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Réseaux
Les particuliers,
premiers bénéficiaires
de l’économie
collaborative. p.8
Carrières
Worldskills à Abu
Dhabi: une vitrine
pour les métiers
du futur. p.12
Face et profil
Jef Van In, patron
d’Axa Belgique:
l’assurance et...
l’endurance. p.15
CHRISTOPHEBORTELS
Nos vies
numériques sous
haute protection
Notre espace de vie numérique
s’accroît et nécessite des protections nouvelles.
Les entreprises européennes devront, dès le mois
de mai 2018, se conformer à un règlement européen
sur la protection des données privées.
Un chantier dans lequel les entreprises belges
ne brillent pas (encore) par leur vivacité.pp. 2-3
ILLUSTRATION GAËLLE GRISARD
l Édito
Reprenons la main
sur nos données !
Patrick Van Campenhout
L
e RGPD, ce gros règlement européen qui
sera appliqué tel quel (sauf adaptations
mineures) dans les pays membres de
l’Union européenne dès le 25 mai de l’année
prochaine, empêche pas mal de responsables
informatiques de dormir ces temps­ci. C’est que
l’adaptation aux nouvelles règles en matière de
protection des données privées est un exercice à
la fois technique et juridique d’un nouveau
genre. En gros, après avoir laissé les entreprises
gérer au mieux leurs stocks de données dans un
cadre légal souple, le législateur a adapté les
règles en vigueur à la réalité du moment. Notre
vie en ligne est devenue si dense que nous ne
comptons plus les acteurs avec lesquels nous
interagissons. Il est donc important que ces
derniers nous avertissent de la manière dont ils
nous cernent dans le cadre des services prestés
ou dans celui des outils marketing déployés
pour mieux nous cibler. Certes, la mise en
œuvre de ces mesures semblera pesante dans
certains cas, notamment dans le cadre de l’in­
formation en ligne, des médias, du commerce
en ligne. Mais si c’est là le revers de la médaille,
elle a aussi un côté face : celui qui permet aux
particuliers de reprendre la main sur leurs
dossiers numériques, de les modifier, voire de
les supprimer sur une simple demande. Les
entreprises qui contreviendraient à ces disposi­
tions seraient susceptibles de sanctions particu­
lièrement dissuasives. On pense notamment, au
vu des événements récents dans le monde de
l’Internet, aux risques de fuites de données
accidentelles ou criminelles, qui empoisonnent
la vie des entreprises, réduisent leur crédibilité,
et surtout, mettent à mal le sentiment de sécu­
rité des citoyens dans leurs voyages sur la Toile.
SUPPLÉMENT DE LA LIBRE BELGIQUE – SAMEDI 21 OCTOBRE 2017 – 29E
ANNÉE – N°32 – www.lalibre.be
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Dossier
2 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
lalibre.be
RÉAGISSEZ !
N’hésitez pas à retrouver
le reste de l’information
économique sur notre site.
Nouveau métier:
Analyse Patrick Van Campenhout
D
ès le 25 mai 2018, les entre­
prises belges, comme leurs
homologues européennes,
devront gérer de manière très pré­
cise et sécurisée la masse de don­
nées privées relatives à leurs
clients, et encourent des peines
très lourdes en cas de défaut. Le ca­
dre européen applicable dans ses
principes au niveau des Etats
membres, est dénommé en anglais
“General Data Protection Regula­
tion” (GDPR) ou règlement général
pour la protection des données
(RGPD) en français. Voilà déjà une
base pour les recherches de docu­
mentation en ligne. Et pour faire
plus simple, voici un lien vers la
documentation en ligne fournie
par la Commission vie privée :
http://bit.ly/dataslalibre. C’est que,
de la doc’, il y en a tant, et souvent
si rebutante, qu’on ne sait par où
commencer.
Or, la protection des données est
devenue cruciale. Il n’est pas une
semaine sans l’annonce de problè­
mes de confidentialité ou de fuites
de données sensibles. Et si celles­ci
ne sont pas nécessairement lour­
des de sens pour les personnes, el­
les le sont souvent pour les entre­
prises dont la crédibilité en est af­
fectée.
A l’exemple de Yahoo qui avait
été victime d’un piratage et qui a
vu sa valeur de revente amputée
de 350 millions de dollars pour
cette raison. Dernier cas en date :
celui de la société américaine de
crédit Equifax qui a ainsi vu s’en­
voler les données de 145,5 mil­
lions de clients américains et celles
de 700000 privés britanniques. La
“home page” du site Equifax est
parlante : sous un lien renvoyant à
des explications sur la fuite de
données figure un panneau indi­
quant qu’aucun produit financier
n’est disponible pour le moment…
C’est que pour Equifax, l’heure est
grave : les premiers éléments d’in­
formation montrent que l’accident
est lié à une négligence du service
informatique. Triste exemple de…
ce qui pourrait bien se passer chez
nous demain.
Dans nos entreprises belges qui
récoltent, avec plus ou moins de
pertinence, des données relatives
aux parties prenantes, clients ou
fournisseurs, et qui partagent cer­
taines données, le chantier de sé­
curisation est immense et devrait,
le cas échéant, être confié à des
spécialistes de ce nouveau métier :
les “datas protection officers”. “Il
en faudrait quelque 28000 en UE”,
nous assure l’avocat Christophe
Boeraeve (cabinet Law Right), qui a
suivi une formation ad hoc. Quel
est le profil de ce “bodygard” nu­
mérique ? “Il se situe entre l’infor­
maticien et le juriste. En réalité, il
n’existe actuellement que des forma­
tions certificatives données par des
organismes privés.”
Et… où en est­on en Belgique ?
Martijn van Lom, General Mana­
ger, Kaspersky Lab Benelux, cité
dans un communiqué, assure que
“bon nombre d’entreprises se met­
tent en danger, elles et leurs clients,
en ne se préoccupant pas de la ma­
nière dont les données personnelles
devront bientôt être traitées et proté­
gées. L’échéance est la même pour
toutes les entreprises, indépendam­
ment de leur taille, secteur ou empla­
cement. C’est la raison pour laquelle
elles doivent prendre des mesures dès
à présent pour s’attaquer au traite­
ment des données.”
Pour Christophe Boeraeve, les
entreprises sont très inégales face à
ce chantier, selon leurs activités et
leurs rapports aux parties prenan­
tes. Mais les mesures à prendre dé­
coulent avant tout du bon sens.
“C’est normal et intuitif : plus vos
technologies/finalités du traitement
sont intrusives en matière de vie pri­
vée, plus vous devrez vous organiser
pour obtenir un consentement expli­
cite.” Les principes sont énoncés
dans l’article 32 du règlement, le
reste, c’est de la technologie, de la
pseudonymisation et du chiffre­
ment, notamment, ainsi que des
procédures de sécurisation auto­
matiques, et la possibilité de véri­
fier de manière indépendante la
P Les entreprises ont un
peu plus de 200 jours
pour s’adapter au… RGPD.
P Ce règlement européen
améliore la protection de
nos vies numériques.
Sondage
Entreprises belges
mal préparées
Elles ne connaissent même
pas le sujet. D’après un son-
dage réalisé par le spécialiste
de l’antivirus Kaspersky Lab,
16 % des entreprises belges
n’ont jamais entendu parler du
RGPD, et 32 % en ont entendu
parler sans savoir de quoi il
retourne, à 8 mois de son entrée
en vigueur. Un tiers des profes-
sionnels de l’informatique en
Belgique pensent que leur
organisation ne sera pas en
mesure de se conformer entière-
ment au règlement en mai 2018,
alors que ce pourcentage ne
s’élève qu’à 19 % aux Pays-Bas.
La Libre Entreprise.
Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique.
Rédaction: Vincent Slits (chef du service
économique), Yves Cavalier, Patrick Dath-
Delcambe, Pierre-François Lovens, Anne Masset
(coordination), Raphaël Meulders, Dominique
Simonet, Ariane van Caloen et
Patrick Van Campenhout.
Collaborateurs: André Bailleux, Solange Berger,
Isabelle de Laminne, Alice Dive, Laurent
Lambrecht, Isabelle Lemaire, Charlotte
Mikolajczak, Benoît Octave et Olivier
Standaert.
Réalisation: IPM Press Print.
Administrateur délégué - éditeur responsable:
François le Hodey.
Directeur Général: Denis Pierrard.
Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne.
Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme et
Nicolas Ghislain.
Conception graphique: Jean-Pierre Lambert.
Publicité: Emery de Crayencour (+3222112873)
Épinglé
Données “sensibles”
‣ Quelles sont les données
sensibles visées par le règle-
ment ?
‣ 1. L’origine raciale ou ethnique.
‣ 2. Les opinions politiques.
‣ 3. Les convictions religieuses
ou philosophiques.
‣ 4. L’appartenance syndicale.
‣ 5. Le traitement des données
génétiques.
‣ 6. Les données biométriques
aux fins d’identifier une personne
physique de manière unique.
‣ 7. Les données concernant la
santé.
‣ 8. Les données concernant la
vie sexuelle ou l’orientation
sexuelle d’une personne physi-
que.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
3samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
protecteur de données
validité des mesures et des proces­
sus.
On comprendra que la mise en
œuvre du RGPD est une véritable
mine d’or pour les consultants…
D’autant que le risque financier en
cas de brèche est énorme. “Les
amendes sont réparties en deux caté­
gories en fonction de la nature des
manquements : maximum 10 mil­
lions d’euros ou 2 % du chiffre d’af­
faires mondial de l’exercice précé­
dent ou maximum 20 millions ou
4 % du chiffre d’affaires mondial de
l’exercice précédent. C’est, dans tous
les cas, le montant le plus élevé qui est
retenu”, sourit Maître Boeraeve.
Cela étant, pour beaucoup d’entre­
prises, le RGPD n’est qu’un renfor­
cement des règles déjà en applica­
tion, et il suffira d’effectuer une (pas
toujours) simple mise en confor­
mité.
Vers qui se tourner en cas de sou­
cis ? C’est la Commission Vie privée
qui traitera les dossiers. Elle va
d’ailleurs changer de nom pour de­
venir “Autorité de contrôle des don­
nées”, dotée de pouvoirs élargis de
contrôle et de sanction alors qu’elle
n’avait auparavant qu’une compé­
tence d’avis. Les éventuelles sanc­
tions infligées par ce nouveau tribu­
nal qui ne dit pas son nom seront
évidemment susceptibles d’appel
devant une chambre spécialisée.
L’Autorité de contrôle des données
sera renouvelée en fonction de ses
nouvelles responsabilités. “En effet,
elle sera composée de six entités. Mais
ce qui est surtout novateur, c’est la no­
tion de règlement européen”, reprend
Maître Boeraeve. “Pour la première
fois, l’Union européenne rend applica­
ble une réglementation unique appli­
cable de manière identique sur l’en­
semble de son territoire et même au­
delà, dans l’Espace économique
européen (EEE). Contrairement à une
directive, le règlement est directement
applicable dans l’ensemble de l’Union
sans nécessiter de transposition dans
les différents Etats membres. Le même
texte s’applique donc dans toute
l’Union européenne, dès le 25 mai pro­
chain.”
D.R.
La “home page” du site Equifax est parlante : un panneau indiquant qu’aucun produit financier n’est disponible pour le moment…
Cas n°1
Entreprise de recrutement ou
de marketing déjà sécurisée
Conforme au RGPD. Ici, explique l’avocat
Christophe Boeraeve, dirigeants et employés
ont conscience des mesures en place. L’entre-
prise tient un registre déjà audité des données
à caractère personnel, de leur origine et de qui
les partage. La déclaration de confidentialité
est adaptée, des procédures existent qui per-
mettent aux personnes d’invoquer les droits
relatifs à leurs données, jusqu’à la possibilité
de les supprimer. Ces formulaires permettent de
vérifier l’âge des personnes et de demander, le
cas échéant, l’agrément d’un adulte responsa-
ble. Les parties prenantes de l’entreprise sont
impliquées dans la prévention, la détection et le
rapportage de fuites de données. Un délégué à
la protection des données est désigné et pré-
paré. Les contrats existants ont été adaptés et
l’entreprise sait de quelle autorité de contrôle
elle relève, surtout au niveau international.
Cas n°2
Un cabinet comptable qui n’a
pas pris de mesures spéciales
Traiter des données limitées et les proté-
ger. En pratique, le professionnel du chiffre
traitera les données sur la base du consente-
ment, nous explique l’avocat Christophe Boe-
raeve. Et cela, afin de pouvoir exécuter sa
mission, respecter une obligation légale, comp-
table, fiscale ou de sécurité sociale sur base
des données de son client et aux fins de ses
intérêts légitimes. Le consentement que le
cabinet comptable doit recevoir devra être
donné en réponse à une demande présentée
sous une forme qui la distingue clairement des
autres questions “techniques”, sous une forme
compréhensible et aisément accessible. Le
principe à suivre est celui de la limitation des
données récoltées. Comme pour toute entre-
prise collectant des données, le risque à gérer
est d’être victime d’une violation des données à
caractère personnel, et leur diffusion publique.
Cas n°3
Un club privé un peu “chaud”
qui ne sait pas ce qu’il risque
Sécuriser ou prendre un risque énorme. Que
se passe-t-il si les membres d’un club privé et
certaines de leurs particularités (richesse,
orientation sexuelle ou autres) sont déballées
sur la place publique ? C’est une catastrophe
pour les membres et l’entreprise, si elle utilise
un système de gestion des données à caractère
personnel (identification des personnes par
photo ou biométrie). Ici, les conditions du
traitement des données sont limitées et compli-
quées, tout comme le consentement requis. Le
consentement pour les catégories particulières
de données (voir “données sensibles”, par
ailleurs) doit, quant à lui, être explicite et pour
une ou plusieurs finalités spécifiques. Ce club
privé se voit particulièrement exposé aux
mesures à prendre pour sauvegarder et sécuri-
ser ces données pour éviter toute violation. Les
amendes prévues sont très dissuasives.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Economie numérique/Acteurs
4 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
l Publicité
Blocage de pubs vs blocage de bloqueurs
Olivier Standaert
L
es utilisateurs de solutions
pour bloquer l’apparition des
pubs en ligne sont de plus en
plus nombreux.
C’est une tendance que la plupart
des acteurs du secteur ne pouvaient
ignorer, à moins de faire l’autruche
depuis des années.
En Belgique, selon une toute récente
étude de la société OnAudience,
37 % des Belges utilisent actuelle­
ment un ad­blocker. Conséquence :
toutes ces pubs qui n’apparaissent
pas sur les écrans sont autant d’ar­
gent perdu pour les parties prenan­
tes de l’écosystème digital. Ce qu’on
sait moins, c’est que la résistance à
ce phénomène prend elle aussi de
l’ampleur. Par le passé, certains
éditeurs ont menacé de limiter ou
supprimer l’accès à leurs contenus
informatifs lorsqu’un internaute
possédait une application d’ad­bloc­
king. D’autres ont fait leur mea culpa à
propos de l’excès d’annonces intrusi­
ves. D’autres enfin se tournent vers des
réponses plus “frontales” : une entre­
prise comme OnAudience, qui ne
publie évidemment pas une étude
comme celle précitée sans avoir une
idée derrière la tête, commercialise des
bloqueurs d’ad­blockers. UnBlock,
c’est son nom, permet aux éditeurs de
sites Web de repérer les plug­in empê­
chant les pubs d’apparaître, pour
ensuite les contourner purement et
simplement. Ce genre de produit voit
plus loin que la simple “victoire” face
aux bloqueurs de pub : il propose
également d’adapter les messages
commerciaux aux profils des internau­
tes, afin de leur proposer des contenus
paramétrés. Résultat : OnAudience,
dans une étude de cas accessible sur
son site, affiche des taux de pages vues
et des temps de lecture supérieurs aux
canaux payants, tels que Google, que
les annonceurs utilisent pour drainer
du trafic et des clics. Le taux de rebond
(soit le fait de quitter une page aussitôt
après y avoir accédé) a, quant à lui,
tendance à chuter grâce à ce profilage.
Dans cet affrontement silencieux, ce
sont les internautes les plus connectés,
les plus actifs et les plus rôdés au Web
qui sont explicitement visés par des
solutions comme UnBlock.
Car ce sont aussi eux qui font le plus
d’achats en ligne et sont souvent les
plus influents sur les réseaux.
La lutte technologique entre les deux
camps n’est pas prête de s’arrêter,
chacun militant pour sa cause. Le cadre
régulatoire n’y aidera pas. Ce sont donc
les usagers et les acteurs du Web qui
devront à terme évoluer vers une “paix
digitale”, en apprenant à faire autre
chose qu’utiliser la dernière nouveauté
en date pour bloquer ou débloquer
celui qui se cache derrière son écran.
Conso
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5samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Pour une
cuisson solaire
Après le traditionnel charbon et
le gaz, voici le barbecue solaire,
qui plus est, est également
portable. GoSun avait déjà lancé
cette nouvelle façon de cuire ses
aliments en extérieur avec un
barbecue solaire. GoSunGo – en
recherche de financement sur la
plateforme de crowdfunding
Kickstarter – est la version
portable de ce nouveau barbe­
cue. Léger et compact, il est
destiné aux campeurs et à tous
ceux qui désirent pique­niquer.
Grâce à la chaleur du soleil, il
peut cuire à la vapeur, griller,
rôtir tous les aliments à placer
au sein d’un tube spécifique et
ce en 30 minutes. Il permet
même de chauffer de l’eau.
Restant froid au contact, le
GoSunGo peut même être ma­
nié pendant son utilisation.
Histoire de ne pas se brûler.
PATRICKSHERWIN
DRUPAL ?
PRESTASHOP ?
MAGENTO ?
POUR VOUS
C’EST ENCORE UN PEU DU
赎 赐 赢 赙 赪 趜
VENEZ AFFINER VOS CONNAISSANCES EN MARKETING
ET COMMUNICATION DIGITALE.
Dans un monde en constante évolution, il est essentiel de savoir quelle stratégie digitale appliquer. Connaître le Big Data,
l’e-commerce et les réseaux sociaux est une chose. Les utiliser comme des atouts supplémentaires pour votre entreprise
en est une autre. Voilà ce que notre programme Executive Master in Digital Marketing and Communication vous apprend.
En 17 jours, de novembre à mai.
Une question ?
Plus d’infos sur www.solvay.edu/digital-marketing
ou contacter Thierry Antoine, Coordinateur, 02/650.41.45 – tantoine@ulb.ac.be
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Libre Entreprise Economie numérique/Start-up
6 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
lLettre à un jeune entrepreneur #46
La vague
“deep tech”
Roald Sieberath
Multi-entrepreneur, coach de start-up
et venture partner pour LeanSquare,
professeur invité à l’UCL et à l’UNamur
Sciensquare
Portrait. “Sciensquare is to scientists what Twitter is to
the world”. La formule, utilisée par Adil El Taghdouini en
ouverture de son “pitch”, fait mouche. Le constat de ce
jeune docteur en sciences médicales, associé à un ami
d’enfance (Mohamed El Haddaji, détenteur d’un master
en sciences informatiques), est le suivant : notre planète
n’a jamais connu autant de chercheurs universitaires.
Chaque année, on évalue à plus de 2,5 millions le nom-
bre d’articles (“papers”) publiés dans 28000 revues
scientifiques ! Revers de la médaille : il devient de plus
en plus compliqué, pour des centaines de milliers de
chercheurs, de faire connaître leurs travaux. C’est ici
qu’intervient la proposition de valeur du projet Sciens-
quare, à savoir une plateforme de “microblogging”
destinée “à accroître la visibilité des chercheurs, à susci-
ter le débat et à se forger une autorité”dans la commu-
nauté scientifique. Le marché ciblé est colossal, avec
plus de 12 millions de chercheurs et 600000 groupes
de chercheurs à travers le monde. Sciensquare a été
devancé par d’autres projets : ResearchGate, Academia,
Mendeley. “Nous avons plusieurs atouts par rapport à
eux”, assure toutefois Adil El Taghdouini, alors que
Sciensquare est toujours en cours de développement.
“Par exemple, notre plateforme favorisera davantage
l’interactivité entre les membres du réseau. Il y aura aussi
des fonctionnalités nouvelles (moteur de recherche par
mots-clés, fil d’actu,…) et une application mobile.” Le
business modèle de Sciensquare se fonde sur différentes
sources (dont la publication d’événements par des
sociétés et des offres d’emploi). En chantier depuis un
an, le projet Sciensquare prévoit de lancer une version
“bêta” à la mi-2018. Ses deux fondateurs envisagent une
première levée de fonds de l’ordre de 800000 euros.
P.-F.L.
Avis général de Roald Sieberath, coach.
C’est en étant lui-même scientifique en cours
de doctorat qu’Adil s’est rendu compte des
besoins de cette communauté si particulière.
Pour avancer dans ses recherches, décrocher
des bourses, le chercheur a besoin de visibi-
lité, d’échanges avec ses pairs. Sciensquare
est donc conçu comme un réseau social de
scientifiques. Parmi les très rares concur-
rents, ResearchGate, qui a levé 50 millions
de dollars, ce qui, d’une certaine façon,
valide l’ampleur et l’intérêt de ce marché.
Sciensquare entend s’en différencier en étant
moins centré sur les publications et davan-
tage autour d’autres fonctions sociales.
Evaluation.
Idée :
Business modèle :
Traction client :
Finançable :
Feedback du coach. On est content de voir un
projet avec, d’entrée de jeu, une ambition globale.
On va à présent pouvoir observer l’adoption et
surtout l’usage : quelles sont les fonctionnalités qui
marchent et qui encouragent la “viralité”. Parmi les
nombreuses sources de revenus envisagées, seules
une ou deux s’avérera sans doute être la piste de la
rentabilité. Il s’agira de la repérer au plus tôt.
Avis de Benjamin Vasseur, expert.
Nous sommes en présence d’un jeune porteur
de projet qui a déjà derrière lui un joli
background. Il nous a très clairement pré-
senté une problématique et la réponse
proposée. Sciensquare doit compter avec des
acteurs déjà bien connus dans le monde
scientifique. Le défi est donc de taille ! Mais,
vu le business model mis en place et, surtout,
le type de plateforme développé, nous avons
un outil qui devrait avoir de beaux jours
devant lui. Comme pour tout nouveau réseau
social qui se lance, convaincre rapidement un
certain nombre d’utilisateurs sera très
important pour la réussite du projet. A ce
stade, on ne peut pas encore vraiment parler
de financement bancaire, la plateforme étant
toujours en phase finalisation. Je suis assez
convaincu que les porteurs du projet dispose
des compétences, de la passion et de l’envie
pour que cela puisse marcher.
Evaluation.
Idée :
Business modèle :
Traction client :
Finançable :
ALEXISHAULOT
Adil El Taghdouini, cofondateur de Sciensquare.
Avisducoach
Avisdel’expert
One Hour Challenge
60 minutes pour convaincre. Chaque semaine, depuis septembre 2016, nous présentons des
start-up belges ayant pris part au “One Hour Challenge” organisé par “La Libre”, en partenariat avec
LeanSquare et BNP Paribas Fortis. Avec le portrait des start-up et les avis d’uncoach de LeanSquare
(Roald Sieberath, à gauche) et d’un expert de BNPP Fortis (Benjamin Vasseur, Innovation Hubs –
Banque des Entrepreneurs, à droite). Retrouvez aussi des vidéos des projets sur ww.lalibre.be
CHRISTOPHEBORTELS
JOHANNADETESSIERES
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7samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
ONE HOUR CHALLENGE
En partenariat avec:http://lalibre.onehourchallenge.be/PROJET
START-UP
PROCHAINES DATES: 24 OCTOBRE, 7 NOVEMBRE, 28 NOVEMBRE, 9 DÉCEMBRE
Cher B..,
Tu m’interroges sur les tendances futures pour les start­up
technologiques, et sur la bonne manière d’en incorporer dans ton
projet. L’exercice de la prospective (regarder dans l’avenir) est
certainement salutaire… Attention à ce que ça ne soit pas
juste un simple “vernis” de nouveauté sur une solution somme
toute banale. Il ne suffit pas de rajouter un “2.0” (ou “4.0”) à son
métier pour le rénover de fond en comble, tout comme il ne suffit
pas d’ajouter l’ingrédient (ou l’argument) “intelligence artificielle”
à un développement informatique pour que ça le rende réelle­
ment utile.
Ceci étant dit, il y a une véritable nouvelle vague de technolo­
gie. Nous sortons de quelques années où la révolution mobile
avait été digérée, le cloud devenu une commodité. Cela a permis
l’apparition de toute une série de start­up de type “plate­forme”
ou “place de marché”. Je commence à avoir entendu ce pitch des
dizaines de fois “Le projet X est une plate­forme qui met en
contact les Y avec les Z.” C’était assez génial quand Y était
“tout voyageur” et Z “toute personne qui a une chambre en trop
dans la maison” : on avait alors AirBnb (et une licorne en deve­
nir). Le concept a été répliquéad libitum, dans des niches de
plus en plus petites, des géographies restreintes. Il me semble
que l’on arrive doucement à l’épuisement de ce filon­là, qui avait
vu débarquer en entrepreneuriat quantité de gens non techni­
ques, armés d’une bonne idée, et à la recherche d’un développeur
pour construire leur vision de plate­forme.
A présent, on assiste un peu au retour du balancier : la
revanche des ingénieurs, technos, et autres geeks. La nouvelle
vague, que l’on commence à connaître de façon générique sous le
nom de “deep tech”, regroupe une série de technos plutôt
pointues : AR/VR (Réalité Virtuelle et Augmentée), AI (Artificial
Intelligence), en particulier Deep Learning, Blockchain, Robotique
(y compris les drones), etc. Là, on ouvre véritablement de
nouveaux champs : l’AI va changer progressivement une grande
variété d’industries, du transport à la santé. La blockchain va
changer tous les domaines qui nécessitent l’établissement d’une
confiance (c’est vaste : ça va de l’e­gouvernement à la santé).
Les géants du Web rachètent des start­up de ces domaines à
tour de bras, surtout pour récupérer les cerveaux qui y tra­
vaillent. En deep tech, il ne suffit plus d’avoir une bonne idée… Il
est nécessaire d’avoir sous la main deux ou trois développeurs
avec une solide expérience de la technologie concernée. Quand
on sait que le deep learning n’est quasi pas enseigné dans nos
Masters, cela signifie qu’il faut attendre huit années d’université
(en incluant un doctorat) pour avoir quelqu’un de formé. A ce
rythme, on peut craindre qu’une fois de plus, la vieille Europe se
retrouve à utiliser des solutions AI sur lesquelles les GAFAM
(Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont déjà lancé des
milliers d’ingénieurs. Agiter la crainte des robots ou des AI qui
vont remplacer nos emplois, c’est une chose. Développer une
politique de formation, et d’investissement, pour s’emparer des
opportunités plutôt que les subir… ça demande une nano­se­
conde de vision politique (et économique).
R.
Uroald@roald.com; autres lettres : http://bit.ly/2msomCG
Kristopher Syska
Portrait. Kristopher Syska est tombé dans la
marmite de l’informatique à un âge où beaucoup
d’entre nous ne savaient pas encore manier une
souris ! Aujourd’hui âgé de 20 ans, ce “geek” origi-
naire de la région montoise a quitté les bancs de
l’école voici déjà cinq ans. Depuis lors, il a créé
plusieurs sites Internet et applications mobiles,
“mais sans être vraiment satisfait par mon implica-
tion.” Sa passion de l’informatique et des réseaux,
Kristopher souhaite désormais la mettre au service
des personnes les plus précarisées de sa région
(SDF, personnes âgées, réfugiés…). “J’ai rencontré
des acteurs de terrain venant en aide à ces person-
nes”, raconte-t-il. “Ce qui m’a frappé, c’est l’absence
de collaboration entre tous ces acteurs du monde
associatif. Tout le monde se marche sur les pieds. Par
ailleurs, ils sont souvent méconnus au sein de la
population.” L’idée de développer une application
mobile, qui centraliserait toutes les informations
relevées par ces acteurs de terrain, a germé dans
l’esprit du jeune entrepreneur. “L’application centra-
liserait les urgences et les redirigerait vers les associa-
tions ou services à même d’apporter une solution.” Il
livre le cas concret de personnes âgées isolées qui ont
un besoin urgent de médicaments mais ne peuvent pas
se déplacer. L’app, en cours de développement, per-
mettrait non seulement de le faire savoir mais aussi
d’accéder à une base de données (pour vérifier la
disponibilité des médicaments demandés) et à une
pharmacie solidaire. Kristopher Syska, qui travaille
seul jusqu’ici, espère pouvoir tester son application
dans les mois à venir, avant de la déployer plus large-
ment. Il lui faut aussi définir un business modèle.
Subsides ? Dons ? Financement participatif ? La ques-
tion reste ouverte à ce stade.
P.-F.L.
Avis général de Roald Sieberath, coach.
Voilà un projet, porté par un jeune entrepre-
neur, qui veut s’attaquer à une problémati-
que récurrente de coordination dans le
secteur associatif. Souvent, des besoins sont
exprimés ou perçus à un endroit et pour-
raient être remplis par d’autres acteurs. On
imagine donc une application d’appel à
l’aide qui permettrait à diverses demandes
de rencontrer des gens disposés à y répon-
dre. C’est tout le secteur non-marchand qui
pourrait gagner en efficacité.
Evaluation.
Idée :
Business modèle :
Traction client :
Finançable :
Feedback du coach. Au-delà des intentions
généreuses, il n’est pas évident de trouver un
business modèle à une telle application, à moins
de trouver une fondation ou un acteur philanthro-
pique prêt à la financer. Attention également au
“diable dans les détails” : l’idée a l’élégance de sa
simplicité, mais il faut prêter une grande attention
aux besoins du terrain. Le mieux est sans doute de
démarrer par un seul besoin précis, limité à deux
ou trois acteurs, valider, et puis élargir.
Avis de Benjamin Vasseur, expert.
J’apprécie beaucoup l’esprit entrepre-
neurial qui habite Kristopher depuis
son plus jeune âge ! Sa volonté de
mettre ses compétences au service de
“tous” en voulant trouver un moyen de
maximiser les ressources et les services
disponibles pour aider ceux qui en ont
besoin, chapeau ! Cependant, attention
à ne pas partir dans tous les sens. Son
idée est bonne, mais il doit choisir un
domaine en particulier. A l’heure ac-
tuelle, je lui conseillerais de développer
un axe bien particulier et d’y aller à
fond. Du coup, point de vue finance-
ment bancaire, clairement aujourd’hui,
je ne peux pas dire si, oui ou non, c’est
envisageable. Il faudra développer son
projet un peu plus pour le savoir. Mais,
vu l’objectif social poursuivi, je pense
qu’il pourrait envisager la sollicitation
de subsides.
Evaluation.
Idée :
Business modèle :
Traction client :
Finançable :
Avisducoach
Avisdel’expert
ALEXISHAULOT
Kristopher Syska, développeur autodidacte de 20 ans
à la fibre sociale.
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Libre Entreprise Economie numérique/Réseaux
8 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
Analyse Benoît Octave
L
e montant total des transactions dans les cinq principaux secteurs de l’économie
collaborative en Europe ­finance, hébergement, transport, services à la personne
et services aux entreprises­ pourrait être multiplié par 20 d’ici 2025, selon les
dernières estimations réalisées par le cabinet d’audit et de conseil PwC à partir d’une
étude commanditée par la Commission européenne (DG GRDW). Les particuliers,
prestataires de service, seront les premiers gagnants de cette nouvelle économie, puis­
qu’ils devraient enregistrer 85 % du total des transactions liées à l’économie collabora­
tive d’ici 2025. Selon les projections des experts de PwC, quatre de ces cinq secteurs pourraient réaliser des tran­
sactions à hauteur de 100 milliards d’euros par an, seuls les services aux entreprises ne réussissant pas à atteindre
ce seuil.
“L’économie de partage se développe à vitesse grand V. Nous sommes passés d’un simple titre accrocheur à un choix de
consommation privilégié des nouvelles générations Y et Z. Au cours
des dix prochaines années, l’économie collaborative pourrait bien
devenir LE modèle de performance dans une Europe qui cherche la
croissance”, explique Jean­François Marti, responsable du PwC
Experience Center.
Au­delà des géants tels qu’Airbnb ou Uber, l’économie colla­
borative a vu émerger un écosystème riche et diversifié en Eu­
rope. La France et le Royaume­Uni tirent l’économie collabora­
tive européenne vers le haut, résultat des efforts menés par ces
deux territoires pour devenir des places incontournables en
matière d’innovation et développement de nouveaux business
models. “Ce développement spectaculaire de l’économie de partage
est pour l’Union européenne une occasion de renforcer sa position
de marché international et d’incubateur d’innovation. Mais pour
atteindre cet objectif, elle devra élaborer un cadre réglementaire
plus équilibré, mieux coordonné et plus dynamique entre ses États membres”, assure Jean­François Marti. “L’économie
collaborative est déjà une réalité qui correspond à une réelle attente et son usage se répand très rapidement. En revanche,
les entreprises n’ont pas toutes évalué à sa juste valeur son potentiel économique qui n’en est qu’à ses prémices. D’ici à
2025, nous pensons que de nombreux secteurs de cette économie auront atteint une taille qui leur permettra de rivaliser
avec leurs homologues traditionnels.” Les plateformes de services à la personne semblent en passe de réaliser la
croissance la plus rapide, avec un chiffre d’affaires en hausse d’environ 50 % par an jusqu’en 2025. Le développe­
ment de ce secteur est stimulé par une nouvelle génération de consommateurs, qui font de plus en plus appel aux
services à la demande pour répondre aux besoins ponctuels du quotidien, comme la location de matériel et de ser­
vices entre particuliers.
L
es géants du smartphone, Sam­
sung, Apple et maintenant
Huawei, s’affrontent à coups
d’investissements colossaux dans
l’intelligence artificielle, à un
rythme que leurs concurrents peu­
vent difficilement suivre. De l’exté­
rieur, pas grand­chose ne distingue
le Mate 10 de Huawei, dévoilé lundi
à Munich (Allemagne), de l’iPhone X
d’Apple ou du Galaxy S8 de Sam­
sung : un écran couvrant toute la
face supérieure de l’appareil, un
double capteur photo et de robustes
batteries.
Mais c’est sous le capot que se joue
la bataille entre l’américain Apple et
les groupes coréen et chinois venus
bousculer sa suprématie, dans de
minuscules processeurs célébrés en
grande pompe par les fabricants. En
présentant le mois dernier son
iPhone X lors d’une rutilante céré­
monie, Apple se targuait ainsi de
pouvoir déverrouiller l’appareil par
reconnaissance faciale de son utili­
sateur. Lundi, Huawei répliquait en
laissant son Mate 10 traduire plu­
sieurs langues, opter pour le
meilleur mode photo en distinguant
seul un plat d’un bouquet ou d’un
animal, ou même organiser des dos­
siers. Derrière ces nouvelles possibi­
lités se cache une aptitude com­
mune de la machine à “apprendre”
en brassant des montagnes de don­
nées, sans qu’un programmateur ne
lui enseigne par exemple à reconnaî­
tre un visage.
“L’intelligence artificielle n’est plus
un concept théorique mais quelque
chose qui s’entremêle avec notre vie
quotidienne”, a souligné lundi Ri­
chard Yu, l’un des responsables de
Huawei, alors que le groupe affirme
avoir soumis 100 millions de photos
à sa caméra pour l’entraîner. En
2016, le chinois affirme avoir en­
glouti 11,6 milliards de dollars en
recherche­développement, un effort
considérable rendu possible par sa
position de force dans les infrastruc­
tures télécoms. Samsung affiche de
son côté 13,1 milliards en recherche
sur la même période, quand Apple
en aurait déboursé un peu plus de
10 milliards de dollars. (AFP)
Entrepreneuriat
Mind&Market célèbre
ses lauréats 2017
Cela fera bientôt dix ans que
Mind&Market, une initiative
lancée par l’UCL et l’Alliance
Centre BW (plus de 300
entreprises de la région de
Louvain-la-Neuve), se mobilise
en faveur des porteurs de
projets et start-up innovantes.
Avec une ambition : faire en
sorte que ces projets se
confrontent le plus rapidement
possible au marché.
Mind&Market représente une
communauté de plus de 5000
personnes et 300 projets
innovants actifs sur la
plateforme (dont un bon tiers
de start-up). Elle s’est exportée
vers le Hainaut et le
Luxembourg. Cette semaine,
réunis au Cercle du Lac, les six
lauréats du dernier Forum
Mind&Market ont été mis à
l’honneur : UShoes, Spentys,
Smartbeam, Creo2
, Covevent et
Holifresh. P.-F.L.
Smartphones vraiment “smart”
Economie digitale/Tendances
Le potentiel collaboratif
POLYMTL
Technologie
Innovation
L’ULg fait son entrée
dans le fonds Qbic II
Avec une nouvelle levée de
48 millions d’euros annoncée
en fin de semaine, le fonds
d’investissement belge Qbic se
hisse, selon ses promoteurs,
parmi les plus grands fonds de
capital à risque
interuniversitaires en Europe
(avec 90 millions sous gestion
et 18 sociétés en portefeuille).
Le fonds Qbic II rassemble des
investisseurs institutionnels,
industriels, familiaux et
publics. Parmi eux, on relèvera
l’arrivée de l’Université de
Liège (ULg), qui aurait investi
7,7 millions. Qbic II prévoit
d’investir dans une vingtaine
de spin-offs et jeunes sociétés
innovantes présentant un lien
technologique avec les
partenaires universitaires et
centres de recherche du fonds.
P.-F.L.
L’info de l’économie digitale
sur le site de La Libre
www.lalibre.be/economie/digital
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9samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Les “promesses” de Trasis
Depuis 2013, de jeunes entreprises
bruxelloises et wallonnes à haut po­
tentiel et en pleine phase de dévelop­
pement peuvent concourir pour obte­
nir le titre d’“Entreprise prometteuse
de l’année”. Cette année, les entrepri­
ses retenues : Edebex, Lasea, Red­
pharma et Trasis. C’est finalement
Trasis fondée en 2004 par Gauthier
Philippart (photo du haut) et Jean­Luc
Morelle, un ex d’IBA, (photo du bas)
qui a été élue par le jury pour succéder
à Real Impact Analytics, lauréat 2016.
Trasis conçoit, fabrique et commer­
cialise mondialement des instruments
destinés à synthétiser des substances
radio­pharmaceutiques utilisées no­
tamment dans le diagnostic de nom­
breuses formes de cancer. Ces instru­
ments servent à conditionner ces substances pour les
rendre facile à administrer en toute sécurité par le per­
sonnel médical. “Trasis développe et optimise des méthodes
de synthèse pour contribuer à accélérer la mise à disposition
des patients des plus récentes avancées en radiochimie dia­
gnostique et thérapeutique”, précise l’entreprise qui
compte aujourd’hui 45 employés et a réalisé en 2016 un
chiffre d’affaires de plus de 8,1 millions d’euros. “Trasis,
qui a investi depuis plusieurs années dans le développement
d’une niche bien précise, dans un marché radio­pharmaceu­
tique de plusieurs milliards d’euros, est devenue une réelle
référence dans les centres de médecine nucléaire européens”,
a souligné Pierre Rion, président du jury.
Le prix de l’“Entreprise prometteuse”, est une “spin
off” du prix de l’“Entreprise de l’année” attribué par
Ernst&Young avec “L’Echo” et BNP Paribas Fortis.
Y.C.
P La jeune société liégeoise investie dans
le traitement du cancer, a été sacrée
“Entreprise prometteuse” 2017.
Lauréate Entreprendre
Questions-réponses
sur la création
Olivier Kahn est un homme de
chiffres, mais pas seulement
pour contrôler ce qui cloche dans
les comptes. Il est surtout un
porteur d’idées capable de
cerner les forces et les faiblesses
d’un projet entrepreneurial.
Dans son dernier opus (voir plus
bas), il revient sur les techniques
de gestion d’un projet qui prend
le statut d’entreprise, avec les
contraintes liées à ce cadre. Mais
il explique aussi avec
enthousiasme que la réussite
d’un projet d’entreprise, c’est
avant tout des personnes
motivées, qui croient en leurs
idées, qui sont capables de
porter un projet sans défaillir.
Ainsi, il explique que “la
différence, ce sera vous et votre
façon de faire.” Il est possible,
assure-t-il, dans tous les
secteurs, avec peu de moyens,
sans diplômes, après une
période “down”, et en dépit de
la crise. Et, cerise sur le gâteau,
si tout se passe bien, la crise
entamée en 2008, serait bien
derrière nous… Pour revenir aux
conseils de base, lui et son
acolyte d’un livre (qui est aussi
le travail de toute une équipe),
rappelle qu’il est bon d’asseoir
un projet sur un maximum de
créativité et d’ouverture,
notamment pour dépasser la
concurrence, ou pour faire face à
un imprévu. Etre proche de ses
clients cibles, est aussi une
manière de coller à la réalité
d’une entreprise, comme vient
de le rappeler la patronne d’une
entreprise publique. En écoutant
les clients, on peut leur fournir
“le” produit qui répond à leur
attentes.
“La Libre Entreprise” est
associée à la promotion de cet
ouvrage et propose à ses
lecteurs une réduction
appréciable (-10 euros avec le
code “libre”) sur le prix de
l’ouvrage (Création
d’entreprises, 100 questions –
101 réponses, Ed. Business Tools
ASBL, prix : 35 euros, hors code).
Le livre est relié à un site,
www.clicstarter.be.
Patrick Van Campenhout
TRASISTRASIS
“Entreprise de l’année”
Û En forme
Spadel a été élue “Entreprise de l’année”
2017. Le producteur de boissons (Spa, Bru…)
mené par Marc du Bois, “a réussi à rajeunir les
marques, faire des investissements risqués et mener
tambour battant les ventes de filiales non­core”, a
souligné le jury. Spadel succède à Daoust (2016),
Pairi Daiza (2015), Belourthe (2014), Tilman
(2013), TPF (2012), Hamon (2011), Exki (2010).
Il s’agit de la 22e
édition de ce concours.
Calculatrix : calculer sans calculette
M
ultiplier 38 par 42 sans calculette en moins de
temps qu’il en faut pour le dire ? Impossible ?
Hum ! Il y a… un truc. Le livre intitulé “Calcula­
trix” (1)
que vient d’écrire Christophe Nijdman, un fami­
lier des chiffres pour avoir notamment été banquier et
analyste financier, vous apporte la solu­
tion(2)
. C’est une des 85 astuces qu’il propose
“pour jongler avec les chiffres”.
On y (re) découvre comment effectuer une
division quand le nombre à diviser est supé­
rieur à la centaine, ou élever au carré un
nombre terminant par cinq, ou encore mul­
tiplier un nombre qui se termine par une dé­
cimale. Autant d’exercices appris à l’école
mais vite oubliés avec les années qui passent.
Ce livre affirme avec raison “offrir l’occa­
sion de réinvestir des zones du cerveau parfois
laissées à l’abandon”. “Or, le cerveau est un
muscle, rappelle l’éditeur. “Bien entretenu, il
progresse à une vitesse phénoménale.” On nous propose
ainsi un “exercice qui nous met en mouvement, nous fait
progresser et cogiter, et dont on ne soupçonne pas les bien­
faits sur la confiance en soi”.
On l’aura compris, ce livre ne s’adresse pas unique­
ment aux seniors qui voudraient faire fonctionner leurs
neurones ou qui sont allergiques aux machines moder­
nes. Il peut aussi être utile aux plus jeunes, qui veulent
apprendre à utiliser leur cerveau plutôt que la machine
à calculer ou le smartphone.
L’auteur a trouvé son inspiration aux Etats­Unis où il a
vécu 10 ans dans les années 80. Ce type de
livre dit de “développement personnel” est
très répandu dans la culture américaine.
“J’ai ainsi puisé mon inspiration initiale dans
une publication ancienne qui recensait une
trentaine d’astuces, auxquelles j’ai ajouté
d’autres “astuces” collectées au fil de ma car­
rière financière (38 ans déjà !) et qui
m’avaient été utiles dans l’exercice de mes
fonctions qui ont toujours tourné autour des
chiffres (banquier, analyste financier, etc.)”,
nous a ­t­il précisé.
AvC
U(1) “Calculatrix”, Christophe Nijdam, Editions Les liens
qui libèrent; environ 14,50 euros.
(2) Multiplier deux nombres entiers dont l’écart est égal à 4:
1. Trouver la moyenne des deux nombres (38+42)/2. =40
2. Elever au carré 40x40 = 1600
3. Retrancher 4 : 1600­4 = 1596
À Lire
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Libre Entreprise Enjeux
10 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
l Opinion
La technologie pour taxer les géan
P Zero­Knowledge Blockchain :
la fiscalité européenne plus agile
que les Gafa ?
L’
enjeu est immense. En dix ans, plusieurs
dizaines de milliards d’euros ont échappé
à l’imposition dans l’Union européenne.
On se souvient par exemple que Google fut con­
damné par l’Union européenne à verser 13 mil­
liards d’euros à l’Irlande pour “privilège fiscal
indu”. Et on reste coi en apprenant qu’Airbnb a
payé moins de 93 000 euros d’impôts en France
en 2016 pour un chiffre d’affaires estimé de
120 millions d’euros, soit à peine 775 euros
d’impôts pour chaque million d’euros de chiffre
d’affaires.
Fin septembre, au sommet de Tallinn, les chefs
d’Etats européens n’ont pas réussi à aboutir à
une position commune en vue d’harmoniser la
fiscalité européenne appliquée aux géants du
Web. La proposition de la France, portée par
Bruno Le Maire, de taxer les Gafa (cet acronyme
désigne quatre des entreprises les plus puissan­
tes du monde de l’Internet à savoir : Google, Ap­
ple, Facebook et Amazon, NdlR) pays par pays en
fonction de leur chiffre d’affaires, se heurte non
seulement à une opposition politique de cer­
tains Etats­membres (Irlande, Luxembourg…)
mais également à des difficultés d’ordre techno­
logique.
En effet, la mise en œuvre d’une telle proposi­
tion consiste en réalité à créer une base com­
mune d’imposition. On imagine déjà la gageure.
D’abord, des mois de discussions seront néces­
saires pour aboutir, dans le meilleur des cas, à un
consensus politique : dans un contexte de désa­
mour du projet européen, on parle en effet de la
perte de souveraineté fiscale des Etats. Viendra
ensuite l’heure des problèmes de conception
D.R.
Jonathan Rouach & Ruben Arnold
Cofondateurs de QED-it
DAMIENMEYER/AFP
Il est possible de battre les Gafa à leur propre jeu...
UN CHALLENGE, UN NOUVEAU SOUFFLE POUR L’ENTREPRISE
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11samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
l Chronique | Universités
Génération Y : les
nouveaux managers
P Les universités intègrent petit à
petit des innovations dans leurs
cursus pour coller à ce profil.
B
ien que les auteurs ne s’accordent que
difficilement sur une définition com­
mune des différentes générations et
leurs caractéristiques, il est indéniable que
des mutations s’opèrent. Notre époque est
ainsi la première à voir se côtoyer 4 généra­
tions en entreprise. Parmi celles­ci, la géné­
ration Y concentre les attentions car elle ar­
rive progressivement aux postes stratégiques
dans les entreprises.
Les caractéristiques reconnues de cette gé­
nération sont, par exemple, le faible loya­
lisme institutionnel, la technophilie, l’impa­
tience et la difficulté à se projeter dans le
long terme. Cela engendre des changements
forts en termes de management, de dévelop­
pement de compétences et de besoins en for­
mation.
Le court terme domine : les gens n’ont plus
l’envie, ni le temps, ni le souhait d’entamer
des processus longs de formation. Plusieurs
raisons sont à l’origine de ce phénomène.
Un, les parcours professionnels sont moins
linéaires que par le passé et les ruptures plus
fréquentes. On change aujourd’hui plus sou­
vent d’emploi. On évoque le chiffre de 7
changements en moyenne sur une carrière
complète. Et ces changements se produisent
parfois en cours de formation.
Deux, la sécurité d’emploi, et donc la sécu­
rité financière, n’étant plus assurée, les jeu­
nes hésitent à prendre en charge des coûts de
formation trop élevés. On perçoit une double
incertitude : celle quant à la survie et la santé
financière de l’entreprise, et celle du candi­
dat qui n’est pas toujours certain de pouvoir
assumer personnellement les coûts liés à la
formation.
Trois, cherchant à équilibrer leur vie pro­
fessionnelle et leur vie privée, cette généra­
tion hésite à s’engager dans un processus de
formation lourd et fastidieux.
Une autre tendance se dessine : une de­
mande de plus en plus accrue de parcours d’ap­
prentissage individualisés voire du sur mesure.
Parallèlement, s’exprime le souhait d’une péda­
gogie plus active et interactive, notamment par
le biais de réponses concrètes et directement
applicables dans leur travail au quotidien. En­
fin, ces “digital natives” se tournent de plus en
plus vers des programmes de formation digita­
lisés, flexibles et sans trop de déplacements à
assumer.
Conscientes de ces enjeux, les universités in­
tègrent petit à petit des innovations dans leurs
cursus de formation continue. Ceux­ci visent de
plus en plus le développement de compétences.
Il s’agit de définir au départ un référentiel mé­
tier, de proposer ensuite des démarches forma­
tives axées “développement de compétences”
et non plus “acquisition de contenus”, et en fin
de parcours, d’évaluer l’acquisition des compé­
tences via des activités intégratives basées sur
des problématiques réelles d’entreprises. L’of­
fre doit aussi être élargie, en présentant notam­
ment des modules courts et des parcours per­
sonnalisés, ce qui peut plaire aux jeunes car ils
ont l’impression d’être uniques, d’obtenir une
réponse adaptée à leurs demandes et de satis­
faire leurs besoins de réalisation. La technologie
du Big Data pourrait soutenir cette démarche
en aidant les universités à construire ces par­
cours sur base des données obtenues, via Inter­
net, et traitées de façon pertinente.
Il est aussi possible de bénéficier d’un accom­
pagnement individualisé à la gestion de car­
rière, permettant d’établir un bilan, d’élaborer
un projet professionnel durable, et ainsi pou­
voir faire face aux éventuels changements ou
ruptures de carrière. Afin de se valoriser au sein
de son entreprise pour fidéliser son emploi, ou
sur le marché du travail pour décrocher un
nouvel emploi, un outil de e­portfolio est pré­
senté aux participants, permettant d’y intégrer
en plus du traditionnel CV, les qualifications ac­
quises, les compétences développées, les expé­
riences réalisées, etc. Les pédagogies d’ensei­
gnement à distance répondent aux nécessités et
besoins du public cible. Elles intéressent tout
particulièrement les personnes qui voyagent
beaucoup et ne peuvent donc pas être présentes
physiquement dans les centres de formation.
L’e­learning est donc un bel atout pour pouvoir
continuer à se former. Enfin à côté des MOOC’s
(Massive Open Online Courses), dont le succès
est grandissant, commencent à poindre les
SPOC’s d’entreprise (Small Private Online
Courses) qui semblent mieux convenir aux exi­
gences de cette génération Y, en pleine évolu­
tion professionnelle.
HEC Liège, désirant relever le défi, a élaboré,
en partenariat avec Solvay Brussels School of
Economics&Management et la Louvain School
of Management, un programme de formation
modulaire et tout à distance, utilisant les der­
nières technologies éducatives.
UPour plus d’infos : www.campusvirtuel.be
D.R.
Dominique Rorive et David Randaxhe
Responsable du projet Campus virtuel en gestion
Chargé de recherche, HEC Liège – Ecole de ges-
tion de l’Université de Liège, unité de recherche
en Gestion des compétences
D.R.
ts du web?
d’une telle solution : que l’on pense seulement
aux enjeux d’harmonisation des flux informa­
tionnels ou de synchronisation des calendriers
fiscaux. On se penchera alors sur les impératifs
de sécurisation : comment imaginer qu’une telle
solution, dévoilant les chiffres d’affaires des
Gafa pays par pays et les informations fiscales
qui s’y rattachent, ne suscitent pas à terme l’ap­
pétit d’états hackeurs, voire un fiscaleaks ?
Bref : il faudra énormément de ténacité et d’in­
géniosité pour que cette idée prenne corps. Et
même menée à un rythme d’enfer, plusieurs an­
nées pour qu’elle soit opérationnelle. Disons­le
clairement : c’est bien plus de temps que néces­
saire pour permettre aux Gafa, qui sont des
champions de l’optimisation fiscale, d’adapter
leur stratégie.
Choisir cette voie, c’est donc entrer dans une
impasse. Face au Gafa, nous aurons, au mieux,
une fiscalité européenne “Maginot” : bâtie aux
forceps, elle ne servira plus à rien le jour où elle
sera enfin disponible.
Et si je vous disais qu’il est possible de disposer
d’une solution plus rapide, moins coûteuse, tout
aussi fiable, complètement décentralisée ? Que
surtout, elle répond à tous les attendus sans
contraindre aucun Etat à divulguer ses données
fiscales ? Qu’elle n’oblige aucune partie à remet­
tre en cause sa souveraineté fiscale ?
C’est le sens d’une forme particulière de Bloc­
kchain, dénommée “Zero­Knowledge Block­
chain”. Celle­ci consiste à combiner la force du
Blockchain, à savoir le partage décentralisé de
l’information, aux propriétés de protection de
données confidentielles du Zero­Knowledge
Proof.
Concrètement, cette technologie permettrait
d’agréger au niveau européen le taux d’imposi­
tion globale des entreprises internationales,
sans dévoiler les informations fiscales confiden­
tielles pour chaque pays. Plus besoin de taxer les
chiffres d’affaires : on peut évaluer la taxation
globale des Gafa au niveau européen et agir en
fonction. En apportant un indicateur fiscal
agrégé au niveau européen, la technologie peut
alimenter sainement le débat démocratique sur
la fiscalité.
Une fantaisie technologique ? Absolument
pas ! Gestion distribuée de certificats et de répu­
tation, contrôle du risque opérationnel d’un
partenaire, visibilité en profondeur sur l’effica­
cité d’un supply­chain : ce type de solutions se
met déjà en place dans les écosystèmes qui veu­
lent partager en temps réel de l’information
sans divulguer aucune donnée.
Soyons­en convaincus : il est possible de battre
les Gafa à leur propre jeu, celui de l’agilité fiscale
et technologique. Si nous le voulons vraiment,
c’est à portée de main.
“La technologie peut
alimenter sainement
le débat démocratique
sur la fiscalité.”
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Libre Entreprise Carrières
12 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
Et demain, quels métiers?
P Le championnat
Worldskills est aussi
l’occasion de mettre en
avant des métiers d’avenir.
P Et d’insister sur les
formations qui y mènent.
Eclairage Solange Berger
à Abu Dhabi
M
enuiserie, cuisine, pâtisserie,
webdesign, soudage, ma­
çonnerie, installations élec­
triques, robotique, soins aux per­
sonnes, service en salle, fleuriste,
coiffure,… Quelque 51 métiers tech­
niques et manuels étaient en com­
pétition lors du dernier mondial des
métiers qui s’est achevé mercredi à
Abu Dhabi. Les 16 compétiteurs bel­
ges étaient présents dans 14 métiers.
Comment se fait cette sélection ?
Pourquoi un concours est­il orga­
nisé dans un métier et pas, ou plus,
dans un autre ? Le choix des métiers
qui sont représentés se fait notam­
ment sur base de leur intérêt pour
l’économie. Il s’agit bien souvent de
métiers en pénurie, les entreprises
ayant du mal à trouver de la
main­d’œuvre compétente dans ce
secteur. “Si j’ai accepté la présidence
de Worldskills Belgium, c’est entre
autre sous l’impulsion de ma fédéra­
tion (la Confédération construction,
NdlR) qui souhaite que davantage de
jeunes s’intéressent à nos métiers pour
faire face à la pénurie de
main­d’œuvre que nous connaissons”,
explique Louis Amory, le nouveau
président de Worldskills Belgium et
administrateur délégué de Maisons
Blavier, une entreprise de construc­
tion clé sur porte. “Par exemple, en
Belgique, nous avons d’excellents ma­
çons, mais pas assez de jeunes qui se
lancent dans cette formation. C est une
filière qui nous inquiète à terme. C’est
dommage de voir que dans notre pays
on met parfois beaucoup de moyens
pour soutenir des métiers du passé,
mais très peu dans ceux qui consti­
tuent l’avenir pour
le pays.”
Une compétition
internationale
comme Worlds­
kills, où plus de
1300 jeunes mesu­
rent leurs compé­
tences et qui ac­
cueille plus de
100000 visiteurs,
est aussi l’occasion de mettre en évi­
dence des métiers qui ne sont pas
encore en compétition mais qui
pourraient l’être lors d’une pro­
chaine édition car ils sont porteurs
d’avenir et seront de plus en plus de­
mandés dans le futur. C’est le cas de
la cybersécurité. “Il sera de plus en
plus important d’avoir des personnes
correctement formées pour assurer la
sécurité, tout simplement parce que de
plus en plus de gens sont connectés.
C’est pour cela que nous essayons de
proposer ce métier pour un prochain
mondial”, explique Rabeb Mizouni,
chef expert pour ce métier en dé­
monstration, proposé par l’univer­
sité Khalifa des Emirats. A Abu
Dhabi, ce sont des
jeunes du collège de
technologie qui se
sont affrontés, ré­
partis en cinq grou­
pes de deux. Sur les
quatre jours de
compétition, ils ont
dû accomplir plu­
sieurs tâches : déve­
lopper un pro­
gramme de sécurité,
ensuite trouver les attaques et enfin
trouver une solution pour contrer
ces attaques. Le dernier jour, ils se
sont attaqués mutuellement. “Il est
important de sensibiliser les jeunes à la
problématique le plus tôt possible. Tout
le monde d’ailleurs. Les gens ne se ren­
dent pas compte de leur vulnérabilité.
Par exemple, les gens sont actifs sur
Facebook. Mais ils ne sont pas cons­
cients que Facebook a dès lors accès à
leurs contacts, à leurs messages,… ”
L’université Khalifa a également
proposé un autre métier dont on
parle aussi beaucoup : le design et le
pilotage de drones. “Nous les utilisons
de plus en plus pour une foule de tâ­
ches : observer, assurer la sécurité, aller
dans des endroits
inaccessibles, no­
tamment pour repé­
rer des victimes, or­
ganiser des livrai­
sons,… ”, explique
Ahmed Bani You­
nes, responsable de
la démonstration.
Dans un autre
domaine, le traite­
ment de l’eau était également pré­
senté comme “future skills”. “La plu­
part des formations en la matière se
font sur le terrain, quand le tra­
vailleur est engagé par une entreprise
active dans ce secteur, qui est obligée
de le former”, constate Danny
Gauch, directeur général de World­
didac, l’association professionnelle
mondiale pour l’industrie des res­
sources éducatives. “Ce n’est que
dans quelques pays, comme l’Allema­
gne ou la Suisse, que des formations
durant les études sont organisées.
Mais ce n’est pas suffisant”, note celui
qui est à l’origine de la promotion
de ce métier comme prochain sur la
liste de Worldskills. Le métier était
déjà en démonstration lors des
deux éditions précédentes du Mon­
dial. Cette année, cinq pays le pro­
posent, toujours hors­concours :
l’Allemagne, l’Afrique du Sud,
l’Iran, le Brésil et la Russie. “On es­
time que dix pays pourraient être in­
téressés. Une bonne formation est es­
sentielle pour le futur de tous. La po­
pulation mondiale augmente, les
réserves d’eau non. La rareté de l’eau
est un problème dans de nombreux
pays. Et, en même temps, on note une
augmentation du rejet des eaux usées.
Les techniques évoluent certes mais les
quantités à traiter sont de plus en plus
importantes. Alors, il faut soit plus de
personnes qui travaillent dans le sec­
teur, soit pousser l’automatisation.
mais celle­ci ne pourra jamais rempla­
cer l’homme. Et ce qu’il faut comme
profil, ce sont des généralistes qui peu­
vent toucher à plusieurs domaines,
comme la chimie, la biologie, l’électri­
cité, l’automatisation, la ménanique,
la santé, l’économie,... La représen­
tante d’Afrique du sud est chimiste.
Elle a suivi une formation spécifique
en mécanique et en électricité. Cet as­
pect généraliste est important car on
voit actuellement que quand il y a un
souci technique, le spécialiste va faire
venir un mécanicien, qui, lui, va dire
que c’est un problème d’électronicien
qui, lui, à son tour dira que le souci
concerne un capteur et donc l’auto­
matisation. Un généraliste aurait vu
tout de suite où se situait le problème.
Dans des grosses installations, on peut
avoir plusieurs métiers présents, mais
dans des sites plus petits, comme c’est
le cas de beaucoup de sites, il n’est pas
nécessaire d’avoir plusieurs techni­
ciens sur place. Cela
coûte cher. Si on sou­
haite une diminution
du prix de l’eau et
une augmentation de
la qualité, il faut in­
vestir dans les forma­
tions.”
“Il est intéressant de
voir l’évolution ra­
pide de certains mé­
tiers”, note Louis
Amory. “Le monde de la formation et
les individus eux­mêmes doivent
s’adapter aux changements. On doit
avancer aussi vite que le monde.”
SOLANGEBERGER
Le métier “design et pilotage de drones” était en démonstration à Abu Dhabi. Il pourrait
être en compétition lors du prochain Wordlskills qui aura lieu à Kazan (Russie) en 2019.
12
PAYS INSCRITS
Pour qu’un métier soit repré­
senté au niveau mondial, il
faut que minimum 12 pays
soient inscrits dans ce métier.
lalibre.be
VOIR NOS VIDÉOS
Interview de Rabeb Mizouni,
chef expert cybersécurité et
démonstrations de drones.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
13samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Épinglé
Correction américaine ?
Certains observateurs craignent un retourne-
ment des marchés américains qui ont connu un
“bull market” (marché à la hausse) depuis… 9
ans. “Beaucoup d’investisseurs ont perdu les effets
de la hausse de ce marché par crainte d’un retour-
nement. Il ne faut pas se focaliser sur un retourne-
ment mais plutôt sur la tendance”, estime Susan
Bao, Portfolio Manager. Cette analyste préconise
de ne pas quitter ce marché en raison de plu-
sieurs facteurs : les taux d’intérêt sont toujours
faibles, les rendements sont bons et il n’y a pas
de craintes de récession. Les mesures de Trump
pourraient aussi donner un “boost” à l’économie.
La plupart des indicateurs sont bons et les oppor-
tunités ne manquent pas dans plusieurs secteurs
(financières et technologies). Pas de panique
donc !
I. de L.
l Zoom | Amgen
Renouveau
S
ur le secteur biotech, les grosses américaines
n’ont plus grand­chose en commun avec les
européennes. Un groupe comme Amgen,
qui fut un pionnier de ce secteur dans le courant
des années 90, affiche désormais une capitalisa­
tion boursière qui dépasse les 130 milliards de
dollars, soit une taille plus importante que de
nombreuses majors pharmaceutiques. Le pro­
blème auquel fait face le groupe aujourd’hui est le
besoin de renouveller son portefeuille face à la
menace de biosimilaires (l’équivalent d’un géné­
rique pour une molécule complexe) et à l’érosion
de la croissance des ventes pour certains des mé­
dicaments vedettes, comme l’Enbrel (polyarthrite
rhumatoïde) ou le Neulasta (infections). Repatha
(anticholestérol) pourrait constituer un des pro­
chains chevaux de bataille du groupe, avec des
ventes qui ont déjà atteint 170 millions de dollars
sur le premier semestre, avec d’importantes don­
nées cliniques qui devraient encore être publiées
d’ici la fin de l’année.
Outre les médicaments développés en interne,
Amgen s’est engagé dans de nombreuses collabo­
rations pour s’assurer un afflux de molécules pro­
metteuses pour les prochaines années. C’est ainsi
qu’il faut analyser l’accord passé avec UCB pour le
Romosizumab (ostéoporose), même si cette mo­
lécule prometteuse a récemment annoncé des es­
sais cliniques décevants, notamment au niveau
des effets secondaires cardiaques. Le chiffre d’af­
faires tourne actuellement autour de 23 milliards
de dollars, et devrait se maintenir autour de ce ni­
veau pour les deux prochains exercices, la crois­
sance des nouveaux médicaments devant au
mieux permettre un remplacement des ventes
perdues face aux biosimilaires et aux produits
concurrents.
Le consensus est actuellement neutre, avec 15
avis “conserver” sur 26, mais les analystes ne s’at­
tendent pas non plus à voir le cours reculer forte­
ment, les 11 autres recommandations étant favo­
rables. Amgen verse un dividende attractif pour
une biotech (entre 2,5 et 3 %), des versements qui
sont facilités par une rentabilité très élevée, avec
une marge opérationnelle qui devrait progresser
autour de 50 % pour les prochains exercices. La
direction annoncera ses chiffres pour le troisième
trimestre ce mercredi 25 octobre, un événement
qui sera attendu après les déceptions enregistrées
durant les deux précédentes annonces.
G.Se.
Le chiffre
-20%
CHUTE DE MERLIN A LA BOURSE DE LONDRES
L’action du numéro deux mondial des parcs d’attractions derrière Disney,
cotée à Londres, a plongé de plus de 20 % mardi. Le groupe gère notamment
les sites de loisirs Legoland, Alton Towers, Madame Tussauds et SeaLife. Les
attentats qui ont touché Londres ont pesé sur la fréquentation et les comptes.
Calndrier financier
‣ Lundi 23 octobre
- Orange Belgium – Philips :
résultats 3e
trimestre
‣ Mardi 24 octobre
- Umicore : résultats 3e
trimestre
2017
- Belgique : confiance dans les
affaires
‣ Mercredi 25 octobre
- Melexis – Heineken – Arcadis :
résultats 3e
trim.
‣ Jeudi 26 octobre
- Inbev – Tessenderlo – Befimmo
– Home Invest Belgium – KPN –
Exmar – Klépierre – Telenet –
argenx : résultats 3e
trimestre
- Eurozone : masse monétaire
au sens large –
décision des taux par la BCE
‣ Vendredi 27 octobre
- KBC Ancora – Aedifica :
assemblée générale
annuelle des actionnaires
(Source : Degroof Petercam)
l Placements
P Les portefeuilles doivent devenir plus flexibles et plus dynamiques.
F
ace à un panel international de journalistes
réunis récemment à Londres, les experts de la
firme J.P. Morgan AM ont déployé leur vision
macroéconomique, leur analyse des différents
marchés ainsi que les solutions qui peuvent être in­
tégrées en portefeuille.
Après des années de faible inflation (voire de dé­
flation), on constate que l’économie mondiale re­
noue avec un scénario inflationniste. “On remarque
aussiquelarelationentrelacroissanceetlesprofitsdes
entreprises est établie et que les indicateurs annoncent
une continuité de la croissance généralisée à travers le
monde. D’un autre côté, nous penchons pour un scéna­
rio de normalisation lente et graduelle des taux d’inté­
rêt. Mais les rendements sont faibles dans certaines
classes d’actifs comme le cash, les obligations alleman­
des ou certaines classes obligataires. Les investisseurs
enquêtederendementdoiventdoncallervoirailleurs”,
reconnaît Talib Sheikh, Portfolio Manager.
Dans sa recherche de rendement, l’investisseur
ne doit cependant pas viser le rendement le plus
élevé et doit aussi tenir compte du risque. Pour
trouver ce rendement sans accroître le risque en
portefeuille, il convient de diversifier davantage
son portefeuille en élargissant aussi l’éventail des
classes d’actifs. Ces portefeuilles doivent être plus
flexibles et plus dynamiques. “On ne peut plus se
contenter de choisir entre les obligations gouverne­
mentales, le cash et les actions. On remarque que la
composition des portefeuilles a fortement évolué en­
tre 2008 et 2017. Les portefeuilles ont intégré des ac­
tifs et des stratégies différentes, ce qui permet à la fois
de diminuer les risques et de procurer des rendements
plus stables”, ajoute Olivia Myell, Portfolio Manager.
Aujourd’hui, cette maison a augmenté de façon
générale sa pondération en actions en la diversi­
fiantàtraverslemonde.Ellesurpondèreenpriorité
lesactionseuropéennesquiontdupotentieletéga­
lement les actions mondiales et émergentes. Elle
donne aussi la préférence aux actions “privilégiées”
qui offrent des rendements plus stables et aux obli­
gations à haut rendement. Elle est neutre sur l’im­
mobilier coté, les convertibles, la dette émergente
etlesobligationsd’entreprisesdequalité.Enrevan­
che, les analystes sous­pondèrent la dette gouver­
nementale dans son ensemble.
Cette société de gestion insiste aussi sur le fait
que, pour obtenir du rendement dans le contexte
actuel, l’investisseur doit être beaucoup plus agres­
sif. “Pour obtenir 5 % de rendement sur son porte­
feuille, l’investisseur doit avoir une exposition de mini­
mum 60 % en actions. Il doit donc admettre plus de vo­
latilité en portefeuille. Il ne peut pas se contenter
uniquement des classes d’actifs classiques, il devra
aussi se tourner vers des placements alternatifs dans le
cadre de la diversification du portefeuille. Il doit aussi
privilégier une vision à long terme et laisser le choix du
momentum et du market timing à des professionnels
car c’est un jeu dangereux”, estime Massimo Greco,
Head of European Funds Business.
Cette diversification entre les classes d’actifs sup­
pose également une bonne connaissance des mar­
chés et des produits financiers. “Nous devons donc
veilleràdévelopperunemeilleureéducationfinancière
des investisseurs”, note Massimo Greco.
Isabelle de Laminne
Trouver du rendement
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Libre Finance Argent
14 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017
l Fiscalité | La définition
Réduction de capital : quoi de neuf en 2018 ?
L
e projet de réforme de l’impôt des sociétés
contient une disposition qui vise à mettre un
terme à la possibilité de faire une réduction
de capital exonérée de précompte mobilier lors­
que ce capital n’est pas formé exclusivement de
capital libéré. A partir de 2018, la réduction de ca­
pital sera assujettie au précompte mobilier en pro­
portion de la part de réserves imposables encore
présentes dans le capital versé majoré des réserves
imposables (ventilation prorata). Les réserves im­
munisées ne sont pas prises en compte dans ce
calcul. La partie de la réduction de capital imputée
sur le capital réellement libéré demeure exonérée.
Un exemple vaut mieux qu’un long discours. Ima­
ginez que le capital libéré de votre société (formé
par un apport) soit, en 2015, de 50000 €. En
2016, vous avez choisi d’incorporer les réserves
imposables de la société de 50000 € dans le capital,
qui est ainsi porté à 100000 €. Si, en 2018, vous sou­
haitez réduire de 20000 € le capital, il ne vous sera
plus possible de choisir d’imputer cette réduction
exclusivement sur la partie du capital libéré mais
cette réduction sera censée se faire de manière pro­
portionnelle, c’est­à­dire que 10000 € seront exo­
nérés de tout précompte mobilier (car provenant du
capitallibéré)et10000 €serontenrevanchesoumis
au précompte mobilier de 30 % (car provenant des
réserves taxées incorporées au capital). Faut­il courir
chez son notaire d’ici le 31 décembre 2017 avant
que la loi ne sorte ses effets ? En réalité, cette démar­
che n’est vraiment utile que si vous avez un besoin
de liquidités et que vous ne voulez pas voir
aujourd’hui cette attribution amputée d’un pré­
compte mobilier qui de toute façon sera dû un jour
ou l’autre. En effet, les réserves taxées qui restent
incorporéesaucapitaldevrontàtermefairel’objet
d’une retenue de précompte mobilier lors d’une
prochaine réduction de capital ou lors de la liqui­
dation de la société. Votre seul avantage fiscal est
depostposerlepaiementduprécomptemobilierà
une date ultérieure. On notera que depuis peu,
certains bruits courent que l’on pourrait appli­
quer cette mesure même si les réserves taxées au
bilan ne sont pas incorporées au capital. Si tel était
le cas, ce serait profondément inacceptable. Espé­
rons que le bon sens l’emportera et que cette idée
fantaisiste sera abandonnée par le gouvernement.
Pierre-François Coppens
Conseil fiscal, secrétaire général de l’Ordre des
experts-comptables et comptables brevetés de
Belgique
l Automobile
Revendre son auto au meilleur prix?
P L’Agence automobile
propose de s’occuper de la
vente des voitures
d’occasion.
P Bénéfice : des milliers
d’euros supplémentaires.
C
omment se séparer de sa voi­
ture au moment d’en acheter
une neuve, sans se faire gru­
ger ? Pour bien faire, il faut se trans­
former en professionnel de la vente
de voitures d’occasion, au risque de
faire… de mauvaises rencontres.
Beaucoup de particuliers font sur­
tout confiance à leur garagiste ou au
vendeur chevronné qui leur a vendu
leur nouveau jouet.
Marco Smeesters a lancé pour sa
part un service novateur qui s’insère
entre la petite annonce déposée sur
un site spécialisé et le particulier. Il
ne s’agit pas ici d’un acheteur, mais
plutôt d’un agent auto fonctionnant
comme un agent immobilier : c’est le
propriétaire qui vend le véhicule à
un acheteur, ce qui rend la transac­
tion transparente. Transparente et
surtout, sécurisée : le vendeur ne
donne les clés de sa voiture à l’ache­
teur que lorsque le prix d’achat a été
payé. “C’est que les cas d’escroquerie se
multiplient, et il convient de faire
preuve de professionnalisme dans ce
type d’opérations”, explique Marco
Smeesters.
Mais dès qu’un intermédiaire four­
nit un service, il doit être rémunéré…
“C’est exact, nous demandons des frais
de 9 % sur la vente. Et ceci comprend
notre expertise du véhicule, l’insertion
d’annonces bien documentées sur les
différents sites spécialisés, la sélection
de candidats acheteurs sérieux, et la fi­
nalisation de la transaction. L’intérêt
pour le vendeur réside dans le niveau
de prix que nous parvenons à obtenir
et qui est en moyenne de 25 à 35 % su­
périeur au prix proposé par les gara­
gistes.”
Comment trouver des acheteurs
dans ce cas ? “Nous sélectionnons bien
entendu les véhicules sur une base très
stricte : pas plus de 6 ans et moins de
120000 km, sauf exceptions, et sur
base d’un carnet d’entretien complet
(Car Pass). Et nous offrons à l’acheteur
de 1 à 2 ans de garantie sur tous les or­
ganes du véhicule, avec la possibilité
pour ce dernier de faire réparer la
panne dans le réseau du constructeur
de la voiture. Ce dernier paie donc un
peu plus cher que s’il achetait un véhi­
cule en direct à un particulier, mais il
achète au passage la tranquillité d’es­
prit. Lors d’une telle opération, on peut
toujours craindre une panne impor­
tante comme une défaillance de la
boîte de vitesse dont la réparation est
assez coûteuse”, explique encore
Marco Smeesters.
Résultats après deux années
d’existence ? “Nous avons vendu
100 % des véhicules retenus avec un
délai moyen de 28 jours. La plupart du
temps, le vendeur ne doit pas venir plus
de 3 fois présenter son véhicule au can­
didat acheteur.”
L’Agence Automobile créée par ce
fils de concessionnaire auto qui est
devenu au fil du temps une véritable
encyclopédie de la voiture, dispose
actuellement de deux agences, à Wa­
terloo et Evere, mais compte s’éten­
dre rapidement en Belgique, notam­
ment au travers de franchises. Pour
accroître le chiffre d’affaires ? “Oui,
bien entendu. mais surtout parce que
les vendeurs veulent un service local et
ne se déplaceront pas sur de longues
distances pour aller présenter leur vé­
hicule. Ils veulent rester dans leur zone
de confort. Les acheteurs, eux, peuvent
se déplacer sans problème lorsqu’ils
ont jeté leur dévolu sur un véhicule.”
Objectif affiché par ce financier qui
s’est formé en cours du soir : 75
agences à un horizon de 7 ans. Les
deux agences vendent actuellement
25 voitures par mois. A découvrir
sur le site www.agenceautomo­
bile.be.
Patrick Van Campenhout
L’agence sécurise la revente des véhicules dans un cadre professionnel.
D.R.
© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Libre Entreprise Face et profil
15samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise
Rencontre Ariane van Caloen
U
ne heure et demie. C’est le
temps qu’il faut à Jef Van In, le
patron d’Axa Belgique, pour
venir à vélo de chez lui (entre Malines
et Anvers) au nouveau siège bruxel­
lois du groupe d’assurance, boulevard
du Régent. Ce jeune quinquagénaire
le fait tous les lundis, voire plus. Il
part à 7 h et arrive à 8h30. Il le fait
avec autant d’enthousiasme que
quand il nage des kilomètres ou ar­
pente en ski de randonnée les monta­
gnes entre Chamonix, Zermatt et
Verbier où il apprécie plus les mon­
tées (avec des peaux de phoque) que
les descentes…
Car ce qu’il aime ce sont les sports
d’endurance, ceux où l’effort physi­
que est plus important que le plaisir
fugace et facile d’une descente.
Quand il arrive boulevard du Régent,
il prend sa douche et “se sent tout dés­
tressé.” “Je ne comprends pas les gens
qui arrivent au bureau très énervés,
après une heure de voiture dans les em­
bouteillages et le soir reprennent leur
voiture pour aller faire une heure
d’exercice au fitness.”
Grâce à son trajet à vélo, il a le senti­
ment d’être “un bon citoyen pour cette
belle ville de Bruxelles et participer à un
futur écologique”. C’est aussi ce mes­
sage bien formaté qu’il veut faire pas­
ser aux employés du groupe d’assu­
rance et qui est le fil rouge du nou­
veau bâtiment qui vient d’être
inauguré. Cela fait partie du “new
way of work”. Dans l’ancien bâti­
ment, il y avait 1400 places de par­
king, dans le nouveau, il y en a 400.
“C’est 1000 voitures en moins par jour
rue de la Loi.” De quoi faire plaisir au
très décrié ministre bruxellois de la
Mobilité, Pascal Smet (SP.A), que Jef
Vin In n’a pas peur de soutenir. “J’ap­
pelle tous les gouvernements à conti­
nuer à investir dans les transports en
commun et l’infrastructure vélo.”
L’écologie est donc un maître­mot
pour le nouveau siège où les postes de
travail ne sont pas attribués. Ce qui
permet d’économiser les mètres car­
rés et les frais de chauffage. “C’est la
façon moderne de travailler”, estime Jef
Van In.
Les défis du monde moderne ont
tout l’air d’être une constante dans sa
carrière. A 33 ans, cet ingénieur com­
mercial “a basculé” dans le monde du
“retail banking” à la BBL (ex­ING Bel­
gique), “une vraie passion.” On lui a
notamment donné la mission de
créer des agences sans guichets et de
s’occuper de la dématérialisation des
actions. Serait­il dès lors l’homme
providentiel pour “déshumaniser” le
monde de la finance ? Il s’en défend,
bien sûr. “On crée plus de distance avec
les clients dans l’agence bancaire où les
employés sont derrière la vitre pare­
balles”, rétorque­t­il. C’est tout le
“défi” où il faut “déplacer les opérations
cash dans des machines” et créer “un
concept accueillant vis­à­vis des
clients”.
Ayant fait ses preuves en Belgique,
Jef Van In est envoyé en Ukraine en
2006 pour y implanter ING. “On y
ouvrait une agence tous les dix jours.”
Mais ce pays, aussi grand que la
France et le Benelux, était plus com­
pliqué qu’imaginé. Et puis la crise fi­
nancière de 2008 est arrivée, et il a
fallu tout arrêter. Ce qui l’a rendu
“triste”. Il estime néanmoins avoir
beaucoup appris. “Quand on com­
mence à zéro, il faut pouvoir déterminer
la culture d’une entreprise. On part de la
page blanche.” La culture qu’il a voulu
inculquer se résume à l’expression
anglaise “Hard on the problem, soft on
the people” (“Attaquer les problèmes
de face, traiter les personnes avec
douceur”). “On fêtait les succès. Et cela
pouvait être toutes sortes de succès
comme le paramétrage réussi d’un dis­
tributeur automatique de billets.”
Pour lui, cette façon de travailler
“percole” jusqu’au client, ce qui est
aussi son leitmotiv depuis qu’il a été
débauché chez Axa en 2011. “Le cus­
tomer friendly, c’est ce qu’on essaie de
faire. On veut instaurer cette culture
avec l’espace ouvert.” Un discours très
entendu, voire éculé ? Jef Van In ne le
croit pas. “Les sociétés d’assurance ont
toujours été habituées à une procédure
de l’intérieur vers l’extérieur alors que
nous voulons faire le contraire.”
Le discours très marketing de Jef
Van In est bien huilé. Il l’est un peu
moins quand il est dans des situations
plus délicates ou inattendues. Quand
on lui demande s’il ferait la transpa­
rence totale sur son salaire à l’image
de la transparence des nouveaux bu­
reaux en open space, il a un moment
d’hésitation et une légère rougeur à la
figure. “Je ne pense pas que cette infor­
mation soit publique. Mais on répond à
toutes les réglementations de la Banque
nationale. Les Belges sont discrets sur
leurs salaires.”
Il se montre aussi un peu mal à
l’aise, voire agacé, quand on évoque
l’épisode où il avait sorti mot “plouc”
lors d’un conseil d’entreprise devant
se pencher sur le “plan de transfor­
mation” prévoyant la suppression de
quelque 600 emplois. Il avait appris
ce mot voulant dire “non gradé”
quand il était au service militaire à
Vielsalm. Et, affirme­t­il, il ne voulait
pas se montrer dénigrant. Ce qui est
sûr, c’est qu’il n’utilisera “plus jamais
ce mot.” Un petit écart de communica­
tion, qui est un des rares ratés d’une
carrière menée avec énergie et ambi­
tion.
9 mai 1967 : naissance de Jozef
Van In.
1991: master d’ingénieur commer-
cial à la KUL.
1993: Account Officer BBL.
2003 : commercial director Retail
Belgium ING (après un intermède
comme manager corporate ban-
king à la Sumitomo).
2006: general manager Retail
Banking Ukraine ING.
2011: CEO Axa Bank Europe.
2016: CEO Axa Belgium.
2017: président du Conseil d’admi-
nistration d’Axa Bank Belgium.
P Jef Van In, patron d’Axa
Belgique, affiche la même
endurance dans son travail
que dans les sports.
P Les accidents de parcours
sont rares…
L’assurance et… l’endurance
CHRISTOPHEBORTELS
Épinglé
Une famille
de 6 enfants
Origines. Jozef dit Jef Van In est
issu d’une famille de six enfants.
Ses parents étaient des “petits
entrepreneurs.” Son père était un
agent indépendant et sa mère
avait un petit commerce qui
importait des roulements à bille
du Japon. “On a toujours parlé
client et fournisseur à la maison”,
raconte Jef Van In. Lequel est
marié et père de trois enfants.
Avenir
Moins d’agences
bancaires
Restructuration. Axa Banque,
qui fait partie du groupe d’assu-
rance Axa Belgique, redéfinit sa
stratégie, ce qui pourrait avoir
pour conséquence la fermeture
de plus de 200 agences sur un
total de 631 points de ventes
actuellement, annonçait la presse
récemment. Sur cette probable
restructuration qui s’ajoute au
plan de transformation de l’assu-
reur (qui vise le départ de 600
personnes d’ici mi-2018), Jef Van
In se montre très prudent. “Il faut
demander au CEO Peter Devlies. Je
ne suis pas dans la gestion journa-
lière”, répond-il tout en assurant
que la banque affiche un “beau
rendement sur fonds propres”, de
quoi rendre “l’actionnaire satis-
fait.” Alors pourquoi supprimer
des agences ? “Il faut bien con-
seiller le client. Pour cela, il faut
une certaine taille critique dans
les agences”, explique Jef Van In.
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  • 1. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Réseaux Les particuliers, premiers bénéficiaires de l’économie collaborative. p.8 Carrières Worldskills à Abu Dhabi: une vitrine pour les métiers du futur. p.12 Face et profil Jef Van In, patron d’Axa Belgique: l’assurance et... l’endurance. p.15 CHRISTOPHEBORTELS Nos vies numériques sous haute protection Notre espace de vie numérique s’accroît et nécessite des protections nouvelles. Les entreprises européennes devront, dès le mois de mai 2018, se conformer à un règlement européen sur la protection des données privées. Un chantier dans lequel les entreprises belges ne brillent pas (encore) par leur vivacité.pp. 2-3 ILLUSTRATION GAËLLE GRISARD l Édito Reprenons la main sur nos données ! Patrick Van Campenhout L e RGPD, ce gros règlement européen qui sera appliqué tel quel (sauf adaptations mineures) dans les pays membres de l’Union européenne dès le 25 mai de l’année prochaine, empêche pas mal de responsables informatiques de dormir ces temps­ci. C’est que l’adaptation aux nouvelles règles en matière de protection des données privées est un exercice à la fois technique et juridique d’un nouveau genre. En gros, après avoir laissé les entreprises gérer au mieux leurs stocks de données dans un cadre légal souple, le législateur a adapté les règles en vigueur à la réalité du moment. Notre vie en ligne est devenue si dense que nous ne comptons plus les acteurs avec lesquels nous interagissons. Il est donc important que ces derniers nous avertissent de la manière dont ils nous cernent dans le cadre des services prestés ou dans celui des outils marketing déployés pour mieux nous cibler. Certes, la mise en œuvre de ces mesures semblera pesante dans certains cas, notamment dans le cadre de l’in­ formation en ligne, des médias, du commerce en ligne. Mais si c’est là le revers de la médaille, elle a aussi un côté face : celui qui permet aux particuliers de reprendre la main sur leurs dossiers numériques, de les modifier, voire de les supprimer sur une simple demande. Les entreprises qui contreviendraient à ces disposi­ tions seraient susceptibles de sanctions particu­ lièrement dissuasives. On pense notamment, au vu des événements récents dans le monde de l’Internet, aux risques de fuites de données accidentelles ou criminelles, qui empoisonnent la vie des entreprises, réduisent leur crédibilité, et surtout, mettent à mal le sentiment de sécu­ rité des citoyens dans leurs voyages sur la Toile. SUPPLÉMENT DE LA LIBRE BELGIQUE – SAMEDI 21 OCTOBRE 2017 – 29E ANNÉE – N°32 – www.lalibre.be
  • 2. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Dossier 2 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 lalibre.be RÉAGISSEZ ! N’hésitez pas à retrouver le reste de l’information économique sur notre site. Nouveau métier: Analyse Patrick Van Campenhout D ès le 25 mai 2018, les entre­ prises belges, comme leurs homologues européennes, devront gérer de manière très pré­ cise et sécurisée la masse de don­ nées privées relatives à leurs clients, et encourent des peines très lourdes en cas de défaut. Le ca­ dre européen applicable dans ses principes au niveau des Etats membres, est dénommé en anglais “General Data Protection Regula­ tion” (GDPR) ou règlement général pour la protection des données (RGPD) en français. Voilà déjà une base pour les recherches de docu­ mentation en ligne. Et pour faire plus simple, voici un lien vers la documentation en ligne fournie par la Commission vie privée : http://bit.ly/dataslalibre. C’est que, de la doc’, il y en a tant, et souvent si rebutante, qu’on ne sait par où commencer. Or, la protection des données est devenue cruciale. Il n’est pas une semaine sans l’annonce de problè­ mes de confidentialité ou de fuites de données sensibles. Et si celles­ci ne sont pas nécessairement lour­ des de sens pour les personnes, el­ les le sont souvent pour les entre­ prises dont la crédibilité en est af­ fectée. A l’exemple de Yahoo qui avait été victime d’un piratage et qui a vu sa valeur de revente amputée de 350 millions de dollars pour cette raison. Dernier cas en date : celui de la société américaine de crédit Equifax qui a ainsi vu s’en­ voler les données de 145,5 mil­ lions de clients américains et celles de 700000 privés britanniques. La “home page” du site Equifax est parlante : sous un lien renvoyant à des explications sur la fuite de données figure un panneau indi­ quant qu’aucun produit financier n’est disponible pour le moment… C’est que pour Equifax, l’heure est grave : les premiers éléments d’in­ formation montrent que l’accident est lié à une négligence du service informatique. Triste exemple de… ce qui pourrait bien se passer chez nous demain. Dans nos entreprises belges qui récoltent, avec plus ou moins de pertinence, des données relatives aux parties prenantes, clients ou fournisseurs, et qui partagent cer­ taines données, le chantier de sé­ curisation est immense et devrait, le cas échéant, être confié à des spécialistes de ce nouveau métier : les “datas protection officers”. “Il en faudrait quelque 28000 en UE”, nous assure l’avocat Christophe Boeraeve (cabinet Law Right), qui a suivi une formation ad hoc. Quel est le profil de ce “bodygard” nu­ mérique ? “Il se situe entre l’infor­ maticien et le juriste. En réalité, il n’existe actuellement que des forma­ tions certificatives données par des organismes privés.” Et… où en est­on en Belgique ? Martijn van Lom, General Mana­ ger, Kaspersky Lab Benelux, cité dans un communiqué, assure que “bon nombre d’entreprises se met­ tent en danger, elles et leurs clients, en ne se préoccupant pas de la ma­ nière dont les données personnelles devront bientôt être traitées et proté­ gées. L’échéance est la même pour toutes les entreprises, indépendam­ ment de leur taille, secteur ou empla­ cement. C’est la raison pour laquelle elles doivent prendre des mesures dès à présent pour s’attaquer au traite­ ment des données.” Pour Christophe Boeraeve, les entreprises sont très inégales face à ce chantier, selon leurs activités et leurs rapports aux parties prenan­ tes. Mais les mesures à prendre dé­ coulent avant tout du bon sens. “C’est normal et intuitif : plus vos technologies/finalités du traitement sont intrusives en matière de vie pri­ vée, plus vous devrez vous organiser pour obtenir un consentement expli­ cite.” Les principes sont énoncés dans l’article 32 du règlement, le reste, c’est de la technologie, de la pseudonymisation et du chiffre­ ment, notamment, ainsi que des procédures de sécurisation auto­ matiques, et la possibilité de véri­ fier de manière indépendante la P Les entreprises ont un peu plus de 200 jours pour s’adapter au… RGPD. P Ce règlement européen améliore la protection de nos vies numériques. Sondage Entreprises belges mal préparées Elles ne connaissent même pas le sujet. D’après un son- dage réalisé par le spécialiste de l’antivirus Kaspersky Lab, 16 % des entreprises belges n’ont jamais entendu parler du RGPD, et 32 % en ont entendu parler sans savoir de quoi il retourne, à 8 mois de son entrée en vigueur. Un tiers des profes- sionnels de l’informatique en Belgique pensent que leur organisation ne sera pas en mesure de se conformer entière- ment au règlement en mai 2018, alors que ce pourcentage ne s’élève qu’à 19 % aux Pays-Bas. La Libre Entreprise. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Rédaction: Vincent Slits (chef du service économique), Yves Cavalier, Patrick Dath- Delcambe, Pierre-François Lovens, Anne Masset (coordination), Raphaël Meulders, Dominique Simonet, Ariane van Caloen et Patrick Van Campenhout. Collaborateurs: André Bailleux, Solange Berger, Isabelle de Laminne, Alice Dive, Laurent Lambrecht, Isabelle Lemaire, Charlotte Mikolajczak, Benoît Octave et Olivier Standaert. Réalisation: IPM Press Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Directeur Général: Denis Pierrard. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme et Nicolas Ghislain. Conception graphique: Jean-Pierre Lambert. Publicité: Emery de Crayencour (+3222112873) Épinglé Données “sensibles” ‣ Quelles sont les données sensibles visées par le règle- ment ? ‣ 1. L’origine raciale ou ethnique. ‣ 2. Les opinions politiques. ‣ 3. Les convictions religieuses ou philosophiques. ‣ 4. L’appartenance syndicale. ‣ 5. Le traitement des données génétiques. ‣ 6. Les données biométriques aux fins d’identifier une personne physique de manière unique. ‣ 7. Les données concernant la santé. ‣ 8. Les données concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physi- que.
  • 3. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 3samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise protecteur de données validité des mesures et des proces­ sus. On comprendra que la mise en œuvre du RGPD est une véritable mine d’or pour les consultants… D’autant que le risque financier en cas de brèche est énorme. “Les amendes sont réparties en deux caté­ gories en fonction de la nature des manquements : maximum 10 mil­ lions d’euros ou 2 % du chiffre d’af­ faires mondial de l’exercice précé­ dent ou maximum 20 millions ou 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’exercice précédent. C’est, dans tous les cas, le montant le plus élevé qui est retenu”, sourit Maître Boeraeve. Cela étant, pour beaucoup d’entre­ prises, le RGPD n’est qu’un renfor­ cement des règles déjà en applica­ tion, et il suffira d’effectuer une (pas toujours) simple mise en confor­ mité. Vers qui se tourner en cas de sou­ cis ? C’est la Commission Vie privée qui traitera les dossiers. Elle va d’ailleurs changer de nom pour de­ venir “Autorité de contrôle des don­ nées”, dotée de pouvoirs élargis de contrôle et de sanction alors qu’elle n’avait auparavant qu’une compé­ tence d’avis. Les éventuelles sanc­ tions infligées par ce nouveau tribu­ nal qui ne dit pas son nom seront évidemment susceptibles d’appel devant une chambre spécialisée. L’Autorité de contrôle des données sera renouvelée en fonction de ses nouvelles responsabilités. “En effet, elle sera composée de six entités. Mais ce qui est surtout novateur, c’est la no­ tion de règlement européen”, reprend Maître Boeraeve. “Pour la première fois, l’Union européenne rend applica­ ble une réglementation unique appli­ cable de manière identique sur l’en­ semble de son territoire et même au­ delà, dans l’Espace économique européen (EEE). Contrairement à une directive, le règlement est directement applicable dans l’ensemble de l’Union sans nécessiter de transposition dans les différents Etats membres. Le même texte s’applique donc dans toute l’Union européenne, dès le 25 mai pro­ chain.” D.R. La “home page” du site Equifax est parlante : un panneau indiquant qu’aucun produit financier n’est disponible pour le moment… Cas n°1 Entreprise de recrutement ou de marketing déjà sécurisée Conforme au RGPD. Ici, explique l’avocat Christophe Boeraeve, dirigeants et employés ont conscience des mesures en place. L’entre- prise tient un registre déjà audité des données à caractère personnel, de leur origine et de qui les partage. La déclaration de confidentialité est adaptée, des procédures existent qui per- mettent aux personnes d’invoquer les droits relatifs à leurs données, jusqu’à la possibilité de les supprimer. Ces formulaires permettent de vérifier l’âge des personnes et de demander, le cas échéant, l’agrément d’un adulte responsa- ble. Les parties prenantes de l’entreprise sont impliquées dans la prévention, la détection et le rapportage de fuites de données. Un délégué à la protection des données est désigné et pré- paré. Les contrats existants ont été adaptés et l’entreprise sait de quelle autorité de contrôle elle relève, surtout au niveau international. Cas n°2 Un cabinet comptable qui n’a pas pris de mesures spéciales Traiter des données limitées et les proté- ger. En pratique, le professionnel du chiffre traitera les données sur la base du consente- ment, nous explique l’avocat Christophe Boe- raeve. Et cela, afin de pouvoir exécuter sa mission, respecter une obligation légale, comp- table, fiscale ou de sécurité sociale sur base des données de son client et aux fins de ses intérêts légitimes. Le consentement que le cabinet comptable doit recevoir devra être donné en réponse à une demande présentée sous une forme qui la distingue clairement des autres questions “techniques”, sous une forme compréhensible et aisément accessible. Le principe à suivre est celui de la limitation des données récoltées. Comme pour toute entre- prise collectant des données, le risque à gérer est d’être victime d’une violation des données à caractère personnel, et leur diffusion publique. Cas n°3 Un club privé un peu “chaud” qui ne sait pas ce qu’il risque Sécuriser ou prendre un risque énorme. Que se passe-t-il si les membres d’un club privé et certaines de leurs particularités (richesse, orientation sexuelle ou autres) sont déballées sur la place publique ? C’est une catastrophe pour les membres et l’entreprise, si elle utilise un système de gestion des données à caractère personnel (identification des personnes par photo ou biométrie). Ici, les conditions du traitement des données sont limitées et compli- quées, tout comme le consentement requis. Le consentement pour les catégories particulières de données (voir “données sensibles”, par ailleurs) doit, quant à lui, être explicite et pour une ou plusieurs finalités spécifiques. Ce club privé se voit particulièrement exposé aux mesures à prendre pour sauvegarder et sécuri- ser ces données pour éviter toute violation. Les amendes prévues sont très dissuasives.
  • 4. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Economie numérique/Acteurs 4 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 l Publicité Blocage de pubs vs blocage de bloqueurs Olivier Standaert L es utilisateurs de solutions pour bloquer l’apparition des pubs en ligne sont de plus en plus nombreux. C’est une tendance que la plupart des acteurs du secteur ne pouvaient ignorer, à moins de faire l’autruche depuis des années. En Belgique, selon une toute récente étude de la société OnAudience, 37 % des Belges utilisent actuelle­ ment un ad­blocker. Conséquence : toutes ces pubs qui n’apparaissent pas sur les écrans sont autant d’ar­ gent perdu pour les parties prenan­ tes de l’écosystème digital. Ce qu’on sait moins, c’est que la résistance à ce phénomène prend elle aussi de l’ampleur. Par le passé, certains éditeurs ont menacé de limiter ou supprimer l’accès à leurs contenus informatifs lorsqu’un internaute possédait une application d’ad­bloc­ king. D’autres ont fait leur mea culpa à propos de l’excès d’annonces intrusi­ ves. D’autres enfin se tournent vers des réponses plus “frontales” : une entre­ prise comme OnAudience, qui ne publie évidemment pas une étude comme celle précitée sans avoir une idée derrière la tête, commercialise des bloqueurs d’ad­blockers. UnBlock, c’est son nom, permet aux éditeurs de sites Web de repérer les plug­in empê­ chant les pubs d’apparaître, pour ensuite les contourner purement et simplement. Ce genre de produit voit plus loin que la simple “victoire” face aux bloqueurs de pub : il propose également d’adapter les messages commerciaux aux profils des internau­ tes, afin de leur proposer des contenus paramétrés. Résultat : OnAudience, dans une étude de cas accessible sur son site, affiche des taux de pages vues et des temps de lecture supérieurs aux canaux payants, tels que Google, que les annonceurs utilisent pour drainer du trafic et des clics. Le taux de rebond (soit le fait de quitter une page aussitôt après y avoir accédé) a, quant à lui, tendance à chuter grâce à ce profilage. Dans cet affrontement silencieux, ce sont les internautes les plus connectés, les plus actifs et les plus rôdés au Web qui sont explicitement visés par des solutions comme UnBlock. Car ce sont aussi eux qui font le plus d’achats en ligne et sont souvent les plus influents sur les réseaux. La lutte technologique entre les deux camps n’est pas prête de s’arrêter, chacun militant pour sa cause. Le cadre régulatoire n’y aidera pas. Ce sont donc les usagers et les acteurs du Web qui devront à terme évoluer vers une “paix digitale”, en apprenant à faire autre chose qu’utiliser la dernière nouveauté en date pour bloquer ou débloquer celui qui se cache derrière son écran. Conso
  • 5. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 5samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise Pour une cuisson solaire Après le traditionnel charbon et le gaz, voici le barbecue solaire, qui plus est, est également portable. GoSun avait déjà lancé cette nouvelle façon de cuire ses aliments en extérieur avec un barbecue solaire. GoSunGo – en recherche de financement sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter – est la version portable de ce nouveau barbe­ cue. Léger et compact, il est destiné aux campeurs et à tous ceux qui désirent pique­niquer. Grâce à la chaleur du soleil, il peut cuire à la vapeur, griller, rôtir tous les aliments à placer au sein d’un tube spécifique et ce en 30 minutes. Il permet même de chauffer de l’eau. Restant froid au contact, le GoSunGo peut même être ma­ nié pendant son utilisation. Histoire de ne pas se brûler. PATRICKSHERWIN DRUPAL ? PRESTASHOP ? MAGENTO ? POUR VOUS C’EST ENCORE UN PEU DU 赎 赐 赢 赙 赪 趜 VENEZ AFFINER VOS CONNAISSANCES EN MARKETING ET COMMUNICATION DIGITALE. Dans un monde en constante évolution, il est essentiel de savoir quelle stratégie digitale appliquer. Connaître le Big Data, l’e-commerce et les réseaux sociaux est une chose. Les utiliser comme des atouts supplémentaires pour votre entreprise en est une autre. Voilà ce que notre programme Executive Master in Digital Marketing and Communication vous apprend. En 17 jours, de novembre à mai. Une question ? Plus d’infos sur www.solvay.edu/digital-marketing ou contacter Thierry Antoine, Coordinateur, 02/650.41.45 – tantoine@ulb.ac.be
  • 6. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Economie numérique/Start-up 6 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 lLettre à un jeune entrepreneur #46 La vague “deep tech” Roald Sieberath Multi-entrepreneur, coach de start-up et venture partner pour LeanSquare, professeur invité à l’UCL et à l’UNamur Sciensquare Portrait. “Sciensquare is to scientists what Twitter is to the world”. La formule, utilisée par Adil El Taghdouini en ouverture de son “pitch”, fait mouche. Le constat de ce jeune docteur en sciences médicales, associé à un ami d’enfance (Mohamed El Haddaji, détenteur d’un master en sciences informatiques), est le suivant : notre planète n’a jamais connu autant de chercheurs universitaires. Chaque année, on évalue à plus de 2,5 millions le nom- bre d’articles (“papers”) publiés dans 28000 revues scientifiques ! Revers de la médaille : il devient de plus en plus compliqué, pour des centaines de milliers de chercheurs, de faire connaître leurs travaux. C’est ici qu’intervient la proposition de valeur du projet Sciens- quare, à savoir une plateforme de “microblogging” destinée “à accroître la visibilité des chercheurs, à susci- ter le débat et à se forger une autorité”dans la commu- nauté scientifique. Le marché ciblé est colossal, avec plus de 12 millions de chercheurs et 600000 groupes de chercheurs à travers le monde. Sciensquare a été devancé par d’autres projets : ResearchGate, Academia, Mendeley. “Nous avons plusieurs atouts par rapport à eux”, assure toutefois Adil El Taghdouini, alors que Sciensquare est toujours en cours de développement. “Par exemple, notre plateforme favorisera davantage l’interactivité entre les membres du réseau. Il y aura aussi des fonctionnalités nouvelles (moteur de recherche par mots-clés, fil d’actu,…) et une application mobile.” Le business modèle de Sciensquare se fonde sur différentes sources (dont la publication d’événements par des sociétés et des offres d’emploi). En chantier depuis un an, le projet Sciensquare prévoit de lancer une version “bêta” à la mi-2018. Ses deux fondateurs envisagent une première levée de fonds de l’ordre de 800000 euros. P.-F.L. Avis général de Roald Sieberath, coach. C’est en étant lui-même scientifique en cours de doctorat qu’Adil s’est rendu compte des besoins de cette communauté si particulière. Pour avancer dans ses recherches, décrocher des bourses, le chercheur a besoin de visibi- lité, d’échanges avec ses pairs. Sciensquare est donc conçu comme un réseau social de scientifiques. Parmi les très rares concur- rents, ResearchGate, qui a levé 50 millions de dollars, ce qui, d’une certaine façon, valide l’ampleur et l’intérêt de ce marché. Sciensquare entend s’en différencier en étant moins centré sur les publications et davan- tage autour d’autres fonctions sociales. Evaluation. Idée : Business modèle : Traction client : Finançable : Feedback du coach. On est content de voir un projet avec, d’entrée de jeu, une ambition globale. On va à présent pouvoir observer l’adoption et surtout l’usage : quelles sont les fonctionnalités qui marchent et qui encouragent la “viralité”. Parmi les nombreuses sources de revenus envisagées, seules une ou deux s’avérera sans doute être la piste de la rentabilité. Il s’agira de la repérer au plus tôt. Avis de Benjamin Vasseur, expert. Nous sommes en présence d’un jeune porteur de projet qui a déjà derrière lui un joli background. Il nous a très clairement pré- senté une problématique et la réponse proposée. Sciensquare doit compter avec des acteurs déjà bien connus dans le monde scientifique. Le défi est donc de taille ! Mais, vu le business model mis en place et, surtout, le type de plateforme développé, nous avons un outil qui devrait avoir de beaux jours devant lui. Comme pour tout nouveau réseau social qui se lance, convaincre rapidement un certain nombre d’utilisateurs sera très important pour la réussite du projet. A ce stade, on ne peut pas encore vraiment parler de financement bancaire, la plateforme étant toujours en phase finalisation. Je suis assez convaincu que les porteurs du projet dispose des compétences, de la passion et de l’envie pour que cela puisse marcher. Evaluation. Idée : Business modèle : Traction client : Finançable : ALEXISHAULOT Adil El Taghdouini, cofondateur de Sciensquare. Avisducoach Avisdel’expert One Hour Challenge 60 minutes pour convaincre. Chaque semaine, depuis septembre 2016, nous présentons des start-up belges ayant pris part au “One Hour Challenge” organisé par “La Libre”, en partenariat avec LeanSquare et BNP Paribas Fortis. Avec le portrait des start-up et les avis d’uncoach de LeanSquare (Roald Sieberath, à gauche) et d’un expert de BNPP Fortis (Benjamin Vasseur, Innovation Hubs – Banque des Entrepreneurs, à droite). Retrouvez aussi des vidéos des projets sur ww.lalibre.be CHRISTOPHEBORTELS JOHANNADETESSIERES
  • 7. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 7samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise ONE HOUR CHALLENGE En partenariat avec:http://lalibre.onehourchallenge.be/PROJET START-UP PROCHAINES DATES: 24 OCTOBRE, 7 NOVEMBRE, 28 NOVEMBRE, 9 DÉCEMBRE Cher B.., Tu m’interroges sur les tendances futures pour les start­up technologiques, et sur la bonne manière d’en incorporer dans ton projet. L’exercice de la prospective (regarder dans l’avenir) est certainement salutaire… Attention à ce que ça ne soit pas juste un simple “vernis” de nouveauté sur une solution somme toute banale. Il ne suffit pas de rajouter un “2.0” (ou “4.0”) à son métier pour le rénover de fond en comble, tout comme il ne suffit pas d’ajouter l’ingrédient (ou l’argument) “intelligence artificielle” à un développement informatique pour que ça le rende réelle­ ment utile. Ceci étant dit, il y a une véritable nouvelle vague de technolo­ gie. Nous sortons de quelques années où la révolution mobile avait été digérée, le cloud devenu une commodité. Cela a permis l’apparition de toute une série de start­up de type “plate­forme” ou “place de marché”. Je commence à avoir entendu ce pitch des dizaines de fois “Le projet X est une plate­forme qui met en contact les Y avec les Z.” C’était assez génial quand Y était “tout voyageur” et Z “toute personne qui a une chambre en trop dans la maison” : on avait alors AirBnb (et une licorne en deve­ nir). Le concept a été répliquéad libitum, dans des niches de plus en plus petites, des géographies restreintes. Il me semble que l’on arrive doucement à l’épuisement de ce filon­là, qui avait vu débarquer en entrepreneuriat quantité de gens non techni­ ques, armés d’une bonne idée, et à la recherche d’un développeur pour construire leur vision de plate­forme. A présent, on assiste un peu au retour du balancier : la revanche des ingénieurs, technos, et autres geeks. La nouvelle vague, que l’on commence à connaître de façon générique sous le nom de “deep tech”, regroupe une série de technos plutôt pointues : AR/VR (Réalité Virtuelle et Augmentée), AI (Artificial Intelligence), en particulier Deep Learning, Blockchain, Robotique (y compris les drones), etc. Là, on ouvre véritablement de nouveaux champs : l’AI va changer progressivement une grande variété d’industries, du transport à la santé. La blockchain va changer tous les domaines qui nécessitent l’établissement d’une confiance (c’est vaste : ça va de l’e­gouvernement à la santé). Les géants du Web rachètent des start­up de ces domaines à tour de bras, surtout pour récupérer les cerveaux qui y tra­ vaillent. En deep tech, il ne suffit plus d’avoir une bonne idée… Il est nécessaire d’avoir sous la main deux ou trois développeurs avec une solide expérience de la technologie concernée. Quand on sait que le deep learning n’est quasi pas enseigné dans nos Masters, cela signifie qu’il faut attendre huit années d’université (en incluant un doctorat) pour avoir quelqu’un de formé. A ce rythme, on peut craindre qu’une fois de plus, la vieille Europe se retrouve à utiliser des solutions AI sur lesquelles les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont déjà lancé des milliers d’ingénieurs. Agiter la crainte des robots ou des AI qui vont remplacer nos emplois, c’est une chose. Développer une politique de formation, et d’investissement, pour s’emparer des opportunités plutôt que les subir… ça demande une nano­se­ conde de vision politique (et économique). R. Uroald@roald.com; autres lettres : http://bit.ly/2msomCG Kristopher Syska Portrait. Kristopher Syska est tombé dans la marmite de l’informatique à un âge où beaucoup d’entre nous ne savaient pas encore manier une souris ! Aujourd’hui âgé de 20 ans, ce “geek” origi- naire de la région montoise a quitté les bancs de l’école voici déjà cinq ans. Depuis lors, il a créé plusieurs sites Internet et applications mobiles, “mais sans être vraiment satisfait par mon implica- tion.” Sa passion de l’informatique et des réseaux, Kristopher souhaite désormais la mettre au service des personnes les plus précarisées de sa région (SDF, personnes âgées, réfugiés…). “J’ai rencontré des acteurs de terrain venant en aide à ces person- nes”, raconte-t-il. “Ce qui m’a frappé, c’est l’absence de collaboration entre tous ces acteurs du monde associatif. Tout le monde se marche sur les pieds. Par ailleurs, ils sont souvent méconnus au sein de la population.” L’idée de développer une application mobile, qui centraliserait toutes les informations relevées par ces acteurs de terrain, a germé dans l’esprit du jeune entrepreneur. “L’application centra- liserait les urgences et les redirigerait vers les associa- tions ou services à même d’apporter une solution.” Il livre le cas concret de personnes âgées isolées qui ont un besoin urgent de médicaments mais ne peuvent pas se déplacer. L’app, en cours de développement, per- mettrait non seulement de le faire savoir mais aussi d’accéder à une base de données (pour vérifier la disponibilité des médicaments demandés) et à une pharmacie solidaire. Kristopher Syska, qui travaille seul jusqu’ici, espère pouvoir tester son application dans les mois à venir, avant de la déployer plus large- ment. Il lui faut aussi définir un business modèle. Subsides ? Dons ? Financement participatif ? La ques- tion reste ouverte à ce stade. P.-F.L. Avis général de Roald Sieberath, coach. Voilà un projet, porté par un jeune entrepre- neur, qui veut s’attaquer à une problémati- que récurrente de coordination dans le secteur associatif. Souvent, des besoins sont exprimés ou perçus à un endroit et pour- raient être remplis par d’autres acteurs. On imagine donc une application d’appel à l’aide qui permettrait à diverses demandes de rencontrer des gens disposés à y répon- dre. C’est tout le secteur non-marchand qui pourrait gagner en efficacité. Evaluation. Idée : Business modèle : Traction client : Finançable : Feedback du coach. Au-delà des intentions généreuses, il n’est pas évident de trouver un business modèle à une telle application, à moins de trouver une fondation ou un acteur philanthro- pique prêt à la financer. Attention également au “diable dans les détails” : l’idée a l’élégance de sa simplicité, mais il faut prêter une grande attention aux besoins du terrain. Le mieux est sans doute de démarrer par un seul besoin précis, limité à deux ou trois acteurs, valider, et puis élargir. Avis de Benjamin Vasseur, expert. J’apprécie beaucoup l’esprit entrepre- neurial qui habite Kristopher depuis son plus jeune âge ! Sa volonté de mettre ses compétences au service de “tous” en voulant trouver un moyen de maximiser les ressources et les services disponibles pour aider ceux qui en ont besoin, chapeau ! Cependant, attention à ne pas partir dans tous les sens. Son idée est bonne, mais il doit choisir un domaine en particulier. A l’heure ac- tuelle, je lui conseillerais de développer un axe bien particulier et d’y aller à fond. Du coup, point de vue finance- ment bancaire, clairement aujourd’hui, je ne peux pas dire si, oui ou non, c’est envisageable. Il faudra développer son projet un peu plus pour le savoir. Mais, vu l’objectif social poursuivi, je pense qu’il pourrait envisager la sollicitation de subsides. Evaluation. Idée : Business modèle : Traction client : Finançable : Avisducoach Avisdel’expert ALEXISHAULOT Kristopher Syska, développeur autodidacte de 20 ans à la fibre sociale.
  • 8. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Economie numérique/Réseaux 8 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 Analyse Benoît Octave L e montant total des transactions dans les cinq principaux secteurs de l’économie collaborative en Europe ­finance, hébergement, transport, services à la personne et services aux entreprises­ pourrait être multiplié par 20 d’ici 2025, selon les dernières estimations réalisées par le cabinet d’audit et de conseil PwC à partir d’une étude commanditée par la Commission européenne (DG GRDW). Les particuliers, prestataires de service, seront les premiers gagnants de cette nouvelle économie, puis­ qu’ils devraient enregistrer 85 % du total des transactions liées à l’économie collabora­ tive d’ici 2025. Selon les projections des experts de PwC, quatre de ces cinq secteurs pourraient réaliser des tran­ sactions à hauteur de 100 milliards d’euros par an, seuls les services aux entreprises ne réussissant pas à atteindre ce seuil. “L’économie de partage se développe à vitesse grand V. Nous sommes passés d’un simple titre accrocheur à un choix de consommation privilégié des nouvelles générations Y et Z. Au cours des dix prochaines années, l’économie collaborative pourrait bien devenir LE modèle de performance dans une Europe qui cherche la croissance”, explique Jean­François Marti, responsable du PwC Experience Center. Au­delà des géants tels qu’Airbnb ou Uber, l’économie colla­ borative a vu émerger un écosystème riche et diversifié en Eu­ rope. La France et le Royaume­Uni tirent l’économie collabora­ tive européenne vers le haut, résultat des efforts menés par ces deux territoires pour devenir des places incontournables en matière d’innovation et développement de nouveaux business models. “Ce développement spectaculaire de l’économie de partage est pour l’Union européenne une occasion de renforcer sa position de marché international et d’incubateur d’innovation. Mais pour atteindre cet objectif, elle devra élaborer un cadre réglementaire plus équilibré, mieux coordonné et plus dynamique entre ses États membres”, assure Jean­François Marti. “L’économie collaborative est déjà une réalité qui correspond à une réelle attente et son usage se répand très rapidement. En revanche, les entreprises n’ont pas toutes évalué à sa juste valeur son potentiel économique qui n’en est qu’à ses prémices. D’ici à 2025, nous pensons que de nombreux secteurs de cette économie auront atteint une taille qui leur permettra de rivaliser avec leurs homologues traditionnels.” Les plateformes de services à la personne semblent en passe de réaliser la croissance la plus rapide, avec un chiffre d’affaires en hausse d’environ 50 % par an jusqu’en 2025. Le développe­ ment de ce secteur est stimulé par une nouvelle génération de consommateurs, qui font de plus en plus appel aux services à la demande pour répondre aux besoins ponctuels du quotidien, comme la location de matériel et de ser­ vices entre particuliers. L es géants du smartphone, Sam­ sung, Apple et maintenant Huawei, s’affrontent à coups d’investissements colossaux dans l’intelligence artificielle, à un rythme que leurs concurrents peu­ vent difficilement suivre. De l’exté­ rieur, pas grand­chose ne distingue le Mate 10 de Huawei, dévoilé lundi à Munich (Allemagne), de l’iPhone X d’Apple ou du Galaxy S8 de Sam­ sung : un écran couvrant toute la face supérieure de l’appareil, un double capteur photo et de robustes batteries. Mais c’est sous le capot que se joue la bataille entre l’américain Apple et les groupes coréen et chinois venus bousculer sa suprématie, dans de minuscules processeurs célébrés en grande pompe par les fabricants. En présentant le mois dernier son iPhone X lors d’une rutilante céré­ monie, Apple se targuait ainsi de pouvoir déverrouiller l’appareil par reconnaissance faciale de son utili­ sateur. Lundi, Huawei répliquait en laissant son Mate 10 traduire plu­ sieurs langues, opter pour le meilleur mode photo en distinguant seul un plat d’un bouquet ou d’un animal, ou même organiser des dos­ siers. Derrière ces nouvelles possibi­ lités se cache une aptitude com­ mune de la machine à “apprendre” en brassant des montagnes de don­ nées, sans qu’un programmateur ne lui enseigne par exemple à reconnaî­ tre un visage. “L’intelligence artificielle n’est plus un concept théorique mais quelque chose qui s’entremêle avec notre vie quotidienne”, a souligné lundi Ri­ chard Yu, l’un des responsables de Huawei, alors que le groupe affirme avoir soumis 100 millions de photos à sa caméra pour l’entraîner. En 2016, le chinois affirme avoir en­ glouti 11,6 milliards de dollars en recherche­développement, un effort considérable rendu possible par sa position de force dans les infrastruc­ tures télécoms. Samsung affiche de son côté 13,1 milliards en recherche sur la même période, quand Apple en aurait déboursé un peu plus de 10 milliards de dollars. (AFP) Entrepreneuriat Mind&Market célèbre ses lauréats 2017 Cela fera bientôt dix ans que Mind&Market, une initiative lancée par l’UCL et l’Alliance Centre BW (plus de 300 entreprises de la région de Louvain-la-Neuve), se mobilise en faveur des porteurs de projets et start-up innovantes. Avec une ambition : faire en sorte que ces projets se confrontent le plus rapidement possible au marché. Mind&Market représente une communauté de plus de 5000 personnes et 300 projets innovants actifs sur la plateforme (dont un bon tiers de start-up). Elle s’est exportée vers le Hainaut et le Luxembourg. Cette semaine, réunis au Cercle du Lac, les six lauréats du dernier Forum Mind&Market ont été mis à l’honneur : UShoes, Spentys, Smartbeam, Creo2 , Covevent et Holifresh. P.-F.L. Smartphones vraiment “smart” Economie digitale/Tendances Le potentiel collaboratif POLYMTL Technologie Innovation L’ULg fait son entrée dans le fonds Qbic II Avec une nouvelle levée de 48 millions d’euros annoncée en fin de semaine, le fonds d’investissement belge Qbic se hisse, selon ses promoteurs, parmi les plus grands fonds de capital à risque interuniversitaires en Europe (avec 90 millions sous gestion et 18 sociétés en portefeuille). Le fonds Qbic II rassemble des investisseurs institutionnels, industriels, familiaux et publics. Parmi eux, on relèvera l’arrivée de l’Université de Liège (ULg), qui aurait investi 7,7 millions. Qbic II prévoit d’investir dans une vingtaine de spin-offs et jeunes sociétés innovantes présentant un lien technologique avec les partenaires universitaires et centres de recherche du fonds. P.-F.L. L’info de l’économie digitale sur le site de La Libre www.lalibre.be/economie/digital
  • 9. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 9samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise Les “promesses” de Trasis Depuis 2013, de jeunes entreprises bruxelloises et wallonnes à haut po­ tentiel et en pleine phase de dévelop­ pement peuvent concourir pour obte­ nir le titre d’“Entreprise prometteuse de l’année”. Cette année, les entrepri­ ses retenues : Edebex, Lasea, Red­ pharma et Trasis. C’est finalement Trasis fondée en 2004 par Gauthier Philippart (photo du haut) et Jean­Luc Morelle, un ex d’IBA, (photo du bas) qui a été élue par le jury pour succéder à Real Impact Analytics, lauréat 2016. Trasis conçoit, fabrique et commer­ cialise mondialement des instruments destinés à synthétiser des substances radio­pharmaceutiques utilisées no­ tamment dans le diagnostic de nom­ breuses formes de cancer. Ces instru­ ments servent à conditionner ces substances pour les rendre facile à administrer en toute sécurité par le per­ sonnel médical. “Trasis développe et optimise des méthodes de synthèse pour contribuer à accélérer la mise à disposition des patients des plus récentes avancées en radiochimie dia­ gnostique et thérapeutique”, précise l’entreprise qui compte aujourd’hui 45 employés et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de plus de 8,1 millions d’euros. “Trasis, qui a investi depuis plusieurs années dans le développement d’une niche bien précise, dans un marché radio­pharmaceu­ tique de plusieurs milliards d’euros, est devenue une réelle référence dans les centres de médecine nucléaire européens”, a souligné Pierre Rion, président du jury. Le prix de l’“Entreprise prometteuse”, est une “spin off” du prix de l’“Entreprise de l’année” attribué par Ernst&Young avec “L’Echo” et BNP Paribas Fortis. Y.C. P La jeune société liégeoise investie dans le traitement du cancer, a été sacrée “Entreprise prometteuse” 2017. Lauréate Entreprendre Questions-réponses sur la création Olivier Kahn est un homme de chiffres, mais pas seulement pour contrôler ce qui cloche dans les comptes. Il est surtout un porteur d’idées capable de cerner les forces et les faiblesses d’un projet entrepreneurial. Dans son dernier opus (voir plus bas), il revient sur les techniques de gestion d’un projet qui prend le statut d’entreprise, avec les contraintes liées à ce cadre. Mais il explique aussi avec enthousiasme que la réussite d’un projet d’entreprise, c’est avant tout des personnes motivées, qui croient en leurs idées, qui sont capables de porter un projet sans défaillir. Ainsi, il explique que “la différence, ce sera vous et votre façon de faire.” Il est possible, assure-t-il, dans tous les secteurs, avec peu de moyens, sans diplômes, après une période “down”, et en dépit de la crise. Et, cerise sur le gâteau, si tout se passe bien, la crise entamée en 2008, serait bien derrière nous… Pour revenir aux conseils de base, lui et son acolyte d’un livre (qui est aussi le travail de toute une équipe), rappelle qu’il est bon d’asseoir un projet sur un maximum de créativité et d’ouverture, notamment pour dépasser la concurrence, ou pour faire face à un imprévu. Etre proche de ses clients cibles, est aussi une manière de coller à la réalité d’une entreprise, comme vient de le rappeler la patronne d’une entreprise publique. En écoutant les clients, on peut leur fournir “le” produit qui répond à leur attentes. “La Libre Entreprise” est associée à la promotion de cet ouvrage et propose à ses lecteurs une réduction appréciable (-10 euros avec le code “libre”) sur le prix de l’ouvrage (Création d’entreprises, 100 questions – 101 réponses, Ed. Business Tools ASBL, prix : 35 euros, hors code). Le livre est relié à un site, www.clicstarter.be. Patrick Van Campenhout TRASISTRASIS “Entreprise de l’année” Û En forme Spadel a été élue “Entreprise de l’année” 2017. Le producteur de boissons (Spa, Bru…) mené par Marc du Bois, “a réussi à rajeunir les marques, faire des investissements risqués et mener tambour battant les ventes de filiales non­core”, a souligné le jury. Spadel succède à Daoust (2016), Pairi Daiza (2015), Belourthe (2014), Tilman (2013), TPF (2012), Hamon (2011), Exki (2010). Il s’agit de la 22e édition de ce concours. Calculatrix : calculer sans calculette M ultiplier 38 par 42 sans calculette en moins de temps qu’il en faut pour le dire ? Impossible ? Hum ! Il y a… un truc. Le livre intitulé “Calcula­ trix” (1) que vient d’écrire Christophe Nijdman, un fami­ lier des chiffres pour avoir notamment été banquier et analyste financier, vous apporte la solu­ tion(2) . C’est une des 85 astuces qu’il propose “pour jongler avec les chiffres”. On y (re) découvre comment effectuer une division quand le nombre à diviser est supé­ rieur à la centaine, ou élever au carré un nombre terminant par cinq, ou encore mul­ tiplier un nombre qui se termine par une dé­ cimale. Autant d’exercices appris à l’école mais vite oubliés avec les années qui passent. Ce livre affirme avec raison “offrir l’occa­ sion de réinvestir des zones du cerveau parfois laissées à l’abandon”. “Or, le cerveau est un muscle, rappelle l’éditeur. “Bien entretenu, il progresse à une vitesse phénoménale.” On nous propose ainsi un “exercice qui nous met en mouvement, nous fait progresser et cogiter, et dont on ne soupçonne pas les bien­ faits sur la confiance en soi”. On l’aura compris, ce livre ne s’adresse pas unique­ ment aux seniors qui voudraient faire fonctionner leurs neurones ou qui sont allergiques aux machines moder­ nes. Il peut aussi être utile aux plus jeunes, qui veulent apprendre à utiliser leur cerveau plutôt que la machine à calculer ou le smartphone. L’auteur a trouvé son inspiration aux Etats­Unis où il a vécu 10 ans dans les années 80. Ce type de livre dit de “développement personnel” est très répandu dans la culture américaine. “J’ai ainsi puisé mon inspiration initiale dans une publication ancienne qui recensait une trentaine d’astuces, auxquelles j’ai ajouté d’autres “astuces” collectées au fil de ma car­ rière financière (38 ans déjà !) et qui m’avaient été utiles dans l’exercice de mes fonctions qui ont toujours tourné autour des chiffres (banquier, analyste financier, etc.)”, nous a ­t­il précisé. AvC U(1) “Calculatrix”, Christophe Nijdam, Editions Les liens qui libèrent; environ 14,50 euros. (2) Multiplier deux nombres entiers dont l’écart est égal à 4: 1. Trouver la moyenne des deux nombres (38+42)/2. =40 2. Elever au carré 40x40 = 1600 3. Retrancher 4 : 1600­4 = 1596 À Lire
  • 10. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Enjeux 10 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 l Opinion La technologie pour taxer les géan P Zero­Knowledge Blockchain : la fiscalité européenne plus agile que les Gafa ? L’ enjeu est immense. En dix ans, plusieurs dizaines de milliards d’euros ont échappé à l’imposition dans l’Union européenne. On se souvient par exemple que Google fut con­ damné par l’Union européenne à verser 13 mil­ liards d’euros à l’Irlande pour “privilège fiscal indu”. Et on reste coi en apprenant qu’Airbnb a payé moins de 93 000 euros d’impôts en France en 2016 pour un chiffre d’affaires estimé de 120 millions d’euros, soit à peine 775 euros d’impôts pour chaque million d’euros de chiffre d’affaires. Fin septembre, au sommet de Tallinn, les chefs d’Etats européens n’ont pas réussi à aboutir à une position commune en vue d’harmoniser la fiscalité européenne appliquée aux géants du Web. La proposition de la France, portée par Bruno Le Maire, de taxer les Gafa (cet acronyme désigne quatre des entreprises les plus puissan­ tes du monde de l’Internet à savoir : Google, Ap­ ple, Facebook et Amazon, NdlR) pays par pays en fonction de leur chiffre d’affaires, se heurte non seulement à une opposition politique de cer­ tains Etats­membres (Irlande, Luxembourg…) mais également à des difficultés d’ordre techno­ logique. En effet, la mise en œuvre d’une telle proposi­ tion consiste en réalité à créer une base com­ mune d’imposition. On imagine déjà la gageure. D’abord, des mois de discussions seront néces­ saires pour aboutir, dans le meilleur des cas, à un consensus politique : dans un contexte de désa­ mour du projet européen, on parle en effet de la perte de souveraineté fiscale des Etats. Viendra ensuite l’heure des problèmes de conception D.R. Jonathan Rouach & Ruben Arnold Cofondateurs de QED-it DAMIENMEYER/AFP Il est possible de battre les Gafa à leur propre jeu... UN CHALLENGE, UN NOUVEAU SOUFFLE POUR L’ENTREPRISE I RENCONTREZ DES PROFESSIONNELS I SUR LES THÉMATIQUES DE VENTE ET D’ACHAT D’ENTREPRISE I PRÈS DE CHEZ VOUS I 7498-15DOPPIO.BE La transmission d’entreprise, un enjeu économique majeur ! Racheter une société … Vendre votre entreprise… Une semaine pour y réfléchir et s’informer, partout en Wallonie, grâce à la Semaine de la Transmission d’Entreprise. PROGRAMME COMPLETSUR SEMAINEDELATRANSMISSION.BE WWW.SEMAINEDELATRANSMISSION.BE 7498_SOWACCESS_SEMAINE_TRANSMISSION_AP_LA_LIBRE_160x227.indd 1 20/09/17 09:36 D.R.
  • 11. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 11samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise l Chronique | Universités Génération Y : les nouveaux managers P Les universités intègrent petit à petit des innovations dans leurs cursus pour coller à ce profil. B ien que les auteurs ne s’accordent que difficilement sur une définition com­ mune des différentes générations et leurs caractéristiques, il est indéniable que des mutations s’opèrent. Notre époque est ainsi la première à voir se côtoyer 4 généra­ tions en entreprise. Parmi celles­ci, la géné­ ration Y concentre les attentions car elle ar­ rive progressivement aux postes stratégiques dans les entreprises. Les caractéristiques reconnues de cette gé­ nération sont, par exemple, le faible loya­ lisme institutionnel, la technophilie, l’impa­ tience et la difficulté à se projeter dans le long terme. Cela engendre des changements forts en termes de management, de dévelop­ pement de compétences et de besoins en for­ mation. Le court terme domine : les gens n’ont plus l’envie, ni le temps, ni le souhait d’entamer des processus longs de formation. Plusieurs raisons sont à l’origine de ce phénomène. Un, les parcours professionnels sont moins linéaires que par le passé et les ruptures plus fréquentes. On change aujourd’hui plus sou­ vent d’emploi. On évoque le chiffre de 7 changements en moyenne sur une carrière complète. Et ces changements se produisent parfois en cours de formation. Deux, la sécurité d’emploi, et donc la sécu­ rité financière, n’étant plus assurée, les jeu­ nes hésitent à prendre en charge des coûts de formation trop élevés. On perçoit une double incertitude : celle quant à la survie et la santé financière de l’entreprise, et celle du candi­ dat qui n’est pas toujours certain de pouvoir assumer personnellement les coûts liés à la formation. Trois, cherchant à équilibrer leur vie pro­ fessionnelle et leur vie privée, cette généra­ tion hésite à s’engager dans un processus de formation lourd et fastidieux. Une autre tendance se dessine : une de­ mande de plus en plus accrue de parcours d’ap­ prentissage individualisés voire du sur mesure. Parallèlement, s’exprime le souhait d’une péda­ gogie plus active et interactive, notamment par le biais de réponses concrètes et directement applicables dans leur travail au quotidien. En­ fin, ces “digital natives” se tournent de plus en plus vers des programmes de formation digita­ lisés, flexibles et sans trop de déplacements à assumer. Conscientes de ces enjeux, les universités in­ tègrent petit à petit des innovations dans leurs cursus de formation continue. Ceux­ci visent de plus en plus le développement de compétences. Il s’agit de définir au départ un référentiel mé­ tier, de proposer ensuite des démarches forma­ tives axées “développement de compétences” et non plus “acquisition de contenus”, et en fin de parcours, d’évaluer l’acquisition des compé­ tences via des activités intégratives basées sur des problématiques réelles d’entreprises. L’of­ fre doit aussi être élargie, en présentant notam­ ment des modules courts et des parcours per­ sonnalisés, ce qui peut plaire aux jeunes car ils ont l’impression d’être uniques, d’obtenir une réponse adaptée à leurs demandes et de satis­ faire leurs besoins de réalisation. La technologie du Big Data pourrait soutenir cette démarche en aidant les universités à construire ces par­ cours sur base des données obtenues, via Inter­ net, et traitées de façon pertinente. Il est aussi possible de bénéficier d’un accom­ pagnement individualisé à la gestion de car­ rière, permettant d’établir un bilan, d’élaborer un projet professionnel durable, et ainsi pou­ voir faire face aux éventuels changements ou ruptures de carrière. Afin de se valoriser au sein de son entreprise pour fidéliser son emploi, ou sur le marché du travail pour décrocher un nouvel emploi, un outil de e­portfolio est pré­ senté aux participants, permettant d’y intégrer en plus du traditionnel CV, les qualifications ac­ quises, les compétences développées, les expé­ riences réalisées, etc. Les pédagogies d’ensei­ gnement à distance répondent aux nécessités et besoins du public cible. Elles intéressent tout particulièrement les personnes qui voyagent beaucoup et ne peuvent donc pas être présentes physiquement dans les centres de formation. L’e­learning est donc un bel atout pour pouvoir continuer à se former. Enfin à côté des MOOC’s (Massive Open Online Courses), dont le succès est grandissant, commencent à poindre les SPOC’s d’entreprise (Small Private Online Courses) qui semblent mieux convenir aux exi­ gences de cette génération Y, en pleine évolu­ tion professionnelle. HEC Liège, désirant relever le défi, a élaboré, en partenariat avec Solvay Brussels School of Economics&Management et la Louvain School of Management, un programme de formation modulaire et tout à distance, utilisant les der­ nières technologies éducatives. UPour plus d’infos : www.campusvirtuel.be D.R. Dominique Rorive et David Randaxhe Responsable du projet Campus virtuel en gestion Chargé de recherche, HEC Liège – Ecole de ges- tion de l’Université de Liège, unité de recherche en Gestion des compétences D.R. ts du web? d’une telle solution : que l’on pense seulement aux enjeux d’harmonisation des flux informa­ tionnels ou de synchronisation des calendriers fiscaux. On se penchera alors sur les impératifs de sécurisation : comment imaginer qu’une telle solution, dévoilant les chiffres d’affaires des Gafa pays par pays et les informations fiscales qui s’y rattachent, ne suscitent pas à terme l’ap­ pétit d’états hackeurs, voire un fiscaleaks ? Bref : il faudra énormément de ténacité et d’in­ géniosité pour que cette idée prenne corps. Et même menée à un rythme d’enfer, plusieurs an­ nées pour qu’elle soit opérationnelle. Disons­le clairement : c’est bien plus de temps que néces­ saire pour permettre aux Gafa, qui sont des champions de l’optimisation fiscale, d’adapter leur stratégie. Choisir cette voie, c’est donc entrer dans une impasse. Face au Gafa, nous aurons, au mieux, une fiscalité européenne “Maginot” : bâtie aux forceps, elle ne servira plus à rien le jour où elle sera enfin disponible. Et si je vous disais qu’il est possible de disposer d’une solution plus rapide, moins coûteuse, tout aussi fiable, complètement décentralisée ? Que surtout, elle répond à tous les attendus sans contraindre aucun Etat à divulguer ses données fiscales ? Qu’elle n’oblige aucune partie à remet­ tre en cause sa souveraineté fiscale ? C’est le sens d’une forme particulière de Bloc­ kchain, dénommée “Zero­Knowledge Block­ chain”. Celle­ci consiste à combiner la force du Blockchain, à savoir le partage décentralisé de l’information, aux propriétés de protection de données confidentielles du Zero­Knowledge Proof. Concrètement, cette technologie permettrait d’agréger au niveau européen le taux d’imposi­ tion globale des entreprises internationales, sans dévoiler les informations fiscales confiden­ tielles pour chaque pays. Plus besoin de taxer les chiffres d’affaires : on peut évaluer la taxation globale des Gafa au niveau européen et agir en fonction. En apportant un indicateur fiscal agrégé au niveau européen, la technologie peut alimenter sainement le débat démocratique sur la fiscalité. Une fantaisie technologique ? Absolument pas ! Gestion distribuée de certificats et de répu­ tation, contrôle du risque opérationnel d’un partenaire, visibilité en profondeur sur l’effica­ cité d’un supply­chain : ce type de solutions se met déjà en place dans les écosystèmes qui veu­ lent partager en temps réel de l’information sans divulguer aucune donnée. Soyons­en convaincus : il est possible de battre les Gafa à leur propre jeu, celui de l’agilité fiscale et technologique. Si nous le voulons vraiment, c’est à portée de main. “La technologie peut alimenter sainement le débat démocratique sur la fiscalité.”
  • 12. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Carrières 12 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 Et demain, quels métiers? P Le championnat Worldskills est aussi l’occasion de mettre en avant des métiers d’avenir. P Et d’insister sur les formations qui y mènent. Eclairage Solange Berger à Abu Dhabi M enuiserie, cuisine, pâtisserie, webdesign, soudage, ma­ çonnerie, installations élec­ triques, robotique, soins aux per­ sonnes, service en salle, fleuriste, coiffure,… Quelque 51 métiers tech­ niques et manuels étaient en com­ pétition lors du dernier mondial des métiers qui s’est achevé mercredi à Abu Dhabi. Les 16 compétiteurs bel­ ges étaient présents dans 14 métiers. Comment se fait cette sélection ? Pourquoi un concours est­il orga­ nisé dans un métier et pas, ou plus, dans un autre ? Le choix des métiers qui sont représentés se fait notam­ ment sur base de leur intérêt pour l’économie. Il s’agit bien souvent de métiers en pénurie, les entreprises ayant du mal à trouver de la main­d’œuvre compétente dans ce secteur. “Si j’ai accepté la présidence de Worldskills Belgium, c’est entre autre sous l’impulsion de ma fédéra­ tion (la Confédération construction, NdlR) qui souhaite que davantage de jeunes s’intéressent à nos métiers pour faire face à la pénurie de main­d’œuvre que nous connaissons”, explique Louis Amory, le nouveau président de Worldskills Belgium et administrateur délégué de Maisons Blavier, une entreprise de construc­ tion clé sur porte. “Par exemple, en Belgique, nous avons d’excellents ma­ çons, mais pas assez de jeunes qui se lancent dans cette formation. C est une filière qui nous inquiète à terme. C’est dommage de voir que dans notre pays on met parfois beaucoup de moyens pour soutenir des métiers du passé, mais très peu dans ceux qui consti­ tuent l’avenir pour le pays.” Une compétition internationale comme Worlds­ kills, où plus de 1300 jeunes mesu­ rent leurs compé­ tences et qui ac­ cueille plus de 100000 visiteurs, est aussi l’occasion de mettre en évi­ dence des métiers qui ne sont pas encore en compétition mais qui pourraient l’être lors d’une pro­ chaine édition car ils sont porteurs d’avenir et seront de plus en plus de­ mandés dans le futur. C’est le cas de la cybersécurité. “Il sera de plus en plus important d’avoir des personnes correctement formées pour assurer la sécurité, tout simplement parce que de plus en plus de gens sont connectés. C’est pour cela que nous essayons de proposer ce métier pour un prochain mondial”, explique Rabeb Mizouni, chef expert pour ce métier en dé­ monstration, proposé par l’univer­ sité Khalifa des Emirats. A Abu Dhabi, ce sont des jeunes du collège de technologie qui se sont affrontés, ré­ partis en cinq grou­ pes de deux. Sur les quatre jours de compétition, ils ont dû accomplir plu­ sieurs tâches : déve­ lopper un pro­ gramme de sécurité, ensuite trouver les attaques et enfin trouver une solution pour contrer ces attaques. Le dernier jour, ils se sont attaqués mutuellement. “Il est important de sensibiliser les jeunes à la problématique le plus tôt possible. Tout le monde d’ailleurs. Les gens ne se ren­ dent pas compte de leur vulnérabilité. Par exemple, les gens sont actifs sur Facebook. Mais ils ne sont pas cons­ cients que Facebook a dès lors accès à leurs contacts, à leurs messages,… ” L’université Khalifa a également proposé un autre métier dont on parle aussi beaucoup : le design et le pilotage de drones. “Nous les utilisons de plus en plus pour une foule de tâ­ ches : observer, assurer la sécurité, aller dans des endroits inaccessibles, no­ tamment pour repé­ rer des victimes, or­ ganiser des livrai­ sons,… ”, explique Ahmed Bani You­ nes, responsable de la démonstration. Dans un autre domaine, le traite­ ment de l’eau était également pré­ senté comme “future skills”. “La plu­ part des formations en la matière se font sur le terrain, quand le tra­ vailleur est engagé par une entreprise active dans ce secteur, qui est obligée de le former”, constate Danny Gauch, directeur général de World­ didac, l’association professionnelle mondiale pour l’industrie des res­ sources éducatives. “Ce n’est que dans quelques pays, comme l’Allema­ gne ou la Suisse, que des formations durant les études sont organisées. Mais ce n’est pas suffisant”, note celui qui est à l’origine de la promotion de ce métier comme prochain sur la liste de Worldskills. Le métier était déjà en démonstration lors des deux éditions précédentes du Mon­ dial. Cette année, cinq pays le pro­ posent, toujours hors­concours : l’Allemagne, l’Afrique du Sud, l’Iran, le Brésil et la Russie. “On es­ time que dix pays pourraient être in­ téressés. Une bonne formation est es­ sentielle pour le futur de tous. La po­ pulation mondiale augmente, les réserves d’eau non. La rareté de l’eau est un problème dans de nombreux pays. Et, en même temps, on note une augmentation du rejet des eaux usées. Les techniques évoluent certes mais les quantités à traiter sont de plus en plus importantes. Alors, il faut soit plus de personnes qui travaillent dans le sec­ teur, soit pousser l’automatisation. mais celle­ci ne pourra jamais rempla­ cer l’homme. Et ce qu’il faut comme profil, ce sont des généralistes qui peu­ vent toucher à plusieurs domaines, comme la chimie, la biologie, l’électri­ cité, l’automatisation, la ménanique, la santé, l’économie,... La représen­ tante d’Afrique du sud est chimiste. Elle a suivi une formation spécifique en mécanique et en électricité. Cet as­ pect généraliste est important car on voit actuellement que quand il y a un souci technique, le spécialiste va faire venir un mécanicien, qui, lui, va dire que c’est un problème d’électronicien qui, lui, à son tour dira que le souci concerne un capteur et donc l’auto­ matisation. Un généraliste aurait vu tout de suite où se situait le problème. Dans des grosses installations, on peut avoir plusieurs métiers présents, mais dans des sites plus petits, comme c’est le cas de beaucoup de sites, il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs techni­ ciens sur place. Cela coûte cher. Si on sou­ haite une diminution du prix de l’eau et une augmentation de la qualité, il faut in­ vestir dans les forma­ tions.” “Il est intéressant de voir l’évolution ra­ pide de certains mé­ tiers”, note Louis Amory. “Le monde de la formation et les individus eux­mêmes doivent s’adapter aux changements. On doit avancer aussi vite que le monde.” SOLANGEBERGER Le métier “design et pilotage de drones” était en démonstration à Abu Dhabi. Il pourrait être en compétition lors du prochain Wordlskills qui aura lieu à Kazan (Russie) en 2019. 12 PAYS INSCRITS Pour qu’un métier soit repré­ senté au niveau mondial, il faut que minimum 12 pays soient inscrits dans ce métier. lalibre.be VOIR NOS VIDÉOS Interview de Rabeb Mizouni, chef expert cybersécurité et démonstrations de drones.
  • 13. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 13samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise Épinglé Correction américaine ? Certains observateurs craignent un retourne- ment des marchés américains qui ont connu un “bull market” (marché à la hausse) depuis… 9 ans. “Beaucoup d’investisseurs ont perdu les effets de la hausse de ce marché par crainte d’un retour- nement. Il ne faut pas se focaliser sur un retourne- ment mais plutôt sur la tendance”, estime Susan Bao, Portfolio Manager. Cette analyste préconise de ne pas quitter ce marché en raison de plu- sieurs facteurs : les taux d’intérêt sont toujours faibles, les rendements sont bons et il n’y a pas de craintes de récession. Les mesures de Trump pourraient aussi donner un “boost” à l’économie. La plupart des indicateurs sont bons et les oppor- tunités ne manquent pas dans plusieurs secteurs (financières et technologies). Pas de panique donc ! I. de L. l Zoom | Amgen Renouveau S ur le secteur biotech, les grosses américaines n’ont plus grand­chose en commun avec les européennes. Un groupe comme Amgen, qui fut un pionnier de ce secteur dans le courant des années 90, affiche désormais une capitalisa­ tion boursière qui dépasse les 130 milliards de dollars, soit une taille plus importante que de nombreuses majors pharmaceutiques. Le pro­ blème auquel fait face le groupe aujourd’hui est le besoin de renouveller son portefeuille face à la menace de biosimilaires (l’équivalent d’un géné­ rique pour une molécule complexe) et à l’érosion de la croissance des ventes pour certains des mé­ dicaments vedettes, comme l’Enbrel (polyarthrite rhumatoïde) ou le Neulasta (infections). Repatha (anticholestérol) pourrait constituer un des pro­ chains chevaux de bataille du groupe, avec des ventes qui ont déjà atteint 170 millions de dollars sur le premier semestre, avec d’importantes don­ nées cliniques qui devraient encore être publiées d’ici la fin de l’année. Outre les médicaments développés en interne, Amgen s’est engagé dans de nombreuses collabo­ rations pour s’assurer un afflux de molécules pro­ metteuses pour les prochaines années. C’est ainsi qu’il faut analyser l’accord passé avec UCB pour le Romosizumab (ostéoporose), même si cette mo­ lécule prometteuse a récemment annoncé des es­ sais cliniques décevants, notamment au niveau des effets secondaires cardiaques. Le chiffre d’af­ faires tourne actuellement autour de 23 milliards de dollars, et devrait se maintenir autour de ce ni­ veau pour les deux prochains exercices, la crois­ sance des nouveaux médicaments devant au mieux permettre un remplacement des ventes perdues face aux biosimilaires et aux produits concurrents. Le consensus est actuellement neutre, avec 15 avis “conserver” sur 26, mais les analystes ne s’at­ tendent pas non plus à voir le cours reculer forte­ ment, les 11 autres recommandations étant favo­ rables. Amgen verse un dividende attractif pour une biotech (entre 2,5 et 3 %), des versements qui sont facilités par une rentabilité très élevée, avec une marge opérationnelle qui devrait progresser autour de 50 % pour les prochains exercices. La direction annoncera ses chiffres pour le troisième trimestre ce mercredi 25 octobre, un événement qui sera attendu après les déceptions enregistrées durant les deux précédentes annonces. G.Se. Le chiffre -20% CHUTE DE MERLIN A LA BOURSE DE LONDRES L’action du numéro deux mondial des parcs d’attractions derrière Disney, cotée à Londres, a plongé de plus de 20 % mardi. Le groupe gère notamment les sites de loisirs Legoland, Alton Towers, Madame Tussauds et SeaLife. Les attentats qui ont touché Londres ont pesé sur la fréquentation et les comptes. Calndrier financier ‣ Lundi 23 octobre - Orange Belgium – Philips : résultats 3e trimestre ‣ Mardi 24 octobre - Umicore : résultats 3e trimestre 2017 - Belgique : confiance dans les affaires ‣ Mercredi 25 octobre - Melexis – Heineken – Arcadis : résultats 3e trim. ‣ Jeudi 26 octobre - Inbev – Tessenderlo – Befimmo – Home Invest Belgium – KPN – Exmar – Klépierre – Telenet – argenx : résultats 3e trimestre - Eurozone : masse monétaire au sens large – décision des taux par la BCE ‣ Vendredi 27 octobre - KBC Ancora – Aedifica : assemblée générale annuelle des actionnaires (Source : Degroof Petercam) l Placements P Les portefeuilles doivent devenir plus flexibles et plus dynamiques. F ace à un panel international de journalistes réunis récemment à Londres, les experts de la firme J.P. Morgan AM ont déployé leur vision macroéconomique, leur analyse des différents marchés ainsi que les solutions qui peuvent être in­ tégrées en portefeuille. Après des années de faible inflation (voire de dé­ flation), on constate que l’économie mondiale re­ noue avec un scénario inflationniste. “On remarque aussiquelarelationentrelacroissanceetlesprofitsdes entreprises est établie et que les indicateurs annoncent une continuité de la croissance généralisée à travers le monde. D’un autre côté, nous penchons pour un scéna­ rio de normalisation lente et graduelle des taux d’inté­ rêt. Mais les rendements sont faibles dans certaines classes d’actifs comme le cash, les obligations alleman­ des ou certaines classes obligataires. Les investisseurs enquêtederendementdoiventdoncallervoirailleurs”, reconnaît Talib Sheikh, Portfolio Manager. Dans sa recherche de rendement, l’investisseur ne doit cependant pas viser le rendement le plus élevé et doit aussi tenir compte du risque. Pour trouver ce rendement sans accroître le risque en portefeuille, il convient de diversifier davantage son portefeuille en élargissant aussi l’éventail des classes d’actifs. Ces portefeuilles doivent être plus flexibles et plus dynamiques. “On ne peut plus se contenter de choisir entre les obligations gouverne­ mentales, le cash et les actions. On remarque que la composition des portefeuilles a fortement évolué en­ tre 2008 et 2017. Les portefeuilles ont intégré des ac­ tifs et des stratégies différentes, ce qui permet à la fois de diminuer les risques et de procurer des rendements plus stables”, ajoute Olivia Myell, Portfolio Manager. Aujourd’hui, cette maison a augmenté de façon générale sa pondération en actions en la diversi­ fiantàtraverslemonde.Ellesurpondèreenpriorité lesactionseuropéennesquiontdupotentieletéga­ lement les actions mondiales et émergentes. Elle donne aussi la préférence aux actions “privilégiées” qui offrent des rendements plus stables et aux obli­ gations à haut rendement. Elle est neutre sur l’im­ mobilier coté, les convertibles, la dette émergente etlesobligationsd’entreprisesdequalité.Enrevan­ che, les analystes sous­pondèrent la dette gouver­ nementale dans son ensemble. Cette société de gestion insiste aussi sur le fait que, pour obtenir du rendement dans le contexte actuel, l’investisseur doit être beaucoup plus agres­ sif. “Pour obtenir 5 % de rendement sur son porte­ feuille, l’investisseur doit avoir une exposition de mini­ mum 60 % en actions. Il doit donc admettre plus de vo­ latilité en portefeuille. Il ne peut pas se contenter uniquement des classes d’actifs classiques, il devra aussi se tourner vers des placements alternatifs dans le cadre de la diversification du portefeuille. Il doit aussi privilégier une vision à long terme et laisser le choix du momentum et du market timing à des professionnels car c’est un jeu dangereux”, estime Massimo Greco, Head of European Funds Business. Cette diversification entre les classes d’actifs sup­ pose également une bonne connaissance des mar­ chés et des produits financiers. “Nous devons donc veilleràdévelopperunemeilleureéducationfinancière des investisseurs”, note Massimo Greco. Isabelle de Laminne Trouver du rendement
  • 14. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Finance Argent 14 La Libre Entreprise - samedi 21 octobre 2017 l Fiscalité | La définition Réduction de capital : quoi de neuf en 2018 ? L e projet de réforme de l’impôt des sociétés contient une disposition qui vise à mettre un terme à la possibilité de faire une réduction de capital exonérée de précompte mobilier lors­ que ce capital n’est pas formé exclusivement de capital libéré. A partir de 2018, la réduction de ca­ pital sera assujettie au précompte mobilier en pro­ portion de la part de réserves imposables encore présentes dans le capital versé majoré des réserves imposables (ventilation prorata). Les réserves im­ munisées ne sont pas prises en compte dans ce calcul. La partie de la réduction de capital imputée sur le capital réellement libéré demeure exonérée. Un exemple vaut mieux qu’un long discours. Ima­ ginez que le capital libéré de votre société (formé par un apport) soit, en 2015, de 50000 €. En 2016, vous avez choisi d’incorporer les réserves imposables de la société de 50000 € dans le capital, qui est ainsi porté à 100000 €. Si, en 2018, vous sou­ haitez réduire de 20000 € le capital, il ne vous sera plus possible de choisir d’imputer cette réduction exclusivement sur la partie du capital libéré mais cette réduction sera censée se faire de manière pro­ portionnelle, c’est­à­dire que 10000 € seront exo­ nérés de tout précompte mobilier (car provenant du capitallibéré)et10000 €serontenrevanchesoumis au précompte mobilier de 30 % (car provenant des réserves taxées incorporées au capital). Faut­il courir chez son notaire d’ici le 31 décembre 2017 avant que la loi ne sorte ses effets ? En réalité, cette démar­ che n’est vraiment utile que si vous avez un besoin de liquidités et que vous ne voulez pas voir aujourd’hui cette attribution amputée d’un pré­ compte mobilier qui de toute façon sera dû un jour ou l’autre. En effet, les réserves taxées qui restent incorporéesaucapitaldevrontàtermefairel’objet d’une retenue de précompte mobilier lors d’une prochaine réduction de capital ou lors de la liqui­ dation de la société. Votre seul avantage fiscal est depostposerlepaiementduprécomptemobilierà une date ultérieure. On notera que depuis peu, certains bruits courent que l’on pourrait appli­ quer cette mesure même si les réserves taxées au bilan ne sont pas incorporées au capital. Si tel était le cas, ce serait profondément inacceptable. Espé­ rons que le bon sens l’emportera et que cette idée fantaisiste sera abandonnée par le gouvernement. Pierre-François Coppens Conseil fiscal, secrétaire général de l’Ordre des experts-comptables et comptables brevetés de Belgique l Automobile Revendre son auto au meilleur prix? P L’Agence automobile propose de s’occuper de la vente des voitures d’occasion. P Bénéfice : des milliers d’euros supplémentaires. C omment se séparer de sa voi­ ture au moment d’en acheter une neuve, sans se faire gru­ ger ? Pour bien faire, il faut se trans­ former en professionnel de la vente de voitures d’occasion, au risque de faire… de mauvaises rencontres. Beaucoup de particuliers font sur­ tout confiance à leur garagiste ou au vendeur chevronné qui leur a vendu leur nouveau jouet. Marco Smeesters a lancé pour sa part un service novateur qui s’insère entre la petite annonce déposée sur un site spécialisé et le particulier. Il ne s’agit pas ici d’un acheteur, mais plutôt d’un agent auto fonctionnant comme un agent immobilier : c’est le propriétaire qui vend le véhicule à un acheteur, ce qui rend la transac­ tion transparente. Transparente et surtout, sécurisée : le vendeur ne donne les clés de sa voiture à l’ache­ teur que lorsque le prix d’achat a été payé. “C’est que les cas d’escroquerie se multiplient, et il convient de faire preuve de professionnalisme dans ce type d’opérations”, explique Marco Smeesters. Mais dès qu’un intermédiaire four­ nit un service, il doit être rémunéré… “C’est exact, nous demandons des frais de 9 % sur la vente. Et ceci comprend notre expertise du véhicule, l’insertion d’annonces bien documentées sur les différents sites spécialisés, la sélection de candidats acheteurs sérieux, et la fi­ nalisation de la transaction. L’intérêt pour le vendeur réside dans le niveau de prix que nous parvenons à obtenir et qui est en moyenne de 25 à 35 % su­ périeur au prix proposé par les gara­ gistes.” Comment trouver des acheteurs dans ce cas ? “Nous sélectionnons bien entendu les véhicules sur une base très stricte : pas plus de 6 ans et moins de 120000 km, sauf exceptions, et sur base d’un carnet d’entretien complet (Car Pass). Et nous offrons à l’acheteur de 1 à 2 ans de garantie sur tous les or­ ganes du véhicule, avec la possibilité pour ce dernier de faire réparer la panne dans le réseau du constructeur de la voiture. Ce dernier paie donc un peu plus cher que s’il achetait un véhi­ cule en direct à un particulier, mais il achète au passage la tranquillité d’es­ prit. Lors d’une telle opération, on peut toujours craindre une panne impor­ tante comme une défaillance de la boîte de vitesse dont la réparation est assez coûteuse”, explique encore Marco Smeesters. Résultats après deux années d’existence ? “Nous avons vendu 100 % des véhicules retenus avec un délai moyen de 28 jours. La plupart du temps, le vendeur ne doit pas venir plus de 3 fois présenter son véhicule au can­ didat acheteur.” L’Agence Automobile créée par ce fils de concessionnaire auto qui est devenu au fil du temps une véritable encyclopédie de la voiture, dispose actuellement de deux agences, à Wa­ terloo et Evere, mais compte s’éten­ dre rapidement en Belgique, notam­ ment au travers de franchises. Pour accroître le chiffre d’affaires ? “Oui, bien entendu. mais surtout parce que les vendeurs veulent un service local et ne se déplaceront pas sur de longues distances pour aller présenter leur vé­ hicule. Ils veulent rester dans leur zone de confort. Les acheteurs, eux, peuvent se déplacer sans problème lorsqu’ils ont jeté leur dévolu sur un véhicule.” Objectif affiché par ce financier qui s’est formé en cours du soir : 75 agences à un horizon de 7 ans. Les deux agences vendent actuellement 25 voitures par mois. A découvrir sur le site www.agenceautomo­ bile.be. Patrick Van Campenhout L’agence sécurise la revente des véhicules dans un cadre professionnel. D.R.
  • 15. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Libre Entreprise Face et profil 15samedi 21 octobre 2017 - La Libre Entreprise Rencontre Ariane van Caloen U ne heure et demie. C’est le temps qu’il faut à Jef Van In, le patron d’Axa Belgique, pour venir à vélo de chez lui (entre Malines et Anvers) au nouveau siège bruxel­ lois du groupe d’assurance, boulevard du Régent. Ce jeune quinquagénaire le fait tous les lundis, voire plus. Il part à 7 h et arrive à 8h30. Il le fait avec autant d’enthousiasme que quand il nage des kilomètres ou ar­ pente en ski de randonnée les monta­ gnes entre Chamonix, Zermatt et Verbier où il apprécie plus les mon­ tées (avec des peaux de phoque) que les descentes… Car ce qu’il aime ce sont les sports d’endurance, ceux où l’effort physi­ que est plus important que le plaisir fugace et facile d’une descente. Quand il arrive boulevard du Régent, il prend sa douche et “se sent tout dés­ tressé.” “Je ne comprends pas les gens qui arrivent au bureau très énervés, après une heure de voiture dans les em­ bouteillages et le soir reprennent leur voiture pour aller faire une heure d’exercice au fitness.” Grâce à son trajet à vélo, il a le senti­ ment d’être “un bon citoyen pour cette belle ville de Bruxelles et participer à un futur écologique”. C’est aussi ce mes­ sage bien formaté qu’il veut faire pas­ ser aux employés du groupe d’assu­ rance et qui est le fil rouge du nou­ veau bâtiment qui vient d’être inauguré. Cela fait partie du “new way of work”. Dans l’ancien bâti­ ment, il y avait 1400 places de par­ king, dans le nouveau, il y en a 400. “C’est 1000 voitures en moins par jour rue de la Loi.” De quoi faire plaisir au très décrié ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (SP.A), que Jef Vin In n’a pas peur de soutenir. “J’ap­ pelle tous les gouvernements à conti­ nuer à investir dans les transports en commun et l’infrastructure vélo.” L’écologie est donc un maître­mot pour le nouveau siège où les postes de travail ne sont pas attribués. Ce qui permet d’économiser les mètres car­ rés et les frais de chauffage. “C’est la façon moderne de travailler”, estime Jef Van In. Les défis du monde moderne ont tout l’air d’être une constante dans sa carrière. A 33 ans, cet ingénieur com­ mercial “a basculé” dans le monde du “retail banking” à la BBL (ex­ING Bel­ gique), “une vraie passion.” On lui a notamment donné la mission de créer des agences sans guichets et de s’occuper de la dématérialisation des actions. Serait­il dès lors l’homme providentiel pour “déshumaniser” le monde de la finance ? Il s’en défend, bien sûr. “On crée plus de distance avec les clients dans l’agence bancaire où les employés sont derrière la vitre pare­ balles”, rétorque­t­il. C’est tout le “défi” où il faut “déplacer les opérations cash dans des machines” et créer “un concept accueillant vis­à­vis des clients”. Ayant fait ses preuves en Belgique, Jef Van In est envoyé en Ukraine en 2006 pour y implanter ING. “On y ouvrait une agence tous les dix jours.” Mais ce pays, aussi grand que la France et le Benelux, était plus com­ pliqué qu’imaginé. Et puis la crise fi­ nancière de 2008 est arrivée, et il a fallu tout arrêter. Ce qui l’a rendu “triste”. Il estime néanmoins avoir beaucoup appris. “Quand on com­ mence à zéro, il faut pouvoir déterminer la culture d’une entreprise. On part de la page blanche.” La culture qu’il a voulu inculquer se résume à l’expression anglaise “Hard on the problem, soft on the people” (“Attaquer les problèmes de face, traiter les personnes avec douceur”). “On fêtait les succès. Et cela pouvait être toutes sortes de succès comme le paramétrage réussi d’un dis­ tributeur automatique de billets.” Pour lui, cette façon de travailler “percole” jusqu’au client, ce qui est aussi son leitmotiv depuis qu’il a été débauché chez Axa en 2011. “Le cus­ tomer friendly, c’est ce qu’on essaie de faire. On veut instaurer cette culture avec l’espace ouvert.” Un discours très entendu, voire éculé ? Jef Van In ne le croit pas. “Les sociétés d’assurance ont toujours été habituées à une procédure de l’intérieur vers l’extérieur alors que nous voulons faire le contraire.” Le discours très marketing de Jef Van In est bien huilé. Il l’est un peu moins quand il est dans des situations plus délicates ou inattendues. Quand on lui demande s’il ferait la transpa­ rence totale sur son salaire à l’image de la transparence des nouveaux bu­ reaux en open space, il a un moment d’hésitation et une légère rougeur à la figure. “Je ne pense pas que cette infor­ mation soit publique. Mais on répond à toutes les réglementations de la Banque nationale. Les Belges sont discrets sur leurs salaires.” Il se montre aussi un peu mal à l’aise, voire agacé, quand on évoque l’épisode où il avait sorti mot “plouc” lors d’un conseil d’entreprise devant se pencher sur le “plan de transfor­ mation” prévoyant la suppression de quelque 600 emplois. Il avait appris ce mot voulant dire “non gradé” quand il était au service militaire à Vielsalm. Et, affirme­t­il, il ne voulait pas se montrer dénigrant. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’utilisera “plus jamais ce mot.” Un petit écart de communica­ tion, qui est un des rares ratés d’une carrière menée avec énergie et ambi­ tion. 9 mai 1967 : naissance de Jozef Van In. 1991: master d’ingénieur commer- cial à la KUL. 1993: Account Officer BBL. 2003 : commercial director Retail Belgium ING (après un intermède comme manager corporate ban- king à la Sumitomo). 2006: general manager Retail Banking Ukraine ING. 2011: CEO Axa Bank Europe. 2016: CEO Axa Belgium. 2017: président du Conseil d’admi- nistration d’Axa Bank Belgium. P Jef Van In, patron d’Axa Belgique, affiche la même endurance dans son travail que dans les sports. P Les accidents de parcours sont rares… L’assurance et… l’endurance CHRISTOPHEBORTELS Épinglé Une famille de 6 enfants Origines. Jozef dit Jef Van In est issu d’une famille de six enfants. Ses parents étaient des “petits entrepreneurs.” Son père était un agent indépendant et sa mère avait un petit commerce qui importait des roulements à bille du Japon. “On a toujours parlé client et fournisseur à la maison”, raconte Jef Van In. Lequel est marié et père de trois enfants. Avenir Moins d’agences bancaires Restructuration. Axa Banque, qui fait partie du groupe d’assu- rance Axa Belgique, redéfinit sa stratégie, ce qui pourrait avoir pour conséquence la fermeture de plus de 200 agences sur un total de 631 points de ventes actuellement, annonçait la presse récemment. Sur cette probable restructuration qui s’ajoute au plan de transformation de l’assu- reur (qui vise le départ de 600 personnes d’ici mi-2018), Jef Van In se montre très prudent. “Il faut demander au CEO Peter Devlies. Je ne suis pas dans la gestion journa- lière”, répond-il tout en assurant que la banque affiche un “beau rendement sur fonds propres”, de quoi rendre “l’actionnaire satis- fait.” Alors pourquoi supprimer des agences ? “Il faut bien con- seiller le client. Pour cela, il faut une certaine taille critique dans les agences”, explique Jef Van In.
  • 16. © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. DÉCOUVREZ BIZCOVER, LE BLOG DE RÉFÉRENCE DES ENTREPRENEURS Conseils, astuces, et témoignages pour mieux entreprendre. Laissez-vous inspirer par d’autres entrepreneurs pour vous aider à développer votre business. bizcover.be DANSUNMONDEQUICHANGE, L’ESPRIT D’ENTREPRISE SE NOURRIT D’ÉCHANGES. E.R.:E.Jacqueroux,BNPParibasFortisSA,MontagneduParc3,1000Bruxelles,RPMBruxelles,TVABE0403.199.702,FSMAn°25.879A. La banque d’un monde qui change