Internet nous rend quotidiennement d'immenses services et nous est devenu indispensable, mais les cyberattaques et les usurpations d'identité se multiplient de façon inquiétante. Mon ami Steve, de Boston, en fait la douloureuse expérience.
2. «Le FBI s’avoue impuissant»
Steve, désespéré, s’adresse au FBI. Il doit bien y avoir une solution. Le FBI est submergé par
quantité de cas similaires et s’avoue impuissant. Il réussit toutefois à localiser l’auteur de la
cyberattaque. En Inde. Il ne peut rien faire d’autre.
Steve devient dingue.
Et ce matin, ce message m’annonçant que l’ordinateur de son ami David aussi avait été
infiltré. Que l’«Indien» avait lu leur correspondance. Qu’il était ainsi au courant de ses
déplacements et activités.
«Il m’est arrivé de me fantasmer en Mata Hari»
Steve m’écrit qu’il ne pourra plus me donner de détails sur sa vie dans ses mails, ni via SMS,
qu’il me contactera. Je me demande comment il fera pour me prévenir de son prochain
passage en Suisse. Sans doute m’enverra-t-il une lettre… La poste reste finalement un moyen
sûr de communiquer, d’échapper au cyberempêcheur de surfer en rond.
C’est aussi par courrier que je vais envoyer le manuscrit de cette chronique à Steve, à
l’adresse de sa boîte postale. Je n’attends pas de réponse avant une semaine, le temps que
nos missives traversent l’Atlantique.
Bien qu’il me soit arrivé plus d’une fois de me fantasmer en Mata Hari, cette histoire me fait
frémir. «Personne ne peut m’aider», conclut Steve dans son mail ce matin… Le cauchemar
virtuel semble ne pas avoir de fin.
* Prénom modifié
Sylvie Castagné est mère d’une adolescente qui, comme nombre de ses pairs, lâche difficilement son
smartphone. La jeune fille trouve toutefois que sa mère passe un peu trop de temps sur Facebook, Twitter
et Instagram. La rédactrice free-lance basée à Zurich s’intéresse à l'univers numérique et à l’impact des
réseaux sociaux sur nos vies.