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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES

Notice sur Mlle Bernard et analyse du
conte « Riquet à la houppe »
Travail écrit réalisé dans le cadre du cours de « Questions de
littérature française » donné par Fabrice Preyat
Lorraine MATHOT
BA2 Romanes

Année 2012-2013
1
1. Biographie
Catherine Bernard est née en 1663 (ou en 1662)1à Rouen. Elle est issue d’une famille
riche et cultivée. On peut affirmer, grâce à l’ouvrage de Franco Piva2 qui a su soulever
presque toutes les ambiguïtés concernant la dame, qu’elle était de la même famille que
Fontenelle, célèbre écrivain français, neveu des Corneille par sa mère Marthe Corneille.
Depuis le XVIIe siècle, la question de la collaboration de Fontenelle dans les œuvres de Mlle
Bernard se pose. On retiendra le point de vue de Raymonde Robert :
Quant à la collaboration de Fontenelle lui-même aux ouvrages de Catherine
Bernard, rien ne semble moins certain, en l’état de la question du moins. En ce
qui concerne les deux contes –mais la remarque vaut aussi pour les romans –
tout se passe comme si des textes aussi spirituellement pessimistes et ironiques
ne pouvaient correspondre à l’image convenue de l’écriture féminine et qu’il
avait fallu recourir à l’hypothèse d’une collaboration de Fontenelle pour rendre
compte de leurs réelles qualités.3
Elle est arrivée à Paris dès l’adolescence. Mlle Bernard est protestante, mais elle renoncera au
protestantisme vers 1685, époque de la révocation de l’Edit de Nantes et se convertira alors au
catholicisme (cette nouvelle apparaît dans Le Mercure Galant du mois d’octobre de la même
année)4. Sa foi en la religion catholique ne cessera jamais, comme le confirme le père Claude
Buffier en 1723 lorsque Mlle Bernard refuse qu’ « on imprimât quelques Poësies qu’elle avoit
faites autrefois […] parce qu’il s’y étoit glissé des expressions qui ne convenoient pas assez à
l’exactitude et au sérieux que prescrit la religion qu’elle avoit embrassée».5
Concernant ses œuvres, elle n’a que dix-sept ans lorsqu’elle publie son premier roman
Frédéric de Sicile en 1680, roman historique probablement dirigé par Nicolas Pradon. À sa
suite, elle publie, dans un recueil de romans qui s’intitule Les Malheurs de l’amour,Eléonor
d’Yvrée (1687), Le Comte d’Amboise (1689) et Inès de Cordoue (1696). C’est justement dans
Inès de Cordoue que nous retrouvons le conte de Riquet à la Houppe qui a longtemps été
1

Information donnée dans GRENTE Georges et SIMONIN Michel (dir.), Dictionnaire des lettres
françaises. Le XVIe siècle, Paris, Fayard, 1996, p.137.
2
PIVA Franco (éd.), Catherine Bernard,Œuvres, tome 1 : romans et nouvelles,Fasano, Schena
/ Paris, Nizet, 1993, pp. 15-47.
3
ROBERT Raymonde(éd.), Contes, Mlle Lhéritier ; Mlle Bernard ; Mlle de la Force ; Mme
Durand ; Mme d’Auneuil, tome 1 : L’âge d’or du conte de fées (1690-1709),Paris, Champion
(« La bibliothèque des génies et des fées »), 2005, p. 273.
4
Information trouvée dans : VOS-CAMYJolene, « L’amitié et l’amour dans ‘Eléonor d’Yvrée’
de Catherine Bernard », Cahier du Dix-Septième : An Interdisciplinary Journal, vol. 12, n°1
(2008), p. 87.
5
Extrait trouvé dans : PIVA Franco (éd.),op.cit., p. 29.

2
oublié en faveur du même conte écrit par Perrault. L’année 1696 est aussi celle où elle publie
l’Histoire de la Rupture d’Abénamar et de Fatime, une de ses dernières nouvelles. Outre des
nouvelles et des romans, son corpus d’œuvres compte deux tragédies, Laodamie reine d’Epire
(1689) et Brutus (1690). Cette dernière pièce fut montée à la Comédie-Française en 1690 et
connut un large succès avec ses vingt-cinq représentations au nouveau Théâtre-Français des
Fossés-Saint-Germain. Brutus fut même copiée pour certains passages par Voltaire lorsqu’il
écrivit sa propre tragédie quarante ans plus tard.
Sous l’influence de Madame la Chancelière de Pontchartrain (épouse du Chancelier de
Pontchartrain qui occupa notamment la fonction de Secrétaire d’Etat de la Maison du Roi
sous Louis XIV), Mlle Bernard se détourneraensuite des romans et des pièces de théâtre pour
s’intéresser à la poésie. À l’époque, la poésie est la pratique littéraire la plus reconnue et la
plus appréciée. En s’intéressant à l’écriture d’œuvres poétiques, il est clair que Mlle Bernard
cherche, en tant que femme, à continuer son ascension sociale dans un monde majoritairement
masculin. Elle cherche surtout dans cette activité une source de revenus plus sûre. Sa carrière
poétique fut certainement lancée lorsqu’elle reçut le premier prix lors d’un concours organisé
par l’Académie Française en 1690 (elle en reçut d’autres en 1693 et 1697). Elle participa
également à plusieurs Jeux Floraux de Toulouse (1696, 1693, 1698), on lui attribua
notamment l’amarante d’or, prix le plus prestigieux. Elle écrit surtout en l’honneur de ceux
qui la protègent et notamment du roi Louis XIV dont elle dit que c’est un roi, qui « seul en
toute l’Europe, défend et protège les droits des rois », qui « par la paix de Savoie a rendu la
tranquillité à l’Italie et a donné à toute l’Europe l’espérance de la paix prochaine ». C’est
surtout grâce sa poésie qu’on se souviendra de Mlle Bernard. En effet, le 9 février 1699, elle
fut associée à la célèbre Académie des Ricovrati de Padoue sous le nom de Calliope et sous le
surnom d’Invincible6. Grâce à sa célébrité croissante due à ses poèmes, Catherine Bernard se
rapprocha de Mme de Maintenon. Après avoir remporté tous ces prix, Mlle Bernard connut un
essoufflement dans sa carrière de poétesse et petit à petit, elle laissa de côté son occupation
littéraire pour se consacrer entièrement à la religion.
Elle meurt le 6 septembre 1712.

2. Analyse du conte : Riquet à la houppe
Riquet à la houppeest un conte merveilleux qui se retrouve dans Inès de Cordoue (1696),
roman faisant partie du recueil de Catherine Bernard s’intitulant Les Malheurs de l’amour.
6

Ibidem, p. 45.

3
Le titre ne nous donne pas d’information concernant le conte en tant que tel, il évoque
simplement le nom du personnage principal.
2.1.Résumé
Mama était la fille d’un seigneur de Grenade, c’était une jeune femme d’une grande
beauté ; malheureusement, elle possédait très peu d’intelligence.
Sa fille unique, née avec tous les traits qui font la beauté, était si stupide que la
beauté même ne servait qu’à la rendre désagréable. Ses actions n’avaient rien de
ce qui fait la grâce ; sa taille, quoique déliée, était lourde, parce qu’il manquait
une âme à son corps.7
Un jour, elle rencontra Riquet, le roi des gnomes, personnage laid mais ayant un très
grand entendement. Ce dernier lui proposa de lui donner de l’esprit à une seule condition : que
Mama devienne son épouse. Il lui donna un an pour réfléchir. Pendant ce temps, elle dut
apprendre ces vers :
Toi qui peux tout animer
Amour, si un jour n’être plus bête,
Il ne faut que savoir aimer
Me voilà prête.8
Plus elle répétait ces vers, plus elle devenait intelligente. Au bout d’un an, grâce à son
entendement nouveau, elle se rendit compte de son malheur : elle était obligée de se marier
avec Riquet à la houppe alors qu’elle avait un amant qu’elle aimait profondément, Arada. Le
gnome lui donna le choix : soit elle restait intelligente et se mariait avec lui soit elle
redevenait bête comme avant, mais elle restait libre. Elle préféra la première option et s’est
vueemportée sous terre, condamnée à rester seule dans le domaine de Riquet. Puisque Mama
était toujours éperdument amoureuse d’Arada, elle trouva le moyen de s’enfuir la nuit pour
retrouver son amant : elle posa des herbes somnifères sous le nez du gnome. Ainsi, le couple
d’amants était sûr de ne jamais être surpris par le mari de Mama. Néanmoins, un jour, le
serviteur de Riquetenleva les herbes, le roi des gnomes se réveilla et surprit les deux
amoureux. Riquet, furieux, se vengea : il transforma Arada en gnome. Mama, ne faisant plus
la différence entre son mari et son amant, fut condamnée à rester sous terre et à vivre avec
deux maris.
Elle se vit deux maris au lieu d’un, et ne sut jamais à qui adresser ses plaintes
de peur de prendre l’objet de sa haine pour l’objet de son amour ; mais peut-être
qu’elle n’y perdit guère : les amants à la longue deviennent des maris.9
7

ROBERT Raymonde(éd.), op. cit.,p. 287.
Ibidem, p. 288.
9
Ibidem, p. 292.
8

4
2.2.Liste des personnages10
-

Arada est l’homme avec qui Mama trompe Riquet, son mari.

-

Mama est la progéniture d’un grand seigneur de Grenade. Elle est une femme
magnifique, mais très bête ; cependant, elle deviendra intelligente lorsqu’elle se
mariera avec Riquet, roi des gnomes.

-

Riquet à la houppe est un gnome hideux pris d’un amour fou pour Mama. Il sera son
époux.

10

Point qui s’inspire de :Ibidem, pp.765-771.

5
2.3. Schéma narratif
Le schéma actantiel de Greimas11
Quête (épouser
Mama)

Destinateur
(Riquet)

Opposant
(Mama et Arada)

Situation
initiale
(Naissance de
Mama, fille
d’un grand
seigneur de
Grenade.
Jeune femme
sans esprit)

Épreuve
qualifiante
(Riquet
rencontre
Mama)

Destinataire
(Riquet)

Adjuvant (le
serviteur de
Riquet)

Sujet (Riquet)

Épreuve
principale
(Riquet pose
un ultimatum à
Mama : il lui
donnera de
l’esprit si
seulement elle
l’épouse, ce
qu’elle
accepte)

Épreuve
glorifiante
(Riquet
transforme
Arada en
gnome)

Situation finale
(Riquet n’a plus de
rival et garde sa
femme)

Péripéties

Commentaire
Nous pouvons tout d’abord dire que par rapport aux contes traditionnels merveilleux, c’est
un schéma qui n’entre pas dans celui des contes de fées classiques.

11

GREIMASAlgirdas Julien, Sémantique structurale : recherche de méthode, Paris, Presses
Universitaires de France, 1986.

6
Le destinataire, la quête et le sujet ne posent quant à eux pas de difficulté : c’est assez
fréquent de retrouver dans les contes de fées un homme qui veut épouser une femme.
Dans les contes merveilleux, comme Cendrillon par exemple, la femme n’est pas opposée
à la quête. Ici, Mama ne se précipite pas dans les bras de son futur mari car ce dernier est laid.
Souvent aussi dans les contes de fées, les princes sont beaux.
Concernant l’adjuvant, il est tout à fait normal qu’il y en ait un. Il faut quand même
préciser que le serviteur de Riquet ne l’aide pas de manière délibérée, il le fait lors d’un
concours de circonstances.
Traditionnellement, c’est toujours le couple à qui profite la situation. En effet, dans des
récits comme La Belle au bois dormant, Cendrillon, etc. les deux amoureux se retrouvent,
« vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Mama est coincée avec Riquet qu’elle
n’aime pas et son amant est devenu lui aussi un gnome. Cependant, nous aurions pu mettre
Mama en tant que destinataire car la dernière phrase du conte laisse apercevoir une lueur
d’espoir pour cette dernière : « Mais peut-être qu’elle n’y perdit guère : les amants à la longue
deviennent des maris. » De plus, elle gagne en intelligence.
La rencontre est l’épreuve qualifiante la plus fréquente dans les contes de fées. Dans
Cendrillon par exemple, elle rencontre son prince charmant par hasard lors d’un bal et, c’est
un véritable coup de foudre. Ici, les deux personnages qui deviendront mari et femme n’ont
absolument pas vécu une « rencontre coup de foudre », leur rencontre n’a absolument pas
déclenché de sentiments amoureux.
Pour l’épreuve glorifiante, il est en réalité question de mise à niveau du rival.
Effectivement, Riquet ne tue pas ou ne combat pas son ennemi, il le met tout simplement au
même niveau que lui : il le transforme en gnome.
C’est un schéma qui ne correspond donc pas tout à fait au schéma traditionnel des contes
merveilleux. C’est Perrault qui transformera le schéma actantiel du récit pour qu’il
corresponde au schéma type du conte de fées12. C’est là, la véritable force de la version de
Perrault.

12

Point explicité dans le commentaire personnel à la page 11.

7
3. Commentaire
3.1.Commentaire interne de l’œuvre : quelles sont les sources utilisées par l’auteure ?13
Les éléments utilisés par Mlle Bernard pour écrire son conte sont des éléments que nous
retrouvons dès 1696 dans la sphère publique. C’est donc un conte contemporain, qui n’est pas
issu de la veine populaire.
Concernant l’origine de l’idée principale, elle se retrouve dans un « dicton malicieux
sur la façon dont l’esprit vient aux filles. »14L’expression concernée sera aussi une source
d’inspiration pour Favart lorsqu’il écriraLa chercheuse d’esprit en 1741.
L’intrigue, quant à elle, a déjà été abordée par Catherine Bernard dans le Comte
d’Amboise : une femme est déjà mariée lorsqu’elle découvre sa passion pour un autre homme.
Ce schéma est très certainement repris par l’auteure dans La Princesse de Clèves de Mme de
La Fayette.
Dans Riquet à la houppe, il règne un certain merveilleux. En effet, nous retrouvons par
exemple les pouvoirs magiques de Riquet ou bien le fait qu’il vive sous terre. Cet aspecta été
pioché dans Le Comte de Gabalis (1670) de Villars, ouvrage dans lequel il nous livre les
mystères de la Cabale. Villars y faisait intervenir les esprits, l’occultisme, une théorie des
quatre éléments, etc., en somme des éléments issus du merveilleux. L’auteur du Comte de
Gabalis se serait inspiré des histoires de Mme de Murat. Cette dernière ne publia son conte
Parfait amour qu’en 1698, soit deux ans après la publication de Riquet à la houppe dans Inès
de Cordoue de Mlle Bernard. On sait cependant que Mlle Bernard a pu prendre connaissance
du conte de Mme du Murat avant d’écrire Riquet à la houppe puisque celle-ci racontait
oralement ses histoires dès 1695. Le côté merveilleux du conte de Mlle Bernard fut également
tiré de L’Astrée (1607-1627) d’Honoré d’Urfé, du moins pour l’épisode où Mama dépose
« sous le nez [de Riquet] une herbe qui augmenta son sommeil, et qui le fit durer autant
qu’elle voulut. » Dans L’Astrée, c’est Clarine qui, pour retrouver son amant, dépose « une
boîte d’onguent » sous les narines de sa gouvernante. Cette dernière se réveille en sursaut,
tout comme Riquet lorsque son serviteur lui retire les herbes soporifiques de sous son nez.
Les sources d’inspiration de Catherine Bernard sont assez facilement identifiables, il ne
reste qu’un point à relever : celui de l’origine du titre, de ce nom particulier qu’est « Riquet ».
Cet élément important reste assez sombre et nous ne disposons pas d’informations précises à
13

Ce chapitre se base essentiellement sur les idées développées par : ROCHE-MAZON Jeanne,
« De qui est Riquet à la houppe ? », Revue des Deux Mondes, (15 juillet 1928), pp. 431-433.
14
Ibidem, p. 432.

8
ce sujet. Cependant, Jeanne Roche-Mazon conclut sur ce point par ces quelques lignes : « Le
mieux est sans doute de s’en tenir là-dessus à l’opinion de Gaston Paris, pour qui ce nom,
recueilli sans le conte, n’y avait été rattaché que par un heureux caprice de l’auteur. »15

3.2.Commentaire externe de l’œuvre
3.2.1. La paternité du conte deRiquet à la houppe
Dans la Revue des deux mondes de 1862, Emile Montégut énonça dans son article « Les
Fées et leur littérature en France » l’hypothèse suivante quant à l’origine du conte Riquet à la
houppe de Charles Perrault : ce récit serait un conte littéraire inventé par une dame de salon.
Parmi ces contes [ceux de Perrault] il en est un, le seul dont on n’ait trouvé
d’analogue dans aucun pays, qui se distingue de tous les autres par son air noble
et courtois : Riquet à la houppe. Celui-là n’est pas légendaire le moins du
monde, il est visiblement de souche lettrée et aristocratique. A-t-il été inventé
un soir, pour l’amusement d’enfants nobles, par quelque grande dame
spirituelle et polie, comme on dit que fut inventée la chanson de Malborough
pour endormir un enfant royal ?16
Montégut avait vu juste, déjà en 1862, puisque cette solution sera avancée et argumentée en
1928 par Jeanne Roche-Mazon17. Mais contrairement à Montégut qui pensait y voir la patte de
Mme de La Fayette, Roche-Mazon affirmera que Mlle Bernard était bel et bien l’auteure de
Riquet à la houppe. Selon elle, le texte en question ne peut pas être de la plume de Perrault car
il ne ressemble en rien à ses autres contes.
Tout d’abord, ce conte se différencie de par sa composition. Perrault, d’habitude,
utilise parfaitement les détails qu’il introduit dans ses contes, cependant ici on retrouve toute
une série de détails et de personnages qui sont superflus. Par exemple, au début de son conte,
Perrault nous rapporte la naissance de deux petites filles : l’une jolie et bête, l’autre laide et
intelligente. L’auteur ne nous reparlera plus jamais de la deuxième sœur. Un autre exemple :
pendant l’année accordée à la princesse pour réfléchir, elle tombe amoureuse d’un prince
beau, intelligent et riche. Cependant, lorsque Riquet l’oblige à l’épouser, il n’y a aucune
tentative de fuite de la part de la princesse ni aucun effort du prince pour la sauver. Cet
épisode du prince est tout à fait inutile pour la suite du récit.
Ensuite, on hésite à attribuer ce conte à Perrault à cause du mystère qui règne sur
l’origine du conte. Il est très difficile de retrouver des traces de l’origine du conte dans le fond
15

Ibidem, p. 433.
Ibidem, p. 404.
17
Ibidem, pp.428-31.
16

9
populaire. En effet, comme le rapporte Montégut, « tous les contes de Perrault existent dans la
tradition populaire, à l’exception de Riquet à la houppe. »18Il existe néanmoins des éléments
qui prouveraient l’origine populaire du conte. En effet à la fin du récit, on observe la
métamorphose de Riquet. Dans d’autres contes populaires comme par exemple La Belle et la
Bête et Psyché, on retrouve ce motif de la métamorphose. Par ailleurs, le personnage principal
présente des similitudes physiques avec le nain vert Obéron dans Isaïe le triste(un des romans
de la Table ronde) ou encore avec le nain germanique Albérich, ces deux personnages sont
issus du corpus populaire.19
Toutes ces contradictions nous poussent à affirmer que Riquet à la houppe n’est pas
d’origine populaire. On pourrait dès lors proposer une autre solution : le conte est une
invention propre de Perrault. Cette hypothèse aurait pu être parfaite, sauf que l’on précise
dans le Mercure Galant de janvier 1697 que « ceux qui font de ces sortes d’ouvrages sont
ordinairement bien aises qu’on croye qu’ils sont de leur invention. Pour luy [l’auteur] il veut
bien qu’on sache qu’il n’a fait autre chose que de les rapporter naïvement de la manière qu’il
les a ouï dire. » Charles Perrault n’a donc pas inventéRiquet à la houppe. Mais alors de qui
vient-il ? C’est à ce moment que nous pouvons reprendre l’idée de Montégut qui pensait que
ce conte était inventé de toute pièce par une grande dame. À défaut de grande dame, il s’agit
d’une petite bourgeoise peu connue : Mlle Catherine Bernard.
Riquet à la houppe est donc un conte littéraire dont la paternité est à rendre pleinement à
Mlle Bernard.20
Pour terminer, nous pouvons nous poser la question suivante : pourquoi Bernard n’a-telle rien dit, lorsqu’elle a lu la version de son conte remaniée par Perrault et publiée dans les
Contes de ma Mère l’Oye en 1697 ? Jeanne Roche-Mazon y voit « un emprunt royal,
l’acceptation d’un don. Peut-être même une complaisance de Perrault, et presque une faveur
conférée par lui à cette éternelle solliciteuse que fut la pauvre Calliope [surnom de
l’auteure]. »21 Il n’est donc pas question de plagiat ou de vol, c’est un simple emprunt qui a pu
même être proposé par Bernard elle-même.

18

Ibidem, p. 408.
Ibidem, p. 409.
20
Il est à noter que Delarue P. affirme également, quelques années plus tard, qu’il s’agit d’un
texte issu de la plume de Mlle Bernard. (cfr. DELARUE Paul, « Les contes merveilleux de
Perrault et la tradition populaire », Bulletin folklorique de l’Ile de France, (janvier-mars
1951), p. 197).
21
ROCHE-MAZON Jeanne, loc.cit., p. 434.
19

10
3.2.2. Succès du conte de Catherine Bernard
Nous venons de le voir, Riquet à la houppe est à attribuer à Catherine Bernard.Mais très
peu d’entre nous connaissent ce conte. La seule version qui reste dans nos mémoires est bien
sûr celle de Perrault. Mlle Bernard est quelqu’un de très peu connu dans l’histoire de la
littérature française. Cependant, c’est uniquement grâce à la réécriture de Perrault que d’une
certaine manière elle rentre dans la postérité.
Ce conte est issu du roman Inès de Cordoue qui connut un assez vif succès à l’époque
puisqu’une nouvelle édition paraît en 1697. Il est à noter que les deux contes de Mlle Bernard,
Riquet à la houppe et Le Prince Rosier, ont eu du succès indépendamment du roman, comme
le prouve l’ouvrage manuscrit gardé à la bibliothèque Mazarine et relié au nom de la duchesse
de Bourbon qui les reprend.

11
3.3.Commentaire personnel
Schéma actantiel de Greimas22 de la version de Charles Perrault 23
Le schéma actantiel de la version de Mlle Bernard se situe page 5.
Quête(épouser
la belle
princesse)

Destinateur
(Riquet)

Opposant (les
princes des
royaumes voisins qui
veulent épouser la
princesse)

Situation
initiale (dans
un royaume,
naît un garçon
très laid mais
très intelligent
qui a le don de
donner de
l’esprit à la
personne qu’il
désire. Dans le
royaume voisin,
naît une
princesse très
belle, mais très
bête, elle a le
don de donner
de la beauté à la
personne
qu’elle désire)

22
23

Destinataire (Riquet
et la princesse)

Adjuvant (la Fée
car elle offre un
don à Riquet et à
la princesse)

Sujet(Riquet)

Épreuve
qualifiante(
Riquet
rencontre la
princesse)

Épreuve
principale
(Riquet pose
un ultimatum
à la
princesse : il
peut lui
donner de
l’esprit si
seulement
elle l’épouse,
ce qu’elle
accepte)

Péripéties

GREIMAS Algirdas Julien, op. cit.
PERRAULT Charles, op. cit., pp. 284-289.

12

Épreuve
glorifiante
(Riquet
bénéficie
du don de
la princesse
et devient
beau)

Situation
finale(Riquet et la
princesse s’aiment
profondément et
se marient)
Commentaire
À l’aide de la comparaison du schéma actantiel des deux versions, nous pourronsmettre en
évidenceles changements opérés par Charles Perrault au conte Riquet à la houppe en vue de le
rendre conforme au schéma traditionnel des contes de fées.
Si le destinateur et la quête sont identiques, les destinataires varient. En effet,
contrairement au conte de Mlle Bernard où seul Riquet bénéficie de la quête, Perrault
introduit le couple. Cette constatation nous ramène à la notion de « couple parfait, heureux et
unis » des contes de fées traditionnels. D’autre part, si Mama est opposante dans le conte de
Mlle Bernard, la princesse ne l’est absolument pas chez Perrault.
Du point de vue du sujet, Perrault enjolive son héros : « Le roi ayant su que sa fille avait
beaucoup d’estime pour Riquet à la houppe, qu’il connaissant d’ailleurs pour un Prince très
spirituel et très sage, le reçut avec plaisir pour son gendre. »24 Cette description peut être mise
en contraste avec celle faite de Riquet dans le récit de Catherine Bernard : « Un jour qu’elle
[Mama] promenait seule (ce qui lui était ordinaire), elle vit sortir de la terre un homme assez
hideux pour paraître un monstre. Sa vue lui donnait envie de fuir … »25
Perrault introduit la figure du prince rival et non pas de l’amant comme opposant. Dans
les contes de fées classiques, les opposants ne sont jamais des amants.
C’est au niveau de l’adjuvant que Perrault insère le merveilleux. En effet, il s’agit de la
figure très connue de la fée. Nous retrouvons ce personnage dans les contes comme La Belle
au Bois dormant, Peau d’âne, Cendrillon, etc. Le personnage qui occupe la place de
l’adjuvant chez Catherine Bernard est le gnome serviteur. De plus, nous pouvons relever une
différence au niveau de la nature de l’action réalisée par l’adjuvant. Chez Perrault, la Fée
accorde un don dès la naissance de la princesse et de Riquet. C’est un acte intentionnel. La
Fée est à mettre en opposition avecle serviteur de Riquet qui lui enlève les herbes de sous son
nez d’une manière non délibérée, d’une manière qui relève plutôt du hasard. En effet, c’est un
acte que le gnome domestique effectua lorsqu’il « n’était ni bien endormi, ni bien éveillé » et
« croyant qu’elles [les herbes] l’incommodaient. »26
Attardons-nous sur l’analyse de la situation initiale. Tout d’abord, nous remarquons que
Perrault utilise la phrase-clé des contes de fées : « il était une fois » tandis que Catherine
Bernard commence directement son récit sans utiliser ce genre de formules. Ensuite, nous
pouvons

constater

que

Mlle

Bernard

ne

24

PERRAULT Charles, op.cit., p. 289.
ROBERT Raymonde(éd.), op.cit., p. 287.
26
Ibidem, p. 292.
25

13

développe

pas

la

situation

initiale.
Proportionnellement elle ne compte qu’une douzaine de lignes. Par contre Perrault, lui, va
prendre du temps pour décrire la situation initiale. Il va utiliser une figure de style telle que
l’antithèse, figure très courante dans les contes de fées, comme le confirment Jean-Louis
Dumortier et François Plazanet : « Si l’on passe à une étude des figures les plus employées
par ce type de discours [les textes merveilleux], on peut en retenir deux au moins qui se
signalent par leur retour obstiné : l’antithèse et l’hyperbole. »27Effectivement, Perrault nous
parle tout d’abord de la naissance d’un prince très laid, mais qui reçoit de la Fée le don de
rendre intelligent qui il voudra. Ensuite, l’auteur passe à l’évocation de la naissance de deux
princesses dans un royaume voisin : une fille jolie mais bête et une autre intelligente mais
laide. On a donc une double antithèse. La première est celle de la naissance d’un garçon laid
mais malin qui est à opposer à la naissance d’une petite fille magnifique mais ayant très peu
d’esprit. La deuxième antithèse est celle entre les deux princesses. Il y a donc une volonté de
description chez Perrault. Une autre observation peut être faite sur la situation initiale.
Perrault nous présente dès le début le héros de l’histoire, il centre son récit sur Riquet. Mlle
Bernard, quant à elle, commence son récit par la naissance de Mama. Nous pouvons dès lors
penser que c’est Mamale personnage principal alors que c’est en réalité Riquet. Cela porte à
confusion.
Concernant l’épreuve qualifiante, il s’agit dans les deux versions de la rencontre des deux
personnages principaux. Il n’y a dans aucun des deux contes concernés le « coup de foudre »,
scène particulièrement présente dans l’imaginaire populaire. Nous pouvons tout de même
souligner que chez Perrault, la rencontre est provoquée par le « manque » d’une fiancée. Il
s’agit là de la huitième fonction de Propp : « manque quelque chose à l’un des membres de la
famille ; l’un des membres de la famille a envie de posséder quelque chose. »28 En effet,
Riquet est tombé amoureux de la princesse grâce aux nombreux portraits d’elle qui circulent
dans le monde. Il quitta donc « le Royaume de son père pour avoir le plaisir de la voir et de
lui parler. »29 « Le héros, célibataire, part à la recherche d’une fiancée, et voilà l’action
commencée. »30 Cette fonction ne se retrouve pas chez Catherine Bernard.
L’épreuve glorifiante est constituée chez Perrault d’un merveilleux « plus positif ».
Assurément, nous constatons que la transformation de Riquet en un beau prince est beaucoup
plus stéréotypée et moins sombre que la transformation de l’amant de Mama en gnome. Ce
27

DUMORTIER Jean-Louis et PLAZANET François, Pour lire le récit, Bruxelles, A. De Boeck,
1980, p. 141.
28
PROPP Vladimir, op.cit., p. 46.
29
PERRAULT Charles, op.cit., p. 285.
30
PROPP Vladimir, op.cit., p. 46.

14
« merveilleux positif » se retrouve également dans la description de la scène où la terre
s’ouvre sous les pieds de la princesse. Perrault nous livre la description d’un festin royal au
son d’une agréable chanson :
La terre s’ouvrit dans le même temps, et elle vit sous ses pieds comme une
grande Cuisine pleine de Cuisiniers, de Marmitons et de toutes sortes
d’Officiers nécessaires pour faire un festin magnifique. Il en sortit une bande de
vingt ou trente Rôtisseurs, qui allèrent se camper dans une allée du bois autour
d’une table fort longue, et qui tous, la lardoire à la main, et la queue de Renard
sur l’oreille, se mirent à travailler en cadence au son d’une Chanson
harmonieuse.31
Mlle Bernard, quant à elle, fait apparaître des monstres au milieu de bruits et de voix
effrayantes :
Un jour que, rêvant à sa cruelle destinée, elle s’était écartée seule, elle entendit
un grand bruit, et des voix souterraines qui chantaient les paroles que Riquet à
la houppe lui avait fait apprendre ; elle en frémit, c’était le signal de son
malheur. Aussitôt la terre s’ouvre, elle y descend insensiblement, et elle y voit
Riquet à la houppe environné d’hommes difformes comme lui. Quel spectacle
pour une personne qui avait été suivie de tout ce qu’il y avait de plus aimable
dans son pays.32
Pour terminer, abordons l’analyse de la situation finale. Dans la version de Mlle
Bernard, le couple n’est pas heureux. C’est une fin plutôt triste et sombre. Celle de Perrault
par contre correspond tout à fait au « happy-end » que tout le monde attend à la fin des contes
de fées, à savoir le fait que « dès le lendemain les noces furent faites. »33Ce type de formules
nous vient de la tradition orale des contes. C’est cette tradition que Perrault a voulu
reconstruire ici. Même si l’origine de Riquet à la houppe n’est pas populaire, l’auteur a voulu
recréer l’illusion d’un récit comme tel. En effet, ces expressions ont tout leur sens dans les
récits oraux, comme l’avancentJean-Pol De Cruyenaere et Olivier Dezutter : « Ces formules
ont évidemment une importance au niveau phatique. Elles établissent le contact entre le
conteur et l’auditoire. »34
C’est grâce à toutes ces modifications que Perrault a fait entrer le conte de Riquet à la
houppe dans la postérité. Ce succès est à attribuer notammentà l’ajout d’élémentsmerveilleux

31

PERRAULT, op.cit., p. 287.
ROBERT Raymonde(éd.), op.cit., p. 289.
33
PERRAULT, op.cit., p. 289.
34
DE CRUYENAEREJean-Polet DEZUTTEROlivier, Le conte, vade-mecum du professeur de
français, Bruxelles, Didier Hatier, 1990, p.81.
32

15
ou de « mots de passe qui ouvrent et ferment l’univers du merveilleux »35 qui sont issus de la
tradition populaire.

35

Expression trouvée dans : SCHNITZERLuda, Ce que disent les contes, Paris, Editions du
Sorbier, 1985, p.172.

16
4. Bibliographie
Sources primaires36
BERNARD Catherine, Frederic de Sicile, Lyon, Thomas Amaulry, 1680.
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d’Yvrée, Paris, Michel Guerout, 1687.
BERNARD Catherine, Le Comte d’Amboise. Nouvelle galante, Paris, Claude Barbin, 1689.
BERNARD Catherine, Brutus. Tragédie, Paris, veuve de Louis Gontier, 1690.
BERNARD Catherine, Inès de Cordoue. Nouvelle espagnole, Paris, Martin et George Jouvenel,
1696.
BERNARD Catherine, Laodamie, reine d’Epire. Tragédie,dans Théâtre François, ou Recueil
des meilleures Pièces de Théâtre,vol. 5, Paris, Pierre Ribou, 1735, pp. 525-622.
Sources secondaires
Sources papiers
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Revue biblio-

iconographique, 7e année, 3e série (1900), 56 p.
BARBAFIERICarine, « Egarements du cœur et voie de l’esprit. Comparaison entre ‘Brutus’ du
P. Porée (1708) et le ‘Brutus’ de Catherine Bernard (1690) », dans Piéjus Anne (éd.), Plaire et
Instruire. Le spectacle dans les collèges d’Ancien Régime. Actes du colloque de Paris, BNF,
(17-19 novembre 2005), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2007, pp. 173-190.
BARCHILON Jacques, Le conte merveilleux français de 1690 à 1790. Cent ans de féérie et de
poésie ignorés de l’histoire littéraire, Paris, H. Champion, 1975.

36

Les vers de Catherine Bernard ne sont pas repris dans la bibliographie. La majorité de ses
poésies se retrouvent dans PIVA Franco (éd.), Catherine Bernard. Œuvres, tome 2 : théâtre et
poésie, Fasano, Schena – Paris, Nizet, 1993.

17
BRIQUET Fortunée, Dictionnaire historique, littéraire et biographique : des françaises et des
étrangères naturalisées en France, connues par leurs écrits ou par la protection qu’elles ont
accordées aux Gens de Lettres, depuis l’établissement de la Monarchie jusqu’à nos jours,
Paris, Indigo & Côté femmes, 1997.
CASSIN Eugène, « Notice sur Catherine Bernard, poète et parente du grand Corneille », Revue
de Rouen, (1845), pp. 228-231.
CHEVALLEY Sylvie, « Pour Monsieur de la Grange », Comédie-Française,n°33 (novembre
1974), p. 22.
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(1662-

1712) »,Alfinge, n°5 (1988), pp. 31-49.
COBOS CASTRO Esperanza,

, Ed. Universidad, 1990.

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Drama », dans Meek Christine (dir.),Women in Renaissance and Early Modern Europe,
Dublin, Four courts Press, 2000, pp. 185-204.
CONROYDerval, « The Displacement of Discorder. Gynaecocracy and Friendship in Catherine
Bernard’s ‘Laodamie’ (1689) », Papers on French Seventeenth Century Literature, vol. 34
(2007), pp. 443-464.
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dans Studi di storiadellaciviltà. Letteraturafrancese.Mélanges offerts à LionelloSozzi, Paris,
Champion, 1996, pp. 447-461.
COULET Henri, Le roman jusqu’à la Révolution, tome 1 : Histoire du roman en France,Paris,
Armand Colin (« Collection ‘U’ »), 1967, pp. 292-295.
DE BEAUMARCHAIS Jean-Pierre et al.,Dictionnaire des littératures de langue française, Paris,
Bordas, 1984, p. 248.
DE

CRUYENAEREJean-Polet

DEZUTTEROlivier, Le conte, vade-mecum du professeur de

français, Bruxelles, Didier Hatier, 1990.
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pp. 261-274.
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1980.
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moderne e comparate, vol. 48 (1990), pp.127-139.
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Fontenelle », Eighteenth - Century Studies, vol. 30 (1996), pp. 59-80.
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Neophilologus, n°72 (1988), pp. 17-33.
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siècle,n°2 (1980), pp. 159-178.
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dans : Lathuillère Roger (éd.), Langue, littérature du XVIIe siècle et du XVIIIe
siècle.Mélanges offerts à Frédéric Deloffre, Paris, S.E.D.E.S., 1990, pp. 253-263.
GEVREY Françoise, L’illusion et ses procédés de la Princesse de Clèves aux Illustres
Françaises, Paris, José Corti, 1988.
GODENNE René, Histoire de la nouvelle française aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève, Droz,
1970.
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colloque du ‘Centre Méridional de Rencontres sur le XVIIe siècle’ jumelé avec le 23ecolloque

19
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juin 1991), Paris-Seattle-Tübingen, PFSCL, 1992, pp. 203–211.
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Universitaires de France, 1986.
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siècle, Paris, Fayard, 1996, p. 131.
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Cherbuliez, 1853.
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dramatique », Cahier du Dix-septième, vol. 1, n°1 (1987), pp.141-148.
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et chez Mademoiselle Bernard », Revue d’histoire littéraire de la France, vol. 77 (1977), pp.
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pp. 313-314.
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France », The Modern LanguageReview, n°61 (1966), pp. 199-208.
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Abstracts : Section A. Humanities and Social Science, vol. 40 (1979), p. 295.

20
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tome 3 (1662-1700), Paris, Le Clerc, 1905.
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NIDERST

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jusqu’à présent, avec la vie des plus célèbres poètes dramatiques, des extraits exacts et un

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Paris, P. G. Lemercier et Saillant, 1748.
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Paris, Nizet, 1993.
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22
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juillet 1928), pp.428-31.
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WOLFF

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http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Catherine_Bernard. Consulté le 03 novembre 2012.
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ligne], mis en ligne le 29 mars 2007. URL : http://feeries.revues.org/index66.html. Consulté le
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XVIIe siècle », CLIO. Histoire, femmes et sociétés [En ligne], n° 13, (2001), mis en ligne le
19 juin 2006. URL : http://clio.revues.org/133. Consulté le 03 novembre 2012.
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mars 2007. URL : http://feeries.revues.org/index68.html. Consulté le 03 novembre 2012.
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Madame Durand, Madame d’Auneuil, Contes », Féeries, n° 3, (2006), [En ligne], mis en
ligne le 07 février 2007. URL : http://feeries.revues.org/index173.html. Consulté le 03
novembre 2012.

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Notice catherine bernard

  • 1. UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Notice sur Mlle Bernard et analyse du conte « Riquet à la houppe » Travail écrit réalisé dans le cadre du cours de « Questions de littérature française » donné par Fabrice Preyat Lorraine MATHOT BA2 Romanes Année 2012-2013 1
  • 2. 1. Biographie Catherine Bernard est née en 1663 (ou en 1662)1à Rouen. Elle est issue d’une famille riche et cultivée. On peut affirmer, grâce à l’ouvrage de Franco Piva2 qui a su soulever presque toutes les ambiguïtés concernant la dame, qu’elle était de la même famille que Fontenelle, célèbre écrivain français, neveu des Corneille par sa mère Marthe Corneille. Depuis le XVIIe siècle, la question de la collaboration de Fontenelle dans les œuvres de Mlle Bernard se pose. On retiendra le point de vue de Raymonde Robert : Quant à la collaboration de Fontenelle lui-même aux ouvrages de Catherine Bernard, rien ne semble moins certain, en l’état de la question du moins. En ce qui concerne les deux contes –mais la remarque vaut aussi pour les romans – tout se passe comme si des textes aussi spirituellement pessimistes et ironiques ne pouvaient correspondre à l’image convenue de l’écriture féminine et qu’il avait fallu recourir à l’hypothèse d’une collaboration de Fontenelle pour rendre compte de leurs réelles qualités.3 Elle est arrivée à Paris dès l’adolescence. Mlle Bernard est protestante, mais elle renoncera au protestantisme vers 1685, époque de la révocation de l’Edit de Nantes et se convertira alors au catholicisme (cette nouvelle apparaît dans Le Mercure Galant du mois d’octobre de la même année)4. Sa foi en la religion catholique ne cessera jamais, comme le confirme le père Claude Buffier en 1723 lorsque Mlle Bernard refuse qu’ « on imprimât quelques Poësies qu’elle avoit faites autrefois […] parce qu’il s’y étoit glissé des expressions qui ne convenoient pas assez à l’exactitude et au sérieux que prescrit la religion qu’elle avoit embrassée».5 Concernant ses œuvres, elle n’a que dix-sept ans lorsqu’elle publie son premier roman Frédéric de Sicile en 1680, roman historique probablement dirigé par Nicolas Pradon. À sa suite, elle publie, dans un recueil de romans qui s’intitule Les Malheurs de l’amour,Eléonor d’Yvrée (1687), Le Comte d’Amboise (1689) et Inès de Cordoue (1696). C’est justement dans Inès de Cordoue que nous retrouvons le conte de Riquet à la Houppe qui a longtemps été 1 Information donnée dans GRENTE Georges et SIMONIN Michel (dir.), Dictionnaire des lettres françaises. Le XVIe siècle, Paris, Fayard, 1996, p.137. 2 PIVA Franco (éd.), Catherine Bernard,Œuvres, tome 1 : romans et nouvelles,Fasano, Schena / Paris, Nizet, 1993, pp. 15-47. 3 ROBERT Raymonde(éd.), Contes, Mlle Lhéritier ; Mlle Bernard ; Mlle de la Force ; Mme Durand ; Mme d’Auneuil, tome 1 : L’âge d’or du conte de fées (1690-1709),Paris, Champion (« La bibliothèque des génies et des fées »), 2005, p. 273. 4 Information trouvée dans : VOS-CAMYJolene, « L’amitié et l’amour dans ‘Eléonor d’Yvrée’ de Catherine Bernard », Cahier du Dix-Septième : An Interdisciplinary Journal, vol. 12, n°1 (2008), p. 87. 5 Extrait trouvé dans : PIVA Franco (éd.),op.cit., p. 29. 2
  • 3. oublié en faveur du même conte écrit par Perrault. L’année 1696 est aussi celle où elle publie l’Histoire de la Rupture d’Abénamar et de Fatime, une de ses dernières nouvelles. Outre des nouvelles et des romans, son corpus d’œuvres compte deux tragédies, Laodamie reine d’Epire (1689) et Brutus (1690). Cette dernière pièce fut montée à la Comédie-Française en 1690 et connut un large succès avec ses vingt-cinq représentations au nouveau Théâtre-Français des Fossés-Saint-Germain. Brutus fut même copiée pour certains passages par Voltaire lorsqu’il écrivit sa propre tragédie quarante ans plus tard. Sous l’influence de Madame la Chancelière de Pontchartrain (épouse du Chancelier de Pontchartrain qui occupa notamment la fonction de Secrétaire d’Etat de la Maison du Roi sous Louis XIV), Mlle Bernard se détourneraensuite des romans et des pièces de théâtre pour s’intéresser à la poésie. À l’époque, la poésie est la pratique littéraire la plus reconnue et la plus appréciée. En s’intéressant à l’écriture d’œuvres poétiques, il est clair que Mlle Bernard cherche, en tant que femme, à continuer son ascension sociale dans un monde majoritairement masculin. Elle cherche surtout dans cette activité une source de revenus plus sûre. Sa carrière poétique fut certainement lancée lorsqu’elle reçut le premier prix lors d’un concours organisé par l’Académie Française en 1690 (elle en reçut d’autres en 1693 et 1697). Elle participa également à plusieurs Jeux Floraux de Toulouse (1696, 1693, 1698), on lui attribua notamment l’amarante d’or, prix le plus prestigieux. Elle écrit surtout en l’honneur de ceux qui la protègent et notamment du roi Louis XIV dont elle dit que c’est un roi, qui « seul en toute l’Europe, défend et protège les droits des rois », qui « par la paix de Savoie a rendu la tranquillité à l’Italie et a donné à toute l’Europe l’espérance de la paix prochaine ». C’est surtout grâce sa poésie qu’on se souviendra de Mlle Bernard. En effet, le 9 février 1699, elle fut associée à la célèbre Académie des Ricovrati de Padoue sous le nom de Calliope et sous le surnom d’Invincible6. Grâce à sa célébrité croissante due à ses poèmes, Catherine Bernard se rapprocha de Mme de Maintenon. Après avoir remporté tous ces prix, Mlle Bernard connut un essoufflement dans sa carrière de poétesse et petit à petit, elle laissa de côté son occupation littéraire pour se consacrer entièrement à la religion. Elle meurt le 6 septembre 1712. 2. Analyse du conte : Riquet à la houppe Riquet à la houppeest un conte merveilleux qui se retrouve dans Inès de Cordoue (1696), roman faisant partie du recueil de Catherine Bernard s’intitulant Les Malheurs de l’amour. 6 Ibidem, p. 45. 3
  • 4. Le titre ne nous donne pas d’information concernant le conte en tant que tel, il évoque simplement le nom du personnage principal. 2.1.Résumé Mama était la fille d’un seigneur de Grenade, c’était une jeune femme d’une grande beauté ; malheureusement, elle possédait très peu d’intelligence. Sa fille unique, née avec tous les traits qui font la beauté, était si stupide que la beauté même ne servait qu’à la rendre désagréable. Ses actions n’avaient rien de ce qui fait la grâce ; sa taille, quoique déliée, était lourde, parce qu’il manquait une âme à son corps.7 Un jour, elle rencontra Riquet, le roi des gnomes, personnage laid mais ayant un très grand entendement. Ce dernier lui proposa de lui donner de l’esprit à une seule condition : que Mama devienne son épouse. Il lui donna un an pour réfléchir. Pendant ce temps, elle dut apprendre ces vers : Toi qui peux tout animer Amour, si un jour n’être plus bête, Il ne faut que savoir aimer Me voilà prête.8 Plus elle répétait ces vers, plus elle devenait intelligente. Au bout d’un an, grâce à son entendement nouveau, elle se rendit compte de son malheur : elle était obligée de se marier avec Riquet à la houppe alors qu’elle avait un amant qu’elle aimait profondément, Arada. Le gnome lui donna le choix : soit elle restait intelligente et se mariait avec lui soit elle redevenait bête comme avant, mais elle restait libre. Elle préféra la première option et s’est vueemportée sous terre, condamnée à rester seule dans le domaine de Riquet. Puisque Mama était toujours éperdument amoureuse d’Arada, elle trouva le moyen de s’enfuir la nuit pour retrouver son amant : elle posa des herbes somnifères sous le nez du gnome. Ainsi, le couple d’amants était sûr de ne jamais être surpris par le mari de Mama. Néanmoins, un jour, le serviteur de Riquetenleva les herbes, le roi des gnomes se réveilla et surprit les deux amoureux. Riquet, furieux, se vengea : il transforma Arada en gnome. Mama, ne faisant plus la différence entre son mari et son amant, fut condamnée à rester sous terre et à vivre avec deux maris. Elle se vit deux maris au lieu d’un, et ne sut jamais à qui adresser ses plaintes de peur de prendre l’objet de sa haine pour l’objet de son amour ; mais peut-être qu’elle n’y perdit guère : les amants à la longue deviennent des maris.9 7 ROBERT Raymonde(éd.), op. cit.,p. 287. Ibidem, p. 288. 9 Ibidem, p. 292. 8 4
  • 5. 2.2.Liste des personnages10 - Arada est l’homme avec qui Mama trompe Riquet, son mari. - Mama est la progéniture d’un grand seigneur de Grenade. Elle est une femme magnifique, mais très bête ; cependant, elle deviendra intelligente lorsqu’elle se mariera avec Riquet, roi des gnomes. - Riquet à la houppe est un gnome hideux pris d’un amour fou pour Mama. Il sera son époux. 10 Point qui s’inspire de :Ibidem, pp.765-771. 5
  • 6. 2.3. Schéma narratif Le schéma actantiel de Greimas11 Quête (épouser Mama) Destinateur (Riquet) Opposant (Mama et Arada) Situation initiale (Naissance de Mama, fille d’un grand seigneur de Grenade. Jeune femme sans esprit) Épreuve qualifiante (Riquet rencontre Mama) Destinataire (Riquet) Adjuvant (le serviteur de Riquet) Sujet (Riquet) Épreuve principale (Riquet pose un ultimatum à Mama : il lui donnera de l’esprit si seulement elle l’épouse, ce qu’elle accepte) Épreuve glorifiante (Riquet transforme Arada en gnome) Situation finale (Riquet n’a plus de rival et garde sa femme) Péripéties Commentaire Nous pouvons tout d’abord dire que par rapport aux contes traditionnels merveilleux, c’est un schéma qui n’entre pas dans celui des contes de fées classiques. 11 GREIMASAlgirdas Julien, Sémantique structurale : recherche de méthode, Paris, Presses Universitaires de France, 1986. 6
  • 7. Le destinataire, la quête et le sujet ne posent quant à eux pas de difficulté : c’est assez fréquent de retrouver dans les contes de fées un homme qui veut épouser une femme. Dans les contes merveilleux, comme Cendrillon par exemple, la femme n’est pas opposée à la quête. Ici, Mama ne se précipite pas dans les bras de son futur mari car ce dernier est laid. Souvent aussi dans les contes de fées, les princes sont beaux. Concernant l’adjuvant, il est tout à fait normal qu’il y en ait un. Il faut quand même préciser que le serviteur de Riquet ne l’aide pas de manière délibérée, il le fait lors d’un concours de circonstances. Traditionnellement, c’est toujours le couple à qui profite la situation. En effet, dans des récits comme La Belle au bois dormant, Cendrillon, etc. les deux amoureux se retrouvent, « vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Mama est coincée avec Riquet qu’elle n’aime pas et son amant est devenu lui aussi un gnome. Cependant, nous aurions pu mettre Mama en tant que destinataire car la dernière phrase du conte laisse apercevoir une lueur d’espoir pour cette dernière : « Mais peut-être qu’elle n’y perdit guère : les amants à la longue deviennent des maris. » De plus, elle gagne en intelligence. La rencontre est l’épreuve qualifiante la plus fréquente dans les contes de fées. Dans Cendrillon par exemple, elle rencontre son prince charmant par hasard lors d’un bal et, c’est un véritable coup de foudre. Ici, les deux personnages qui deviendront mari et femme n’ont absolument pas vécu une « rencontre coup de foudre », leur rencontre n’a absolument pas déclenché de sentiments amoureux. Pour l’épreuve glorifiante, il est en réalité question de mise à niveau du rival. Effectivement, Riquet ne tue pas ou ne combat pas son ennemi, il le met tout simplement au même niveau que lui : il le transforme en gnome. C’est un schéma qui ne correspond donc pas tout à fait au schéma traditionnel des contes merveilleux. C’est Perrault qui transformera le schéma actantiel du récit pour qu’il corresponde au schéma type du conte de fées12. C’est là, la véritable force de la version de Perrault. 12 Point explicité dans le commentaire personnel à la page 11. 7
  • 8. 3. Commentaire 3.1.Commentaire interne de l’œuvre : quelles sont les sources utilisées par l’auteure ?13 Les éléments utilisés par Mlle Bernard pour écrire son conte sont des éléments que nous retrouvons dès 1696 dans la sphère publique. C’est donc un conte contemporain, qui n’est pas issu de la veine populaire. Concernant l’origine de l’idée principale, elle se retrouve dans un « dicton malicieux sur la façon dont l’esprit vient aux filles. »14L’expression concernée sera aussi une source d’inspiration pour Favart lorsqu’il écriraLa chercheuse d’esprit en 1741. L’intrigue, quant à elle, a déjà été abordée par Catherine Bernard dans le Comte d’Amboise : une femme est déjà mariée lorsqu’elle découvre sa passion pour un autre homme. Ce schéma est très certainement repris par l’auteure dans La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette. Dans Riquet à la houppe, il règne un certain merveilleux. En effet, nous retrouvons par exemple les pouvoirs magiques de Riquet ou bien le fait qu’il vive sous terre. Cet aspecta été pioché dans Le Comte de Gabalis (1670) de Villars, ouvrage dans lequel il nous livre les mystères de la Cabale. Villars y faisait intervenir les esprits, l’occultisme, une théorie des quatre éléments, etc., en somme des éléments issus du merveilleux. L’auteur du Comte de Gabalis se serait inspiré des histoires de Mme de Murat. Cette dernière ne publia son conte Parfait amour qu’en 1698, soit deux ans après la publication de Riquet à la houppe dans Inès de Cordoue de Mlle Bernard. On sait cependant que Mlle Bernard a pu prendre connaissance du conte de Mme du Murat avant d’écrire Riquet à la houppe puisque celle-ci racontait oralement ses histoires dès 1695. Le côté merveilleux du conte de Mlle Bernard fut également tiré de L’Astrée (1607-1627) d’Honoré d’Urfé, du moins pour l’épisode où Mama dépose « sous le nez [de Riquet] une herbe qui augmenta son sommeil, et qui le fit durer autant qu’elle voulut. » Dans L’Astrée, c’est Clarine qui, pour retrouver son amant, dépose « une boîte d’onguent » sous les narines de sa gouvernante. Cette dernière se réveille en sursaut, tout comme Riquet lorsque son serviteur lui retire les herbes soporifiques de sous son nez. Les sources d’inspiration de Catherine Bernard sont assez facilement identifiables, il ne reste qu’un point à relever : celui de l’origine du titre, de ce nom particulier qu’est « Riquet ». Cet élément important reste assez sombre et nous ne disposons pas d’informations précises à 13 Ce chapitre se base essentiellement sur les idées développées par : ROCHE-MAZON Jeanne, « De qui est Riquet à la houppe ? », Revue des Deux Mondes, (15 juillet 1928), pp. 431-433. 14 Ibidem, p. 432. 8
  • 9. ce sujet. Cependant, Jeanne Roche-Mazon conclut sur ce point par ces quelques lignes : « Le mieux est sans doute de s’en tenir là-dessus à l’opinion de Gaston Paris, pour qui ce nom, recueilli sans le conte, n’y avait été rattaché que par un heureux caprice de l’auteur. »15 3.2.Commentaire externe de l’œuvre 3.2.1. La paternité du conte deRiquet à la houppe Dans la Revue des deux mondes de 1862, Emile Montégut énonça dans son article « Les Fées et leur littérature en France » l’hypothèse suivante quant à l’origine du conte Riquet à la houppe de Charles Perrault : ce récit serait un conte littéraire inventé par une dame de salon. Parmi ces contes [ceux de Perrault] il en est un, le seul dont on n’ait trouvé d’analogue dans aucun pays, qui se distingue de tous les autres par son air noble et courtois : Riquet à la houppe. Celui-là n’est pas légendaire le moins du monde, il est visiblement de souche lettrée et aristocratique. A-t-il été inventé un soir, pour l’amusement d’enfants nobles, par quelque grande dame spirituelle et polie, comme on dit que fut inventée la chanson de Malborough pour endormir un enfant royal ?16 Montégut avait vu juste, déjà en 1862, puisque cette solution sera avancée et argumentée en 1928 par Jeanne Roche-Mazon17. Mais contrairement à Montégut qui pensait y voir la patte de Mme de La Fayette, Roche-Mazon affirmera que Mlle Bernard était bel et bien l’auteure de Riquet à la houppe. Selon elle, le texte en question ne peut pas être de la plume de Perrault car il ne ressemble en rien à ses autres contes. Tout d’abord, ce conte se différencie de par sa composition. Perrault, d’habitude, utilise parfaitement les détails qu’il introduit dans ses contes, cependant ici on retrouve toute une série de détails et de personnages qui sont superflus. Par exemple, au début de son conte, Perrault nous rapporte la naissance de deux petites filles : l’une jolie et bête, l’autre laide et intelligente. L’auteur ne nous reparlera plus jamais de la deuxième sœur. Un autre exemple : pendant l’année accordée à la princesse pour réfléchir, elle tombe amoureuse d’un prince beau, intelligent et riche. Cependant, lorsque Riquet l’oblige à l’épouser, il n’y a aucune tentative de fuite de la part de la princesse ni aucun effort du prince pour la sauver. Cet épisode du prince est tout à fait inutile pour la suite du récit. Ensuite, on hésite à attribuer ce conte à Perrault à cause du mystère qui règne sur l’origine du conte. Il est très difficile de retrouver des traces de l’origine du conte dans le fond 15 Ibidem, p. 433. Ibidem, p. 404. 17 Ibidem, pp.428-31. 16 9
  • 10. populaire. En effet, comme le rapporte Montégut, « tous les contes de Perrault existent dans la tradition populaire, à l’exception de Riquet à la houppe. »18Il existe néanmoins des éléments qui prouveraient l’origine populaire du conte. En effet à la fin du récit, on observe la métamorphose de Riquet. Dans d’autres contes populaires comme par exemple La Belle et la Bête et Psyché, on retrouve ce motif de la métamorphose. Par ailleurs, le personnage principal présente des similitudes physiques avec le nain vert Obéron dans Isaïe le triste(un des romans de la Table ronde) ou encore avec le nain germanique Albérich, ces deux personnages sont issus du corpus populaire.19 Toutes ces contradictions nous poussent à affirmer que Riquet à la houppe n’est pas d’origine populaire. On pourrait dès lors proposer une autre solution : le conte est une invention propre de Perrault. Cette hypothèse aurait pu être parfaite, sauf que l’on précise dans le Mercure Galant de janvier 1697 que « ceux qui font de ces sortes d’ouvrages sont ordinairement bien aises qu’on croye qu’ils sont de leur invention. Pour luy [l’auteur] il veut bien qu’on sache qu’il n’a fait autre chose que de les rapporter naïvement de la manière qu’il les a ouï dire. » Charles Perrault n’a donc pas inventéRiquet à la houppe. Mais alors de qui vient-il ? C’est à ce moment que nous pouvons reprendre l’idée de Montégut qui pensait que ce conte était inventé de toute pièce par une grande dame. À défaut de grande dame, il s’agit d’une petite bourgeoise peu connue : Mlle Catherine Bernard. Riquet à la houppe est donc un conte littéraire dont la paternité est à rendre pleinement à Mlle Bernard.20 Pour terminer, nous pouvons nous poser la question suivante : pourquoi Bernard n’a-telle rien dit, lorsqu’elle a lu la version de son conte remaniée par Perrault et publiée dans les Contes de ma Mère l’Oye en 1697 ? Jeanne Roche-Mazon y voit « un emprunt royal, l’acceptation d’un don. Peut-être même une complaisance de Perrault, et presque une faveur conférée par lui à cette éternelle solliciteuse que fut la pauvre Calliope [surnom de l’auteure]. »21 Il n’est donc pas question de plagiat ou de vol, c’est un simple emprunt qui a pu même être proposé par Bernard elle-même. 18 Ibidem, p. 408. Ibidem, p. 409. 20 Il est à noter que Delarue P. affirme également, quelques années plus tard, qu’il s’agit d’un texte issu de la plume de Mlle Bernard. (cfr. DELARUE Paul, « Les contes merveilleux de Perrault et la tradition populaire », Bulletin folklorique de l’Ile de France, (janvier-mars 1951), p. 197). 21 ROCHE-MAZON Jeanne, loc.cit., p. 434. 19 10
  • 11. 3.2.2. Succès du conte de Catherine Bernard Nous venons de le voir, Riquet à la houppe est à attribuer à Catherine Bernard.Mais très peu d’entre nous connaissent ce conte. La seule version qui reste dans nos mémoires est bien sûr celle de Perrault. Mlle Bernard est quelqu’un de très peu connu dans l’histoire de la littérature française. Cependant, c’est uniquement grâce à la réécriture de Perrault que d’une certaine manière elle rentre dans la postérité. Ce conte est issu du roman Inès de Cordoue qui connut un assez vif succès à l’époque puisqu’une nouvelle édition paraît en 1697. Il est à noter que les deux contes de Mlle Bernard, Riquet à la houppe et Le Prince Rosier, ont eu du succès indépendamment du roman, comme le prouve l’ouvrage manuscrit gardé à la bibliothèque Mazarine et relié au nom de la duchesse de Bourbon qui les reprend. 11
  • 12. 3.3.Commentaire personnel Schéma actantiel de Greimas22 de la version de Charles Perrault 23 Le schéma actantiel de la version de Mlle Bernard se situe page 5. Quête(épouser la belle princesse) Destinateur (Riquet) Opposant (les princes des royaumes voisins qui veulent épouser la princesse) Situation initiale (dans un royaume, naît un garçon très laid mais très intelligent qui a le don de donner de l’esprit à la personne qu’il désire. Dans le royaume voisin, naît une princesse très belle, mais très bête, elle a le don de donner de la beauté à la personne qu’elle désire) 22 23 Destinataire (Riquet et la princesse) Adjuvant (la Fée car elle offre un don à Riquet et à la princesse) Sujet(Riquet) Épreuve qualifiante( Riquet rencontre la princesse) Épreuve principale (Riquet pose un ultimatum à la princesse : il peut lui donner de l’esprit si seulement elle l’épouse, ce qu’elle accepte) Péripéties GREIMAS Algirdas Julien, op. cit. PERRAULT Charles, op. cit., pp. 284-289. 12 Épreuve glorifiante (Riquet bénéficie du don de la princesse et devient beau) Situation finale(Riquet et la princesse s’aiment profondément et se marient)
  • 13. Commentaire À l’aide de la comparaison du schéma actantiel des deux versions, nous pourronsmettre en évidenceles changements opérés par Charles Perrault au conte Riquet à la houppe en vue de le rendre conforme au schéma traditionnel des contes de fées. Si le destinateur et la quête sont identiques, les destinataires varient. En effet, contrairement au conte de Mlle Bernard où seul Riquet bénéficie de la quête, Perrault introduit le couple. Cette constatation nous ramène à la notion de « couple parfait, heureux et unis » des contes de fées traditionnels. D’autre part, si Mama est opposante dans le conte de Mlle Bernard, la princesse ne l’est absolument pas chez Perrault. Du point de vue du sujet, Perrault enjolive son héros : « Le roi ayant su que sa fille avait beaucoup d’estime pour Riquet à la houppe, qu’il connaissant d’ailleurs pour un Prince très spirituel et très sage, le reçut avec plaisir pour son gendre. »24 Cette description peut être mise en contraste avec celle faite de Riquet dans le récit de Catherine Bernard : « Un jour qu’elle [Mama] promenait seule (ce qui lui était ordinaire), elle vit sortir de la terre un homme assez hideux pour paraître un monstre. Sa vue lui donnait envie de fuir … »25 Perrault introduit la figure du prince rival et non pas de l’amant comme opposant. Dans les contes de fées classiques, les opposants ne sont jamais des amants. C’est au niveau de l’adjuvant que Perrault insère le merveilleux. En effet, il s’agit de la figure très connue de la fée. Nous retrouvons ce personnage dans les contes comme La Belle au Bois dormant, Peau d’âne, Cendrillon, etc. Le personnage qui occupe la place de l’adjuvant chez Catherine Bernard est le gnome serviteur. De plus, nous pouvons relever une différence au niveau de la nature de l’action réalisée par l’adjuvant. Chez Perrault, la Fée accorde un don dès la naissance de la princesse et de Riquet. C’est un acte intentionnel. La Fée est à mettre en opposition avecle serviteur de Riquet qui lui enlève les herbes de sous son nez d’une manière non délibérée, d’une manière qui relève plutôt du hasard. En effet, c’est un acte que le gnome domestique effectua lorsqu’il « n’était ni bien endormi, ni bien éveillé » et « croyant qu’elles [les herbes] l’incommodaient. »26 Attardons-nous sur l’analyse de la situation initiale. Tout d’abord, nous remarquons que Perrault utilise la phrase-clé des contes de fées : « il était une fois » tandis que Catherine Bernard commence directement son récit sans utiliser ce genre de formules. Ensuite, nous pouvons constater que Mlle Bernard ne 24 PERRAULT Charles, op.cit., p. 289. ROBERT Raymonde(éd.), op.cit., p. 287. 26 Ibidem, p. 292. 25 13 développe pas la situation initiale.
  • 14. Proportionnellement elle ne compte qu’une douzaine de lignes. Par contre Perrault, lui, va prendre du temps pour décrire la situation initiale. Il va utiliser une figure de style telle que l’antithèse, figure très courante dans les contes de fées, comme le confirment Jean-Louis Dumortier et François Plazanet : « Si l’on passe à une étude des figures les plus employées par ce type de discours [les textes merveilleux], on peut en retenir deux au moins qui se signalent par leur retour obstiné : l’antithèse et l’hyperbole. »27Effectivement, Perrault nous parle tout d’abord de la naissance d’un prince très laid, mais qui reçoit de la Fée le don de rendre intelligent qui il voudra. Ensuite, l’auteur passe à l’évocation de la naissance de deux princesses dans un royaume voisin : une fille jolie mais bête et une autre intelligente mais laide. On a donc une double antithèse. La première est celle de la naissance d’un garçon laid mais malin qui est à opposer à la naissance d’une petite fille magnifique mais ayant très peu d’esprit. La deuxième antithèse est celle entre les deux princesses. Il y a donc une volonté de description chez Perrault. Une autre observation peut être faite sur la situation initiale. Perrault nous présente dès le début le héros de l’histoire, il centre son récit sur Riquet. Mlle Bernard, quant à elle, commence son récit par la naissance de Mama. Nous pouvons dès lors penser que c’est Mamale personnage principal alors que c’est en réalité Riquet. Cela porte à confusion. Concernant l’épreuve qualifiante, il s’agit dans les deux versions de la rencontre des deux personnages principaux. Il n’y a dans aucun des deux contes concernés le « coup de foudre », scène particulièrement présente dans l’imaginaire populaire. Nous pouvons tout de même souligner que chez Perrault, la rencontre est provoquée par le « manque » d’une fiancée. Il s’agit là de la huitième fonction de Propp : « manque quelque chose à l’un des membres de la famille ; l’un des membres de la famille a envie de posséder quelque chose. »28 En effet, Riquet est tombé amoureux de la princesse grâce aux nombreux portraits d’elle qui circulent dans le monde. Il quitta donc « le Royaume de son père pour avoir le plaisir de la voir et de lui parler. »29 « Le héros, célibataire, part à la recherche d’une fiancée, et voilà l’action commencée. »30 Cette fonction ne se retrouve pas chez Catherine Bernard. L’épreuve glorifiante est constituée chez Perrault d’un merveilleux « plus positif ». Assurément, nous constatons que la transformation de Riquet en un beau prince est beaucoup plus stéréotypée et moins sombre que la transformation de l’amant de Mama en gnome. Ce 27 DUMORTIER Jean-Louis et PLAZANET François, Pour lire le récit, Bruxelles, A. De Boeck, 1980, p. 141. 28 PROPP Vladimir, op.cit., p. 46. 29 PERRAULT Charles, op.cit., p. 285. 30 PROPP Vladimir, op.cit., p. 46. 14
  • 15. « merveilleux positif » se retrouve également dans la description de la scène où la terre s’ouvre sous les pieds de la princesse. Perrault nous livre la description d’un festin royal au son d’une agréable chanson : La terre s’ouvrit dans le même temps, et elle vit sous ses pieds comme une grande Cuisine pleine de Cuisiniers, de Marmitons et de toutes sortes d’Officiers nécessaires pour faire un festin magnifique. Il en sortit une bande de vingt ou trente Rôtisseurs, qui allèrent se camper dans une allée du bois autour d’une table fort longue, et qui tous, la lardoire à la main, et la queue de Renard sur l’oreille, se mirent à travailler en cadence au son d’une Chanson harmonieuse.31 Mlle Bernard, quant à elle, fait apparaître des monstres au milieu de bruits et de voix effrayantes : Un jour que, rêvant à sa cruelle destinée, elle s’était écartée seule, elle entendit un grand bruit, et des voix souterraines qui chantaient les paroles que Riquet à la houppe lui avait fait apprendre ; elle en frémit, c’était le signal de son malheur. Aussitôt la terre s’ouvre, elle y descend insensiblement, et elle y voit Riquet à la houppe environné d’hommes difformes comme lui. Quel spectacle pour une personne qui avait été suivie de tout ce qu’il y avait de plus aimable dans son pays.32 Pour terminer, abordons l’analyse de la situation finale. Dans la version de Mlle Bernard, le couple n’est pas heureux. C’est une fin plutôt triste et sombre. Celle de Perrault par contre correspond tout à fait au « happy-end » que tout le monde attend à la fin des contes de fées, à savoir le fait que « dès le lendemain les noces furent faites. »33Ce type de formules nous vient de la tradition orale des contes. C’est cette tradition que Perrault a voulu reconstruire ici. Même si l’origine de Riquet à la houppe n’est pas populaire, l’auteur a voulu recréer l’illusion d’un récit comme tel. En effet, ces expressions ont tout leur sens dans les récits oraux, comme l’avancentJean-Pol De Cruyenaere et Olivier Dezutter : « Ces formules ont évidemment une importance au niveau phatique. Elles établissent le contact entre le conteur et l’auditoire. »34 C’est grâce à toutes ces modifications que Perrault a fait entrer le conte de Riquet à la houppe dans la postérité. Ce succès est à attribuer notammentà l’ajout d’élémentsmerveilleux 31 PERRAULT, op.cit., p. 287. ROBERT Raymonde(éd.), op.cit., p. 289. 33 PERRAULT, op.cit., p. 289. 34 DE CRUYENAEREJean-Polet DEZUTTEROlivier, Le conte, vade-mecum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1990, p.81. 32 15
  • 16. ou de « mots de passe qui ouvrent et ferment l’univers du merveilleux »35 qui sont issus de la tradition populaire. 35 Expression trouvée dans : SCHNITZERLuda, Ce que disent les contes, Paris, Editions du Sorbier, 1985, p.172. 16
  • 17. 4. Bibliographie Sources primaires36 BERNARD Catherine, Frederic de Sicile, Lyon, Thomas Amaulry, 1680. BERNARD Catherine et FONTENELLE, Les malheurs de l’amour. Première nouvelle. Eléonor d’Yvrée, Paris, Michel Guerout, 1687. BERNARD Catherine, Le Comte d’Amboise. Nouvelle galante, Paris, Claude Barbin, 1689. BERNARD Catherine, Brutus. Tragédie, Paris, veuve de Louis Gontier, 1690. BERNARD Catherine, Inès de Cordoue. Nouvelle espagnole, Paris, Martin et George Jouvenel, 1696. BERNARD Catherine, Laodamie, reine d’Epire. Tragédie,dans Théâtre François, ou Recueil des meilleures Pièces de Théâtre,vol. 5, Paris, Pierre Ribou, 1735, pp. 525-622. Sources secondaires Sources papiers ARON Paul et al.,Le dictionnaire du littéraire, Paris, Presses Universitaires de France, 2002. ASSE Eugène, « Une nièce du grand Corneille : Mlle Bernard », Revue biblio- iconographique, 7e année, 3e série (1900), 56 p. BARBAFIERICarine, « Egarements du cœur et voie de l’esprit. Comparaison entre ‘Brutus’ du P. Porée (1708) et le ‘Brutus’ de Catherine Bernard (1690) », dans Piéjus Anne (éd.), Plaire et Instruire. Le spectacle dans les collèges d’Ancien Régime. Actes du colloque de Paris, BNF, (17-19 novembre 2005), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2007, pp. 173-190. BARCHILON Jacques, Le conte merveilleux français de 1690 à 1790. Cent ans de féérie et de poésie ignorés de l’histoire littéraire, Paris, H. Champion, 1975. 36 Les vers de Catherine Bernard ne sont pas repris dans la bibliographie. La majorité de ses poésies se retrouvent dans PIVA Franco (éd.), Catherine Bernard. Œuvres, tome 2 : théâtre et poésie, Fasano, Schena – Paris, Nizet, 1993. 17
  • 18. BRIQUET Fortunée, Dictionnaire historique, littéraire et biographique : des françaises et des étrangères naturalisées en France, connues par leurs écrits ou par la protection qu’elles ont accordées aux Gens de Lettres, depuis l’établissement de la Monarchie jusqu’à nos jours, Paris, Indigo & Côté femmes, 1997. CASSIN Eugène, « Notice sur Catherine Bernard, poète et parente du grand Corneille », Revue de Rouen, (1845), pp. 228-231. CHEVALLEY Sylvie, « Pour Monsieur de la Grange », Comédie-Française,n°33 (novembre 1974), p. 22. COBOS CASTRO Esperanza, « (1662- 1712) »,Alfinge, n°5 (1988), pp. 31-49. COBOS CASTRO Esperanza, , Ed. Universidad, 1990. CONROYDerval, « TragedicAmbiguities. Gender and Sovereingty in French Classical Drama », dans Meek Christine (dir.),Women in Renaissance and Early Modern Europe, Dublin, Four courts Press, 2000, pp. 185-204. CONROYDerval, « The Displacement of Discorder. Gynaecocracy and Friendship in Catherine Bernard’s ‘Laodamie’ (1689) », Papers on French Seventeenth Century Literature, vol. 34 (2007), pp. 443-464. COULET Henri, « Tradition et nouveauté dans l’œuvre romanesque de Catherine Bernard », dans Studi di storiadellaciviltà. Letteraturafrancese.Mélanges offerts à LionelloSozzi, Paris, Champion, 1996, pp. 447-461. COULET Henri, Le roman jusqu’à la Révolution, tome 1 : Histoire du roman en France,Paris, Armand Colin (« Collection ‘U’ »), 1967, pp. 292-295. DE BEAUMARCHAIS Jean-Pierre et al.,Dictionnaire des littératures de langue française, Paris, Bordas, 1984, p. 248. DE CRUYENAEREJean-Polet DEZUTTEROlivier, Le conte, vade-mecum du professeur de français, Bruxelles, Didier Hatier, 1990. DEJEAN Joan, Tender Geographies : Women and the Origins of the Novel in France, New York, Columbia UniversityPress (« Gender and Culture »), 1991. 18
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