait.
N’est-ce pas? tu l’avoues; tu es bien aise aussi que
ton Rédempteur te pardonne tes péchés; qu’il les oublie
et les jette derrière lui? — Eh bien, fais donc de même
à l’égard de tes semblables. Pense que ton SAUVEUR
-55
sait b ien ce qu’il en coûte de pardonner, et qu’il le
provoque à prier après Lui en disant: Pardonne-leur,
car ils ne savent ce qu’ils font. Sais-tu le nom de la
plus belle perle de la couronne de vie? elle s’appelle
amour des ennemis. -—- Toutefois, cher ami, ce ne
doit point être quelque motif particulier qui doive tc‘
porter à prier pour tes ennemis; ce ne doit être que
l’amour et la reconnaissance envers Celui qui t’assure,
en te choisissant pour disciple, que si tu prends le
SEIGNEUR pour Pasteur, il ne te laissera manquer de
rien. Rempli de cette consolante assurance, pars en
paix, je serai avec toi, dit le SEIGNEUR, je veillerai sur
toi; je serai ton protesteur, ton soutien! Pars en paix.”
Nous a vionsterminé notre travail relativement aux
lacunes restées dans le discours du 25 août. Alors Line
weg continua:
«Oui, j ele répète, c’est une grande vérité, que si
la foi a une clé, la foi de l’enfance en a un paquet tout
entier. Même parmi les chrétiens les plus distingués
il y a aujourd’hui tant de préjugés: Vous irez. jusque
lll, disent-ils, et pas plus loin. Ils prescrivent ainsi à
la grâce divine un point auquel elle doit s’arrêter. Ils
s’arrêtent aux instrumens, au lieu de s’élever jusqu’à
la cause et à l’agent. Oh, de combien de gloire ces
chrétiens se privent et se priveront!
«Mais il viendra un tems, un tems malheureux tel
qu’il n’y en a pas encore en, et tel qu’il n’y en aura plus,
où la pure doctrine de l’Evangile disparaîtra presqu’cn
entier, où la publication de la vérité deviendra telle
ment rare, que ces chrétiens si distingués s’enquerront
d’elle avec anxiété, et se contenteraient alors même de
"
0
-54
l‘avoir d e Panama de Balaam‘). Mais en ce moment
ils ne voient absolument que l’instrument; et demandent
s’il est convenable ou digne qu’on l’écoute, tandis qu’il
faudrait examiner directement ce qu’il annonce.
«Et t outefois,n’est-il pas vrai, mon ami, que
quand tu reçois un livre qui contient de bonnes choses,
tu ne t’arrêtes pas Iong-tems à la couverture? Tu ne
demandes pas avec quel instrument il a été coupé, avec
quel marteau on l’a battu? Tout cela ne t’inquiète
pas: tu ne fais que. lire ce qui y est écrit, et tu t’en ré
j0uism
Ici i ls’arrêta un instant, comme s’il voulait une
réponse. Je ne dis rien; et il ajouta de nouveau avec
douceur: N’en est-il pas ainsi? A quoi je répondis
«oui, assurément», ' avec timidité.
«Il n ’ya pas long-tems, mon cher ami, continua-t
il, que je demandai au SEIGNEUR pourquoi Il n’avait pas
permis plutôt que tu puisses être témoin de sem
blables rapports avec'le monde des esprits; quoique
tu fusses en état de les recevoir. Il me répondit: c’est
parceque je savais que tu lui serais bientôt enlevé de
la terre, etj’attendis jusqu’à ce moment.* Mme Lineweg
me dit à cette occasion, que plusieurs fois, dans ses
ravissemens (car il en avait pendant sa vie), son mari
avait demandé au SEIGNEUR s’il ne lui serait pas permis
de m’entraîner avec lui; et qu’il lui avait toujours été
répondu: Encore un peu de tems. Lineweg reprit:
‘) Selon la doctrine des correspondances le cheval, l’âne, le
chameau etc. comme moyen de voyager et d’explorer le
monde, i ndiquentle scientifique naturel.
N. du Trad.
_55_
c A ujourd’hui, à l’heure que vous appelez midi,
Oberlin et moi nous sommes allés sous le berceau
appelé le Berceau de Jésus, et nous avons chanté un
cantique de louange. Après cela nous nous sommes
rendus dans la vallée de Nazareth pour y faire une
instruction. J’y ai instruit, entre autres, ton ami, qui
fait beaucoup de progrès. Oh! il est si désireux d’ap
prendre! Le SEIGNEUR a exaucé ta prière pour lui; et
’ c etteprière a réveillé dans ton ami le désir d’apprendre.
Il s’est beaucoup humilié. Et il porte maintenant le nom
de Timidus. »
Ici j ’eusl’assurance de demander vivement: «Est
ce Becker? 1' Car bien que j’en fusse assez sûr , je n’en
avais pas néanmoins une assurance formelle. —— Oui,
me dit-il, c’est lui. L’Intercession réveille une certaine
contrainte et cette contrainte se change bientôt en un
désir d’appartenir entièrement au SEIGNEUR.
u Lorsque tantôt, reprit-il, vous chantiez les
louanges du SEIGNEUR, il y avait une légion entière de
bienheureux autour de vous. Cet exercice est comme
un aimant qui les attire. Quand vous louez le SEIGNEUR,
vous attirez à vous vos frères d’enhaut, et eux vous
’altirent de leur côté vers les régions supérieures.
« Oh! combien votre BEDEMPTEUR est fidèle! Il l’est
au-delà de toute expression : sa bonté surpasse infini
ment celle d’un père. Vous le savez bien; vous l’avez
éprouvé. —A mon égard sa fidélité a été inexprimahle.
Il m’a conduit par de rudes épreuves, parce qu’Il savait
que sans cela je me serais sans cesse éloigné de Lui.
Mais en ce moment j’aimerais mieux endurer encore
une fois toutes mes épreuves que de renoncer à la
moindre des félicités qui me sont arrivées par cette
51
_56_
’source d esgrâces. —Ah, ajouta-t-il avec une profonde
émotion, adressez-vous donc toujours à Lui! Dites—Lui
tout ce qui vous presse; parlez avec Lui comme un
ami avec son ami. N’est-il pas vrai que quandvous
vous entretenez avec un ami intime, vous ne cherchez
pas longtems vos paroles, vous n’étudicz point les ex
pressions dont vous dcvcz user pour vous faire com—
prendre? N’est-il pas vrai que vous lui dites absolu
ment tout ce que vous avez sur le cœur? —— Eh bien,
usez donc de -même avec cet ami, le meilleur de tous.
Dites-lui tout avec une simplicité filiale; et il vous
exaucera avec une bonté, un amour infini! Un enfant,
qui a conservé la véritable simplicité de l’enfance, confie
à sa mère tous ses besoins: eh bien, sachez que le SEI—
GNEUR est toujours encore la poule-mère qui appelle ses
poussins. Oh! pressez-vous donc de plus en plus sous
ses ailes et dans son sein: et vous éprouverez qu’il est
bon d’être là; et vous direz nous allons y établir nos ta
bernacles.
« Je l’ai déjà souvent dit aux miens, et je te le dis
de-même, mon cher-ami, ne crois pas que quand tu
demandes quelque chose au SAUVEUR, même la plus
petite chose, il ne t’exauce pas aussitôt. Le SAUVEUR
exauce chacune de tes prières. Ou bien il remplit aus
sitôt ton désir; ou bien, au lieu de ce que tu demandes,
il te donne quelque bien beaucoup plus précieux et
plus durable. Et de cette dernière façon , même le
Non dans la bouche du SEIGNEUR , devient un Ûui d’un
grand prix.
. Aujourd’hui, vers l’heure que vous appelez le
soir, je pars avec une grande légion de bienheureux
pour aller recevoir une épouse du SEIGNEUR. — Hélas, il
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  • 1. Œlî19t.ba, ZLE PORTIQUE DES AMIS DE DIEU. RECUEIL SCIENTIFIQUE ET RELIGIEUX A L’ U s A G E DES NÉOSOLYMES DES DEUX SEXES. ENTREPBIS PAI L. G. HOFAKER. _ / DEUXIÈME PARTIE. CONTENANT LE SEIGNEUR AVEC nous, un L’INTERMÊDIMRE DE ANNA ET GASPARD LINEWEG. — —-—<ar®œ——yÿyÿy PARIS, TnEUTTEL ET WÜRTZ , LIER. , RUE DE LILLE Nm. 17. SAINT- AMAND , A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM. TUBINGUE ET LEIPSIC , A LA LIBRAIRIE GUTTENBEBG. 1840.
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  • 3. RAPPORTS ENTRE LA NOUVELLE JÉRUSALEM CÉLESTE ET LA NOUVELLE JÉRUSALEM TERRESTRE; OU LE SEIGNEUR AVEC NOUS, . un L’INTEEMEDIAIRE 7 DE ANNA ET GASPARD E_æEWEG. TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR L’AUTEUR DES RAPPORTS ENTRE LES DEUX MONDES. . y“flw'1 ——.09909&— PARIS, TEEUTTEL ET Wümz , LIBR., II'UE DE LILLE Nro. 17. SAINT - AMAN D , A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM. TUBINGUE ET LEIPSIC , A LA LIBRAIRIE GUT'I‘ENBERG. 1840.
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  • 6. A MESSIEURS DU CLERGÉ DE FRANCE. Messmuns. Depuis p lusieursannées je fais des efforts pour rendre le Clergé de France attentif à l‘apparition de la Nouvelle Jérugalem sur la terre. Un examen approfondi et consciencieux m’a intime— ment convaincu de la vérité de ce grand et réjouissant évène ment. Et je ne suis point seul: plus de cent mille autres personnes, parmi lesquelles on peut compter des esprits distingués de toutes les classes et de tous les pays, partagent mes convictions. Malgré mon in<ufliunrn et mnn indignité personnelle, la divine Providence m’a conduit à travailler, en particulier, dans ma patrie à une si belle cause. Dès 1828, en revenant d’Angle— terre, où j’étais allé étudier la Nouvelle Eglise déjà florissante, je publiai, sous le titre du Vrai Messie, un ouvrage dans lequel j‘exposai la théorie de la langue de la nature, ou des correspon— dance: des objets de la 1création visible avec les wéñte’s et les sentiments invisibleq dans l’homme, ce qui offre une véritable clef d’or conduisant à tous les trésors encore cachés de la parole prophétique. Dans ce livre je fis en même tems l’application des principes exposés aux passages les plus remarquables de l'ancien et du nouveau Testament, relatifs aux vrais caractères de Dieu— Rédempteur, afin de montrer que ma théorie n’est point vaine, mais qu’elle offre des résultats: et cet ouvrage fit quelque sensa— tion, quoique ma position sociale ne me permit pas alors d’y donner suite. Cette théorie, bien que faiblement tracée, d’une langue par images, d’une langue «me plutôt qu’entendue, frappa singulièrement quelques esprits penseurs. Un des hommes les plus 1
  • 7. s_v]_ distingués de notre époque *), qui s’était beaucoup occupé des anciens mythes, se trouva d’avance si persuadé d’une langue de la nature perdue depuis les tems les plus réculés des annales humaines, qu'en voyant paraître le Vrai Messie il s’écria: Voilà ce que j'attendais depuis longtems. Il est vrai que mon travail ensuite ne répondit pas entièrement à son attente: mais j'ose assurer, que s’il n’a pas reconnu la vérité toute entière, c‘est à la faiblesse seule de mes moyens qu’il doit l’attribuer; ou, peut— être aussi, à quelques idées inexactesdont l’étude des mytholœ gies anciennes l’avait préoccupé, et qui l’auront empêché d’appré—. cier le système à sa juste valeur : car s’il avait pu être porté à recourir aux sources où j’avais puisé moi-même , il serait sans aucun doute demeuré pleinement convaincu. Ce p remierouvrage je l'ai fait suivre de l'Essai d’uanic— tionnaire r]p la Ïrmg:m de la Nature, dans lequel i'expliquai le sens de plus de huit cents hiéroglyphes, ou emblèmes de la lan— gue prophétique, pris dans la nature extérieure, afin de montrer par des résultats plus positifs encore, jusqu‘à quel point la théo rie d'une pareille langue était fondée en raison. Je ne donnai naturellement pour. incontestables, que ceux des articles que j'avais trouvé consignés dans les nouvelles données supérieures, les autres significations assignées ne restant que_ plus ou moins probables ou ingénieuses; mais , du moins, tout le travail, pris dans son ensemble, prouve la vérité du principe, et signale une mine inépuisable à exploiter à la science et à l'étude. Quelques années plus tard un de mes amis d’Allemagne crut devoir publier des Mémoires sur des particularités extatiques qui s’étaient offertes dans ma propre vie, et dont le fait principal lui semblait pouvoir se rattacher à l’apparition de la Nouvelle Église. ‘Je s avaistrès—bien à quoi je m’exposais par une pareille publication , ') Mr. Ballanche.
  • 8. —- VII — dans l aquelle,à côté de données évidemment pures, j’entrais dans des détails, plus ou moins hasardés, sur'des songes ordi— mires, qui, selon moi, pouvaient devenir le sujet de spécula tions philosophiques comme tous les autres phénomènes de la nature: mais tel est le peu de cas que je fais, à tort sans doute, de l'opinion des autres hommes à mon égard, que cette considé ration ne put m’arrêter. Cet ouvrage me fit du tort, en effet, dans l’esprit des personnes étrangères aux nouvelles études exta tiques, et qui ne se donnèrent pas la peine de discerner lesfizits sérieux que j'avance, des matières secondaires que je traite, qu’il est permis à chacun d‘expliquer comme il l’entend , et sur diverses particularités desquelles j’ai moi-même changé d’opinion depuis. Plusieurs des disciples même de la Nouvelle Je’rusalem m’ont blâmé dans cette occasion, prétendant que je compromet— tais la dignité et la pureté de la Nouvelle Doctrine. biais sans vouloir autrement défendre ici, absolument tout ce que contient. ce livre (dans lequel je déclare moi-même que je n'ai pu bien distinguer la nuance de ce qui me paraissait pur, de la partie qui me semblait être une réaction infernale), ne pourrait-on pas dire qu’il y aurait un avantage à publier même quelques-unes des aberrations auxquelles les expériences extatiques peuvent donner lieu? Les erreurs forment en quelque sorte les ombres du tableau de la vérité: celle-ci ne sera parfaitement connue que de celui qui aura aussi une idée claire de ce qui n’est point elle. Il serait donc bon et utile, dans ce cas, que quelqu’un se sacrifiât, pour montrer jusqu’où peuvent aller les illusions dans une question aussi délicate. Encore ne faut-il pas trop étendre le champ des illusions possibles dans cette partie, sans cela on ne saurait plus à la fin où s’arrêter, et les communications les plus belles en recevraient un échec. Si vous accordez, en effet, que les esprits infernaux peuvent inspirer un volume entier de réflexions et de raisonnements pas trop mal liés ensemble, et ex
  • 9. _ — primant d es sentimentsplus ou moins touchants ou pieux, d’au— tres diront que la même illusion peut se glisser dans quinze vo lumes*); et adieu alors toute espèce de communication céleste, quelle qu’elle soit! Il v asans dire que toutes les données particulières ne doi— vent ni ne peuvent jamais être jugées que par l’ensemble de la Doctrine de la Nouvelle Eglise, laquelle demeurera toujours le seul cn’te’n‘um auquel tout devra être rapporté, et auquel je suis prêt à me soumettre tout le premier. Enfin j epuhliai encore un tout petit ouvrage intitulé: Nouvelles Questions philosophiques, pour réhabiliter un peu, s’il était besoin, mon caractère, aux yeux d’un certain public; en faisant voir que toutes ces matières de songes et d’extases peuvent être présentées d’une manière dont un esprit sérieux n’a point à rougir. — Il y a, en effet, dans la Nouvelle Doctrine deux points fort distincts, le côté philosophique et le côté mys— tique. Le côté philosophique est tellement à la hauteur des lu mières du siècle, que Jean-Jacques, pour lequel j’ai toujours professe une haute admiration, dans la partie saine de sa phi— losophie morale et religieuse n’eût eu qu’un pas à faire pour devenir un disciple de la Nouvelle Jérusalem; il n’eût eu qu’à reconnaître la Divinité personnelle et absolue du Cunrsr, et accepter comme Créateur et Rédempteur, en d’autres termes comme Père, Fils et Saint-Esprit, l’Etre étonnant qu’il avait si fort élevé au—dessus de Socrate, et dont la mort lui paraissait la mort d'un Dieu. ' Quant au côté mystique de la Nouvelle Doctrine, qui, re— marquez-le bien, ne peut plus effrayer personne, dès que la ‘) Le docteur Han-dey ne pourrait plus donner alors, avec la même assu rance, comme une des preuves de la vérité des communications de Swe denhorg, que dans les quinze mille paragraphes de ses ouvrages ou chercherait en vain une contradiction réelle. '
  • 10. —xx—— morale, la foi chrétienne , et une parfaite tolérance sont en sû— reté, c’est une étude à part, pour ceux qui ont le goût de ces choses. Elle ouvre un champ immense à la recherche du sens riche et profond de toutes les images parlantes de l’Ecriture sainte; et cela, sans que l’on puisse jamais s’égarer sur les ap— plications essentielles, le Dictionnaire et la Grammaire de la langue spirituelle étant assez complets maintenant pour que l’er— reur sur l’ensemble ne soit plus possible, quelles que soient les nuances particulières de l’esprit de chaque individu. Cette étude met sur la voie de l’origine de toutes les Mythologies, et suggère sur les songes les plus ordinaires, qui sont toujours un com— mencement d‘extase , des conjectures très-intéressantes pour le philosophe qui sait que rien dans la nature n’est à dédaigner. Voyant toutefois, de plus en plus, mon insuffisance et sur— tout mon indignilé à travailler pour une cause à la fois si belle et s iépineuse, je m’étais résigné à ne plus penser qu’à faire mon propre salut, comme un membre caché, et de peu de consé— quence, de la Nouvelle Jérusalem, lorsque parut tout-à—coùp en Allemagne l’ouvrage dont on va lire la traduction. Si d oncje m’adresse de nouveau au public, et surtout au Clergé de France, c’est que j’ai été porté à croire que le SEI GNEUB lui—même est venu au secours de ma faiblesse et de mon impuissance, par des signes tellement frappants de sa présence déjà active au sein de sa Nouvelle Église, qu’aucun esprit im— partial ne puisse plus le méconnaître. Je v ous adresse donc, Messieurs, ce livre, demandant pu bliquement votre Jugement, que, j’espère, vous ne refuserez pas. Il y a eu un tems où les prélats chargés de veiller au dépôt de la foi, montraient une plus grande sollicitude à l’apparition d’une nouveauté en fait de religion, et ne se laissaient pas prier des années avant d’agir. Vous devez vous montrer aussi vigilants
  • 11. _x_ qu’eux, s ouspeine de laisser croire que les questions de ce genre sont» devenues moins intéressantes par le laps du tems. Non—seulement les progrès extérieurs de la Nouvelle Jéru— salem offrent un phénomène qui ne peut plus vous échapper, celui d’une rapidité extraordinaire, puisqu’en 1828 , il n’y avait encore qu’une Eglise de la Nouvelle Jérusalem à Londres, et qu’aujourd’hui il y en a trois, et dans toute l’Angleterre plus de soixante-dix sociétés particulières; un seul Ecclésiastique *) qui s’était consacré à la prédication de la Nouvelle Doctrine , ayant compté près de trente mille Disciples au moment de sa mort: non—seulement cette Église nouvelle fait de même des conquêtes extraordinaires en Amérique, en Allemagne, en Suède, et envahit àen c emoment la France, où elle a déjà un organe respectable j. d ansla presse périodique, mis en rapport avec toutes les Eglises et les sociétés étrangères, par les PiÏm‘ts duquel le premier tem ple est près de s’élever; mais une preuve matérielle **) d'un rapport déjà réellement établi entre la société de la Jérusalem spirituelle ou céleste, et lasociété de la Jérusaiem terrestre est signalée dans une des grandes villes de France! Je le repète donc, vous êtes forcés maintenant, Messieurs, de faire attention à ces choses, et vous ne pouvez plus reculer : il faut parler, si vous ne voulez pas que dorénavant votre silence soit pris pour un consentement! C’est à S trasbourgque ces rapports entre l’Eglise triom phante et l’Église militante ont en lieu; dans cette ville, où l’on avait si fort exploité, avant la grande révolution de 89, le phé— nomène de l’imposition des mains de Mesmer, renouvellée des anciens temples, et dont la société magnétique, dite des amis ') Mr. Clowes, Pasteur à Manchester. “) L’expression est neuve, appliquée à un Esrmr, mais enfin elle est juste, et.consacrée.
  • 12. ._'x] _ réunis, a laissé des Annales si étonnantes touchant des guéri— sons et des rapports avec des agents invisibles *). Les Rapports que nous publions sont du même genre : seulement nous avons la consolation de pouvoir les annoncer comme provenant d’une source plus pure. — Pendant plus d’un an, et tous les trois à quatre jours, un Chrétien défunt, ou plutôt ayant subi son état de transformation, est venu s’entretenir, avec ses amis et sa fa mille, du royaume spirituel du SEIGNEUR, et cela avec l’agrément et de la part du SEIGNEUR, [L qui soit rendu honneur, louange et gloire à jamais! ’ Lisez, M essieurs,cette relation, avec toute l’impartialité dont vous êtes capables, et décidez ensuite par oui ou non cette question: « La Nouvelle Jérusalem promise par Saint—Jean de la part de son Maître ressuscité et glorifié, est—elle ou n’est—elle pas descendue des cieux de nos jqus ? ou bien descend-elle ou ne descend-elle pas des cieux en ce moment même? » L’Académie de‘Médecine a depuis longtems donné, de son côté, ses décisions relativement à de si étonnants phénomènes“), le public a le'droit d’attendre aussi les vôtres. La question était plus encore dans vos attributions que dans la leur. ——' Nous pouvons par conséquentv0as sommer, comme nous vous 50m. ') Voir les Annales de Strasbourg, 5. vol. , pendant les années 1786 à 1789. J’ai eu également entre les mains le manuscrit d’une cor respondance entre le fameux Saint-Martin de Paris, le Conseiller aulique Ekartslmusen de Munich, le Conseiller de Kirchbergcr de Berne, et Lavater de Zurieh, sur ce qui s’est passé dans les loges de Paris, de Lyon, de Bâle, d’Avignon, de Péterslrourg, par où il est constaté, que, moyennant des consécratious égyptiennes, on n’était pas seulement parvenu aux rapports avec des esPrits, mais que des phénomènes physiques mêmes commençaient à avoir lieu, ce qui efl'rayait jusqu’aux adeptes. ' ' “ )Voir le Dr. Foissac, Rapports et Discussions de l’Académie de me. decide sur le magnétisme animal. Paris 1855. ‘h_‘ I I l |
  • 13. _xu_ mous, au nom du ciel et du salut des fidèles, d’examiner la doc trine de la Nouvelle Jérusalem, avec les nouveaux symptômes de révolutions spirituelles que nous vous signalons. Si v ousreconnaissez la réalité de ce grand évènement, alors proclamez-le, et le christianisme, et avec lui la face de la terre, sera renouvellée. Si v ous ne reconnaissez pas cette réalité, expliquez alors, d’une manière satisfaisante, 'des phénomènes d’un genre si nou— veau; montrez comment l'illusion naturelle, cules illusidns in fernales, peuvent aller jusque-là, que, pendant plus d’un an, une somnambule, ou extatique, puisse parler au nom d‘une autre personne défunte, avec tous les caractères de son individu, en prose, en vers, toujours d’une manière digue de celui auquel elle sert d’organe; qu’elle puisse parler au nom du SEIGNEUR, ou de sa part, d’une façon qui ne paraisse pas trop indigne d’une si haute source, et enfin dire des choses souvent si édi— fiantes, et si touchantes dans leur simplicité, qu‘il semble que ce ne sont plus des discours de notre terre. Pour c equi est du parfait honneur, de la science, de la solidité du caractère, et de la bonne foi chrétienne de tous les acteurs de ce drame nouvaau, je n'ai pas besoin d’en répondre: ces acteurs sont connus; et d’ailleurs il est clair que ce n’est pas ainsi qu’on invente. Il e stvéritablement tems, Messieurs, de prendre enfin au sérieux la question de cette Nouvelle Église, qui commence à envelopper, comme d’un réseau, l‘ancien et le nouveau monde, et qui a pris maintenant aussi racine au milieu de vous. Serait-il d’ailleurs si étonnant, que , selon la promesse du SEIGNEUR, la Nouvelle Jérusalem, attendue depuis si longtems, fût enfin descendue du ciel, bien qu’avec des circonstances diffé rentes de celles que l’imagination des faibles humains s’était plu à se forger? Quand Saint-Paul annonçait paisiblement pendant
  • 14. — XIll — deux a nsl’Evangile à quelques Juifs de Home, on ne se doutait guère non plus que dans peu sa secte envahirait l’univers: la même destinée peut être réservée à la Nouvelle Jérusalem; et il n‘y aurait absolument rien 'étonnant qu’elle fût l’Eglise véri table des derniers temps. N’est-on pas assez généralement d’ac cord, chez les Chrétiens de toutes les communions, et parmi les savants même qui ne considèrent ces grands mouvements des na tions que comme des phénomènes naturels de la vie sociale, à penser que le christianisme est arrivé à ce qu’on a appelé son époque critique, et qu’une nouvelle époque organique se présente? Cette persuasion est générale, et il n’y a entre les deux partis que cette différence, que les chrétiens de conviction croient que leur Dieu, toujours fidèle, se mêlera immédiatement de cette grande ré— volution, tandis que les simples philosophes pensent que ces change— ments se feront par l’entraînement naturel des choses de ce monde. Pour nous, nous le répétons, après un examen sérieux et consciencieux de plusieurs années, nous avons entièrement re— connu le doigt du SEIGNEUR. Oui, les derniers temps sont arrivés! ou plutôt ils sont déjà derrière nous. Les temps ont été abrégés, et la vraie lumière a déjà lui! La p ériodede l’abomination et de la désolation, selon les disciples de la Nouvelle Jérusalem, doit être placée dans cet intervalle où l’esprit humain, parvenu aux limites de ce qu’il a appelé sa philosophie, n’a plus rien trouvé ni à examiner ni à nier; où toutes les passions lamentables du cœur humain ont été déchaînées au point que le récit seul en fait encore frisonuer, et que les générations à venir ne pourront le croire; où non— seulement le christianisme a été aboli au sein de la nation la plus civilisée de l’Europe, mais où, portant tous ses fruits de mort , le déisme lui—même s’est suicidé, pour faire place au ma— térialisme , à l’incrédulité et à l’indifférence absolue; où un Robespierre! pour dire tout en un mot, s‘est trouvé contraint u
  • 15. —- XIV — de p roclamer de nouveau , au milieu de chrétiens dégénérés, la croyance et l’Être suprême et à l’immortalité de l’âme ! *) Oui, voilà le moment suprême! LeÎmoment suprême est nécessairement arrivé, quand il n’y a plus rien au-delà, ni pour les errements de l’esprit humain, ni pour les égarements du cœur. Comment serait il possible, aujourd’hui que toute la pensée humaine est fixée irrévo cablement par l’imprimerie , que l’univers parcourût encore une fois le même cercle d’idées qu’il a si laborieusement parcouru depuis deux mille ans? Cela n’est pas dans la nature des choses, évidemment. Tout a été dit et redit, toutes les suppositions ont été faites, tous les systèmes ont été débattus, toutes les hérésies ont été mises en avant .- et il ne reste plus absolument qu’à accor der enfin à Dieu-Rédempteur tous ses droits, à reconnaître toute la plénitude de la Divinité habitant en Lui corporellement, ou à tout nier et rejeter pour jamais, et sans retour. Voulez-vous un autre signe des derniers temps, et de la nouvelle ère que nous avons déjà commencée. On avoue géné— ralement en France un retour aux idées religieuses. Dans les autres pays de même , parmi les populations protestantes, on a signalé ce qu’on est convenu d’appeler le réveil religieux : mais ce sentiment, ce besoin général, comment les nourrira—t- on? Cette faim et cette soif spirituelle , comment les appaisera-t—on? Qu’est-ce qui ranimcra assez le christianisme pour obtenir de si grands résultats? Qui est—ce, en un mot, qui offrira au monde cette nourriture devenue indispensable? — Sera-ce le catholi cisme ravivé? Les faits ont déjà prouvé l’impossibilité de l’effica— cité de cette ressource. En se déclarant infaillible, Home s’est étranglée de ses propres mains: elle ne peut reconnaître la ') I lest dans tous les cas extrêmement remarquable, que Var-urne et SwEnnnnono aient vécu à peu de chose près ensemble, et que Messuen et GAL]. se soient rencontrés dans cette ville, où le matérialisme était devenu l’unique article «la foi.
  • 16. moindre e rreur,avouer le plus léger abus, sans cesser d’être! N’a-t-on pas vu dans quel embarras se sont trouvés de nos jours, tous ces esprits généreux que la nouvelle école spirituæ liste, réaction naturelle contre le matérialisme grossier du der nier siècle, avait jetés dans la lice? Quel enthousiasme d’abord, quand on a vu de si intéressants athlètes renoncer a un bel avenir dans le monde, pour consacrer des talents déjà éclatants à leur aurore, à une cause, respectable sans doute, mais que l’on s’était accoûtumé à regarder comme perdue! Toute l’Eu rope, alors, rétentit d’éloges et d’admiration. - Cependant qu’est— il arrivé? Dès qu’on a remarqué que ces nouvelles et admira bles convictions étaient le moins du monde raisonnées et philo— sophiques , on s’est cru forcé de les flétrir du soupçon d’hérésie, on s’est cru forcé d’articuler ’épithète obligée d’hérésie, et aus— sitôt tout ce beau feu s’est amorti. L’insuffisance du catholicisme romain a donc été mis à nu en ce point aux yeux de tous. *) Sera-ce le protestantisme qui sauvera la chrétienté du XIXme siècle de son naufrage immense? — Pas davantage! Le temps de se faire protestant est passé; en d'autres termes, le protestantisme a fait son temps. Sous Charles X. , au moment où ') Qui ne déplorerait pour le Christianisme la perte de l’admirable ta— lent de M. de Lamennais? Ce beau génie uni à un beau caractère, s’était en quelque sorte cunnronmä à Rome! Eh bien, il n’a pas pu y tenir, une séparation violente a eu lieu; et la réaction a porté ce génie plus loin qu’il ne serait allé, s’il avait trouvé à se satisfaire. Qui ne regretterait aussi un Bautain, un Bonncchose? Ils se sont soumis, dit-on, au bon plaisir de la cour romaine que] qu’il puisse être: à la bonne-heure, mais le froid de la mort a ainsi tout glacé! - Une telle soumission a un côté respectable; mais peut- être qu’à l’époque où nous sommes parvenus, une résistance généreuse eût été plus utile. - Quant à l’abbé Lacordairc, c’est encore autre chose: il veut raviver le christianisme, ou plutôt le catholicisme, en ressusci tant un ordre religieux; j’ose affirmer que personne, hors lui, ne croit à la réussite. II*
  • 17. l’on a vaitles plus fortes raisons politiques d’en venir à une pa reille mesure comme réaction contre le Jésuitisme qui nous me naçait de son intempestif et malencontreux retour, près de deux cents membres d‘une des sociétés les plus respectables et les plus instruites de la capitale *) avaient pris larésolution d’écla— ter au même jour par une déclaration de principes protestants: mais à l’heure venue, ils ont senti le peu d'importance que l'opi nion publique attacherait à une pareille démarche , chacun pou— vant aujourd’hui, dans l‘un comme dans l‘autre parti, être croyant ou mécréant à sa façon sans que personne y prenne garde; ils se sont tus, et ils ont bien fait. Ce n’est donc pas de-là non plus qu'il faut attendre du secours. Beaucoup de Protestants, il est vrai, sont parvenus, dans leur société, à une foi d’autant plus éclairée et plus inébranla ble, qu‘elle s‘est trouvée fondée sur leurs propres réflexions et leurs propres raisonnements; mais d’autres aussi sont arrivés au déisme et à l'incrédulité par la même voie, surtout parmi ceux qui se croient, ou se donnent pour savants. Et il n’est rien moins que sûr, que, sans un secours particulier d'enhaut, l'in crédulité ne l‘emporterait pas encore une fois dans la balance, à la longue. Voyez cet autre phénomène des derniers temps, l’ouvrage du Dr Strauss, qui a enfin lié en un système suivi tout ce qu’on avait dit, ou donné plus finement à entendre avant lui , contre la foi chrétienne (car le D“ Strauss n'a que le mérite de l’arrangement, et de l'audace plus libre de son siècle) : que les passions brutales viennent maintenant se joindre à ce der nier efl'ort de l'incrédulité, et vous pourrez douter raisonnable ment du triomphe ultérieur de la vérité. Sans d oncméconnaître ce que le catholicisme romain a pu faire de bien par la foi imposée d‘autorité aux masses , ni ce ‘) L’Atbénée royal.
  • 18. —- XVII — que l eprotestantisme a pu rendre de vie à cette foi par le libre examen, sans méconnaître ce que l'un et l’autre des deux sys— tèmes ont pu avoir d’utile, d’opportun, de nécessaire même, chacun à son époque; on peut raisonnablement désespérer au— jourd‘hui de leur efficacité pour l’avenir : et, même humaine ment parlant, il n‘y aurait que la foi de la Nouvelle Église, fon— dée sur la Parole de Dieu divinement interprétée, offrant un christianisme tout-à-fait universel, et pouvant être mise en une parfaite harmonie avec tous les progrès de l'esprit humain au Xlee siècle, qui pourrait sauver la grande oeuvre de Dieu—Ré— dempteur, et présenter la chance d’infuser une vie nouvelle dans la société morte par l’égoïsme, l’individualisme et l'absence ab— solue de toute espèce de convictions sérieuses : état social dont la perspective eût effrayé les peuples payens. — Il ne me reste qu‘à faire quelques réflexions particulières sur les communications mêmes qu’on va lire, et sur l’adoption générale de la Nouvelle Jérusalem. On a uraittort d'abord de prendre ces communications pour de nouvelles révélations, ou même de regarder tout ce qui y est dit comme vérités infaillibles. Les communications de l’apôtre moderne lui—même, faites de la part du SEIGNEUR, ne sont point proprement des révélations nouvelles. La Parole de Dieu est close par le dernier verset de l’Apocalypse de Saint—Jean , comme elle avait été ouverte par les premiers mots de la Genèse. L’homme, le chrétien devenu esprit immortel, qui s’est mani— festé à Strasbourg, avoue avoir encore au-dessus de lui des Instructeurs dans le monde spirituel dans lequel il a passé; il avoue ignorer encore bien des choses: il est donc bien éloigné de se donner pour infaillible; et il est le premier à dire avec l‘apôtre: Examinez,- éprouvez tout, et retenez ce qui est bon. Examinez même les choses que vous apprenez de moi par cette voie Mmrdinaire, et ne croyez que ce qui vous paraîtra
  • 19. — XVIII -— vrai s ousles yeux du SEIGNEUR. Cet esprit supérieur n‘est au fond , lui, qu’une preuve de l’immortalité, que l'on peut appeler matérielle ou palpable; une preuve de la vérité du christia nisme, et de la divinité personnelle de Jésus Dieu—Rédempteur, sous les auspices duquel ses rapports avec la terre ont en lieu; et enfin une preuve de la bonté et de l’amour infini du SEI— GNEUB, qui renoue dans ces derniers temps les rapports entre le ciel et la terre interrompus depuis si longtemps. Autre r éflexion: dans tout le livre que nous présentons, il ne se trouve pas un mot des sectes ni des divisions, ni encore moins des haines religieuses, dont l’Église a si souvent été le théâtre. Ceci, nous supposons, est de nature àfaire plaisir à tout le monde, dans ce siècle des lumières; et c’est à nos yeux une nouvelle preuve en sa faveur, puisque le SEIGNEUR, en effet, ne doit point se mêler de nos malheureuses dissensions ni de nos disputes absurdes. En un seul endroit l’homme-esprit blâme les indulgences: mais les catholiques éclairés eux-mêmes reconnaissent aujourd’hui tout ce que ce point avait d’abusif.*) ') Nous croyons devoir dire aussi un mot , ici, sur ce que pensent ou peu vent penser de cette publication les Néosolymites. En général, ils n’ai ment pas , comme on l’a déjà vu , ces sortes de petites révélations partiv culièrcs : celle-ci néanmoins, j’espère, fera exception. Peut—être recon— naîtront—ils plus tard , que c’est précisément par ces sortes de rapports entre les deux mondes, que la Jérusalem céleste descendra sur notre terre nus TOUTE sa PLÉNITUDE , sans que pour cela , il soit changé , quoi que ce soit au fond même de sa doctrine, que nous savons être com plète quant aux principes , bien qu’une grande partie de la parole pro— phétique reste encore à être expliquée dans ses détails. Un d esdisciples de la Nouvelle Eglise qui a lu l’original allemand de ma traduction, et qui avait connu l’esprit—communicateur de son vivant, a été contrarié de certaines particularités de ses communications au point de douter de la pureté de l’ensemble. Il est une preuve que les Néosolymites ne sont point aussi crédules que l’on pourrait être porté à le croire. Néanmoins les lecteurs jugeront comme moi qu’il a tort; car, comme je l’ai dit, si l’on n’attache point, à ces sortes de communications
  • 20. -—-—xrx— Que s iquelqu‘un craignait que l'adoption de la Nouvelle Eglise n’entraînerât trop de changements sur la terre, je lui dirais d’abord que ce n’est pas là la question : s’il était reconnu que le souverain Maître a parlé, il n’y aurait certes plus à délibé rer. Mais de plus, la Nouvelle Jérusalem ne changera que peu de chose parmi les chrétiens; elle ne fera, au fond, que faciliter la naissance de la foi chez ceux qui s’appellent aujourd’hui sa vants, philosophes, et penseurs, parce qu’elle conduit à la foi par la science même et par la philosophie. Tous ceux, du reste, qui dans tous les pays croient à la Divinité absolue de CHRIST, adorent en Lui le Père, le Fils et le Saint-Esprit, un dans sa personnalité divine, et triple seulement par rapport à l’homme, et n’attendent de salut qu’en Lui et par Lui, sont par—là même de la Nouvelle Eglise. La Nouvelle Jérusalem ne fera au fond que nous rendre tous plus chrétiens, en nous faisant toucher pour ainsi dire au doigt, l’impossibilité absolue d’entrer en rap port avec le Dieu métaphysique et insaisissable, qui, comme créateur, est à la fois partout et nulle part; qui n'est rien pour partielles , l’importance qu’elles méritent, les hommes pourront être portés à négliger aussi la PRINCIPALE ne mores, sous prétexte qu’elle n’est qu’un peu plus étonnante que les autres , mais que rien ne garantit sa pureté absolue. -- Ce critique disait, par exemple, que l’Esprit en question avait très - bien connu pendant sa vie les ouvrages de la Nou velle Église, contrairement à ce que déclarent les éditeurs. Mais ceux-ci, autant que j’ai pu le comprendre, ne nient pas que M.” L. a connu la Nouvelle Doctrine ;' ils disent qu’il ne s’était point déclaré femelle ment Néosolymite pendant sa vie, se contentant d’être chrétien à sa manière. -- Il s’ofl'ense aussi de ce que cet esprit ne parle jamais de sa première femme , avec laquelle il avait fait un si heureux ménage pen dant de longues années , et seulement de la seconde , qu’il avait épousée sur la fin de sesjours: mais de bonne foi, qui peut décider laquelle des deux était devant Dieu son épouse véritable , -celle qui devait pouvoir le mieux harmoniser éternellement avec son être , comme il arrive parmi les anges? Cette r elation ne contient donc rien de choquant, rien qui soit pré
  • 21. _xx_ nous, s ‘iln’est personnifié; qui, en un mot, envisagé hors de Cumsr, n‘offre qu’un X introuvable, et un Être que l’on chercherait et poursuivrait inutilement pendant toute éternité sans pouvoir l'atteindre. Relativement à l'Ecriture sainte, la Nouvelle Jéru— salem ne fera que nous donner la véritable; clé du langage em blématique, afin que nous puissions dorénavant comprendre la Bible dans son entier, et non plus simplement les passages les plus saillants et les plus aisés à saisir, et qui jusqu‘aujourd’hui avaient suffi, bien qu’ils ne dussent plus suffire dans les derniers temps. Mais du reste elle ne changera rien aux détails de la foi, qu’elle ne fait que simplifier. Enfin, quant au culte extérieur, elle ne fera que le remettre également sur ses véritables bases , en ramenant toutes les cérémonies à leurs significations emblé matiques et primitives. Un d espremiers prélats de la France *), auquel je fis part dans le temps de la découverte que je croyais avoir faite de la Nouvelle Jérusalem promise , me dit : ..Ressuscitez-moi un mort! et je vous écouteraî. ” Il y a assurément un côté respec— table dans ce mot, en ce qu’il montre une foi vigoureuse, si rare aujourd'hui : cependant, Messieurs, vous reconnaîtrez d’un autre côté, avec moi, que c’est tenter Dieu que de demander des miracles; qu‘il faut que ce moyen violent des miracles, qui forcent l’entendement, pour le moment, sans convertir le cœur, cesse avec les temps d’un christianisme plus éclairé. Les morts, en effet, ressuscités par Jésus - Cnmsr pendant sa vie mortelle, doivent servir pour tout le monde, et pour toutes les générations, et l’on n’a pas le droit de Lui en demander d’autres. D'ailleurs ce que demanderait l’un, tous pourraient le demander, et cela cisément contraire à la Nouvelle Doctrine, bien qu’on n‘ait pas be soin d‘ndopter ce qu’elle confient, comme si c’étaient des véritéa évan géliques. ‘) Mr. de Quélen, Archevêque de Paris.
  • 22. _m_. n’aurait p lusde fin. Le SEIGNEUR n’opère donc plus aujourd‘hui de ces sortes de miracles; mais ce sera avant tout l’évidence des explications données sur l’ensemble du christianisme, qui devra convaincre les esprits dans l’Église nouvelle qui se pré sente; et cette merveille, d‘une nouvelle espèce, suffira. —- Que si quelqu'un veut appeler du nom de miracle la communication d’un chrétien mort, avec d’autres chrétiens encore vivants, par l’intermédiaire d’une personne tierce qui lui serve d’organe, rien n‘empêche : cette sorte de conversation inattendue , est assuré— ment très—merveilleuse. Il est certain cependant que bientôt on s'y accoûtumerait, comme on s’y était accoûtumé lors de la première origine du genre humain, quand le monde matériel et le monde spirituel étaient nécessairement en relations; et alors on demanderait encore une fois d’autres signes pour croire, comme faisaient les Juifs du temps du SEXGNEUB. Aussi n’est-ce pas ce qu’il y a de merveilleux dans la présente Relation, qui doit porter à croire à la Nouvelle Église; mais ce qu’elle ren— ferme de simple, de clair, de conforme à la raison et au bon sens, et de propre à faire recourir les lecteurs à cette autre source plus importante encore, et sur laquelle repose plus exclusivement l’Église de la Nouvelle Jérusalem, savoir aux ouvrages si longtemps méconnus de l’apôtre des derniers temps. Berne , 1. Juillet 1840. 0E G G E R, Ancien premier Vicaire de la Cathédrale de Paris.
  • 23.
  • 24. RAPPORTS ENTRE LA NOUVELLE JÉRUSALEM CÉLESTE ET LA NOUVELLE JERUSALEM TERRESTRE, ou Ë LE SEIGNEUR AVEC NOUS, un L’mrumfimunn DE ANNA ET GASPARD LINEWEG. ———-——ŒW—m
  • 25.
  • 26. AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. Les D isciplesde la Nouvelle Jérusalem et les Savants qui se sont occupés de l’extase provoquée, peuvent seuls se flaire une idée de l’extrême dificulté de communiquer d’une manière utile avec le monde des esprits par la connaissance de la langue de la nature. C’est ce qui rend si épineuse la publi— cation d’écrits sur ce sujet. On ne sait au juste jusqu’à quel point on aide ou compromet la bonne cause. L’ensemble toute— fbis des communications qu’on va lire, ne permet guère à un homme raisonnable de douter de leur réalité, ni même de leur pureté. Il n ’estpas nécessaire pour cela de connaître les noms des personnes éclairées. et respectables qui attestent la vérité desfaits: elles ont cru devoir garder l’anonyme; bien qu’elles soient assez au-dessus du qu’en dira-t-on pour se déclarer au— vertement à tous ceux qui par un véritable amour pour la vé— rité , voudraient remonter aux sources. On verra par la suite qu’un avis positif a été donné aux témoins de garder l’anonyme vis—à—vis du public, probablement pour des raisons d’une mo— deste réserve.
  • 27. —— XXVI -— Il y a d espersonnes, et surtout Disciples de la Nouvelle Jérusalem, qui blâment singulièrement ces sortes de publica— tions. Je ne saurais être de leur avis. Si personne ne publie rien de ces choses extraordinaires, comment saura-bon que les deux Églises, la visible et l’invisible, ont été enfin mises en contact? Comment parviendra—bon à distinguer les communi— cations pures d’avec celles qui ne le sont pas? Car certes, on ne les arrêtera plus; elles iront leur train. Nefaut-il pas que les Néosolymites eux—mêmes sachent jusqu’où peuvent aller les illusions ? Pour peu que l’on _y mette de la prudence et de la circonspection, la vraie doctrine de la Nouvelle Église n’en saurait recevoir d’atteinte; celle-ci est trop bien exposée dans les ouvrages de l’apôtre moderne, pour qu’elle puisse jamais être obscurcie: le SEIGNEUR y a trop bien pourvu; et lesphé— nomènes noupeaux ne servent qu’à y rendre attentif de plus en plus. Ce s ontces considérations qui m’ont engagé àfaire con naître aussi en France un ouvrage, en tout cas extrêmement curieux, qui a déjà paru en Allemagne: ses lecteurs jugeront de la plus ou moins grande opportunité de ma démarche. «nm. s um’!» ':.Mb'dÿz‘€‘ 'e'5”;"1hW
  • 29.
  • 30. Gaspard Linetveg descendait d’une famille suisse, et était natif de la ville de Saint-Gall; mais il passa toute sa vie en France; et ses premières années comme ofliu cier du corps du génie. Ayant é téporté de bonne heure vers les choses célestes par une mère pieuse, il fixa toüj0urs fidèlement ses regards sur le Dieu créateur et sauveur, au milieu des flots agités de sa vie aventureuse. Aussi le SEIGNEUR de Son côté le conduisit—Il avec une bonté toute pater nelle, et ne le laissa jamais souffrir lohg-tems sans lui donner des‘marques assez frappantes de sa présence, en particulier par la manière dont Il le fit échapper plus d’une fois aux périls imminents que sa vie avait à COlll‘ll‘. Mais s urla soirée de ses jours, le SEIGNEUR lui ré— servait un lot bien plus désirable encore, celui de tra vailler pour le bien spirituel de ses semblables. Lineweg e nse retirant dans la vie privée, fixa son séjour à Argentine. " - u; Là c eluiqui depuis lmg-téms était l’ami de cœur de tous ceux qui l’approchaien’t, par son fonds inépui— sable de charité et d’amour, comme par son inébran— lable courage dans les périls et sa gaîté inaltérable au milieu des plus grands malheurs, devint aussi leur con ducteur zélé vers Celui seul peut donner la vraie joie et la paix, Vers le Père est. aux cieux. Le “don 1
  • 31. __2__ de l aparole et de la prière qui lui avait été accordé dans un très-haut degré de perfection, assemhla autour de lui une société spirituelle d’un cercle très-étendu; des amis et des frères même de l’Allemagne, venaient se réunir chez lui. Nous a urionsdu plaisir à retracer l’image de cet homme de bien;:ccpendant comme la manière la plus courte et la plus exacte de bien faire connaître une per— sonne consiste à faire connaître ses amis, surtout ses amis de cœur, nous rappellerons simplement que les amis les plus intimes de Linewcg étaient Mr. _Lezai— Mamesia, préfet du Bas-Rhin, dont le souvenir vit en core dans le cœur de tous les Alsaciens, et Mr. 0ber lin, ce pasteur si connu du Ban de la Roche. Une élève de ce dernier, formée sous ses yeux au Ban de la Roche, était l’excellente épouse de Lineweg. Nous aurons occasion de revenir sur toutes ces personnes par la suite. .. ' Comme ses bons et'pieux amis , Lineweg était lui— même un homme pieux de la bonne souche. Une haine du mal franche et sans détour, la vigueur de la jeu nesse, la sagesse et la prudence de l’âge, tout cela était empreint dans sa personne. Et l’on se souvient encore en#France combien sa charité ingénieuse a trouvé de moyens pour faire passer la frontière à nom bre de victimes destinées à tomber sous la hache révo lutionnaire,len les mettant' en sûreté sur les terres d’Allemagne, souvent sans les connaître, et au péril de sa propre vie; et conservant au milieu de tout cela un tel sang-froid, qu’ayant une fois déguisé un célèbre général en commis voyageur, il causa et disputa si long-tems avec lui, à ’ w = du pont de Echl, sur des i ' _ ,
  • 32. ._5__ articles d emarchandises ne répondant pas aux échan— tillons, que l’oflicier du poste lui—même, excédé de leur sot bavardage , leur ordonna de pousser leur chemin et de débarrasser le pont. Pour l ’intelligencecomplète de tout ce qui va suivre, il faut encore savoir, que, pendant bien des années, la maison de Lineweg était le lieu de rassem blement de tous ceux qui cherchaient Dieu, dans tous les pays, et le lieu de refuge de tous les malheureux de la ville, où la source des consolations et des secours ne tarissait jamais. Par ce long exercice de tous les devoirs de la charité, l’épouse de Lineweg avait acquis une douceur de manières vraiment angélique. Peut-être néanmoins, ce qui pourrait mieux encore expliquer les événemens particuliers qui ont en lieu au sein de cette famille, qui ont un côté si sérieux, et dont nous avons à faire part à nos contemporains, ce qui pourrait donner la clef des choses extraordinaires que la Providence y a laissé éclore, ce serait l’harmonie admirable qui régnait entre les deux époux, le véri table amour conjugal qui s’était conservé intact jusque dans les glaces de l’âge, et qui avait changé pour eux leur automne au printems de la vie. Mais qui pourrait décrire cette fidélité, cette tendresse, cette paix, cette inaltérable bonne humeur, qui faisait le bonheur de ce ménage? les sentimens de Philémon et Baucis pour raient seuls en donner une légère idée, si ces sentimens étaient représentés comme purifiés, comme fortifiés et annoblis par l’amour bien plus divin du SAUVEUR et de tous ses Racheté5. C’était u necroyance généralement répandue à Ar— gentine,que Lineweg était favorisé de terps ep terne I à
  • 33. _4_ d’apparitions personnelles du SEIGNEUII . Comme il s’est tû à ce sujet pendant sa vie, nous n’avons pû véri— fier‘le fait; mais à sa mort du moins nous eûmes des preuves convaincantes de son amour extrême pour le SEIGNEUR, et de l’amour parconséquent aussi que, dans sa bonté infinie, le SEIGNEUR lui portait. Un j our Lineweg fit avec nous une promenade dans les champs, marchant comme à l’ordinaire d’un pas ferme, et paraissant jouir d’une bonne santé; mais tout-à-coup, en revenant à la porte de sa maison, il nous déclara qu’il était dans l’impossibilité de monter l’escalier. Nous l’aidâmes; il fit un effort; mais l’ha— leine lui manquait, il étouffait. Arrivé dans la pre mière pièce, il se jeta sur une chaise, et quand il put parler, il nous dit avec calme: c’est une hydropisie de poitrine. Cette indisposition soudaine devait le conduire dans le monde spirituel; et ce moment solen nel arriva au bout de quelques semaines. Il fallut de grandes souffrances pour dissoudre la dépouille mor telle de cet homme si plein de force; nous nous abstiendrons d’en faire la relation. “W “NM Nous remarquerons seulement que l’esprit du ma— lade triompha toujours des souffrances du corPs‘t“ 'Li neweg attendit la mort dans son fauteuil. Ayant't0u8 les membres couverts de plaies, et sentant déjà ’l’0n-’ nemi travailler au cœur, il conserva toujours’tm=vfl sage gai, calme et résigné. Il ne put même s’empêcher de nous chercher des yeux et de nous sourire en en—' tendant les discours apprêtés d’un ecclésiastique qui vint lui faire les visites que son ministère lui imposait, et qui ne se doutait guère de la joie de son patient, et de son ardept désir d’être réuni à son Sauveur: et à
  • 34. _5_ l’heure où les siens se réunissaient autour de la grande table placée devant lui, pour chanter les louanges de Dieu et des cantiques d’actions de grâces, la voix du mourant sé ranimait tellement, qu’elle dominait sou vent pendant un quart-d’heure ou une demi-heure, sur toutes les autres voix ;_ tant il était touché, et retrou vait de force au souvenir de ses destinées immortelles. Quand Lineweg se trouva tout près d’expirer, il fit approcher de lui le jeune Gustavc d’Allemagne, qu’il avait pris tout particulièrement en affection, et lui donna sa bénédiction avec tant de chaleur et d’ef fusion de cœur, que sa voix étoutt‘ait. Il lui mit au doigt le bijou le plus précieux qu’il eût sur cette terre, un anneau d’0berlin, garni de ses cheveux , et lui dé clara qu’il reviendrait le visiter après sa mort, si le Smo NEUR le permettait; puisqu’il avait plû à Sa divine pro vidence d’établir entre eux un lien extrêmement étroit. C’est p ar-là qu’il termina sa belle vie, le ’14 Fé vrier 1855. Maintenant, cher lecteur, les mémoires de ce même Gustavc vous apprendront comment par la bonté in finie du SEIGNEUR le coucher de ce bel astre, a été suivi aussitôt d’un plus brillant lever. S’il f autparler franchement, dit Gustavc en tête de ses mémoires, je dois avouer qu’après la mort de mon vénérable ami, je.ne pensais que bien rarement à la promesse qu’il m’avait faite: je n’avais aucune idée qu’il dût jamais m’arriver rien d’extraordinaire. Je me rappelle seulement que dans un voyage que je fis avec mon ami Chandani et ses enfans par une partie de la Suisse, à une époque où des peines de toute espèce venaient nous assaillir, je sommais en quelque n__ê.n__«.______ L
  • 35. __6.. sorte L inewegdans mon intérieur, de venir me soutenir par son courage, vu qu’il avait souvent passé lui même par de semblables tribulations. — Et, en efl'et, plus d’une fois, surtout quand il y avait quelque mon tée, et que je suivais la voiture seul et à pied, le cœur malade, tourmenté de tristes réflexions, je sentis di stinctement sa présence et ses touchantes consolations, et j’élevai au ciel des yeux baignés des larmes de la reconnaissance. Le j ourde notre retour En Argentine , le 29 Juillet 1855, notre première course fut une visite dans la fa mille de Lineweg. Dans le courant de la conversation nous apprîmes qu’on n’y était point entièrement aban— donné, et qu’on avait quelquefois des nouvelles du cher défunt, Un ami de la maison‘), ayant les yeux de son esprit ouverts pour le monde spirituel, etreçoit presque journellement pendant plusieurs heures des conseils supérieurs pour la guérison de ses mala. des, l’avait vu, au moment de sa mort, passer dans le monde des esprits, couvert d’un long vêtement blanc, serré sur la poitrine d’une ceinture bleue, et le visage rayonnant de joie. L’excellente veuve vint le lendemain nous remer cier de notre visite: elle était accompagnée de Meue Arma Lineweg, fille d’un frère du défunt. En les re conduisant par le jardin, Chapdani qui marchait au milieu d’elles, crut devoir leur demander, si elles mc‘mex n’avaient point reçu quelque manifestation de ' 1‘” *) Il est question ici de Jean Lin_k, ce médecin très-connu d‘Argen fine et des environs, dont le portrait plus détaillé, sans doute communiqué par un autre ami de Lineweg, a été inséré dans les Feuilles de Prévorst. ; 'i '
  • 36. _.7_ l’ami q uenous pleurions: elles se regardèrent d’un air embarrassé, comme si à peine elles comprenaient cette demande. Chandani, pressé intérieurement, insista; mais il ne put rien apprendre de précis. Ce ne fut que quelques jours après, que (sans doute sur un avis communiqué) elles furent plus courageuses à me faire l’aveu de leur secret, pendant une visite. Mme Lineweg me prit en particulier, et m’avoua qu’elles avaient en effet des nouvelles du cher bienheureux, et cela par Arma, qui de tems en tems avait une sorte de ravissement, pendant lequel, par son intermédiaire, le maître de la maison se trouvait présent; que par cet organe nonseulement son époux, mais encore d’autres bienheureux, et quelquefois le Sarcunun lui-même se fai saient entendre; tandis qu’Anna personnellement ne sa vait rien de ce qui se passait, ni pendant ni après la communication faite, à moins qu’on ne le lui racontait. De cette manierc, continua-belle, déjà pendant que vous partiez pour votre pénible voyage en Allemagne, mon époux nous avait dit: Il faut que je vous laisse main tenant pour un tems, afin d’accompagner mon ami, et que je le ramène en sûreté. Plus tard, pendant votre course en Suisse, il m’a dit: Gustave, pendant son voyage, a senti ma présence. —— Votre grand père, dit elle encore, vous a aussi alors accompagné; car il jouit également d’un haut degré de béatitude. Ces s imples données furent déjà pour nous un baume salutaire, au milieu de nos peines et de nos lon gues souffrances. D’où en effet, Chandani, dépouillé comme il l’était, et blessé dans ses plus chères afl'ec tiens, e ût-ilpu tirer quelque consolation, si ce n’est du c iel? ‘
  • 37. "8—— Cependant parla miséricorde du Surcsrun,nos cœurs navrés, ainsi consolés, devaient puiser bien plus avant encore dans cette nouvelle source de joie. Le 7 a oût, à une heure dujour où je n’allais jamais en visite chez Mme Linewcg, je me sentis intérieure ment comme pgussé et entrâiné à m’y rendre; je cédai à cette invitation et j’y allai. A peine les salutations réciproques furent elles faites, qu’Ar;na, jusque là fort éveillée, tomba dans l’état mentionné de ravissement, état qui, après avoir commencéparun légerbâillement, n’offrait d’autre carac- ‘ tère particulier que les paupières parfaitement fermées et un treswif incarnat de la figure exprimant un degré extraordinaire de paix, de bonheur et de bonté. Mme Linewcg lui donna le bras, lui fit quitter le sa lon, et la conduisit dans la petite chambre retirée du défunt, d’où elle revint bientôt pour m’y conduire égale ment. En y entrant je me sentis en quelque sorte placé sur les confins de deux mondes, ayant d’un côté le sen. timcnt de la joie de l’homme spirituel qui va voir et se convaincre, de l’autre côté le doute de l’homme natu rel qui se tient sur ses gardes et qui craint encore d’être trompé. La circonstance extraordinaire me donna unîlé gcr frissonl— Je m’assis vis à vis d’Anna qui se tournant aussitôtvers moi, me parla ainsi: ou plutôt ce fut son oncle défunt, mon immortel ami, qui me dit d’une voix claire et solennelle, toutes les paroles qucje vais écrire, et que ma mémoire me permettra j’espère de rendre fidèlement: ” Ton ami autrefois souffrant, et maintenant heureux au delà de toute expression , est là. Oui , l’instant désiré est arrivé; il m’est permis de te parler, de te consoler et de te tranquilliser. Ne crains pas , crois
  • 38. _9_ seulement. Ne crains pas au milieu de tes contrariétés et de tes soulirances; il ne le sera pas dérangé un cheveu sur la tête. Quelques peines que t’arrivent, ne crains pas; attends et patiente; car c’est par ces souf frances que le SEIGNEUR, qui t’aime, veut t’attircr de plus en plus à Lui et en Lui. Les souffrances servent si bien à la perfection, que je serais prêt à repasser de nouveau par toutes les épreuves pénibles que j’ai eu à endurer dans ma vie, plutôt que de dire qu’une seule, même la plus petite, en ait été inutile. Toute fois faut-il remarquer, que les peines ne sont pas aussi utiles à tout le monde. Tu rencontres, en effet, souvent dans le monde des personnes tourmentécs pendant toute leur vie, de peines de toute espèce, et qui n’en devien nent pas meilleures. Pourquoi cela? parce qu’elles ne font jamais autre chose que se plaindre, sans recourir à la prière, et sans se laisser attirer vers le SEIGNEUR. Il ne s’agit pour toi que de t’attacher fermémcnt à ton RÉDEMPTEUR par la foi, comme un enfant s’attache à son père; alors tu pourras tout surmonter. Cependant cette foi encore, tu ne peux te la donner toi-même; elle est donnée par grâce à tous ceux qui la demandent sérieusement. Tiens-toi donc uniquement attaché au SEIGNEUR, la source d’eau vive, et Il t’éelairera et te fera connaître de plus en plus sa sainte vérité. Pourquoi chercherais-tu la vérité chez les hommes, et dans leurs citernes crevassées? 0 mon ami! ne cherche point à suivre les sentiers de ta volonté propre; ne tourmente pas ton esprit par des subtilités métaphysiques; ne re cherche point les plaisirs. Vis uniquement dans la sim plicité de la foi au SAUVEUR, et demeure fidèle jusqu’à la fin. (Outre les peines extérieures de la vie, j’avais en
  • 39. _10_ core à c ombattreà cette époque, surtout sur une pro— vidence particulière, des doutes qui me tourmeutaient beaucoup, et dont je cherchais souvent à me distraire par les distractions du monde.) Ton Rédempteur t’aime, Il est toujours près de toi, et te soutient par la main à chaque pas que tu fais, comme l’ange Raphaël con duisit le jeune Tobie. (Ce tableau de Raphaël, qui se trouvait dans une des chambres de Lineweg, m’avait beau coup attiré.) Crois-tu que j’eusse pu supporter, moi, toutes mes souffrances, surtout ma dernière et cruelle maladie, si je n’avais pas eu cette foi ferme àmon Rédempteur? Maintenant toutes les vérités auxquelles je m’étais ainsi tenu attaché surla terre, je les vois, non plus par la foi, mais de mes yeux. Rien n’est plus vrai ‘ que ce que le SEIGNEUR a dit: Partout où deux ou trois sont assemblés en mon nom , je suis au milieu d’eux. Quand tu étais chez moi, et que nous nous entretenions de sujets de piété, le SEIGNEUR était toujours là. Comment aussi mes paroles eussent-elles pu trouver un sol prêt à fructifier, si le Dieu de toutes grâces n’avait point été présent avec ses riches bénédictions? J’ai encore beaucoup de choses à te dire, et je causerai souvent ici avec toi, mais le proverbe connu, Trop est mal—sain, demeure toujours vrai même encore ici; je m’arrêterai donc pour le moment. Garde ce que je t’ai dit dans un cœur bon et pur. Va, et sois sûr que ton BÉDEMP TEUR t’accompagne; même quand tu te crois seul et abandonné, Il est toujours à tes côtés. ,,Dans t esdeux voyages j’ai été ton compagnon. ,, Encore un mot, priez pour vos persécuteurs, toi et ton frère dans l’affliction, afin qu’en cela aussi vous ressembliez à votre SAUVEUR. Priez ensemble pour eux;
  • 40. ..u.. cette p rièreportera certainement son fruit. Quand vous ne les verriez point ici bas ces fruits, vous les verrez plus tard. (J’avais justement la le chapit. 5, Vs. 44 et suivans de St. Mathieu, avant de partir de chez moi, où il est question de l’amour des ennemis; mais je n’étais point entré, comme je le devais, dans ces senti mens évangéliques. En général même j’étais porté à négliger davantage la prière, à mesure que j’avais à repousser plus de tentations intérieures et extérieures.) ,, I lte semblera que tu pars seul; mais d’aimables amis t’accompagneront. Loué soit Celui en qui seul se trouve le salut, JÉsus-Cnmsr, le SEIGNEUR, Amen. “ Tels s ontles premiers discours de ce nouveau mes sager du ciel, envoyé par le Roi des rois , après un si long silence. Je m ’éloignai, à peine maître de mon émotion, et accablé de tous les sentimens qui m’agitaient. Mais l ecroira-bon? il me vint encore des doutes sur la question de savoir, si, réellement, mon bien heureux ami m’avait parlé? si ce n’était point une illu— sion? Il ne fallut rien moins que plusieurs entretiens consécutifs, pour m’ôter tous mes doutes. Mais ces entretiens eurent lieu peu de tems après, et je m’accoû tumai enfin entièrement à ce nouveau mode de communication. Du 9 a oût1855. Ce s oirj’ai été au cercle de la famille Lineweg avec Alfred Astio, qui était sur le point de s’en retourner à Bâle, à l’Institut des Missions. Anna eut un ravisse ment, et par elle nous entendîmes ce qui suit: - Un vainqueur par la grâce de Jésus est là, et dit:
  • 41. _12_ «Amis d ans le SEIGNEUR, vous qui? l’aimez! Le SEIGNEUR se manifeste à vous de bien des manières. Il a mille voies ouvertes pour venir à vous, si vous vou lez le reconnaître. Ne voyez donc que Lui dans tous les accidens de votre vie, afin que vous Le trouviez. Mes bien-aimés, la dernière heure est venue; veillez et priez. Veillez, afin que votre SAUVEUR ne vous soit pas enlevé, et que vous demeuriez fidèles jusqu’à la mort. Conduisez-vous avec prudence et rachetez le tems, car les tems sont mauvais. Je veux dire, soyez sept fois plus vigilants que vous ne l’avez jamais été, afin de n’être point ébranlés dans la foi et l’amour. Travaillez et agissez dans le monde, non avec le monde. Beaucoup de Faux docteurs et de faux prophètes sont là, et disent: Voilà le CHRIST. Ne vous laissez pas séduire; et sur tout ne croyez pas que le salut ne puisse point vous échapper parceque vous vous trouvez au milieu de chrétiens. Voyez cette ville si singulièrement favorisée du SEIGNEUR (il entendait la ville de Bâle qui venait précisément d’être teinte de sang fraternel, lors de sa fameuse querelle avec les campagnes environnantes), à laquelle Sa parole avait été si abondamment annoncée par des serviteurs fidèles; elle a abandonné le SEIG NEUR: elle dit maintenant: voyez, je suis riche, je suis rassasiée; et elle ne sait pas qu’elle est pauvre etmisé rable et nue. O priez, priez pour elle. La prière, voi là la meilleure arme aujourd’hui contre les attaques rasées du démon. Ce sont précisément ceux qui s’at tachent au SEIGNEUR que le démon recherche aujourd’hui avec ardeur, afin de les faire tomber. Mais, mes bien -aimés, n’ayez d’autre souci que de vous tenir collés au SEIGNEUR avec, une confiance Vraiment filiale; Il a
  • 42. __15_. le p ouvoir de sauver. Ne perdez point courage, en vous sentant faibles; seulement ne vous arrêtez pas; allez toujours en avant, et eonjurcz le SEIGNEUR de vous donner la force nécessaire; Il ne vous la refusera pas. Comment, Lui, qui est mort pour vous, qui vous a sa crifié sa vie, comment ne vous donnerait-il pas cette légère force dont vous avez besoin? Avez-vous des peines, même de grandes peines, jettez un regard sur le Golgotha, et elles deviendront légères. Vous reste-t-il quelque sentiment de haine contre un frère, jettez un regard sur le Golgotha, et ce sentiment s’éfl'accra. Oh, venez, venez auprès du SEIGNEUR, auprès de cet ami qui versa son sang pour vous! «Et t oi,mon ami Alfred, tu te rends dans cette ville du deuil, ah! prends avec toi le SEIGNEUR qui t’aime; en vérité je te le dis, tu as besoin de Lui. Il ne t’a pas seulement appelé; Il t’a aussi élu; pour que tu devinsses un témoin fidèle de sa vérité. Tu auras en core bien des combats à livrer; mais ne crains pas, tu vaincras dans le SEIGNEUR. Aime seulement; apprends il aimer, et tu auras tout appris. — p uEt m aintenant,mes bien-aimés, adressons une prière au SEIGNEUR; - SEIGNEUR Jésus! jette un regard favorable sur cette pauvre petite assemblée ici présente, îsouillée, et chargée de ses péchés. Nous venons à toi, et te prions humblement de vouloir bien nous aiderànous purifier. Et comme nous-’mêmes nous nous ménageons trop, viens et redresse nos cœurs gâtés; ne nous épargne pas, quand ces cœurs devraient saigner; ne cesse de les travailler, jusqu’à ce que tout mal en soit extirpé? SEIGNEUR Jésus, nous ne te prions pas de nous délivrer de nos souffran
  • 43. _14_ ces; c eserait nous priver de tes bénédictions: fais seulement que ces soulfrances servent à nous rappro cher de Toi. Viensdemeurer ennous, afin que nous devenions ta gloire et la récompense de tes humilia tions et tes souffrances sur le Golgotba. 0 SEIGNEUR JÉsus! lave-nous par ton sang, nétoie-nous de toutes nos souillures; corrigesnous de toutes nos faiblesses, afin que nous devenions tes enfans. Envoie-nous ta lu mière, afin qu’elle nous éclaire, afin que nous brillions de ses rayons, et que nous devenions lumière nous mêmes, capables de nous éclairer les uns les autres. Fais que nous aimions les pécheurs, et que nous haïs sions uniquement le péché. Aide-nous à te suivre; dé tache-nous de nous-mêmes et du monde, afin que nous ne vivions plus que pour Toi. Délivre-nous de nous mêmes, et fais que nous ne p0rtions d’autres liens que ceux de Cumsr. Donne-nous un cœur reconnaissant; afin que nous te glorifions par une vie qui te soit agré able. Aie pitié de nous, et nous grave profondément dans le cœur cette vérité que tunous as enseignée: ’) Qui ne peut entièrement se dégager, Mais le souhaite de tout cœur: Le SEIGNEUR change son plaisir en peine Et ses joies en douleur; ‘ Le Smoumm lui enlève un bien terrestre après l’autre, Il lui enlève tout: Heureux qui le laisse agir Et lui abandonne tout avec plaisir! *) Je n’ai pas cru devoir traduire en vers, ce qui est en vers dans l’original: je ne suis point assez poète pour cela. Il eût d'ail— leurs fallu dénaturer plus ou moins le sens; et il suffit de savoir, que la poésie de l‘original est excellente. N. d. '1‘.
  • 44. _45__ c Oui, SEIGNEUR Jésus , fais que nous t’ayons tou jours devant les yeux et dans nos cœurs. Nous ne prions pas quetu nous retires du monde; mais seulement que tu nous préserves du mal dans lequel le monde est en veloppé. Rends-nous fidèles; donne-nous d’être à Toi, et de demeurer à Toi, pour la gloire de ton saint nom! Amen. ' Enfin il ajouta : « Vous pouvez encore prendre maintenant quelques miettes de la table du Summum; car je vous donne l’assurance que mon ami n’arrivera pas’ trop tard. » (Alfred devait être à dix heures à la diligence.) Nous tirâmes alors au sort, de la boîte aux sentences, les versets des saintes écritures qui y étaient renfermés pour cet usage; et chacun en eut un qui parut adapté à son état. Le mien se trouva être le 20“” Verset du Psaume 55: Notre âme s’attend au SEIGNEUR, Il est notre aide et notre bouclier. Du M Août 1855. (Un Dimanche.) Pour m ettrepar écrit la prière précédente, ma mémoire n’avait été fidèle que jusqu’à ces mots: Et que nous haïssions seulement le péché. Le reste, je ne pus en aucune façon me le rappeler; et j’en étais surtout peiné à cause des vers. Mme Lineweg aussi regrettait de voir cette lacune, pendant la visite que je lui fis au jourd’hui. A mon arrivée Arma était au piano; nous nous mimes à chanter, et arrivâmes ainsi au cantique favori de Lineweg. En le terminant nous entendîmes 30udain un léger bruit dans la chambre; nous nous regardâmes étonnés, mais Arma dit: Ah! il n’est pas loin; j’en suis sûre. - Je leur racontai alors un songe in
  • 45. —16—. remarquable que j’avais en quelques semaines aupara vant. Voici ce songe: «Je me vis dans une grande salle d’étude avec plusieurs de mes amis de l’université. On voyait au mur un tableau qui ressemblait au portrait du père de ma tante Piscatori, que dans ma jeunesse j’avais en presque toujours sous les yeux. J’examinai donc attentivement ce tableau dans mon rêve; et je re marquai avec surprise que d’abord les yeux, puis dilI‘é rents traits, et enfin toute la figure remuait. Je le fis remarquer aux personnes présentes, qui semblèrent n’y pas faire grande attention; tandis que moi, je ne pus m’empêcher de continuer à l’observer; d’autant plus que le regard sérieux et triste de la figure paraissait s’atta cher principalemeut à moi. Enfin j’eus la force de lui dire: Es-tu un être vivant de l’autre monde? -— Oui, répondit-il. — Et qui donc? Il me dit alors un nom que je n’ai pas retenu, sans doute son nom spirituel, ou le nom de son esprit. ——Comment te trouves-tu de l’autre côté? lui dis-je. — Pas bien; le SEIGNEUR a jugé, etje n’ai point été accepté. (Je crois du moins que c’étaient [à ses expressions.) — Veux-tu que je prie le SEIGNEUR Jésus pour toi? — Oui, oui; ah! fais-le! s’écria-t-il aus sitôt, et avec instance. En même temps , il me sembla qu’une figure d’homme, grande et mince, habillée et ornée selon la mode de notre pays, sortit de derrière le tableau, courut à une chaise et s’assit. Sa tête était comme enveloppée d’un brouillard; et il me dit, que je ne devais point le voir. J’engageai alors quelques-uns de mes ca marades que je regardais comme pieux, de vouloir aussi prier pour lui; je m’approchai et les lui nommai, avec quelques autres, en lui demandant s’ils ne devaient point aussi prier pour lui. Non, s’écria—t—il, avec impatience, je
  • 46. -17— ne p uissouffrir que tu me nommes , tantôt l’un, tantôt l’autre de ces individus; il suffit que tu pries, toi, pour moi. Alors je laissai tout;je me mis à genoux à côté de lui à terre; et sentant réveiller en moi l’ardeur d’une ancienne amitié, je me cachai le visage dans les mains et le posai sur ses genoux. Après quoi je me réveillai avec le sentiment pénible, que mon ancien penchant pour une amitié humaine, qui m’avait causé tant d’amertume, gagnait de nouveau mon cœur. Cette conclusion du songe me chagrina. J’ajouterai ici, par manière de commentaire, que dans l’ensemble de ce songe je devais reconnaître mon ami Becher, mort depuis peu. Déjà à l’école j’avais contractéà lui une amitié intime, qui, de mon côté du moins, fut un attachement violent; car il était labonté et l’amabilité personnifiée. Al’université nous fûmes séparés, mais conservant toujours notre pre— mier attachement. Il s’abandonna à tous les plaisirs du jeune âge, sans toutefois manquer jamais à la vertu ni à l’honneur, et il était aimé de tout le monde. Seule— ment il paraissait s’occuper peu des choses immortelles. Et dans cet état une fièvre chaude vint l’enlever. Je pensais souvent à cet ami, et j’étais inquiet de son sort. Ce songe, de plus, représentait assez fidèlement son état; et pourtant je doutais que ce songe vint d’une bonne source, à cause des circonstances qui le termi naient, et je priais quelquefois le SEIGNEUR de m’éclairer sur ce que j’avais à faire; car je craignais jusque-là d’agir en conséquence. J’osai même demander au SEIGNEUR de me faire savoir de manière ou d’autre si ce songe était réellement de Lui D. Pendant que je racontais, Anna entra dans son état 2
  • 47. _18._ de r avissement: elle voulait d’abord se contraindre, pour entendre le songe jusqu’à la fin; mais cela ne fut pas possible, son esprit était absent. Nous la condui sîmes dans le cabinet, et aussitôt Lineweg s’empressa de parler: «L’amour m’a pressé de venir à vous; vous avez dû m’entendre arriver. Je viens principalement pour donner à mon ami la fin de la prière, qu’il désire. Il me dicta cette fin mot à mot ainsi qu’elle est rapportée plus haut. Puis il continua. ” Je voulais aussi t’engager à prier pour celui que le SEIGNEUR t’a montré en songe; car tu le délivreras, comme un tison qu’on tire du feu, et cela par la grâce et le secours du SEIGNEUR. Oh! que bien-heureux est celui à qui il est donné de pouvoir prier. . «Écris maintenant ce que je vais te dicter: ,,Le Seigneur t’invite lui-même De v ouloir aller à lui; Lui-même veut être ton maître, Lui qui t’a reçu en grâce; Donne-lui ton cœur, confie-lui tes prières, Il pense à toi, comme un père, Il veut être ton berger. Ton sentier souvent est rude et rapide, Mais jamais tu n’es abandonné; Il t ’envoiedes peines pour ton salut, Il veut te saisir en entier. 0! c rois-moi, et ne crains pas; Il t ienttoutes ses promesses, Il e stton rempart. Il estune lumière dans le sentier ténébreux Pour tous ceux qui se confient à lui; Il te remplit de la joie de sa face;
  • 48. _49_ Tu verras de tes yeux son puissant secours. Mais reconnais comme pure grâce Ce que le Seigneur a fait pour toi, Car en vérité ce n’est que miséricorde. Donne-toi à lui en pr0priété, Donne-lui ton cœur en entier et sans rescrve, Demande l’esprit de Jesus, Dans l esjoies comme dans les peines. Alors tu apprendras Combien il est précieux et doux De porter son joug à sa suilc. Reçois-le dans ton cœur tout entier, Et laisse l’y régner en maître. ‘ Il veille sur tes sentiers; Laisse-toi seulement conduire. Si tu restes près de lui, il reste près de toi ; Tu deviendras un joyeau de sa couronne Et lui ton (éternelle) vie. Amen. “ .Il me dit de mettre éternelle entre parenthèses. Ensuite il ajouta: «C’est une commission bien douce que d’être envoyé pour le service de ceux qui doivent hériter la vie éternelle. Prenez pour vous tous ce que j’ai dit à l’un; ce sont des miettes de la table du SEIGNEUR.” En d ictantces mots: Il t’envoie des peines pour ton salut, Arma s’arrêta quelque tems, ses traits expri mant une grande satisfaction. Mme Linewcg lui dit: N’est-ce pas, il est content? Oui, extrêmement, dit-elle; car son vieux ami est là. Madame demanda si c’était li... — Non, repondit-elle; c’est son compagnon de voyage. -— Ah! votre grand père! me dit Madame avec joie. — Oui, reprit la voix d’Anna; mais il n’est plus vieux m aintenant; il a rajeuni jusqu’à l’âge du SEIGNEUR. 2a
  • 49. -20... Il e stextrêmement beau. Sais-tu qui il est? il est chargé de tirer ta clochette") Du 18 Août 1855 (au Dimanche). En s ortant de table j’allai chez Mme Lineweg. Je lui parlai de notre projet d’aller demeurer à la cam ’ pagne, et notamment à Tz'gle’sIneîm. Elle me nomma plusieurs demeures qui pouvaient nous convenir; entre autres aussi la maison d’un ouvrier. Tandis que nous en eausions, Anna, qui croyait aussi la maison susdite convenable, tomba tout à coup dans son état de simple instrument, et la voix dit: «Ton amiest là. Je viens pour te conseiller dans tes projets. Je savais bien que tu viendrais; car c’est moi qui t’ai poussé à venir; et si tu ne fusses pas venu, j’aurais donné le conseil à ma chère femme. Je lui ai fait savoir hier soir que tu viendrais aujourd’hui.» (En allant se coucher, Anna, en état d’extase, le lui avait dit, comme elle lui disait souvent certaines choses con cernant le ménage; mais Mme Lineweg ne lui en avait pas parlé dans son état de veille, pour lui ménager une surprise.) Pour ce qui concerne maintenant ton projet d’aller demeurer dans ce village, je te conseillerais, et le. SEIGNEUR lui-même par moi, d’aller ni à l’entrée ni à l’autre bout de cette Sodome; car la colère du SEIGNEUR pèse sur ce lieu impie. En particulier je ne puis te conseiller la maison de N. . . . Car les mauvais esprits y auraient puissance de te donner une maladie, ainsi ') E xpression tirée de l’homme gris de Stilling, désigne, je crois, les avertissements provenant de l’instruction par l’Église. N. (I. T.
  • 50. _21_ qu’à t onami. Pour l’appartement que j’y avais. une fois choisi, moi et ma chère femme, il serait absolument passable; passable sous le rapport spirituel (il appuya lentement sur cette expression); mais cet appartement est humide, et ne vaudrait rien pour vous. (Madame m’expliqua cela, en me disant qu’il se trouvait un puits sous la principale chambre.) Si tu as prié le SEIGNEUR, et si tu continues à t’adresser à lui, il te montrera une demeure; il te la montrera sans faute, et même d’une manière frappante, de sorte que tu la reconnaisscs; il fera plus, il s’y rendra avec toi. S’il a fait le plus, pourquoi ne ferait-il pas le moins, et n’aurait-il pas soin de vous loger? — Oh! mets tanIlfiance en lui comme un enfant en son père; il ne te porte pas seule, ment dans les mains, il te porte dans son cœur. | «Quelques personnes pourraient trouver étrange que les bien-heureux s’occupent encore de ces sortes de choses; mais ces personnes là n’ont pas encore ré fléchi pourquoi le SEIGNEUR a fait distribuer par ses disciples du pain et du poisson ‘). C’est par les bien ") C ’estici une allusion au sens spirituel du passage de l’Evangilc en question. De la part de Lineweg qui pen dant sa vie étaitgdemeuré généralement étranger à la doc trine de la Nouvelle-Jérusalem et surtout à la connaissance d’un sens spirituel particulierè chaque met, cette manière d’employer ce passage nous frappa et nous surprit. Mais bientôt nous nous dîmes: Pourquoi donc nous étonner? ceux qui meurent dans le SEIGNEUR sont tous dans la Nouvelle Eglise, et entrent parconséquent dans le langage intérieur de la parole. Les nombreux rapports que nous trouvâmes ensuite entre ses communications successives et la science des correspondances, nous confirma entièrement dans cette opinion. 2 D’après le sens intérieur des saintes
  • 51. 7’92— heureux que le SEIGNEUR veut faire conduire les siens. Oh! combien Il désire donner la nourriture et la boisson, à ceux qui lui appartiennent, par l’intermédiaire de ses bien-heureux! Combien Il désire leur donner par eux des avis et des consolations. Mais, mes très-chers, vous ne pouvez tout recevoir en une fois. Et même il y a toujours douze panniers de restes ’). Mais ce sont là des morceaux précieux que le SEIGNEUR ne donne qu’aux siens, et que tout estomac ne peut pas supporter. Aussi ne les distribue-t-on pas comme le pain quotidien, et ne les donne-bon que de loin enloin,pour ranimer la vie etlajoie. ,,0 mes bien-aimés! S’il vous était donné de jeter en ce moment un regard dans le hadès, ou l’univers des esprits dégradés, et de voir que] trouble y règne, vous seriez consternés; vous vous attacheriez à JEsus plus fortement que jamais, et vous ne le quitteriez plus. Ils savent là-bas que bientôt le jugement sera porté sur eux, que le jour du SEIGNEUR est proche; c’est pourquoi ils tremblent, ils frissonnent, et sont dans un désordre affreux. ( Parmi ces esprits, les plus persécuteurs sont les en vieux; ils ne peuvent souffrir que vous suiviez un meilleur chemin qu’eux, et que vous atteignicz un plus heureux Écritures les Disciples du Seigneur sont ceux qui se trouvent dans le vrai par le bien, comme c’est le cas de tous les bien-heureux (voy. Apocalypse expliquée, No. 405). Le pain et le poisson signifient du bien et du vrai ,' c’est-à-dire des conseils pour la vie active (Apoc. expl. No. 557, 553; — 280, 540, 515.) ‘) Douze panm'ers signifient la plénitude des trésors de l’instruction (ibid. No. 548). Comparez Clowes Gospel of Matthew, relativement au passage en question, Ch. 14,15—20.
  • 52. _25_ but; e tils mettent tout en œuvre pour vous en détour ner. 0 tenez-vous donc inébranlables à côté de votre SAUVEUR. Là où est Jésus, là est le ciel, et non ailleurs; et si Jésus était en enfer, le ciel y serait; et si Jésus quittait le ciel, l’enfer s’y trouverait! Demeurez donc en JEsus, et vous serez au ciel partout où vous irez; ce trône de l’ETERNEL sera en vous. Conjurez-le de vous accorder un ardent amour; car alors il sera en vous, et les choses les plus difficiles vous deviendront faciles et douces. — Il est impossible que vous soyez entièrement exempts de souffrances tant que vous ne serez point parfaits: — et s’il y a encore en vous quelque mauvais penchant, il disparaîtra bientôt en présence de cet amour. La charité est la reine du ciel; car la foi passe quand la vue arrive; l’espérance passe également: mais la charité demeure éternellement. «Mes bien-aimés, si votre fardeau commence à vous peser sur votre route, ne perdez pas courage; avancez toujours sur l’étroit sentier. Si le chemin devient rapide, ne voyez-vous pas votre salut sur la montagne de Sion? Voyez l’agneau qui s’y tient, et vous fait un signe amical: Venez, venez à moi! Le son de la trompette vous crie de même: Venez à moi, pauvr‘es malheureux, qui êtes chargés! et je vous soulagerai ‘). «Mes bien-aimés, recevez le SEIGNEUR dans votre cœur, car alors , quand vous paraîtrez devant le PÈRE, ') L’agneau signifie le SEIGNEUR quant a son humanité (Apoc. révélée, 256). Le son de la. trompette vous crie. Dans le monde spirituel de grandes vérités sont souvent annon cées par cette voie; c’est le signe sensible d’une publication importante et générale.
  • 53. _24.. il ne vous abandonnera pas, il ne pourra vous abandon ner, puisqu’il verra Jésus en vous. Il vous dira: Venez, venez, enfans bénis, venez aux noces de l’agneau! Ve nez toutes ses épouses, âmes innocentes et purifiées; héritez le royaume qui vous est préparé depuis le com mencement du monde! Venez, partagez maintenant la gloire de votre époux, avec lequel vous avez en pa tience un peu de tems, triomphez maintenant éternelle ment dans le ciel. Amen. — «Dites à ma chère femme de ne pas se ehagriner de ce qu’elle n’ait pas pu prendre part à toute cette béné— diction. L’époux de son âme est disposé à lui en tenir compte d’une autre façon; et Il le fera. » (Elle avait été forcée de s’absenter presque durant tout le tems de cette communication.) (Après une pause.) «Vous pourriez vous étonner que je fasse toujours réveiller cet intermédiaire, qui me sert d’organe, par ma fidèle épouse. Celui qui a mis Anna dans cet état, pourrait bien aussi l’en tirer sans aucun secours humain. Mais il est donné à ma femme de contribuer, pour sa part, à cette bénédiction. Quelqu’un de vous peut maintenant la réveiller. ” (Cela 5e fit d’après la formule arrêtée.) Du 21 Août 1853. Tout c equi précède, je n’avais pu le mettre par écrit que jusqu’à ces mots: Venez, épouses etc. Et puis,à la fin, il me manquait les mots, de contribuer aussi pour sa part. Je fis donc aujourd’hui une visite à Mme Lineweg; mais j’y rencontrai une personne de connaissance. Je m’entretenais avec cette personne d’ob jets de physique, quand soudain Mme Lineweg se retira.
  • 54. -—-—25— Je m ’apperçusqu’il se passait quelque chose de par ticulier, etj’eus (le la peine à continuer ma conversation. Bientôt Madame revint avec Anna, et comme je voulais prendre congé, elle me prit à part, et me dit que dans l’intervalle son mari était venu, et qu’il avait dit qu’il ne s'arrêterait qu’un instant; qu’il voudrait bien me parler, mais qu’à cause de la personne présente, bonne au fond, mais un peu bavarde, il remettrait la chose à une autre fois. ,, Qu’on ne soit pas en peine des lacunes, avait-il ajouté, tout cela se retrouvera“. Du 25' Août 1855. Chandani et moi nous vînmes ce soir chez Mme Lineweg. Pendant la journée j’avais nourri le secret espoir que Lineweg pourrait adresser quelques paroles de consolation à cet ami souffrant, qui ce jour même avait reçu de nouveau quelques tristes nouvelles tou chant le sort de ses enfans; et cet espoir ne fut point déçu. Anna entra bientôt en notre présence dans son état extraordinaire, et Liueweg parla par elle avec une ardeur et une énergie de zèle et de charité telles que je ne les avais point encore rencontrées. «Un r achetédu SEIGNEUR, votre ami et votre frère, est là. Son visage brille d’un reflet de l’amour divin. --o Pressé par cet amour je viens à vous, mes bien aimés, non pour vous dire que le SEIGNEUR vous aime: votre propre expérience doit vous le dire tous les jours. Votre propre cœur vous le dit, pour peu que vous y soyez attentifs; Il travaille incessamment à ces cœurs, et veut les attirer à Lui de plus en plus. Je dirai seulement que vous ayez foi en Lui, le Maître qui a été crucifié, qui est ressuscité, qui est monté aux
  • 55. -26— cieux, e test assis à la droite de Dieu; que vous ayez foi au RÉDEMPTEUR qui reviendra, et cela bientôt. La foi tient la clef du trésor des grâces; et plus vous y puise rez par elle, plus vous y trouverez '. Il s etourna alors vers Chandani, et lui dit ce qu’on trouvera rapporté sous la date du 25 Août, parce que je n’ai pu le compléter que ce jour là. — Quand il eut fini, Arma se tourna vers moi, et la voix me dit avec la plus douce charité: «Et t oi,mon cher, tu désirerais bien aussi avoir quelque chose? je te dirai donc quelques paroles que tu écriras sur les tablettes de ton cœur, bien que tu puisses aussi te les marquer sur le papier si tu veux». Tandis que je me préparais à écrire, il dit encore à Chandani: ,, C’est une bien grande joie pour moi, qu’il me soit permis d’intercéder pour toi auprès du SEIGNEUR“. J’étais a lorsprêt, et après m’avoir engagé à écrire ligne par ligne, il me dicta les vers suivans: Grave, ô JESUS, profondément ton nom Et tout ton être dans mon cœur; Plante—moi, comme ta semence, Dans la bonne terre de ton champ. Sois tout pour moi sur la terre et dans les cieux, 0 Père du SEIGNEUR Jnsus-Cnmsr. Crée en moi, Esprit d’amour, Simplicité, foi, charité, fidélité; Enseigne-moi le secret De ne point fuir la croix; Perfectionne en moi ton œuvre: Gloire, louange, gratitude à toi! c C herchez, et vous trouverez; ces paroles pourront aussi s’appliquer à la circonstance'. -— Je considerai
  • 56. __27._ q ‘ mes v ersavec quelque timidité. Mule Linewegry jeta un coup d’œil,“devina la petite surprise, et trahit le secret. Je vis avec autant d’étonnement que d’attendrisse ment que c’était un acrostiche, et que les premières lettres représentaient mon nom. Mais ’qui peut peindre la joie de l’ami bien -heureux, qui perça à travers la figure d’Anna! C’était le principal plaisir du défunt de ménager de ces innocentes surprises à ses amis. — ,,Maintenant, ajouta-t-il, épouse bénie du SEIGNEUR, tu peux réveiller“. Le f aitest que nous fûmes tous profondément tou chés. Nous racontâmes à Arma tout ce qui s’était passé. Ces vers lui firent aussi un singulier plaisir; et nous nous séparâmes enivrés des bontés du SEIGNEUR. Le s oirdu mêmejour, avant le coucher, Lineweg dicta encore à sa femme les vers suivans également acrostiches dans l’original, et contenant ses noms à lui, en disant que ce qu’il était juste de donner à l’un , pouvait être équitablement accordé à l’autre. ,, Centre de toute félicité, Alpha et Oméga, bien suprême! Tu vins toi-même montrer le chemin aux pêcheurs, Tu donnas ton sang pour de pauvres pélérins: Oh! rends-moi reconnaissante, Purifie-moi et je serai pure. Voie, v érité,salut, vie; Le ciel et la terre te glorifient! Que les désirs de mon cœur Ne se fondent que sur toi, bien unique! Apprends-moi, JEsus, ta volonté, Fais que je la remplisse avec joie, Maintenant et à jamais. Amen,
  • 57. _28 l Du 25 Âoût (un dimanche) d855. Cet a près-dînerj’allai dans la famille de Lineweg, avec un grand désir de voir remplir les nombreuses lacunes qui m’étaient restées dans mes dernières réla tions. Je trouvai Anna chantant au piano; mais elle paraissait si gaie et si éveillée, que je déscsperai de la voir devenir en ce jour un simple instrument passif. Je m’assis donc près de la chanteuse, et mêlai ma voix à ses pieux accords. Nous éprouvâmes bientôt une grande jouissance et une grande consolation. Mme Lineweg qui vint se faire entendre aussi, fut touchée jusqu’aux larmes. Il entra encore un autre monsieur, qui avait été dans le tems un membre de la paisible société du défunt; et il chanta avec tous les autres. Nous choisîmes enfin le cantique chéri de Lineweg; et une heure s’écoula de la sorte aussi vite que fait d’ordinaire minute. Le moment d’aller à l’église était venu; et Anna aussi bien que moi, nous avions résolu de nous y rendre; car c’était Racther, le meilleur ora teur de la Ville, qui devait se faire entendre. Malgré cela, au moment même, je sentis quelque répugnance. Anna déclara aussi qu’elle n’y irait pas; et en même tems elle parut accablée de sommeil. Elle n’eut plus que l aforce de me dire: ,, Si j’étais allée au temple, je ’ m’y serais endormie“; et elle passa dans le cabinet de son oncle dans l’état complet de ravissement. Lineweg était là, et dit à sa femme: Fais entrer mon ami. J’entrai, et il parla ainsi: 1 Je viens pour dédommager ma chère femme de la peine qu’elle ressent de ne pas pouvoir se rendre au temple. Car le SAUVEUR sait bien que ce déplacement
  • 58. -29__ lui s eraitnuisible. Je te l’ai de même dit à l’oreille, mon cher ami, de ne pas aller à l’église. Nous nous comprenions si bien ensemble sur la terre, pourquoi ne nous comprendrions-nous plus maintenant? Et puis, mes bien-aimés, nous pourrons aussi avoir notre office divin entre nous. Mais avant, pensons à remplir les lacunes. - Pendant q ueje m’arrangeai, il dit à sa femme: Il faut avouer, mon cœur, que ton veuvage t’est rendu passablement doux. Assurément, répondit-elle, je suis plus avantagée que bien d’autres. J’étais néanmoins mieux encore, quand je pouvais prendre conseil à tout instant. — Mais de cette manière, ajouta Liueweg, tu me possèdes de même; et le plaisir en est plus grand quand il est un peu plus rare. Le SElGNEUR t’a déjà dit, tu le sais, qu’il ne m’a retiré pour un tems qu’afin de m’orner et de m’enriehir mieux pour l’époque où je te serai rendu. Sois donc tranquille, et remercie le SEIGNEUR de ce qu’il te soit permis de lui faire ce léger sacrifice.J’étais a lorsprêt, et il me dit: in Tu as dans ta relation ce passage: « et si Jésus était en enfer, le ciel y serait » : mais il te manque la phrase parallèle: 1 et si Jésus quittait le ciel, le ciel se changerait en enfer I. Plus loin tu as ces mots : uVenez, vous, enfants bénis, venez aux noces de l’agneau! ; écris à présent le reste: «Venez etc. » (Voir et comparer plus haut.) Comme l’espace que j’avais laissé sur ma feuille me parut un peu trop petit, j’allais commencer vers le milieu de la page vis-à-vis. «Non, dit-il; continues là où tu es resté, en serrant un peu‘. A cette remarque de détail je regardai Mme Lineweg avec quelque étonnement. «Le lieu ni 2..
  • 59. _50._ l’écriture ‘n’y font rien sans doute, ajouta-t-il aussitôt: mais enfin c’est là la place de ce passage I. Et en effet il s’y rangea très-bien. Il m’indiqua de même encore ces mots: 4 de con tribuer pour sa part à cette bénédiction» (voyez plus haut). Puis il continua du ton de la plus tendre amitié: .Voilà donc ce qu’il y avait à ajouter pour tout com pléter. Tu as bien fait, mon ami, d’y faire mention de la bénédiction de ma femme. -—- Le SEIGNEUR t’a fait don d’une bonne mémoire. De plus tu avais la confiance que tes lacunes seraient remplies, et tu vois que ta confiance a été couronnée '. Comme il me restait toujours encore une certaine timidité à lui adresser la parole directement, je dis à Mme Lineweg: «Je voudrais bien savoir ce qu’il y a d’imparfait dans les paroles adressées à Chandani; il y a là aussi des choses omises. Relisez-les une fois, me répliqua-t-elle. Et comme je hésitais encore: Allons, ajouta Lineweg, lis-les! C’est au nom du SEIGNEUR D. Je me mis donc à lire, m’arrêtant aux endroits où je sup posais des lacunes; il les remplissait aussitôt. Quelque fois il disait: 1 C’est cela, bien; ou: Le sens est rendu, c’est l’idée principale 1'. Le d iscoursqu’il avait tenu à Chandani, et que je n’avais pas pu donner plus haut, était donc celui-ci: l« Et toi, mon cher ami, que craindrais-tu? Qu’est ce qui pourrait te donner de l’effroi? Les hommes, que peuvent-ils te faire, quand le dieu des armées est avec toi? Il est vrai, bien des tribulations t’ont atteint: des peines, tu en as autant que tu en peux endurer; mais réjouis -toi et triomphe , car ton SAUVEUR veut te rendre son frère et s’unir à toi de plus en plus! Oui,
  • 60. —5l.-— . réjouis-toi et jette des cris d’allégresse, non de ce qu’il t’a fallu, mais de ce qu’il t’a été permis d’offrir ton ; Isaac. Publie avec des chants de louanges la gloire du SEIGNEUR, et exalte son saint nom a toujours et àjamais! ,,Le SEIGNEUR t’a fait la grâce de te donner à Lui; de déposer tes enfans dans son cœur de RÉDEMPTEUB: sache donc que le SEIGNEUR les gardera; qu’ll les environnera comme d’un mur de feu; et que tous tes ardents désirs seront remplis. Aucune de tes prières, aucun de tes soupirs ne seront perdus. Il les exauce selon son infinie bonté, bien qu’il ne les accomplisse en ton tems, mais en son tems. Ce que je fais, te dit-il, tu ne peux le comprendre maintenant; mais tu le comprendras plus tard.“ - (Ici il s’adressa à sa femme, et lui dit: ,, Tu te rappelles, mon cher cœur, combien de fois le SAUVEUR m’a répété ces mêmes paroles pendant ma vie . mortelle. 0 combien j’en sens maintenant la. vérité!“) «Et quand tes enfans seraient entraînées pour un tems vers les plaisirs du monde, quand ils recevraient même quelquefois du poison au lieu de sucre; ne crains pas , le SEIGNEUR sera toujours à leur côté, et les pro tégera; il est plus puissant que tout. Il peut rechanger le poison en sucre; et la prière, si tu continues à la lui adresser avec ardeur et avec foi, formera véritable ment comme un mur de feu autour d’eux. Confie-toi uniquement à ton SEIGNEUR; il peut tout te donner; et il veut l’enrichir de ses dons les plus parfaits si tu l’aimes. Aime-le donc de tout ton cœur, non à cause de ses dons, mais à cause de Lui-même, et uniquement parce qu’il mérite un amour infini. Si la foi porte une clef, la foi des enfans porte tout un paquet de clefs pour arriver aux trésors célestes. Le SEIGNEUR a aimé
  • 61. . “.32... tous s esdisciples; et néanmoins il a plus accordé à Pierre et à Jacques qu’aux autres; et Jean a reçu plus qu’eux tous. Il a moins parlé à Jean qu’aux autres; et toutefois c’est à lui qu’il a découvert ses mystères les plus importants. —- Sais-tu quelle est ta tâche journa lière? Notre tâche à tous, c’est de nous détacher de plus en plus de tout, afin de deVenir un avec le SEIG NEUR. Donne-toi au SEIGNEUR entièrement, et sans aucune réserve; dis-lui souvent: Vois, SEIGNEUR, devant toi, un pauvre petitver de terre; prends-moi tel que je suis. Aie pitié de moi; je ne suis rien, et ne puis rien par moi-même; mais par toi je serai tout. Tu es mon rocher, ma forteresse et mon désir. C’est à toi que je me confie; éclaire-moi continuellement, et prends soin de moi et des miens, selon ta miséricorde. Ainsi, mon ami, rends-toi toujours plus intime avec Moi; alors tu obtiendras la force qui te manque, de prier aussi pour tes ennemis. Oh, prie pour tes ennemis! je te le dis de la part de ton Maître et du mien! fais-le, et tu rassem bleras des charbons ardents sur leur tête. Un jour viendra que tu t’écrieras: Vous pensiez me faire du mal à moi et à mes enfans, et Dieu l’a changé en bien. Mais apprends à leur bien pardonner. Il y en a tant qui disent: Je veux bien pardonner une offense; mais je ne saurais l’oublier. Ne leur ressemble pas; ils agissent contre l’am0ur divin, lequel ne peut point agir en eux. Le SAUVEUR voudrait faire de toi quelque chose de meilleur que cela. Oublie donc ce qu’ils t’ont fait. N’est-ce pas? tu l’avoues; tu es bien aise aussi que ton Rédempteur te pardonne tes péchés; qu’il les oublie et les jette derrière lui? — Eh bien, fais donc de même à l’égard de tes semblables. Pense que ton SAUVEUR
  • 62. -55 sait b ien ce qu’il en coûte de pardonner, et qu’il le provoque à prier après Lui en disant: Pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Sais-tu le nom de la plus belle perle de la couronne de vie? elle s’appelle amour des ennemis. -—- Toutefois, cher ami, ce ne doit point être quelque motif particulier qui doive tc‘ porter à prier pour tes ennemis; ce ne doit être que l’amour et la reconnaissance envers Celui qui t’assure, en te choisissant pour disciple, que si tu prends le SEIGNEUR pour Pasteur, il ne te laissera manquer de rien. Rempli de cette consolante assurance, pars en paix, je serai avec toi, dit le SEIGNEUR, je veillerai sur toi; je serai ton protesteur, ton soutien! Pars en paix.” Nous a vionsterminé notre travail relativement aux lacunes restées dans le discours du 25 août. Alors Line weg continua: «Oui, j ele répète, c’est une grande vérité, que si la foi a une clé, la foi de l’enfance en a un paquet tout entier. Même parmi les chrétiens les plus distingués il y a aujourd’hui tant de préjugés: Vous irez. jusque lll, disent-ils, et pas plus loin. Ils prescrivent ainsi à la grâce divine un point auquel elle doit s’arrêter. Ils s’arrêtent aux instrumens, au lieu de s’élever jusqu’à la cause et à l’agent. Oh, de combien de gloire ces chrétiens se privent et se priveront! «Mais il viendra un tems, un tems malheureux tel qu’il n’y en a pas encore en, et tel qu’il n’y en aura plus, où la pure doctrine de l’Evangile disparaîtra presqu’cn entier, où la publication de la vérité deviendra telle ment rare, que ces chrétiens si distingués s’enquerront d’elle avec anxiété, et se contenteraient alors même de " 0
  • 63. -54 l‘avoir d e Panama de Balaam‘). Mais en ce moment ils ne voient absolument que l’instrument; et demandent s’il est convenable ou digne qu’on l’écoute, tandis qu’il faudrait examiner directement ce qu’il annonce. «Et t outefois,n’est-il pas vrai, mon ami, que quand tu reçois un livre qui contient de bonnes choses, tu ne t’arrêtes pas Iong-tems à la couverture? Tu ne demandes pas avec quel instrument il a été coupé, avec quel marteau on l’a battu? Tout cela ne t’inquiète pas: tu ne fais que. lire ce qui y est écrit, et tu t’en ré j0uism Ici i ls’arrêta un instant, comme s’il voulait une réponse. Je ne dis rien; et il ajouta de nouveau avec douceur: N’en est-il pas ainsi? A quoi je répondis «oui, assurément», ' avec timidité. «Il n ’ya pas long-tems, mon cher ami, continua-t il, que je demandai au SEIGNEUR pourquoi Il n’avait pas permis plutôt que tu puisses être témoin de sem blables rapports avec'le monde des esprits; quoique tu fusses en état de les recevoir. Il me répondit: c’est parceque je savais que tu lui serais bientôt enlevé de la terre, etj’attendis jusqu’à ce moment.* Mme Lineweg me dit à cette occasion, que plusieurs fois, dans ses ravissemens (car il en avait pendant sa vie), son mari avait demandé au SEIGNEUR s’il ne lui serait pas permis de m’entraîner avec lui; et qu’il lui avait toujours été répondu: Encore un peu de tems. Lineweg reprit: ‘) Selon la doctrine des correspondances le cheval, l’âne, le chameau etc. comme moyen de voyager et d’explorer le monde, i ndiquentle scientifique naturel. N. du Trad.
  • 64. _55_ c A ujourd’hui, à l’heure que vous appelez midi, Oberlin et moi nous sommes allés sous le berceau appelé le Berceau de Jésus, et nous avons chanté un cantique de louange. Après cela nous nous sommes rendus dans la vallée de Nazareth pour y faire une instruction. J’y ai instruit, entre autres, ton ami, qui fait beaucoup de progrès. Oh! il est si désireux d’ap prendre! Le SEIGNEUR a exaucé ta prière pour lui; et ’ c etteprière a réveillé dans ton ami le désir d’apprendre. Il s’est beaucoup humilié. Et il porte maintenant le nom de Timidus. » Ici j ’eusl’assurance de demander vivement: «Est ce Becker? 1' Car bien que j’en fusse assez sûr , je n’en avais pas néanmoins une assurance formelle. —— Oui, me dit-il, c’est lui. L’Intercession réveille une certaine contrainte et cette contrainte se change bientôt en un désir d’appartenir entièrement au SEIGNEUR. u Lorsque tantôt, reprit-il, vous chantiez les louanges du SEIGNEUR, il y avait une légion entière de bienheureux autour de vous. Cet exercice est comme un aimant qui les attire. Quand vous louez le SEIGNEUR, vous attirez à vous vos frères d’enhaut, et eux vous ’altirent de leur côté vers les régions supérieures. « Oh! combien votre BEDEMPTEUR est fidèle! Il l’est au-delà de toute expression : sa bonté surpasse infini ment celle d’un père. Vous le savez bien; vous l’avez éprouvé. —A mon égard sa fidélité a été inexprimahle. Il m’a conduit par de rudes épreuves, parce qu’Il savait que sans cela je me serais sans cesse éloigné de Lui. Mais en ce moment j’aimerais mieux endurer encore une fois toutes mes épreuves que de renoncer à la moindre des félicités qui me sont arrivées par cette 51
  • 65. _56_ ’source d esgrâces. —Ah, ajouta-t-il avec une profonde émotion, adressez-vous donc toujours à Lui! Dites—Lui tout ce qui vous presse; parlez avec Lui comme un ami avec son ami. N’est-il pas vrai que quandvous vous entretenez avec un ami intime, vous ne cherchez pas longtems vos paroles, vous n’étudicz point les ex pressions dont vous dcvcz user pour vous faire com— prendre? N’est-il pas vrai que vous lui dites absolu ment tout ce que vous avez sur le cœur? —— Eh bien, usez donc de -même avec cet ami, le meilleur de tous. Dites-lui tout avec une simplicité filiale; et il vous exaucera avec une bonté, un amour infini! Un enfant, qui a conservé la véritable simplicité de l’enfance, confie à sa mère tous ses besoins: eh bien, sachez que le SEI— GNEUR est toujours encore la poule-mère qui appelle ses poussins. Oh! pressez-vous donc de plus en plus sous ses ailes et dans son sein: et vous éprouverez qu’il est bon d’être là; et vous direz nous allons y établir nos ta bernacles. « Je l’ai déjà souvent dit aux miens, et je te le dis de-même, mon cher-ami, ne crois pas que quand tu demandes quelque chose au SAUVEUR, même la plus petite chose, il ne t’exauce pas aussitôt. Le SAUVEUR exauce chacune de tes prières. Ou bien il remplit aus sitôt ton désir; ou bien, au lieu de ce que tu demandes, il te donne quelque bien beaucoup plus précieux et plus durable. Et de cette dernière façon , même le Non dans la bouche du SEIGNEUR , devient un Ûui d’un grand prix. . Aujourd’hui, vers l’heure que vous appelez le soir, je pars avec une grande légion de bienheureux pour aller recevoir une épouse du SEIGNEUR. — Hélas, il