1. Qu’est ce qu’un O.G.M (deuxième partie)
De quoi nous parlent la génétique et les O.G.M ? Quels enjeux à l’échelle planétaire ? Que
nous apprennent-ils sur le règne végétal qui nous intéresse plus particulièrement mais
aussi, au-delà, sur le règne animal et sur nous-mêmes ?
Voici ce que nous nous demandions en conclusion de notre première partie consacrée aux
O.G.M.
La génétique, science très récente - comme nous l’avons observé - nous parle de nous au
plan biologique, en finesse, en profondeur et de façon inédite. Nous, hommes et femmes,
« homo sapiens » ou « homme moderne », espèce de la famille des hominidés appartenant à
l’ordre des primates et au règne animal. En étudiant de près nos gènes, la génétique nous
raconte une histoire que nous ne connaissions pas, dont nous n’avions pas même idée et
que nous découvrons avec une forme de curiosité parfois un brin inquiète comme tout ce
qui est nouveau. Elle nous fait d’une certaine façon voir le monde autrement, sous un angle
insolite, nous conduisant, suivant en cela un raisonnement logique, à des déductions et
comparaisons entre espèces qui nous laissent pantois.
Ainsi ne sommes nous dotés d’un nombre de gènes bien inférieur à celui imaginé : autour de
30 000 au total alors que nous pensions en avoir entre 60 000 et 150 000 !
2. Ainsi avons-nous bien moins de gènes que le blé ou le crapaud, 99 % de gènes communs
avec le chimpanzé, 80 % avec la souris et 50 % de gènes communs avec les levures !
Issues de la phylogénie ou phylogénétique, branche de la génétique qui
étudie les relations de parenté entre les êtres vivants en vue de comprendre
leur évolution, ces comparaisons « improbables » nous renvoient à notre
origine la plus lointaine, à ce qui a présidé à la naissance de la vie et au
« mécanisme du vivant » dans toute sa complexité et dans toute son
étrangeté aussi. De la même façon, la génétique étudie avec précision et
minutie, le règne végétal, c’est-à-dire les plantes, êtres multicellulaires formant l’une des
divisions (ou règne) des eucaryotes. Historiquement, les plantes sont avec les algues et les
champignons l’objet d’étude de la botanique. Le nombre de plantes sur terre est difficile à
déterminer tant les variétés sont nombreuses. En 2010, les plantes ont été évaluées à
300 000/315000 espèces connues ! La majorité d’entre elles étant des spermatophytes
(c’est-à-dire des plantes produisant des graines qui assurent leur pérennité). L’étude des
plantes requiert un travail colossal, infini, dont même cent vies de botaniste averti ne
sauraient venir à bout !
Du fait de leur cohabitation millénaire, de leur complémentarité naturelle et « obligée »,
l’histoire des plantes et celle de l’Homme sont étroitement, « viscéralement » liées : depuis
la cueillette pratiquée par les populations nomades (dès le paléolithique durant la
préhistoire) jusqu’à l’époque moderne récemment marquée par la mise en place de cultures
intensives savamment orchestrées au plan technique et plus récemment au plan
biotechnologique.
C’est que l’enjeu est de taille : pour subsister, quelle que soit son époque ou son degré
d’évolution, son intelligence ou sa capacité à raisonner, à anticiper, homme agreste et
homme urbain doivent se nourrir !
L’augmentation de la population mondiale en forte évolution donne à cette « vérité »
incontournable un relief tout particulier en ce début de 3ème millénaire : de 600 à 679
millions d’habitants vers 1700, la terre a compté de 1,55 à 1,76 milliards d’hommes en 1900
pour passer à 6,1 milliards en 2000. Elle compte à ce jour (au 31/10/2011 selon les Nations
Unies) 7 milliards d’habitants.
C’est ainsi que tout naturellement, l’homme s’est très tôt intéressé aux plantes, à la façon
dont il pouvait au mieux les « domestiquer », les rendre propres à sa consommation, les
multiplier. Il en allait de sa subsistance, pour ne pas dire de sa survie.
L’Homme commence à améliorer les plantes lorsqu’il se sédentarise, c’est-à-dire il a 10 000
ans, c’est le début de l’agriculture. En cultivant des plantes pour son alimentation, il pratique
une forme de sélection : il choisit en effet de manière empirique de ressemer les plus beaux
3. grains parmi celles qui l’intéressent. A la fin de 19ème, apparaissent les tout premiers
croisements de plantes issus des lois de Mendel sur l’hérédité. Les travaux du célèbre
botaniste sur le croisement de deux variétés de petits pois définissent les règles de base de
la génétique, marquant la naissance de la sélection des plantes.
L’objectif de l’Homme depuis la préhistoire : améliorer ses
pratiques culturales et ses modes de sélection pour produire
toujours plus, toujours mieux.
Mais quid des O.G.M dans cette longue histoire qui unit
Homme et végétaux depuis l’aube de l’humanité ? C’est ce
que nous verrons dans notre troisième et dernière partie !
NP
www.agriculture-nouvelle.fr
L’atelier des curieux de l’agriculture : les nouveaux intrants : engrais, semences, plants, phyto ; les
pratiques culturale, les O.A.D. …