1. Chrysoula (Elia) Ntaousani 1
UNIVERSITÉ PARIS 8 – VINCENNES – SAINT-DENIS
UFR: ARTS, PHILOSOPHIE, ESTHETIQUE
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
Mention de master binational PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE LA PRAXIS CULTURELLE
Mention délivrée de façon conjointe par le Département de philosophie de l’Université de Paris 8 et
par l’Institut de philosophie de l’Université de Stuttgart
Programme soutenu par l’Université Franco-Allemande de Sarrebruck
M E M O I R E D E R E C H E R C H E ( M A S T E R T H E S I S )
Titre: L’alter poétique des villes
Directeur de Recherche: Prof Jacques Poulain / Dr phil habil Jens Badura
Date de soutenance: 1er octobre 2009, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
RESUME
Les deux stages effectués dans le cadre du Master Binational « Philosophie de la culture et de la
praxis culturelle » (GERM à Paris et bureau d’édition Chris van Uffelen à Stuttgart) m’ont amenée à
concevoir la problématique de mon memoire, intitulé « Vers une alter-poétique des villes ». Entrepris
sous le prisme de la philosophie de la culture, ce projet prend également en compte les données
culturelles dans leurs dimensions sociopolitique, mythologique et artistique. Souhaitant étudier la
textualité de la ville contemporaine en procédant au décryptage de son mécanisme tout comme du
psychisme qui croît en elle, il m’a paru important d’approfondir de façon pluridisciplinaire la
question urbaine et humaine. La recherche s’effectue donc en trois étapes et à travers des méthodes
différentes, permettant tantôt de sortir du magma urbain pour adopter le point de vue de la théorie,
tantôt de plonger dans une analyse empirique des villes, afin d’éprouver la praxis et la poiésis.
La première partie du memoire porte sur un parcours critique de l’histoire urbanistique et
sociologique tant de la ville en particulier que de l’imaginaire du monde humain en général, lequel
démontre combien sont étroitement liés civilité et civilisation, polis et politique, urbanité et humanité,
expérience urbaine et condition humaine. Or, en l’absence d’un « dehors » des villes, quel sera
l’avenir de notre urbain généralisé sans urbanité ? L’industrialisation, l’urbanisation et la
mondialisation sont en effet d’importance vitale quant à la théorisation de la ville.
La deuxième partie s’engage dans un langage phénoménologique ou métaphysique afin de révéler,
d’une part, la manière dont l’espace physique ou social crée des souvenirs ou des songes, et, d’autre
part, comment la mémoire et la rêverie engendrent elles-mêmes de l’espace-temps urbain. Par
ailleurs, si nous tentons de déchiffrer la complexité de la construction sociale en traitant l’après-ville
comme un texte polysémique, c’est parce que la maison en tant qu’idée présente, rêverie futuriste ou
souvenir passé constitue la représentation plus explicite du psychisme humain.

2. Chrysoula (Elia) Ntaousani 2
La démarche de la troisième partie consiste à analyser des villes de nos jours et, surtout, le rôle de
l’homme en tant que maillon dynamique de la société « glocale ». Le choix de la littérature comme
moyen adéquat dans le traitement du sujet n’est pas fortuit, la langue poétique restant capable de
nous fournir la clarté de vue, la langue parlée agissant restrictivement à cause de l’habitude
dévorante. Et pourtant, n’est-il pas du quotidien, de l’urbanité ou de sa disparition, qu’une alter-
poétique des villes émerge, telle qu’elle pourrait ressusciter la polis et re-conceptualiser l’urbain comme
à la fois poiésis de la praxis (un devenir-poème de l’action) et praxis de la poiésis (l’activité d’un
raconter, d’un poétiser en commun) ?