Universités - Master choisi ou subi ?
L’application de réformes portées par l’Education Nationale française semble inlassablement générer une forte « frilosité ».
Projets de réformes de la maternelle à l’université, de la formation des enseignants, des rythmes et programmes scolaires, de l’évaluation des élèves…la liste des intentions semble infinie.
Comment faire évoluer son état d'esprit comme son organisation ?
Comment dépasser une « fabrication d'élites » pour évoluer vers une « fabrication de salariés » ?
Comment fonctionner en mode « communauté », mobiliser équitablement, discuter / débattre ouvertement et largement, sur la base de « données issues du terrain » et non de rapports rédigés par l’intellegencia ?
#jeunesuislefutur
Un hashtag Twitter (#Twitter) imaginé pour l’occasion !
Au-delà des positions de chaque « chapelle », il devient impératif d’attaquer le sujet à la source.
Une source que j’estime être en fin de cycle de collège (3eme).
Pourquoi ne pas intégrer cette année dans la logique du lycée ?
Pourquoi envoyer des jeunes en découverte d’entreprise en 3eme, sans « consolidation » en 2de ?
Pourquoi avoir « remarketé » le concept DEUG, licence, maîtrise et DESS (ou équivalent) pour revenir sur une approche post DEUG (intégrer une logique globale bac+3 à 5) ?
Les générations à venir doivent être accompagnées sans devoir « subir » les souhaits des Politiques de marquer leur passage au travers d’une « nième réformette » !
La politique sociale francaise tiraillée de toutes parts !
Universités - Master choisi ou subi ?
1. 0123
MARDI 1ER
MARS 2016
Legouvernementtente
dedéminerledébatsur
lasélectionenmaster
Undécretdoitêtrepubliéenavril
pour «sécuriser»lesfilièressélectives
La sélection des étudiants en
master avait jusqu’ici été to-
lérée discrètement. Depuis
que le Conseil d’Etat a confirmé,
dans un avis du 10 février, qu’elle
nereposaitsuraucunebaselégale,
ledébatmonte.Lesecrétaired’Etat
à l’enseignement supérieur,
Thierry Mandon, a immédiate-
ment annoncé qu’un décret serait
pris pour «sécuriser le fonctionne-
ment actuel», c’est-à-dire valider
lesprocéduressélectives,dontune
liste doit être rendue au ministère
par la Conférence des présidents
d’université (CPU) le 14 mars. Ce
décret sera soumis pour avis au
Conseil national de l’enseigne-
ment supérieur et de la recherche
le 18 avril, avant publication.
Cette réaction n’a pas fait dégon-
flerlapolémique,carderrièrelasé-
lection en master se cache l’enjeu,
sensible lui aussi, de la réorganisa-
tion du cycle. Face aux demandes
des universitaires, la ministre de
l’éducation nationale Najat Val-
laud-Belkacem et M. Mandon ont
annoncé une «concertation» sur
l’organisation du master après la
publication du décret.
Le gouvernement marche sur
des œufs. Devant les députés, le
17février, MmeVallaud-Belkacem a
pris soin de déclarer la sélection
«rétrograde» et de préciser que la
liste des masters sélectifs figurant
dans le décret sera «très limita-
tive». «La sélection en master
existe,assumons-la!»,arépondule
lendemain la CPU dans un com-
muniqué, demandant qu’un pro-
cessus de sélection intervienne
dès la fin de la licence. Ce qui re-
viendrait à poser la question une
année plus tôt qu’aujourd’hui…
La plupart des procédures de sé-
lection – et celles qui ont été atta-
quées devant les tribunaux admi-
nistratifs – ont lieu entre la pre-
mière année du master (M1) et la
seconde (M2). Cette division est
une subtilité hexagonale. La
France adhère depuis 2002 au sys-
tème européen harmonisé Licen-
ce-Master-Doctorat (LMD, en trois,
cinq et huit ans après le bac). Mais
le système sélectif qui existait na-
guèreaprèslamaîtrise(bac+4,soit
l’équivalent du M1) a pu perdurer
dans certaines spécialités. De plus,
les recrutements des concours
d’enseignement ont lieu après le
M1. Et l’obtention du master vaut
titre d’exercice en psychologie.
En ces temps de disette budgé-
taire, appliquer la sélection dès
l’entréeenmasterpourraitinciter
à restreindre le nombre de places.
Alors qu’aujourd’hui, leur total
(140000 en M1 et 130 000 en M2)
permet à presque tous les M1 qui
lesouhaitentdetrouveruneplace
en M2. Opposé à la généralisation
de la sélection, le syndicat étu-
diant UNEF redoute que celle-ci
ne se renforce si elle était avancée
d’un an. Et la FAGE défend la créa-
tion d’un portail d’admission of-
frant à chaque étudiant une place
pour deux ans dans un master
compatible avec sa licence.
Rendre la licence plus difficile?
Les universités qui reçoivent le
plus de demandes d’inscriptions
en M1, et qui pratiquent déjà la sé-
lection,s’yopposent.«Nousavons
plusd’élèvesenM1qu’enlicencecar
nous avons une véritable attracti-
vitéenmaster.Sionnepeutplussé-
lectionner, on va introduire une
inégalité en ne prenant plus que
nos étudiants», prévient Bruno
Sire, président de Toulouse-I Capi-
tole. Il est l’un des porte-parole de
la coordination des 16 universités
dites «intensives en recherche»
(Curif) selon lesquelles refuser la
sélection à l’entrée en master
«aboutiraitàaugmenterl’échecen
licence, considérée comme l’exa-
men d’entrée en master». Une
formedemiseengardeaugouver-
nement: nous pouvons aussi ren-
dre la licence plus difficile…
«22 pays européens ont laissé
leurs universités déterminer les
conditionsd’entrée dansleursmas-
ters», avance Jean Chambaz, prési-
dentdel’UniversitéPierreetMarie
Curie (Paris-VI). La sélection post-
licence est aussi soutenue par des
enseignants-chercheurs, qui ont
publiéunepétitionenligne:«Pen-
dant que les universités devront as-
sumer le poids de la non-sélection,
nos“grandesécoles”etnos“grands
établissements” pourront tranquil-
lement attirer les étudiants jugés
les plus capables et leur conférer le
grade de master », protestent-ils.
En annonçant une concertation
«dans les prochains mois», les mi-
nistres repoussent d’éventuels
changements à la rentrée 2017
pour se prémunir d’une crise. Il
n’estpassûrqueledébats’éteigne
si facilement. p
adrien de tricornot
annoté ERIC LEGER