Lors de la Journée BEEZ&CO du 2 juillet 2013 "Organisations en éco-système, création de valeurs pour tous ?", des participants de tous horizons croisent leurs regards sur le concept de coopétition.
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Rencontre-débat #2 Iteem / BEEZ&CO - Les grands axes
Atelier de co-réflexion BEEZ&CO - On parle coopétition
1. Ateliers Co-réflexion
DOCUMENT BEEZ&CO – LA JOURNEE BBEZ&CO 2013
SYNTHESE ATELIER SUR THEME
COOPETITION – MARDI 2 JUILLET 2013
– EURATECHNOLOGIES
Animé
par
Delphine
Coffart
et
Sophie
Mayeux.
La
coopétition
est
un
concept
difficile
à
définir,
peut-‐être
parce
que
nous
sommes
éduqués
dans
la
compétition.
À
l'école,
il
faut
avoir
de
bonnes
notes,
en
classe
préparatoire
il
faut
passer
des
concours,
en
entreprise
il
faut
être
performant,
dans
la
vie,
il
faut
avoir
la
meilleure
réussite
sociale.
Aujourd'hui,
il
faut
être
"fort"
pour
décider
d'évoluer
autrement,
car
même
si
nous
constatons
que
ce
système
qui
a
construit
nos
sociétés
s'essouffle,
nous
sommes
cependant
obligés
d'évoluer
dedans.
TABLE 1 : DES VALEURS PILIERS ET DES RÈGLES
DU JEU À DEFINIR
La
table
1
tente
de
définir
le
concept
de
coopétition.
Des
valeurs
piliers
:
La
loyauté
La
confiance
:
il
y
a
de
la
place
pour
tout
le
monde.
La
volonté
:
la
coopétition
n'est
pas
possible
s'il
n'y
a
pas
de
volonté
commune.
La
bienveillance
:
on
essaiera
de
trouver
chez
chacun
le
meilleur
avantage
(compétitif,
...),
et
on
créera
les
conditions
de
partage
de
cette
valeur.
Equité
:
définir
un
mode
de
relation
équitable.
Un
contexte
commun
:
Des
contraintes
et
des
intérêts
communs
:
on
identifie
des
concurrents
qui
ont
les
mêmes
contraintes
que
soi,
on
constate
qu'il
existe
une
convergence
de
contraintes
et
d'intérêts,
c'est
un
contexte
qui
fait
que
la
coopétition
est
possible.
Complémentarité
:
si
cette
condition
n'est
pas
remplie,
les
entreprises
vont
alors
se
retrouver
sur
les
mêmes
marchés
et
se
battre
:
notre
côté
instinctif
va
ressurgir,
car
finalement,
nous
sommes
tous
des
prédateurs.
2. Ateliers Co-réflexion
DOCUMENT BEEZ&CO – LA JOURNEE BBEZ&CO 2013
Les
bénéfices
:
La
coopétition
est
un
moyen
:
•
de
changer
d'attitude
de
manière
globale,
•
d'échanger
des
pratiques,
•
d'apprendre
de
l'autre,
•
de
mettre
à
plat
les
conditions
de
travail
idéales,
car
on
se
rend
compte
qu'on
ne
peut
plus
produire
de
la
même
manière.
Mais
pour
faire
tout
cela,
il
faut
une
dose
d'audace.
Exemple
donné
dans
le
domaine
des
agences
de
communication
:
Les
agences
de
communications
sont
souvent
sollicitées
pour
répondre
à
des
appels
d'offre,
des
briefs,
sur
lesquels
elles
investissent
du
temps
finalement
à
perte.
Elles
sont
donc
de
plus
en
plus
nombreuses
à
se
réunir
au
sein
d'une
charte
qui
définit
les
règles
de
comportement
des
clients.
Les
agences
ne
désirent
plus
être
ainsi
misées
en
compétition
sur
des
briefs,
mais
sur
des
compétences
et
des
actions
qu'elles
ont
déjà
réalisées.
Définition
table
1
:
Des
entreprises
coopétitives
sont
des
entreprises
d'un
même
secteur
d'activité,
qui
décident,
ensemble,
de
se
comporter
de
la
même
manière
vis-‐à-‐vis
de
leurs
clients.
Un
doute
s'élève
à
ce
moment
de
la
réflexion
:
s'il
est
nécessaire
de
mettre
en
place
des
règles
du
jeu,
c'est
que
la
confiance
n'existe
plus.
Le
groupe
s'accorde
à
reconnaître
que
les
règles
du
jeu
peuvent
quand
même
rassurer
et
définir
des
choses
positives.
Enfin,
il
ne
faut
pas
être
naïf,
car
il
faut
reconnaître
que
la
raison
d'être
d'une
entreprise
est
de
"manger",
"vivre"
et
donc,
il
faudra
qu'elle
dégage
de
la
rentabilité.
TABLE 2 : UN CONCEPT FLOU
La
table
2
tente
de
répondre
à
la
question
:
quelles
sont
les
conditions
pour
que
la
coopétition
soit
créatrice
de
valeur
pour
tous
?
Besoins
:
Il
faut
partir
des
besoins
du
marché.
Abnégation
:
pour
faire
de
la
coopétition,
il
faut
prendre
sur
soi.
Confiance
:
Il
faut
de
la
confiance
entre
les
différents
acteurs,
mais
comment
nouer
ce
lien
de
confiance
?
Il
faut
que
la
relation
soit
équitable.
Pour
avoir
avoir
confiance
en
l'autre,
il
faut
d'abord
avoir
confiance
en
soi
pour
ne
pas
avoir
peur
de
l'autre.
On
a
confiance
en
l'autre
à
partir
du
moment
où
on
a
vécu
quelque
chose
ensemble,
il
y
a
eu
une
expérience
commune.
3. Ateliers Co-réflexion
DOCUMENT BEEZ&CO – LA JOURNEE BBEZ&CO 2013
Par
exemple,
on
va
coopter
une
personne
de
confiance,
ou
on
va
se
faire
coopter
par
une
personne
de
confiance.
On
doit
être
rassuré
au
préalable.
Un
participant
ne
voit
pas
pourquoi
on
"invente"
le
mot
coopétition
ni
dans
quel
but.
En
effet,
il
considère
que
la
coopétition
n'est
en
rien
différente
de
la
concurrence.
Il
donne
sa
propre
définition
de
la
coopétition,
mot
qu'il
souligne
ne
pas
aimer
:
"
pour
moi,
la
coopétition
est
une
collaboration
avec
un
intérêt
commun.
C'est
de
l'intelligence
collective.
La
compétition,
c'est
sain,
si
on
n'a
pas
de
concurrent,
on
n'a
pas
de
point
de
repère.
La
compétition,
ce
n'est
pas
forcément
mal
si
on
la
considère
comme
une
source
d'amélioration."
"Je
n'arrive
pas
à
imaginer
comment
deux
entreprises
exactement
identiques
peuvent
travailler
ensemble".
La
coopétition
n'est
pas
un
concept
abouti
pour
cette
table.
C'est
une
solution
pour
faire
moins
pire.
C'est
une
étape
intermédiaire
avant
la
vraie
collaboration.
Elle
ne
peut
s’appliquer
que
sur
des
sujets
supports
et
pas
sur
des
sujets
stratégiques.
Elle
repose
sur
la
définition
des
besoins
de
chacun
et
d'une
charte
relationnelle,
conditions
préalables
de
mise
en
place
de
la
coopétition.
La
table
s'accorde
sur
les
points
suivants
:
•
la
coopétition
repose
sur
le
comportement
des
différents
acteurs.
Il
ne
faut
pas
être
dans
une
optique
de
destruction
de
son
concurrent.
•
Une
condition
de
réussite
de
la
coopétition
est
la
défintion
d'un
objectif
commun.
•
La
coopétition
ne
peut
pas
forcément
fonctionner
sur
tous
les
secteurs
économiques
:
par
exemple,
cela
semble
plus
possible
sur
un
secteur
tel
que
la
solidarité.
Si
c’est
pour
générer
du
gain,
elle
est
vouée
à
l’échec.
Renvoie
à
la
notion
de
redistribution,
ne
pas
être
intéressée.
Tout
dépend
si
l’on
a
une
vision
guerrière
ou
positive
de
la
concurrence.
TABLE 3 : UN CONCEPT QUI REPOSE SUR LE SENS
DE LA NATURE HUMAINE
La
table
3
entre
tout
de
suite
dans
le
vif
du
sujet,
car
elle
vient
d'une
table
qui
a
déjà
travaillé
sur
le
concept
de
coopétition.
Dans
quel
contexte
la
coopétition
est
possible
?
Lorsque
diverses
entreprises
vendent
les
mêmes
produits,
par
exemple,
et
qu'elles
décident
de
partager
le
même
outil
de
production.
Elles
peuvent
alors
décider
de
vendre
ensemble
ou
de
manière
séparée.
Cela
dépend
du
besoin
du
client.
Cela
est
possible
aussi
lorsque
plusieurs
entreprises
veulent
accéder
à
un
même
marché,
elles
s'associent.
Les
bénéfices
sont
alors
certains
tant
pour
les
salariés
que
les
clients.
Les
premiers
apprennent
les
uns
des
autres
et
partagent
leurs
connaissances
;
quant
aux
seconds,
il
y
a
de
fortes
chances
pour
qu'ils
obtiennent
un
meilleur
produit
à
un
meilleur
prix.
La
coopétition
est
une
manière
de
réinventer
le
travail,
ensemble.
4. Ateliers Co-réflexion
DOCUMENT BEEZ&CO – LA JOURNEE BBEZ&CO 2013
La
coopétition
est
une
compétition
positive,
c'est
une
concurrence
saine.
Les
avantages
ne
sont
pas
évidents
à
identifier
pour
un
client.
On
peut
bien
sur
citer
la
réduction
des
coûts,
mais
cela
n'est
pas
inhérent
à
la
coopétition.
Il
existe
un
problème
de
success
stories.
Il
faudrait
trouver
des
exemples
d'entreprises
qui
ont
mis
en
place
et
vécu
la
coopétition
pour
illustrer
tous
ces
propos.
Il
faudrait
écrire
un
livre
!...
(Super
idée
;)
!)
Quel
est
alors
l'événement
déclencheur
de
la
décision
de
s'engager
dans
la
coopétition
?
Dans
un
contexte
sinistré,
des
entreprises
décident
de
s'associer,
de
travailler
ensemble,
dans
l'intérêt
général,
pour
la
sauvegarde
et
la
création
d'emplois.
Dans
certains
environnements,
il
y
existe
une
urgence
à
éviter
la
destruction
de
l'activité
économique.
Plutôt
que
de
tous
mourir
ensemble,
on
va
décider
de
tout
recréer
ensemble.
Ici,
les
bénéfices
sont
immatériels,
on
arrive
vite
sur
le
terrain
des
valeurs,
du
bien
commun,
du
sens.
C’est
en
situation
d’urgence
que
l’on
franchit
le
cap
de
la
coopétition,
lorsque
l’on
est
au
pied
du
mur.
La
coopétition
se
vit
de
manière
incrémentale.
On
apprend
au
fur
et
à
mesure
qu'on
en
fait,
qu'on
la
vit.
Dans
un
cadre
de
coopétition,
il
ne
faut
pas
se
fixer
des
objectifs
trop
importants,
mais
réalistes.
Il
faut
pouvoir
atteindre
les
objectifs
pour
avoir
confiance
et
continuer.
Quelles
sont
finalement
les
conditions
de
réalisation
de
la
coopétition
?
Il
faut
de
la
maturité
de
la
part
des
acteurs
(car
les
relations
sont
basées
sur
la
confiance,
la
loyauté...)
et
un
cadre,
une
gouvernance
basée
sur
la
définition
d'un
bien
commun.
Deux
entreprises
qui
décident
de
s'engager
dans
la
coopétition
doivent
nourrir
des
valeurs,
des
croyances
profondes
et
communes
basées
sur
la
nature
humaine,
comme
la
réalisation
de
soi
ou
la
valorisation
de
soi.
Pour
être
capables
de
s'engager
dans
ce
processus,
les
hommes
de
ces
entreprises
doivent
avoir
dépassé
leurs
peurs.
Définition
table
3
:
La
coopétition
naît
d'une
situation
d'urgence,
d'une
RUPTURE
(d'un
environnement).
Il
y
a
une
prise
de
conscience
qu'il
faut
réinventer
une
autre
manière
de
travailler.
Des
entreprises
décident
alors
de
se
rassembler
pour
ne
pas
mourir.
Elles
vivent
une
expérience
positive,
donc
elles
décident
de
continuer
ensemble
à
se
comporter
de
cette
manière.
Les
ingrédients
qui
rendent
cela
possible
:
•
des
CROYANCES
communes
qui
reposent
sur
des
valeurs
humaines
;
•
des
PERSONNES
volontaires,
car
il
faut
qu'il
y
ait
une
volonté,
une
croyance
forte
du
dirigeant
pour
au
départ
imposer
cette
vision,
et
pérennes
car
ce
sont
des
processus
longs
à
mettre
en
place
et
qui
reposent
sur
des
hommes
(liens
de
confiance
à
mettre
en
place,
...)
5. Ateliers Co-réflexion
DOCUMENT BEEZ&CO – LA JOURNEE BBEZ&CO 2013
EN SYNTHÈSE
Un
concept
difficile
à
définir,
un
comportement
qui
ne
semble
pas
"naturel"
au
contraire
de
la
concurrence
qui
est
plus
simple
à
définir
et
à
appréhender.
Un
concept
qui
repose
sur
des
valeurs
fortes
et
liées
à
l'humain.
Un
concept
qui
mérite
d'être
cadré
dans
une
charte,
qui
a
besoin
de
règles
du
jeu.
Un
concept
qui
a
besoin
d'être
illustré
par
des
exemples
pour
être
mieux
compris
et
partagé.