Dans cette nouvelle chronique, compte tenu du contexte environnemental tendu, je m’interroge sur mes comportements. Que faire en 2020 pour diminuer mon empreinte écologique? Là où le bât blesse, c'est que j'aime les voyages au bout du monde… *** Bonne année ***
1. L’avion, j’adore!
En ce début d’année, je me demande ce que je pourrais faire
de plus pour la planète. Même si j’ai l’impression d’en faire
déjà beaucoup, je dois avouer que j’adore prendre l’avion…
Je fais ce que je peux pour verdir mon petit univers: je me déplace la
plupart du temps en transports en commun, beaucoup à vélo et à pied,
je recycle le moindre bout d’alu, passe des heures à ramasser les
mégots et les morceaux de plastique sur la plage pour préserver la
faune maritime. Par contre, j’aime l’Inde. Et pour aller en Inde, je ne
vois pas comment je pourrais faire autrement que de prendre l’avion.
L’avion, pour moi, c’est comme le terrier du lapin dans Alice au pays
des merveilles. On passe d’un monde à un autre en un rien de temps.
C’est magique!
Un deal avec
mon «foot print»
Prendre l’avion, ça me fait pourtant mal. Mal à mon âme de jardinière
attentive et de randonneuse attirée par les espaces sauvages. Je n’ose
pas imaginer la taille qu’a pris mon empreinte écologique entre Zurich
et Bombay. Énorme!
Mais j’ai eu une idée. Je n’avais qu’à emporter des graines en Inde.
De futurs arbres d’origine provençale qui devraient se développer à
merveille entre les cocotiers et me feraient un peu oublier la taille de
mon foot print.
2. Ce que j’ai fait. J’ai confié ces graines, oliviers, citronniers en puissance,
à mon ami Godwin, qui cultive soigneusement son magnifique jardin,
entouré de cocotiers. Ma façon d’apporter ma propre compensation
carbone en quelque sorte. Trois-quatre oliviers et autant de citronniers,
ça doit bien être l’équivalent d’un Zurich–Bombay.
La paille
dans l’œil de l’autre
Parfois, je dois dire que ça m’énerve un peu, toutes ces discussions sur
l’avenir de la planète. Sans parler des conférences et autres rendez-
vous de gouvernements pusillanimes qui dépensent l’argent des
contribuables avec pour seul objectif de signer des documents vides de
tout sens.
Les promesses, c’est bien beau, mais ce sont les actes qui comptent.
Et là, surprise, l’utilisation des pesticides a augmenté de 24% en France
en 2018. La consommation de contenus en streaming, qui exige une
énergie folle, représente environ la moitié du flux de de données
transitant sur le réseau américain le week-end. Tendance fortement à
la hausse, chez nous aussi.
J’arrête Netflix
et les bouteilles en PET
Alors, parfois, je me dis que l’on peut bien brandir des pancartes «On
n’a pas de planète B», «Claim the Climate» ou «Quand c’est fondu,
c’est foutu», lorsque l’on renouvelle sa garde-robe chez Zara tous les
trois mois et que l’on passe plusieurs heures par jour, des EarPods dans
les oreilles, à écouter des trucs en streaming.
Promis, en 2020, j’agirai pour la planète. J’arrête Netflix. Mais je
prendrai l’avion. Un aller et retour seulement. Afin d’aller voir
comment se porte les oliviers de Godwin et lui apporter d’autres
graines pour verdir son jardin. Promis qu’une fois là-bas, j’achèterai
zéro bouteille en PET. Je ne boirai que du lait de coco. Je me laverai
dans la mer et je mangerai exclusivement des produits locaux.
Promis, je ferai le maximum pour calmer ma conscience et réduire
mon foot print. En 2020, je prendrai mes rêves pour des réalités.
Zurich, janvier 2020