Les textes fondateurs de Storycode Paris, un rendez vous mensuel où auteurs, producteurs et créateurs de projets transmedia ou /et de documentaires interactifs se retrouvent pour échanger à propos de leurs expériences.
Storycode Paris est une association créée par Gerald Holubowicz (Chewbahat) Benjamin Hoguet (Djehouti) Florent Maurin (thePixelHunt) Louis Viller (Webdocu.fr) et Adrien Aumont (KissKissBankBank).
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STORYCODEPARIS.ORG
facebook.com/storycodefr
twitter.com/storycode.fr
ORGANISé par
l’association storycode france*
* Le chapitre Storycode Paris est organisé par l’association loi 1901 “Storycode France” créé en 2013 à Paris.
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Présentation
Storycode est une association qui fédère les acteurs
des nouveaux médias et nouvelles écritures, autour de
conférences mensuelles et de story hackathons.
Storycode a pour but de favoriser les retours
d’expérience au sein de la communauté, la transmission
des bonnes pratiques, la découverte de nouvelles
technologies et d’engager le dialogue entre tous les
acteurs du transmédia et des nouvelles écritures dans
un esprit de collaboration et de confiance, convivial et
ouvert.
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premiers chapitres
1er chapitre créé en 2010
à New York
par
Mike knowlton
Aïna Abiodum
2nd chapitre créé en avril 2013
à PARIS
par
gerald holubowicz
benjamin hoguet
florent maurin
nadia berg
Puis 18 autres chapitres
à travers le monde
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un réseau mondial
AMérique du nord
Boston
miamin
ew york city
los angeles
san francisco
vermont
washington d.c
Amérique du sud
costa-rica
depuis octobre 2013
EUROPE
Barcelone
bruxelles
france grand ouest
londres
france paris
france provence
France grand est*
France rhône alpes*
ASIE OCEANIE
singapour
sydney
* En cours de constitution
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+11 400
professionnels des
nouvelles écritures* à
travers le monde
* transmédia, documentaire interactif, film documentaire, film fiction, jeux video, newsgames, ARG’s,
producteurs, diffuseurs, auteurs, étudiants en nouvelles écritures
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PRéambule
Storycode France (qui anime Storycode
Paris) - tout comme Storycode.org - est une
association assurant la promotion du genre transmédia
et des nouvelles formes de narration actuelles et à venir. Sa
sphère d’action se situe naturellement dans le milieu des
médias et de la création audiovisuelle, mais peut s’étendre
au-delà et intégrer des modes d’expression connexes. Nous
nous inscrivons dans la continuité du travail de Mike
Knowlton et Aina Abiodun qui, en lançant les premiers
événements Storycode à New York en 2010, ont très tôt
compris l’intérêt d’instaurer des moments d’échanges
ouverts à tous. Le texte qui suit définit une orientation
générale et un panel de valeurs auxquelles les membres
fondateurs de Storycode France s’associent.
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le manifeste
Les changements rapides qui ont eu lieu ces dernières années suite au développement
d’Internet ont certainement pris au dépourvu les industries presque centenaires du
cinéma, de la musique, de l’édition, de l’information, de l’éducation.
Dans un premier temps, ce mouvement a été largement ignoré par les industries séculaires
de la culture. Toutes ont traversé - et pour certaines traversent encore - une crise profonde
à la fois systémique, économique et sociale. Une crise qui remet en cause leur existence
même.
Face à ce changement obstiné, les mêmes se sont ressaisie pour tenter d’adapter leurs
modèles industriels ou analogue à l’écosystème digital. Cet effort a eu pour but de conserver
le contrôle sur un mode de production, de financement et de distribution des biens culturels.
Il a visé à prolonger une hégémonie que le «consommateur» conteste de plus en plus en
préférant les «nouveaux médias» aux «traditionnels». Le public, l’audience, les spectateurs,
les lecteurs qui, jadis, consommaient ce qui était proposé par ces industries, ont découvert
ces 10 dernières années qu’un choix tout autre était désormais possible.
De cette attente du public est né progressivement un nouvel écosystème animé par de
nouveaux acteurs, de nouveaux créateurs.
Beaucoup ont compris que le web - en plus d’être cette formidable caverne d’Ali Baba
culturelle était également un lieu de création ou chacun peut s’épanouir. Depuis la fin des
années 90, cette révolution globale prend corps devant nos yeux.
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De Josh Harris à Steve Jobs, de Shawn Fanning (Napster) à Spotify, d’Altavista à Google,
de Facebook, Twitter, Pinterest à Peter Sunde ou Aaron Swartz... ces noms sont désormais
synonymes d’une histoire pilotée par la loi de Moore, où chacun a profondément modifié le
comportement d’une vaste portion de la population mondiale.
La transposition des méthodes et pratiques héritées des industries culturelles de l’ère
analogique à l’ère digitale fut - dans un
premier temps - une étape nécessaire pour
mettre en place un écosystème digital
viable. Il est temps désormais de dépasser
cette étape et de raisonner complètement
sur la base des valeurs developpées par et
pour les digital natives.
Le tout plus grand que la somme de ses
parties. Storycode Paris et ses fondateurs
- sans renier l’héritage culturel profond
qu’ont pu apporter des décenies de
création avant nous - portent ces valeurs
nouvelles et défendent l’émergence et
l’installation de pratiques digital natives.
Il ne s’agit pas là de dresser les «anciens» contre les «jeunes», mais bien de préparer l’avenir en
reconnaissant l’opportunité qui se présente aujourd’hui à nous de créer de nouvelles formes
d’expression culturelle, d’imaginer de nouvelles dynamiques économiques pour les financer et
d’inventer de nouvelles façons de les diffuser auprès d’un public de plus en plus exigeant.
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La collaboration, le dialogue, l’échange sont plus que jamais au coeur de la création
culturelle. Le public doit retrouver sa place au centre des préoccupations des créateurs.
Profitant des outils de plus en plus nombreux - des réseaux sociaux aux plateformes de
travail collaboratif - ceux-ci peuvent désormais échanger plus facilement sur leurs pratiques,
diffuser leurs connaissances, alimentant un cercle vertueux d’apprentissage. Les fondations
de Storycode Paris reposent sur ces principes de collaboration, d’échange et d’ouverture.
Le partage des bonnes comme des mauvaises pratiques et la dissémination auprès des
professionnels et des amateurs de ces informations sont cruciales pour faire
significativement progresser la compréhension de chacun et enrichir notre écosystème
naissant. La transmission interprofessionnelle, interdisciplinaire et transnationale est un
challenge qui doit être relevé pour assurer un développement cohérent et positif de nos
pratiques.
Storycode Paris entend promouvoir ces valeurs et les appliquer avec tous ses partenaires.
Storycode Paris s’engage dans ce chemin en en faisant un autre de ses piliers. Transgresser
les structures, les méthodes, les conservatismes existants et promouvoir le developpement
de méthodes plus adaptées aux créations et aux publics d’aujourd’hui et demain.
Dans ces temps de transition, il est bon que l’industrie culturelle traditionnelle - encore forte
- existe et produise avec l’aide de créateurs de contenus exigeants. Il est bon également
qu’elle cherche à explorer de nouvelles voies et travaille sur leurs méthodologies. Mais son
influence, parfois lourde, sur notre écosystème naissant, ralentit les plus hardis et paralyse
les indécis.
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Storycode Paris doit précisément servir à faciliter l’exploration de ces nouveaux chemins
en connectant les créateurs avec les diffuseurs et les producteurs. Les idées, les
technologies et les envies.
Cette énergie émancipatrice doit alimenter les reflexions de chacun pour que les créations
existent au-delà du circuit traditionnel, qu’elles puissent rapporter les revenus nécessaires
aux créateurs pour vivre décement et créer à nouveau.
Aujourd’hui, la relation entre le créateur et le couple producteur/diffuseur reste inégale,
immature, où l’un est dominé par la puissance de l’autre. Il est temps de rétablir l’équilibre.
Il est temps que ce mouvement de créateurs qui a investi le web il y a près de dix ans
maintenant, prenne de l’ampleur et devienne à son tour un adolescent puis un adulte.
Storycode Paris regroupe en son sein les même membres d’une génération. La première
génération à avoir eu l’ordinateur et les jeux vidéo comme principal divertissement.
Nous ne sommes pas “digital natives”, notre héritage culturel est aussi constitué par le
cortège de médias traditionnels. Et précisément, c’est parce que nous connaissons leurs
forces que nous savons en détecter les faiblesses et préparer la transition.
L’équipe Storycode France