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ÉTUDES ÉCONOMIQUES
DIRECTION GÉNÉRALE
DES ENTREPRISES
DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES
Un nouveau classement très majoritairement
adopté par les hôtels français
0
10
20
30
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90
100
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2010 2011 2012 2013
En %
Part des hôtels classés
Part des nuitées des hôtels classés
Part des nuitées étrangères des hôtels classés
Graphique 1 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement de 2010 à 2013
Note de lecture : au mois de décembre 2013, 73 % des hôtels étaient passés au nouveau classement. Ces hôtels ont accueilli
85 % de l’ensemble des nuitées passées dans les hôtels français en décembre et 90 % de l’ensemble des nuitées passées dans
les hôtels français par la clientèle étrangère.
Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements.
D
epuis fin 2009, la France s’est dotée
d’un nouveau classement hôtelier.
Fin 2013, près des trois quarts des
hôtels (73  %), rassemblant 83 % des
chambres d’hôtels, avaient adopté ce
nouveau classement. L’adoption s’est faite
progressivement et la part d’hôtels classés
continue d’augmenter. Fin 2014, près de
quatre hôtels sur cinq étaient classés.
Une part plus importante des hôtels de
grande capacité ont adopté ce nouveau
classement, tout comme ceux situés
dans les zones de plus forte concurrence
touristique. Le changement de classement
entre l’ancien – de zéro à quatre étoiles
– et le nouveau, conforme aux standards
internationaux, – de une à cinq étoiles –
s’est très majoritairement fait à nombre
d’étoiles constant (62 % des cas) ou en
gagnant une étoile (37 % des cas). Les
hôtels ayant une étoile supplémentaire ont
adopté le classement plus tôt. Les hôtels
de chaîne ont plus fréquemment adopté ce
nouveau classement avec un gain d’étoile
dans les deux tiers des cas.
Fin 2009, la France s’est dotée d’un nouveau classement
hôtelier afin de se conformer aux standards internationaux
(encadré 1). Les hôtels français peuvent désormais prétendre à
un classement sur une grille de une à cinq étoiles (contre zéro à
quatre étoiles précédemment). Il ne s’agit pas, bien sûr, du seul
changement. La liste des critères pour l’attribution des étoiles a
été complètement révisée pour tenir compte de la disponibilité
de nouveaux équipements, mais également de la qualité de
l’accueil et des services proposés. L’organisme attributaire et la
durée de validité du classement ont été modifiés. Au 1er
janvier
2014, 73 % des hôtels français avaient adopté le nouveau
classement (graphique 1). Ces hôtels regroupent 83 % de la
capacité hôtelière en France et ont hébergé 84 % des nuitées
passées dans les hôtels français en 2013. Depuis le 1er
janvier
2014, la part d’hôtels classés a encore sensiblement progressé
pour atteindre environ 77 % fin 2014. Ces hôtels nouvellement
classés ont accueilli une clientèle à 38,8 % étrangère sur la
période 2010-20131
, à comparer à une clientèle à 34,3 %
étrangère pour l’ensemble des hôtels sur la même période.
Une augmentation du passage à la fin
de l’ancien classement
La part des hôtels ayant adopté le nouveau classement a
augmenté de manière progressive de début 2010 à l’été 2012.
En effet, du 23 décembre 2009 (date d’entrée en vigueur du
nouveau classement) au 23 juillet 2012, les deux classements
ont coexisté. Après cette date, le classement de 0 à 4 étoiles
est devenu obsolète et les établissements ont dû retirer les
vieux panonceaux. La période de forte croissance du nombre
d’établissements passés au nouveau classement coïncide avec
cette date de fin de l’ancien classement : 6 070 établissements
étaient passés au nouveau classement fin juin 2012, 8 572 fin
juillet 2012. La part d’hôtels passés au nouveau classement a
ensuite continué à progresser pour atteindre 73 % fin 2013. La
part d’hôtels classés a évolué au même rythme en 2014 qu’en
1
L’étude repose essentiellement sur les résultats au 1er
janvier 2014 obtenus en rapprochant le
recensement des établissements classés (Atout France) et le parc des établissements hôteliers
(Insee). Le taux de passage au 01/01/2014 est estimé et provisoire.
N°53
Avril
2016
2
Graphique 2 : Taux de passage au nouveau classement selon la taille des hôtels
Graphique 3 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement en fonction de la densité géographique en chambres d’hôtels
En %
0
20
40
60
80
100
moins de 10 entre 10 et 19 entre 20 et 29 entre 30 et 49 entre 50 et 99 entre 100 et 249 250 ou plus
Nombre de chambres
Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014.
Taux de passage au
nouveau classement
plus de 75 %
de 70 à 75 %
de 60 à 70 %
moins de 60%
En %
30
40
50
60
70
80
90
10 30 90 270 810
Proportion d'hôtels passés au nouveau classement
Nombre de chambres d'hôtels pour100 km²
(échelle logarithmique)
65
Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements.
Données au 01/01/2014.
2013, pour approcher fin 2014 la proportion de
quatre hôtels sur cinq (77 %).
Les grands hôtels ont plus fréquemment
adopté le nouveau classement
Plus les hôtels comportent de chambres, plus ils
ont adopté le nouveau classement (graphique 2).
En effet, alors que la part d’hôtels de moins de 10
chambres passés au nouveau classement fin 2013
est de l’ordre de 40 %, elle est supérieure à 80 %
pour les hôtels de plus de 20 chambres (presque
égale à 80 % pour les hôtels de 20 à 29 chambres
et nettement supérieure pour les hôtels de plus
forte capacité). Le passage est même quasiment
systématique (proche de 100 %) pour les hôtels
de plus de 250 chambres (près de 90 hôtels en
France). Par ailleurs, outre la taille des hôtels, le
caractère touristique de la zone ou la densité de
l’offre2
augmente le taux de passage.
Un taux de passage au nouveau
classement supérieur dans les zones
de forte concurrence touristique
Le passage au nouveau classement ne s’est pas
fait selon le même calendrier et dans les mêmes
proportions sur les différents points du territoire
(carte 1). Fin 2013, les départements touristiques
du littoral atlantique, du Finistère aux Pyrénées-
Atlantiques à l’exception de la Vendée et des
Landes, du littoral méditerranéen et des Alpes
affichaient des taux de passage supérieurs à
75 % quand les départements de l’Indre, de la
Creuse, du Cher et de la Haute-Saône comptent
moins de 60 % d’hôtels nouvellement classés.
Les départements de Paris, de Corse et le long de
la frontière belge affichent également des taux
élevés.
D’une manière générale, il existe, dans les
territoires, une relation croissante entre l’offre en
nombre de chambres et la propension à passer au
2
Les différents indicateurs sont bien sûr liés. Les grands hôtels sont plus
souvent dans les zones touristiques dans lesquelles la concurrence touristique
(mesurée à l’aide de la densité en chambres d’hôtel) est plus forte. Cependant
des travaux économétriques de type régression logistique ont permis de
montrer que, toutes choses égales par ailleurs, ces facteurs avaient chacun
une influence.
Carte 1 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement
selon le département
Lecture : Chaque point représente un
département positionné sur le graphique en
fonction du nombre de chambre d’hôtels pour
100 km² (axe horizontal) et de la proportion
d’hôtels passées au nouveau classement
(axe vertical). Parmi les 56 départements
comptant moins de 90 chambres d’hôtels
pour 100 km² (points verts, clairs ou foncés),
25 départements (points verts foncés) soit plus
de 40 % affichent une proportion d’hôtels
passés au nouveau classement inférieur à
65  %. Parmi les départements comptant
plus de 90 chambres d’hôtels pour 100  km²
(points bleus), le taux de passage au nouveau
classement est toujours supérieur à 65 %.
Champ : départements de France métropolitaine hors Paris et la petite couronne.
Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014.
3
Tableau 1 : Répartition des hôtels selon l’ancien et le nouveau classement
Nouveau classement (répartition des hôtels en %)
Ensemble
1 étoile 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles Non classés En % Effectif
Ancienclassement
deshôtels
0 étoile 16,8 16,7 6,8 1,7 0,5 57,6 10,0 1 749
1 étoile 15,4 19,4 1,5 0,1 0 63,6 6,2 1 083
2 étoiles 0,2 45,1 28,0 0,1 0 26,5 48,2 8 444
3 étoiles 0 0,7 67,5 19,2 0,1 12,5 22,4 3 935
4 étoiles 0 0 2,0 69,7 23,2 5,2 4,6 814
4 étoiles luxe 0 0 0 16,9 78,0 5,1 0,3 59
Non classés 12,9 30,1 26,7 8,4 2,0 20 8,3 1 447
Ensemble
En % 3,8 27,2 31,7 8,5 1,6 27,1 100,0
Effectif 668 4 777 5 560 1 495 274 4 757 17 531
Note de lecture : parmi les hôtels anciennement classés «0 étoile», 16,8 % ont désormais une étoile, 16,7 % ont désormais 2 étoiles, … et
57,6 % ne sont pas classés. Les 1 749 hôtels anciennement classés «0 étoile» représentent 10,0 % du total des hôtels. 		
Sources :Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014.				
Graphique 4 : Répartition des hôtels selon l’évolution de leur classement et la date de passage
Note de lecture : parmi les hôtels passés au nouveau classement au 1er
trimestre 2010, 37 % ont conservé le même nombre d’étoiles entre l’ancien
et le nouveau classement et 63 % ont vu leur nombre d’étoiles augmenter. Parmi ceux passés au 4e
trimestre 2012, 72 % ont conservé le même
nombre d’étoiles et 22 % ont vu leur nombre d’étoiles augmenter.
Sources :Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements.
En %
2
37
42
48 53 52 51 47 47
54
67
72
78 73 72 68
59
63
58
51
47 48 48 52 51
45
32
27
22 26 27 31
39
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2010 2011 2012 2013
Hausse Stabilité Baisse
nouveau classement : plus le territoire
est dense en chambres d’hôtels, plus
les hôtels ont adopté le nouveau
classement (graphique  3). Dans les
départements comptant moins de 90
chambres d’hôtels pour 100 km², plus
de 40 % (25 sur 56) affichent une
proportion d’hôtels passés au nouveau
classement inférieure à 65 %. Dans les
départements comptant plus de 90
chambres d’hôtels pour 100 km², le taux
de passage au nouveau classement est
toujours supérieur à 65 %. Un passage
plus fréquent au nouveau classement
dans les territoires où la densité de
chambres est plus forte ne s’explique
qu’en partie par un « effet taille » des
établissements  : à celui-ci s’ajoute un
effet de « concurrence touristique ».
Un nouveau classement à
nombre d’étoiles identiques
dans la majorité des cas
Dans 37 % des cas, le nouveau
classement se traduit par une étoile
supplémentaire et dans 62 % par un
maintien dans la catégorie comportant
le même nombre d’étoiles. 8,4 % des
hôtels classés en janvier 2014 n’étaient
pas classés dans l’ancien système.
Seulement 75 hôtels (soit 0,6 %) ont
un nouveau nombre d’étoiles inférieur
à l’ancien.
Les comportements face au nouveau
classement diffèrent selon la catégorie
initiale :
-  Les hôtels anciennement classés
0 étoile ont moins adopté le nouveau
classement : 57,6 % d’entre eux ne sont
pas classés fin 2013. Lorsqu’ils sont
reclassés, ils acquièrent principalement
1 ou 2 étoiles (respectivement 16,8 %
et 16,7 % − tableau 1) ;
-  Les hôtels anciennement classés
1 étoile ne se sont pas non plus
précipités sur le nouveau classement :
63,6 % ne sont pas classés fin 2013.
Pour ceux qui l’adoptent, un reclassement dans la catégorie
2 étoiles (19,4  %) est plus fréquent qu’un maintien dans la
catégorie 1 étoile (15,4 %) ;
- Les hôtels anciennement classés 2 et 3 étoiles ont beaucoup
plus fréquemment adopté le nouveau classement (dans
respectivement 73,5 % et 86,8 % des cas). Le nouveau
classement correspond le plus souvent au maintien du nombre
d’étoiles : dans 45,1 % des cas pour les hôtels anciennement
classés 2 étoiles et 67,5 % des cas pour les hôtels anciennement
classés 3 étoiles. Le gain d’une étoile concerne 28,0 % des
hôtels anciennement classés 2 étoiles et 19,2 % de ceux
anciennement classés 3 étoiles ;
- Les hôtels 4 étoiles et 4 étoiles luxe ont presque systématiquement
adopté le nouveau classement dès la fin 2013. Les premiers restent
dans la catégorie 4 étoiles (69,7 %) ou deviennent des 5 étoiles
(23,2 %). Les seconds ont très majoritairement adopté la catégorie
5 étoiles (78  %) et affichent ainsi toujours le nombre d’étoiles
maximum ;
- Les hôtels initialement non classés ont beaucoup plus adopté le
nouveau classement que les hôtels anciennement classés avec
0 ou 1 étoile. En effet, seuls 20 % d’entre eux n’ont pas adopté le
nouveau classement fin 2013. Ils sont majoritairement classés dans
les nouvelles catégories 2 ou 3 étoiles.
Les hôtels ayant « gagné » une étoile ont opté
plus rapidement pour le nouveau classement
La proportion d’hôtels ayant « gagné » une étoile entre l’ancien
et le nouveau classement est plus élevée parmi les hôtels passés
en 2010 ou 2011 que pour ceux passés en 2012 ou 2013
(graphique 4). Lors de la procédure de classement, les hôtels
peuvent commencer par évaluer le nombre d’étoiles auquel ils
peuvent prétendre. Il est possible que les hôtels satisfaisant les
conditions pour un gain d’étoile aient été plus motivés que les
autres par l’adoption du nouveau classement.
D’ailleurs, la part des hôtels ayant « gagné » au moins une
étoile est beaucoup plus faible parmi ceux ayant basculé dans
le nouveau classement au moment où l’ancien est devenu
obsolète (seulement 20 % au 4e
trimestre 2012). Les hôtels
qui ne bénéficieraient pas d’étoiles supplémentaires semblent
avoir attendu la date limite avant de lancer les démarches pour
adopter un nouveau classement, payant de surcroît. La part des
hôtels ayant « gagné » au moins une étoile est ensuite un peu
supérieure, proche de 33 %. Certains hôtels ont peut-être eu
besoin de temps pour faire les investissements nécessaires à
l’adoption d’un nouveau classement conforme à leur souhait.
4
Directeur de la publication : Pascal Faure
Rédacteur en chef : François Magnien
Secrétariat de rédaction : Martine Automme,
Nicole Merle-Lamoot
Composition : Hélène Allias-Denis, Brigitte Baroin
ISSN : 2269-3092
Dépôt légal : 2016
DGE - 67, rue Barbès, 94200 Ivry-sur-Seine
Pour en savoir plus :
www.classement.atout-france.fr
www.legifrance.gouv.fr
Consultez la rubrique « Étude et statistiques »
du site www.entreprise.gouv.fr
Prisca Blancard, DGE
„„ Encadré 1 : Nouveau classement hôtelier
Ancien et nouveau classements hôteliers
Gammes
(mentions spéciale)
Ancien classement Nouveau classement
De 0 à 4 étoiles
4 étoiles Luxe
De 1 à 5 étoiles
Distinction Palace
Durée
Indéterminée
(avec contrôles)
5 ans
Organe d’inspection DGCCRF
Cabinets de contrôle privés, accrédités
par le comité français d’accréditation
(Cofrac). Le cabinet de contrôle est
librement choisi par l’hôtelier.
Coût Gratuit Payant (dépend de la demande)
Nbre minimum
de chambres
0 étoile : 5 chambres
1étoile : 7 chambres
3 étoiles et + : 10 chambres
Pas de restriction
Type de visite Déclarée
1 à 3 étoiles : déclarée
4 et 5 étoiles : déclarée et précédée
d’une visite mystère
Nbre de critères 30 246
Types de critères Équipement
Équipement
État de propreté
Exigences de la qualité des services
normés
Accessibilité et développement durable
„„ Encadré 2 : Sources
- Parc des établissements : liste exhaustive des hôtels tenue par l’Insee. Le
parc est mis à jour régulièrement à l’aide du fichier Sirène ainsi que des
arrêtés préfectoraux et des informations locales obtenues lors d’enquêtes
ou par Atout France. Cette base contient la taille des établissements, leur
situation géographique, les principales caractéristiques des hôtels.
- Enquête de fréquentation hôtelière : enquête de suivi conjoncturel du
tourisme réalisée par l’Insee en partenariat avec la DGE et les comités
régionaux ou départementaux du tourisme.
- Classement hôtelier : recensement des hôtels classés par Atout France. Ce
fichier contient la date de passage au classement et l’ancien classement des
hôtels.
Les hôtels de chaîne sont plus
fréquemment passés au nouveau
classement et ont plus souvent gagné
une étoile
Sous l’impulsion des têtes de réseau, les hôtels de
chaîne sont beaucoup plus fréquemment passés
au nouveau classement : fin 2013, 84,1  % étaient
classés quand « seulement » 70,7 % de l’ensemble
des hôtels avaient adopté le nouveau classement.
Le passage au nouveau classement s’est beaucoup
plus fréquemment traduit par un gain d’étoile
(68,8  % des cas contre 23,4  % des cas pour les
hôtels indépendants). Les chaînes hôtelières ont donc
souvent su réaliser les investissements nécessaires ou
adapter marginalement leur offre pour répondre aux
exigences du nouveau classement.
Un classement garant d’une veille en
continu sur la qualité de l’offre hôtelière
Il est encore tôt pour évaluer tous les effets de cette
réforme du classement hôtelier. Le nouveau classement
a déjà pu se traduire par une accélération de certains
investissements pour les hôtels l’ayant adopté, plus
particulièrement ceux ayant gagné une étoile, et ainsi
améliorer globalement la qualité de l’offre hôtelière
française. Les marges commerciales pourraient
augmenter grâce à une politique de prix adaptée. Une
offre de meilleure qualité pourrait à terme se traduire
par une hausse de la fréquentation. Fin 2013, le
passage au nouveau classement n’avait pas encore eu
cet effet : toutes choses égales par ailleurs, l’évolution
annuelle du nombre de nuitées est la même dans les
hôtels ayant adoptés le classement et les autres3.
Les hôteliers sont désormais engagés dans un processus
de contrôle en continu de la qualité de leur offre avec
de nombreux critères à respecter et une remise en
cause du classement tous les cinq ans. À l’heure des
premiers renouvellements, bien que les sites internet
de comparaisons de prix ou d’avis d’utilisateurs soient
de plus en plus utilisés, le classement hôtelier, avec une
grille de une à cinq étoiles conforme aux standards
internationaux, a déjà été très majoritairement adopté.
Les étoiles restent un repère important pour les clients,
français ou étrangers.
3
Pour étudier l’impact éventuel du nouveau classement sur la fréquentation
hôtelière, un travail économétrique de type différence de différences a été mis
en place. Il s’agit de comparer l’évolution de la fréquentation des hôtels passés
au nouveau classement avec un groupe d’hôtels aux mêmes caractéristiques, pas
encore passés au nouveau classement (mêmes répartitions selon la géographie,
le nombre de chambres, l’ancien classement). Cette comparaison entre le groupe
cible et un groupe témoin permet de neutraliser les effets de conjoncture. Le
raisonnement en différence de différences permet de neutraliser les différences
initiales entre les groupes  : par exemple les hôtels classés ont un taux
d’occupation légèrement supérieur aux hôtels non classés, mais le passage au
nouveau classement ne s’est pas traduit par une évolution plus forte du nombre
de nuitées.
La loi du 22 juillet 2009 de déve-
loppement et de modernisation
des services touristiques a rénové
le système de classement officiel
des hébergements touristiques en
France. L’objectif essentiel était une
meilleure adaptation aux attentes
des clients et aux pratiques inter-
nationales. Le nouveau système de
classement des hébergements tou-
ristiques a été mis en application le
23 décembre 2009 pour les hôtels et
le 1er
janvier 2010 pour les autres hé-
bergements touristiques. Les deux
classements ont coexisté jusqu’au
23 juillet 2012, date à laquelle l’an-
cien classement est devenu obsolète.
Ce nouveau classement hôtelier
a été défini après une phase de
concertation avec les professionnels
du tourisme en France. La classifi-
cation a été revisitée pour corres-
pondre aux attentes nouvelles des
clients. On y retrouve des exigences
en matière de nouvelles technolo-
gies, de développement durable, de
formation du personnel ou d’acces-
sibilité aux personnes handicapées.
Atout France, groupement d’intérêt
économique en charge du dévelop-
pement touristique de la France, met
en œuvre une politique de compéti-
tivité et de qualité des entreprises
du secteur. À ce titre, l’agence Atout
France conçoit et tient à jour les ta-
bleaux de classement des hôtels et
diffuse librement et gratuitement
la liste des hébergements classés.

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Un nouveau classement très majoritairement adopté par les hôtels français

  • 1. 1 ÉTUDES ÉCONOMIQUES DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES Un nouveau classement très majoritairement adopté par les hôtels français 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2010 2011 2012 2013 En % Part des hôtels classés Part des nuitées des hôtels classés Part des nuitées étrangères des hôtels classés Graphique 1 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement de 2010 à 2013 Note de lecture : au mois de décembre 2013, 73 % des hôtels étaient passés au nouveau classement. Ces hôtels ont accueilli 85 % de l’ensemble des nuitées passées dans les hôtels français en décembre et 90 % de l’ensemble des nuitées passées dans les hôtels français par la clientèle étrangère. Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. D epuis fin 2009, la France s’est dotée d’un nouveau classement hôtelier. Fin 2013, près des trois quarts des hôtels (73  %), rassemblant 83 % des chambres d’hôtels, avaient adopté ce nouveau classement. L’adoption s’est faite progressivement et la part d’hôtels classés continue d’augmenter. Fin 2014, près de quatre hôtels sur cinq étaient classés. Une part plus importante des hôtels de grande capacité ont adopté ce nouveau classement, tout comme ceux situés dans les zones de plus forte concurrence touristique. Le changement de classement entre l’ancien – de zéro à quatre étoiles – et le nouveau, conforme aux standards internationaux, – de une à cinq étoiles – s’est très majoritairement fait à nombre d’étoiles constant (62 % des cas) ou en gagnant une étoile (37 % des cas). Les hôtels ayant une étoile supplémentaire ont adopté le classement plus tôt. Les hôtels de chaîne ont plus fréquemment adopté ce nouveau classement avec un gain d’étoile dans les deux tiers des cas. Fin 2009, la France s’est dotée d’un nouveau classement hôtelier afin de se conformer aux standards internationaux (encadré 1). Les hôtels français peuvent désormais prétendre à un classement sur une grille de une à cinq étoiles (contre zéro à quatre étoiles précédemment). Il ne s’agit pas, bien sûr, du seul changement. La liste des critères pour l’attribution des étoiles a été complètement révisée pour tenir compte de la disponibilité de nouveaux équipements, mais également de la qualité de l’accueil et des services proposés. L’organisme attributaire et la durée de validité du classement ont été modifiés. Au 1er janvier 2014, 73 % des hôtels français avaient adopté le nouveau classement (graphique 1). Ces hôtels regroupent 83 % de la capacité hôtelière en France et ont hébergé 84 % des nuitées passées dans les hôtels français en 2013. Depuis le 1er janvier 2014, la part d’hôtels classés a encore sensiblement progressé pour atteindre environ 77 % fin 2014. Ces hôtels nouvellement classés ont accueilli une clientèle à 38,8 % étrangère sur la période 2010-20131 , à comparer à une clientèle à 34,3 % étrangère pour l’ensemble des hôtels sur la même période. Une augmentation du passage à la fin de l’ancien classement La part des hôtels ayant adopté le nouveau classement a augmenté de manière progressive de début 2010 à l’été 2012. En effet, du 23 décembre 2009 (date d’entrée en vigueur du nouveau classement) au 23 juillet 2012, les deux classements ont coexisté. Après cette date, le classement de 0 à 4 étoiles est devenu obsolète et les établissements ont dû retirer les vieux panonceaux. La période de forte croissance du nombre d’établissements passés au nouveau classement coïncide avec cette date de fin de l’ancien classement : 6 070 établissements étaient passés au nouveau classement fin juin 2012, 8 572 fin juillet 2012. La part d’hôtels passés au nouveau classement a ensuite continué à progresser pour atteindre 73 % fin 2013. La part d’hôtels classés a évolué au même rythme en 2014 qu’en 1 L’étude repose essentiellement sur les résultats au 1er janvier 2014 obtenus en rapprochant le recensement des établissements classés (Atout France) et le parc des établissements hôteliers (Insee). Le taux de passage au 01/01/2014 est estimé et provisoire. N°53 Avril 2016
  • 2. 2 Graphique 2 : Taux de passage au nouveau classement selon la taille des hôtels Graphique 3 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement en fonction de la densité géographique en chambres d’hôtels En % 0 20 40 60 80 100 moins de 10 entre 10 et 19 entre 20 et 29 entre 30 et 49 entre 50 et 99 entre 100 et 249 250 ou plus Nombre de chambres Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014. Taux de passage au nouveau classement plus de 75 % de 70 à 75 % de 60 à 70 % moins de 60% En % 30 40 50 60 70 80 90 10 30 90 270 810 Proportion d'hôtels passés au nouveau classement Nombre de chambres d'hôtels pour100 km² (échelle logarithmique) 65 Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014. 2013, pour approcher fin 2014 la proportion de quatre hôtels sur cinq (77 %). Les grands hôtels ont plus fréquemment adopté le nouveau classement Plus les hôtels comportent de chambres, plus ils ont adopté le nouveau classement (graphique 2). En effet, alors que la part d’hôtels de moins de 10 chambres passés au nouveau classement fin 2013 est de l’ordre de 40 %, elle est supérieure à 80 % pour les hôtels de plus de 20 chambres (presque égale à 80 % pour les hôtels de 20 à 29 chambres et nettement supérieure pour les hôtels de plus forte capacité). Le passage est même quasiment systématique (proche de 100 %) pour les hôtels de plus de 250 chambres (près de 90 hôtels en France). Par ailleurs, outre la taille des hôtels, le caractère touristique de la zone ou la densité de l’offre2 augmente le taux de passage. Un taux de passage au nouveau classement supérieur dans les zones de forte concurrence touristique Le passage au nouveau classement ne s’est pas fait selon le même calendrier et dans les mêmes proportions sur les différents points du territoire (carte 1). Fin 2013, les départements touristiques du littoral atlantique, du Finistère aux Pyrénées- Atlantiques à l’exception de la Vendée et des Landes, du littoral méditerranéen et des Alpes affichaient des taux de passage supérieurs à 75 % quand les départements de l’Indre, de la Creuse, du Cher et de la Haute-Saône comptent moins de 60 % d’hôtels nouvellement classés. Les départements de Paris, de Corse et le long de la frontière belge affichent également des taux élevés. D’une manière générale, il existe, dans les territoires, une relation croissante entre l’offre en nombre de chambres et la propension à passer au 2 Les différents indicateurs sont bien sûr liés. Les grands hôtels sont plus souvent dans les zones touristiques dans lesquelles la concurrence touristique (mesurée à l’aide de la densité en chambres d’hôtel) est plus forte. Cependant des travaux économétriques de type régression logistique ont permis de montrer que, toutes choses égales par ailleurs, ces facteurs avaient chacun une influence. Carte 1 : Taux de passage des hôtels au nouveau classement selon le département Lecture : Chaque point représente un département positionné sur le graphique en fonction du nombre de chambre d’hôtels pour 100 km² (axe horizontal) et de la proportion d’hôtels passées au nouveau classement (axe vertical). Parmi les 56 départements comptant moins de 90 chambres d’hôtels pour 100 km² (points verts, clairs ou foncés), 25 départements (points verts foncés) soit plus de 40 % affichent une proportion d’hôtels passés au nouveau classement inférieur à 65  %. Parmi les départements comptant plus de 90 chambres d’hôtels pour 100  km² (points bleus), le taux de passage au nouveau classement est toujours supérieur à 65 %. Champ : départements de France métropolitaine hors Paris et la petite couronne. Sources :  Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014.
  • 3. 3 Tableau 1 : Répartition des hôtels selon l’ancien et le nouveau classement Nouveau classement (répartition des hôtels en %) Ensemble 1 étoile 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles Non classés En % Effectif Ancienclassement deshôtels 0 étoile 16,8 16,7 6,8 1,7 0,5 57,6 10,0 1 749 1 étoile 15,4 19,4 1,5 0,1 0 63,6 6,2 1 083 2 étoiles 0,2 45,1 28,0 0,1 0 26,5 48,2 8 444 3 étoiles 0 0,7 67,5 19,2 0,1 12,5 22,4 3 935 4 étoiles 0 0 2,0 69,7 23,2 5,2 4,6 814 4 étoiles luxe 0 0 0 16,9 78,0 5,1 0,3 59 Non classés 12,9 30,1 26,7 8,4 2,0 20 8,3 1 447 Ensemble En % 3,8 27,2 31,7 8,5 1,6 27,1 100,0 Effectif 668 4 777 5 560 1 495 274 4 757 17 531 Note de lecture : parmi les hôtels anciennement classés «0 étoile», 16,8 % ont désormais une étoile, 16,7 % ont désormais 2 étoiles, … et 57,6 % ne sont pas classés. Les 1 749 hôtels anciennement classés «0 étoile» représentent 10,0 % du total des hôtels. Sources :Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. Données au 01/01/2014. Graphique 4 : Répartition des hôtels selon l’évolution de leur classement et la date de passage Note de lecture : parmi les hôtels passés au nouveau classement au 1er trimestre 2010, 37 % ont conservé le même nombre d’étoiles entre l’ancien et le nouveau classement et 63 % ont vu leur nombre d’étoiles augmenter. Parmi ceux passés au 4e trimestre 2012, 72 % ont conservé le même nombre d’étoiles et 22 % ont vu leur nombre d’étoiles augmenter. Sources :Atout France, classement hôtelier ; Insee, parc des établissements. En % 2 37 42 48 53 52 51 47 47 54 67 72 78 73 72 68 59 63 58 51 47 48 48 52 51 45 32 27 22 26 27 31 39 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 2010 2011 2012 2013 Hausse Stabilité Baisse nouveau classement : plus le territoire est dense en chambres d’hôtels, plus les hôtels ont adopté le nouveau classement (graphique  3). Dans les départements comptant moins de 90 chambres d’hôtels pour 100 km², plus de 40 % (25 sur 56) affichent une proportion d’hôtels passés au nouveau classement inférieure à 65 %. Dans les départements comptant plus de 90 chambres d’hôtels pour 100 km², le taux de passage au nouveau classement est toujours supérieur à 65 %. Un passage plus fréquent au nouveau classement dans les territoires où la densité de chambres est plus forte ne s’explique qu’en partie par un « effet taille » des établissements  : à celui-ci s’ajoute un effet de « concurrence touristique ». Un nouveau classement à nombre d’étoiles identiques dans la majorité des cas Dans 37 % des cas, le nouveau classement se traduit par une étoile supplémentaire et dans 62 % par un maintien dans la catégorie comportant le même nombre d’étoiles. 8,4 % des hôtels classés en janvier 2014 n’étaient pas classés dans l’ancien système. Seulement 75 hôtels (soit 0,6 %) ont un nouveau nombre d’étoiles inférieur à l’ancien. Les comportements face au nouveau classement diffèrent selon la catégorie initiale : -  Les hôtels anciennement classés 0 étoile ont moins adopté le nouveau classement : 57,6 % d’entre eux ne sont pas classés fin 2013. Lorsqu’ils sont reclassés, ils acquièrent principalement 1 ou 2 étoiles (respectivement 16,8 % et 16,7 % − tableau 1) ; -  Les hôtels anciennement classés 1 étoile ne se sont pas non plus précipités sur le nouveau classement : 63,6 % ne sont pas classés fin 2013. Pour ceux qui l’adoptent, un reclassement dans la catégorie 2 étoiles (19,4  %) est plus fréquent qu’un maintien dans la catégorie 1 étoile (15,4 %) ; - Les hôtels anciennement classés 2 et 3 étoiles ont beaucoup plus fréquemment adopté le nouveau classement (dans respectivement 73,5 % et 86,8 % des cas). Le nouveau classement correspond le plus souvent au maintien du nombre d’étoiles : dans 45,1 % des cas pour les hôtels anciennement classés 2 étoiles et 67,5 % des cas pour les hôtels anciennement classés 3 étoiles. Le gain d’une étoile concerne 28,0 % des hôtels anciennement classés 2 étoiles et 19,2 % de ceux anciennement classés 3 étoiles ; - Les hôtels 4 étoiles et 4 étoiles luxe ont presque systématiquement adopté le nouveau classement dès la fin 2013. Les premiers restent dans la catégorie 4 étoiles (69,7 %) ou deviennent des 5 étoiles (23,2 %). Les seconds ont très majoritairement adopté la catégorie 5 étoiles (78  %) et affichent ainsi toujours le nombre d’étoiles maximum ; - Les hôtels initialement non classés ont beaucoup plus adopté le nouveau classement que les hôtels anciennement classés avec 0 ou 1 étoile. En effet, seuls 20 % d’entre eux n’ont pas adopté le nouveau classement fin 2013. Ils sont majoritairement classés dans les nouvelles catégories 2 ou 3 étoiles. Les hôtels ayant « gagné » une étoile ont opté plus rapidement pour le nouveau classement La proportion d’hôtels ayant « gagné » une étoile entre l’ancien et le nouveau classement est plus élevée parmi les hôtels passés en 2010 ou 2011 que pour ceux passés en 2012 ou 2013 (graphique 4). Lors de la procédure de classement, les hôtels peuvent commencer par évaluer le nombre d’étoiles auquel ils peuvent prétendre. Il est possible que les hôtels satisfaisant les conditions pour un gain d’étoile aient été plus motivés que les autres par l’adoption du nouveau classement. D’ailleurs, la part des hôtels ayant « gagné » au moins une étoile est beaucoup plus faible parmi ceux ayant basculé dans le nouveau classement au moment où l’ancien est devenu obsolète (seulement 20 % au 4e trimestre 2012). Les hôtels qui ne bénéficieraient pas d’étoiles supplémentaires semblent avoir attendu la date limite avant de lancer les démarches pour adopter un nouveau classement, payant de surcroît. La part des hôtels ayant « gagné » au moins une étoile est ensuite un peu supérieure, proche de 33 %. Certains hôtels ont peut-être eu besoin de temps pour faire les investissements nécessaires à l’adoption d’un nouveau classement conforme à leur souhait.
  • 4. 4 Directeur de la publication : Pascal Faure Rédacteur en chef : François Magnien Secrétariat de rédaction : Martine Automme, Nicole Merle-Lamoot Composition : Hélène Allias-Denis, Brigitte Baroin ISSN : 2269-3092 Dépôt légal : 2016 DGE - 67, rue Barbès, 94200 Ivry-sur-Seine Pour en savoir plus : www.classement.atout-france.fr www.legifrance.gouv.fr Consultez la rubrique « Étude et statistiques » du site www.entreprise.gouv.fr Prisca Blancard, DGE „„ Encadré 1 : Nouveau classement hôtelier Ancien et nouveau classements hôteliers Gammes (mentions spéciale) Ancien classement Nouveau classement De 0 à 4 étoiles 4 étoiles Luxe De 1 à 5 étoiles Distinction Palace Durée Indéterminée (avec contrôles) 5 ans Organe d’inspection DGCCRF Cabinets de contrôle privés, accrédités par le comité français d’accréditation (Cofrac). Le cabinet de contrôle est librement choisi par l’hôtelier. Coût Gratuit Payant (dépend de la demande) Nbre minimum de chambres 0 étoile : 5 chambres 1étoile : 7 chambres 3 étoiles et + : 10 chambres Pas de restriction Type de visite Déclarée 1 à 3 étoiles : déclarée 4 et 5 étoiles : déclarée et précédée d’une visite mystère Nbre de critères 30 246 Types de critères Équipement Équipement État de propreté Exigences de la qualité des services normés Accessibilité et développement durable „„ Encadré 2 : Sources - Parc des établissements : liste exhaustive des hôtels tenue par l’Insee. Le parc est mis à jour régulièrement à l’aide du fichier Sirène ainsi que des arrêtés préfectoraux et des informations locales obtenues lors d’enquêtes ou par Atout France. Cette base contient la taille des établissements, leur situation géographique, les principales caractéristiques des hôtels. - Enquête de fréquentation hôtelière : enquête de suivi conjoncturel du tourisme réalisée par l’Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux ou départementaux du tourisme. - Classement hôtelier : recensement des hôtels classés par Atout France. Ce fichier contient la date de passage au classement et l’ancien classement des hôtels. Les hôtels de chaîne sont plus fréquemment passés au nouveau classement et ont plus souvent gagné une étoile Sous l’impulsion des têtes de réseau, les hôtels de chaîne sont beaucoup plus fréquemment passés au nouveau classement : fin 2013, 84,1  % étaient classés quand « seulement » 70,7 % de l’ensemble des hôtels avaient adopté le nouveau classement. Le passage au nouveau classement s’est beaucoup plus fréquemment traduit par un gain d’étoile (68,8  % des cas contre 23,4  % des cas pour les hôtels indépendants). Les chaînes hôtelières ont donc souvent su réaliser les investissements nécessaires ou adapter marginalement leur offre pour répondre aux exigences du nouveau classement. Un classement garant d’une veille en continu sur la qualité de l’offre hôtelière Il est encore tôt pour évaluer tous les effets de cette réforme du classement hôtelier. Le nouveau classement a déjà pu se traduire par une accélération de certains investissements pour les hôtels l’ayant adopté, plus particulièrement ceux ayant gagné une étoile, et ainsi améliorer globalement la qualité de l’offre hôtelière française. Les marges commerciales pourraient augmenter grâce à une politique de prix adaptée. Une offre de meilleure qualité pourrait à terme se traduire par une hausse de la fréquentation. Fin 2013, le passage au nouveau classement n’avait pas encore eu cet effet : toutes choses égales par ailleurs, l’évolution annuelle du nombre de nuitées est la même dans les hôtels ayant adoptés le classement et les autres3. Les hôteliers sont désormais engagés dans un processus de contrôle en continu de la qualité de leur offre avec de nombreux critères à respecter et une remise en cause du classement tous les cinq ans. À l’heure des premiers renouvellements, bien que les sites internet de comparaisons de prix ou d’avis d’utilisateurs soient de plus en plus utilisés, le classement hôtelier, avec une grille de une à cinq étoiles conforme aux standards internationaux, a déjà été très majoritairement adopté. Les étoiles restent un repère important pour les clients, français ou étrangers. 3 Pour étudier l’impact éventuel du nouveau classement sur la fréquentation hôtelière, un travail économétrique de type différence de différences a été mis en place. Il s’agit de comparer l’évolution de la fréquentation des hôtels passés au nouveau classement avec un groupe d’hôtels aux mêmes caractéristiques, pas encore passés au nouveau classement (mêmes répartitions selon la géographie, le nombre de chambres, l’ancien classement). Cette comparaison entre le groupe cible et un groupe témoin permet de neutraliser les effets de conjoncture. Le raisonnement en différence de différences permet de neutraliser les différences initiales entre les groupes  : par exemple les hôtels classés ont un taux d’occupation légèrement supérieur aux hôtels non classés, mais le passage au nouveau classement ne s’est pas traduit par une évolution plus forte du nombre de nuitées. La loi du 22 juillet 2009 de déve- loppement et de modernisation des services touristiques a rénové le système de classement officiel des hébergements touristiques en France. L’objectif essentiel était une meilleure adaptation aux attentes des clients et aux pratiques inter- nationales. Le nouveau système de classement des hébergements tou- ristiques a été mis en application le 23 décembre 2009 pour les hôtels et le 1er janvier 2010 pour les autres hé- bergements touristiques. Les deux classements ont coexisté jusqu’au 23 juillet 2012, date à laquelle l’an- cien classement est devenu obsolète. Ce nouveau classement hôtelier a été défini après une phase de concertation avec les professionnels du tourisme en France. La classifi- cation a été revisitée pour corres- pondre aux attentes nouvelles des clients. On y retrouve des exigences en matière de nouvelles technolo- gies, de développement durable, de formation du personnel ou d’acces- sibilité aux personnes handicapées. Atout France, groupement d’intérêt économique en charge du dévelop- pement touristique de la France, met en œuvre une politique de compéti- tivité et de qualité des entreprises du secteur. À ce titre, l’agence Atout France conçoit et tient à jour les ta- bleaux de classement des hôtels et diffuse librement et gratuitement la liste des hébergements classés.