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EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT :

                de la prévention à l’éco-conception




                              distribution
     fabrication


                                             utilisation
 matières                                    du produit
premières                CONCEPTION
& énergies



                                          valorisation
                                       du produit usagé
         pes
      Eta




                  Critères




               Dominique LAUNAY
                                                           Octobre 2003
Emballage et Environnement :          - 1 -   Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                        Octobre 2003
AVANT PROPOS

Ce document vient conclure une action collective pilotée par Pays de la Loire Innovation sur la
période 2001-2003 et dont l’objectif était de sensibiliser les PME agro-alimentaires régionales à la
thématique de l’éco-conception des emballages et de les accompagner dans une telle démarche.
Cette action, bénéficiant du soutien de l’ADEME, de la DRAF et de la Région des Pays de la Loire
s’est articulée autour de 3 phases principales :
    -    sensibilisation des entreprises à la prise en compte de l’environnement dans la conception et
         la fabrication des emballages (diffusion du Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage
         alimentaire, Matinée Technique du 27 novembre 2001),
    -    opération pilote d’accompagnement personnalisé à la mise en œuvre d’une démarche d’éco-
         conception d’emballages (formation-action auprès de 5 entreprises régionales),
    -    valorisation et diffusion des résultats (Matinée Technique du 24 juin 2003, élaboration et
         diffusion du présent document de promotion).


L’objectif de ce livret est de guider les entreprises agro-alimentaires régionales dans le choix d’un
emballage adapté à leurs besoins et respectueux de l’environnement, en s’appuyant sur une
démarche d’éco-conception : rappel sur les enjeux, présentation succincte de la démarche, des
méthodes et des outils de l’éco-conception, illustration de la démarche à travers le retour
d’expérience des 5 entreprises régionales accompagnées dans le cadre de l’opération pilote.


La diffusion de cet ouvrage auprès des PME-PMI régionales pourra être couplée ou prolongée, à
leur demande, par un accompagnement personnalisé à la mise en œuvre d’une démarche d’éco-
conception d’emballage (conseil, orientation, suivi assurés par Pays de la Loire Innovation).


Merci aux différents partenaires sans qui ce document n’aurait pu voir le jour et notamment aux 5
entreprises régionales (Biofournil, Idena Production, LDC Traiteur ATI, Les Charmilles et Sabim),
qui par l’apport de projets concrets et leur forte implication ont contribué à donner toute sa richesse
à l’action collective, au cabinet O2 France et à l’ADEME pour leur expertise et leur apport de
compétences et de méthodologie à l’action.


Nos remerciements vont également aux financeurs publics de cette opération : l’ADEME, la DRAF
et la Région des Pays de la Loire.


Dominique LAUNAY
Conseiller Technologique Agro-Alimentaire - Pays de la Loire Innovation




Emballage et Environnement :                  - 2 -                             Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
EDITORIAL

La démarche d’éco-conception propose une vision globale de l’ensemble des impacts d’un produit
sur l’environnement sur toute sa durée de vie. Elle s’appuie en outre sur ce constat de bon sens :
plus on intervient en amont dans la conception d’un produit, plus les marges de progrès sont
importantes.

Par nature, elle prévient les fausses bonnes idées, en vérifiant que ce qui améliore un critère n’a pas
d’impact indésirable associé, entraînant un bilan globalement négatif. Par pragmatisme, elle attire
l’attention sur les points présentant les impacts environnementaux les plus importants.

Montrer par l’exemple la faisabilité et l’intérêt de cette démarche dans le domaine particulier de
l’emballage agro-alimentaire, tel était l’objectif de l’opération d’accompagnement menée par Pays
de la Loire Innovation.

Au travers des résultats obtenus chez les cinq entreprises participantes, on vérifie :
    -    l’intérêt d’une assistance légère d’un professionnel, qui apporte les bases méthodologiques
         et des indicateurs adaptés,
    -    la capacité de l’entreprise à définir et s’approprier une démarche à la hauteur de ses moyens,
         transposable aux autres emballages similaires.

Par ailleurs, l’expérience démontre que la démarche d’éco-conception :
    -    peut rejoindre les démarches de réduction des coûts,
    -    est facteur de créativité, capable d’apporter des éléments de différenciation,
    -    permet de répondre ou de devancer les exigences naissantes en provenance des clients et des
         consommateurs,
    -    est un bon moyen de satisfaire à la réglementation relative à la conception et à la fabrication
         des emballages,
    -    complète, en terme de cohérence globale, les démarches de qualité-sécurité des produits,
         tant il est vrai que, dans l’esprit des consommateurs, sont étroitement associés les thèmes de
         qualité de la vie, qualité de l’environnement et qualité des produits issus de la culture ou de
         l’élevage.

La satisfaction des entreprises participantes, et l’évolution des modes de réflexion déclenchée chez
certaines d’entre elles, confirment l’intérêt de cette opération.

Gageons que, au regard de la pression croissante du marché et de la réglementation, et compte-tenu
du potentiel d’innovation qu’elle recèle, l’éco-conception passera bientôt du statut d’opération
pilote à celui de démarche incontournable.


Pierre BICHE
Délégué Régional - ADEME des Pays de la Loire
Emballage et Environnement :                   - 3 -                              Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                            Octobre 2003
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de la prévention à l’éco-conception                        Octobre 2003
INTRODUCTION

L’action collective de sensibilisation et d’accompagnement à l’éco-conception des emballages de
produits alimentaires s’inscrit dans le prolongement de travaux menés par Pays de la Loire
Innovation et ses partenaires (CCI de Nantes et de Saint-Nazaire, ISECA, PRIN-a) sur le thème de
l’emballage-conditionnement alimentaire depuis 1998.


Cette action collective, pilotée par Pays de la Loire Innovation avec le soutien de l’ADEME, de la
DRAF et de la Région des Pays de la Loire, vise à informer, sensibiliser et favoriser l’appropriation
et la mise en pratique de l’éco-conception des emballages par les PME agro-alimentaires régionales,
en :
    -    les sensibilisant aux enjeux et à l’intérêt de l’éco-conception des emballages,
    -    leur apportant des outils méthodologiques pour faciliter la prise en compte de la prévention à
         la source, de l’éco-conception dans les démarches de développement d’emballages,
    -    favorisant l’échange d’information, d’expérience et éventuellement les collaborations entre
         les entreprises agro-alimentaires, les experts et les fournisseurs,
    -    suscitant et favorisant l’émergence et la mise en place de projets d’éco-conception
         d’emballages au sein des PME agro-alimentaires régionales, avec la possibilité d’un
         accompagnement individualisé (intégration de la démarche par les PME facilitée par l’appui
         méthodologique d’un prestataire spécialisé).


L’action s’est articulée de 2001 à 2003 autour de 3 phases :


Phase 1 : Sensibilisation des PME agro-alimentaires régionales à l’éco-conception des emballages
(Matinée Technique du 27 novembre 2001, mailing complémentaire de promotion du Livret 3) et
détection de projets sur ce thème


Organisée par Pays de la Loire Innovation, en partenariat avec les CCI de Nantes et de Saint-
Nazaire et l’ISECA, la Matinée Technique du 27 novembre 2001 à Nantes a permis de
sensibiliser à l’éco-conception des emballages 68 personnes, dont 44 représentants industriels pour
38 établissements.
Le Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire sur le thème du couple
"Emballage / Environnement", tiré à 300 exemplaires, a été diffusé auprès de 176 établissements
agro-alimentaires régionaux (52 en Loire-Atlantique, 57 en Maine-et-Loire, 14 en Mayenne, 10 en
Sarthe et 43 en Vendée) et de 11 fournisseurs d’emballages régionaux.




Emballage et Environnement :                   - 5 -                              Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                            Octobre 2003
Phase 2 : Opération pilote d’accompagnement des PME agro-alimentaires régionales dans une
démarche d’éco-conception d’emballages


L’accompagnement proposé à l’occasion de l’opération pilote était de type formation-action, avec
une phase collective de formation (formation inter-entreprise de 2 jours) et une phase individuelle
d’accompagnement méthodologique sur site par un prestataire externe (5 jours par entreprise).
Cinq entreprises agro-alimentaires régionales se sont inscrites pour l’opération pilote
d’accompagnement à la démarche d’éco-conception d’emballages : Biofournil, Idena Production,
LDC Traiteur ATI, Les Charmilles, Sabim. L’accompagnement a été réalisé par le cabinet O2
France.


Phase 3 : Bilan global de l’opération pilote et valorisation des résultats


L’objectif de cette phase est d’évaluer globalement l’action collective et de formaliser une synthèse
de l’ensemble des résultats de l’opération pilote d’accompagnement, puis de valoriser et diffuser ces
résultats auprès de l’ensemble du tissu agro-alimentaire régional, sous forme d’un document de
promotion de la démarche d’éco-conception des emballages et d’une Matinée Technique de clôture.
La Matinée Technique, co-organisée par Pays de la Loire Innovation et les CCI de Nantes et de
Saint-Nazaire le 24 juin 2003 à Nantes a permis de sensibiliser à la thématique de l’éco-conception
des emballages un total de 83 personnes, dont 59 représentants industriels pour 51 établissements.




A travers la présentation de la démarche d’éco-conception (et des méthodes et outils associés),
illustrée par des exemples concrets (retour d’expérience des 5 entreprises agro-alimentaires
accompagnées lors de l’opération pilote), le présent ouvrage a pour ambition de favoriser la
diffusion auprès des entreprises régionales de ce type d’approche appliquée à des emballages, ou
plus largement à des produits et services.


Emballage et Environnement :                 - 6 -                            Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                        Octobre 2003
Il comprend 3 parties principales. La première resitue le contexte, les enjeux de l’éco-conception,
avec un rappel sommaire sur l’état de la réglementation et de la normalisation en matière de
relations entre emballage et environnement (avec un renvoi au Livret 3 du Guide pour le choix d’un
emballage alimentaire, pour une information plus détaillée).
La deuxième partie dresse un panorama des démarches d’éco-conception (exhaustives, sélectives),
des méthodes d’investigation (approfondies, simplifiées), des outils synthétiques (check-listes,
logiciels…), des indicateurs de suivi et aborde les démarches promotionnelles de la qualité
environnementale des produits (écolabels, auto-déclarations, écoprofils).
La troisième partie est centrée sur le retour d’expérience et le témoignage des 5 entreprises agro-
alimentaires régionales accompagnées à l’occasion de l’opération pilote "Eco-conception des
emballages".
En annexe du guide, figurent les références de quelques sources d’informations complémentaires
(documents, sites web), un exemple de check-liste appliquée à l’emballage, des indicateurs de suivi
et une fiche de synthèse sur les aides de l’ADEME et de la Région des Pays de la Loire en faveur
des projets dans le domaine de l’environnement.




Emballage et Environnement :                - 7 -                            Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                       Octobre 2003
I – Contexte et enjeux

En moins de 40 ans, la production d’ordures ménagères a plus que doublé en France (220
kg/habitant/an en 1960 et 450 kg en 1998), sous l’effet notamment de l’augmentation de la
consommation de biens, de la durée de vie de plus en plus courte des produits, de la multiplication
des emballages (qui représentent environ 30 % en poids et 50 % en volume des déchets
ménagers)…




                                                                             Source : Ademe

Chaque année, plus de 100 milliards d’emballages sont utilisés en France par les consommateurs et
génèrent 4,6 millions de tonnes de déchets. Malgré les efforts en faveur du recyclage et de la
valorisation des déchets d’emballages, le travail d’allègement des emballages réalisé par les
professionnels, le taux de déchets d’emballages est de plus en plus élevé dans les ordures
ménagères.


             Gisement des emballages ménagers et non ménagers en 1998                  Source : Ademe

                                                                                 Cette croissance est due
                      5000            4100
                                                 3500                            à plusieurs facteurs :
                 4000
                                                                                 diminution de la taille
                 3000
      Tonnage                            1600          1700                      des foyers, évolution des
                 2000
                         700                                                     modes de vie et de
                 1000
                                                                                 consommation, avec une
                    0
                       Métal  Papier Plastique Verre  Bois                       demande accrue de
                              carton                                             produits     alimentaires
                                     Matériaux                                   prêts à l’emploi, de
                                                           en milliers de tonnes
                                                                                 produits préemballés, de
formats et de doses individuels (une dosette de café soluble consomme 8 fois plus d’emballage que
son équivalent en vrac).
Sur les 11,6 millions de tonnes d’emballages produites chaque année en France, 6,5 millions sont
valorisées (4,8 millions de tonnes recyclées et 1,7 millions incinérées avec récupération d’énergie),
avec des taux très différents d’un matériau à l’autre : 46 % de valorisation pour les métaux (dont 45


Emballage et Environnement :                   - 8 -                              Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                            Octobre 2003
% de recyclage), 82 % pour le papier-carton (61 % de recyclage), 41 % pour le plastique (8 % de
      recyclage), 45 % pour le verre (45 % de recyclage), 33 % pour le bois (18 % de recyclage).




                    Valorisation des emballages en 1998
                                                                                            La prise en
                90%                         82%                                             compte des
                80%                                                                              déchets
                70%                                                                         d’emballag
                60%        46%                           45%                                e        afin
Pourcentage 50%                                41%                                          d’éviter ou
                                   61%                             33%
                40%                                                                         de réduire
                         45%
                30%                                                                         leur effet
                                                       45%
                20%                                                                                   sur
                10%                                              18%                        l’environne
                                             8%
                 0%                                                                         ment s’est
                      Métal      Papier  Plastique    Verre    Bois
                                 carton
                                                                                            traduite par
                                                                                            la mise en
                                        Matériaux                  Valorisation énergétique
                                                                                                   place
                                                                   Recyclage
                                                                                                   d’une
    importante et complexe réglementation les concernant, dans la plupart des pays européens. Dans un
    souci d’harmonisation réglementaire, le législateur européen a élaboré en 1994 un texte cadre, la
    directive 94/62/CE, précisant notamment les exigences essentielles à respecter en matière de gestion
    environnementale des emballages.


      Le dispositif réglementaire relatif aux emballages s’appuie sur des textes français et européens
      dont les principaux sont par ordre chronologique :
          -    Loi 75-633 du 15-07-1975 modifiée, qui pose le cadre de la politique française en matière
               de déchets (élimination des déchets, récupération des matériaux, principe
               "pollueur/payeur"…).
          -    Décret 92-377 du 1-04-1992 modifié, relatif au tri et à la valorisation des déchets
               d’emballages ménagers et ayant notamment donné lieu à la création d’organismes agréés par
               les pouvoirs publics (Adelphe, Eco-Emballages).
          -    Décret 94-609 du 13-07-1994 modifié, relatif au tri et à la valorisation des déchets
               d’emballages industriels et commerciaux.


          -    Directive européenne 94/62/CE du 20-12-1994, relative aux exigences essentielles en
               matière d’emballages et de déchets d’emballages et fixant notamment pour le 30 juin 2001
               des taux de valorisation et de recyclage (globalement et matériau par matériau) aux états
               membres, ces taux étant amenés à être révisés régulièrement (une proposition de
               modification est actuellement en phase de conciliation entre le Parlement et le Conseil).
          -    Décret 98-638 du 20-07-1998, transposition partielle de la directive 94/62 et portant
               principalement sur la conception et la fabrication des emballages (prévention à la source des

      Emballage et Environnement :                  - 9 -                             Pays de la Loire Innovation
      de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
déchets d’emballages avec la notion centrale de "point critique", réutilisation et valorisation
         en fin de vie, réduction de la teneur en substances dangereuses.


D’autres textes européens de portée plus générale sont également à prendre en compte :
    -    BAT (Best Available Technology)
Ces BAT ou meilleures techniques disponibles vont s’imposer aux entreprises européennes. En
2004, tous les secteurs industriels devraient être couverts par les guides techniques des BAT (pour
l’instant sont essentiellement concernées les industries lourdes, "énergivores" et polluantes).
    -    IPP (Integrated Product Policy)
L’IPP recouvre toute une série de programmes volontaires et de directives européennes en vue de
favoriser la production et la consommation de produits de qualité environnementale. L’IPP prévoit
des instruments réglementaires (prescription sur la composition des produits…), des accords
volontaires, des instruments obligatoires d’information, des instruments économiques (taxation de
certains produits, avantages financiers pour les achats verts…), des instruments volontaires
d’information (écolabels, normes, conseil auprès des consommateurs…).


Le dispositif réglementaire en matière d’emballage et d’environnement s’est accompagné de la mise
en œuvre de normes spécifiques. Ainsi, la directive européenne 94/62/CE sur les emballages et les
déchets d’emballages a-t-elle donné lieu à l’élaboration et à la parution de normes européennes
précisant les exigences essentielles. Ces normes sont à étudier de près par les PME car leur respect
vaut présomption de conformité de l’emballage au décret 98-638.

Ces normes abordent les thèmes de la prévention, de la réutilisation et de la valorisation.
L’organisation des documents est la suivante :
- EN 13427 : Exigences relatives à l’utilisation des normes européennes dans le domaine de
             l’emballage et des déchets d’emballages.
- EN 13428 : Exigences spécifiques à la fabrication et à la composition - Prévention par la réduction
             à la source.
- EN 13429 : Exigences relatives à la réutilisation.
- EN 13430 : Exigences relatives aux emballages valorisables par recyclage matière.
- EN 13431 : Exigences relatives aux emballages valorisables énergétiquement, incluant la
             spécification d’un pouvoir calorifique inférieur (PCI) minimum.
- EN 13432 : Exigences relatives aux emballages valorisables par compostage et biodégradation -
             Programme d’essai et critères d’évaluation de l’acceptation finale des emballages.


Des normes de portée plus générale dans le domaine environnemental sont également à considérer.
Les normes ISO de la série 14000 ont été ainsi élaborées pour améliorer et fiabiliser les pratiques
environnementales.




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de la prévention à l’éco-conception                                                           Octobre 2003
Des informations plus complètes sur le dispositif réglementaire et normatif figurent dans le Livret 3
(Le couple Emballage / Environnement) du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire,
disponible sur simple demande auprès de Pays de la Loire Innovation. Les textes
réglementaires étant susceptibles d’être modifiés ou précisés dans le temps, il est nécessaire de
mettre en place au sein de l’entreprise une veille réglementaire permanente. Quelques coordonnées
de sites internet permettant d’accéder aux textes réglementaires et normatifs dans leur intégralité
et/ou de réaliser une veille sur l’actualité réglementaire et normative figurent à l’Annexe 1.


Parallèlement à ce dispositif réglementaire et normatif et afin d’accompagner le développement du
tri chez les consommateurs français et la mise en place de filières de recyclage et de valorisation, la
contribution des industriels aux organismes agréés tels que Eco-Emballages et Adelphe (calculée
en tenant compte du matériau utilisé et du poids de l’emballage) a été en moyenne multipliée par 2
en 2000, avec de nouvelles hausses en 2001, 2002…


Face à ces enjeux réglementaires et économiques, la prévention à la source des déchets
d’emballages est particulièrement d’actualité pour les IAA, et ce, d’autant plus que la pression des
distributeurs dans ce sens va s’accentuer. En effet, ceux-ci cherchent de plus en plus à réduire à la
source le poids des emballages, par souci d’économie et par préoccupation environnementale. Les
fournisseurs de MDD (marques de distributeur) seront donc de plus en plus sollicités sur l’évolution
des conditionnements des produits.


La montée en puissance du tri sélectif (en 2002, 40 millions de français séparaient leurs emballages
avant de les jeter, contre 19 millions en 1998) va modifier les comportements d’achat des
consommateurs à l’horizon 2002-2005 : les contraintes liées à l’emploi de multiples poubelles pour
le tri risquent d’entraîner un rejet des emballages encombrants et difficiles à compacter.


Plus globalement, la prise de conscience sur les dernières décennies de l’impact de l’activité
humaine sur l’environnement, qui ne se limite pas à la production de déchets, mais concerne
également la consommation de matières et d’énergies non renouvelables, le changement
climatique…, a suscité l’émergence du concept de développement durable, défini ainsi par la
Commission Brundtland en 1987 : "Développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité de satisfaire les besoins des générations futures".
Concrètement, il s’agit de traiter au même niveau stratégique les questions sociales,
environnementales et économiques.
Le développement durable est aujourd’hui annoncé comme une priorité nationale. En effet, depuis
le 3 juin 2003, le gouvernement français a adopté sa "stratégie nationale de développement
durable" (SNDD) pour les 5 ans à venir, avec la volonté d’inciter les entreprises à s’engager dans
ce sens. Relayé par les fédérations professionnelles, le concept commence à être intégré par les
entreprises françaises.
Ainsi, la FCD (Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution) s’est engagée dans un
programme en 10 points sur 2003 et 2004, avec notamment la volonté affichée de réduire les
emballages à la source, de renforcer le dialogue avec les fournisseurs, d’étudier la contribution du
secteur à la réduction des gaz à effet de serre… De même, l’ANIA (Association Nationale des


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Industries Alimentaires) a créé en son sein un Comité Stratégique "Développement Durable" et
élaboré une charte spécifique, avec des engagements en matière d’approvisionnements, de chaînes
logistiques durables, d’éco-conception des emballages.
Sous la pression de la réglementation et des "éco-taxes", le thème du développement durable
recueille aujourd’hui un écho particulier dans le secteur de l’emballage : réduction à la source,
choix des matériaux, recyclage et valorisation… Il s’agit de concilier au mieux la composante
écologique de l’emballage et l’amélioration de ses fonctionnalités (protection du produit, aspect
pratique, contraintes marketing…).


Face à l’importance des impacts environnementaux liés aux produits (au sens large : biens et
services, emballages…) durant tout leur cycle de vie (à titre d’exemple, en France, les produits
contribuent à 52 % de l’effet de serre, exprimé en émission de dioxyde de carbone totale et
correspondant à 16,4 tonnes d’équivalent CO2/an pour un ménage, contre 25 % pour les
déplacements, 15 % pour le chauffage de l’habitat et 7 % pour l’eau et l’électricité domestiques),
l’une des voies prioritaires à explorer est sans aucun doute celle de l’éco-conception.
En effet, la prise en compte de l’environnement dès la phase de conception des produits permet de
réduire à la source de futurs impacts sur l’environnement, d’influer par ses choix de conception le
plus efficacement sur les caractéristiques environnementales ultérieures des produits. Les
principaux enjeux de cette approche "produit", ou éco-conception sont d’identifier en amont les
principaux impacts environnementaux du produit, ses principaux points faibles et d’éviter (ou
d’arbitrer) d’éventuels déplacements de pollution.


Appliquée aux emballages, une approche volontaire et positive de l’environnement de type éco-
conception est source d’innovation et de compétitivité pour les PME agro-alimentaires, par une
remise à plat de leurs produits et une réflexion en interne sur l’optimisation de la valeur d’usage de
l’emballage et de la protection de l’environnement.
La recherche d’un compromis optimisé entre aspects économiques, techniques, marketing et
environnementaux représente une opportunité intéressante de gains financiers pour l’entreprise par
la réduction des coûts de matières premières, d’énergie, des coûts logistiques, des coûts
d’élimination des déchets et des taxes et redevances diverses associées, par l’anticipation
d’évolutions réglementaires, par le passage d’une logique curative à une logique préventive
permettant une meilleure maîtrise des coûts liés à l’environnement. Elle peut également constituer
un atout concurrentiel à travers la valorisation de l’image d’une entreprise respectueuse de
l’environnement auprès des clients et consommateurs (communication "verte" fiable, argumentée et
validée), une dynamisation et une différenciation de l’offre commerciale, l’ouverture sur de
nouveaux marchés marqués par l’environnement. Enfin, elle doit jouer un rôle fédérateur en interne,
auprès du personnel de l’entreprise : motivation pour la thématique de l’environnement qui dispose
d’un a priori très favorable, perspective de valoriser une image de précurseur…




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de la prévention à l’éco-conception                                                         Octobre 2003
II – L’éco-conception (définition, démarches,
                      méthodes, outils, valorisation)



1 - Notions de base, définition

Aucun produit ne parcourt son cycle de vie sans consommer et polluer. Ne serait-ce que pour
l’obtention des matériaux utilisés, il y aura inévitablement consommation de ressources minérales,
énergétiques, d’eau… Tout produit est ainsi à l’origine de consommations mais aussi de rejets de
substances dans l’air, l’eau ou les sols : eaux usées, gaz d’échappement, déchets…
Ces consommations et ces rejets, sont sources d’impacts sur l’environnement au niveau local
et/ou global : épuisement des ressources naturelles, pollution de l’eau, de l’air…




Chaque produit a donc, à différentes étapes de son cycle de vie, un impact sur l’environnement. La
notion de qualité environnementale d’un produit est une notion relative. C’est pourquoi tous les
produits méritent l’attention des concepteurs car leurs caractéristiques environnementales peuvent
être améliorées.


L’expression abrégée "éco-conception" désigne la prise en compte de l’environnement dès la
conception des produits. Il s’agit d’introduire le paramètre environnemental au sein du jeu des
paramètres classiques de conception (attente des clients, maîtrise des coûts, faisabilité technique…)
pour proposer, à service rendu égal, des produits plus respectueux de l’environnement.
Parce qu’elle se situe en amont des décisions, l’éco-conception est une démarche préventive
(réduction à la source de futurs impacts sur l’environnement…).


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Environnement
                                                                     Fonctionnel




                                                                             Technique




             ISO 14062
                                                       Financier




Le principe de base de l’éco-conception est que, au fur et à mesure des étapes de développement
d’un produit, les marges de choix techniques se rétrécissent et les possibilités de réduire les impacts
environnementaux s’amoindrissent d’autant : c’est donc le plus en amont possible qu’il faut intégrer
l’environnement, lors de la phase de conception.


L’éco-conception se caractérise par une approche multi-critère de l’environnement (eau, air, sol,
bruit, déchets, énergie, matières premières...), prenant en compte l’ensemble des étapes du cycle de
vie d’un produit (extraction des matières premières, production, distribution, utilisation, traitement
de fin de vie). Les améliorations environnementales envisagées doivent être réalisées tout en
conservant la qualité, l’aptitude à l’usage et les fonctionnalités du produit.


Toute modification des caractéristiques d’un produit sur un point précis peut avoir des
répercussions sur l’ensemble du produit. Dans la pratique, le concepteur vérifie que la modification
envisagée ne va pas dégrader d’autres caractéristiques du produit ou, pour le moins, que cette
dégradation sera compensée par les bénéfices attendus.
En éco-conception, la démarche est similaire : par exemple, un changement de matériaux afin de
réduire à la source le poids de l’emballage et la quantité de déchets produits doit s’accompagner
d’une vérification des modifications engendrées. Les caractéristiques environnementales de
l’emballage en fin de vie seront-elles améliorées, conservées ou détériorées… ?
L’objectif est d’agir où les impacts sont les plus importants et d’éviter les déplacements de
pollution ou, du moins, les identifier pour tenter d’arbitrer entre ces différentes sources de pollution
celle(s) devant être prioritairement réduite(s). On choisira, alors, entre différentes alternatives de
conception.
L’enjeu de l’approche multi-critère et multi-étape est ainsi de valider des choix d’amélioration.


En matière d’éco-conception, l’éventail des solutions est large : d’une simple modification du
produit jusqu’à sa remise en question totale (améliorations touchant aux fonctionnalités du produit,
modifications radicales de l’offre commerciale avec par exemple le passage d’une offre de produits
à celle d’une offre de services…).

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Afin d’asseoir l’éco-conception sur des bases partagées et d’accélérer la diffusion des bonnes
pratiques, mais aussi d’éviter des interprétations trop réductrices, l’ISO a souhaité développer un
référentiel international. Après 3 ans de travaux, le document international ISO 14062 sur
l’intégration des aspects environnementaux en conception de produit a été adopté en mars 2002.




2 - Démarche d’éco-conception


2.1 - Préambule (rappel sur quelques notions clés et définitions)


L’éco-conception consiste à intégrer les critères environnementaux dans les phases de conception
des produits, systèmes d’emballage et services, avec l’objectif d’améliorer leur qualité écologique.
Un éco-produit peut se définir comme un produit de qualité (performant, efficace) et générant le
moins d’impacts possibles sur l’environnement tout au long de son cycle de vie.
Les flux entrants (matières, énergies…) et sortants (déchets, effluents liquides et gazeux…) à
chaque étape du cycle de vie du produit vont générer des impacts sur l’environnement.


L’éco-conception, appliquée à l’emballage, doit permettre de le concevoir autrement, en ayant une
approche :
    -    Systémique : l’ensemble du système d’emballage (emballage primaire, secondaire et
         tertiaire), voire même le couple emballage-produit doivent être pris en compte.
    -    Multi-critère : l’ensemble des aspects environnementaux (consommation de matières et
         d’énergies, production de déchets, rejets dans l’air, l’eau, le sol…) et des impacts
         environnementaux doit être pris en compte.
    -    Multi-étape, en cycle de vie : depuis la production des matériaux qui le constituent jusqu’à
         sa mise au rebut, un emballage traverse de nombreuses étapes, qui méritent toutes d’être
         considérées lors de la phase de conception, qu’elles soient situées très en amont, comme
         l’extraction de matières premières, ou très en aval, comme l’incinération ou le recyclage.



                                  fabrication       distribution


                                                           utilisation
                        matières                           du produit
                       premières           CONCEPTION
                       & énergies

                                                       valorisation
                                                     du produit usagé




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L’objectif est d’agir où les impacts sont les plus significatifs et d’éviter d’éventuels transferts de
pollution.



                                                                                                         Transferts
            L’éco-conception                                                                             de pollution

   Impact                                                          Impact
                                                1                                                                      2




    Matières Fabrication Distribution Utilisation   Valorisation       Matières    Fabrication Distribution Utilisation Valorisation
    premières                                                          premières




    L’analyse de l’existant montre que l’impact                        L’une des solutions envisagées permettrait
    environnemental majeur est généré lors de                 1        de réduire cet impact en fabrication mais                 2
    la fabrication.                                                    l’aggraverait à d’autres étapes. Cette
                                                                       solution entraînerait un transfert de
                                                                       pollution.




La notion d’unité fonctionnelle (quantité de produit nécessaire pour remplir une fonction donnée
pendant un temps donné et avec une efficacité donnée) est importante en éco-conception car elle
permet de comparer des produits avec des fonctions semblables, mais avec des performances,
caractéristiques et conditionnements différents. Elle sert de référence pour évaluer les impacts
environnementaux du produit et le cas échéant pour évaluer les impacts environnementaux des
améliorations identifiées.
Exemple d’unité fonctionnelle : emballer 10 steaks hachés surgelés pour les transporter aux
différents points de livraison (en assurant les fonctions sécurité et logistique et en préservant la
chaîne du froid).




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L’éco-conception s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue (roue de Deming).




Une personne clairement identifiée doit être mandatée pour initier la démarche d’éco-conception,
qui nécessite un soutien fort de la Direction et une bonne vision stratégique (mobilisation de
ressources internes et très souvent externes, avec par exemple le recours à un consultant spécialisé).
Une équipe projet pluridisciplinaire doit être constituée pour conduire la démarche : noyau dur
(chef de projet, R&D, Marketing, Qualité, Environnement…), personnes ressources sollicitées à
certaines étapes (Emballage, Achats, Logistique, Production, Commercial…), échange et
coopération étroite avec les fournisseurs, sous-traitants, clients…


Plusieurs options sont possibles pour mener une démarche d’éco-conception. Celle-ci peut porter
de façon pilote sur un produit simple permettant de réaliser un exemple convaincant, sur un produit
aux enjeux importants (clients, réglementation, image)…


2.2 - Démarche d’éco-conception

La démarche d’éco-conception est une démarche raisonnée permettant d’évaluer les impacts
environnementaux significatifs, et d’identifier, d’ordonner les pistes d’amélioration, avec des
améliorations variées (de ponctuelles… à la remise en cause profonde du produit, du système
d’emballage, du service). Elle peut s’appuyer sur les outils classiques de conception que sont
l’analyse fonctionnelle, l’analyse de la valeur en y intégrant la dimension environnementale dès
la phase de définition des fonctions (se reporter au Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage
alimentaire, pages 30 à 33).




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2.2.1 - Initialisation de la démarche


L’objectif est de clarifier le positionnement produit/environnement et d’établir un cahier des
charges fonctionnel intégrant le contexte environnemental, en prenant en compte :
    -    les pressions externes (réglementation, normalisation, restriction d’utilisation de substances
         ou de matériaux, boycott, perception négative de produits similaires à ceux de l’entreprise
         par des groupes de pression, par l’opinion, taxes et coûts directs liés à l’environnement,
         demande du marché, perception d’une attente chez un client important, action des
         concurrents, existence d’écolabels, de démarches au sein de l’interprofession, pression des
         actionnaires…),
    -    les motivations internes (stimulation de l’innovation technique ou commerciale,
         amélioration de la qualité des produits, certifications ou distinctions officielles, contribution
         à une dynamique interne, réduction des coûts et des délais, application d’une éthique en
         cohérence avec la culture, la vocation, le métier de l’entreprise…).


         2.2.2 - Collecte des données environnementales


Il s’agit de réaliser un inventaire des données environnementales utiles sur l’ensemble du cycle de
vie, des flux entrants et sortants, en collectant le maximum d’informations en interne et en
établissant des partenariats avec les fournisseurs, sous-traitants, prestataires et clients (utilisation de
questionnaires adaptés, visite des sites concernés…).
Dans un souci d’exhaustivité et de formalisation, il peut être intéressant d’élaborer et d’employer
une matrice de collecte de données permettant de croiser les différentes étapes du cycle de vie
(matières premières, fabrication des composants, fabrication du produit, distribution, utilisation, fin
de vie) et les différents aspects environnementaux identifiés (matières premières et produits, risques
liés aux substances, énergies, déchets, eau, sols, air, bruits, odeurs, autres nuisances…). Cette
matrice peut être difficile à compléter notamment pour l’étape de fin de vie, car tributaire de la
situation géographique, des filières locales de recyclage et de valorisation… (se baser sur les
données de l’Ademe, d’Eco-Emballages…).


         2.2.3 - Evaluation environnementale


Il s’agit d’évaluer la qualité environnementale d’un produit, d’un emballage, d’un service en vue de
le comparer avec un autre (autre option de conception, emballage précédent, emballage d’un produit
concurrent…), de mieux cerner les impacts environnementaux, d’identifier les aspects ou impacts
environnementaux significatifs et de les classer. Il est à noter que les impacts environnementaux
significatifs varient en fonction du produit, de l’emballage ou du service considéré.


Le classement de chaque thème environnemental peut être motivé par la prise en compte des
critères suivants :
    -    l’importance relative qui peut lui être attribuée (importance politique, sociétale…),

Emballage et Environnement :                   - 18 -                              Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                             Octobre 2003
-      la contribution du produit, de l’emballage au thème environnemental (notion qualitative),
    -      l’estimation de la marge d’amélioration (critères techniques et économiques),
    -      les attentes des consommateurs et/ou les spécificités du marché (dimension marketing),
    -      les obligations réglementaires…
Pour un système d’emballage, le transport amont et aval est automatiquement classé comme très
important : importance du thème "transport" d’un point de vue politique, économique et
environnemental, conséquences directes et indirectes de la plupart des améliorations apportées au
système d’emballage sur l’impact environnemental lié au transport.


          2.2.4 - Choix des options d’éco-conception


Après avoir listé les aspects environnementaux significatifs, l’équipe projet peut mettre en œuvre
des séances de créativité pour identifier des pistes d’améliorations potentielles. L’une des clés de
réussite est l’établissement d’un dialogue constructif entre les services Environnement et Marketing.


Appliquées à un système d’emballage de produits alimentaires, les différentes étapes du cycle de
vie peuvent être schématisées par la roue de l’emballage :




                                                 • Conception du système d’emballage
        ΠConception du produit

                                                                          Ž Fabrication du système
                                                                             d’emballage




                                                                             • Conditionnement du produit
   ’ Collecte, élimination,
   valorisation de l’emballage




                                                                        • Logistique (stockage, transport,
   ‘ Consommation du produit                                               distribution)




A chacune de ces étapes correspondent des pistes d’améliorations potentielles. Elles pourront être
engagées lors de la conception ou de la redéfinition d’un système d’emballage et de ses éléments.
Pour chaque étape du cycle de vie du système d’emballage, il convient de s’interroger sur les
possibilités d’intervention permettant de minimiser l’impact de l’emballage sur l’environnement.



Emballage et Environnement :                   - 19 -                              Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                             Octobre 2003
Les pistes d’améliorations envisagées devront être validées en cherchant à identifier s’il y a eu
d’éventuels transferts de pollution (dégradation des caractéristiques environnementales d’une autre
étape ou d’un autre critère). Si c’est le cas, on tentera d’arbitrer entre ces différentes sources de
pollution celle(s) devant être prioritairement réduite(s). On choisira, alors, entre différentes
alternatives de conception. Les pistes identifiées devront être évaluées : pertinence
environnementale et commerciale, faisabilité technico-économique. L’entreprise décidera alors de
les mettre en œuvre (élaboration d’un plan d’action), de réaliser des études complémentaires ou de
les abandonner en toute connaissance de cause.


Des check-listes (exemple figurant en Annexe 2) peuvent être utilisées pour faciliter l’identification
des pistes d’amélioration relatives à un système d’emballage. Le CNE (Conseil National de
l’Emballage) a, par ailleurs, édité en mai 2000 un document sur le thème "Mise en œuvre de la
prévention lors de la conception et de la fabrication des emballages".


Des indicateurs de suivi devront également être mis en place pour pérenniser la démarche. La base
de comparaison sera une unité fonctionnelle à définir (emballer X kg de produit à l’unité, emballer
Y produits en vrac…). Ces indicateurs pourront être, par exemple :
    -    la quantité de matériau par unité fonctionnelle,
    -    le poids, le volume du système d’emballage par unité fonctionnelle,
    -    le nombre de rotations du système d’emballage ou d’un de ses composants,
    -    le pourcentage en poids des composants du système d’emballage rentrant dans une filière de
         recyclage, rapporté à l’unité fonctionnelle,
    -    le CVE (coefficient volumique de l’emballage), qui traduit pour les emballages rigides le
         rapport du volume occupé par l’emballage (volume occupé par le parallélépipède dans
         lequel il s’inscrit) au volume de son contenu : toute diminution de ce coefficient correspond
         à une amélioration de la forme de l’emballage…
D’autres indicateurs possibles pour le suivi figurent en Annexe 3.
Dans le cas de changement de matériaux, une base de comparaison possible est l’énergie
consommée pour leur fabrication (indicateur monocritère à modérer par les autres avantages ou
inconvénients d’un point de vue environnemental liés aux matériaux).


         2.2.5 - Les différents types de démarches d’éco-conception


Bien que les démarches existantes et potentielles soient variées, on peut schématiquement les
regrouper en 2 grandes catégories :
    -    les démarches exhaustives : évaluation globale (tous les critères environnementaux à toutes
         les étapes du cycle de vie) et recherche des options de conception permettant de réduire
         l’ampleur des principaux problèmes environnementaux, en s’assurant que ces options
         n’aggravent pas d’autres impacts (transferts de pollution),


Emballage et Environnement :                   - 20 -                           Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
- les démarches sélectives : recherche des options de conception permettant de réduire
       l’ampleur d’un ou de plusieurs problèmes environnementaux préalablement identifiés et
       validation des pistes d’amélioration en s’assurant que ces options n’aggravent pas d’autres
       impacts (transferts de pollution).


En pratique, la mise en œuvre des 2 types de démarche s’appuie sur des méthodes d’investigation et
sur des outils synthétiques (faisant appel à des compétences distinctes) :
    -    les méthodes d’investigation, qu’elles soient approfondies ou simplifiées (selon leur degré
         de prise en compte des impacts environnementaux sur tout le cycle de vie), ne peuvent être
         conduites que par des évaluateurs connaissant l’ACV (Analyse du Cycle de Vie),
                                          Etapes




                                                     Critères




                  Ex :                                                        E Ex : ESQCV
                  ACV                   Ex : Contenu
                                        énergétique




     - les outils synthétiques (check-listes, logiciels) sont des outils d’aide à la décision directement
       utilisables par les concepteurs, mais leur réalisation initiale nécessite des compétences
       particulières (pour être rigoureux, ces outils doivent s’appuyer sur des méthodes
       d’investigation permettant la quantification des améliorations environnementales).


Différentes méthodes d’investigation et différents outils synthétiques seront présentés dans les
chapitres suivants.
Ces distinctions permettent de donner des repères face à une diversité d’approches laissant une
grande liberté aux industriels. Il appartient à chacun de trouver la méthode ou l’outil qui lui est le
plus adapté en fonction de ses produits et de son degré d’apprentissage en matière d’environnement.
Pour plus de détails : module de sensibilisation à l’éco-conception réalisé par l’ADEME
(téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante http://www.ademe.fr/eco-conception et disponible
en CD ROM gratuit).



Emballage et Environnement :                       - 21 -                         Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                            Octobre 2003
Il peut être judicieux, voire conseillé, pour une PME peu familiarisée, de recourir dans un premier
temps pour un accompagnement spécifique à un expert extérieur capable d’identifier rapidement et
de façon fiable les impacts les plus significatifs.
Souvent, le simple bon sens de l’équipe projet peut être source d’amélioration environnementale,
s’il est conforté par l’avis d’un expert en matière d’impacts environnementaux pour éviter certains
pièges (se limiter à l’amélioration d’impacts non significatifs, transférer une pollution…).




3 - Méthodes d’investigation


3.1 - Méthode d’investigation approfondie – ACV (ISO 14040 à 14043)


Dans le domaine de l’évaluation globale et multi-critère des impacts environnementaux, l’outil le
plus abouti est l’ACV (Analyse du Cycle de Vie). Sa pratique, sa diffusion et surtout la
normalisation internationale (normes ISO 14040 à 14043, en fixant les bases méthodologiques et
déontologiques) en font un outil performant et reconnu, mais encore en quête de maturité.


L’enjeu majeur de l’utilisation de l’ACV est d’identifier les principales sources d’impacts
environnementaux et d’éviter ou d’arbitrer d’éventuels déplacements de pollution liés aux
alternatives envisagées. Son objectif est de présenter une vision globale des impacts générés par les
produits ou procédés, déclinés selon différentes simulations, fournissant ainsi des éléments d’aide à
la décision (choix de conception et d’amélioration de produits…).
L’ACV est un outil d’aide à la décision, qui décrit la complexité des systèmes étudiés, permettant
d’identifier leurs points forts et faibles sans pour autant autoriser une hiérarchisation absolue des
produits, filières ou procédés. Elle recense et quantifie tout au long du cycle de vie des produits les
flux physiques de matières et d’énergies associés aux activités humaines, en évalue les impacts
potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux.
La méthodologie de l’ACV est articulée autour de 4 étapes bien distinctes mais interdépendantes
car, tout au long de l’étude, de fréquents retours sont nécessaires (démarche générale itérative).
Pour une information plus approfondie, se reporter aux normes ISO 14040 à 14043 et au Livret 3 du
Guide pour le choix d’un emballage alimentaire.


Une étude d’ACV débouche généralement sur des recommandations visant à réduire les impacts sur
l’environnement liés au produit, en agissant sur des paramètres que l’analyse a révélés comme
déterminants. L’ACV est fondamentalement un outil quantitatif. Sa force réside dans sa capacité
de modélisation : en faisant varier les paramètres, divers scénarios peuvent être étudiés.




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de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
3.2 - Méthodes d’investigation simplifiées

Aux côtés de l’ACV, se sont développées des approches plus ou moins simplifiées, voire
qualitatives, mais qui conservent les 2 caractéristiques de base, que sont une approche multi-critère
et multi-étape. Figurent ci-dessous quelques unes de ces méthodes potentielles (liste non
exhaustive).


         3.2.1 - ESQCV

L’Evaluation Simplifiée et Qualitative du Cycle de Vie (ESQCV) s’inscrit dans une logique de la
"décision sans regret" : comment prendre aujourd’hui une décision pour améliorer un produit
donné, sans tout savoir sur son cycle de vie et sans avoir à regretter plus tard cette décision,
lorsqu’on en saura davantage ? En s’assurant que l’on raisonne sur des choix bien ciblés et "toutes
choses égales par ailleurs", cette problématique autorise un recours sélectif à des données d’ACV.
L’objet et le domaine de validité de l’ESQCV sont plus restreints que ceux de l’ACV.
L’ESQCV est une démarche d’éco-conception orientée vers l’amélioration progressive d’un
produit. A la différence de l’ACV, elle ne vise pas à dresser le bilan des impacts d’un produit sur
l’environnement. Ainsi, l’ESQCV ne permet pas de comparaison entre produits différents, mais elle
apporte une aide à la décision pour l’amélioration d’un même produit.
En considérant une proposition de modification du produit, l’utilisation d’une grille d’évaluation
peut permettre une première évaluation qualitative des conséquences environnementales
qu’entraînerait la modification envisagée.
Ce type de grille peut également être utilisée en faisant appel à un évaluateur spécialisé qui
focalisera la recherche de données quantitatives sur certains problèmes environnementaux, à
certaines étapes du cycle de vie, en s’appuyant sur les conclusions d’études d’ACV déjà réalisées ou
sur des dires d’experts. Il lui appartiendra ensuite :
    -    de pousser l’investigation sur les points signalés, en recherchant des données chiffrées,
    -    de déterminer si les enjeux environnementaux correspondants sont significatifs,
    -    de formuler des recommandations d’améliorations ciblées, en vérifiant qu’elles ne risquent
         pas d’entraîner d’aggravations par ailleurs (transferts de pollutions).


Suite à un projet pilote réalisé en 1999 (application de l’ESQCV à 20 produits couramment achetés
par les administrations : ameublement, bureautique, fournitures…), un modèle de rapport d’ESQCV
est disponible au Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (bureau de la qualité
écologique des produits). Destiné à assurer la transparence des études, il indique la marche à suivre
par l’évaluateur.




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3.2.2 - Matrice MET (Matières, Energie, Toxicité)


Cette approche consiste à évaluer les matières entrantes et sortantes, l’énergie entrante et sortante, la
toxicité sortante correspondant à chaque étape du cycle de vie du produit, système d’emballage ou
service (source : UNEP).


                                Matière (input/output)    Energie (input/output)   Toxicité des émissions
   Fabrication des
     matériaux et
     composants
Fabrication du produit
     Distribution
  Utilisation (usage)
      Utilisation
   (maintenance)
       Fin de vie
    (récupération)
       Fin de vie
    (valorisation)


         3.2.3 - Contenu énergétique


Défini par la norme NF X 30-10, le contenu énergétique correspond à la somme des énergies
dépensées pour la fabrication du produit y compris pour l’élaboration des matériaux et services
associés, soit la somme des consommations d’énergie (moins la somme des énergies récupérées) à
chaque étape du cycle de vie.




4 - Outils synthétiques


Selon le secteur et le degré d’apprentissage de l’entreprise en matière d’environnement, différents
moyens d’actions sont envisageables. Il peut s’agir de simples supports papier (check-listes)
décrivant quelques principes de base (notions de cycle de vie, d’efficacité nécessaire et suffisante
des produits, de réduction des impacts à service rendu égal, d’augmentation de la durée de vie, de
l’aptitude à la réparation ou des possibilités de mise à niveau technologique des équipements ou de
la réutilisation des composants) ou encore d’outils plus spécialisés (calculs instantanés par un
logiciel spécifique des gains ou pertes opérés par une modification, illustrés sous forme graphique
par le biais d’indicateurs préétablis).




Emballage et Environnement :                     - 24 -                             Pays de la Loire Innovation
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4.1 - Check-listes

Les check-listes, toujours spécifiques à une catégorie de produits donnés, prennent en compte des
aspects qualitatifs et quantitatifs. Les aspects qualitatifs (caractère jetable ou réutilisable du produit,
caractère vierge ou recyclé des matériaux, caractère renouvelable ou non des ressources utilisées…)
peuvent être évalués et classés sur une échelle discontinue de type "favorable/moyen/défavorable".
Les appréciations peuvent également faire appel à des éléments quantitatifs, qui peuvent être utilisés
tels quels ou être positionnés sur une échelle spécifique d’évaluation. Ces outils ont pour but de
définir un système d’évaluation multi-critère adapté à la catégorie de produits concernés, facilement
utilisable par les concepteurs.


4.2 - Logiciels


La mise au point d’un logiciel adapté à tel ou tel secteur industriel présente un net degré de
simplification par rapport à l’ACV, avec une représentation standardisée du cycle de vie d’un
produit et l’utilisation de données génériques d’ACV. Elle peut également apporter des éléments
non issus de l’ACV, tels que des informations techniques sur les composants des produits, leur
mode d’assemblage… En pratique, le concepteur, après avoir décrit son produit (composants,
procédés…), dispose sur son ordinateur de toutes les informations pertinentes pour orienter ses
choix. Le calcul des impacts du produit sur l’environnement est automatique à partir de la
désignation des composants ou paramètres selon une nomenclature prédéterminée. L’intérêt de ce
type de démarche est de faire converger vers l’utilisateur des informations détenues que par certains
des acteurs de la chaîne (production, distribution, utilisation, traitement en fin de vie).


Différents outils d’aide à la décision existent, ayant chacun leurs spécificités. Chaque outil, du plus
simple au plus sophistiqué, présente des intérêts et des limites et est adapté à des situations
particulières. Il n’existe pas de bons ou mauvais outils, mais des outils adaptés au produit et à
l’entreprise. L’important est que les acteurs de l’entreprise se les approprient.


Le logiciel EIME, réalisé par Ecobilan pour le compte de Schneider, IBM, Alcatel, Thomson
Multimédia, Legrand, avec le soutien de l’ADEME, permet notamment d’évaluer les produits
électroniques. Selon un jeu d’impacts environnementaux présélectionnés, le concepteur obtient le
profil environnemental du produit en cours de conception par rapport à une référence donnée. Cet
outil a pu être développé pour ce type de produits car ces derniers sont conçus à partir d’éléments
standardisés ayant fait l’objet dans un premier temps d’évaluations environnementales poussées
(ACV).




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5 - Information environnementale sur le produit


L’éco-conception constitue une opportunité de différenciation et d’innovation pour les entreprises,
avec la possibilité pour elles de valoriser en externe les efforts accomplis, grâce au produit,
principal vecteur de communication auprès du client final. Aujourd’hui, il existe un référentiel
international offrant à tous les acteurs du marché de véritables points de repère pour développer de
telles déclarations environnementales ou évaluer celles déjà existantes : les normes de la série ISO
14020 relatives aux déclarations environnementales. Ces normes doivent permettre également
d’éviter les utilisations abusives ou approximatives de déclarations environnementales susceptibles
de discréditer aux yeux du consommateur l’ensemble des déclarations, y compris celles issues d’une
démarche sincère. Ainsi, les français jugeaient-ils majoritairement, lors d’une étude récente, que
l’information environnementale sur les produits était globalement insuffisante, non claire, ni
scientifiquement fondée.


La norme "chapeau" ISO 14020 s’applique à toute déclaration environnementale.


Différents types de proclamations écologiques existent aujourd’hui et peuvent être regroupées en 3
catégories, en fonction du nombre et de la nature des acteurs impliqués :


    -    Ecolabels (de Type 1, encadrés par la norme ISO 14024), signes officiels de reconnaissance
         des avantages environnementaux des produits.


Les pouvoirs publics français ont contribué à la mise en place de 2 écolabels officiels : la marque
NF Environnement et l’écolabel européen. A la demande d’un industriel ou de toute autre
personne intéressée, un cahier des charges peut être développé pour une nouvelle catégorie de
produits.
Les critères de ces écolabels sont définis en étroite relation avec les professionnels concernés et leur
niveau d’exigence garantit une certaine sélectivité. Ils résultent d’une approche multi-critère de
l’environnement et prennent en compte l’ensemble du cycle de vie des produits. Ils sont soumis à
une révision tous les 2-3 ans pour encourager les progrès techniques.




                                      L’écolabel français :
                                       NF-Environnement
                                                                   L’écolabel européen




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-    Auto-déclarations et messages assimilables (de Type 2, encadrés par la norme ISO
         14021), correspondant à des initiatives privées émanant d’entreprises, de groupements
         d’entreprises ou d’associations et relevant de leur seule responsabilité.


La norme ISO 14021 devrait contribuer à réduire les risques d’allégations peu pertinentes ou
trompeuses. Elle définit notamment 12 auto-déclarations : contenu en recyclé, économe en
ressources, énergie récupérée, réduction de déchets, consommation énergétique réduite, économe en
eau, longue durée de vie, réutilisable ou re-remplissable, recyclable, conçu pour le désassemblage,
compostable, dégradable.
Les déclarations vagues ou imprécises (soucieux, respectueux de l’environnement, non polluant,
vert, protège la couche d’ozone…) sont à proscrire, de même que toute déclaration relative au
développement durable. Par ailleurs, la norme recommande la plus grande prudence dans l’usage de
la déclaration "sans".


Les labels privés collectifs sont en général initiés par un secteur d’activité ou par un organisme
professionnel, considéré comme indépendant du fabricant. Pour obtenir le droit d’apposer ce label
sur ses produits, l’entreprise doit respecter un cahier des charges spécifique.
Par exemple, les labels FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Pan European Forest
Certification) figurent sur le bois et les produits à base de bois provenant de forêts certifiées "être
gérées durablement" conformément aux critères de ces labels.


Les labels privés individuels sont créés par un fabricant ou un distributeur (exemples : "Monoprix
Vert", "Maison Verte"…). La pertinence des critères écologiques et leur respect ne sont
généralement pas soumis à un contrôle externe indépendant.




    -    Ecoprofils (de Type 3, encadrés par la norme ISO 14025), déclarations environnementales
         avec des indicateurs en cycle de vie.


Informatifs et non sélectifs, ils traduisent partiellement des résultats d’ACV sous forme de chiffres,
de diagrammes (valeurs de quelques indicateurs environnementaux : effet de serre, destruction de la
couche d’ozone, CO2, déchets…). Ces informations standardisées peuvent permettre aux
consommateurs de comparer des produits entre eux.




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III – L’opération pilote et les 5 projets
                             industriels accompagnés


1 - Opération pilote régionale "Eco-conception des emballages"


L’objectif de cette opération pilote, coordonnée par Pays de la Loire Innovation, avec le soutien de
l’ADEME, de la DRAF et de la Région des Pays de la Loire, était de permettre aux entreprises
accompagnées, avec l’appui d’un expert extérieur, de découvrir et de s’approprier les principes de
l’éco-conception, d’établir le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié et
d’identifier des pistes d’amélioration potentielles.


Suite à la Matinée Technique du 27 novembre 2001, à la diffusion du Livret 3 du Guide pour le
choix d’un emballage alimentaire, à un appel à projet et à un travail important de mobilisation
assuré par Pays de la Loire Innovation début 2002, 5 entreprises agro-alimentaires régionales ont
adhéré à l’opération pilote d’accompagnement à la démarche d’éco-conception d’emballages :
Biofournil, Idena Production, LDC Traiteur ATI, Les Charmilles et Sabim.




                                Photo : table ronde avec les représentants des 5 entreprises accompagnées




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de la prévention à l’éco-conception                                                                        Octobre 2003
En parallèle, un appel d’offres auprès de prestataires spécialisés a été effectué pour l’opération
pilote (auprès de 20 bureaux d’études régionaux et de 6 nationaux). Sur les 4 propositions
d’interventions reçues, celle d’O2 France* a été retenue, car plus particulièrement en phase avec
l’esprit de l’opération pilote.


Un suivi spécifique de l’opération pilote a été réalisé par Pays de la Loire Innovation : élaboration
d’une convention tripartite précisant les relations contractuelles entre les partenaires, préparation et
organisation logistique de la formation inter-entreprise des 27 et 28 juin 2002 et de
l’accompagnement personnalisé, implication dans l’identification des pistes d’améliorations
potentielles du système d’emballage et veille complémentaire associée.


La formation inter-entreprise, illustrée de plusieurs exemples de démarches d’éco-conception
dans différents domaines d’activité et ponctuée d’exercices pratiques, a permis de sensibiliser les 9
représentants des 5 entreprises accompagnées :
    -    au contexte (grandes dates de l’environnement, contexte emballage et environnement,
         impacts environnementaux des différents matériaux, approche réglementaire et
         normative…),
    -    à la démarche et aux outils d’éco-conception (notions clés de l’éco-conception des
         emballages, démarche d’éco-conception, initiation de la démarche à travers ses motivations
         et ses enjeux, collecte des données environnementales, évaluation environnementale, choix
         des options d’éco-conception, outils de mise en conformité des emballages, valorisation des
         résultats…).


O2 France a ensuite, sur la période octobre 2002 - mai 2003, accompagné méthodologiquement et
de façon personnalisée chacune des 5 entreprises dans un projet pilote d’éco-conception
d’emballage. Chaque entreprise disposait pour cela d’un crédit temps d’intervention de 5 jours.


L’objectif était de favoriser la découverte et l’appropriation des principes de l’éco-conception dans
les 5 entreprises accompagnées, de les familiariser à la réalisation de profil environnemental et à
l’évaluation environnementale des emballages (en vue de discerner les points forts et faibles d’un
emballage existant ou en cours de conception), de les aider à identifier des pistes d’amélioration (à
la pertinence environnementale validée ou à valider ultérieurement).




  * Contact : Alexandre CAPELLI - O2 France - 31, rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS - Tél. 01 43 57 92 02 –
    Fax 01 43 57 94 02 - E-mail a.capelli@o2france.com




Emballage et Environnement :                     - 29 -                               Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                                Octobre 2003
L’accompagnement méthodologique a été structuré de la façon suivante pour chacune des
entreprises :
    -    réunion de lancement du projet sur site, présentation de la démarche, visite du site, choix du
         système d’emballage à étudier (0,5 jour),
    -    analyse marketing et fonctionnelle,
    -    découverte du cycle de vie du système d’emballage (flux entrants et sortants liés au système
         d’emballage tout au long de son cycle de vie), compilation des données techniques et
         environnementales (disponibles en interne, auprès des fournisseurs…) liées au produit (1
         jour),
    -    identification et évaluation des impacts environnementaux du produit, classement relatif des
         aspects environnementaux (qualitativement selon des critères environnementaux,
         techniques, économiques et commerciaux, et de façon indicative par une évaluation à l’aide
         du logiciel Simapro 5) par O2 France (1,5 jour),
    -    recherche de pistes d’amélioration via une séance de créativité associant O2 France,
         l’entreprise et Pays de la Loire Innovation, évaluation à l’aide de 3 techniques (poids
         d’emballage par unité fonctionnelle, Simapro 5, impact "effet de serre" lors de phase de
         transport aval) des performances environnementales de ces pistes d’amélioration (0,5 jour),
    -    rédaction du rapport d’étude par O2 France, réunion de restitution sur site des résultats de
         l’étude et remise à l’entreprise d’un rapport de synthèse de la démarche lui permettant de
         disposer d’un référentiel pour pérenniser la démarche en interne (1,5 jour).




2 - Les projets industriels


Pour chacun des projets accompagnés, vont être présentés de façon synthétique et en préservant les
aspects confidentiels, le système d’emballage étudié, ses principaux impacts environnementaux, les
pistes d’améliorations potentielles identifiées, les suites envisagées et un premier bilan de l’action
menée.


L’accompagnement a été centré sur le système d’emballage. Il est à noter que dans certains cas, la
modification du produit peut constituer une piste intéressante pour améliorer la performance
environnementale du couple produit/emballage. Bien sûr, cette présentation ne se prétend pas
exhaustive quant à l’illustration de la démarche d’éco-conception.




Emballage et Environnement :                   - 30 -                           Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
BIOFOURNIL


               "Des emballages écologiques pour des produits biologiques"


L’entreprise :
Activité : Panification biologique
Le Puiset-Doré (Maine-et-Loire)
55 salariés - CA : 5 M€


Le système d’emballage étudié :
Le système d’emballage étudié est celui du pain précuit réfrigéré de 460 g en vrac, destiné aux
terminaux de cuisson, composé d’une caisse américaine double cannelure avec une sache en
polyéthylène (PE) déposée à l’intérieur, d’une étiquette, d’un ruban adhésif pour fermer la caisse,
d’une palette et d’un film étirable (PE). Le carton de regroupement de 20 pains constitue le 2ème
poste d’achat de l’entreprise après la farine : enjeu environnemental et économique.


Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié :
Assez logiquement, l’impact environnemental essentiel est lié à la production du carton de
regroupement (fabrication de la pâte à papier) et dans une moindre mesure du film de PE utilisé
pour la protection des pains précuits.


Les pistes d’amélioration potentielles
La relative simplicité du système d’emballage étudié ne permet pas d’identifier un nombre
important de pistes d’amélioration réalisables rapidement. Des modifications intéressantes à moyen
ou long terme peuvent néanmoins être envisagées, comme la mise en place d’un :
    -    système de caisse trottoir (pertinence environnementale validée, en raison de l’absence de
         changement de matériau et d’une consommation moindre de ce matériau),
    -    système de caisse plastique (20 rotations) + film + lavage toutes les 10 rotations,
    -    système de caisse plastique (20 rotations) + lavage systématique.
Les 3 comparatifs (poids du système d’emballage par unité fonctionnelle, évaluation
environnementale avec Simapro 5 et évaluation de l’effet de serre lors de la phase de transport aval)
confirment la très bonne performance environnementale de la solution caisse plastique avec
rotation. Le lavage systématique des caisses avec 8 litres d’eau semble être plus performant que
l’utilisation d’un film jetable avec lavage des caisses toutes les 10 rotations (solution sans doute
plus facile à mettre en œuvre dans un premier temps).




Emballage et Environnement :                   - 31 -                             Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                            Octobre 2003
Les suites envisagées :
Deux pistes sont retenues et pourraient faire l’objet de tests de faisabilité technico-économique :
mise en œuvre de caisses plastiques en circuit fermé (à tester en priorité auprès de clients de
proximité livrés tous les jours : magasins spécialisés en produits biologiques…), mise en œuvre de
caisse trottoir (nécessité d’un investissement susceptible d’être amorti rapidement avec les
économies de carton réalisées et de valider la protection suffisante du produit).




D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme
prioritaires : suppression de la sache plastique par intégration de la barrière directement dans le
carton de regroupement, diminution de la taille, de l’épaisseur de la sache plastique…




En marge de son intervention, Alexandre CAPELLI d’O2 France a transmis à Biofournil un sac à
pain (en apparence identique à celui utilisé par l’entreprise pour le conditionnement sur le lieu de
vente du produit, c’est à dire composite papier + bande plastique de façon à pouvoir visualiser le
produit), lancé récemment sur un marché étranger et qui présente l’originalité d’intégrer une bande
transparente en biofilm et d’être ainsi entièrement dégradable en conditions de compostage.
Cette information n’a pu que susciter l’intérêt de l’entreprise sachant que certains de ses clients lui
ont adressé des demandes dans ce sens. L’intérêt environnemental de cette piste d’amélioration
reste cependant à valider.




Emballage et Environnement :                 - 32 -                             Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
Le premier bilan :
"L’éco-conception est en quelque sorte inscrite dans les gènes de l’entreprise positionnée sur le
marché des produits biologiques et sensible par nature à la notion de développement durable. A ce
titre, nous avons un engagement de moyens, mais également une garantie de résultats. Nous ne
pouvions donc qu’adhérer à l’opération pilote, et ce d’autant plus que nous sommes actuellement en
démarche ISO 14001. Ce type d’approche (l’éco-conception) nécessite un partenariat étroit avec
l’amont (les fournisseurs) et l’aval (grande distribution, magasins spécialisés…)" soulignait Jean-
Yves FOUCHÉ, PDG de Biofournil, lors de la Matinée Technique du 24 juin 2003.




Maren DUCASSE, Responsable Qualité et François GAUDIN, Responsable des Achats, en charge
du projet, complètent : "l’opération pilote a vraiment permis de sensibiliser les gens en interne et
d’ancrer un réflexe environnemental en matière d’emballage, lors de la conception de nouveaux
produits, mais aussi à travers une optimisation de la gestion et de la valorisation des déchets
d’emballages générés sur le site".




Emballage et Environnement :                - 33 -                            Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                        Octobre 2003
IDENA Production

     "Une stratégie d’innovation en sécurité alimentaire et en environnement"


L’entreprise :
Activité : Production de prémélanges pour l’alimentation animale
Pontchâteau (Loire-Atlantique)
Groupe IDENA : 30 salariés (12 pour IDENA Production)
               et CA de 9 M€


Le système d’emballage étudié :
Les systèmes d’emballage étudiés sont ceux du prémélange, composés soit d’un big-bag perdu et
d’une palette, soit d’un sac de 25 kg imprimé, multicouche (3 couches de kraft de 70 g) avec une
sache plastique interne en polyéthylène (PE), d’une palette et d’un film étirable (PE).




Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié :
Les principaux impacts environnementaux pour la solution sac sont liés à la production et au
traitement en fin de vie du sac kraft. Pour la solution big-bag, plus performante d’un point de vue
environnemental (moindre poids d’emballage par unité fonctionnelle…), les principaux impacts
environnementaux sont liés à la consommation, à la fabrication des matières plastiques.




Emballage et Environnement :               - 34 -                            Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                       Octobre 2003
Les pistes d’amélioration potentielles :
Les pistes d’amélioration potentielles envisagées (pertinence environnementale, technique et
commerciale à valider) sont :
    -    le passage à un sac kraft bicouche (2 couches de 80 g en semi-extensible),
    -    l’utilisation d’un papier incluant la barrière contre l’humidité et le gras (en s’assurant qu’elle
         n’engendre pas de problèmes environnementaux),
    -    l’inversion de la charte graphique du sac (de façon à limiter la quantité de pigment bleu),
    -    la mise en œuvre d’un big-bag réutilisable avec sache plastique jetable.
En raison du risque de contamination croisée très sensible dans l’activité d’Idena Production,
l’organisation de rotations internes avec les clients pour réduire la consommation de big-bag est
limitée et seulement envisagée pour des clients achetant en grande quantité un seul type de prémix.
La solution pourrait être d’intégrer au big-bag une sache plastique intérieure jetable, le big-bag étant
lui retourné à Idena Production pour de nouvelles rotations sans risque de contamination croisée.
Le système d’emballage le plus performant est le big-bag accompagné d’une sache jetable pour
pouvoir réutiliser le big-bag, la sache permettant de réduire de moitié les impacts environnementaux
associés au système. Pour le sac kraft, le passage en bicouche entraîne une réduction des impacts
environnementaux de l’ordre de 15 %.


Les suites envisagées :
Deux pistes sont retenues prioritairement et pourraient faire l’objet de tests de faisabilité technico-
économique : mise en œuvre d’un sac kraft bicouche (contacts en cours avec le fournisseur), mise
en œuvre d’une sache plastique jetable dans le big-bag de façon à permettre sa rotation (s’assurer du
bénéfice environnemental en fonction du type de sache retenue et de la réelle réutilisation du big-
bag). L’inversion de la charte graphique doit être validée d’un point de vue marketing.
D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme
prioritaires : transport ferroviaire pour certaines livraisons, sacs de 50 kg, big-bag papier…


Le premier bilan :
"Nous avons d’emblée été très motivés par l’opération pilote. En effet, Idena Production, en tant
que PME, se doit d’avoir une capacité d’innovation très forte. Sur le thème très sensible en nutrition
animale de la sécurité alimentaire, cela s’est traduit par un nouveau concept d’usine de prémix
développé à Pontchâteau, qui anticipe par rapport à la réglementation et permet de garantir un
risque de contamination croisé minimum. Nous souhaitons également être exemplaire et innovant
en matière d’environnement, d’où notre intérêt pour la démarche d’éco-conception appliquée à nos
emballages. Nous avons également le souci d’une meilleure gestion et valorisation des déchets sur
notre site" explique Georges AMIAND, PDG d’Idena Production.


"Nous ne pouvons que souscrire à une démarche qui permet dans le même temps de réduire les
pollutions, les coûts de production et d’améliorer les performances de nos conditionnements, et
ainsi de concilier au mieux les impératifs environnementaux, économiques, marketing et
techniques. Au final, tout le monde est gagnant" ajoute Patrick HOGREL, Responsable Qualité
d’Idena Production.

Emballage et Environnement :                    - 35 -                             Pays de la Loire Innovation
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LES CHARMILLES

 "La recherche d’un (difficile) compromis entre Marketing et Environnement"


L’entreprise :
Activité : Abattage, découpe de pigeonneaux, cailles
          et petites volailles, fabrication de produits
          élaborés (volailles farcies, terrines, plats cuisinés)
Maulévrier (Maine-et-Loire)
110 salariés - CA : 12 M€


Le système d’emballage étudié :
L’étude a porté sur des timbalines surgelées de mousse de volaille avec un c œur de foie gras (80 g).
Ces produits sont actuellement destinés à des grossistes alimentaires et emballés en vrac. La cible
commerciale évolue vers des distributeurs spécialisés et nécessite la mise en œuvre d’un système
d’emballage nouveau permettant une consommation fractionnée. Actuellement, les timbalines (en
aluminium) sont surgelées et conditionnées en vrac par lot de 40 dans un sac de congélation puis
dans une caisse de regroupement cerclée, puis palettisées et filmées. Dans le nouveau système, les
timbalines en aluminium sont emballées par lot de 4 dans un étui en carton. Les étuis sont regroupés
par 15 dans une caisse américaine standard fermée par un cerclage plastique. Les caisses sont
ensuite palettisées (par 48) et filmées. Le changement d’emballage entraîne une augmentation de la
masse et du volume du système d’emballage, justifiée par la modification de cible commerciale.




Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié :
Dans les 2 cas, l’extraction et la fabrication de l’aluminium engendrent des impacts
environnementaux importants et significatifs par rapport aux autres composants du système
d’emballage, et ce, malgré les faibles quantités mises en œuvre. L’utilisation de l’aluminium doit
entraîner d’autres avantages environnementaux lors de la phase d’utilisation ou de logistique pour
être performante. Elle peut se justifier pour des applications en emballage en raison d’impératifs
techniques (barrière, solidité, légèreté…).



Emballage et Environnement :                   - 36 -                         Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                        Octobre 2003
La nouvelle solution d’emballage entraîne une augmentation importante de la masse par unité
fonctionnelle (quasiment doublée), essentiellement par la mise en œuvre de l’étui en carton et par la
moindre performance du carton de regroupement (40 timbalines en vrac actuellement pour 410 g de
carton, contre 60 timbalines en étui pour 910 g de carton dans le futur) et engendre plus d’impacts
environnementaux.


Les pistes d’amélioration potentielles :
La principale piste d’amélioration envisagée est celle de la substitution de l’aluminium par un
composant plastique présentant des fonctionnalités identiques (résistance à la surgélation, au
réchauffage au bain-marie, préservation de l’esthétisme…), en veillant à ne pas entraîner un
déplacement de pollution. Cette substitution permettrait de compenser les impacts
environnementaux résultant de l’augmentation du poids par unité fonctionnelle du nouveau système
d’emballage, liée aux contraintes marketing.


Les suites envisagées :
Pour la substitution de l’aluminium, le challenge de l’entreprise est d’identifier un partenaire de
proximité capable de fournir le composant recherché sans devoir investir dans le développement
coûteux d’un nouveau moule.
D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme
prioritaires : optimisation du format du carton de regroupement, substitution de ce carton par une
caisse trottoir, mise en place d’un système de rotation de caisses entre l’entreprise et ses clients…


Le premier bilan :
"Notre objectif en participant à l’opération pilote était de pouvoir anticiper par rapport à une
thématique en émergence, en bénéficiant d’une expertise extérieure tant méthodologique que
technique et en ayant la possibilité d’un échange d’informations et d’expériences avec d’autres
entreprises agro-alimentaires" témoigne Claire DEFFOIS, Responsable Qualité des Charmilles.


"L’opération a été délicate à mettre en œuvre sur un produit nouveau récemment finalisé. Elle n’a
pas permis de rectifier le tir sur les timbalines étudiées qui étaient déjà en phase de lancement. Par
contre, elle a induit la réorientation d’un projet en cours de produits nouveaux surgelés dont le
conditionnement était prévu à l’origine en timbalines alu et qui évolue actuellement vers un système
de moule plastique. Plus globalement, l’action a eu pour effet de sensibiliser l’ensemble de
l’encadrement de l’entreprise à l’impact environnemental des emballages et à la nécessité
d’optimiser systématiquement les couples emballages/produits et le colisage. La prise de conscience
environnementale est désormais bien ancrée au sein de l’entreprise et s’étend aux déchets
d’emballages sur le site (mise en place du tri des films de palettisation en vue de leur recyclage, tri
des boîtes de conserve en cours …)" ajoute Claire DEFFOIS.




Emballage et Environnement :                 - 37 -                             Pays de la Loire Innovation
de la prévention à l’éco-conception                                                          Octobre 2003
SABIM

                                  "Des marges de manœuvre limitées"


L’entreprise :
Activité : Abattage de porcs et de bovins, désossage,
           découpe et transformation de viande
Sablé-sur-Sarthe (Sarthe)
750 salariés - CA : 280 M€


Le système d’emballage étudié :
L’étude a porté sur les steaks hachés surgelés de 100 g, destinés à la grande distribution,
conditionnés individuellement dans des blisters en OPP (polypropylène orienté) et regroupés par 10
dans un étui en carton. Les étuis sont filmés (film polyéthylène) par lot de 2 ou 6, regroupés par 6 (1
lot de 6 ou 3 lots de 2) dans un carton de regroupement, puis palettisés et filmés. Des intercalaires et
des cornières sont utilisés à la place des cartons de regroupement lors d’offres promotionnelles
(rotation plus rapide, autorisant une résistance moindre de la palette).




Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié :
Le blister unitaire constitue le composant d’emballage le plus impactant au niveau environnemental.
Pour des contraintes techniques, il est difficile actuellement de le supprimer ou de le substituer et il
est déjà optimisé en poids et en volume. Le système d’emballage engendre une importante
consommation de composants d’emballage en carton, avec à la clé des impacts environnementaux
significatifs typiques de la production du carton. La solution combinant cornières et intercalaires est
plus performante en terme de consommation de carton, mais elle ne peut satisfaire les exigences
techniques dans la chaîne normale de logistique, du fait d’une résistance insuffisante et d’un risque
d’écrasement des étuis.



Emballage et Environnement :                  - 38 -                             Pays de la Loire Innovation
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Les pistes d’amélioration potentielles :
Les pistes d’amélioration identifiées (nécessitant une validation technique et/ou commerciale) sont :
    -    l’augmentation de l’épaisseur de l’étui et la suppression du regroupement en carton,
    -    le remplacement du carton de regroupement par une ceinture ou une caisse trottoir en carton,
    -    la suppression ou la réduction de la masse des cornières et des intercalaires pour les offres
         promotionnelles (utilisation de papier anti-glissant pour les intercalaires…).
Les améliorations envisagées peuvent permettre d’économiser plus de 20 tonnes de carton et de
réduire les impacts environnementaux du système d’emballage de l’ordre de 10 %. Elles sont
cependant à relativiser car le blister n’a pas évolué et reste le principal composant en terme
d’impact environnemental.

Les suites envisagées
Les pistes d’amélioration retenues en priorité par l’entreprise pour faire l’objet d’études
complémentaires afin de valider leur faisabilité technico-économique (résistance à l’écrasement des
étuis, retour sur investissement…) sont la suppression du carton de regroupement avec une
augmentation de l’épaisseur de l’étui et la substitution du carton de regroupement par une ceinture
ou une caisse trottoir en carton.
D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme
prioritaires : mise en place d’un système de rotation de caisses entre l’entreprise et ses clients…


Le premier bilan :
"Notre motivation première en participant à l’opération pilote était de faire valider par un spécialiste
externe la conformité réglementaire d’un système d’emballage complexe, celui du steak haché
surgelé, et d’aller éventuellement au delà, sachant que nos emballages sont déjà relativement
optimisés, la forte pression sur les coûts nous imposant le plus souvent de faire au plus simple et au
plus court autour du produit" indique François CHAUMONT, Responsable Achats Consommables,
R&D et 3ème Transformation de SABIM.


Il témoigne de sa satisfaction relative à l’opération : "La formation inter-entreprise donne une vue
exhaustive sur l’éco-conception et l’accompagnement débouche sur un dossier très complet prenant
bien en compte l’existant et les évolutions possibles. Nos perspectives immédiates vont être de
tester la faisabilité technico-économique des pistes d’améliorations identifiées et de poursuivre la
collaboration avec nos fournisseurs en vue de réduire encore plus à la source certaines composantes
de nos emballages."




Emballage et Environnement :                  - 39 -                             Pays de la Loire Innovation
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Eco conception emballages - pli
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  • 1. EMBALLAGE ET ENVIRONNEMENT : de la prévention à l’éco-conception distribution fabrication utilisation matières du produit premières CONCEPTION & énergies valorisation du produit usagé pes Eta Critères Dominique LAUNAY Octobre 2003
  • 2. Emballage et Environnement : - 1 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 3. AVANT PROPOS Ce document vient conclure une action collective pilotée par Pays de la Loire Innovation sur la période 2001-2003 et dont l’objectif était de sensibiliser les PME agro-alimentaires régionales à la thématique de l’éco-conception des emballages et de les accompagner dans une telle démarche. Cette action, bénéficiant du soutien de l’ADEME, de la DRAF et de la Région des Pays de la Loire s’est articulée autour de 3 phases principales : - sensibilisation des entreprises à la prise en compte de l’environnement dans la conception et la fabrication des emballages (diffusion du Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire, Matinée Technique du 27 novembre 2001), - opération pilote d’accompagnement personnalisé à la mise en œuvre d’une démarche d’éco- conception d’emballages (formation-action auprès de 5 entreprises régionales), - valorisation et diffusion des résultats (Matinée Technique du 24 juin 2003, élaboration et diffusion du présent document de promotion). L’objectif de ce livret est de guider les entreprises agro-alimentaires régionales dans le choix d’un emballage adapté à leurs besoins et respectueux de l’environnement, en s’appuyant sur une démarche d’éco-conception : rappel sur les enjeux, présentation succincte de la démarche, des méthodes et des outils de l’éco-conception, illustration de la démarche à travers le retour d’expérience des 5 entreprises régionales accompagnées dans le cadre de l’opération pilote. La diffusion de cet ouvrage auprès des PME-PMI régionales pourra être couplée ou prolongée, à leur demande, par un accompagnement personnalisé à la mise en œuvre d’une démarche d’éco- conception d’emballage (conseil, orientation, suivi assurés par Pays de la Loire Innovation). Merci aux différents partenaires sans qui ce document n’aurait pu voir le jour et notamment aux 5 entreprises régionales (Biofournil, Idena Production, LDC Traiteur ATI, Les Charmilles et Sabim), qui par l’apport de projets concrets et leur forte implication ont contribué à donner toute sa richesse à l’action collective, au cabinet O2 France et à l’ADEME pour leur expertise et leur apport de compétences et de méthodologie à l’action. Nos remerciements vont également aux financeurs publics de cette opération : l’ADEME, la DRAF et la Région des Pays de la Loire. Dominique LAUNAY Conseiller Technologique Agro-Alimentaire - Pays de la Loire Innovation Emballage et Environnement : - 2 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 4. EDITORIAL La démarche d’éco-conception propose une vision globale de l’ensemble des impacts d’un produit sur l’environnement sur toute sa durée de vie. Elle s’appuie en outre sur ce constat de bon sens : plus on intervient en amont dans la conception d’un produit, plus les marges de progrès sont importantes. Par nature, elle prévient les fausses bonnes idées, en vérifiant que ce qui améliore un critère n’a pas d’impact indésirable associé, entraînant un bilan globalement négatif. Par pragmatisme, elle attire l’attention sur les points présentant les impacts environnementaux les plus importants. Montrer par l’exemple la faisabilité et l’intérêt de cette démarche dans le domaine particulier de l’emballage agro-alimentaire, tel était l’objectif de l’opération d’accompagnement menée par Pays de la Loire Innovation. Au travers des résultats obtenus chez les cinq entreprises participantes, on vérifie : - l’intérêt d’une assistance légère d’un professionnel, qui apporte les bases méthodologiques et des indicateurs adaptés, - la capacité de l’entreprise à définir et s’approprier une démarche à la hauteur de ses moyens, transposable aux autres emballages similaires. Par ailleurs, l’expérience démontre que la démarche d’éco-conception : - peut rejoindre les démarches de réduction des coûts, - est facteur de créativité, capable d’apporter des éléments de différenciation, - permet de répondre ou de devancer les exigences naissantes en provenance des clients et des consommateurs, - est un bon moyen de satisfaire à la réglementation relative à la conception et à la fabrication des emballages, - complète, en terme de cohérence globale, les démarches de qualité-sécurité des produits, tant il est vrai que, dans l’esprit des consommateurs, sont étroitement associés les thèmes de qualité de la vie, qualité de l’environnement et qualité des produits issus de la culture ou de l’élevage. La satisfaction des entreprises participantes, et l’évolution des modes de réflexion déclenchée chez certaines d’entre elles, confirment l’intérêt de cette opération. Gageons que, au regard de la pression croissante du marché et de la réglementation, et compte-tenu du potentiel d’innovation qu’elle recèle, l’éco-conception passera bientôt du statut d’opération pilote à celui de démarche incontournable. Pierre BICHE Délégué Régional - ADEME des Pays de la Loire Emballage et Environnement : - 3 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 5. Emballage et Environnement : - 4 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 6. INTRODUCTION L’action collective de sensibilisation et d’accompagnement à l’éco-conception des emballages de produits alimentaires s’inscrit dans le prolongement de travaux menés par Pays de la Loire Innovation et ses partenaires (CCI de Nantes et de Saint-Nazaire, ISECA, PRIN-a) sur le thème de l’emballage-conditionnement alimentaire depuis 1998. Cette action collective, pilotée par Pays de la Loire Innovation avec le soutien de l’ADEME, de la DRAF et de la Région des Pays de la Loire, vise à informer, sensibiliser et favoriser l’appropriation et la mise en pratique de l’éco-conception des emballages par les PME agro-alimentaires régionales, en : - les sensibilisant aux enjeux et à l’intérêt de l’éco-conception des emballages, - leur apportant des outils méthodologiques pour faciliter la prise en compte de la prévention à la source, de l’éco-conception dans les démarches de développement d’emballages, - favorisant l’échange d’information, d’expérience et éventuellement les collaborations entre les entreprises agro-alimentaires, les experts et les fournisseurs, - suscitant et favorisant l’émergence et la mise en place de projets d’éco-conception d’emballages au sein des PME agro-alimentaires régionales, avec la possibilité d’un accompagnement individualisé (intégration de la démarche par les PME facilitée par l’appui méthodologique d’un prestataire spécialisé). L’action s’est articulée de 2001 à 2003 autour de 3 phases : Phase 1 : Sensibilisation des PME agro-alimentaires régionales à l’éco-conception des emballages (Matinée Technique du 27 novembre 2001, mailing complémentaire de promotion du Livret 3) et détection de projets sur ce thème Organisée par Pays de la Loire Innovation, en partenariat avec les CCI de Nantes et de Saint- Nazaire et l’ISECA, la Matinée Technique du 27 novembre 2001 à Nantes a permis de sensibiliser à l’éco-conception des emballages 68 personnes, dont 44 représentants industriels pour 38 établissements. Le Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire sur le thème du couple "Emballage / Environnement", tiré à 300 exemplaires, a été diffusé auprès de 176 établissements agro-alimentaires régionaux (52 en Loire-Atlantique, 57 en Maine-et-Loire, 14 en Mayenne, 10 en Sarthe et 43 en Vendée) et de 11 fournisseurs d’emballages régionaux. Emballage et Environnement : - 5 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 7. Phase 2 : Opération pilote d’accompagnement des PME agro-alimentaires régionales dans une démarche d’éco-conception d’emballages L’accompagnement proposé à l’occasion de l’opération pilote était de type formation-action, avec une phase collective de formation (formation inter-entreprise de 2 jours) et une phase individuelle d’accompagnement méthodologique sur site par un prestataire externe (5 jours par entreprise). Cinq entreprises agro-alimentaires régionales se sont inscrites pour l’opération pilote d’accompagnement à la démarche d’éco-conception d’emballages : Biofournil, Idena Production, LDC Traiteur ATI, Les Charmilles, Sabim. L’accompagnement a été réalisé par le cabinet O2 France. Phase 3 : Bilan global de l’opération pilote et valorisation des résultats L’objectif de cette phase est d’évaluer globalement l’action collective et de formaliser une synthèse de l’ensemble des résultats de l’opération pilote d’accompagnement, puis de valoriser et diffuser ces résultats auprès de l’ensemble du tissu agro-alimentaire régional, sous forme d’un document de promotion de la démarche d’éco-conception des emballages et d’une Matinée Technique de clôture. La Matinée Technique, co-organisée par Pays de la Loire Innovation et les CCI de Nantes et de Saint-Nazaire le 24 juin 2003 à Nantes a permis de sensibiliser à la thématique de l’éco-conception des emballages un total de 83 personnes, dont 59 représentants industriels pour 51 établissements. A travers la présentation de la démarche d’éco-conception (et des méthodes et outils associés), illustrée par des exemples concrets (retour d’expérience des 5 entreprises agro-alimentaires accompagnées lors de l’opération pilote), le présent ouvrage a pour ambition de favoriser la diffusion auprès des entreprises régionales de ce type d’approche appliquée à des emballages, ou plus largement à des produits et services. Emballage et Environnement : - 6 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 8. Il comprend 3 parties principales. La première resitue le contexte, les enjeux de l’éco-conception, avec un rappel sommaire sur l’état de la réglementation et de la normalisation en matière de relations entre emballage et environnement (avec un renvoi au Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire, pour une information plus détaillée). La deuxième partie dresse un panorama des démarches d’éco-conception (exhaustives, sélectives), des méthodes d’investigation (approfondies, simplifiées), des outils synthétiques (check-listes, logiciels…), des indicateurs de suivi et aborde les démarches promotionnelles de la qualité environnementale des produits (écolabels, auto-déclarations, écoprofils). La troisième partie est centrée sur le retour d’expérience et le témoignage des 5 entreprises agro- alimentaires régionales accompagnées à l’occasion de l’opération pilote "Eco-conception des emballages". En annexe du guide, figurent les références de quelques sources d’informations complémentaires (documents, sites web), un exemple de check-liste appliquée à l’emballage, des indicateurs de suivi et une fiche de synthèse sur les aides de l’ADEME et de la Région des Pays de la Loire en faveur des projets dans le domaine de l’environnement. Emballage et Environnement : - 7 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 9. I – Contexte et enjeux En moins de 40 ans, la production d’ordures ménagères a plus que doublé en France (220 kg/habitant/an en 1960 et 450 kg en 1998), sous l’effet notamment de l’augmentation de la consommation de biens, de la durée de vie de plus en plus courte des produits, de la multiplication des emballages (qui représentent environ 30 % en poids et 50 % en volume des déchets ménagers)… Source : Ademe Chaque année, plus de 100 milliards d’emballages sont utilisés en France par les consommateurs et génèrent 4,6 millions de tonnes de déchets. Malgré les efforts en faveur du recyclage et de la valorisation des déchets d’emballages, le travail d’allègement des emballages réalisé par les professionnels, le taux de déchets d’emballages est de plus en plus élevé dans les ordures ménagères. Gisement des emballages ménagers et non ménagers en 1998 Source : Ademe Cette croissance est due 5000 4100 3500 à plusieurs facteurs : 4000 diminution de la taille 3000 Tonnage 1600 1700 des foyers, évolution des 2000 700 modes de vie et de 1000 consommation, avec une 0 Métal Papier Plastique Verre Bois demande accrue de carton produits alimentaires Matériaux prêts à l’emploi, de en milliers de tonnes produits préemballés, de formats et de doses individuels (une dosette de café soluble consomme 8 fois plus d’emballage que son équivalent en vrac). Sur les 11,6 millions de tonnes d’emballages produites chaque année en France, 6,5 millions sont valorisées (4,8 millions de tonnes recyclées et 1,7 millions incinérées avec récupération d’énergie), avec des taux très différents d’un matériau à l’autre : 46 % de valorisation pour les métaux (dont 45 Emballage et Environnement : - 8 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 10. % de recyclage), 82 % pour le papier-carton (61 % de recyclage), 41 % pour le plastique (8 % de recyclage), 45 % pour le verre (45 % de recyclage), 33 % pour le bois (18 % de recyclage). Valorisation des emballages en 1998 La prise en 90% 82% compte des 80% déchets 70% d’emballag 60% 46% 45% e afin Pourcentage 50% 41% d’éviter ou 61% 33% 40% de réduire 45% 30% leur effet 45% 20% sur 10% 18% l’environne 8% 0% ment s’est Métal Papier Plastique Verre Bois carton traduite par la mise en Matériaux Valorisation énergétique place Recyclage d’une importante et complexe réglementation les concernant, dans la plupart des pays européens. Dans un souci d’harmonisation réglementaire, le législateur européen a élaboré en 1994 un texte cadre, la directive 94/62/CE, précisant notamment les exigences essentielles à respecter en matière de gestion environnementale des emballages. Le dispositif réglementaire relatif aux emballages s’appuie sur des textes français et européens dont les principaux sont par ordre chronologique : - Loi 75-633 du 15-07-1975 modifiée, qui pose le cadre de la politique française en matière de déchets (élimination des déchets, récupération des matériaux, principe "pollueur/payeur"…). - Décret 92-377 du 1-04-1992 modifié, relatif au tri et à la valorisation des déchets d’emballages ménagers et ayant notamment donné lieu à la création d’organismes agréés par les pouvoirs publics (Adelphe, Eco-Emballages). - Décret 94-609 du 13-07-1994 modifié, relatif au tri et à la valorisation des déchets d’emballages industriels et commerciaux. - Directive européenne 94/62/CE du 20-12-1994, relative aux exigences essentielles en matière d’emballages et de déchets d’emballages et fixant notamment pour le 30 juin 2001 des taux de valorisation et de recyclage (globalement et matériau par matériau) aux états membres, ces taux étant amenés à être révisés régulièrement (une proposition de modification est actuellement en phase de conciliation entre le Parlement et le Conseil). - Décret 98-638 du 20-07-1998, transposition partielle de la directive 94/62 et portant principalement sur la conception et la fabrication des emballages (prévention à la source des Emballage et Environnement : - 9 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 11. déchets d’emballages avec la notion centrale de "point critique", réutilisation et valorisation en fin de vie, réduction de la teneur en substances dangereuses. D’autres textes européens de portée plus générale sont également à prendre en compte : - BAT (Best Available Technology) Ces BAT ou meilleures techniques disponibles vont s’imposer aux entreprises européennes. En 2004, tous les secteurs industriels devraient être couverts par les guides techniques des BAT (pour l’instant sont essentiellement concernées les industries lourdes, "énergivores" et polluantes). - IPP (Integrated Product Policy) L’IPP recouvre toute une série de programmes volontaires et de directives européennes en vue de favoriser la production et la consommation de produits de qualité environnementale. L’IPP prévoit des instruments réglementaires (prescription sur la composition des produits…), des accords volontaires, des instruments obligatoires d’information, des instruments économiques (taxation de certains produits, avantages financiers pour les achats verts…), des instruments volontaires d’information (écolabels, normes, conseil auprès des consommateurs…). Le dispositif réglementaire en matière d’emballage et d’environnement s’est accompagné de la mise en œuvre de normes spécifiques. Ainsi, la directive européenne 94/62/CE sur les emballages et les déchets d’emballages a-t-elle donné lieu à l’élaboration et à la parution de normes européennes précisant les exigences essentielles. Ces normes sont à étudier de près par les PME car leur respect vaut présomption de conformité de l’emballage au décret 98-638. Ces normes abordent les thèmes de la prévention, de la réutilisation et de la valorisation. L’organisation des documents est la suivante : - EN 13427 : Exigences relatives à l’utilisation des normes européennes dans le domaine de l’emballage et des déchets d’emballages. - EN 13428 : Exigences spécifiques à la fabrication et à la composition - Prévention par la réduction à la source. - EN 13429 : Exigences relatives à la réutilisation. - EN 13430 : Exigences relatives aux emballages valorisables par recyclage matière. - EN 13431 : Exigences relatives aux emballages valorisables énergétiquement, incluant la spécification d’un pouvoir calorifique inférieur (PCI) minimum. - EN 13432 : Exigences relatives aux emballages valorisables par compostage et biodégradation - Programme d’essai et critères d’évaluation de l’acceptation finale des emballages. Des normes de portée plus générale dans le domaine environnemental sont également à considérer. Les normes ISO de la série 14000 ont été ainsi élaborées pour améliorer et fiabiliser les pratiques environnementales. Emballage et Environnement : - 10 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 12. Des informations plus complètes sur le dispositif réglementaire et normatif figurent dans le Livret 3 (Le couple Emballage / Environnement) du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire, disponible sur simple demande auprès de Pays de la Loire Innovation. Les textes réglementaires étant susceptibles d’être modifiés ou précisés dans le temps, il est nécessaire de mettre en place au sein de l’entreprise une veille réglementaire permanente. Quelques coordonnées de sites internet permettant d’accéder aux textes réglementaires et normatifs dans leur intégralité et/ou de réaliser une veille sur l’actualité réglementaire et normative figurent à l’Annexe 1. Parallèlement à ce dispositif réglementaire et normatif et afin d’accompagner le développement du tri chez les consommateurs français et la mise en place de filières de recyclage et de valorisation, la contribution des industriels aux organismes agréés tels que Eco-Emballages et Adelphe (calculée en tenant compte du matériau utilisé et du poids de l’emballage) a été en moyenne multipliée par 2 en 2000, avec de nouvelles hausses en 2001, 2002… Face à ces enjeux réglementaires et économiques, la prévention à la source des déchets d’emballages est particulièrement d’actualité pour les IAA, et ce, d’autant plus que la pression des distributeurs dans ce sens va s’accentuer. En effet, ceux-ci cherchent de plus en plus à réduire à la source le poids des emballages, par souci d’économie et par préoccupation environnementale. Les fournisseurs de MDD (marques de distributeur) seront donc de plus en plus sollicités sur l’évolution des conditionnements des produits. La montée en puissance du tri sélectif (en 2002, 40 millions de français séparaient leurs emballages avant de les jeter, contre 19 millions en 1998) va modifier les comportements d’achat des consommateurs à l’horizon 2002-2005 : les contraintes liées à l’emploi de multiples poubelles pour le tri risquent d’entraîner un rejet des emballages encombrants et difficiles à compacter. Plus globalement, la prise de conscience sur les dernières décennies de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, qui ne se limite pas à la production de déchets, mais concerne également la consommation de matières et d’énergies non renouvelables, le changement climatique…, a suscité l’émergence du concept de développement durable, défini ainsi par la Commission Brundtland en 1987 : "Développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire les besoins des générations futures". Concrètement, il s’agit de traiter au même niveau stratégique les questions sociales, environnementales et économiques. Le développement durable est aujourd’hui annoncé comme une priorité nationale. En effet, depuis le 3 juin 2003, le gouvernement français a adopté sa "stratégie nationale de développement durable" (SNDD) pour les 5 ans à venir, avec la volonté d’inciter les entreprises à s’engager dans ce sens. Relayé par les fédérations professionnelles, le concept commence à être intégré par les entreprises françaises. Ainsi, la FCD (Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution) s’est engagée dans un programme en 10 points sur 2003 et 2004, avec notamment la volonté affichée de réduire les emballages à la source, de renforcer le dialogue avec les fournisseurs, d’étudier la contribution du secteur à la réduction des gaz à effet de serre… De même, l’ANIA (Association Nationale des Emballage et Environnement : - 11 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 13. Industries Alimentaires) a créé en son sein un Comité Stratégique "Développement Durable" et élaboré une charte spécifique, avec des engagements en matière d’approvisionnements, de chaînes logistiques durables, d’éco-conception des emballages. Sous la pression de la réglementation et des "éco-taxes", le thème du développement durable recueille aujourd’hui un écho particulier dans le secteur de l’emballage : réduction à la source, choix des matériaux, recyclage et valorisation… Il s’agit de concilier au mieux la composante écologique de l’emballage et l’amélioration de ses fonctionnalités (protection du produit, aspect pratique, contraintes marketing…). Face à l’importance des impacts environnementaux liés aux produits (au sens large : biens et services, emballages…) durant tout leur cycle de vie (à titre d’exemple, en France, les produits contribuent à 52 % de l’effet de serre, exprimé en émission de dioxyde de carbone totale et correspondant à 16,4 tonnes d’équivalent CO2/an pour un ménage, contre 25 % pour les déplacements, 15 % pour le chauffage de l’habitat et 7 % pour l’eau et l’électricité domestiques), l’une des voies prioritaires à explorer est sans aucun doute celle de l’éco-conception. En effet, la prise en compte de l’environnement dès la phase de conception des produits permet de réduire à la source de futurs impacts sur l’environnement, d’influer par ses choix de conception le plus efficacement sur les caractéristiques environnementales ultérieures des produits. Les principaux enjeux de cette approche "produit", ou éco-conception sont d’identifier en amont les principaux impacts environnementaux du produit, ses principaux points faibles et d’éviter (ou d’arbitrer) d’éventuels déplacements de pollution. Appliquée aux emballages, une approche volontaire et positive de l’environnement de type éco- conception est source d’innovation et de compétitivité pour les PME agro-alimentaires, par une remise à plat de leurs produits et une réflexion en interne sur l’optimisation de la valeur d’usage de l’emballage et de la protection de l’environnement. La recherche d’un compromis optimisé entre aspects économiques, techniques, marketing et environnementaux représente une opportunité intéressante de gains financiers pour l’entreprise par la réduction des coûts de matières premières, d’énergie, des coûts logistiques, des coûts d’élimination des déchets et des taxes et redevances diverses associées, par l’anticipation d’évolutions réglementaires, par le passage d’une logique curative à une logique préventive permettant une meilleure maîtrise des coûts liés à l’environnement. Elle peut également constituer un atout concurrentiel à travers la valorisation de l’image d’une entreprise respectueuse de l’environnement auprès des clients et consommateurs (communication "verte" fiable, argumentée et validée), une dynamisation et une différenciation de l’offre commerciale, l’ouverture sur de nouveaux marchés marqués par l’environnement. Enfin, elle doit jouer un rôle fédérateur en interne, auprès du personnel de l’entreprise : motivation pour la thématique de l’environnement qui dispose d’un a priori très favorable, perspective de valoriser une image de précurseur… Emballage et Environnement : - 12 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 14. II – L’éco-conception (définition, démarches, méthodes, outils, valorisation) 1 - Notions de base, définition Aucun produit ne parcourt son cycle de vie sans consommer et polluer. Ne serait-ce que pour l’obtention des matériaux utilisés, il y aura inévitablement consommation de ressources minérales, énergétiques, d’eau… Tout produit est ainsi à l’origine de consommations mais aussi de rejets de substances dans l’air, l’eau ou les sols : eaux usées, gaz d’échappement, déchets… Ces consommations et ces rejets, sont sources d’impacts sur l’environnement au niveau local et/ou global : épuisement des ressources naturelles, pollution de l’eau, de l’air… Chaque produit a donc, à différentes étapes de son cycle de vie, un impact sur l’environnement. La notion de qualité environnementale d’un produit est une notion relative. C’est pourquoi tous les produits méritent l’attention des concepteurs car leurs caractéristiques environnementales peuvent être améliorées. L’expression abrégée "éco-conception" désigne la prise en compte de l’environnement dès la conception des produits. Il s’agit d’introduire le paramètre environnemental au sein du jeu des paramètres classiques de conception (attente des clients, maîtrise des coûts, faisabilité technique…) pour proposer, à service rendu égal, des produits plus respectueux de l’environnement. Parce qu’elle se situe en amont des décisions, l’éco-conception est une démarche préventive (réduction à la source de futurs impacts sur l’environnement…). Emballage et Environnement : - 13 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 15. Environnement Fonctionnel Technique ISO 14062 Financier Le principe de base de l’éco-conception est que, au fur et à mesure des étapes de développement d’un produit, les marges de choix techniques se rétrécissent et les possibilités de réduire les impacts environnementaux s’amoindrissent d’autant : c’est donc le plus en amont possible qu’il faut intégrer l’environnement, lors de la phase de conception. L’éco-conception se caractérise par une approche multi-critère de l’environnement (eau, air, sol, bruit, déchets, énergie, matières premières...), prenant en compte l’ensemble des étapes du cycle de vie d’un produit (extraction des matières premières, production, distribution, utilisation, traitement de fin de vie). Les améliorations environnementales envisagées doivent être réalisées tout en conservant la qualité, l’aptitude à l’usage et les fonctionnalités du produit. Toute modification des caractéristiques d’un produit sur un point précis peut avoir des répercussions sur l’ensemble du produit. Dans la pratique, le concepteur vérifie que la modification envisagée ne va pas dégrader d’autres caractéristiques du produit ou, pour le moins, que cette dégradation sera compensée par les bénéfices attendus. En éco-conception, la démarche est similaire : par exemple, un changement de matériaux afin de réduire à la source le poids de l’emballage et la quantité de déchets produits doit s’accompagner d’une vérification des modifications engendrées. Les caractéristiques environnementales de l’emballage en fin de vie seront-elles améliorées, conservées ou détériorées… ? L’objectif est d’agir où les impacts sont les plus importants et d’éviter les déplacements de pollution ou, du moins, les identifier pour tenter d’arbitrer entre ces différentes sources de pollution celle(s) devant être prioritairement réduite(s). On choisira, alors, entre différentes alternatives de conception. L’enjeu de l’approche multi-critère et multi-étape est ainsi de valider des choix d’amélioration. En matière d’éco-conception, l’éventail des solutions est large : d’une simple modification du produit jusqu’à sa remise en question totale (améliorations touchant aux fonctionnalités du produit, modifications radicales de l’offre commerciale avec par exemple le passage d’une offre de produits à celle d’une offre de services…). Emballage et Environnement : - 14 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 16. Afin d’asseoir l’éco-conception sur des bases partagées et d’accélérer la diffusion des bonnes pratiques, mais aussi d’éviter des interprétations trop réductrices, l’ISO a souhaité développer un référentiel international. Après 3 ans de travaux, le document international ISO 14062 sur l’intégration des aspects environnementaux en conception de produit a été adopté en mars 2002. 2 - Démarche d’éco-conception 2.1 - Préambule (rappel sur quelques notions clés et définitions) L’éco-conception consiste à intégrer les critères environnementaux dans les phases de conception des produits, systèmes d’emballage et services, avec l’objectif d’améliorer leur qualité écologique. Un éco-produit peut se définir comme un produit de qualité (performant, efficace) et générant le moins d’impacts possibles sur l’environnement tout au long de son cycle de vie. Les flux entrants (matières, énergies…) et sortants (déchets, effluents liquides et gazeux…) à chaque étape du cycle de vie du produit vont générer des impacts sur l’environnement. L’éco-conception, appliquée à l’emballage, doit permettre de le concevoir autrement, en ayant une approche : - Systémique : l’ensemble du système d’emballage (emballage primaire, secondaire et tertiaire), voire même le couple emballage-produit doivent être pris en compte. - Multi-critère : l’ensemble des aspects environnementaux (consommation de matières et d’énergies, production de déchets, rejets dans l’air, l’eau, le sol…) et des impacts environnementaux doit être pris en compte. - Multi-étape, en cycle de vie : depuis la production des matériaux qui le constituent jusqu’à sa mise au rebut, un emballage traverse de nombreuses étapes, qui méritent toutes d’être considérées lors de la phase de conception, qu’elles soient situées très en amont, comme l’extraction de matières premières, ou très en aval, comme l’incinération ou le recyclage. fabrication distribution utilisation matières du produit premières CONCEPTION & énergies valorisation du produit usagé Emballage et Environnement : - 15 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 17. L’objectif est d’agir où les impacts sont les plus significatifs et d’éviter d’éventuels transferts de pollution. Transferts L’éco-conception de pollution Impact Impact 1 2 Matières Fabrication Distribution Utilisation Valorisation Matières Fabrication Distribution Utilisation Valorisation premières premières L’analyse de l’existant montre que l’impact L’une des solutions envisagées permettrait environnemental majeur est généré lors de 1 de réduire cet impact en fabrication mais 2 la fabrication. l’aggraverait à d’autres étapes. Cette solution entraînerait un transfert de pollution. La notion d’unité fonctionnelle (quantité de produit nécessaire pour remplir une fonction donnée pendant un temps donné et avec une efficacité donnée) est importante en éco-conception car elle permet de comparer des produits avec des fonctions semblables, mais avec des performances, caractéristiques et conditionnements différents. Elle sert de référence pour évaluer les impacts environnementaux du produit et le cas échéant pour évaluer les impacts environnementaux des améliorations identifiées. Exemple d’unité fonctionnelle : emballer 10 steaks hachés surgelés pour les transporter aux différents points de livraison (en assurant les fonctions sécurité et logistique et en préservant la chaîne du froid). Emballage et Environnement : - 16 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 18. L’éco-conception s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue (roue de Deming). Une personne clairement identifiée doit être mandatée pour initier la démarche d’éco-conception, qui nécessite un soutien fort de la Direction et une bonne vision stratégique (mobilisation de ressources internes et très souvent externes, avec par exemple le recours à un consultant spécialisé). Une équipe projet pluridisciplinaire doit être constituée pour conduire la démarche : noyau dur (chef de projet, R&D, Marketing, Qualité, Environnement…), personnes ressources sollicitées à certaines étapes (Emballage, Achats, Logistique, Production, Commercial…), échange et coopération étroite avec les fournisseurs, sous-traitants, clients… Plusieurs options sont possibles pour mener une démarche d’éco-conception. Celle-ci peut porter de façon pilote sur un produit simple permettant de réaliser un exemple convaincant, sur un produit aux enjeux importants (clients, réglementation, image)… 2.2 - Démarche d’éco-conception La démarche d’éco-conception est une démarche raisonnée permettant d’évaluer les impacts environnementaux significatifs, et d’identifier, d’ordonner les pistes d’amélioration, avec des améliorations variées (de ponctuelles… à la remise en cause profonde du produit, du système d’emballage, du service). Elle peut s’appuyer sur les outils classiques de conception que sont l’analyse fonctionnelle, l’analyse de la valeur en y intégrant la dimension environnementale dès la phase de définition des fonctions (se reporter au Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire, pages 30 à 33). Emballage et Environnement : - 17 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 19. 2.2.1 - Initialisation de la démarche L’objectif est de clarifier le positionnement produit/environnement et d’établir un cahier des charges fonctionnel intégrant le contexte environnemental, en prenant en compte : - les pressions externes (réglementation, normalisation, restriction d’utilisation de substances ou de matériaux, boycott, perception négative de produits similaires à ceux de l’entreprise par des groupes de pression, par l’opinion, taxes et coûts directs liés à l’environnement, demande du marché, perception d’une attente chez un client important, action des concurrents, existence d’écolabels, de démarches au sein de l’interprofession, pression des actionnaires…), - les motivations internes (stimulation de l’innovation technique ou commerciale, amélioration de la qualité des produits, certifications ou distinctions officielles, contribution à une dynamique interne, réduction des coûts et des délais, application d’une éthique en cohérence avec la culture, la vocation, le métier de l’entreprise…). 2.2.2 - Collecte des données environnementales Il s’agit de réaliser un inventaire des données environnementales utiles sur l’ensemble du cycle de vie, des flux entrants et sortants, en collectant le maximum d’informations en interne et en établissant des partenariats avec les fournisseurs, sous-traitants, prestataires et clients (utilisation de questionnaires adaptés, visite des sites concernés…). Dans un souci d’exhaustivité et de formalisation, il peut être intéressant d’élaborer et d’employer une matrice de collecte de données permettant de croiser les différentes étapes du cycle de vie (matières premières, fabrication des composants, fabrication du produit, distribution, utilisation, fin de vie) et les différents aspects environnementaux identifiés (matières premières et produits, risques liés aux substances, énergies, déchets, eau, sols, air, bruits, odeurs, autres nuisances…). Cette matrice peut être difficile à compléter notamment pour l’étape de fin de vie, car tributaire de la situation géographique, des filières locales de recyclage et de valorisation… (se baser sur les données de l’Ademe, d’Eco-Emballages…). 2.2.3 - Evaluation environnementale Il s’agit d’évaluer la qualité environnementale d’un produit, d’un emballage, d’un service en vue de le comparer avec un autre (autre option de conception, emballage précédent, emballage d’un produit concurrent…), de mieux cerner les impacts environnementaux, d’identifier les aspects ou impacts environnementaux significatifs et de les classer. Il est à noter que les impacts environnementaux significatifs varient en fonction du produit, de l’emballage ou du service considéré. Le classement de chaque thème environnemental peut être motivé par la prise en compte des critères suivants : - l’importance relative qui peut lui être attribuée (importance politique, sociétale…), Emballage et Environnement : - 18 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 20. - la contribution du produit, de l’emballage au thème environnemental (notion qualitative), - l’estimation de la marge d’amélioration (critères techniques et économiques), - les attentes des consommateurs et/ou les spécificités du marché (dimension marketing), - les obligations réglementaires… Pour un système d’emballage, le transport amont et aval est automatiquement classé comme très important : importance du thème "transport" d’un point de vue politique, économique et environnemental, conséquences directes et indirectes de la plupart des améliorations apportées au système d’emballage sur l’impact environnemental lié au transport. 2.2.4 - Choix des options d’éco-conception Après avoir listé les aspects environnementaux significatifs, l’équipe projet peut mettre en œuvre des séances de créativité pour identifier des pistes d’améliorations potentielles. L’une des clés de réussite est l’établissement d’un dialogue constructif entre les services Environnement et Marketing. Appliquées à un système d’emballage de produits alimentaires, les différentes étapes du cycle de vie peuvent être schématisées par la roue de l’emballage : • Conception du système d’emballage Œ Conception du produit Ž Fabrication du système d’emballage • Conditionnement du produit ’ Collecte, élimination, valorisation de l’emballage • Logistique (stockage, transport, ‘ Consommation du produit distribution) A chacune de ces étapes correspondent des pistes d’améliorations potentielles. Elles pourront être engagées lors de la conception ou de la redéfinition d’un système d’emballage et de ses éléments. Pour chaque étape du cycle de vie du système d’emballage, il convient de s’interroger sur les possibilités d’intervention permettant de minimiser l’impact de l’emballage sur l’environnement. Emballage et Environnement : - 19 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 21. Les pistes d’améliorations envisagées devront être validées en cherchant à identifier s’il y a eu d’éventuels transferts de pollution (dégradation des caractéristiques environnementales d’une autre étape ou d’un autre critère). Si c’est le cas, on tentera d’arbitrer entre ces différentes sources de pollution celle(s) devant être prioritairement réduite(s). On choisira, alors, entre différentes alternatives de conception. Les pistes identifiées devront être évaluées : pertinence environnementale et commerciale, faisabilité technico-économique. L’entreprise décidera alors de les mettre en œuvre (élaboration d’un plan d’action), de réaliser des études complémentaires ou de les abandonner en toute connaissance de cause. Des check-listes (exemple figurant en Annexe 2) peuvent être utilisées pour faciliter l’identification des pistes d’amélioration relatives à un système d’emballage. Le CNE (Conseil National de l’Emballage) a, par ailleurs, édité en mai 2000 un document sur le thème "Mise en œuvre de la prévention lors de la conception et de la fabrication des emballages". Des indicateurs de suivi devront également être mis en place pour pérenniser la démarche. La base de comparaison sera une unité fonctionnelle à définir (emballer X kg de produit à l’unité, emballer Y produits en vrac…). Ces indicateurs pourront être, par exemple : - la quantité de matériau par unité fonctionnelle, - le poids, le volume du système d’emballage par unité fonctionnelle, - le nombre de rotations du système d’emballage ou d’un de ses composants, - le pourcentage en poids des composants du système d’emballage rentrant dans une filière de recyclage, rapporté à l’unité fonctionnelle, - le CVE (coefficient volumique de l’emballage), qui traduit pour les emballages rigides le rapport du volume occupé par l’emballage (volume occupé par le parallélépipède dans lequel il s’inscrit) au volume de son contenu : toute diminution de ce coefficient correspond à une amélioration de la forme de l’emballage… D’autres indicateurs possibles pour le suivi figurent en Annexe 3. Dans le cas de changement de matériaux, une base de comparaison possible est l’énergie consommée pour leur fabrication (indicateur monocritère à modérer par les autres avantages ou inconvénients d’un point de vue environnemental liés aux matériaux). 2.2.5 - Les différents types de démarches d’éco-conception Bien que les démarches existantes et potentielles soient variées, on peut schématiquement les regrouper en 2 grandes catégories : - les démarches exhaustives : évaluation globale (tous les critères environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie) et recherche des options de conception permettant de réduire l’ampleur des principaux problèmes environnementaux, en s’assurant que ces options n’aggravent pas d’autres impacts (transferts de pollution), Emballage et Environnement : - 20 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 22. - les démarches sélectives : recherche des options de conception permettant de réduire l’ampleur d’un ou de plusieurs problèmes environnementaux préalablement identifiés et validation des pistes d’amélioration en s’assurant que ces options n’aggravent pas d’autres impacts (transferts de pollution). En pratique, la mise en œuvre des 2 types de démarche s’appuie sur des méthodes d’investigation et sur des outils synthétiques (faisant appel à des compétences distinctes) : - les méthodes d’investigation, qu’elles soient approfondies ou simplifiées (selon leur degré de prise en compte des impacts environnementaux sur tout le cycle de vie), ne peuvent être conduites que par des évaluateurs connaissant l’ACV (Analyse du Cycle de Vie), Etapes Critères Ex : E Ex : ESQCV ACV Ex : Contenu énergétique - les outils synthétiques (check-listes, logiciels) sont des outils d’aide à la décision directement utilisables par les concepteurs, mais leur réalisation initiale nécessite des compétences particulières (pour être rigoureux, ces outils doivent s’appuyer sur des méthodes d’investigation permettant la quantification des améliorations environnementales). Différentes méthodes d’investigation et différents outils synthétiques seront présentés dans les chapitres suivants. Ces distinctions permettent de donner des repères face à une diversité d’approches laissant une grande liberté aux industriels. Il appartient à chacun de trouver la méthode ou l’outil qui lui est le plus adapté en fonction de ses produits et de son degré d’apprentissage en matière d’environnement. Pour plus de détails : module de sensibilisation à l’éco-conception réalisé par l’ADEME (téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante http://www.ademe.fr/eco-conception et disponible en CD ROM gratuit). Emballage et Environnement : - 21 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 23. Il peut être judicieux, voire conseillé, pour une PME peu familiarisée, de recourir dans un premier temps pour un accompagnement spécifique à un expert extérieur capable d’identifier rapidement et de façon fiable les impacts les plus significatifs. Souvent, le simple bon sens de l’équipe projet peut être source d’amélioration environnementale, s’il est conforté par l’avis d’un expert en matière d’impacts environnementaux pour éviter certains pièges (se limiter à l’amélioration d’impacts non significatifs, transférer une pollution…). 3 - Méthodes d’investigation 3.1 - Méthode d’investigation approfondie – ACV (ISO 14040 à 14043) Dans le domaine de l’évaluation globale et multi-critère des impacts environnementaux, l’outil le plus abouti est l’ACV (Analyse du Cycle de Vie). Sa pratique, sa diffusion et surtout la normalisation internationale (normes ISO 14040 à 14043, en fixant les bases méthodologiques et déontologiques) en font un outil performant et reconnu, mais encore en quête de maturité. L’enjeu majeur de l’utilisation de l’ACV est d’identifier les principales sources d’impacts environnementaux et d’éviter ou d’arbitrer d’éventuels déplacements de pollution liés aux alternatives envisagées. Son objectif est de présenter une vision globale des impacts générés par les produits ou procédés, déclinés selon différentes simulations, fournissant ainsi des éléments d’aide à la décision (choix de conception et d’amélioration de produits…). L’ACV est un outil d’aide à la décision, qui décrit la complexité des systèmes étudiés, permettant d’identifier leurs points forts et faibles sans pour autant autoriser une hiérarchisation absolue des produits, filières ou procédés. Elle recense et quantifie tout au long du cycle de vie des produits les flux physiques de matières et d’énergies associés aux activités humaines, en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux. La méthodologie de l’ACV est articulée autour de 4 étapes bien distinctes mais interdépendantes car, tout au long de l’étude, de fréquents retours sont nécessaires (démarche générale itérative). Pour une information plus approfondie, se reporter aux normes ISO 14040 à 14043 et au Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire. Une étude d’ACV débouche généralement sur des recommandations visant à réduire les impacts sur l’environnement liés au produit, en agissant sur des paramètres que l’analyse a révélés comme déterminants. L’ACV est fondamentalement un outil quantitatif. Sa force réside dans sa capacité de modélisation : en faisant varier les paramètres, divers scénarios peuvent être étudiés. Emballage et Environnement : - 22 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 24. 3.2 - Méthodes d’investigation simplifiées Aux côtés de l’ACV, se sont développées des approches plus ou moins simplifiées, voire qualitatives, mais qui conservent les 2 caractéristiques de base, que sont une approche multi-critère et multi-étape. Figurent ci-dessous quelques unes de ces méthodes potentielles (liste non exhaustive). 3.2.1 - ESQCV L’Evaluation Simplifiée et Qualitative du Cycle de Vie (ESQCV) s’inscrit dans une logique de la "décision sans regret" : comment prendre aujourd’hui une décision pour améliorer un produit donné, sans tout savoir sur son cycle de vie et sans avoir à regretter plus tard cette décision, lorsqu’on en saura davantage ? En s’assurant que l’on raisonne sur des choix bien ciblés et "toutes choses égales par ailleurs", cette problématique autorise un recours sélectif à des données d’ACV. L’objet et le domaine de validité de l’ESQCV sont plus restreints que ceux de l’ACV. L’ESQCV est une démarche d’éco-conception orientée vers l’amélioration progressive d’un produit. A la différence de l’ACV, elle ne vise pas à dresser le bilan des impacts d’un produit sur l’environnement. Ainsi, l’ESQCV ne permet pas de comparaison entre produits différents, mais elle apporte une aide à la décision pour l’amélioration d’un même produit. En considérant une proposition de modification du produit, l’utilisation d’une grille d’évaluation peut permettre une première évaluation qualitative des conséquences environnementales qu’entraînerait la modification envisagée. Ce type de grille peut également être utilisée en faisant appel à un évaluateur spécialisé qui focalisera la recherche de données quantitatives sur certains problèmes environnementaux, à certaines étapes du cycle de vie, en s’appuyant sur les conclusions d’études d’ACV déjà réalisées ou sur des dires d’experts. Il lui appartiendra ensuite : - de pousser l’investigation sur les points signalés, en recherchant des données chiffrées, - de déterminer si les enjeux environnementaux correspondants sont significatifs, - de formuler des recommandations d’améliorations ciblées, en vérifiant qu’elles ne risquent pas d’entraîner d’aggravations par ailleurs (transferts de pollutions). Suite à un projet pilote réalisé en 1999 (application de l’ESQCV à 20 produits couramment achetés par les administrations : ameublement, bureautique, fournitures…), un modèle de rapport d’ESQCV est disponible au Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (bureau de la qualité écologique des produits). Destiné à assurer la transparence des études, il indique la marche à suivre par l’évaluateur. Emballage et Environnement : - 23 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 25. 3.2.2 - Matrice MET (Matières, Energie, Toxicité) Cette approche consiste à évaluer les matières entrantes et sortantes, l’énergie entrante et sortante, la toxicité sortante correspondant à chaque étape du cycle de vie du produit, système d’emballage ou service (source : UNEP). Matière (input/output) Energie (input/output) Toxicité des émissions Fabrication des matériaux et composants Fabrication du produit Distribution Utilisation (usage) Utilisation (maintenance) Fin de vie (récupération) Fin de vie (valorisation) 3.2.3 - Contenu énergétique Défini par la norme NF X 30-10, le contenu énergétique correspond à la somme des énergies dépensées pour la fabrication du produit y compris pour l’élaboration des matériaux et services associés, soit la somme des consommations d’énergie (moins la somme des énergies récupérées) à chaque étape du cycle de vie. 4 - Outils synthétiques Selon le secteur et le degré d’apprentissage de l’entreprise en matière d’environnement, différents moyens d’actions sont envisageables. Il peut s’agir de simples supports papier (check-listes) décrivant quelques principes de base (notions de cycle de vie, d’efficacité nécessaire et suffisante des produits, de réduction des impacts à service rendu égal, d’augmentation de la durée de vie, de l’aptitude à la réparation ou des possibilités de mise à niveau technologique des équipements ou de la réutilisation des composants) ou encore d’outils plus spécialisés (calculs instantanés par un logiciel spécifique des gains ou pertes opérés par une modification, illustrés sous forme graphique par le biais d’indicateurs préétablis). Emballage et Environnement : - 24 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 26. 4.1 - Check-listes Les check-listes, toujours spécifiques à une catégorie de produits donnés, prennent en compte des aspects qualitatifs et quantitatifs. Les aspects qualitatifs (caractère jetable ou réutilisable du produit, caractère vierge ou recyclé des matériaux, caractère renouvelable ou non des ressources utilisées…) peuvent être évalués et classés sur une échelle discontinue de type "favorable/moyen/défavorable". Les appréciations peuvent également faire appel à des éléments quantitatifs, qui peuvent être utilisés tels quels ou être positionnés sur une échelle spécifique d’évaluation. Ces outils ont pour but de définir un système d’évaluation multi-critère adapté à la catégorie de produits concernés, facilement utilisable par les concepteurs. 4.2 - Logiciels La mise au point d’un logiciel adapté à tel ou tel secteur industriel présente un net degré de simplification par rapport à l’ACV, avec une représentation standardisée du cycle de vie d’un produit et l’utilisation de données génériques d’ACV. Elle peut également apporter des éléments non issus de l’ACV, tels que des informations techniques sur les composants des produits, leur mode d’assemblage… En pratique, le concepteur, après avoir décrit son produit (composants, procédés…), dispose sur son ordinateur de toutes les informations pertinentes pour orienter ses choix. Le calcul des impacts du produit sur l’environnement est automatique à partir de la désignation des composants ou paramètres selon une nomenclature prédéterminée. L’intérêt de ce type de démarche est de faire converger vers l’utilisateur des informations détenues que par certains des acteurs de la chaîne (production, distribution, utilisation, traitement en fin de vie). Différents outils d’aide à la décision existent, ayant chacun leurs spécificités. Chaque outil, du plus simple au plus sophistiqué, présente des intérêts et des limites et est adapté à des situations particulières. Il n’existe pas de bons ou mauvais outils, mais des outils adaptés au produit et à l’entreprise. L’important est que les acteurs de l’entreprise se les approprient. Le logiciel EIME, réalisé par Ecobilan pour le compte de Schneider, IBM, Alcatel, Thomson Multimédia, Legrand, avec le soutien de l’ADEME, permet notamment d’évaluer les produits électroniques. Selon un jeu d’impacts environnementaux présélectionnés, le concepteur obtient le profil environnemental du produit en cours de conception par rapport à une référence donnée. Cet outil a pu être développé pour ce type de produits car ces derniers sont conçus à partir d’éléments standardisés ayant fait l’objet dans un premier temps d’évaluations environnementales poussées (ACV). Emballage et Environnement : - 25 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 27. 5 - Information environnementale sur le produit L’éco-conception constitue une opportunité de différenciation et d’innovation pour les entreprises, avec la possibilité pour elles de valoriser en externe les efforts accomplis, grâce au produit, principal vecteur de communication auprès du client final. Aujourd’hui, il existe un référentiel international offrant à tous les acteurs du marché de véritables points de repère pour développer de telles déclarations environnementales ou évaluer celles déjà existantes : les normes de la série ISO 14020 relatives aux déclarations environnementales. Ces normes doivent permettre également d’éviter les utilisations abusives ou approximatives de déclarations environnementales susceptibles de discréditer aux yeux du consommateur l’ensemble des déclarations, y compris celles issues d’une démarche sincère. Ainsi, les français jugeaient-ils majoritairement, lors d’une étude récente, que l’information environnementale sur les produits était globalement insuffisante, non claire, ni scientifiquement fondée. La norme "chapeau" ISO 14020 s’applique à toute déclaration environnementale. Différents types de proclamations écologiques existent aujourd’hui et peuvent être regroupées en 3 catégories, en fonction du nombre et de la nature des acteurs impliqués : - Ecolabels (de Type 1, encadrés par la norme ISO 14024), signes officiels de reconnaissance des avantages environnementaux des produits. Les pouvoirs publics français ont contribué à la mise en place de 2 écolabels officiels : la marque NF Environnement et l’écolabel européen. A la demande d’un industriel ou de toute autre personne intéressée, un cahier des charges peut être développé pour une nouvelle catégorie de produits. Les critères de ces écolabels sont définis en étroite relation avec les professionnels concernés et leur niveau d’exigence garantit une certaine sélectivité. Ils résultent d’une approche multi-critère de l’environnement et prennent en compte l’ensemble du cycle de vie des produits. Ils sont soumis à une révision tous les 2-3 ans pour encourager les progrès techniques. L’écolabel français : NF-Environnement L’écolabel européen Emballage et Environnement : - 26 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 28. - Auto-déclarations et messages assimilables (de Type 2, encadrés par la norme ISO 14021), correspondant à des initiatives privées émanant d’entreprises, de groupements d’entreprises ou d’associations et relevant de leur seule responsabilité. La norme ISO 14021 devrait contribuer à réduire les risques d’allégations peu pertinentes ou trompeuses. Elle définit notamment 12 auto-déclarations : contenu en recyclé, économe en ressources, énergie récupérée, réduction de déchets, consommation énergétique réduite, économe en eau, longue durée de vie, réutilisable ou re-remplissable, recyclable, conçu pour le désassemblage, compostable, dégradable. Les déclarations vagues ou imprécises (soucieux, respectueux de l’environnement, non polluant, vert, protège la couche d’ozone…) sont à proscrire, de même que toute déclaration relative au développement durable. Par ailleurs, la norme recommande la plus grande prudence dans l’usage de la déclaration "sans". Les labels privés collectifs sont en général initiés par un secteur d’activité ou par un organisme professionnel, considéré comme indépendant du fabricant. Pour obtenir le droit d’apposer ce label sur ses produits, l’entreprise doit respecter un cahier des charges spécifique. Par exemple, les labels FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Pan European Forest Certification) figurent sur le bois et les produits à base de bois provenant de forêts certifiées "être gérées durablement" conformément aux critères de ces labels. Les labels privés individuels sont créés par un fabricant ou un distributeur (exemples : "Monoprix Vert", "Maison Verte"…). La pertinence des critères écologiques et leur respect ne sont généralement pas soumis à un contrôle externe indépendant. - Ecoprofils (de Type 3, encadrés par la norme ISO 14025), déclarations environnementales avec des indicateurs en cycle de vie. Informatifs et non sélectifs, ils traduisent partiellement des résultats d’ACV sous forme de chiffres, de diagrammes (valeurs de quelques indicateurs environnementaux : effet de serre, destruction de la couche d’ozone, CO2, déchets…). Ces informations standardisées peuvent permettre aux consommateurs de comparer des produits entre eux. Emballage et Environnement : - 27 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 29. III – L’opération pilote et les 5 projets industriels accompagnés 1 - Opération pilote régionale "Eco-conception des emballages" L’objectif de cette opération pilote, coordonnée par Pays de la Loire Innovation, avec le soutien de l’ADEME, de la DRAF et de la Région des Pays de la Loire, était de permettre aux entreprises accompagnées, avec l’appui d’un expert extérieur, de découvrir et de s’approprier les principes de l’éco-conception, d’établir le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié et d’identifier des pistes d’amélioration potentielles. Suite à la Matinée Technique du 27 novembre 2001, à la diffusion du Livret 3 du Guide pour le choix d’un emballage alimentaire, à un appel à projet et à un travail important de mobilisation assuré par Pays de la Loire Innovation début 2002, 5 entreprises agro-alimentaires régionales ont adhéré à l’opération pilote d’accompagnement à la démarche d’éco-conception d’emballages : Biofournil, Idena Production, LDC Traiteur ATI, Les Charmilles et Sabim. Photo : table ronde avec les représentants des 5 entreprises accompagnées Emballage et Environnement : - 28 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 30. En parallèle, un appel d’offres auprès de prestataires spécialisés a été effectué pour l’opération pilote (auprès de 20 bureaux d’études régionaux et de 6 nationaux). Sur les 4 propositions d’interventions reçues, celle d’O2 France* a été retenue, car plus particulièrement en phase avec l’esprit de l’opération pilote. Un suivi spécifique de l’opération pilote a été réalisé par Pays de la Loire Innovation : élaboration d’une convention tripartite précisant les relations contractuelles entre les partenaires, préparation et organisation logistique de la formation inter-entreprise des 27 et 28 juin 2002 et de l’accompagnement personnalisé, implication dans l’identification des pistes d’améliorations potentielles du système d’emballage et veille complémentaire associée. La formation inter-entreprise, illustrée de plusieurs exemples de démarches d’éco-conception dans différents domaines d’activité et ponctuée d’exercices pratiques, a permis de sensibiliser les 9 représentants des 5 entreprises accompagnées : - au contexte (grandes dates de l’environnement, contexte emballage et environnement, impacts environnementaux des différents matériaux, approche réglementaire et normative…), - à la démarche et aux outils d’éco-conception (notions clés de l’éco-conception des emballages, démarche d’éco-conception, initiation de la démarche à travers ses motivations et ses enjeux, collecte des données environnementales, évaluation environnementale, choix des options d’éco-conception, outils de mise en conformité des emballages, valorisation des résultats…). O2 France a ensuite, sur la période octobre 2002 - mai 2003, accompagné méthodologiquement et de façon personnalisée chacune des 5 entreprises dans un projet pilote d’éco-conception d’emballage. Chaque entreprise disposait pour cela d’un crédit temps d’intervention de 5 jours. L’objectif était de favoriser la découverte et l’appropriation des principes de l’éco-conception dans les 5 entreprises accompagnées, de les familiariser à la réalisation de profil environnemental et à l’évaluation environnementale des emballages (en vue de discerner les points forts et faibles d’un emballage existant ou en cours de conception), de les aider à identifier des pistes d’amélioration (à la pertinence environnementale validée ou à valider ultérieurement). * Contact : Alexandre CAPELLI - O2 France - 31, rue de la Folie Méricourt 75011 PARIS - Tél. 01 43 57 92 02 – Fax 01 43 57 94 02 - E-mail a.capelli@o2france.com Emballage et Environnement : - 29 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 31. L’accompagnement méthodologique a été structuré de la façon suivante pour chacune des entreprises : - réunion de lancement du projet sur site, présentation de la démarche, visite du site, choix du système d’emballage à étudier (0,5 jour), - analyse marketing et fonctionnelle, - découverte du cycle de vie du système d’emballage (flux entrants et sortants liés au système d’emballage tout au long de son cycle de vie), compilation des données techniques et environnementales (disponibles en interne, auprès des fournisseurs…) liées au produit (1 jour), - identification et évaluation des impacts environnementaux du produit, classement relatif des aspects environnementaux (qualitativement selon des critères environnementaux, techniques, économiques et commerciaux, et de façon indicative par une évaluation à l’aide du logiciel Simapro 5) par O2 France (1,5 jour), - recherche de pistes d’amélioration via une séance de créativité associant O2 France, l’entreprise et Pays de la Loire Innovation, évaluation à l’aide de 3 techniques (poids d’emballage par unité fonctionnelle, Simapro 5, impact "effet de serre" lors de phase de transport aval) des performances environnementales de ces pistes d’amélioration (0,5 jour), - rédaction du rapport d’étude par O2 France, réunion de restitution sur site des résultats de l’étude et remise à l’entreprise d’un rapport de synthèse de la démarche lui permettant de disposer d’un référentiel pour pérenniser la démarche en interne (1,5 jour). 2 - Les projets industriels Pour chacun des projets accompagnés, vont être présentés de façon synthétique et en préservant les aspects confidentiels, le système d’emballage étudié, ses principaux impacts environnementaux, les pistes d’améliorations potentielles identifiées, les suites envisagées et un premier bilan de l’action menée. L’accompagnement a été centré sur le système d’emballage. Il est à noter que dans certains cas, la modification du produit peut constituer une piste intéressante pour améliorer la performance environnementale du couple produit/emballage. Bien sûr, cette présentation ne se prétend pas exhaustive quant à l’illustration de la démarche d’éco-conception. Emballage et Environnement : - 30 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 32. BIOFOURNIL "Des emballages écologiques pour des produits biologiques" L’entreprise : Activité : Panification biologique Le Puiset-Doré (Maine-et-Loire) 55 salariés - CA : 5 M€ Le système d’emballage étudié : Le système d’emballage étudié est celui du pain précuit réfrigéré de 460 g en vrac, destiné aux terminaux de cuisson, composé d’une caisse américaine double cannelure avec une sache en polyéthylène (PE) déposée à l’intérieur, d’une étiquette, d’un ruban adhésif pour fermer la caisse, d’une palette et d’un film étirable (PE). Le carton de regroupement de 20 pains constitue le 2ème poste d’achat de l’entreprise après la farine : enjeu environnemental et économique. Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié : Assez logiquement, l’impact environnemental essentiel est lié à la production du carton de regroupement (fabrication de la pâte à papier) et dans une moindre mesure du film de PE utilisé pour la protection des pains précuits. Les pistes d’amélioration potentielles La relative simplicité du système d’emballage étudié ne permet pas d’identifier un nombre important de pistes d’amélioration réalisables rapidement. Des modifications intéressantes à moyen ou long terme peuvent néanmoins être envisagées, comme la mise en place d’un : - système de caisse trottoir (pertinence environnementale validée, en raison de l’absence de changement de matériau et d’une consommation moindre de ce matériau), - système de caisse plastique (20 rotations) + film + lavage toutes les 10 rotations, - système de caisse plastique (20 rotations) + lavage systématique. Les 3 comparatifs (poids du système d’emballage par unité fonctionnelle, évaluation environnementale avec Simapro 5 et évaluation de l’effet de serre lors de la phase de transport aval) confirment la très bonne performance environnementale de la solution caisse plastique avec rotation. Le lavage systématique des caisses avec 8 litres d’eau semble être plus performant que l’utilisation d’un film jetable avec lavage des caisses toutes les 10 rotations (solution sans doute plus facile à mettre en œuvre dans un premier temps). Emballage et Environnement : - 31 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 33. Les suites envisagées : Deux pistes sont retenues et pourraient faire l’objet de tests de faisabilité technico-économique : mise en œuvre de caisses plastiques en circuit fermé (à tester en priorité auprès de clients de proximité livrés tous les jours : magasins spécialisés en produits biologiques…), mise en œuvre de caisse trottoir (nécessité d’un investissement susceptible d’être amorti rapidement avec les économies de carton réalisées et de valider la protection suffisante du produit). D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme prioritaires : suppression de la sache plastique par intégration de la barrière directement dans le carton de regroupement, diminution de la taille, de l’épaisseur de la sache plastique… En marge de son intervention, Alexandre CAPELLI d’O2 France a transmis à Biofournil un sac à pain (en apparence identique à celui utilisé par l’entreprise pour le conditionnement sur le lieu de vente du produit, c’est à dire composite papier + bande plastique de façon à pouvoir visualiser le produit), lancé récemment sur un marché étranger et qui présente l’originalité d’intégrer une bande transparente en biofilm et d’être ainsi entièrement dégradable en conditions de compostage. Cette information n’a pu que susciter l’intérêt de l’entreprise sachant que certains de ses clients lui ont adressé des demandes dans ce sens. L’intérêt environnemental de cette piste d’amélioration reste cependant à valider. Emballage et Environnement : - 32 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 34. Le premier bilan : "L’éco-conception est en quelque sorte inscrite dans les gènes de l’entreprise positionnée sur le marché des produits biologiques et sensible par nature à la notion de développement durable. A ce titre, nous avons un engagement de moyens, mais également une garantie de résultats. Nous ne pouvions donc qu’adhérer à l’opération pilote, et ce d’autant plus que nous sommes actuellement en démarche ISO 14001. Ce type d’approche (l’éco-conception) nécessite un partenariat étroit avec l’amont (les fournisseurs) et l’aval (grande distribution, magasins spécialisés…)" soulignait Jean- Yves FOUCHÉ, PDG de Biofournil, lors de la Matinée Technique du 24 juin 2003. Maren DUCASSE, Responsable Qualité et François GAUDIN, Responsable des Achats, en charge du projet, complètent : "l’opération pilote a vraiment permis de sensibiliser les gens en interne et d’ancrer un réflexe environnemental en matière d’emballage, lors de la conception de nouveaux produits, mais aussi à travers une optimisation de la gestion et de la valorisation des déchets d’emballages générés sur le site". Emballage et Environnement : - 33 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 35. IDENA Production "Une stratégie d’innovation en sécurité alimentaire et en environnement" L’entreprise : Activité : Production de prémélanges pour l’alimentation animale Pontchâteau (Loire-Atlantique) Groupe IDENA : 30 salariés (12 pour IDENA Production) et CA de 9 M€ Le système d’emballage étudié : Les systèmes d’emballage étudiés sont ceux du prémélange, composés soit d’un big-bag perdu et d’une palette, soit d’un sac de 25 kg imprimé, multicouche (3 couches de kraft de 70 g) avec une sache plastique interne en polyéthylène (PE), d’une palette et d’un film étirable (PE). Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié : Les principaux impacts environnementaux pour la solution sac sont liés à la production et au traitement en fin de vie du sac kraft. Pour la solution big-bag, plus performante d’un point de vue environnemental (moindre poids d’emballage par unité fonctionnelle…), les principaux impacts environnementaux sont liés à la consommation, à la fabrication des matières plastiques. Emballage et Environnement : - 34 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 36. Les pistes d’amélioration potentielles : Les pistes d’amélioration potentielles envisagées (pertinence environnementale, technique et commerciale à valider) sont : - le passage à un sac kraft bicouche (2 couches de 80 g en semi-extensible), - l’utilisation d’un papier incluant la barrière contre l’humidité et le gras (en s’assurant qu’elle n’engendre pas de problèmes environnementaux), - l’inversion de la charte graphique du sac (de façon à limiter la quantité de pigment bleu), - la mise en œuvre d’un big-bag réutilisable avec sache plastique jetable. En raison du risque de contamination croisée très sensible dans l’activité d’Idena Production, l’organisation de rotations internes avec les clients pour réduire la consommation de big-bag est limitée et seulement envisagée pour des clients achetant en grande quantité un seul type de prémix. La solution pourrait être d’intégrer au big-bag une sache plastique intérieure jetable, le big-bag étant lui retourné à Idena Production pour de nouvelles rotations sans risque de contamination croisée. Le système d’emballage le plus performant est le big-bag accompagné d’une sache jetable pour pouvoir réutiliser le big-bag, la sache permettant de réduire de moitié les impacts environnementaux associés au système. Pour le sac kraft, le passage en bicouche entraîne une réduction des impacts environnementaux de l’ordre de 15 %. Les suites envisagées : Deux pistes sont retenues prioritairement et pourraient faire l’objet de tests de faisabilité technico- économique : mise en œuvre d’un sac kraft bicouche (contacts en cours avec le fournisseur), mise en œuvre d’une sache plastique jetable dans le big-bag de façon à permettre sa rotation (s’assurer du bénéfice environnemental en fonction du type de sache retenue et de la réelle réutilisation du big- bag). L’inversion de la charte graphique doit être validée d’un point de vue marketing. D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme prioritaires : transport ferroviaire pour certaines livraisons, sacs de 50 kg, big-bag papier… Le premier bilan : "Nous avons d’emblée été très motivés par l’opération pilote. En effet, Idena Production, en tant que PME, se doit d’avoir une capacité d’innovation très forte. Sur le thème très sensible en nutrition animale de la sécurité alimentaire, cela s’est traduit par un nouveau concept d’usine de prémix développé à Pontchâteau, qui anticipe par rapport à la réglementation et permet de garantir un risque de contamination croisé minimum. Nous souhaitons également être exemplaire et innovant en matière d’environnement, d’où notre intérêt pour la démarche d’éco-conception appliquée à nos emballages. Nous avons également le souci d’une meilleure gestion et valorisation des déchets sur notre site" explique Georges AMIAND, PDG d’Idena Production. "Nous ne pouvons que souscrire à une démarche qui permet dans le même temps de réduire les pollutions, les coûts de production et d’améliorer les performances de nos conditionnements, et ainsi de concilier au mieux les impératifs environnementaux, économiques, marketing et techniques. Au final, tout le monde est gagnant" ajoute Patrick HOGREL, Responsable Qualité d’Idena Production. Emballage et Environnement : - 35 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 37. LES CHARMILLES "La recherche d’un (difficile) compromis entre Marketing et Environnement" L’entreprise : Activité : Abattage, découpe de pigeonneaux, cailles et petites volailles, fabrication de produits élaborés (volailles farcies, terrines, plats cuisinés) Maulévrier (Maine-et-Loire) 110 salariés - CA : 12 M€ Le système d’emballage étudié : L’étude a porté sur des timbalines surgelées de mousse de volaille avec un c œur de foie gras (80 g). Ces produits sont actuellement destinés à des grossistes alimentaires et emballés en vrac. La cible commerciale évolue vers des distributeurs spécialisés et nécessite la mise en œuvre d’un système d’emballage nouveau permettant une consommation fractionnée. Actuellement, les timbalines (en aluminium) sont surgelées et conditionnées en vrac par lot de 40 dans un sac de congélation puis dans une caisse de regroupement cerclée, puis palettisées et filmées. Dans le nouveau système, les timbalines en aluminium sont emballées par lot de 4 dans un étui en carton. Les étuis sont regroupés par 15 dans une caisse américaine standard fermée par un cerclage plastique. Les caisses sont ensuite palettisées (par 48) et filmées. Le changement d’emballage entraîne une augmentation de la masse et du volume du système d’emballage, justifiée par la modification de cible commerciale. Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié : Dans les 2 cas, l’extraction et la fabrication de l’aluminium engendrent des impacts environnementaux importants et significatifs par rapport aux autres composants du système d’emballage, et ce, malgré les faibles quantités mises en œuvre. L’utilisation de l’aluminium doit entraîner d’autres avantages environnementaux lors de la phase d’utilisation ou de logistique pour être performante. Elle peut se justifier pour des applications en emballage en raison d’impératifs techniques (barrière, solidité, légèreté…). Emballage et Environnement : - 36 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 38. La nouvelle solution d’emballage entraîne une augmentation importante de la masse par unité fonctionnelle (quasiment doublée), essentiellement par la mise en œuvre de l’étui en carton et par la moindre performance du carton de regroupement (40 timbalines en vrac actuellement pour 410 g de carton, contre 60 timbalines en étui pour 910 g de carton dans le futur) et engendre plus d’impacts environnementaux. Les pistes d’amélioration potentielles : La principale piste d’amélioration envisagée est celle de la substitution de l’aluminium par un composant plastique présentant des fonctionnalités identiques (résistance à la surgélation, au réchauffage au bain-marie, préservation de l’esthétisme…), en veillant à ne pas entraîner un déplacement de pollution. Cette substitution permettrait de compenser les impacts environnementaux résultant de l’augmentation du poids par unité fonctionnelle du nouveau système d’emballage, liée aux contraintes marketing. Les suites envisagées : Pour la substitution de l’aluminium, le challenge de l’entreprise est d’identifier un partenaire de proximité capable de fournir le composant recherché sans devoir investir dans le développement coûteux d’un nouveau moule. D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme prioritaires : optimisation du format du carton de regroupement, substitution de ce carton par une caisse trottoir, mise en place d’un système de rotation de caisses entre l’entreprise et ses clients… Le premier bilan : "Notre objectif en participant à l’opération pilote était de pouvoir anticiper par rapport à une thématique en émergence, en bénéficiant d’une expertise extérieure tant méthodologique que technique et en ayant la possibilité d’un échange d’informations et d’expériences avec d’autres entreprises agro-alimentaires" témoigne Claire DEFFOIS, Responsable Qualité des Charmilles. "L’opération a été délicate à mettre en œuvre sur un produit nouveau récemment finalisé. Elle n’a pas permis de rectifier le tir sur les timbalines étudiées qui étaient déjà en phase de lancement. Par contre, elle a induit la réorientation d’un projet en cours de produits nouveaux surgelés dont le conditionnement était prévu à l’origine en timbalines alu et qui évolue actuellement vers un système de moule plastique. Plus globalement, l’action a eu pour effet de sensibiliser l’ensemble de l’encadrement de l’entreprise à l’impact environnemental des emballages et à la nécessité d’optimiser systématiquement les couples emballages/produits et le colisage. La prise de conscience environnementale est désormais bien ancrée au sein de l’entreprise et s’étend aux déchets d’emballages sur le site (mise en place du tri des films de palettisation en vue de leur recyclage, tri des boîtes de conserve en cours …)" ajoute Claire DEFFOIS. Emballage et Environnement : - 37 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 39. SABIM "Des marges de manœuvre limitées" L’entreprise : Activité : Abattage de porcs et de bovins, désossage, découpe et transformation de viande Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) 750 salariés - CA : 280 M€ Le système d’emballage étudié : L’étude a porté sur les steaks hachés surgelés de 100 g, destinés à la grande distribution, conditionnés individuellement dans des blisters en OPP (polypropylène orienté) et regroupés par 10 dans un étui en carton. Les étuis sont filmés (film polyéthylène) par lot de 2 ou 6, regroupés par 6 (1 lot de 6 ou 3 lots de 2) dans un carton de regroupement, puis palettisés et filmés. Des intercalaires et des cornières sont utilisés à la place des cartons de regroupement lors d’offres promotionnelles (rotation plus rapide, autorisant une résistance moindre de la palette). Le profil environnemental simplifié du système d’emballage étudié : Le blister unitaire constitue le composant d’emballage le plus impactant au niveau environnemental. Pour des contraintes techniques, il est difficile actuellement de le supprimer ou de le substituer et il est déjà optimisé en poids et en volume. Le système d’emballage engendre une importante consommation de composants d’emballage en carton, avec à la clé des impacts environnementaux significatifs typiques de la production du carton. La solution combinant cornières et intercalaires est plus performante en terme de consommation de carton, mais elle ne peut satisfaire les exigences techniques dans la chaîne normale de logistique, du fait d’une résistance insuffisante et d’un risque d’écrasement des étuis. Emballage et Environnement : - 38 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003
  • 40. Les pistes d’amélioration potentielles : Les pistes d’amélioration identifiées (nécessitant une validation technique et/ou commerciale) sont : - l’augmentation de l’épaisseur de l’étui et la suppression du regroupement en carton, - le remplacement du carton de regroupement par une ceinture ou une caisse trottoir en carton, - la suppression ou la réduction de la masse des cornières et des intercalaires pour les offres promotionnelles (utilisation de papier anti-glissant pour les intercalaires…). Les améliorations envisagées peuvent permettre d’économiser plus de 20 tonnes de carton et de réduire les impacts environnementaux du système d’emballage de l’ordre de 10 %. Elles sont cependant à relativiser car le blister n’a pas évolué et reste le principal composant en terme d’impact environnemental. Les suites envisagées Les pistes d’amélioration retenues en priorité par l’entreprise pour faire l’objet d’études complémentaires afin de valider leur faisabilité technico-économique (résistance à l’écrasement des étuis, retour sur investissement…) sont la suppression du carton de regroupement avec une augmentation de l’épaisseur de l’étui et la substitution du carton de regroupement par une ceinture ou une caisse trottoir en carton. D’autres pistes ont été évoquées, mais n’ont pas été, pour différentes raisons, jugées comme prioritaires : mise en place d’un système de rotation de caisses entre l’entreprise et ses clients… Le premier bilan : "Notre motivation première en participant à l’opération pilote était de faire valider par un spécialiste externe la conformité réglementaire d’un système d’emballage complexe, celui du steak haché surgelé, et d’aller éventuellement au delà, sachant que nos emballages sont déjà relativement optimisés, la forte pression sur les coûts nous imposant le plus souvent de faire au plus simple et au plus court autour du produit" indique François CHAUMONT, Responsable Achats Consommables, R&D et 3ème Transformation de SABIM. Il témoigne de sa satisfaction relative à l’opération : "La formation inter-entreprise donne une vue exhaustive sur l’éco-conception et l’accompagnement débouche sur un dossier très complet prenant bien en compte l’existant et les évolutions possibles. Nos perspectives immédiates vont être de tester la faisabilité technico-économique des pistes d’améliorations identifiées et de poursuivre la collaboration avec nos fournisseurs en vue de réduire encore plus à la source certaines composantes de nos emballages." Emballage et Environnement : - 39 - Pays de la Loire Innovation de la prévention à l’éco-conception Octobre 2003