1. Vers une nouvelle dynamique
pour les forêts de plantation
de Douglas
Deuxième essence résineuse française, le Douglas représente aujourd'hui, sur une surface de 400 000 ha,
97 millions de m3 sur pied (IFN 2011) et une production en constante augmentation malgré la tempête de 1999 :
de près de 4 millions de m3/an, elle devrait dépasser les 5 millions de m3/an d'ici 2030.
Par ailleurs, le fort développement des marchés et des outils industriels font de cette essence un véritable atout
pour la forêt de production de moyenne montagne.
Pour ALLIANCE le Douglas constitue dès aujourd'hui la deuxième C'est le constat établi par nos sylviculteurs d'ALLIANCE : ceux du
essence de production, après le Pin maritime. Sur sa terre de Limousin, particulièrement préoccupés par la valorisation indus-
prédilection : le Massif Central, il recouvre de son beau manteau trielle et ses conséquences en matière de conduite des
vert chatoyant les territoires de nos agences du Limousin et du peuplements, ceux de Forestarn par les conséquences du chan-
sud du Massif Central (Forestarn), avec 171 000 ha et 52 millions gement climatique, et par tous en raison de la nécessité de di-
de m3 sur pied (IFN, 2006-2010), soit près de la moitié des peu- minuer le coût du reboisement après la coupe rase.
plements de Douglas de France.
Le Comité de sylviculture Douglas d'ALLIANCE, créé le 3 février
Ce magnifique potentiel, fruit d'une politique forestière dyna- 2012 à Mazamet (Tarn), rassemble des praticiens (sylviculteurs et
mique alliant pouvoirs publics, sylviculteurs et industriels (la salariés des coopératives), des spécialistes du développement
grande époque du Fonds Forestier National) se doit d'être cons- (CRPF, France Douglas), de la recherche (FCBA) et des industriels.
tamment travaillé et entretenu. La constitution de ce groupe vise une mise en commun des
expériences et, en s'appuyant sur une méthodologie scientifique,
la recherche de solutions opérationnelles et concrètes pour
Les premières coupes rases posent dès à présent pérenniser et optimiser la forêt cultivée de Douglas.
la question du renouvellement de ces peuple- La première réunion du Comité, précédée par deux tournées de
ments pour répondre aux enjeux de demain. terrain (le 18 novembre 2011 à Forestarn et le 19 janvier dans le
Limousin), a dégagé trois axes prioritaires d'actions, à entrepren-
dre dès 2012 :
■ L'amélioration de la qualité génétique des plants.
■ La diminution du coût du reboisement.
■ La recherche de conduites de peuplement alternatives.
2. Vers une nouvelle dynamique pour les forêts de plantation de Douglas
Axe 1. Création d’un verger à Graine ALLIANCE
dans le cadre du projet DIVA (Douglas Innovation VAriétale)
Le Comité veut valoriser plus de quarante ans d'études géné- Sa production pourra durer une dizaine d'années permettant
tiques faites par l'INRA et le FCBA dans les délais les plus courts. d'effectuer en parallèle de nouvelles sélections et l'implantation
de nouveaux vergers à graines qui viendront le remplacer à
Pour répondre de manière plus efficace aux aléas climatiques : terme.
stress hydriques, thermiques, mécaniques (coup de vent)… on
doit pouvoir disposer le plus rapidement possible de graines
issues des meilleurs arbres acclimatés en France, sélectionnés à
partir de tests de descendance et sur la qualité du bois.
Techniquement, il est envisageable d'obtenir la sélection de 30
clones avant 6 mois, par un programme de recherche dit
« amont » , mené par l'INRA et le FCBA, programme en instance
de financement. Dès cette sélection effectuée, ALLIANCE
s'engage aux côtés de sa filiale FORELITE (1ère pépinière française
de plants en godets) à créer et à financer un verger à graine dit
« piéton ».
Ce type de verger se caractérise par une récolte facilitée (récolte
à 3 m grâce à une taille annuelle en haies) et par une mise en
production rapide (utilisation de l'induction florale) : la première
récolte pourrait ainsi avoir lieu 6 à 10 ans après sa mise en place.
Le comité considère qu'il s'agit d'un projet stratégique à mettre en oeuvre sans tarder.
Il est essentiel que la filière Douglas, et Alliance en particulier, acquière la maîtrise de son matériel végétal
de reproduction dans une formule souple : le verger à graines de courte durée de vie permet une adaptation
en continu des clones aux changements climatiques et économiques.
Axe 2. Réduire le coût de reboisement de 25 %
C'est un objectif prioritaire pour maintenir une dynamique de Les principales causes identifiées de ce recul sont d'une part
reboisement alors que l'on constate malheureusement d'un côté l'arrêt des aides apportées aux sylviculteurs, et d'autre part l'aug-
un recul de la commercialisation des plants de Douglas : 10 mentation des coûts du reboisement qui suit le coût de la vie
millions par an dans les années 1980 et 1990, contre 5,5 millions (insuffisance des gains de productivité).
lors de la dernière campagne 2010/2011, et dans le même temps
un fort développement de l'outil industriel adapté à la croissance
et à la récolte de la forêt en place.
Le Comité souligne un risque de démotivation
des propriétaires qui doit être combattu par la mise
au point d'un processus de reboisement plus
économique répondant à des standards de qualité.
Le partage d'expérience et les résultats de plus
de trente ans de recherche FCBA présentée
par Daniel Michaud nous éclairent en définissant
un cahier des charges « agronomique »
pour la culture du Douglas.
3. FICHE PRODUIT ALLIANCE Forêts Bois
■ Importance du travail du sol et d’une fertilisation localisée de départ
« Les résultats des essais de travail du sol sont concordants et Les graphiques ci-dessous montrent les résultats de la fertilisa-
souvent spectaculaires. Sur la croissance, les gains se situent tion associée au travail du sol sur un essai installé sur le plateau
généralement entre 5 et 15 %. Sur les circonférences et a fortiori sur de Millevaches (essai d'Orluc), toujours mesuré régulièrement :
les volumes, les écarts sont évidemment plus importants. Le travail
du sol augmente la profondeur d'enracinement et le volume
racinaire, ce qui favorise la nutrition, donc la croissance, mais aussi
la résistance à la sécheresse et l'ancrage des arbres, donc leur Courbe du témoin (production totale : 641 m3 et
résistance au vent. Il faut signaler aussi que le travail du sol facilite volume unitaire : 1,2 m3).
grandement la plantation… la mise en place des plants est plus
Courbe travail du sol et fertilisation (production
rapide et la reprise est toujours meilleure sur les sols travaillés ».
totale : 783 m3 et volume unitaire : 1,5 m3).
(Le Douglas, AFOCEL, 1997).
Production en volume Volume unitaire
900 1,8
800 1,6
700 1,4
600 1,2
Pv (m3/ha)
Vu (m3)
500 1,0
400 0,8
300 0,6
200 0,4
100 0,2
0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
Âge (années depuis la graine) Âge (années depuis la graine)
■ Apporter une alternative aux plants à racines nues
L'usage du godet sur un sol travaillé apporte des gains impor-
tants à la plantation :
■ De productivité avec des rendements des planteurs qui sont
supérieurs.
■ De qualité : positionnement des racines bien verticales à la
plantation.
■ D'organisation car la période de plantation peut être raison-
nablement rallongée en cas de sécheresse printanière.
Les essais FCBA de Brugères II démontrent la supériorité du go-
det en terme de croissance au bout de 15 ans.
Cependant, l'élevage et la plantation de plants de Douglas en
godet exigent une maîtrise très poussée en pépinière et en
organisation de chantiers.
Compte tenu des enjeux, la mise au point de plants en godet de
275 cc bien lignifiés de 40 à 50 cm de hauteur est devenu pour
Forelite un objectif prioritaire. En 2012, il est prévu de commer-
cialiser de l'ordre de 100 000 plants, produits sur une chaîne
modernisée par des investissements portant sur la machine à
semer, l'élevage sous abri et le démoulage des plants avant
plantation.
4. FICHE PRODUIT ALLIANCE Forêts Bois
Mise au point d'une chaîne de travaux
« ALLIANCE » basée sur la charrue
bidisque motorisée
La chaîne de travaux « bidisque » a pour but de répondre aux
objectifs d'économie et de qualité en se conformant au cahier
des charges agronomique de FCBA :
■ La motorisation des disques simplifie le nettoyage préalable
de la parcelle : il faut veiller à la qualité de l'exploitation (réduc-
tion des hauteurs des souches) et au rangement des branches.
■ Les disques et le rouleau de tassement également motorisé
produisent un profil travaillé de 35 cm de profondeur sur 90 cm
de large offrant le volume nécessaire et suffisant pour le déve-
loppement racinaire dont l'importance a été soulignée au cours
des premières années.
■ Un système de distribution d'engrais starter en localisé opti-
mise la fertilité des sols.
■ La qualité du travail du sol améliore fortement les rendements
à la plantation (plants en godets ou en racines nues). Le Comité vient de confier à FCBA une mission d'expertise de
cette chaîne innovante. Les peuplements installés depuis
Aujourd'hui et après 18 mois de production dans le Limousin l'automne-hiver 2010/2011 avec des témoins vont être régu-
et dans le Tarn, les objectifs initiaux de productivité sont lièrement visités et mesurés. D'autres dispositifs de terrain, plus
atteints. scientifiques permettant la comparaison des techniques, seront
implantés dans le Limousin et dans le Tarn.
Axe 3. Varier les conduites de peuplement
Les aléas climatiques et la diversification de la demande indus- 1. Une révolution courte sur 35/40 ans avec un objectif de
trielle (entre bois plus petits pour fermettes/palettes et bois plus production de palettes et de fermettes.
gros pour bois de décoration et de structure) auxquels sont sou-
2. Une révolution moyenne sur 50/60 ans pour du bois de
mis les peuplements de Douglas, a conduit le Comité à étudier
menuiserie et de structure.
et proposer rapidement aux sylviculteurs d'autres modes de
conduite de peuplements, tant sur les peuplements existants que 3. Une révolution longue pour du bois à forte proportion de
sur les futurs reboisements. duramen.
En s'appuyant sur des cas concrets d'exploitation et de valori- L'idée est de proposer, à partir d'un état de l'art partagé entre
sation de peuplements d'âges différents, on modélisera d'un producteur et industriel, des itinéraires alternatifs avec des taux
point de vue technico-économique (production, valorisation et de rentabilité au moins égaux à la sylviculture actuelle, en tenant
rentabilité) au moins trois types de conduite : compte des variabilités liées à l'altitude et à la fertilité des
stations. Ainsi le propriétaire pourra, en connaissance de cause,
moduler ses itinéraires sylvicoles au sein de ses massifs pour
limiter les risques et optimiser la valorisation.
Le Comité travaille sur des axes précis : valoriser le plus rapidement possible les acquis génétiques,
réduire le coût du reboisement tout en améliorant sa qualité et proposer des itinéraires sylvicoles alternatifs.
Tous les 6 mois, un rapport d'étape sera fait, validant les acquis, identifiant les difficultés et les actions
restantes à mener. La prochaine réunion est fixée au 19 septembre 2012, dans la dynamique du colloque
France Douglas.
ALLIANCE Forêts Bois - Union des Coopératives du grand Sud-Ouest
80 route d’Arcachon - Pierroton - 33610 CESTAS Édition : mai 2012
Tél. 05 40 120 100 - Fax : 05 40 120 101 Crédit photographique : ALLIANCE Forêts Bois, France Douglas
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