L'Union des villes et communes wallonnes réunit ce jeudi matin son assemblée générale annuelle. Au centre des préoccupations des municipalistes: les finances des pouvoirs locaux soumises à des tensions négatives très fortes qui ne sont pas toujours à mettre à charge des élus de proximité.
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ASSEMBLEE GENERALE DE L'UVCW, 17 MAI 2013
Lettre ouverte au Premier Ministre et au Ministre-Président wallon
LES COMMUNES SONNENT LE TOCSIN !
Les Bourgmestres et Mandataires communaux wallons, réunis ce jour en assemblée générale de l'Union
des Villes et Communes de Wallonie, rappellent le rôle essentiel que jouent les villes et communes dans
notre pays. Acteurs de stabilité politique, pourvoyeurs d'équipements et de services publics vitaux
pour les citoyens, créateurs de cohésion sociale, 1ers
investisseurs publics belges, les pouvoirs locaux
revendiquent leur rôle premier de garants de la démocratie et de contributeurs majeurs au dynamisme et à
la vitalité économique de la Wallonie.
Et pourtant…
Serrées en tenaille par des dépenses qui explosent – et dont les incessants transferts de charges sont la
cause majeure – et des recettes qui ne suivent pas, les villes et communes sont budgétairement
étranglées. Les investissements communaux sont en berne et, qu'il s'agisse de plans zéro embauche ou de
licenciements, les mesures sur le volume de l'emploi prouvent que les communes, qui avaient jusqu'ici
traversé la crise, sont à présent touchées de plein fouet.
Ces signes ne trompent pas et obligent les municipalistes à sonner le tocsin !
Nous exigeons que l'Etat fédéral respecte les pouvoirs locaux, stoppe immédiatement les transferts
de charges et prenne sa part de responsabilités financières dans les missions essentielles pour l'avenir
du pays que sont:
la réforme des services d’incendie, et singulièrement le respect de l'accord sur un financement 50/50-
entre communes et pouvoir fédéral – actuellement les communes supportent 85% des coûts;
le refinancement de la police locale – actuellement, les communes supportent 60% des coûts;-
l'avenir de la politique des grandes villes;-
la charge des pensions des agents statutaires qui explose: on dépassera le milliard d'euros de-
surcoûts d'ici 2016; c'est littéralement la faillite des communes si l'Etat ne prend pas d'urgence des
mesures pour réduire les charges de pensions, notamment par l'instauration d'une pension mixte,
calquée sur la carrière contractuelle puis statutaire de l'agent;
le financement des CPAS, mis sous forte pression par les restrictions en matière de chômage et-
l'augmentation des bénéficiaires du revenu d'insertion (+ 18% en 5 ans!).
Face à la crise, il est indispensable de poser les bases d’un partenariat renouvelé et renforcé, d'un réel
pacte de stabilité financière entre les autorités fédérales, régionales, communautaires et les communes,
pouvoirs d'égale dignité.
Appauvrir les pouvoirs locaux et les paralocaux auxquels ils ont délégué des missions – CPAS et
intercommunales en tête –, c’est désinvestir dans l’avenir, c’est un non-sens économique.
A l'égard de la Région, nous revendiquons que la trajectoire budgétaire, la réforme de l’Etat et les
transferts de compétences en matière d'emploi et de maison de repos soient neutres pour les
pouvoirs locaux. Il en va de la capacité des villes et communes à assurer les infrastructures et services
essentiels à la population et à investir au profit de la collectivité en s'inscrivant dans une dynamique de
relance.
Les pouvoirs locaux ne sont ni quémandeurs, ni Cassandre. Ils sont réalistes, opiniâtrement tournés vers
l’avenir et responsables. Ils demandent simplement que les autorités fédérales et régionales assument
également leurs responsabilités.
Est-ce donc trop demander?