1. 5,40 € - n°712 - juiLLet-Août 2017
LE MAGAZINE DES PRODUCTEURS DE FRUITS
séBAstien BLAche
« j’ai installé des mares
dans mes vergers »
Lire p. 8
écoLogie intensive
composer avec les « autres
arbres » du verger
Lire p. 10
certificAtion européenne
Les pépiniéristes français veulent
défendre l’excellence de leurs
plants fruitiers
Lire p. 14
incLus
médiafel n°24
Avec pierre Lammert,
président d’irfel
DOSSIER
Producteurs de
pêches et d'abricots
Sont-ils prêts
à réduire leurs
phyto ?
Lire p.17
dossier
réalisé en parten
ariatavec
ossier
rérér
alis partetet n
ariatavevevc
2.
3. éDITO
fLeur mAsson
rédactrice en chef de L'Arboriculture fruitière
C’est fou comme le syndicalisme – dans son sens le plus
courant, c'est-à-dire lorsqu'il s'applique à l'action des
syndicats de salariés – ennuie. Il fait presque vieux
jeu. Rien n’est moins grisant que de jouer collectif à l'heure où
Emmanuel Macron parle d'initiative individuelle, de libéralisme
libérateur et d’audace dans le parcours.
Le discours de LREM m’a évidemment séduite. La jeunesse et
le talent de son leader, tout comme ceux de son entourage poli-
tique, me faisaient l'effet d'une bombe : j'évoluais apaisée et
enthousiaste, avec la vague impression qu'un ascenseur social
existait quelque part. Il suffisait de s'appuyer sur la République
et de savoir « prendre son risque ». Mais j'ai rapidement compris
que, même si on libère les potentiels et qu’on tente d’assurer
l'égalité des chances, il n'y a, évidemment, que peu d'élus. D'où
l'importance des collectifs, qui garantissent au moins de passer
du premier au deuxième étage, dans le cadre d'un ascenseur de
groupe qui n'aurait pas de poids maximal autorisé.
Dans les fruits et légumes, le syndicalisme est tout aussi puis-
sant. Il permet même d'agir sur le réel avec une très grande
réactivité, comme ce fut le cas en ce début de d'été très chao-
tique. Des producteurs des Pyrénées-Orientales, du Gard, du
Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont déversé leur colère
devant des enseignes qui, en pleine saison française, prati-
quaient encore le produit d'import à tarif cassé, allant même,
parfois, à user de stratagèmes retors pour dissimuler les ori-
gines de leurs produits importés.
C'est là que le bât blesse, finalement, quand la GMS trompe
son consommateur sur l'origine. Parce qu'au final, une
enseigne fait bien ce qu'elle veut, non ? Devrons-nous toujours
nous battre sur des parkings, vider des rayons, piquer des
caddies, déverser des bennes, parce que la distribution ne va
pas toujours dans le sens du business « Made in France » ? L'ori-
gine France est-elle un sésame qui garantit la mise en rayon au
détriment de la concurrence ?
Évidemment que non. En réalité, le rôle du syndicalisme est
d'instaurer des relations de confiance et de proximité avec les
opérateurs, tout en évitant les écueils de la contractualisation.
Agir sur le réel, oui, mais en douceur.
Et rien n’interdit de casser une ou deux assiettes de temps
en temps.
pAge 3 - n°712 juiLLet/Août 2017
Pour joindre la rédaction:23, rue Dupont-des-Loges, 57000 Metz, Tél. 0387690257, fax 0387691814 arbo@groupe-atc.com ■ Directrice de la rédaction: Nathalie Ternois. ■ Rédactrice en chef:
Fleur Masson, f.masson@groupe-atc.com, 0663809676 ■ Assistanat de rédaction: 0387691813 ■ Ont participé à la rédaction: Maria Delgado, Caroline Even, Linda Kaluzny-Pinon, Olivier Lévêque, Fleur Masson ■
éditing: Rédaction graphique: Olivier Déro, Colette Reisacher, Jean-Michel Tappert. Secrétaires de rédaction: Joëlle Anno, Marine Anthony, Nathalie Burtin, Solène Damour, Ian Fafet, Isabelle Iglésias, Jennifer Neisse.
Correction-révision: Lina Fafet. ■ Photographie: Laurent Theeten, responsable image.
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Dupont-des-Loges, BP 90146 - 57004 Metz Cedex. Merci d’envoyer vos éléments techniques par mail à: s.maillot@groupe-atc.com ■ Régie nationale: groupe ATC: directeur commercial: Mathieu
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Francizod, Damien Giuliano, Ingrid Marlin. - Gravure: François Payon, Alexandre Méaux. ■ Impression: Socosprint Imprimeurs, route d’Archettes,
88000 Épinal, certifié PEFC CTP/1-013. ■ Administration: Directeur général: Jean-Christophe Klein. ■ Administration-finance: Pierre-Emmanuel
Blaess ■ éditeur: ATC, SA au capital de 765 680 euros, 23 rue Dupont-des-Loges, 57000 Metz, Tél. 0387691818, fax 0387691814 - PDG et
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794x - Dépôt légal: juillet- 2017.
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Vous trouverez dans ce numéro un supplément Médiafel de 16 pages broché entre les pages 16 et 17,
deux fiche variétales brochées entre les pages 8 et 9 et un encart jeté La Morinière
Photo dE CoUvErtUrE: FlEUr masson/PixEl imagE
fLeur mAsson
Agir sur
le réel
l.thEEtEn/PixElim
agE
4.
5. Sommaire du n° 712 - juillet/août 2017
Dossier
17
Technique
Technique
Médiafel
(inséré entre les
pages 16 et 17)
10
14
I
Actu
CTIFL de Balandran - IFPC : biodiversité dans les agrosystèmes 6
Sébastien Blache : « j’ai installé des mares dans mes vergers » 8
Les fiches du mois
Nectasweet®
Nectarperfcov
et Royal Summer®
Zaimuscov
Technique
écologie intensive
Composer avec les « autres arbres » du vergers 10
Certification européenne
Les pépiniéristes français veulent défendre l’excellence de leurs plants fruitiers 14
Dossier
Producteurs de pêches et d’abricots :
sont-ils prêts à réduire leurs phyto ? 17
Superficie et productions de pêches et de nectarines :
un accroissement du verger espagnol en 30 ans 24
Vergers écoresponsables : pour la pêche et l’abricot aussi 28
Mediafel (inséré entre les pages 16 et 17)
Fruits, légumes & stratégie
Actualités filière II
Témoignage : Pierre Lammert, président d’Irfel VI
Melon : la guerre des prix bas aura-t-elle lieu ? VIII
Fraîche découpe : les consommateurs sont séduits X
Les pommes : vecteurs de mondialisation XII
Économie : conjoncture de mai à juin 2017 XIV
Actualités entreprises XVI
services
Info sociétés 30
Page 5 - N°712 juillet/août 2017
6. Lesactus
CTIFL de Balandran - IFPC
Biodiversité dans les agrosystèmes
Près de 160 personnes ont participé à la journée biodiversité qui avait lieu mi-mai
au CTIFL de Balandran.
L
e CTIFL et l’IFPC (Insti-
tut français des produc-
tions cidricoles) ont
co-organisé le 18 mai une
journée « Biodiversité et amé-
nagements agro-écologiques
en arboriculture », à Belle-
garde (30). 159 personnes y
ont participé. La matinée était
consacrée aux conférences
sur l’« intégration de la biodi-
versité dans les agrosystèmes ».
Plusieurs intervenants d’insti-
tuts techniques ont reconnu
que le transfert des connais-
sances et la mise en place de
stratégies immédiatement
reproductibles auprès des
producteurs ne sont pas si
simples. « Il est difficile de pas-
ser de l’acquisition des connais-
sances à leur transfert. […]
L’idée est d’avoir des indicateurs
pour mieux développer la régu-
lation naturelle et avoir des élé-
ments de décision sur les effets
attendus de la régulation », a
notamment indiqué Jean-Mi-
chel Ricard, ingénieur au
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des variétés :
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Page 6 - N°712 juillet/août 2017
L’après-midi de la journée biodiversité était consacré à des ateliers
pratiques. Durant la journée, les participants pouvaient aussi se rendre
sur des stands commerciaux et associatifs.
CTIFL, à la fin de l’exposé sur
le rôle des insectes et des arai-
gnées dans la régulation des
ravageurs en vergers de pom-
miers de table et cidricoles,
réalisé d’après des travaux du
CTIFL et de l’IFPC.
Trouver un compromis entre
biodiversité et production
Lors de cette matinée, il a éga-
lementsouventétéquestionde
compromis. Dans le sujet sur
« une démarche pour analyser
les services écosystémiques mul-
tiples en verger de pommier »,
Daniel Plénet, chercheur à
l’Inra, a notamment évoqué
la « dualité » entre les services
marchands – tel le rendement
–, et les services non mar-
chands rendus par la biodiver-
sité – comme le contrôle des
bio-agresseurs. C’est d’ailleurs
sous un angle plus « terrain »
que Laurie Castel, chef de
projet de la plate-forme Tab
(techniques alternatives et
biologiques) à la ferme expé-
rimentale d’Étoile-sur-Rhône,
est revenue sur cette notion.
« Les bandes enherbées et les
friches sont essentielles. Il est
nécessairedetrouveruncompro-
mis entre biodiversité et produc-
tion, et donc de laisser des zones
non broyées dans les bandes
enherbées », a-t-elle précisé au
cours de sa présentation sur
l’expérience menée dans un
verger agroforestier de la plate-
forme Tab. Y sont notamment
évalués l’impact et l’intérêt de
pratiques et d’aménagements
agroécologiques sur la biodi-
versité. Michel Jay, ingénieur
au CTIFL, a quant à lui pré-
senté l’incidence de certains
aménagements, tels les mares,
nichoirs, perchoirs ou encore
gîtes à reptiles, sur les auxi-
liaires vertébrés. En clôture
de son intervention, il a égale-
ment souligné qu’« aménager,
c’est aussi ne rien faire (ou pas
grand-chose)… ».
Il a ainsi illustré son propos
de photos d’arbres morts, de
ronciers en bord de verger ou
encore d’un grenier abritant
une chouette effraie.
C.Even/PixelImage
7.
8. Lesactus
Sébastien Blache, talent 2017
« J’ai installé des mares
dans mes vergers »
à la ferme du Grand Laval, on produit de tout :
les légumineuses y côtoient les poules pondeuses, et les brebis
pâturent dans les arbres fruitiers. L’objectif de Sébastien
Blache, producteur bio de circuit court, est clair : favoriser au
maximum la biodiversité.
L
a ferme du Grand Laval,
dans la Drôme, ce sont
25 ha d’exploitation : 2,5
sont affectés au verger mul-
ti-espèces géré en agroforeste-
rie, 17 à des grandes cultures,
on y trouve en plus 120 bre-
bis et 120 poules pondeuses.
Le chef d’orchestre, Sébastien
Blache, tient à cette diversité
de production qui, non seule-
ment, lui permet une grande
flexibilité face aux imprévus,
mais également d’assurer un
très faible IFT. La totalité du
verger est protégée en confu-
sion sexuelle contre les carpo-
capses et les tordeuses, plus 1
à 3 traitements en carpoviru-
sine par an. Il n’applique
aucun traitement contre les
pucerons, ni contre la tave-
lure. Et pourtant ses arbres
sont sains. L’implantation très
espacée (100 arbres/ ha) y est
pour beaucoup. De plus, les
brebis pâturent dans les ver-
gers et constituent le seul sys-
tème de désherbage et de fer-
tilisation. Elles se chargent
également de manger les
feuilles contaminées, ce qui
est important pour rompre le
cycle de la tavelure par
exemple. Le même phéno-
mène permet de contenir la
propagation des autres rava-
Page 8 - N°712 juillet/août 2017
geurs, mais cette fois, les
poules interviennent aussi.
« Quand on a des fruits pourris,
on les laisse tomber au sol et les
poules mangent tout. Cela fonc-
tionne également pour le Moni-
lia », détaille Sébastien
Blache. Ornithologue de
métier, il a également rempli
le verger de nichoirs pour les
mésanges, les chauves-souris
ou les chouettes. Des mares
ont également été aménagées,
« pour que tous les auxiliaires,
que ce soient des oiseaux ou des
batraciens, puissent se prome-
ner dans les vergers », explique
le propriétaire des lieux.
100 % circuits courts
Il y a environ 10 à 15 arbres
par variété de fruitiers, avec
une dizaine de variétés de
pommes, pêches et abricots.
Cette diversité permet d’éche-
lonner l’arrivée à maturité
des fruits au point de ne pas
nécessiter de main-d’œuvre
pour la cueillette. « Toutes les
semainesoncueille300à500 kg
par variété, il n’en faudra pas
plus, après il faudra changer de
mode de distribution. » Actuel-
lement, la commercialisation
se fait uniquement en circuit
court, en vente directe, ou en
Amap. Bientôt, un magasin
sera mis en place à la ferme
pour structurer la vente sur
le site.
Visée pédagogique
La ferme est ouverte à tous
ceux qui souhaitent la décou-
vrir. Des agriculteurs, des
écoles, des personnes qui
cherchent à s’installer… ils
sont nombreux. « C’est un
énorme travail en plus, mais
qui vaut largement la peine, car
nous faisons beaucoup de belles
rencontres. On montre qu’il
est possible de faire certaines
choses, qu’on peut croire au
changement. Je suis profondé-
ment optimiste ! »
Installé en 2006 dans la Drôme,
Sébastien Blache a créé sa ferme
directement en bio, tout était à faire.
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13. Publi-information
COT INTERNATIONAL
L’obtenteur dévoile Rougecot
®
,
une rouge de mi-saison
Cot International organisait, mercredi 14 juin, une visite de terrain couplée à une exposition
et une dégustation d’abricots. L’occasion de dévoiler la variété Rougecot
®
, une rouge plutôt
tardive par rapport à ses concurrentes, qui a impressionné par son calibre et sa coloration.
«P
our la première fois,
nous avons décidé
d’associer, à nos
traditionnelles visites de ter-
rain, une exposition de fruits
suivie d’une dégustation »,
introduit Marie-Laure Etève,
gérante de Cot International.
C’est dans les Costières du
Gard que l’obtentrice a donc
accueilli, mercredi 14 juin
dernier, une trentaine de pro-
ducteurs français et étrangers,
ainsi que des techniciens de
stations et des pépiniéristes,
venus notamment découvrir la
variété phare de la journée:
Rouge Cot, une variété rouge.
« C’est la première fois que
nous dévoilions cette variété
au public et nous sommes
vraiment satisfaits de l’accueil
qui lui a été réservé!, lance,
enchantée, Marie-Laure
Etève. Les visiteurs ont été très
impressionnés par le calibre
et la tenue du fruit, sa colora-
tion rouge très homogène et
sa qualité gustative (sucrée) ».
COMPLÉTER LA GAMME
EN ROUGE
Variété de l’époque Délicot
(voir ci-après), Rouge Cot
vient donc après la plupart
des variétés rouges : l’occa-
sion donc de compléter une
gamme. Autofertile, elle
présente un bon calibre (2A
et 3A dominants) et produit
essentiellement sur les bou-
quets de mai, ce qui contri-
bue à l’obtention d’un calibre
et d’une coloration très homo-
gènes. À l’étude depuis cinq
ans, la variété a également
démontré une mise à fruit
rapide et une production
régulière chaque année.
Trois autres variétés ont
également été présentées au
public. Il s’agit de Cocot, qui
vient entre Perlcot et Goldrich.
Autofertile, régulièrement pro-
ductive, elle présente un fruit
rond et bicolore à 50 %. Le
fruit est très doux et son épi-
derme est résistant aux mar-
brures. Puis vient Titicot: varié-
té époque Goldrich, de bonne
qualité agronomique et bonne
qualité de fruit. « Autostérile,
elle est plantée dans diffé-
rentes stations expérimentales
(CTIFL de Balandran, Serfel,
Sefra, Sica Centrex) et les
techniciens, unanimement, la
trouvent très intéressante pour
ses caractéristiques agrono-
miques, son fruit lumineux et
attractif, ainsi que son bon
calibre », complète Marie-
Laure Etève. Enfin, la variété
Délicot (Délice Cot) a été
présentée : arrivée à matu-
rité entre Goldrich et Ladycot,
elle est autofertile et présente
un gros potentiel de calibre
(3A dominant) et de tonnage
(jusqu’à 70 kg par arbre).
« Elle n’a pas de grosse flori-
bondité mais chaque fleur fait
son fruit, donc peu de frais
d’éclaircissage sont à pré-
voir », précise l’obtentrice. À
noter que le fruit est bicolore
de 30 à 60 %.
RÉSISTANCE SHARKA
Sur les quatre variétés pré-
sentées le 14 juin, trois ont
les trois gènes de résistance à
la Sharka: il s’agit de Cocot,
Délicot et Rouge Cot. Ces
trois variétés entrent dès lors
dans une deuxième phase
d’étude au CTIFL de Lanxade,
afin de pouvoir être déclarées
officiellement résistantes à la
Sharka : le virus va leur être
inoculé afin d’observer le
comportement des arbres
pendant deux ans et vérifier
qu’aucun symptôme ne se
déclare.
À noter que Cot Internatio-
nal prête une attention toute
particulière à la qualité gus-
tative de ses fruits et organise
régulièrement des « Clubs
dégustation ». L’obtenteur
présente dans des assiettes
des fruits de différentes varié-
tés et demande aux visiteurs
de remplir un questionnaire
pour donner leur apprécia-
tion. « Étant donné le nombre
important de variétés, nous
avons constaté que les visi-
teurs choisissent celles qui
les attirent le plus visuelle-
ment. Cela nous permet déjà
d’avoir un aperçu de l’achat
consommateur qui se fait
dans un premier temps sur
l’aspect externe du fruit »,
conclut Marie-Laure Etève.
Variété de l’époque
Délicot, Rouge Cot vient
donc après la plupart des
variétés rouges: l’occasion
donc de compléter une
gamme rouge.
COTINTERNATIONAL
14. Certification européenne
Les pépiniéristes français
veulent défendre l’excellence
de leurs plants fruitiers
Depuis le 1er janvier 2017, l’Union européenne a harmonisé sa réglementation concernant la
commercialisation des plants fruitiers. Les pépiniéristes français souhaitent défendre leur savoir-faire
et leur qualité supérieure sur le sujet en mettant en place une certification privée plus poussée.
U
n vent d’harmo-
nisation a soufflé
début 2017 sur la
réglementation européenne
pour la vente de plants en
arboriculture. Objectif :
accroître la traçabilité et la
qualité sanitaire des plants
mis en marché en Europe.
Il faut dire que l’ancien texte
sur le sujet, datant de 1992
(directive 92/34/CEE), était
devenu obsolète. Les maté-
riaux des 28 pays membres
seront soumis aux mêmes
critères pomologiques et
sanitaires permettant une
clause de libre circulation
en Europe. Trois types de
matériel sont différenciés :
le matériel destiné à des fins
scientifiques, de travaux de
sélection ou qui contribue à
la préservation de la diver-
sité génétique (en quantités
appropriées), le matériel
CAC (Conformité agricole
communautaire) et le maté-
riel certifié.
En vigueur
depuis le 1er janvier
Cette nouvelle réglementa-
tion vient ainsi en plus du
passeport phytosanitaire
européen (PPE).
Technique
Page 14 - N°712 juillet/août 2017
« Le nouveau règlement euro-
péen des plants certifiés cor-
respond malheureusement à
un nivellement par le bas du
Silvia Ten Have-Lopez, responsable du service inspection-certification fruitière au CTIFL, lors d’un travail
de contrôle des plants.
photos :CTIFL
point de vue des producteurs
français, observe Silvia Ten
Have-Lopez, responsable
du service inspection-certi-
fication fruitière au CTIFL.
En effet, la France avait déjà
un cadre clair définissant les
règles de commercialisation de
15. matériels de multiplication de
plants fruitiers. Les caractères
sains et productifs des plants
étaient encadrés. Cette qualité
française est d’ailleurs recon-
nue par l’ensemble des clients,
notamment à l’export. Mais
l’UE souhaitait définir un cadre
harmonisé pour l’ensemble de
ses pays, d’où ce nouveau texte,
qui apporte tout de même cer-
taines avancées pour le cadre
français. »
Cinq arrêtés et deux règle-
ments techniques ont été
adoptés, puis publiés au
Journal officiel français en
décembre 2016, traduisant
la transposition des direc-
tives européennes. Tous
les textes sont rentrés en
vigueur le 1er janvier 2017.
Ils concernent l’enregistre-
ment des variétés et les four-
nisseurs, leurs conditions
sanitaires, leur contrôle et
leur certification, l’étique-
tage et le conditionnement
du matériel végétal.
Parmi les changements (voir
encadré ci-dessous), les éti-
quettes et documents d’ac-
compagnement ont évolué.
Les plaques bleues accom-
pagnant les plantes mères
initiales avant 2017 sont
désormais remplacées par
une étiquette blanche barrée
en diagonale d’un trait violet.
Les étiquettes d’accompa-
gnement du matériel de base
passent du bleu au banc,
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LES NOUVEAUTÉS 2017
10 ANSD’INNOVATIONS
LES NOUVEAUTÉS 2017
FRUITS
Comment gérer les bio agresseurs
et quelles sont les méthodes alternatives ?
Comment valoriser ma production pour répondre
à la demande tout en me garantissant une plus-value ?
Quelles organisations professionnelles ou autres
dispositifs pour m’accompagner au mieux ?
ARBORICULTURE
Comment gérer la fertilité de mes sols ?
VALCOM.fr
CERTIFICATION FRUITIÈRE « CERTIFIÉ UE »
10 grands changements
1. Acceptation d’une variété dans le schéma de certification
possible avec une COV ou Inscription au catalogue (avant,
catalogue obligatoire).
2. Acceptation de matériel du même niveau, provenant d’un
autre État membre, dans le schéma de certification français
3. Les variétés VT (Virus Tested) seront dégradées en matériel
CAC.
4. Le terme VF (Virus Free) est remplacé par le terme « certifié ».
5. Fin d’utilisation des porte-greffe de semis dont les plantes
mères n’ont pas été contrôlées.
6. Une parcelle est certifiable avec analyse négative des néma-
todes listés ou bien sans plante hôte depuis cinq ans.
7. Réaménagement de l’information sur les étiquettes et les
couleurs des étiquettes.
8. À l’origine de la pyramide de filiation toutes les plantes
mères initiales sont sous installation insect-proof.
9. Introduction des couches d’amplification des plantes mères
de base et introduction de la catégorie plante mère certifiée.
10. Utilisation de porte-greffe de niveau de base pour établir
les plantes mères de base et plantes mères certifiées.
Jusqu’au 21 décembre 2022, la France autorise, sur son terri-
toire, la commercialisation de matériels de multiplication et de
plantes fruitières correspondant au règlement technique avant le
31 décembre 2022. Il faut faire référence à l’article de transi-
tion sur l’étiquette et au document l’accompagnant.
16. alors que celles des plants
certifiés passent du blanc au
bleu, comme en production
de pommes de terre.
Garder une renommée
internationale
D’un point de vue français, la
réglementation européenne
ne va pas assez loin. « Pour
contrôler l’aspect sanitaire, les
textes européens indiquent par
exemple de tester un ensemble
représentatif de la production.
Mais ce terme est très vague,
autorisant des échantillons de
1 % pour les pays les moins
vigilants, à bien davantage
pour d’autres pays comme la
France », complète Silvia
Ten Have-Lopez.
Afin de garder leur renom-
Technique
Page 16 - N°712 juillet/août 2017
mée internationale et se dis-
tinguer sur le marché, mais
aussi par crainte de pro-
blèmes sanitaires en accep-
tant tout matériel certifié
venu d’autres pays moins
expérimentés, les profession-
nels français ont demandé au
CTIFL de mettre en place un
système de certification pri-
vée qui vient en plus par rap-
port à la certification euro-
péenne, maintenant le niveau
de certification d’avant 2017.
Les travaux pour définir son
cahier des charges et désigner
son comité de pilotage ont
débuté. Cette certification
donnera droit aux étiquettes
« Certifié UE + Infel® »,
complète la responsable du
CTIFL. « Notre plan de sur-
veillance sanitaire est bien plus
fort que celui exigé au niveau
européen. Le but est de le main-
tenir via la certification UE +
Infel®, en y ajoutant cependant
certains bons éléments rendus
possibles par la nouvelle certi-
fication européenne. »
Réponse à l’été 2017
Cette certification « Privée »
sera mise en place normale-
ment d’ici l’été 2017. Pour
pouvoir y accéder, la certi-
fication européenne devra
quoiqu’il arrive être remplie
par le producteur.
D’autres pays, notamment les
Pays-Bas et l'Italie, semblent
intéressés par cette démarche
Matériel État actuel 2017
Initial
Plaques bleues sur les plantes
mères Blanche barrée en diagonale
d'un trait violet
De base Bleue Blanche
Certifié Blanche Bleue
Certifié en
plusieurs années
Blanche barrée en diagonale
d'un trait violet
Bleue
« Le nouveau règlement
correspond malheureusement
à un nivellement par le bas »,
Silvia Ten Have-Lopez, CTIFL
Évolution de l’étiquetage des plants fruitiers, en lien avec la nouvelle certification européenne.
CTIFL
Ce Groupe international intervient dans différents secteurs d’activité
et développe sa propre exploitation aquaponique, à grande échelle,
afin de produire des fruits et légumes de qualité en agriculture bio
contrôlée à l’aide d’un système de culture durable (cycle vertueux,
recirculation, coproductions…).
Elle étoffe actuellement ses structures managériales et recrute deux
futurs responsables :
Directeur d’exploitation(h/f)
Responsable de votre centre de profit, vous assurez la gestion d’un secteur
de production de fruits et légumes pour le marché local, participez à la
définition de la feuille de route, les objectifs et le budget d’exploitation,
proposez des choix techniques innovants pour améliorer la qualité et les
coûts de production, pilotez les projets d’extension et de développement,
êtes garant du respect des règles d’hygiène et de sécurité, et piloter les
audits de certification.
Chef de culture en hydroponie(h/f)
Votre mission consiste, avec un véritable esprit entrepreneurial, à gérer et
optimiser la production végétale en hydroponie (NFT et substrat). A ce
titre, vous êtes garant de la gestion des plannings de production et de
récolte, des équipes, des installations, des commandes et des ventes.
Ingénieurs agronomes (ou diplômes équivalents), vous pouvez valoriser
une expérience probante dans une exploitation maraichère en hydroponie
(une expérience en milieu tropical serait un plus). Vous maîtrisez les
cycles de production sous serres et les besoins des grandes variétés de
fruits et légumes (tomates, salades, courgettes...), et avez déjà fait preuve
de technicité, de management et êtes rompus au travail en équipe mais
aussi à la conduite de production en autonomie.
Passionnés par le domaine de l’agriculture durable, vous souhaitez vous
impliquer dans un projet novateur.
Davantage qu’un poste, c’est avant tout un
projet de vie que nous vous offrons !
Merci d’adresser votre candidature sous la réf.
EWHY1703/AF par mail à : candidat@ethis-rh.fr
DOM-TOM
de certification privée plus
contraignante, valorisant
leur savoir-faire. Des réu-
nions d’échanges se sont
d’ailleurs organisées avec
les Français pour évoquer la
certification Infel®. « Globa-
lement, je pense que l’ensemble
des producteurs français tient
à défendre l’excellence de sa
qualité sanitaire et variétale.
Je n’ai pas encore rencontré
de producteurs français de
plants souhaitant remplir le
minimum des conditions fixées
par l’Europe. Quant aux arbo-
riculteurs, ils pourront vérifier
le pays d’origine des plants,
indiqué obligatoirement sur
l’étiquette. Ce sont d’ailleurs
eux les meilleurs antivirus pour
leurs arbres, en faisant le choix
d’une qualité et d’une traçabi-
lité accrues. La nouvelle certi-
fication européenne n’apporte
pas automatiquement les fortes
garanties dont la France s’est
dotée depuis 1952 », termine
Silvia Ten Have-Lopez.
Olivier Lévêque
17. pAge 17 - n°712 juiLLet-Août 2017
Dossier
Producteurs de pêches et d’abricots
Sont-ils prêts à réduire leurs phyto?
laPandr/Fotolia
Les producteurs de pêches et d’abricots sont-ils prêts à prendre
des risques et à investir dans la recherche et l’expérimentation afin
de relever le défi de la réduction des phyto? C’est une volonté affichée.
Mais qu’en pensent les individus? Sont-ils prêts à mettre
la main à la poche? En ont-ils envie? Les réponses grâce à notre enquête
téléphonique exclusive.
Bernard ROBIN - PÉPINIÈRES DU VAL D’OR
1045, rte de la Gare – 26210 MANTHES
Tél. : +33 (0)4 75 31 91 94 - Fax. : +33 (0)4 75 31 80 49
E-mail : pepinieres.valdor@wanadoo.fr
Arbres fruitiers sélectionnés • Plants certifiés
Pépinières
du Val d’Or
CHOIX – SÉLECTION – AUTHENTICITÉ
18. Département
Nombre de
répondants
Alpes-de-haute-provence (04) 2
Ardèche (07) 8
Aude (11) 2
Bouches-du-rhône (13) 6
drôme (26) 30
gard (30) 8
hérault (34) 2
isère (38) 6
Lot-et-garonne (47) 2
pyrennées orientales (66) 24
savoie (73) 2
tarn-et-garonne (82) 2
vaucluse (84) 4
Production
En pourcentage
des répondants
pêches 26 %
Abricots 43 %
pêches et abricots 31 %
tation? Bref: sont-ils prêts à
mettre la main à la poche ?
Et, au fait, où en sont-ils
dans leurs vergers? L’idée est
d’approcher une réalité de
terrain alors même que l’AOP
pêches et abricots, le CTIFL,
Sud Expé, la Sefra et la Cen-
technique de la réduction des
produits phytosanitaires.
C’est un fait: l’heure est au
bouleversement des pra-
tiques culturales vers une
agriculture moins consom-
matrice d’intrants. Mais
concrètement : comment
fait-on? Les producteurs de
pêches et d’abricots sont-ils
prêts à prendre des risques
et à investir dans la
recherche et l’expé-
rimen-
Producteurs de pêches et d’abricots
sont-ils prêts à réduire leurs phyto?
Dossier abricot et pêche
pAge 18 - n°712 juiLLet/Août 2017
S
uite au succès de notre
enquête menée en
décembre dernier sur
les producteurs de pommes,
leur image dans les médias et
le rapport qu’ils entretiennent
avec leur métier, nous avons
décidé de réitérer l’opération
sur une autre filière. C’est
donc aux côtés de l’AOP
pêches et abricots que nous
avons décidé d’interroger
des producteurs. Objectif :
évaluer dans quelle mesure
ils sont prêts à relever le défi
trex viennent de signer une
convention de collaboration
qui stipule que l’AOP finan-
cera des missions spécifiques
à hauteur de 136000 euros
en 2017.
Nous avons donc décidé de
conduire une enquête télé-
phonique auprès d’un grand
nombre de producteurs,
et afin de mener à bien ce
vaste chantier, nous nous
sommes associés
à différents
partenaires
qui nous ont
Nombre de
répondants
2
8
2
6
30
8
2
6
2
24
fait-on? Les producteurs de
pêches et d’abricots sont-ils
prêts à prendre des risques
et à investir dans la
recherche et l’expé-
rimen-
phonique auprès d’un grand
nombre de producteurs,
et afin de mener à bien ce
vaste chantier, nous nous
sommes associés
04
73
38
2607
84
1334
30
11
66
82
47
PRÉLIMINAIRE 2
Répartition des appels par production
pêches et abricots
Abricots
pêches
31 % 26 %
43 %
PRÉLIMINAIRE 1
Répartition des appels par départements
19. 49 %
47 %
4 %4 %
49 %moins de 10 ha
nombre d’hectares
entre 10 et 50 ha
plus de 50 ha
en pourcentage des répondants
QUESTION 3
Combien d’hectares d’abricots cultivez-vous?
Analyse: la moyenne des hectares cultivés en abricots, dans le cadre de l’étude, est
de 13 ha. C’est bien plus que le verger de l’AOP qui comptait en 2016 4239 ha
pour 736 producteurs, soit une moyenne de 5,7 ha. Au niveau de l’AOP pêches et
abricots, le verger moyen par exploitation présente une taille variable suivant les
régions: il est deux fois plus important dans le bassin Gard/Crau qu’en Rhône-Alpes
avec des superficies moyennes respectives de 10 ha et 4,8 ha. Le Roussillon, avec
une taille moyenne de 3 ha, se caractérise par une forte proportion (83 %) de
vergers de moins de 5 ha. Notez donc que nous avons, donc dans cet échantillon,
une surreprésentation des vergers de grande taille.
7 %
19 %
46 %
22 %
6 %
7 %
6 %
7 %7 %entre 25 et 35 ans
Âge
entre 36 et 45 ans
entre 56 et 65 ans
66 ans et plus
entre 46 et 55 ans
en pourcentage des répondants
QUESTION 1
Quel âge avez-vous?
Analyse: la moyenne d’âge des producteurs interrogés est de 51 ans. Près de la
moitié d'entre eux ont entre 46 et 55 ans.
57 %
23 %
20 %
57 %moins de 10 ha
nombre d’hectares
entre 10 et 50 ha
plus de 50 ha
en pourcentage des répondants
QUESTION 2
Combien d’hectares de pêches cultivez-vous?
Analyse: la moyenne des hectares cultivés en pêches, dans le cadre de l’étude, est
de 18 ha. « Les moins de 10 ha correspondent aux petits qui ont du mal à en
vivre. De 10 à 50 ha, ce sont des exploitations moyennes, avec un chef de famille.
Les plus de 50 ha corespondent aux exploitations plus industrualisée: Gaec ou
exploitations capitalistiques », analyse Raphaël Martinez, directeur de l’AOP pêches
et abricots. À noter qu’au niveau de l’AOP, on comptait, en 2016, 5696 hectares
pour 378 producteurs, soit une moyenne de 15 ha, avec un verger moyen de taille
variable suivant les régions: dans le bassin Gard/Crau, plus de la moitié des
exploitations présentent des vergers de plus de 30 ha, alors qu’en Roussillon et
Rhône-Alpes les vergers de petite taille sont prédominants.
Une seule application pour toutes les variétés
Application de 3 à 5 semaines avant la récolte
Une formulation adaptée et pratique
RÉGULATEUR
DECROISSANCE
suivis dans cette aventure :
Sojufel, Agro Selection Fruit,
Escande et Cot International.
Les conclusions que vous lirez
dans cet article se basent donc
sur les 108 répondants à notre
enquête (9 % du fichier total)
qui a été menée dans tout
le Sud de la France entre le
27 avril et le 2 juin 2017.
fleur masson
20. 59 %
37 %
4 %4 %
oui
non
ne se prononce pas
QUESTION 7
La production doit-elle, selon vous, investir davantage
d’argent dans la recherche et l’expérimentation (CTIFL
et stations régionales)?
Analyse: près de 60 % des producteurs considèrent qu’il faut investir davantage d’argent
dans la recherche et l’expérimentation. « La majorité continue à penser qu’il faut mettre
l’argent de l’expérimentation, c’est un très bon indicateur », analyse Raphaël Martinez.
63 %
35 %
2 %2 %
oui
non
ne se prononce pas
QUESTION 8
Êtes-vous prêt à titre personnel à prendre des risques,
dans la conduite de vos vergers, pour aller vers une
réduction de l’usage des produits phytosanitaires?
Analyse: 63 % des producteurs interrogés annoncent qu’ils seraient prêts à prendre des
risques techniques et financiers. « Sans être un plébiscite, c’est la confirmation de la
volonté des producteurs d’aller plus loin », analyse Raphaël Martinez.
24 %
15 %
18 %
Très bien, je trouve que cela va dans le bon sens
Plutôt bien, mais il ne faut pas aller trop vite
Très mal, nous sommes accusés à tort sur la
place publique
Plutôt mal, les consommateurs ne savent pas
de quoi ils parlent
43 %
QUESTION 4
Comment percevez-vous les attentes sociétales
en matière de réduction des pesticides?
Analyse: la perception des producteurs est plutôt positive en ce qui concerne les attentes
sociétales en matière de réduction des phyto, avec 43 % des sondés qui considèrent que
c’est plutôt bien et 24 % qui considèrent que c’est très bien: soit 67 % des sondés
favorables à cette tendance. « Ces résultats sont très étonnants et très positifs. Ils tordent
le cou à l’idée que les producteurs ne voudraient pas avancer. Or, ces chiffres prouvent
qu’ils sont dans une bonne dynamique », analyse Raphaël Martinez.
43 %
46 %
7 %
4 %
7 %
4 %
Organiser des portes ouvertes dans les vergers
Prendre davantage la parole dans les médias
Collaborer avec les ONG comme WWF
ou Greenpeace
Utiliser les réseaux sociaux
QUESTION 5
Quelle est, selon vous, la meilleure façon d’informer les
consommateurs sur vos pratiques (un seul choix possible)?
Analyse: 46 % des producteurs interrogés considèrent comme opportun le fait de
prendre davantage la parole dans les médias et 43 % priorisent le fait d’ouvrir les
vergers. Les réseaux sociaux ne sont pas perçus comme un média d’avenir, même s’ils
sont davantage plébiscités par les plus jeunes (la moyenne d’âge des sondés qui ont
répondu « utiliser les réseaux sociaux » est de 38 ans, alors que la moyenne des sondés
est de 51 ans.) « Pour ce qui est des médias, on sait que c’est long, et que cela coûte
cher, temporise Raphaël Martinez. Les portes ouvertes: tout le monde est d’accord pour
en organiser, mais personne ne veut le faire chez lui! Pour ce qui concerne les réseaux
sociaux, il y a pourtant une réalité que nous ne devons pas ignorer: plus de la moitié
des Français se rend au moins une fois par jour sur Facebook! Et enfin, les ONG: le peu
d’intérêt des producteurs pour les ONG traduit certainement la méfiance qu’ils
entretiennent à leur égard. Un chantier est-il à ouvrir? »
29 %
54 %
17 %
0 %0 %
Tout à fait confiance
Plutôt confiance
Pas du tout confiance
Plutôt pas confiance
QUESTION 6
Avez-vous confiance dans la recherche et
l’expérimentation pour trouver des solutions
alternatives aux produits phytosanitaires?
Analyse: Les producteurs n’ont pas une confiance aveugle dans leur outil de RD. C’est
plutôt une bonne chose qui prouve que le producteur maîtrise son métier et garde un
esprit critique vis-à-vis des conseillers. « Il y a une certaine prudence, sans doute liée à
l’histoire avec l’Inra et le problème de la sharka [la diffusion de la sharka dans la vallée
du Rhône aurait été due aux recherches et expérimentations de l’Inra, NDLR] », avance
Raphaël Martinez, directeur de l’AOP pêches et abricots. Ces chiffres peuvent aussi
traduire le besoin qu’ont les producteurs de se réapproprier leur outil de RD.
63 % des producteurs interrogés sont prêts à prendre des risques dans la conduite de
leurs vergers pour aller vers une réduction de l’usage des produits phytosanitaires.
FlEUrmasson/PixElimagE
Dossier abricot et pêche
pAge 20 - n°712 juiLLet/Août 2017
15 %
6 %
44 %
35 %
6 %
Le choix des variétés
La gestion de l’eau
Le désherbage
La gestion des ravageurs
QUESTION 9
Si oui, dans quel domaine en priorité parmi ces quatre
propositions (une seule réponse possible)?
Analyse: les sondés seraient principalement prêts à prendre des risques dans le cadre de
la gestion des ravageurs et désherbage. « Ce qui est très positif, c’est que les producteurs
ont pris conscience que la prise de risque pour aller vers le progrès passe par le
désherbage et la gestion des ravageurs, et pas uniquement sur les variétés: c’est une très
bonne chose », estime Raphaël Martinez.
21. International Plant Selection
B.P. 125 - 26203 Montélimar cedex - France
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L'abricot par International Plant Selection
Pricia (cov)
-7 j Rubista®
Autofertile une excellente
présentation, forme ronde, calibre
3A avec une blush sur 60% du fruit
abricot
Mediabel (cov)
+ 7 Rubista®
Autofertile avec un potentiel
calibre 3A et un blush rouge
lumineux sur 40% du fruit.
Le port est semi-étalé
Farbela (cov)
Epoque Farbaly (cov)
Autofertile avec un joli fruit
bicolore de type Faralia(cov) avec
de très bonnes qualités gustatives
Farlis(cov)
+ 15 j Farbaly (cov)
Autofertile avec un gros potentiel
de tonnage, une belle présentation
du fruit et bonne qualité gustative
Pépiniériste
agrée :
Pépinières Dalival
Pépinières Lafond
Pépinières Veauvy
Pépinières Toulemonde
Pépinières Cros Viguier
22. QUESTION 12
Que trouve-t-on dans votre verger qui illustre
principalement votre engagement en faveur de la
biodiversité (une seule réponse possible)?
Analyse: Les insectes, pour 33 %, des producteurs interrogés, illustrent principalement
leur engagement en faveur de la biodiversité, suivis par les oiseaux (24 %), les plantes
auxiliaires (13 %) et les mammifères (7 %). À noter que près de 20 % des producteurs
n’ont pas vraiment de démarche en faveur de la biodiversité.
33 %
24 %
7 %
13 %
19 %
4 %
Analyse: Les insectes, pour 33 %, des producteurs interrogés, illustrent principalement
biodiversité (une seule réponse possible)?
Analyse: Les insectes, pour 33 %, des producteurs interrogés, illustrent principalement
7 %
4 %
Analyse: Les insectes, pour 33 %, des producteurs interrogés, illustrent principalement
QUESTION 12
Que trouve-t-on dans votre verger qui illustre
principalement votre engagement en faveur de la
biodiversité (une seule réponse possible)?biodiversité (une seule réponse possible)?biodiversité (une seule réponse possible)?biodiversité (une seule réponse possible)?
Des insectes
Des oiseaux
Des plantes auxiliaires
Rien de particulier
Les 4
Des mammifères
24 %
30 %
39 %
7 %7 %
Tout à fait prêt
Plutôt prêt
Pas du tout prêt
Pas vraiment prêt
18 %
28 %
43 %
11 %
Tout à fait prêt
Plutôt prêt
Pas du tout prêt
Pas vraiment prêt
Dossier abricot et pêche
QUESTION 11
Êtes-vous prêt à relever le défi d’une alternative
au désherbage chimique?
Analyse: Comme pour les néonicotinoïdes, les avis sont opposés sur les alternatives au
désherbage. 54 % de producteurs prêts à relever le défi à court terme et 46 % restent
dubitatifs, ne voyant pas de solution plus efficace dans l’immédiat. Raphaël Martinez
commente: « Sur ce sujet-là, on voit tout de même que nous sommes plus avancés que
sur le sujet de l’arrêt de l’utilisation des néonicotinoïdes. Plus de la moitié des producteurs
ont basculé dans l’intention. Cela continue à bouger. »
QUESTION 10
En ce qui concerne les néonicotinoïdes: êtes-vous prêt à
relever le défi d’un arrêt total de leur utilisation?
Analyse: 54 % des producteurs ne sont pas encore prêts à arrêter totalement l’utilisation
des néonicotinoïdes. 46 % envisagent la possibilité de s’en passer. « C’est un bon
indicateur de la difficulté de ce point », estime Raphaël Martinez. Notons que parmi les
problèmes relevés par les producteurs figure la question des pucerons, pour lesquels la
lutte ne bénéficie pas totalement d’alternatives (Suprème, Bambi).
sErgKUl/Fotolia
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FERTILISATION FOLIAIRE
100
80
60
40
20
0
50
33
64
73
Choc hauteur basse
Témoin Basfoliar®
SI
Choc hauteur moyenne Choc hauteur maximum
Choc provoqué
faible à moyen
Choc provoqué
moyen à fort
Choc provoqué
fort
-13%
-34%
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commerciale de votre récolte en limitant les
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23. Le Rouge by I.P.S.
Rubilis(cov) -7 j Orangered
Autofertile avec une floraison tardive. Variété rouge de gros
calibre, forme du fruit elliptique avec une excellente
présentation. Gros potentiel productif
Rubissia(cov) +5 j Rubilis (cov)
Autofertile avec une floraison tardive. L'arbre a un
port érigé. Variété rouge de forme ovoïde de trés belle
présentation. Excellentes qualités organoleptiques
Rubely(cov) +10 j Rubilis
Autofertile avec une floraison tardive. Variété
rouge avec un fruit aromatique de gros calibre
avec un très fort potentiel de production.
Très bonne tenue sur l'arbre.
International Plant Selection
B.P. 125 - 26203 Montélimar cedex - France
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Pépinières Toulemonde
Pépinières Cros Viguier
24. pommes ont été quasiment
divisés par deux, reflétant
sans doute dans ce cas une
perte de compétitivité vis-à-
vis d’autres origines comme
l’Italie et la France.
Depuis dix ans, au-delà d’une
extension globale du verger
de plus de 8 % en surface,
ces deux espèces ont évolué
de manière très différente :
si le pêcher constitue tou-
jours le premier verger espa-
gnol de fruits à noyaux, sa
dimension s’est sensiblement
réduite, de 12 %. De son
côté, la superficie du verger
de nectarinier s’est considé-
rablement accrue, de 71 %.
Ainsi, sur une production
totale en pêches et nectarines
de 1,3 million de tonnes, la
nectarine contribue désor-
mais à hauteur de 39 % des
volumes, soit 13 points de
plus qu’il y a dix ans.
à l’inverse, le poids du
groupe des pavies s’est réduit
à mesure que la production
espagnole se développait.
Sa part en volume était de
67 % en 1992 et devrait
s’établir à 19 % en 2015. Les
autres pêches, hors pavies
et fruits plats, constituent la
catégorie dont le tonnage a
montré la plus grande sta-
bilité depuis 30 ans pour
représenter 21 % de la pro-
duction totale en 2015. La
hausse la plus significative
et la plus récente concerne
cependant le groupe des
pêches plates, dont la culture
est passée de 1 500 ha et
15 000 tonnes en 2005, à
près de 12 000 hectares et
plus de 200 000 tonnes en
2014. C’est d’ailleurs une
spécialité espagnole, qui est
très concentrée dans trois
zones: Lérida en Catalogne,
Huesca en Aragon et Mur-
cie. Portée par l’innovation
variétale et les bons prix per-
çus depuis dix ans, elle ne
représente plus une culture
alternative, mais un véritable
complément aux autres caté-
gories puisqu’elle constitue
désormais 20 % des tonnages
en pêches et nectarines.
Plus de la moitié
à l’export
Pour écouler tous ses fruits,
l’Espagne s’est de plus en plus
tournée vers l’extérieur. Tandis
qu’au milieu des années 1990,
moins de 20 % des volumes
produits étaient exportés,
depuis 2011 ils dépassent les
50 %. En effet, la croissance
rapide de la récolte espagnole,
soutenue par le dynamisme
de l’innovation variétale et des
au détriment du pommier et
du poirier, dont les vergers
ont diminué respectivement
de 46 % et 30 %. Ces évolu-
tions se sont accompagnées
de conséquences logiques
en termes de volumes de
récolte. Ainsi, la production
de pêches et nectarines a
connu une croissance spec-
taculaire par rapport à son
niveau de 1986, de 140 %,
témoignant également d’un
très net développement
des rendements, de 82 %.
à l’inverse, les tonnages de
Superficies et productions de pêches et de nectarines
un accroissement du verger
espagnol en 30 ans
La production espagnole de pêches et nectarines a fortement évolué en 30 ans: la surface des
vergers a progressé de 30 % et les quantités récoltées de 140 %. Cette hausse des volumes, qui
s’est d’abord traduite par un développement remarquable à l’export, pourrait néanmoins se
stabiliser prochainement.
Dossier abricot et pêche
pAge 24 - n°712 juiLLet/Août 2017
A
lors que depuis
dix ans, en France,
la production de
pêches et nectarines recule et
que les importations de ces
fruits progressent, le CTIFL
s’est intéressé au verger de
pêchers et nectariniers d'Es-
pagne, principal fournisseur
de l’Hexagone. Celui-ci a
évolué de manière particu-
lièrement importante ces
dernières années. En 30 ans,
sa superficie a augmenté de
plus de 30 %. Cette hausse
s’est effectuée principalement
« La pêche plate ne représente
plus une culture alternative,
mais un véritable complément
aux autres catégories »,
Matthieu Serrurier, CTIFL
25. les marchés traditionnels de
l’Union européenne comme
l’Allemagne, la France, l’Italie
ou le Royaume-Uni restent
parmi les principaux destina-
taires des pêches et nectarines
espagnoles, mais récemment,
les envois se sont particulière-
ment accrus vers l’Europe de
l’Est – Pologne, Russie, Litua-
nie, Biélorussie –, l’Algérie ou
encore le Brésil.
En revanche, contrastant
avec le développement de
l’export, le marché espagnol
du frais s’est contracté. Les
volumes absorbés par le mar-
ché intérieur ont ainsi reculé
de 30 % par rapport à leur
niveau d’il y a dix ans, avec
près de 380 000 tonnes en
moyenne depuis trois ans.
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PRODUCTION ESPAGNOLE EN 30 ANS
Les tonnages en pêches et nectarines ont augmenté de 140%
coûts de production inférieurs
à ceux des autres pays concur-
rents, a permis à ce pays de
développer sa capacité à offrir
un produit de qualité et à
l’acheminer aux marchés des-
tinataires à des prix inférieurs
à ceux des autres origines.
Ainsi, alors que les volumes
exportés par l’Espagne ne
représentaient qu’une cen-
taine de milliers de tonnes
en 1995, ils ont franchi les
750000 tonnes en moyenne
sur 2012-2014. Faisant écho
à une récolte croissante, la part
de la nectarine dans le volume
total des exportations espa-
gnoles a montré une tendance
àlahausse,passantde54 %en
2002-2004 à 57 % en 2012-
2014. Les volumes exportés
de pêches plates ont pour leur
part augmenté de manière
spectaculaire depuis la fin des
années 1990, pour atteindre
plus de 100 000 tonnes en
2013, soit plus de 60 %
de la production nationale de
ce fruit.
Par ailleurs, à mesure que les
ventes espagnoles à l’export
se développaient, l’éventail de
leurs destinations s’est diver-
sifié, en faveur de marchés
nouveaux, aux potentiels de
croissance supérieurs. Ainsi,
La consommation espagnole
de pêches et nectarines est
ainsi passée d’environ 6 kg
par personne et par an au
début des années 1990, à
environ 4 kg aujourd’hui.
D’après Ignasi Iglesias, spé-
cialiste des cultures fruitières
à l’IRTA (Institut de recherche
et de technologie agroalimen-
taires) en Espagne, la baisse
de la consommation serait en
grande partie imputable à une
qualité trop aléatoire du pro-
duit. En effet, au cours de ces
dernières années, les pêches
et nectarines auraient trop
souvent fait l’objet de récoltes
soUrCE:EUrostat
SUPERFICIES ET PRODUCTIONS ESPAGNOLES PÊCHES ET NECTARINES
Le verger de nectariniers a progressé de 71 % en dix ans
Moy. 2011-2013 Evol/10 ans
Superficie totale des plantations (ha)
pêche et nectarine 83250 8 %
dont pêche 51269 -12 %
dont nectarine 31981 71 %
Production totale (tonnes)
pêche et nectarine 1279340 6 %
dont pêche 786687 -12 %
dont nectarine 492670 57 %
Source: Magrama – annuaire de la statistique
pommes
milliers de tonnes
977
549
496
421
567
1358
148 129
71 102 126
205
poires pêches-nectarines Abricots cerises prunes
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
moyenne 1985-1987
moyenne 2012-2014
pAge 25 - n°712 juiLLet/Août 2017
26. anticipées et spéculatives,
conduisant à offrir des fruits
non matures, ne répondant
pas aux attentes du consom-
mateur en matière de goût. Les
caractéristiques des nouvelles
variétés ont pu favoriser ce
phénomène, avec des niveaux
de coloration précoces et de
bons calibres obtenus à des
dates bien antérieures à celles
de la maturité réelle du fruit
pour la consommation.
Des variétés
avec un haut niveau
de productivité
Mais quelle incidence peut
avoir cette baisse de la
consommation intérieure sur
le développement du marché
espagnol? Et à partir de cet
état des lieux général, que
peut-on prédire ? Avec un
tiers des jeunes pêchers et
nectariniers âgés de moins
de cinq ans en 2012, un
rythme soutenu de planta-
tion jusqu’en 2013 et un haut
niveau de productivité des
récentes variétés cultivées, la
production espagnole devrait
continuer à s’accroître, au
moins à court terme.
Toutefois, à moyen terme, la
culture de pêches et nectarines
pourrait se stabiliser, voire
ralentir pour différentes rai-
sons. Tout d’abord, le plan de
reconversion des plantations
– en pommier, poirier, pêcher-
nectarinier, cerisier et abrico-
tier – est désormais achevé.
Initié par le ministère, il cou-
vrait la période 2006-2013
et a reçu 25 millions d’euros
de subventions. D’autre part,
la récolte espagnole reste sur
quelques campagnes difficiles,
notamment en matière de prix
comme en 2014. Cette année
a été marquée par des volumes
en hausse par rapport à 2013
mais une qualité en baisse, la
fermeture du marché russe, les
blocages de camions à la fron-
tière française et la baisse des
prix en distribution.
Par ailleurs, le niveau de
spécialisation croissant dans
cette culture crée un certain
déséquilibre avec les autres
cultures, notamment de fruits
à pépins. Le risque est en effet
que de lourds investissements
logistiques – sur des struc-
tures de conservation, trans-
port et commercialisation –
ne soient pleinement utilisés
que sur une période de l’an-
née, induisant des hausses de
coûts. La baisse de la consom-
mation domestique inquiète
également, puisqu’elle signifie
la contraction d’un débouché
moins exposé aux incerti-
tudes que l’export.
Néanmoins, l’Espagne devrait
continuer à miser sur cette
culture pour laquelle elle
dispose d’avantages com-
pétitifs, en faisant varier la
part des pêches, nectarines,
pêches plates et pavies selon
les prix perçus et les marchés
de destination. En s’appuyant
« À moyen terme, la production
de pêches et nectarines pourrait
se stabiliser, voire ralentir »,
Matthieu Serrurier, CTIFL
VERGER ESPAGNOL DE PÊCHERS ET NECTARINIERS
Près d’un tiers de nectarines à chair jaune en 2012
EXPORTATIONS EUROPÉENNES DE PÊCHES ET NECTARINES
Espagne, leader incontesté
soUrCE:EUrostatsoUrCE:EUrostat
sur sa capacité à planifier les
volumes et les prix auprès
des circuits de la grande dis-
tribution et du hard-discount
européens, l’avenir du verger
espagnol dépendra également
de l’ouverture potentielle de
nouveaux marchés, comme
cela avait pu être le cas avec
la Russie.
synthèse d’un article
rédigé par matthieu
serrurier, ctifL.
pêches à chair jaune
30 %
pêches à
chair blanche
3 %
pêches plates
12 %
nectarines à
chair jaune
32 %
nectarines à
chair blanche
8 %
Près d’un tiers de nectarines à chair jaune en 2012
pêches à chair jaune
pêches plates
12 %
fruits destinés à la
transformation (y compris
le groupe pavie)
15 %
SUPERFICIES ET PRODUCTIONS DE PÊCHE PLATE ESPAGNOLE
19 fois plus de pêches plates
récoltées entre 2004 et 2014
450......................... 1520....................3420................... 6845..................11700 ha
2002 2203 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
tonnes
superficie:
250000
200000
150000
100000
50000
0
soUrCE:irta
2002 2203 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
milliers de tonnes
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
espagne france italie grèce
Dossier abricot et pêche
pAge 26 - n°712 juiLLet/Août 2017
27. International Plant Selection
B.P. 125 - 26203 Montélimar cedex - France
Tél. 04.75.90.92.89 - Fax 04.75.51.80.41
Site Web : www.ips-plant.com
Les pêches et nectarines
par International Plant Selection
Honey sun ®
+8 j Big Glory®
Nectarine jaune productive avec un
gros potentiel calibre. Fort attrait du
fruit avec une coloration rouge intense
et excellentes qualités gustatives.
Big white®
-2 j Royal Queen®
Nectarine blanche exceptionnelle
par son calibre et sa présentation
avec une floraison précoce.
Saveur équilibrée.
Royal Dixie ®
+7 j Sugar time (cov)
Pêche jaune de calibre 2A, rouge
lumineux avec d'excellentes qualités
gustatives. Floraison précoce et arbre
de port semi érigé.
Nabby ®
+7 j Patty ®
Pêche blanche avec un gros potentiel
calibre, saveur équilibrée.
Floraison précoce. Adaptée en zones
médium chilling.
Pépiniériste agrée :
Pépinières Dalival
28. François Bès. Il apprécie que
celui-ci se retrouve sur plu-
sieurs fruits, car cela améliore
sa visibilité. Cela ne change
pas pour autant tout dans les
relations avec les enseignes.
« Nous parlons des Vergers
écoresponsables en préparant
la campagne. En cours de sai-
son, il n’est plus question que de
volumes et de prix », note-t-il.
Concernant la qualité, « la
charte indique juste que la date
de récolte doit être fixée avec des
charte Sud Nature, qui est très
proche », souligne-t-il.
Origine France
Ille Fruits appose le logo Ver-
gers écoresponsables sur les
colis de fruits vendus sous ses
marques propres, qui repré-
sentent20à25 %desvolumes.
« Nous avons de plus en plus de
demandes de marques de distri-
buteurs.Maiscelan’empêchepas
les enseignes de mettre en avant
le label. En 2017, Casino et Lidl
ont prévu, pour l’origine France,
de n’avoir que des pêches et nec-
tarinesVergersécoresponsableset
de l’afficher dans leurs rayons »,
explique-t-il. La coopérative
fournit également Intermar-
ché, qui leur demande d’appo-
ser un sticker avec le label sur
l’emballage des barquettes six
fruits à sa marque.
« Ce label est un plus pour
vendreetsedifférencierdesfruits
d’origine espagnole », estime
Vergers écoresponsables
Pour la pêche et l’abricot aussi
Pour mettre en avant leurs bonnes pratiques, les entreprises adhérentes à l’AOP Pêches et
abricots de France misent sur le label Vergers écoresponsables. Celui-ci les aide en même temps
à affirmer l’origine France de leurs fruits.
AU VERGER
Une charte qui évolue tous les ans
Les engagements pris par les producteurs au travers de la charte s’étoffent chaque année, pour amélio-
rer la préservation de l’environnement. « C’est une démarche de progrès en production fruitière inté-
grée », résume Marie-José Étienne, de l’AOP Pêches et abricots de France. En 2017, par exemple, les
producteurs d’abricots qui utilisent des ruches pour la pollinisation ont dû signer des contrats avec l’api-
culteur qui les leur loue, et préciser les précautions qu’ils prennent pour préserver les abeilles.
« Pour chaque engagement, les producteurs doivent montrer qu’ils se donnent les moyens de rai-
sonner ce qu’ils font. Pour l’eau, par exemple, ils doivent enregistrer la consommation à la parcelle
et faire un bilan tous les ans », détaille Aurélie Bonneil, responsable qualité à Ille Fruits. De même,
le plan de fumure doit s’appuyer sur des analyses de sol régulières. « Les producteurs doivent aussi
analyser les risques de pollution liés à leur activité, et dire les précautions qu’ils prennent pour
limiter la dérive lors des traitements, par exemple », précise Marie-José Étienne. Le service technique
de chaque entreprise organise un audit interne de tous les producteurs, et 10 % d’entre eux sont
également audités chaque année par un organisme indépendant.
Dossier abricot et pêche
Page 28 - N°712 juillet/août 2017
D
epuis 2011, l’ANPP
a concédé l’uti-
lisation du label
Vergers écoresponsables à
l’AOP Pêches et abricots de
France. « Depuis quelques
années, les consommateurs
deviennent plus sensibles à
l’origine France, de même que
les enseignes. En adhérant à
la charte Vergers écorespon-
sables, qui identifie clairement
l’origine, nous répondons à cette
demande », souligne François
Bès, le directeur de la coopé-
rative Ille Fruits, à Ille-sur-Têt
dans les Pyrénées-Orientales.
L’entreprise commercialise
24 000 t de fruits et légumes,
dont 13 000 t de pêches et
nectarines et 600 t d'abricots.
« Aujourd’hui, 98 % des vergers
de nos adhérents répondent à la
charte Vergers écoresponsables.
Nous étions déjà engagés depuis
des années dans la produc-
tion fruitière intégrée avec la
En 2017, Intermarché a choisi de s'approvisionner en abricots uniquement auprès
d'entreprises engagées dans la démarche Vergers écoresponsables, pour les fruits
conditionnés en barquette de six sous sa marque Mon marché plaisir.
Photos :MariaDelgado
29. fiés, en revanche, ont dû faire un
bond en avant pour entrer dans
la démarche », souligne Jeanne
Breysse, responsable qualité
amont.
« Ce label est déjà bien connu de
nos clients, grâce à son dévelop-
pement sur la pomme. Il apporte
un plus pour se différencier des
pêchesetnectarinesespagnoles »,
souligne-t-elle. Il contribue
également à lutter contre le
dénigrement de la production
en conventionnel, en sortant
de l’opposition binaire avec le
bio. « En conventionnel, les pro-
ducteurs ne font pas n’importe
quoi. Ils ont conscience de l’envi-
ronnement et agissent aussi pour
leprotéger !Decepointdevue,la
formule écoresponsable est bien
trouvée », relève-t-elle.
La charte demande aux
producteurs de mener des
actions pour préserver la res-
source en eau, la biodiversité
et les sols. Pour diminuer les
traitements phytosanitaires,
ils doivent utiliser en priorité
les méthodes de biocontrôle.
« Les producteurs les adoptent
au fur et à mesure qu’elles sont
mises au point. Par exemple,
critèresobjectifs », précise Auré-
lie Bonneil, responsable qua-
lité à Ille Fruits. Les variétés,
la fermeté et le taux de sucres
minimum restent déterminés
par chaque enseigne. « Cette
année, pour la filière qualité
Carrefour, nous allons fournir
des fruits à maturité décollée,
avec des commandes anticipées
pour que nous ayons le temps
d’homogénéiser la maturité des
lots, et une logistique adaptée »,
détaille François Bès.
Communiquer
collectivement
Chez Ille Roussillon, à Thuir
dans les Pyrénées-Orientales,
l’objectif avec le label Vergers
écoresponsables est avant tout
de communiquer collective-
ment sur les bonnes pratiques,
avec des engagements contrô-
lés et certifiés. L’entreprise
commercialise 12 000 t de
pêches et nectarines, et 1 500 t
d’abricots. « Les producteurs
qui travaillent avec nous et qui
sont certifiés Global Gap met-
taient déjà en oeuvre la plupart
de ces bonnes pratiques. Ceux
qui n’étaient pas du tout certi-
AVAL
Un label
qui gagne en notoriété
En arboriculture, les premières chartes de production fruitière inté-
grée datent des années 1990. Pour aller plus loin, le label Vergers
écoresponsables a été créé en 2009 par l’ANPP (Association
nationale pommes poires). Pour le faire connaître, celle-ci a déve-
loppé la PLV, les animations en magasin, les journées vergers
ouverts. Le label gagne ainsi en notoriété tous les ans. Une enquête
a montré que 24 % des consommateurs l’identifiaient. « C’est un
élément de réasssurance qui conforte le choix des consommateurs,
après les premiers critères d’achat qui restent l’aspect visuel des
fruits et leur prix », précise Sandrine Gaborieau, responsable mar-
keting et communication à l’ANPP.
Cet intérêt des consommateurs pousse les enseignes à deman-
der ce label à leurs fournisseurs, et ceux-ci à s’engager dans la
démarche. « C’est un cercle vertueux qui permet de généraliser
les bonnes pratiques », souligne Sandrine Gaborieau. En
2017, six entreprises ont rejoint l’AOP Pêches et abricots de
France en 2017 pour bénéficier du label. Celui-ci s’applique
aujourd’hui à plus d’un million de tonnes de fruits, et couvre
60 % de la production française pour la pomme, 65 % en
pêches et nectarines et 40 % en abricots. « En volume, c’est le
premier label dans le rayon fruits et légumes », note-t-elle.
ils pratiquent déjà la lutte par
confusion sexuelle contre la
tordeuse, ou encore le piégeage
massif de la mouche méditer-
ranéenne pour les variétés tar-
dives difficiles à protéger », note
Jeanne Breysse.
Démarche de progrès
La démarche accroît le dia-
logue entre l’entreprise et les
producteurs, qui s’engagent
chaque année en signant indi-
viduellement la charte. « Je les
tiens informés des évolutions des
engagements à prendre, et je pré-
pare avec eux les audits internes.
C’est une bonne occasion de faire
le point ensemble », précise-t-
elle. Les techniciens et respon-
sables amont des entreprises
engagées dans la démarche
échangent régulièrement entre
euxpourfaireévoluerlacharte
tous les ans. « Nous partageons
un objectif commun de réduire
l’utilisation des produits phyto-
sanitaires. Nous discutons de ce
qui marche ou pas, des nouvelles
exigences que nous pourrions
introduire. Nous comparons
aussi nos analyses de résidus.
Tout cela nous aide à progresser
ensemble », affirme-t-elle.
Ces échanges permettent éga-
lement de faire le point sur les
évolutions de la demande et
de voir comment y répondre.
« Des enseignes voudraient
aller vers le zéro résidus. Mais
en pêches et nectarines, ce n’est
pas possible pour l’instant ! »,
relève-t-elle. En parlant d’une
même voix, relayée par l’AOP,
la filière gagne aussi en force
pour faire face aux interpella-
tions des associations environ-
nementales. « La charte clarifie
nos pratiques et nous donne un
argumentaire solide pour leur
répondre collectivement. Elle est
arrivée au bon moment ! ».
Maria Delgado
La coopérative Ille Fruits s'est engagée dans la démarche Vergers écoresponsables,
« pour mettre en avant l'origine des fruits et les bonnes pratiques au verger »,
affirme François Bès, le directeur, ici avec Aurélie Bonneil, responsable qualité.
Page 29 - N°712 juillet/août 2017
30. Info sociétés
pAge 30 - n°712 juiLLet/Août 2017
Matériel
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Sumitomo Chemical et BASF
Un accord pour un nouveau fongicide
Sumitomo Chemical et BASF ont annoncé la signature d'un
accord de coopération en vue de la mise au point d'un nou-
veau fongicide. L'accord met en commun les capacités d'in-
novation de Sumitomo Chemical et de BASF avec, en pers-
pective, le développement d'une nouvelle matière active
fongicide destinée aux agriculteurs du monde entier. Cette
molécule, découverte par Sumitomo Chemical, montre une
grande efficacité dans la lutte contre les pathogènes des
cultures les plus fréquents, notamment ceux qui ont déve-
loppé des résistances à d'autres fongicides existants.
« Avec BASF, nous serons en mesure de faire profiter des avan-
tages de ce nouveau fongicide à un nombre plus élevé d'agricul-
teurs, car il va jouer un rôle essentiel dans la gestion des résis-
tances des maladies difficiles à contrôler. Ce partenariat montre
notre volonté d'œuvrer en faveur d'une production agricole tou-
jours plus durable », explique Ray Nishimoto, directeur et
cadre exécutif de Sumitomo Chemical, président de la divi-
sion Santé et Crop Sciences, lors de la cérémonie de signa-
ture officielle qui s'est déroulée en Allemagne. Ce fongicide
constituera une nouvelle solution permettant de garantir le
rendement des cultures pour lesquelles les traitements fon-
gicides sont limités.
Vento-Sol
Une nouvelle gamme de stockage des effluents
Vento-Sol annonce le lancement d'une nouvelle gamme de
stockage des effluents, à la suite du dépôt d'un brevet. Cette
gamme est intitulée « Ensemble d'une cuve de stockage d'ef-
fluents et d'un système d'évaporation desdits effluents ».
Grâce à ce brevet, Vento-Sol propose une gamme de solu-
tions sur mesure qui permet l'évaporation de volumes plus
importants d'effluents. Les solutions proposées sont com-
mercialisées de deux façons: elles sont livrées clés en main,
avec une cuve de stockage aérienne ou enterrée dimension-
née pour le client, ou s'adaptent et transforment les solu-
tions de stockage déjà en place chez les clients.
Cette nouvelle gamme permet à Vento-Sol d'élargir son offre
grâce à une augmentation significative de la capacité d'éva-
poration d'Ecobang. Elle permet d'évaporer les effluents
pendant leur stockage, sans nécessiter de dispositif de trai-
tement des effluents supplémentaire et pourra aussi intégrer
des solutions solaires qui permettent l'augmentation des
performances d'évaporation.
Phytocontrol
Nouvelles accréditations et nouveaux agréments
Phytocontrol voit son accréditation reconduite pour 5 ans et
élargit ses activités au contrôle des eaux. La portée d'accré-
ditation de Phytocontrol devient, de ce fait, l'une des plus
exhaustives en France sur les analyses de contaminants,
biologiques et physico-chimiques.
Dupont
Dérogation de 120 jours pour Exirel
DuPont Exirel, à base de Cyazypyr, nouvelle substance active
issue de la recherche de Dupont, a reçu une dérogation de
120 jours pour le contrôle des mouches sur groseilles/myrtilles.
Dérogation du 7 juin au 7 octobre 2017
Usage: Cassissier*Trt Part.Aer.*Mouches – uniquement sur
groseilles/myrtilles
Dose homologuée: 0,75 l/ha
Volume de bouillie: 200 - 800 litres
Stades d’application: de BBCH71 à BBCH87
Nombre d’applications: 2 traitements par ha et par an à
10 jours d’intervalle
Classement: H315 - H317 - H410
Délai de rentrée: 48 heures
Zone non traitée: 20 mètres par rapport aux points d’eau
Délai avant récolte: 3 jours
31.
32. CROS VIGUIER
34500 Béziers
VAL D’OR
26210 Manthes
TOULEMONDE
30300 Jonquières
VEAUVY
26400 Crest
DORABELLE*DDOO
ROSALISE*
DORANE*
DORAFINE*
www.catalogue.starfruits-diffusion.com
des Nectarines
Saveurs Performances…
Plongez dans l’univers
Maturité: Emeraude + 1 semaine.
Nectarine blanche très productive, avec un bon potentiel de calibre,
et une coloration foncée, fruit de présentation moderne, homogène,
de forme ronde aplatie. Saveur demi douce avec taux de sucre
élevé.
Maturité: Epoque Diamond Ray.
Nectarine jaune de très belle présentation moderne, ronde
aplatie. Fruits de forme régulière. Bon potentiel de calibre. Saveur
demi douce avec taux de sucre élevé et très bonne tenue.
Maturité: Epoque Nectaross.
Nectarine jaune de très belle présentation avec un épiderme très
propre et très bien coloré pour l'époque. Très bonne qualité
gustative, saveur demi douce, aromatique. Floraison précoce.
Excellente tenue sur arbre.
Maturité: Epoque Savana Red.
Nectarine jaune. Variété à fort potentiel de calibre, avec une taille
et un éclaircissage (tardif) légers. Saveur acidulée. Très bonne
coloration pour l'époque de maturité. Floraison tardive. Epiderme
rustique tolérant aux maladies de conservation.