Les Echos- P. GOSSELIN "Donnons envie à la génération y !"
1. Donnons envie à la génération Y !
PHILIPPE GOSSELIN / FONDATEUR/DIRIGEANT DE TIMEPLUS | LE 14/10 À 16:43
Subissant les pires dénigrements de la part des générations
antérieures, la génération Y est-elle si différente de celle établie ?
Subissant les pires dénigrements de la part des générations antérieures, la génération Y estelle si
différente de celle établie ?
Cheveux longs, idées courtes… la génération montante souffre des pires maux aux yeux des
générations établies. Comment ceux dont le modèle d’organisation n’a fait de preuves que dans le
maintien de leur propre confort, hypothéquant les aspirations au bienêtre de beaucoup de leurs
conscrits et des générations suivantes, comment peuventils se plaindre de la génération Y ?
Avoir adhéré exagérément aux comportements tribaux et entrecoupé fréquemment l’usage de ses sens
de longues périodes d’accaparement par son mobile, faitil du représentant de la génération Y un être si
différent de celui que nous avons été ?
Reprocher à cette génération de ne pas adhérer à l’évolution de notre modèle de fonctionnement du
travail, qui depuis 15 ans a montré sa très grande efficacité, n’apporte rien à la faculté d’intégration et
de compréhension.
Constater l’atomisation des périodes de travail entre occupation personnelle et professionnelle, sans
intégrer le mobile comme facteur de porosité dans la frontière physique du monde professionnel, c’est
constater que la captation du temps pour et par la vie professionnelle entre dans une nouvelle ère. Et la
nostalgie montante du familistère pourrait rentrer dans ce refus de faire évoluer notre rapport avec les
frontières de l‘entreprise et des périodes de maîtrise des libertés.
Les contraintes du temps ne sont plus les mêmes. Que veulent dire 35 h lorsqu’il faut ajouter, les temps
assujettis au travail, dont les 13h hebdomadaires moyennes de transport en ÎledeFrance – pour plus
de 5 km de trajet – ?
Le calcul du temps travaillé n’est plus déterminé par un temps de disposition physique sous directives ;
car le pouvoir de vaquer à des occupations personnelles est induit par l’usage du smartphone et des
réseaux sociaux. Ériger un mur électronique pour séparer les temps dans l’entreprise ou le chantier
équivaudrait pour la génération Y à une incarcération, aussi honteuse que les murs frontières entre
nations. Combien d’entre nous, lors d’échanges, ont subi ces coupures et combien n’ont pas assimilé
que le temps de coupures était un temps travaillé selon la loi.
Le fossé se creuse :
D’un côté, l’incompréhension d’une organisation obsolète qui oblige les employés à se plier aux
horaires de l’administration, à fermer 2 jours et à venir 5 jours pour faire 7 h.