1. LA LOIRE ET SA REGION
Actualité
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Deux bornes écotaxe incendiées
dans la nuit à Épercieux-Saint-Paul
RN82.
Après l’action des adhérents de la FDSEA
qui avaient bâché deux portiques écotaxe sur l’A72 et l’A47,
le 22 octobre, le mouvement de grogne s’est radicalisé
dans la Loire. Deux bornes ont été incendiées dans le Forez,
dans la nuit de lundi à mardi.
Photo Philippe Vacher
Photo Yves Salvat
« Il ne faut
pas s’étonner
qu’il y ait des actes
de vandalisme
isolés »
« Autour de
l’écotaxe se
cristallisent
beaucoup d’autres
mécontentements »
Gérard Gallot
Président de la FDSEA
Sylvie Plotton
Secrétaire générale FNTR
A
c te d e v a n d a l i s m e
isolé ou début d’une
grogne qui pourrait
se généraliser dans la
Loire ?
Difficile pour l’instant de
savoir si le mouvement,
parti de Bretagne, risque
de gagner le département
dans les prochains jours.
Ce qui est certain, en tout
état de cause, c’est que, ni
les adhérents de la FDSEA,
fédération départementale
des syndicats d’exploitants
agricoles, ni les adhérents
de la FNTR, fédération
nationale du transport
routier, ne revendiquent
l’incendie de ces deux
bornes écotaxe, installées
en bordure de la RN 82, à
hauteur d’Épercieux-SaintPaul. Un acte de vandalisme qui s’est déroulé dans
la nuit de lundi à mardi
vers 1 h 30.
« O u i , l a g r o g n e e x i ste
chez nous, explique
Gérard Gallot, le président
départemental de la
FDSEA, qui confirme que
sa fédération a bien installé des banderoles sur les
portiques écotaxe, il y a
trois semaines. Mais là,
nous ne cautionnons pas
ces agissements ».
Des bottes de
pailles retrouvées
sur place
Gérard Gallot rappelle une
fois de plus que les produits issus de l’agriculture
seront taxés entre cinq et
sept fois et regrette qu’il
Photo Claude Essertel
n’y ait toujours pas de dialogue avec l’État. « On a
un sentiment de provocation et il ne faut pas
s’étonner qu’il y ait des
actes de vandalisme
isolés ».
C’est un peu le même son
de cloche à la FNTR où la
secrétaire générale, Sylvie
Plotton déplore ces dégradations et estime,
qu ’autour de l’écot axe,
« se cristallisent beaucoup
d’autres mécontentements ».
Mais pour Sylvie Plotton,
pas question de tout
casser : « il y a d’autres
moyens de se faire entendre ». A la FNTR, on
attend sur tout de voir
c o m m e n t v a évo l u e r l e
projet de l’écotaxe… Car
les entreprises de transports bénéficient, en con-
« Ceux qui se sont livrés à ces actes doivent
être identifiés et punis »
Régis Juanico Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste de la Loire
Tests de police scientifique
Mardi, des tests de la police technique et scientifique ont été
effectués sur les bornes installées sur la RN82, avec des relevés
d’empreintes, tandis qu’une enquête d’environnement était en
cours.
En fin de journée, il était difficile encore de connaître l’étendue
des dégâts. Ce qui est certain, c’est que les deux bornes n’ont été
que partiellement détruites. Des travaux de rénovation s’imposeront malgré tout.
trepartie de cette taxe, de
la majoration forfaitaire
obligatoire, qui aura pour
effet de neutraliser le coût
de l’écotaxe. Un effet de
lissage en quelque sorte.
Et là, Sylvie Plotton sort
ses griffes ! « En revanche,
si le gouvernement devait
toucher à cette majoration
fo r f a i t a i r e o b l i g a to i r e ,
alors, la FNTR appellerait à une mobilisation
dans la durée et on ne se
contenterait pas d’un petit
mouvement sur les
routes »…
La brigade de gendarmerie de Montbrison a été
chargée de l’enquête pour
tenter de retrouver le ou
les auteurs de cet acte de
vandalisme.
Selon, les dernières inform a t i o n s , d e s b ot te s d e
pailles auraient été déposées aux pieds des deux
bornes écotaxe, puis
incendiées avant que les
flammes ne se propagent
aux bornes. I
Frédéric Paillas
« Je demande le retrait de l’écotaxe car elle
s’ajoute à l’avalanche d’impôts »
Paul Salen, député UMP de la Loire
« Jusqu’à présent, il y avait une attitude assez responsable
dans le département : les agriculteurs avaient seulement
bâché un portique écotaxe sur l’A72. Mais, désormais, même dans la Loire,
certains se croient autoriser à détruire des équipements publics. Il faut éviter
que les corporatismes se déchaînent.
C’est très irresponsable : ces dommages, tous les contribuables vont devoir
les payer. Les préoccupations d’intérêt général doivent passer avant l’intérêt
particulier.
C’est pourquoi ceux qui se sont livrés à ces actes doivent être identifiés et
punis. Il ne faut pas deux poids, deux mesures : il faut une très grande fermeté. Il faut que la loi de la République s’applique partout.
En effet, il y a d’autres manières de manifester son mécontentement en
France, comme le prévoit la loi. »
« On ne peut pas approuver la dégradation de biens publics. En
faisant cela les auteurs se tirent une balle dans le pied. Ces biens ont
un coût et ils sont payés par les impôts que payent les Français. En revanche, je comprends la colère qui monte dans le pays. Le gouvernement ferait bien de l’entendre.
L’écotaxe, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Et ce mouvement ne concerne pas
seulement la Bretagne. Le ras-le-bol dépasse largement les terres bretonnes. Les
salariés, les chefs d’entreprises, les commerçants, les artisans où qu’ils se trouvent sur
le territoire sont exaspérés par le matraquage fiscal auquel ils sont soumis. Pour ma
part, je demande que cette écotaxe soit supprimée car elle vient s’ajouter à l’avalanche d’impôts décidée par le président de la République. Lorsqu’en 2009 cette écotaxe
a été votée, nous étions loin du poids de l’impôt que les Français subissent aujourd’hui. Le gouvernement doit trouver des solutions pour calmer rapidement les exaspérations qui grandissent à travers le territoire ».
V.M.
D.G
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LE PROGRES - MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013
LOI