2. C O N T R I B U T E U R S
Rédactrice en chef - Charlotte Daubet / Directrice artistique - Awatif Bentahar / Rédaction - Pauline
Delsalle - Camélia Echchihab - Marie Masuyer - Nathalie Six / Directrice photo - Zoe Fidji Schmidmaier
/ Photographe - Solenne Jakovsky (p.38-43) / Couverture - Arbia Smiti / Maquilleuse - Céline Cheval /
Secrétaire de rédaction - Nathalie Six / Responsable partenariat - Laura Bessis
I N S P I R AT I O N S
Add on LinkedIn - Arbia Smiti (p.6)
Portfolio - I comme Instants café (p.10)
S H O P P I N G
Les 7 objets capitaux (p.16)
C U LT U R E
Coffee Table Book - L’Art de la Mode (p.26)
Fortune Cookie - L’amour suffit (p.27)
B E AU T É & B I E N - Ê T R E
Les ingrédients du mois - Café + Sucre
(p.18)
Joëlle Ciocco - Votre peau a un message
pour vous (p.20)
Egyptian Magic - Le secret beauté de
Cléopâtre (p.22)
Le café, un ami qui vous veut du bien (p.28)
Faire-part - Les nouveau-nés de la
cosmétique (p.20)
Cold Case - Les gommages font peau neuve
(p.32)
Portrait beauté - La Fiancée du Panda (p.38)
Tuto coiffure - Ce soir je serai la plus belle
pour… (p.42)
G R L P W R
Sexe - On peut toutes être femme fontaine
par Le Salon des Dames (p.44)
L I F E S T Y L E
City Call - Seattle (p.46)
(Feel) Good Cook - Le tiramisu d’Ophelie’s
Kitchen Book (p.52)
Le procès de… - Laurent Barat (p.54)
V O T R E P E A U V O U S PA R L E ,
É C O U T E Z - L A . S O M M A I R E
Le
3Février 2017
3. Arbia Smiti, c’est un joli p’tit brin de Tunisienne aux yeux de biche qui
cache une ambition de fou. Une entrepreneuse qui a réussi, avec Carnet de
Mode, à percer seule dans le digital, tout en étant... une femme ! Rencontre
avec la fondatrice de la première marketplace internationale dédiée aux
jeunes créateurs qui ne compte pas s’arrêter là.
ADD
on Linkedin
CO M M E N T S ’ E S T D É R O U L É E
C E T T E T R A N S I T I O N V E R S U N
N O U V E AU M O D È L E ?
J’ai voulu rester centrée sur la jeune création
car j’avais remarqué qu’elle avait besoin de
solutions de distribution. Les jeunes créateurs
vendent souvent dans des petites boutiques
physiques et locales. L’idée était de devenir la
plateforme qui regroupe ces talents impossibles
à trouver en ligne auparavant. J’ai transformé
Carnet de mode en marketplace internatio-
nale pour les jeunes créateurs et les marques
émergentes de mode et de lifestyle. J’ai passé
quelques années à faire du “système D” avec
zéro coût car j’étais seule et n’avais aucun fond
pour lancer le projet...
CO M M E N T A S -T U T R O U V É T E S
I N V E S T I S S E U R S ?
La capacité de financement en 2011-2012 était
beaucoup moins développée qu’aujourd’hui. Il
fallait frapper à la porte des investisseurs un par
un pour les convaincre et surtout apporter des
chiffres. Il a fallu 2 ans de système D et utiliser
mon propre réseau d’amis pour me développer
un site qui tienne la route et présenter ces fa-
meux “chiffres” à mes futurs investisseurs : une
centaine de créateurs sur la plateforme et des
milliers d’internautes sans aucun coût marke-
ting. Je leur ai dit : “Regardez ce que j’ai pu
réaliser sans argent, imaginez ce que je pourrai
entreprendre avec vos fonds !”. (rires)
I L PA R A Î T Q U E T U
I M P R E S S I O N N E S B E AU CO U P
LO R S D E T E S P I T C H S . . .
Quand tu es entrepreneur, tu n’as pas le choix.
Il faut pitcher. Les investisseurs misent sur la
personnalité de l’entrepreneur, sur l’humain,
sur l’équipe et sur sa capacité à pivoter si ça va
pas. J’étais seule et une femme dans le digital,
je devais tout donner ! Le pitch c’est faire pas-
ser ta passion à des gens qui vont risquer leur
argent pour toi.
Q U E L É TA I T L E CO N C E P T I N I T I A L
D E C A R N E T D E M O D E ?
C’était la première plateforme de crowdfun-
ding mode en France. Le principe était simple :
j’invitais les internautes à pré-commander leurs
pièces préférées de jeunes créateurs à -40% de
leur prix futur. Je transformais le consommateur
en “consomm-acteur” dans le choix des pièces
fabriquées. Mais en 2011, c’était très précurseur,
le time-to-market était un peu trop tôt ! J’ai donc
rapidementdécidédechangerdebusinessmodel.
A R B I A S M I T I
www.carnetdemode.com
A D D O N L I N K E D I N
par C H A R L O T T E | D A U B E T
6 7Le Prescripteur Février 2017
4. T U A S D É J À CO N F I É Q U E
R É G N E R S U R U N E M P I R E ,
C ’ É TA I T M O I N S TO N E N V I E …
C’est vrai. Je conçois complètement de vendre
Carnet de Mode, de passer la main à un CEO.
Je suis davantage une serial entrepreneuse,
je trouve la partie création tellement fun !
Là ça fait déjà 5 ans et demi, j’aimerais me
mettre sur autre chose... Même si ce sera un
pincement au cœur, cela reste mon bébé.
E N PA R L A N T D E B É B É , T U
A S A C CO U C H É I L N ’ Y A PA S
LO N G T E M P S D ’ U N E P E T I T E
F I L L E …
Oui, c’est une autre start-up à elle toute seule !
Au début c’était le chaos, on ne savait pas trop
quoi faire avec mon mari et maintenant tout a
pris sa place. La vie entrepreneuriale ne veut
pas dire qu’on n’a pas de vie, juste qu’il n’y a
pas de limite entre ma vie pro et perso. Heu-
reusement, on est sur la même longueur d’onde
avec mon mari, lui aussi entrepreneur ! On vit
l’entreprenariat tous les jours et on a hâte de
rentrer le soir pour retrouver notre petite fille...
TA F I L L E E S T AU S S I U N E
FA S H I O N I S TA ?
Je commence à tester des créateurs sur ma
fille ! Mais elle n’a que quelques mois donc
à part body et pyjama… C’est pas la folie !
Mais je m’amuserai davantage dans quelques
années.
T U N O U S D I R A I S L E P R OJ E T
Q U E T U A S D A N S L E S C A RTO N S
A P R È S C A R N E T D E M O D E ?
Aujourd’hui j’ai plein d’idées mais ce
ne seront pas forcément celles-ci que je
développerai. J’ai envie de prendre du recul.
Je ne resterai pas dans la mode je pense : ce
sera peut-être dans la tech’, la médecine, un
domaine que je ne maîtrise pas forcément
pour apprendre et mûrir sur un nouveau
business !
CO M M E N T D É C R I R A I S -T U L E
N O U V E AU C A R N E T D E M O D E Q U I
A É M E R G É ?
Mon service est simple : on prospecte les
marques qu’on estime être celles de demain par-
tout dans le monde et on leur offre un accès à
notre technologie. On a mis 3 ans à la mettre en
place : elle donne accès à un software qui permet
à chaque créateur de créer son propre e-shop,
tout en étant hébergé sur Carnet de Mode. Ce
sont eux qui gèrent leur vitrine, leur facturation,
leur expédition…
L E S D É B U T S N ’O N T
PA S É T É T R O P D U R S ?
C’était assez difficile au départ.
J’ai réalisé un gros travail de
persuasion auprès des médias
pour montrer que la jeune gé-
nération cherchait à consommer
différemment. Carnet de Mode
était la première plateforme de
jeunes créateurs, et qui dit “pre-
mière” dit “marché à créer” car
cela ne faisait pas partie des ha-
bitudes des acheteuses ! Et qui
dit “nouveau marché”, dit “évan-
gélisation” de marché : il a fallu
expliquer qu’acheter auprès d’un
jeune créateur est parfois plus
intéressant qu’acheter chez une
grande marque et sensibiliser
le client sur une consommation différente, une
consommation de l’unique, de l’original et du
savoir-faire.
CO M M E N T A S -T U FA I T P O U R AT-
T I R E R L A J E U N E C R É AT I O N C H E Z
C A R N E T D E M O D E ?
Je dénichais des jeunes créateurs sur des
showroom, sur Internet, un peu sur les réseaux
sociaux… Et en 2011, il n’y avait pas Ins-
tagram!! La plupart ne savaient pas encore se
créer des pages Fans sur Facebook... Très vite,
on a fait des partenariats avec des salons profes-
sionnels comme Who’s next pour nous apporter
de la notoriété auprès des jeunes créateurs. Avec
les “premiers convertis”, j’ai créé un programme
d’ambassadeurs pour que chaque créateur en
ramène 10 autres. Aujourd’hui, on ne fait plus
beaucoup de sourcing car on reçoit extrêmement
de demandes spontanées sur le site.
T U A S TO UJ O U R S E U U N E
PA S S I O N P O U R L A M O D E ?
La passion oui ! Parce qu’à la base, je suis ingé-
nieure, très cartésienne ! J’ai lan-
cé à titre personnelle mon blog
carnetdemode.fr que j’ai rattaché
à ma marketplace par la suite.
TO N D R E S S I N G
R E S S E M B L E À Q U O I ?
On y trouve beaucoup de pièces
de mes jeunes créateurs ! Mais
cela ne m’empêche pas d’aller
chercher mes basiques chez Zara
et H&M. Mon dressing a varié
selon les étapes de ma vie et
cela a influencé l’offre sur Car-
net de Mode : au début, c’était
beaucoup de robes de soirée, j’ai
lancé une section enfant au début
de ma grossesse et je suis beau-
coup plus dans le confort depuis
la maternité.
TO N S I T E E S T D E P U I S L E
D É PA RT B I L I N G U E . T U A S
TO UJ O U R S E U D E S A M B I T I O N S
I N T E R N AT I O N A L E S ?
Oui ! Je souhaitais trouver des créateurs venus de
partout et surtout leur permettre de vendre et ex-
pédier partout ! Un client anglais devait pouvoir
s’acheter une veste d’un créateur français, un
bijou d’un créateur des Pays-Bas et une bougie
d’un créateur italien. L’avantage d’une market-
place, c’est de faire sauter les barrières.
A D D O N L I N K E D I N
A D D O N L I N K E D I N
8 9Le Prescripteur Février 2017