8. Bilan mondial de l’eau consommée par l’agriculture (2000) Superficie cultivée Consommation d’eau Production agricole À l’échelle mondiale, par rapport à l’agriculture pluviale, l’agriculture irriguée valorise la surface près de quatre fois mieux et l’eau près de deux fois mieux Sources FAO, G de Marsily [ Sources : FAO & IWMI] 4 640 m³/ha 7 000 km³ 1 510 Mha TOTAL 55 % 4 030 m³/ha 5 000 km³ (70 %) 1 240 Mha (82 %) Cultures pluviales 45 % 7400 m³/ha 2 000 km³ (30 %) 270 Mha (18 %) Cultures irriguées Contribution à la production agricole Évapotranspiration unitaire Évapotranspiration Superficie
9. La productivité de l’eau est faible pour les faibles rendements (<2T/ha): exemple pour le maïs
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11. Prospective 2050: 9MM d’habitants, sous-nutrition éliminée, productivité faible Source Röckstrom, 2003 5,600 km 3 /an Besoins additionnels 7,000 km 3 /an - Consommation agricole actuelle 12,600 km 3 /an Besoins totaux 4,800 km 3 /an Agriculture pluviale 800 km 3 /an Irrigation
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14. 2. Commerce: exemple de la Tunisie importation et production de céréales en Tunisie Source Besbes, 2007
15. Evolution des flux d’eau virtuelle entre 1961 et 2000 en km 3 (source Zimmer et Renault, 2003)
19. Les pertes alimentaires: la principale source d’économie d’eau… et des autres intrants agricoles Source SIWI, 2008 1000 2000 3000 4000 5000 Kcal/cap/j champ assiette 2800 Total: 4600 Pertes post-récoltes: 600 Transformationanimale: 1700 Produits animaux et laitiers: +500 Pertes distribution et consommation: 800 Net : 2000
Suite à la crise des prix alimentaires de 2008, les préoccupations relatives à l’autosuffisance alimentaire mondiale sont à nouveau à la hausse et suscitent de nombreux articles, conférences et sommets Comme on pouvait le craindre depuis plusieurs années, le nombre de personnes sous-alimentées à recommencé à croitre après 30 années de décrue engendrées par une croissance sans précédent de la production mondiale permise par l’introduction massive de produits fertilisants, notamment azotés, dans le système Mais l’agriculture a aussi progressé grâce à une mobilisation forte d’eau dont elle est une très grosse consommatrice. Or les ressources en eau ne sont pas illimitées. D’où la question légitime posée en de nombreux endroits de son caractère limitant. Dans ma présentation je vais rappeler les chiffres mondiaux et tenter d’apporter des éléments de réponse à la question. Je vais aussi montrer qu’il faut trouver un juste milieu entre deux positions: - Faire de l’eau le principal facteur limitant de la PAM - Ne pas voir suffisamment que l’eau est à la racine ou tout au moins l’un des composants importants des crises actuelles. Négliger ce fait là c’est en effet aussi s’empêcher de voir comment l’eau peut contribuer aux solutions
Commençons par le commencement. Quelles sont les ressources disponibles? Ressources annuelles renouvelables: eaux bleues, eaux vertes etc Ces chiffres ressassés dans les manuels d’hydrologie paraissent « couler de source ». Il posent pourtant des difficultés Un problème important se pose à nous: le terme « ressources » et la manière dont il est utilisé pour l’eau en fait un terme dangereux pour plusieurs raisons: Il semble indiquer que l’on peut puiser ce dont on a besoin; or le maintien des écosystèmes de la biodiversité requiert que soient « gaspillés » de l’eau seules les ressources en eau bleue sont comptabilisées dans les ressources en eau. Elles sont en effet les plus faciles à estimer, encore que leur caractère renouvelable ne l’est pas toujours les ressources renouvelables superficielles sont assez faciles à estimer (encore qu’une approche rigoureuse imposerait de ne pas donner que des valeurs moyennes annuelles) mais les ressources renouvelables souterraines le sont beaucoup moins Un autre point important à noter: les 44000 km3 de ressources en eau bleue sont les quantités d’eau qui « imposent le bouclage » du bilan entre les continents et les océans. Cela signifie également que en moyenne la quantité d’eau de pluie provenant des océans est de 44000km3 et que le reste des 117000 km3 soit 73000km3 ou 62% des précipitations constituent un recyclage de l’eau des continents Peu de travaux aujourd’hui sur ce « recyclage » et la manière dont l’agriculture l’influence sont à signaler
La distribution des ressources en eau bleu renouvelables est malheureusement très hétérogène. Entre des pays du sud méditerrannée souvent à qques centaines de m3 par an et des pays comme le Brésil ou le Canada qui disposent de plusieurs 10nes de milliers de m3 par hab et par an, il y a un monde De plus il faut se rappeler que moins on a d’eau bleue, plus cela traduit un climat aride et plus il faut irriguer et puiser dans les réserves pour se nourrir Deux autres points à signaler: le premier facteur de réduction des ressources est la croissance démographique qui réduit la disponibilité par individu; on ne dispose pas de cartes des disponibilités totales d’eau verte+bleue et c’est bien dommage
1/3 de la population mondiale d’ores et déjà dans des pays où les déficits hydriques frappent régulièrement Déficit défini ici comme une pression supérieure à 40% ou 80% sur les ressources renouvelables ½ d’ici quelques décennies si rien n’est fait
En 2000 les 4000 km3 de ressources en eau bleu prélevées se répartissent comme ceci L’eau agricole représente globalement 70% des prélèvements d’eau bleue Evolution avec le log de la population mondiale Eaux domestiques évoluent linéairement Eaux industrielles de plus en plus efficacement utilisées
Une des raisons de l’importance prédominante des consommations d’eau agricoles est la nécessité de maintenir l’ouverture des stomates des plantes pour absorber le CO2, véritable lieu de couplage des cycles de l’eau et du carbone Les végétaux ne peuvent gagner du carbone que s’ils perdent de l’eau D’où des besoins énormes: en moyenne plus de 3000L/eau par jour ou 1100 m3 par an sont nécessaires pour nous nourrir Un régime alimentaire végétarien: 2000 Un régime européen ou nord américain avec 120 kg de viande par an: 5 à 6000 l/jour, soit un rapport de 1 à trois
Traduites en consommation annuelle des différents pays (par habitant et par an) et après intégration de l’ensemble des consommations intermédiaires d’eau (y compris celles importées sous forme d’eau virtuelle), les empreintes en eau des pays varient bien dans des proportions de 1 à 3, de 600-700 m3/an à 2400-2500m3/an. La moyenne mondiale est de 1240m3/hab/an Ces valeurs sont à comparer aux disponibilités de ressources en eau, malheureusement ne comprenant que les ressources en eau bleue Néanmoins il est clair que des pays ayant moins de 1000m3/hab/an, arides font face à une impossibilité totale de produire leur alimentation Cas type: l’egypte Maroc, Tunisie, Egypte, Algérie importent dès aujourd’hui environ 50% des céréales consommées For the period 1997–2001 the USA appears to have an average water footprint of 2480m3/cap/yr, while China has an average footprint of 700m3/cap/yr. The global average water footprint is 1240m3/cap/yr. The four major direct factors determining the water footprint of a country are: volume of consumption (related to the gross national income); consumption pattern (e.g. high versus low meat consumption);climate (growth conditions); and agricultural practice (water use efficiency).
Où en sommes nous aujourd’hui? Besoins totaux pour l’agriculture= 7000km3 répartis en 5000 et 2000
Pourquoi l’agriculture pluviale est elle moins efficace? La productivité de l’eau diminue fortement pour les rendements inférieurs à 2-3T/ha. Exemple pour le maïs
On estime qu’on perd environ 1500km3 du fait des faibles rendements notamment en agriculture pluviale L’irrigation prélève 2600 et évapotranspire 2000: gain théorique 600 Ces gains ne sont que théoriques irrigation, on peut et doit sans doute faire mieux, mais cela demande une grande technicité - agriculture pluviale: l’eau n’est pas le seul problème
Que se passera t-il d’ici 2050? Avec 5000l/j/hab ou 2000m3/an/hab (- que les Etats Unis), il faudrait environ 18000km3 impossible La projection des chiffres actuels donnerait 10000km3 La proposition ici suppose que les habitudes alimentaires ne changent pas mais qu’on élimine les 900millions de personnes en sous-nutrition Dans ce scénario, il faut donc 5600km3 de plus D’où peut provenir l’eau? Maximum +800km3 d’eau bleue donc 4800km3 d’eau verte, challenge énorme