La quatrième révolution industrielle sera la source de la digitalisation des biens et des services, de la robotisation et de la désintermédiation.
Comment faire face à ce tsunami pouvant mettre en péril un modèle économique et social "historique" ?
Comment anticiper la pénurie en besoin de ressources humaines au bénéfice (entre autres) de robots 2.0, forts d'une Intelligence Artificielle à haute performance ?
Comment conserver notre Richesse Humaine, créative, inventive, comme source indispensable à l'évolution de notre Monde ?
Comment conserver une équité entre les populations de leurs naissances à leurs "repos" ?
Le Revenu Universel est-il une solution ?
Certains, comme @Cyrille Dalmont, poussent cette idée au sein du gouvernement.
Au-delà du contour et du contenu réaliste, comment réformer le mille feuilles d'aides vers une simplification / unification ?
Comment s'assurer que, in fine, ce revenu sera à portée sociale, sociétale, positive ?
Le libéralisme à la source de la défense des droits !
Robots - Source du Revenu Universel
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JEUDI 14 - VENDREDI 15 JUILLET 2016 idées | 7
Lesrobotspaieront-ils
nosretraites?
S
i la violence des manifesta-
tions sociales actuelles semble
totalement disproportionnée
au vu de l’enjeu du projet de loi
El Khomri, elle est particulièrement re-
présentative de la société anxiogène
dans laquelle nous vivons. La violence
apparaît le plus souvent avec le déses-
poir: 85 % des Français gagnent moins
de 1194 euros net par mois, quand le
seuil de pauvreté avoisine les
1000 euros net dans notre pays. Les
ménages sont de plus en plus fragiles,
seretrouvantàlamercidumoindreac-
cident de la vie.
Une anxiété encore plus grande,
voire une peur primaire, peut égale-
ments’emparerdenosconcitoyensde-
vant le futur «radieux» que tentent de
leur vendre les grandes multinationa-
les et les chantres des «nouvelles tech-
nologies». Ce mélange de robotique et
de transhumanisme, paradis des ma-
chines intelligentes, est un enfer pro-
grammé pour les populations, surtout
les moins formées, les plus âgées, les
plusprécaires,lesplusfragiles.Maisles
emplois des salariés licenciés, ou non
embauchés, ne disparaissent pas: ils
sont remplacés dans leurs fonctions
par des machines qui ne cotisent ni
pour l’assurance-chômage ni pour l’as-
surance-maladie et encore moins pour
l’assurance-retraite. Jamais un auto-
mate d’autoroute qui remplace six per-
sonnes (si l’on compte les repos com-
pensatoires) ne permettra de financer
la formation et la transition vers un
nouvel emploi de ces six salariés.
Certes, de nouveaux métiers seront
inventés dans le futur, nous connais-
sons bien cet argument, et nos conci-
toyens aussi. Mais en attendant le fu-
tur,ilsontbesoind’éleverleursenfants
et de se nourrir dans le présent!
Une théorie politique déjà ancienne
revient au goût du jour et illustre par-
faitementlapériodequenoussommes
en train de vivre: le «revenu univer-
sel» de la naissance à la mort. L’idée
s’impose peu à peu en Europe comme
une nécessité absolue afin de minorer
leseffetsnéfastes(temporairesounon)
liés à cette transformation majeure du
monde du travail. Si le revenu univer-
sel ne semble pas poser de problème
quantàsonacceptationparlespeuples
européens, une difficulté subsiste:
comment financer de manière viable
un tel système, dont le nombre de bé-
néficiaires sera toujours plus impor-
tant, alors que le nombre de cotisants
sera toujours plus faible?
CHANGER DE SYSTÈME FISCAL
Plusieurs solutions sont envisa-
geables. La première, qui est malheu-
reusement la plus utilisée par les gou-
vernements actuels, consiste à aug-
menter les charges sur le travail, ce
qui, dans un système fiscal déjà extrê-
mement pesant, pour ne pas dire
confiscatoire, n’est absolument pas
viable à terme.
La deuxième solution consiste à as-
sujettir les robots et automates aux
charges sociales de manière propor-
tionnée au nombre d’emplois salariés
remplacés. Cela permettrait au moins
de ne plus subir la double peine so-
ciale que représente l’augmentation
du chômage et des préretraites, d’une
part, et la baisse des ressources néces-
saires pour les financer, d’autre part.
Mais son défaut est de ne pas garantir
la pérennité de notre système social,
l’assiette de cotisants devenant insuf-
fisante; elle permettrait juste de frei-
ner l’hémorragie.
Lasolutionlapluslogiqueestdoncde
changer totalement de système fiscal
et de ne plus prélever de charges socia-
les sur la base du travail, mais une taxe
universellepayéepartouslesménages,
salariés ou non, selon un taux unique.
UnetelleTVAsocialepermettraitnon
seulement d’équilibrer les dépenses et
les recettes, mais encore de créer la sta-
bilité fiscale tant réclamée par les en-
treprises, et de financer le revenu uni-
versel, qui va devenir très rapidement
vital à la survie de nos sociétés.
Il est irresponsable de laisser la
France et l’Europe sombrer dans la vio-
lence sociale actuelle en s’arc-boutant
sur de fausses postures de fermeté qui
ne mènent nulle part. p
¶
Cyrille Dalmont est juriste,
chargé de développement
dans une société d’économie
mixte du secteur
de la construction
par cyrille dalmont
SURLIGNE PAR ERIC LEGER
Laprotectionsociale
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