1. Caféine, de la tasse expresso à la réanimation pédiatrique :
Notre loisir favori traverse une période de tourments sans précédents. L’annonce d’un cas positif à la caféine soulève l’émoi. Entre partisans et détracteurs, entre pro wallons et pro unité nationale jamais les clivages n’auront été aussi tranchés. Si la tendance actuelle est de banaliser la molécule en soulignant que la grande majorité d’entre nous la consomme quotidiennement dès le matin, ce raccourci intellectuel tentant de démontrer l’innocuité métabolique du produit est-il acceptable? Nous allons par ces quelques lignes tenter d’y répondre.
La molécule : La caféine est un alcaloïde de la famille des méthylxanthines. C’est un composé que l’on retrouve dans les graines, feuilles et fruits de différentes plantes, dont les plus communes sont le café, le thé et le cacao. Cette molécule, présente également dans d’autres plantes telles le yerba maté, la noix de kola et le guarana, peut-être ajoutée dans certaines boissons gazeuses. On en découvre aussi dans plusieurs médicaments, notamment ceux destinés à soulager les symptômes du rhume et de la grippe. Les boissons énergisantes constituent la consommation la plus nouvelle de caféine, dont la source provient souvent du guarana. La caféine est rapidement absorbée par le corps et parvient au cerveau pas plus de cinq minutes après son ingestion. La demi-vie de la caféine est en moyenne de 4 à 6 heures, ce qui veut dire, qu’après ce temps, 50% de la caféine est éliminée de l’organisme. Selon la sensibilité individuelle, l’état de santé, la période de la vie et la dose excessive ingérée, la caféine peut causer des torts à la santé et diminuer le seuil de perception de la fatigue. En effet, la caféine bloque les récepteurs à l’adénosine, une substance chimique du système nerveux central qui indique notre état de fatigue. La caféine est principalement un stimulant du système nerveux central elle est aussi un stimulant du système cardio-vasculaire. Elle entraîne une accélération du rythme cardiaque pouvant causer des palpitations et une augmentation de la tension artérielle, une telle augmentation étant d'environ 6 à 8 mm Hg pour 250 mg de caféine. Les gens souffrant de problèmes cardiaques, particulièrement de problèmes d'arythmie cardiaque, devraient restreindre leur consommation de caféine, tout comme ceux et celles faisant de l’hypertension et qui ne répondent pas au traitement. La caféine médicament : Au-delà de sa distribution dans l’alimentation générale (café, soda, boissons énergisantes). La caféine est également un médicament à part entière et est utilisé dans différentes préparations médicamenteuses analgésiques en association avec le paracétamol (Algostase, Lonarid N,…) l’aspirine (Aspirine caféine) ou l’ergotamine (cafergot). Son
2. utilisation se fait ici dans un cadre d’effet co-antalgique ce qui signifie qu’elle améliore l’effet de la molécule à laquelle elle est associée.
Enfin, elle existe également à l’état pur pour injection intraveineuse (Caféine Sterop, peyona). Sous cette galénique, elle trouve son indication dans le traitement des apnées du nouveau-né prématuré. Nous l’avons déjà souligné plus haut, la principale action de la caféine est la stimulation du Système Nerveux Central elle présente également un effet analeptique respiratoire c’est-à-dire qu’elle stimule les centres respiratoires. Ceci constitue la base de l’effet de la caféine en cas d’apnée du nouveau-né prématuré par ses mécanismes d’action suivants : stimulation du centre respiratoire, augmentation de la ventilation par minute, diminution du seuil d’hypercapnie, augmentation de la réponse à l’hypercapnie, augmentation du tonus des muscles squelettiques, diminution de la fatigue diaphragmatique, augmentation du taux métabolique, augmentation de la consommation d’oxygène. En résumé, diminution du seuil de perception de la fatigue, stimulant du système nerveux central, stimulant de la fonction respiratoire. A la lumière de ces données, est-il vraiment légitime d’affirmer que la caféine est un produit totalement inoffensif et non dopant ? Ces effets sont observés aux doses thérapeutiques. Notons également qu’en cas de surdosage, la caféine exerce également des effets toxiques. Parmi ceux-ci notons : hyperglycémie, hypokaliémie, hypertonie, tachypnée (rythme respiratoire anormalement élevé), tachycardie (rythme cardiaque anormalement élevé),… Une dose létale est également définie et sachez qu’une concentration supérieure à 80 mg/l risque bien de vous envoyer précipitamment ad patres (c’est probablement ce qui est arrivé à 18 malheureux pigeons retrouvés morts dans un panier à destination d’Angerville au cours de la saison 2013). De Richard Virenque à la colombophilie : Tout le monde se souviendra de cet épisode obscur du cyclisme. Une équipe entière évincée du tour de France suite à la découverte d’un réseau de dopage organisé. A titre personnel, je vous avouerai que depuis ce jour, je ne regarde plus ces sportifs avec les mêmes yeux. L’admiration à fait place à l’indifférence. Ce qui à l’époque m’a le plus marqué, ce fut cette phrase culte de Richard Virenque : « A l’insu de mon plein gré ». Plus de 15 ans plus tard, j’ai l’impression de revivre le même scénario avec notre contrevenant jurant de ses grands Dieux le teint blafard et les yeux larmoyants devant une comportementaliste auto-proclamée et partisane qu’il ne sait pas comment cette molécule
3. s’est retrouvée dans les fientes de ses pigeons à des doses franchement détectables. Les oreilles complaisantes ne ménagent pas non plus leurs efforts pour, au travers des différents outils médiatiques, fustiger les autorités et présenter des colombophiles aux pratiques douteuses comme des victimes malgré elles. Mais quel intérêt a un dirigeant de groupement wallon à se camoufler derrière son épouse pour ainsi défendre un suspect de tricherie? Cette question restera sans doute sans réponse. Mais elle doit inciter chaque colombophile de notre région et même de notre pays à s’interroger quant à l’éthique et l’intérêt réel porté par ce même dirigeant à notre loisir. A titre personnel, je crois fermement qu’il s’agit là d’une récupération maligne de la problématique du dopage afin de convaincre les colombophiles wallons de la nécessité de se défaire du soi- disant asservissement aux soi-disant tyrans flamands et parvenir ainsi à une main mise sans concessions sur la colombophilie wallonne (enfin, une Wallonie qui s’étendrait jusqu’à Montaigu et même au-delà si l’on s’en réfère au rayon actuel du CFW). J’invite chacun à garder le recul nécessaire vis-à-vis de telles manoeuvres stratégiques. A la lumière de ce qui précède, force est de constater que la caféine n’est pas un produit aussi inoffensif que certains voudraient bien nous le faire croire. Il ne m’appartient pas pour autant de décider si l’utilisation de cette dernière constitue un dopage au pas. Par contre, si l’autorité compétente (en l’occurrence la RFCB) décide de faire figurer dans la liste des produits interdits cette même molécule, il appartient à chaque colombophile de ne pas (plus) l’utiliser. MISEUR Danny Colombophile. Sources : Centre Belge d'Information Pharmacothérapeutique :Répertoire Commenté des médicaments CBIP Hélène Baribeau, M.Sc., Dt.P., Diététiste-Nutritioniste : LA CAFÉINE ET SES EFFETS NÉFASTES SUR LA SANTÉ Association Générale de l’Industrie du Médicament : E-Compendium