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Souss Massa Draa
Visite de jeunes maraîchers français
DNES Abdelmoumen Guennouni


A l’initiative de la fédération ‘‘Légumes de France’’, nouvelle appellation adoptée par la FNPL (Fédér
                                                                                                     r
ration Nationale des Producteurs de Légumes), un groupe de 17 jeunes producteurs français et 1
accompagnatrice ont effectué une visite dans la région d’Agadir entre les 25 et 28 janvier. L’objectif
était de permettre aux jeunes agriculteurs de découvrir la production de légumes au Maroc, visit     r
ter les exploitations maraîchères et rencontrer les acteurs de la filière marocaine. Ces différentes
rencontres ont permis aux jeunes de ‘‘Légumes de France’’ de comprendre les enjeux pour la partie
marocaine et d’échanger avec leurs homologues marocains.

                 « La section des jeunes maraîchers fait           lie, Turquie, Espagne, Belgique, hollande,    ont des difficultés à valoriser leurs prod  j
                 partie de la Fédération nationale affiliée        Allemagne. Le Maroc est le seul pays du       duits sur le marché français en raison des
                 à la FNSEA (branche légumes). Dans le             sud de la méditerranée visité par le groupj   produits concurrents importés d’autres
                 cadre de son action, elle organise tous les       pe et ceci pour la deuxième fois après        pays (Espagne, Allemagne, Maroc, …).
                 ans un voyage d’étude ouvert à tous les           une dizaine d’années.                         Le choix de la date s’est porté sur janvier-
                 jeunes producteurs avec un double obj         j   Chaque voyage est organisé autour d’un        février, période où les producteurs peuv    j
                 jectif : se rendre à l’étranger voir ce qui s’y   thème différent comme les cultures sous       vent s’absenter (alors que la pleine sais   j
                 fait et permettre aux jeunes producteurs          abris et plein champ, rencontres, etc. Le     son est de mars à septembre-octobre). Le
                 de se retrouver entre eux pour mieux se           thème choisi pour cette année est ‘‘Les       but de la visite est de voir l’état des lieux
                 connaître et discuter des intérêts comm       j   échanges commerciaux, les exportat        t   de la production marocaine et anticiper
                 muns, explique Khadija Rizki, chargée             tions vers l’Union Européenne et l’imp    t   les évolutions à venir. Dans l’ensemble,
                 de mission ‘‘Animation du réseau des              pact des accords Maroc/UE sur la filièr   t   les jeunes visiteurs français ont eu une
                 producteurs de Légumes de France’’ et             re française’’’. Le choix de ce thème est     bonne impression de leurs tournée et
                 accompagnatrice du groupe. Plusieurs              en relation avec les négociations entre       contacts. Ils ont noté l’existence de comp  j
                 pays ont déjà été visités : Angleterre, Ital  j   l’UE et le Maroc. Les agriculteurs français   pétences (production, techniciens, …).
                                                                                                                 Ils ont aussi été surpris par le niveau de
                                                                                                                 technicité et de compétence des profess     j
                                                                                                                 sionnels marocains, la facilité d’échang    j
                                                                                                                 ges et de discussion contrairement à la
                                                                                                                 France, et ont reçu un très bon accueil de
                                                                                                                 tous » conclut Khadija Rizki.

                                                                                                                 Visites dans la région
                                                                                                                 Les visites ont débuté par le laboratoire
                                                                                                                 de l’EACCE (Etablissement Autonome
                                                                                                                 de Contrôle et de Coordination des
                                                                                                                 exportations) qui dispose de structur   r
                                                                                                                 res dispatchés au niveau des différent  r
                                                                                                                 tes zones de production (Casablanca,
                                                                                                                 Marrakech, …). Le laboratoire d’Agadir
                                                                                                                 est dédié aux analyses physico-chimiq   r
                                                                                                                 ques dont les activités analytiques ont
                                                                                                                 été accréditées par le COFRAC selon
                                                                                                                 les normes ISO 17025 et effectuant des
                                                                                                                 analyses des résidus de pesticides ainsi
                                                                                                                 que des analyses des corps gras.
                                                                                                                 Le groupe a ensuite visité le rayon
                                                                                                                 fruits et légumes de Metro. Ce magasin


 50   Agriculture du Maghreb
      N° 57 - Fevrier 2012
Souss Massa Draa
Visite de jeunes maraîchers français



                                                                                                            Siham Zahidi,
                                                                                                            Cabinet Green Smile
                                                                                                            « Dans le cadre de son activité
                                                                                                            « Voyage d’études » Green Smile a
                                                                                                            été sollicité par la fédération Légum  r
                                                                                                            mes de France pour l’organisation
                                                                                                            du séminaire annuel de sa section
                                                                                                            « Jeunes Maraichers ». Les Jeunes
                                                                                                            professionnels Français, dont la plup  r
                                                                                                            part n’ont jamais visité le Maroc, ont
                                                                                                            pu évaluer le souci d’innover et de
                                                                                                            s’améliorer de leurs homologues
                                                                                                            marocains, devant composer avec
                                                                                                            un certain nombre de paramètres
                                                                                                            notamment le climat, la main d’œuv     r
                                                                                                            vre, la structure, l’eau … De même
                                                                                                            ils ont découvert des professionnels
                                                                                                            marocains très à cheval sur la qual    r
                                                                                                            lité et dont les structures répondent
                                                                                                            aux normes et certifications intern    r
                                                                                                            nationales. Ainsi, l’idée qu’ils avaient
                                                                                                            de la production marocaine avant
                                                                                                            de venir à Agadir n’est clairement
                de grande distribution a une clientèle         me spécialisée en culture de haricot         pas la même que celle qu’ils avaient
                diverse et variée et, contrairement à          plat mange tout et a été guidée par          en repartant. Pour nous ce constat
                son homologue en France, ne se rest        r   le producteur, M Ahmed Chraibi. Elle a       à lui seul fait de cette mission une
                treint pas aux professionnels puisque          permis d’avoir un descriptif technique       réussite !
                pratiquement tout salarié peut avoir           de la culture menée dans une exploitat  r    Pour finir nous tenons à remercier
                une carte d’accès.                             tion de 8 ha bénéficiant des certificat r    toutes les structures et toutes les
                Les visites chez les producteurs ont           tions Global Gap et Nature Choice.           personnes qui nous ont accueillis
                commencé par l’exploitation de M.              La tournée s’est poursuivie par une fermr    et qui ont largement contribué par
                Baalla Abdelfattah, rattachée au group     r   me spécialisée en cultures biologiques,      leur professionnalisme à la réussite
                pe SUNCROPS et produisant sur une              appartenant à M. Lahsen El Hajjouji,         de cette mission notamment : l’APEF    r
                superficie de 13 ha de la tomate (rond     r   faisant partie du groupe PBS (Produits       FEL et son Centre de transfert de
                de, cocktail), du poivron jaune et du pim  r   Biologiques du Souss) et s’étendant          technologie, l’EACCE, AGRISOUSS,
                ment fort. L’objectif de la visite était de    sur une cinquantaine d’hectares dont         SUNCROPS, COMAPRIM, SIRWA,
                       rencontrer les responsables de la       36 en culture. La rencontre avec les         PBS, SAPIAMA, les Domaine Chraïbi
                            ferme et du groupe, d’avoir        responsables techniques et commerc      r    et METRO Agadir.
                               un descriptif technique sur     ciaux du groupe a permis d’avoir une         En tant que cabinet conseil dont une
                                 la conduite des cultures      idée précise sur les cultures pratiquées     des missions est d’accompagner les
                                  ainsi que du processus       (tomate ronde, poivron, courgette,           agriculteurs marocains dans leurs
                                   de certification Global     concombre). Elle a permis par ailleurs       efforts d’ouverture et de positionn    r
                                   Gap.                        de constater sur place les contraintes       nement à l’international, nous pens    r
                                   Ensuite, la visite au CTT   de la culture bio et d’avoir un rappel       sons réitérer l’expérience car il semb r
                                   (Centre de Transfert de     des certifications et normes spécifiq   r    ble évident que seul le dialogue,
                                                                                                            et notamment entre producteurs,
                                  Technologie) de l’APEF   r   ques à ce type de cultures.
                                                                                                            peut résoudre les conflits et about    r
                                FEL (Association des prod  r   Vu l’importance de la préparation des
                                                                                                            tir sur de véritables solutions. Dans
                               ducteurs et producteurs         plants dans le processus de production,
                                                                                                            ce sens, un voyage du Maroc vers la
                           exportateurs de fruits et légum r   la visite d’une pépinière s’imposait. La
                                                                                                            France est en cours de préparation,
                      mes) a permis la rencontre avec          pépinière Sirwa, dont le responsable
                                                                                                            n’hésitez donc pas à nous contacter
                les responsables chargés de la gestion         est M. Abdellah Amcassou, produit des        pour plus d’information ».
                du centre dont l’objectif est de tester        plants francs de tomate, de tomate
                de nouvelles techniques et de mener            greffée, de pastèque, etc. Les visiteurs
                des activités permettant d’informer            ont pu voir les installations et avoir un   Agrisouss) assure le conditionnement
                les agriculteurs des résultats de ses          descriptif des différentes étapes par       de produits phares tels la tomate, le
                recherches. Ces dernières portent not      r   lesquelles passe un plant de tomate         poivron et la courgette ainsi que des
                tamment sur les structures de serre, la        du semis à la livraison et notamment        produits de niche comme la tomate
                lutte contre les nématodes (alternativ     r   l’étape du greffage.                        cerise, la tomate type olivette et la tom
                                                                                                                                                   r
                ves au bromure de méthyles), la culture        Dernier maillon de la chaine, la station    mate cocktail, produits destinés aux
                hors sol, la gestion du climat sous serre      de conditionnement a terminé la tourn   r   marchés français, anglais, hollandais et
                ainsi que la gestion de l’irrigation et de     née des jeunes maraichers. Certifiée        russe. Certains membres de la coopérat  r
                la fertilisation.                              BRC, la station d’emballage COMAP       r   tive qui ont également des responsabil  r
                La visite suivante a concerné une ferm     r   PRIM (coopérative membre du groupe          lités au niveau de l’APEFEL, ont exposé


52   Agriculture du Maghreb
     N° 57 - Fevrier 2012
Khadija Rizki                             Louis Vinet                       J. Pierre Hamard                            Siham Zahidi
le fonctionnement de la station et ont     et l’arrivée de plus en plus de légumes         rapport à la production française. Cette
guidé la visite des différentes étapes     en provenance du Sud (Europe du sud,            vision a explosé après la visite du labo
par lesquelles passe le produit du quai    Maghreb). L’objectif, entre autres est de       de l’EACCE qui a montré plus de contrôle
de réception à la plateforme de départ     renforcer l’amitié franco-marocaine à           qu’on ne pensait, avec une recherche de
(camion frigo) en passant par les lignes   travers cette profession et en rencontrant      la qualité plus poussée qu’on ne suppos j
de conditionnement.                        les opérateurs marocains.                       sait.
                                           Il est important pour nous d’avoir une          On se rend compte que le Maroc va deven j

Entretiens                                 vision de la production légumière maroc     j
                                           caine. Lors de notre arrivée (sur le terrain)
                                                                                           nir un acteur incontournable sur le marc
                                                                                           ché européen du légume. Il est import
                                                                                                                                   j
                                                                                                                                   j
Louis Vinet,                               on a constaté que plusieurs sujets étaient      tant de connaître ses concurrents pour
Président du groupe Jeunes product     r   des idées préconçues et des clichés sur la      comprendre les problématiques locales :
teurs (Légumes de France) :                production au Maroc (vision archaïque) :        avantages et contraintes du Maroc pour
« Le choix de la destination Maroc a été   utilisation de certains produits phytos     j   savoir quelle stratégie adopter pour rest
                                                                                                                                   j
fait l’année dernière devant le développ
                                       j   sanitaires, contrôle de la production,          ter concurrentiels par rapport au produit
pement de la problématique du marché       qualité du produit estimée médiocre par         marocain.




                                                                                                                       Agriculture du Maghreb       53
                                                                                                                             N° 57 - Fevrier 2012
Souss Massa Draa
     Visite de jeunes maraîchers français


                                                                    sentiellement sur la conduite des plants.     Cependant, répond M. Vinet, ce qui
                                                                    Je ne suis pas d’accord avec les profess  j   gène les producteurs français c’est
                                                                    sionnels qui pensent que le rendement         le télescopage des importions avec
                                                                    des exploitations marocaines a atteint        les périodes les plus sensibles pour le
                                                                    son plafond et que la technologie utilis  j   producteur de l’hexagone et qui l’emp   r
                                                                    sée actuellement a donné le maximum           pêchent de bien valoriser son produit.
                                                                    qu’elle pouvait. Au contraire, je pense       Ces périodes sont d’abord fin février-
                                                                    qu’il y a encore une marge appréciable        début mars au cours de laquelle la prod r
                                                                    de progression. On peut encore agir sur       duction marocaine atteint sa vitesse
                                                                    l’augmentation des rendements par la          de croisière, alors que la production
                                                                    modernisation des serres, le recours au       française qui a été coûteuse à mettre
                                                                    hors sol, au chauffage d’appoint, etc. Ceci   sur le marché ne fait qu’entrer en prod r
                                                                    permettrait d’accroître les rendements et     duction. La deuxième période est celle
                                                                    améliorer encore plus la qualité du prod  j   d’octobre, fin de production en France
                                                                    duit’’.                                       et début des exportations marocaines.
                                                                    ‘‘En discutant avec les producteurs,          C’est au cours de ces périodes que le
                                                                    ajoute-t-il, on constate l’augmentation       producteur français espère valoriser
                                                                    du niveau social et l’amélioration des        au mieux son produit, mission imposs    r
                                                                    conditions des travailleurs dans le sect  j   sible en présence de produits importés
                                                                    teur. Ainsi, aujourd’hui on entend parler     vendus moins cher. En effet, des press  r
                                                                    des heures de travail, des contrats, etc.     sions énormes pèsent sur la product     r
                                                                    Tous ces aspect participeront forcément       tion française qui lui causent une perte
                                                                    à la satisfaction des besoins des ouvriers    de rentabilité et rendent plus difficile
                                                                    et par voie de conséquence, à améliorer       pour les agriculteurs, qui cherchent à
                                                                    la productivité du travail’’.                 sauvegarder leur profession, de gagner
                                                                                                                  de l’argent.
                                                                    Diner-débat                                   M. Saidi a souligné les liens historiques
                                                                    Profitant de la présence de ces jeunes        avec la France qui expliquent l’imposit r
                                                                    producteurs français, l’APEFEL a organ  r     tion au Maroc du calendrier d’export    r
                                                                    nisé un débat sur le thème, proposé           tation afin de mieux préserver la prod  r
                                                                    par Légumes de France, ‘‘Les échang     t     duction française et, aujourd’hui, europr
                                                                    ges commerciaux et les exportations           péenne. D’autres mesures sont venues
«je pense qu’il y a   Il est toujours plus facile de pouvoir parl
                                                                j   vers l’Union Européenne et l’impact           renforcer la protection de la product   r
encore une marge      ler de quelque chose quand on l’a vue. La     des accords Maroc/UE sur la filière           tion française et européenne, dont le
appréciable de        production marocaine avance à grands          française’’. Le débat, qui a été très
progression.
                                                                                                                  quota annuel pour la tomate 213.000
                      pas et rattrape rapidement le retard          animé entre les participants marocains
On peut                                                                                                           t, réparti en sous quotas mensuels, et le
                      qu’on lui suppose, notamment par le           et français, a été suivi par un dîner de
encore agir sur                                                                                                   prix d’entrée destiné à mettre les prix
                      développement de la commercialisat        j   spécialités marocaines dans un cadre
l’augmentation                                                                                                    de vente au niveau de ceux du produit
des rendements        tion et de l’organisation professionnelle.    convivial animé par un spectacle artist r     français.
par la                On sent une recherche de la qualité, du       tique varié de folklore marocain, offert
                      rendement, tout en travaillant sur les                                                      Répondant à la remarque d’un prod         r
modernisation                                                       par le groupe Agrisouss.
des serres, le        mêmes thématiques qu’on peut avoir                                                          ducteur français, M. Saïdi a essayé de
                                                                    Avant le lancement du débat proprem     r
recours au hors       en France : l’eau, l’utilisation des prod j                                                 lever le malentendu se rapportant au
                                                                    ment dit, M. Mohamed Zahidi a fait un
sol, au chauffage     duits phytosanitaires, la main d’œuvre        exposé sur le secteur maraîcher maroc   r     dépassement des quotas et ce par le
d’appoint, etc.       et la professionnalisation (difficultés de                                                  biais des exportations hors contingent.
                                                                    cain, suivi par une présentation de l’ass
                                                                                                            r
Ceci permettrait                                                                                                  Ainsi, il a fait relever que les accords du
                      recrutement). Problèmes communs aux           sociation ‘‘Légumes de France’’ par M.
d’accroître les                                                                                                   GATT (OMC) permettent à n’importe
rendements et
                      deux pays ».                                  Louis Vinet, président du groupe.
                                                                    Entamant les interventions, M.                quel pays, en cas de marché demand        r
améliorer encore
plus la qualité du    Jean Pierre Hamard,                           Saïdi (APEFEL) a commencé par indiq     r     deur, d’accéder au marché français en
produit», Jean        producteur de tomate et concomb          r    quer, chiffres à l’appui, que si le Maroc     payant le taux plein.
Pierre Hamard         bres (régions de Nantes)                      ou d’autres pays exportent vers ce            M. Vinet a signalé un autre aspect qui
                      M. Hamard, qui a fait partie du premier       marché c’est avant tout parce que la          handicape le producteur français, celui
                      groupe de jeunes producteurs français         France n’est pas autosuffisante dans le       de la grande distribution. En effet les
                      ayant visité le Maroc il y a une dizaine      domaine de la production légumière.           grandes enseignes, contrairement à ce
                      d’année, fait état des changements            Exemple : le marché français est équilibr     qu’on pourrait penser, ne font pas jouer
                      qui l’ont le plus frappé en une dizaine       bré en tomate                                 la préférence nationale et mettent le
                      d’années :                                                                                  producteur français en concurrence
                      « L’évolution n’est pas tant des struct  j    -  650.000 t de tomate produites en           avec l’importation aussi bien extra
                      tures, même si on sent nettement une          France                                        qu’intra européenne. En conséquence
                      démarche d’évolution sur ce plan, mais        - 950.000 t consommées                        le producteur français vend 50 à 60 %
                      surtout la prise de conscience des problèm
                                                               j    - 300.000 t de déficit                        de sa production à bas prix.
                      mes phytosanitaires. On note aussi une        - 500.000 t importées (hors UE)               Pourquoi concentrer les exportations
                      très grosse progression technique ess    j    - 200.000 réexportées                         marocaines sur le marché Saint Charl      r


    54   Agriculture du Maghreb
         N° 57 - Fevrier 2012
De gauche à droite Messieurs Khalid SAIDI, Louis Vinet et Mohamed Zahidi




les ? a demandé l’un des interv  r   et légumes marocains vers
venants français. En réponse,        l’Europe, opération hautement
M. Saidi a indiqué que ‘‘la Francj   rentable. Par conséquent, la
ce, essentiellement le marché de     balance des échanges penc      r
                                 j
Saint Charles, est notre principal   che largement en faveur de la
le plateforme commerciale pour       France et de l’Europe, ce à quoi
entrer dans le marché européen       les jeunes agriculteurs répond r
en raison des structures mises en    dent qu’ils sont pris en otages
place spécialement pour facilit  j   de cette situation et qu’ils ne
ter les démarches nécessaires au     veulent pas que la solution de
dédouanement. Nous somme             cette équation se fasse à leurs
en train de développer d’autres      dépens.
plateformes hors de France et
d’améliorer les circuits de comm j   NB : La terminologie utilisée
mercialisation’’.                                                   r
                                     en France utilise le terme ‘‘int
Dans ce même ordre d’idées,          troduction’’ pour les produits
ce qui dérange le plus les prod  r   qui proviennent d’Europe et
ducteurs français à ce propos        ‘‘importation’’ pour ceux orig r
c’est que les prix enregistrés       ginaires d’autres pays tiers.
à Saint Charles servent le plus
souvent de référence pour les        CONCLUSION
achats des grandes surfaces.         Pour M. Vinet ‘‘Il faudrait apaisj
D’un autre côté, M. Saidi a ind  r   ser les discussions en réglant le
diqué que le Maroc importe           télescopage pendant les périod   j
d’Europe, en plus des produits       des sensibles et par conséquent
agricoles, tout ce qui est néc   r   régler le différend qui oppose les
cessaire à son agriculture d’exp r   deux calendriers. L’idéal serait
portation (semences, produits        d’établir une complémentarité
phytosanitaires, granulé pour        entre production marocaine et
le plastique, …) et que les ent  r   française en octobre et avril. De
treprises françaises espagnol    r                                    j
                                     même, si on arrive à régler en int
les bénéficient, entre autres, du    terne les problèmes inter UE, une
marché du transport des fruits       grande étape sera franchie’’.

                                                                             Agriculture du Maghreb       55
                                                                                   N° 57 - Fevrier 2012

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Visite des jeunes maraichers de légumes de france jan 12

  • 1. Souss Massa Draa Visite de jeunes maraîchers français DNES Abdelmoumen Guennouni A l’initiative de la fédération ‘‘Légumes de France’’, nouvelle appellation adoptée par la FNPL (Fédér r ration Nationale des Producteurs de Légumes), un groupe de 17 jeunes producteurs français et 1 accompagnatrice ont effectué une visite dans la région d’Agadir entre les 25 et 28 janvier. L’objectif était de permettre aux jeunes agriculteurs de découvrir la production de légumes au Maroc, visit r ter les exploitations maraîchères et rencontrer les acteurs de la filière marocaine. Ces différentes rencontres ont permis aux jeunes de ‘‘Légumes de France’’ de comprendre les enjeux pour la partie marocaine et d’échanger avec leurs homologues marocains. « La section des jeunes maraîchers fait lie, Turquie, Espagne, Belgique, hollande, ont des difficultés à valoriser leurs prod j partie de la Fédération nationale affiliée Allemagne. Le Maroc est le seul pays du duits sur le marché français en raison des à la FNSEA (branche légumes). Dans le sud de la méditerranée visité par le groupj produits concurrents importés d’autres cadre de son action, elle organise tous les pe et ceci pour la deuxième fois après pays (Espagne, Allemagne, Maroc, …). ans un voyage d’étude ouvert à tous les une dizaine d’années. Le choix de la date s’est porté sur janvier- jeunes producteurs avec un double obj j Chaque voyage est organisé autour d’un février, période où les producteurs peuv j jectif : se rendre à l’étranger voir ce qui s’y thème différent comme les cultures sous vent s’absenter (alors que la pleine sais j fait et permettre aux jeunes producteurs abris et plein champ, rencontres, etc. Le son est de mars à septembre-octobre). Le de se retrouver entre eux pour mieux se thème choisi pour cette année est ‘‘Les but de la visite est de voir l’état des lieux connaître et discuter des intérêts comm j échanges commerciaux, les exportat t de la production marocaine et anticiper muns, explique Khadija Rizki, chargée tions vers l’Union Européenne et l’imp t les évolutions à venir. Dans l’ensemble, de mission ‘‘Animation du réseau des pact des accords Maroc/UE sur la filièr t les jeunes visiteurs français ont eu une producteurs de Légumes de France’’ et re française’’’. Le choix de ce thème est bonne impression de leurs tournée et accompagnatrice du groupe. Plusieurs en relation avec les négociations entre contacts. Ils ont noté l’existence de comp j pays ont déjà été visités : Angleterre, Ital j l’UE et le Maroc. Les agriculteurs français pétences (production, techniciens, …). Ils ont aussi été surpris par le niveau de technicité et de compétence des profess j sionnels marocains, la facilité d’échang j ges et de discussion contrairement à la France, et ont reçu un très bon accueil de tous » conclut Khadija Rizki. Visites dans la région Les visites ont débuté par le laboratoire de l’EACCE (Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des exportations) qui dispose de structur r res dispatchés au niveau des différent r tes zones de production (Casablanca, Marrakech, …). Le laboratoire d’Agadir est dédié aux analyses physico-chimiq r ques dont les activités analytiques ont été accréditées par le COFRAC selon les normes ISO 17025 et effectuant des analyses des résidus de pesticides ainsi que des analyses des corps gras. Le groupe a ensuite visité le rayon fruits et légumes de Metro. Ce magasin 50 Agriculture du Maghreb N° 57 - Fevrier 2012
  • 2. Souss Massa Draa Visite de jeunes maraîchers français Siham Zahidi, Cabinet Green Smile « Dans le cadre de son activité « Voyage d’études » Green Smile a été sollicité par la fédération Légum r mes de France pour l’organisation du séminaire annuel de sa section « Jeunes Maraichers ». Les Jeunes professionnels Français, dont la plup r part n’ont jamais visité le Maroc, ont pu évaluer le souci d’innover et de s’améliorer de leurs homologues marocains, devant composer avec un certain nombre de paramètres notamment le climat, la main d’œuv r vre, la structure, l’eau … De même ils ont découvert des professionnels marocains très à cheval sur la qual r lité et dont les structures répondent aux normes et certifications intern r nationales. Ainsi, l’idée qu’ils avaient de la production marocaine avant de venir à Agadir n’est clairement de grande distribution a une clientèle me spécialisée en culture de haricot pas la même que celle qu’ils avaient diverse et variée et, contrairement à plat mange tout et a été guidée par en repartant. Pour nous ce constat son homologue en France, ne se rest r le producteur, M Ahmed Chraibi. Elle a à lui seul fait de cette mission une treint pas aux professionnels puisque permis d’avoir un descriptif technique réussite ! pratiquement tout salarié peut avoir de la culture menée dans une exploitat r Pour finir nous tenons à remercier une carte d’accès. tion de 8 ha bénéficiant des certificat r toutes les structures et toutes les Les visites chez les producteurs ont tions Global Gap et Nature Choice. personnes qui nous ont accueillis commencé par l’exploitation de M. La tournée s’est poursuivie par une fermr et qui ont largement contribué par Baalla Abdelfattah, rattachée au group r me spécialisée en cultures biologiques, leur professionnalisme à la réussite pe SUNCROPS et produisant sur une appartenant à M. Lahsen El Hajjouji, de cette mission notamment : l’APEF r superficie de 13 ha de la tomate (rond r faisant partie du groupe PBS (Produits FEL et son Centre de transfert de de, cocktail), du poivron jaune et du pim r Biologiques du Souss) et s’étendant technologie, l’EACCE, AGRISOUSS, ment fort. L’objectif de la visite était de sur une cinquantaine d’hectares dont SUNCROPS, COMAPRIM, SIRWA, rencontrer les responsables de la 36 en culture. La rencontre avec les PBS, SAPIAMA, les Domaine Chraïbi ferme et du groupe, d’avoir responsables techniques et commerc r et METRO Agadir. un descriptif technique sur ciaux du groupe a permis d’avoir une En tant que cabinet conseil dont une la conduite des cultures idée précise sur les cultures pratiquées des missions est d’accompagner les ainsi que du processus (tomate ronde, poivron, courgette, agriculteurs marocains dans leurs de certification Global concombre). Elle a permis par ailleurs efforts d’ouverture et de positionn r Gap. de constater sur place les contraintes nement à l’international, nous pens r Ensuite, la visite au CTT de la culture bio et d’avoir un rappel sons réitérer l’expérience car il semb r (Centre de Transfert de des certifications et normes spécifiq r ble évident que seul le dialogue, et notamment entre producteurs, Technologie) de l’APEF r ques à ce type de cultures. peut résoudre les conflits et about r FEL (Association des prod r Vu l’importance de la préparation des tir sur de véritables solutions. Dans ducteurs et producteurs plants dans le processus de production, ce sens, un voyage du Maroc vers la exportateurs de fruits et légum r la visite d’une pépinière s’imposait. La France est en cours de préparation, mes) a permis la rencontre avec pépinière Sirwa, dont le responsable n’hésitez donc pas à nous contacter les responsables chargés de la gestion est M. Abdellah Amcassou, produit des pour plus d’information ». du centre dont l’objectif est de tester plants francs de tomate, de tomate de nouvelles techniques et de mener greffée, de pastèque, etc. Les visiteurs des activités permettant d’informer ont pu voir les installations et avoir un Agrisouss) assure le conditionnement les agriculteurs des résultats de ses descriptif des différentes étapes par de produits phares tels la tomate, le recherches. Ces dernières portent not r lesquelles passe un plant de tomate poivron et la courgette ainsi que des tamment sur les structures de serre, la du semis à la livraison et notamment produits de niche comme la tomate lutte contre les nématodes (alternativ r l’étape du greffage. cerise, la tomate type olivette et la tom r ves au bromure de méthyles), la culture Dernier maillon de la chaine, la station mate cocktail, produits destinés aux hors sol, la gestion du climat sous serre de conditionnement a terminé la tourn r marchés français, anglais, hollandais et ainsi que la gestion de l’irrigation et de née des jeunes maraichers. Certifiée russe. Certains membres de la coopérat r la fertilisation. BRC, la station d’emballage COMAP r tive qui ont également des responsabil r La visite suivante a concerné une ferm r PRIM (coopérative membre du groupe lités au niveau de l’APEFEL, ont exposé 52 Agriculture du Maghreb N° 57 - Fevrier 2012
  • 3. Khadija Rizki Louis Vinet J. Pierre Hamard Siham Zahidi le fonctionnement de la station et ont et l’arrivée de plus en plus de légumes rapport à la production française. Cette guidé la visite des différentes étapes en provenance du Sud (Europe du sud, vision a explosé après la visite du labo par lesquelles passe le produit du quai Maghreb). L’objectif, entre autres est de de l’EACCE qui a montré plus de contrôle de réception à la plateforme de départ renforcer l’amitié franco-marocaine à qu’on ne pensait, avec une recherche de (camion frigo) en passant par les lignes travers cette profession et en rencontrant la qualité plus poussée qu’on ne suppos j de conditionnement. les opérateurs marocains. sait. Il est important pour nous d’avoir une On se rend compte que le Maroc va deven j Entretiens vision de la production légumière maroc j caine. Lors de notre arrivée (sur le terrain) nir un acteur incontournable sur le marc ché européen du légume. Il est import j j Louis Vinet, on a constaté que plusieurs sujets étaient tant de connaître ses concurrents pour Président du groupe Jeunes product r des idées préconçues et des clichés sur la comprendre les problématiques locales : teurs (Légumes de France) : production au Maroc (vision archaïque) : avantages et contraintes du Maroc pour « Le choix de la destination Maroc a été utilisation de certains produits phytos j savoir quelle stratégie adopter pour rest j fait l’année dernière devant le développ j sanitaires, contrôle de la production, ter concurrentiels par rapport au produit pement de la problématique du marché qualité du produit estimée médiocre par marocain. Agriculture du Maghreb 53 N° 57 - Fevrier 2012
  • 4. Souss Massa Draa Visite de jeunes maraîchers français sentiellement sur la conduite des plants. Cependant, répond M. Vinet, ce qui Je ne suis pas d’accord avec les profess j gène les producteurs français c’est sionnels qui pensent que le rendement le télescopage des importions avec des exploitations marocaines a atteint les périodes les plus sensibles pour le son plafond et que la technologie utilis j producteur de l’hexagone et qui l’emp r sée actuellement a donné le maximum pêchent de bien valoriser son produit. qu’elle pouvait. Au contraire, je pense Ces périodes sont d’abord fin février- qu’il y a encore une marge appréciable début mars au cours de laquelle la prod r de progression. On peut encore agir sur duction marocaine atteint sa vitesse l’augmentation des rendements par la de croisière, alors que la production modernisation des serres, le recours au française qui a été coûteuse à mettre hors sol, au chauffage d’appoint, etc. Ceci sur le marché ne fait qu’entrer en prod r permettrait d’accroître les rendements et duction. La deuxième période est celle améliorer encore plus la qualité du prod j d’octobre, fin de production en France duit’’.  et début des exportations marocaines. ‘‘En discutant avec les producteurs, C’est au cours de ces périodes que le ajoute-t-il, on constate l’augmentation producteur français espère valoriser du niveau social et l’amélioration des au mieux son produit, mission imposs r conditions des travailleurs dans le sect j sible en présence de produits importés teur. Ainsi, aujourd’hui on entend parler vendus moins cher. En effet, des press r des heures de travail, des contrats, etc. sions énormes pèsent sur la product r Tous ces aspect participeront forcément tion française qui lui causent une perte à la satisfaction des besoins des ouvriers de rentabilité et rendent plus difficile et par voie de conséquence, à améliorer pour les agriculteurs, qui cherchent à la productivité du travail’’. sauvegarder leur profession, de gagner de l’argent. Diner-débat M. Saidi a souligné les liens historiques Profitant de la présence de ces jeunes avec la France qui expliquent l’imposit r producteurs français, l’APEFEL a organ r tion au Maroc du calendrier d’export r nisé un débat sur le thème, proposé tation afin de mieux préserver la prod r par Légumes de France, ‘‘Les échang t duction française et, aujourd’hui, europr ges commerciaux et les exportations péenne. D’autres mesures sont venues «je pense qu’il y a Il est toujours plus facile de pouvoir parl j vers l’Union Européenne et l’impact renforcer la protection de la product r encore une marge ler de quelque chose quand on l’a vue. La des accords Maroc/UE sur la filière tion française et européenne, dont le appréciable de production marocaine avance à grands française’’. Le débat, qui a été très progression. quota annuel pour la tomate 213.000 pas et rattrape rapidement le retard animé entre les participants marocains On peut t, réparti en sous quotas mensuels, et le qu’on lui suppose, notamment par le et français, a été suivi par un dîner de encore agir sur prix d’entrée destiné à mettre les prix développement de la commercialisat j spécialités marocaines dans un cadre l’augmentation de vente au niveau de ceux du produit des rendements tion et de l’organisation professionnelle. convivial animé par un spectacle artist r français. par la On sent une recherche de la qualité, du tique varié de folklore marocain, offert rendement, tout en travaillant sur les Répondant à la remarque d’un prod r modernisation par le groupe Agrisouss. des serres, le mêmes thématiques qu’on peut avoir ducteur français, M. Saïdi a essayé de Avant le lancement du débat proprem r recours au hors en France : l’eau, l’utilisation des prod j lever le malentendu se rapportant au ment dit, M. Mohamed Zahidi a fait un sol, au chauffage duits phytosanitaires, la main d’œuvre exposé sur le secteur maraîcher maroc r dépassement des quotas et ce par le d’appoint, etc. et la professionnalisation (difficultés de biais des exportations hors contingent. cain, suivi par une présentation de l’ass r Ceci permettrait Ainsi, il a fait relever que les accords du recrutement). Problèmes communs aux sociation ‘‘Légumes de France’’ par M. d’accroître les GATT (OMC) permettent à n’importe rendements et deux pays ». Louis Vinet, président du groupe. Entamant les interventions, M. quel pays, en cas de marché demand r améliorer encore plus la qualité du Jean Pierre Hamard, Saïdi (APEFEL) a commencé par indiq r deur, d’accéder au marché français en produit», Jean producteur de tomate et concomb r quer, chiffres à l’appui, que si le Maroc payant le taux plein. Pierre Hamard bres (régions de Nantes) ou d’autres pays exportent vers ce M. Vinet a signalé un autre aspect qui M. Hamard, qui a fait partie du premier marché c’est avant tout parce que la handicape le producteur français, celui groupe de jeunes producteurs français France n’est pas autosuffisante dans le de la grande distribution. En effet les ayant visité le Maroc il y a une dizaine domaine de la production légumière. grandes enseignes, contrairement à ce d’année, fait état des changements Exemple : le marché français est équilibr qu’on pourrait penser, ne font pas jouer qui l’ont le plus frappé en une dizaine bré en tomate la préférence nationale et mettent le d’années : producteur français en concurrence « L’évolution n’est pas tant des struct j - 650.000 t de tomate produites en avec l’importation aussi bien extra tures, même si on sent nettement une France qu’intra européenne. En conséquence démarche d’évolution sur ce plan, mais - 950.000 t consommées le producteur français vend 50 à 60 % surtout la prise de conscience des problèm j - 300.000 t de déficit de sa production à bas prix. mes phytosanitaires. On note aussi une - 500.000 t importées (hors UE) Pourquoi concentrer les exportations très grosse progression technique ess j - 200.000 réexportées marocaines sur le marché Saint Charl r 54 Agriculture du Maghreb N° 57 - Fevrier 2012
  • 5. De gauche à droite Messieurs Khalid SAIDI, Louis Vinet et Mohamed Zahidi les ? a demandé l’un des interv r et légumes marocains vers venants français. En réponse, l’Europe, opération hautement M. Saidi a indiqué que ‘‘la Francj rentable. Par conséquent, la ce, essentiellement le marché de balance des échanges penc r j Saint Charles, est notre principal che largement en faveur de la le plateforme commerciale pour France et de l’Europe, ce à quoi entrer dans le marché européen les jeunes agriculteurs répond r en raison des structures mises en dent qu’ils sont pris en otages place spécialement pour facilit j de cette situation et qu’ils ne ter les démarches nécessaires au veulent pas que la solution de dédouanement. Nous somme cette équation se fasse à leurs en train de développer d’autres dépens. plateformes hors de France et d’améliorer les circuits de comm j NB : La terminologie utilisée mercialisation’’. r en France utilise le terme ‘‘int Dans ce même ordre d’idées, troduction’’ pour les produits ce qui dérange le plus les prod r qui proviennent d’Europe et ducteurs français à ce propos ‘‘importation’’ pour ceux orig r c’est que les prix enregistrés ginaires d’autres pays tiers. à Saint Charles servent le plus souvent de référence pour les CONCLUSION achats des grandes surfaces. Pour M. Vinet ‘‘Il faudrait apaisj D’un autre côté, M. Saidi a ind r ser les discussions en réglant le diqué que le Maroc importe télescopage pendant les périod j d’Europe, en plus des produits des sensibles et par conséquent agricoles, tout ce qui est néc r régler le différend qui oppose les cessaire à son agriculture d’exp r deux calendriers. L’idéal serait portation (semences, produits d’établir une complémentarité phytosanitaires, granulé pour entre production marocaine et le plastique, …) et que les ent r française en octobre et avril. De treprises françaises espagnol r j même, si on arrive à régler en int les bénéficient, entre autres, du terne les problèmes inter UE, une marché du transport des fruits grande étape sera franchie’’. Agriculture du Maghreb 55 N° 57 - Fevrier 2012