La défense des droits de la Femme, son rôle et sa place dans la société, datent-ils de la Révolution, via des auteures telles que Mary Wollstonecraft ?
L'histoire nous rappelle qu'il était un temps, celui de l'Egypte antique, où les femmes étaient "libres".
En ce temps, les femmes ont côtoyé le pouvoir ont eu un rôle important dans les domaines politiques et religieux. N'ayant eu à porter que très rarement (Hatshepsout) le saint-titre de Pharaon, quelques femmes de pharaons furent à la tête de l'Egypte (Cléopâtre VII étant la plus connue).
Cette société égyptienne reconnu à la femme, non seulement son égalité à l'homme (y compris devant la loi), mais également son indispensable complémentarité.
Ce jour du 8 mars 2016 représente la journée internationale de la femme (officialisée en 1977 par l'ONU puis en France en 1982), une journée de manifestations à travers le monde (#IWD2016 et #journéedelafemme) dont la tradition date de 1917 (via la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg).
Au-delà des bilans, quelles perspectives viser ?
Quelles actions concrètes peuvent être instaurées pour atteindre une parité 50/50 en 2030 ?
Quelles stratégies instaurer pour l'élimination de la violence contre les femmes ?
L'année 2015 a été noircie par une somme d'événements de lutte, de haine entre Humains.
L'année 2016 ne doit pas être un "instant de silence".
Elle doit être le reflet de 365 lumières, la construction d'un filament indestructible qui offre une permanente résistance au courant social qui le parcourt !
Le libéralisme à la source de la défense des droits !
La Femme - Anti-Portrait de Sophie
1. MARDI 8 MARS 2016
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Quanduneféministes’inspiredelaRévolution
béatrice gurrey
ANNOTE ERIC LEGER
L’
Anglaise Mary Wollstonecraft a
33ans lorsqu’elle publie, en 1792, Dé-
fense des droits de la femme, une ré-
ponse directe et incisive au Rapport
sur l’instruction publique, de Talleyrand, pré-
senté à l’Assemblée nationale en 1791. Tout en
prodiguant à l’ancien évêque d’Autun des mar-
ques de respect formelles, la jeune femme af-
firmeque,«silafemmen’estpointpréparéepar
l’éducation à devenir la compagne de l’homme,
elle arrêtera le progrès des Lumières».
Ce texte audacieux, dont Gallimard publie
desextraitschez«Folio»àl’occasiondelaJour-
née des femmes, le 8 mars, est remarquable-
ment présenté par Martine Reid, professeure
de littérature à l’université Lille-III et auteure
d’unebiographieintellectuelledeGeorgeSand.
Cettedernièreseral’héritièredeWollstonecraft
au XIXe siècle, comme Flora Tristan ou Marie
d’Agoult (alias Daniel Stern). Mais il faudra at-
tendre Virginia Woolf pour que soit reconnue
sa place dans l’histoire du féminisme.
Née en 1759, près de Londres, dans une fa-
mille aisée qu’un père alcoolique va ruiner,
Mary devient dame de compagnie, puis gou-
vernante dans l’aristocratie, avant de fonder
deuxécoles.En1787,ellepublie«Réflexionssur
l’éducation des filles» (non traduit) et fré-
quente des philosophes radicaux comme Tho-
mas Paine et William Godwin, qu’elle épousera
dix ans plus tard. Elle meurt, en 1797, à 38ans,
quelques jours après avoir donné naissance à
leur fille, Mary, future épouse de Percy Shelley
et auteure de Frankenstein.
DIATRIBES CONTRE LE MARIAGE
Mary Wollstonecraft, tout imprégnée de la Ré-
volution française, dont elle a fréquenté les
penseurs, à Paris, en 1793 – et où elle a eu une
première fille, Fanny, avec un Américain –, a
écritdeuxlivresnontraduitssurcettepériode:
«Défense des droits des hommes», en réponse
à Edmund Burke qui critiquait les progrès des
Lumières,etunehistoiredelaRévolution.C’est
diresisaréflexionsurlerôleetlaplacedesfem-
mes s’inscrit dans la philosophie politique
d’une époque, qui visait l’universalité.
On pourra sourire de ses diatribes contre le
mariage, «la seule voie pour les femmes de
s’élever dans le monde (…), et ce violent désir
étouffant toutes leurs idées morales pour n’en
laisser que de basses, à peine sont-elles mariées
qu’elles se conduisent comme des enfants». Ou
de la recommandation de refouler la passion
amoureuse, peu propice à l’accomplissement
«des devoirs de la vie».
Mais la vision de Mary Wollstonecraft té-
moigne de sa modernité, quand elle encou-
rage les femmes à cultiver leur esprit et à mé-
priser les «qualités» que les hommes leur ont,
de tout temps, assignées: «Ce ne sont que des
vertus négatives telles que la patience, la doci-
lité, la bonne humeur, la flexibilité, vertus in-
compatibles avec les profondes combinaisons
de l’intelligence.» Wollstonecraft se livre enfin
à une critique en règle du personnage de So-
phietelquel’aimaginéJean-JacquesRousseau
dans Emile, une femme qui n’a été formée que
pour plaire et se soumettre à l’homme. p
Défense des droits de la femme
de Mary Wollstonecraft
Gallimard, «Folio», 2euros, 141 pages.