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JUILLET / AOUT 2018NUMERO 07/325 ISSN1561-8366
Sommaire
t Economie
Une fenêtre d’opportunité très réduite
(P. LEDENT, ING) p.4
Euro ou dettes publiques : il faudra choisir
(B. COLMANT, LSF, Degroof Petercam) p.5
Transposition de la directive anti-abus au
Luxembourg (J. SCHAFFNER, J. TSCHURTSCHENTHALER,
Allen&Overy) p.6
Unereprisebousculée?(A.BRENDER,Candriam)p.8
t Spécial Assurances
Digitalization in Insurance: Myths and Counter-
Myths (C. MASS-MALO, Initio) p.19
Pourquoi le monde de l’assurance vie est en pleine
évolution(A.FOUGERAS,N.PRODANIC,JUMP) p.22
L’agilité digitale est la clé pour les assureurs tra-
ditionnels (Capgemini) p.24
t Fonds / Bourse
Les Etats-Unis reprennent le rôle de moteur de
l’économie mondiale (G. WAGNER, BLI) p.27
Le A à Z du marché des fonds asiatiques
(L. KIESCH, Deloitte) p.28
FinTech and Big Data: Technological Innovations
Shaping the Investment Fund Industry
(F. DRAZDIK, ALFI) p.29
Voilàl’étéenEurope:ilesttempsd’ouvrirlesyeux
(ColumbiaThreadneedleInvestments) p.30
t Ressources Humaines
Combattre le chômage à travers la formation pro-
fessionnelle(ChambredeCommerce,ADEM) p.36
L’attractivité du Luxembourg pour séduire les
talents (Morgan Philips Executive Search) p.36
«Le contraste caractérise le marché de l’emploi»
(N. HURLIN, THE RECRUITER) p.37
t Informatique financière
Lessociétésdumarchéintermédiairemisentsurl’IA
etlerespectdesréformesréglementaires(EY) p.43
Promising progress on the use of blockchain for
KYC processes (ABBL) p.43
L’intelligence artificielle à l’œuvre (SAS) p.46
Sommaire détaillé en page 2
www.valuepartners.lu
www.agefi.lu 41, Zone Industrielle, L-8287 Kehlen - Tel: +352 305757 1 - Fax: +352 24611564 - Email: agefi@agefi.lu
Par Stefan Van GEYT, CIO, KBL European
Private Bankers
E
n janvier 1991, à la suite
de la réunification de
l'Allemagne et moins
d'un an avant la dissolution
de l'Union soviétique, le pré-
sident américain George
H.W. Bush déclarait la nais-
sance d'un «nouvel ordre
mondial». S'adressant au
Congrès quelques jours seule-
ment après le début de la pre-
mière guerre du Golfe, il
caractérisait ce nouvel ordre
mondial comme un ordre
«dans lequel des nations
diverses font cause
commune pour
réaliser les as-
pirations uni-
verselles de l'hu-
manité : paix et
sécurité, liberté et
primauté du
droit».
Aujourd'hui, la vision
de George Bush a été rem-
placée par une vue tout à fait différente de
l'hégémonie mondiale, dans laquelle les
normes et les institutions internationales éta-
blies sont en grande partie mises de côté dans
la poursuite des intérêts et des gains écono-
miques nationaux. Alors que Bush
revendiquait le fait que «pendant
deux siècles, nous avons œuvré
d'arrache-pied pour la
liberté», le 45e
président amé-
ricain considère un tel lea-
dership comme un fardeau
et le multilatéralisme comme
une imposture. De fait,
Donald Trump a résumé le
nouveau nouvel ordre
mondial en deux mots :
«America first».
Cette forme de géopolitique
peut être considérée comme une
réponse directe à la mondiali-
sation, dans la mesure où
les populistes comme
Trump exploitent
l'amertume
de ceux qui
ont le senti-
ment d'avoir
été laissés
pour compte.
Dans de nom-
breux pays,
les tendances
démographiques
ontencoreaggra-
vé ces déséquilibres.
En Europe occidentale et au
Japon par exemple, la main d'œuvre diminue
avec le vieillissement de la population. En com-
paraison, les marchés émergents bénéficient
d'un solide atout démographique et, en particu-
lier en Asie, continuent à gravir la chaîne de
valeur économique, notamment en investissant
dans la numérisation. Si une grande partie de
l'Amérique latine et de l'Afrique a également
bénéficié de la mondialisation, ces pays ont sur-
tout besoin d'aller plus loin dans la libéralisa-
tion de l'économie et l'innovation technique.
C'est pour ces raisons, entre autres, que la Chine
dépassera les États-Unis en tant que première
économie mondiale d'ici à 2030, voire beaucoup
plus tôt. Et selon la manière dont vous envisagez
les choses, c’est déjà le cas. La Chine semble de
plus en plus destinée à devenir l'Allemagne de
l'Extrême-Orient : une puissance qui répond à
une demande intérieure massive et qui, parallè-
lement, est un pôle d'exportation de biens et de
services à forte valeur ajoutée vers ses voisins.
Pendant ce temps, un grand nombre d'écono-
mies asiatiques sont devenues d'importants
fournisseurs de produits alimentaires et d'autres
produits de base pour répondre à la demande
chinoise.
Suite en page 2
Le nouveau nouvel ordre économique mondial
Anentirebusinessdedicatedtosustainablefinance.
GreenEthica Aninitiativedevelopedby
www.farad-group.comInsurance BrokerageFunds ManagementAsset Management
REGULATORY
COMPLIANCE
SENTINEL
www.deloitte.lu Détail en page XX
REGULATORY
COMPLIANCE
SENTINEL
www.deloitte.lu Détail en page XX
+25
-7
-3
www.pwc.lu
Le Baromètre Mensuel PwC
(Indicateur de Confiance Economique)
en collaboration avec AGEFI Luxembourg
(Lire la suite en page 6) Détail en page 11
Le pessimisme s’installe en zone euro
Par Patrice FRITSCH, (cf. portrait), Principal,
Associate Partner et Anton CHRISTOV,
Senior Manager, EY Luxembourg
L
e marché des paie-
ments est en pleine
ébullition. La seconde
directive concernant les ser-
vices de paiement (Directive
2015/2366) (la PSD2) est
entrée en vigueur au 13 jan-
vier 2017. Elle est la suite
logique des précédentes
réglementations portant sur
l’adoption de la monnaie
unique, l’adoption de la SEPA,
la première directive concernant
les services de paiement en
2007, l’harmonisation
des moyens de
paiement et,
bientôt, les paie-
ments instantanés.
L’Open Banking est un
terme qui est apparu il y
a moins de huit ans lors
de l’élaboration de la
PSD2. Il s’agit d’un “systè-
me bancaire ouvert” qui per-
met de partager les informations
et données financières des clients, détenues par
les banques, avec des acteurs tiers.
Les évolutions introduites par la PSD2 et l’Open
Banking reposent en partie sur l’utilisation
d’API (application programming
interface), des interfaces qui per-
mettent à des acteurs tiers de
créer des applications et des
services autour des institu-
tions financières. Elles
offrent une plus grande
transparence financière aux
détenteurs de comptes ban-
caires et permettent à des
FinTechs (société technolo-
gique de l’industrie finan-
cière) d’offrir des services
additionnels au bénéfice des
utilisateurs de comptes.
Avec les règlementations con-
cernant les paiements et
l’Open Banking, les
acteurs sont
encouragés
à devenir
plus agiles et
à faire évo-
luer leurs mo-
dèles de fonc-
tionnement.
Ils doivent se diri-
ger vers des architec-
tures ouvertes, des
interfaces clients intuitives,
des produits et des services
réadaptés et innovants, des
coûts de fonctionnement transpa-
rents et des publications pédagogiques. Cela
inclut également des modes de traitement des
réclamations plus rapides et individualisés, des
procédures alternatives de règlement des litiges
et des gestions innovantes et efficaces de la
fraude, de la sécurité et des risques. La PSD2
crée de nouveaux besoins en termes de parte-
nariats, de ressources, de budgets, de technolo-
gies et de formation du personnel : elle prépare
le terrain pour l’Open Banking.
Rappel des objectifs de la PSD2 :
extension des obligations existantes
et changements radicaux
Les nouveautés apportées par la PSD2 incluent,
entre autres, une extension du périmètre d’ap-
plication en ce qui concerne les transactions de
paiement. En effet, le périmètre de la PSD2 s’é-
tend aux transactions en toutes devises ainsi
qu’aux transactions où un seul des opérateurs
financiers impliqués dans la transaction est
domicilié dans l’espace économique européen.
De plus, on observe une évolution des
contraintes pour les règles d’authentification.
Suite en page 3
La PSD2: un petit pas pour le paiement,
un grand pas pour l’Open Banking
Private Equity
− de vous à moi
La rubrique mensuelle
Par Olivier Coekelbergs & José Aubourg,
EY Luxembourg
du Private Equity
Lire en page 25
Lelivre«Lacompilation»,disponibleenlibrairieàpartirdu
vendredi 28 septembre
Lire en page 5
Juillet / Août 2018
3AGEFI LuxembourgEconomie
Suite page Une
Les prestataires de services de paie-
ment sont désormais tenus de s’assu-
rer d’une authentification stricte du
client dès que le payeur accède à son
compte de paiement en ligne, initie
destransactionsdepaiementélectro-
nique à distance ou effectue toute
autre action à travers les canaux de
paiement à distance. D’un point de
vue procédure, la PSD2 impose
l’adoptiondemesuresadéquatespour
la résolution des plaintes des clients
tout en réduisant le temps de trai-
tement à moins de quinze
jours. Enfin, en matière de
gestion des risques, il
estànoterquelares-
ponsabilité maxi-
male de l’utilisa-
teur est réduite à 50
€ en cas de transac-
tion non autorisée.
Néanmoins, l’une des princi-
pales innovations de la PSD2
est l’accès aux comptes ban-
caires via des prestataires tiers.
Sous couvert d’innovation, la PSD2 élar-
git le périmètre d’activité des prestataires de
services de paiement non-bancaires, en créant
deux nouvelles catégories d’établissements de
paiement : (i) les prestataires exerçant un service
d’initiation de paiement (PISP) et (ii) les presta-
taires exerçant un service d’information sur les
comptes (AISP). Elle institue, au profit des deux
nouveaux prestataires, un droit d’accès direct aux
comptes de paiement de leurs clients ouverts
auprès des établissements financiers.
Les conséquences pour les banques sont mul-
tiples. Elles auront désormais non seulement
l’obligation de donner accès aux données person-
nelles de leurs clients, qui sont devenues une pro-
blématique majeure dans un marché de plus en
plus digitalisé, mais elles devront aussi supporter
des obligations et des coûts supplémentaires,
dans le seul but de permettre à leurs nouveaux
concurrents directs d’exercer leurs activités. La
mise en conformité pour offrir la connexion aux
prestataires tiers est obligatoire au plus tard pour
septembre 2019, mais la publication des spécifica-
tions de connexion est une obligation dès mars
2019 et la possibilité de réaliser des tests de
connexion est nécessaire dès juin 2019. En bref, il
reste moins d’une année pour la définition, la
publication des descriptions de connexion et la
mise en production desAPI de paiements.
Il est à noter que si la PSD2 soutient un partage
des données personnelles, la protection de ces
dernières se trouve renforcée par le nouveau
règlement général sur la protection des données
(RGPD).
Les nouveaux prestataires de services
financiers seront-ils dépositaires des
comptes ou des avoirs de leurs clients ?
Contrairement aux autres industries, l’écosystè-
me de l’industrie financière n’a été que très peu
impactéparladésintermédiationoul’ubérisation
par des prestataires en ligne. La PSD2 met une fin
à cette latence. En effet, le retard de l’émergence
de prestataires tiers dans l’industrie financière est
essentiellement dû au fait que (i) la règlementa-
tion n’avait pas prévu de statut règlementaire et
de supervision des prestataires tiers, et que (ii) les
infrastructures bancaires n’étaient pas accessibles
par des prestataires tiers. La PSD2 introduit,
d’une part, les statuts pour qu’un utilisateur de
comptes de paiements puisse utiliser des presta-
taires de services tiers pour effectuer des paie-
ments (PISP) ou consulter ses comptes bancaires
(AISP) et, d’autre part, l’obligation des institu-
tions financières de publier les spécifications de
connexion et de permettre l’accès
aux tiers supervisés.
Cesnouveautéslaissentpré-
sager que les évolutions
constatées dans l’industrie
non financière se feront
dans l’industrie financière.
Les conséquences sont la
désintermédiation des
banques, un partage plus
riche d’expérience utilisateur,
et la facilité de gérer en parallè-
le plusieurs comptes auprès de
multiples établissements. Pour
remporter la primeur du choix
des utilisateurs, les prestataires
tiersdevrontajouterdesser-
vices innovants pour
améliorer l’expérien-
ce client et offrir une
valeur ajoutée aux
utilisateurs.
En illustration, la
réservation des
chambres d’hôtel se
faitaujourd’huimajo-
ritairement par des pres-
tataires tiers en ligne qui ne
possèdent que peu d’immo-
bilier ; la consultation de l’information
se fait par des réseaux sociaux qui ne créent
que peu de contenu ; la réservation de taxi peut
se faire non seulement du smartphone mais éga-
lement directement des sites de réservation des
restaurants grâce aux API des prestataires (et
notons qu’une importante compagnie de réser-
vation de taxi en ligne ne possède pas de véhi-
cules). Toutefois les acteurs traditionnels et nou-
veaux coopèrent. Cette coopération permet de
constater que les taux d’occupation des com-
plexes hôteliers sont plus élevés ; l’information
est plus riche et accessible plus rapidement ;
l’offre de transport est complétée avec de nou-
veaux services répondant aux besoins dans cer-
taines circonstances et une partie des atouts de
l’utilisation de moyens traditionnels de paiement
reste un avantage pour ses utilisateurs.
Des changements similaires dans le monde du
paiement s’opèrent déjà sous couvert de PSD2.
Nousparlonsd’OpenBankinglorsquecesinnova-
tions s’étendent à d’autres services financiers.
Cela ne laisse que peu de doutes que les plus
grands fournisseurs de services financiers ne
maintiendront pas nécessairement de comptes
bancaires ou d’avoirs de clients. La tenue de
compte et la conservation des avoirs resteront la
spécialité de l’activité bancaire alors que les
FinTechs offriront les interfaces de consultation et
de consommation des services ainsi que l’agréga-
tion des avoirs entre dépositaires.
Lesavantagespourlesclients
sontnombreuxetleursrelationsavec
lesprestatairesfinanciersvontévoluer
Du point de vue des clients individuels, appelés
«consommateurs», l’offre de paiement va s’élar-
gir pour mieux répondre aux besoins des utilisa-
teurs. Les délais de transactions seront accélérés,
la gestion des comptes auprès de plusieurs éta-
blissements bancaires pourra se faire de manière
centralisée, les utilisateurs profiteront d’une vue
agrégée de leurs comptes bancaires, des conseils
pour mieux gérer ses comptes seront données
quant au rythme et à la typologie des dépenses,
les paiements et la gestion des programmes de
fidélité se feront au sein des mêmes applications
de paiement, etc.
Lelienentrecesapplicationsetlesréseauxsociaux
pour le partage d’expériences clients, bonnes ou
mauvaises, est un avantage pour le consomma-
teur qui pourra mieux choisir ses prestataires de
services financiers. Des processus de paiement
avec des frais moindres pourront également per-
mettre aux commerçants d’offrir plus à leurs
clients. L’intégration de services et de partages de
documents d’identification accélérera l’ouverture
de nouvelles relations et la multi-bancarisation en
fonction des spécialités et des offres des établisse-
ments bancaires.
En ce qui concerne les clients non consomma-
teurs ou «entreprises», les nouveaux acteurs
pourront les aider à mieux gérer leurs comptes
bancaires et leur comptabilité. La gestion des
liquiditésetdespaiementsdeleursclientsetfour-
nisseurs sur leurs comptes détenus auprès de
plusieurs institutions financières (situées dans
des États membres de l’Union européenne ou en
dehors) se trouvera facilitée et accélérée. La ges-
tion de frais de production ou de missions peut
également venir élargir l’offre de services.
Un PISP ou un e-commerçant supporté par un
PISPtiers,pourraplusfacilementfaireévoluerson
offre de paiement vers un service instantané qui
s’intègre à une expérience client digitale. Le pres-
tataire tiers, étant une entité règlementée et de
confiance, apportera l’assurance au commerçant
que le paiement est initié et rapidement crédité si
ce n’est pas fait de manière instantanée. Ainsi,
l’expérience client va évoluer avec l’aide de la
PSD2 et changera radicalement la relation avec les
partenaires financiers grâce à l’Open Banking.
Lastratégiedepartenariatest
unealternativepourprogresser
dansunnouvelécosystème
L’intégrationdepartenairestechnologiques,égale-
ment appelés FinTechs, permet, dans un délai
court, de se mettre en conformité avec la règle-
mentation relative aux interfaces de paiement et
d’offrir l’opportunité d’exploiter de nouvelles API
pour la distribution de produits et services finan-
ciers tout en approchant les clients traditionnels et
nouveaux. Elle permet aux acteurs de se distin-
guer par leur capacité à offrir des services inno-
vants, fiables, rapides et sécurisés. Les clients cher-
chent des services combinant à la fois des services
digitaux et nouveaux, des temps d’exécution
courts, des comptes protégés de la cybercrimina-
lité et un support client disponible à tout moment.
Celaconfirmel’importancedeschangementstech-
nologiques à considérer et la puissance de calcul
nécessairepoursupporterlesAPImisesenligneet
les applications mobiles.
De nouveaux moyens d’authentification sont
amenés à être utilisés dans le cadre de la PSD2. Par
exemple la biométrie, l’utilisation des empreintes
digitales ou les procédures d’analyse comporte-
mentale qui détectent les fraudes grâce à une intel-
ligenceartificielle(IA)permettentdevaliderl’iden-
tité des utilisateurs. L’IA permet de personnaliser
lesservicesetoffreunmeilleurcontrôleàdesques-
tions contextualisées tout en accumulant une
meilleure connaissance des besoins des clients.
LesFinTechs,encollaborationavecd’autresacteurs
du marché, ont commencé à prendre en compte
l’IAetproposerdesservicesdiversifiés,combinant
dans une seule API des services de paiement, de
gestiondescomptesbancairesauprèsdeplusieurs
établissements financiers, de fournitures de docu-
ments d’identification, d’assurance, de conseil en
investissements et de conciergerie.
Lefuturappartientauxplusinnovants
La PSD2 et l’Open Banking rendent les marchés du
paiementetfinanciersengénéralplusagilesetcol-
laboratifs, nourrissent la désintermédiation des
acteurs traditionnels, tout en faisant place à des
services innovants. Les FinTechs, en collaboration
avecd’autresacteursdumarché,créerontdessolu-
tions indispensables pour le marché et offriront au
consommateur et aux entreprises la possibilité de
profiter de nouveaux services à forte valeur
ajoutée. De nouvelles opportunités sont ouvertes
pourtouslesacteursdumarché,institutionsfinan-
cières, FinTechs et clients dans le vaste champ des
possibles de l’Open Banking. Le monde du paie-
mentetlarelationfinancièresontentraindechan-
ger avec les comportements et besoins technolo-
giques des clients qui pensent et vivent la révolu-
tion digitale au quotidien.
Patrice FRITSCH, Principal, Associate Partner
Anton CHRISTOV (cf. portrait), Senior Manager
EY Luxembourg
La PSD2: un petit pas pour le paiement,
un grand pas pour l’Open Banking
G e n e v a L o n d o n L u g a n o L u x e m b o u r g P a r i s S i n g a p o r e Z u r i c h
www.olympicbankingsystem.com
Ready for your
digital transformation
29/6/2018
1,1683
34,53
5,61
1,67
1,89
0,3764
0,0878
8,4719
2,9000
34442
443
16,11
31/5/2018
1,1694
34,50
5,61
1,67
1,88
0,3603
0,0874
8,4347
2,8900
35761
450
16,37
DIFF%
-0,09%
0,09%
0,09%
0,09%
0,09%
4,47%
0,44%
0,44%
0,35%
-3,69%
-1,50%
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Ce tableau de bord, une exclusivité d'AGEFI Luxembourg, permet au lecteur:
1° de convertir le dollar dans son ancienne devise;
2° de connaître le coût de production de plusieurs produits pétroliers en euro, à comparer avec le prix au détail.
3° de connaître le prix de l’or et de l’argent en kilo et en euros.
EUR 1=
$1=
$1=
$1=
$1=
Pétrole brut (coût de
production): 1 litre=
Gaz naturel: 1 m3
=
Gaz naturel: 1 MWh=
Gaznaturel:1MMbtu=
Or: 1 Kg=
Argent: 1 Kg=
Argent: 1 oz=
-=ledollaraugmenteparrapportàl'euro,(+)=l'an-
ciennedeviseaugmenteparrapportau$
Francs luxembourgeois/belges
Francs français
Deutsche Marks
Gulden (florins)
WestTexasIntermediate(prixeneuroparlitre)
NaturalgasHenryHub(prixeneuroparm3
)
NaturalgasHenryHub(prixeneuroparMWh)
NaturalgasHenryHub(prixen$parMMbtu)
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Fixing $ de Londres (prix en euro par kg)
Fixing $ de Londres (prix en $paronce)
TABLEAUDEBORD
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Concilier démocratie et efficacité économique : l’exemple mutualiste
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Les 10 revendications
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La PSD2: un petit pas pour le paiement, un grand pas pour l'Open Banking

  • 1. PRIX DU NUMÉRO : EUR 4,50 9HRLFQB*idgaab+[KR JUILLET / AOUT 2018NUMERO 07/325 ISSN1561-8366 Sommaire t Economie Une fenêtre d’opportunité très réduite (P. LEDENT, ING) p.4 Euro ou dettes publiques : il faudra choisir (B. COLMANT, LSF, Degroof Petercam) p.5 Transposition de la directive anti-abus au Luxembourg (J. SCHAFFNER, J. TSCHURTSCHENTHALER, Allen&Overy) p.6 Unereprisebousculée?(A.BRENDER,Candriam)p.8 t Spécial Assurances Digitalization in Insurance: Myths and Counter- Myths (C. MASS-MALO, Initio) p.19 Pourquoi le monde de l’assurance vie est en pleine évolution(A.FOUGERAS,N.PRODANIC,JUMP) p.22 L’agilité digitale est la clé pour les assureurs tra- ditionnels (Capgemini) p.24 t Fonds / Bourse Les Etats-Unis reprennent le rôle de moteur de l’économie mondiale (G. WAGNER, BLI) p.27 Le A à Z du marché des fonds asiatiques (L. KIESCH, Deloitte) p.28 FinTech and Big Data: Technological Innovations Shaping the Investment Fund Industry (F. DRAZDIK, ALFI) p.29 Voilàl’étéenEurope:ilesttempsd’ouvrirlesyeux (ColumbiaThreadneedleInvestments) p.30 t Ressources Humaines Combattre le chômage à travers la formation pro- fessionnelle(ChambredeCommerce,ADEM) p.36 L’attractivité du Luxembourg pour séduire les talents (Morgan Philips Executive Search) p.36 «Le contraste caractérise le marché de l’emploi» (N. HURLIN, THE RECRUITER) p.37 t Informatique financière Lessociétésdumarchéintermédiairemisentsurl’IA etlerespectdesréformesréglementaires(EY) p.43 Promising progress on the use of blockchain for KYC processes (ABBL) p.43 L’intelligence artificielle à l’œuvre (SAS) p.46 Sommaire détaillé en page 2 www.valuepartners.lu www.agefi.lu 41, Zone Industrielle, L-8287 Kehlen - Tel: +352 305757 1 - Fax: +352 24611564 - Email: agefi@agefi.lu Par Stefan Van GEYT, CIO, KBL European Private Bankers E n janvier 1991, à la suite de la réunification de l'Allemagne et moins d'un an avant la dissolution de l'Union soviétique, le pré- sident américain George H.W. Bush déclarait la nais- sance d'un «nouvel ordre mondial». S'adressant au Congrès quelques jours seule- ment après le début de la pre- mière guerre du Golfe, il caractérisait ce nouvel ordre mondial comme un ordre «dans lequel des nations diverses font cause commune pour réaliser les as- pirations uni- verselles de l'hu- manité : paix et sécurité, liberté et primauté du droit». Aujourd'hui, la vision de George Bush a été rem- placée par une vue tout à fait différente de l'hégémonie mondiale, dans laquelle les normes et les institutions internationales éta- blies sont en grande partie mises de côté dans la poursuite des intérêts et des gains écono- miques nationaux. Alors que Bush revendiquait le fait que «pendant deux siècles, nous avons œuvré d'arrache-pied pour la liberté», le 45e président amé- ricain considère un tel lea- dership comme un fardeau et le multilatéralisme comme une imposture. De fait, Donald Trump a résumé le nouveau nouvel ordre mondial en deux mots : «America first». Cette forme de géopolitique peut être considérée comme une réponse directe à la mondiali- sation, dans la mesure où les populistes comme Trump exploitent l'amertume de ceux qui ont le senti- ment d'avoir été laissés pour compte. Dans de nom- breux pays, les tendances démographiques ontencoreaggra- vé ces déséquilibres. En Europe occidentale et au Japon par exemple, la main d'œuvre diminue avec le vieillissement de la population. En com- paraison, les marchés émergents bénéficient d'un solide atout démographique et, en particu- lier en Asie, continuent à gravir la chaîne de valeur économique, notamment en investissant dans la numérisation. Si une grande partie de l'Amérique latine et de l'Afrique a également bénéficié de la mondialisation, ces pays ont sur- tout besoin d'aller plus loin dans la libéralisa- tion de l'économie et l'innovation technique. C'est pour ces raisons, entre autres, que la Chine dépassera les États-Unis en tant que première économie mondiale d'ici à 2030, voire beaucoup plus tôt. Et selon la manière dont vous envisagez les choses, c’est déjà le cas. La Chine semble de plus en plus destinée à devenir l'Allemagne de l'Extrême-Orient : une puissance qui répond à une demande intérieure massive et qui, parallè- lement, est un pôle d'exportation de biens et de services à forte valeur ajoutée vers ses voisins. Pendant ce temps, un grand nombre d'écono- mies asiatiques sont devenues d'importants fournisseurs de produits alimentaires et d'autres produits de base pour répondre à la demande chinoise. Suite en page 2 Le nouveau nouvel ordre économique mondial Anentirebusinessdedicatedtosustainablefinance. GreenEthica Aninitiativedevelopedby www.farad-group.comInsurance BrokerageFunds ManagementAsset Management REGULATORY COMPLIANCE SENTINEL www.deloitte.lu Détail en page XX REGULATORY COMPLIANCE SENTINEL www.deloitte.lu Détail en page XX +25 -7 -3 www.pwc.lu Le Baromètre Mensuel PwC (Indicateur de Confiance Economique) en collaboration avec AGEFI Luxembourg (Lire la suite en page 6) Détail en page 11 Le pessimisme s’installe en zone euro Par Patrice FRITSCH, (cf. portrait), Principal, Associate Partner et Anton CHRISTOV, Senior Manager, EY Luxembourg L e marché des paie- ments est en pleine ébullition. La seconde directive concernant les ser- vices de paiement (Directive 2015/2366) (la PSD2) est entrée en vigueur au 13 jan- vier 2017. Elle est la suite logique des précédentes réglementations portant sur l’adoption de la monnaie unique, l’adoption de la SEPA, la première directive concernant les services de paiement en 2007, l’harmonisation des moyens de paiement et, bientôt, les paie- ments instantanés. L’Open Banking est un terme qui est apparu il y a moins de huit ans lors de l’élaboration de la PSD2. Il s’agit d’un “systè- me bancaire ouvert” qui per- met de partager les informations et données financières des clients, détenues par les banques, avec des acteurs tiers. Les évolutions introduites par la PSD2 et l’Open Banking reposent en partie sur l’utilisation d’API (application programming interface), des interfaces qui per- mettent à des acteurs tiers de créer des applications et des services autour des institu- tions financières. Elles offrent une plus grande transparence financière aux détenteurs de comptes ban- caires et permettent à des FinTechs (société technolo- gique de l’industrie finan- cière) d’offrir des services additionnels au bénéfice des utilisateurs de comptes. Avec les règlementations con- cernant les paiements et l’Open Banking, les acteurs sont encouragés à devenir plus agiles et à faire évo- luer leurs mo- dèles de fonc- tionnement. Ils doivent se diri- ger vers des architec- tures ouvertes, des interfaces clients intuitives, des produits et des services réadaptés et innovants, des coûts de fonctionnement transpa- rents et des publications pédagogiques. Cela inclut également des modes de traitement des réclamations plus rapides et individualisés, des procédures alternatives de règlement des litiges et des gestions innovantes et efficaces de la fraude, de la sécurité et des risques. La PSD2 crée de nouveaux besoins en termes de parte- nariats, de ressources, de budgets, de technolo- gies et de formation du personnel : elle prépare le terrain pour l’Open Banking. Rappel des objectifs de la PSD2 : extension des obligations existantes et changements radicaux Les nouveautés apportées par la PSD2 incluent, entre autres, une extension du périmètre d’ap- plication en ce qui concerne les transactions de paiement. En effet, le périmètre de la PSD2 s’é- tend aux transactions en toutes devises ainsi qu’aux transactions où un seul des opérateurs financiers impliqués dans la transaction est domicilié dans l’espace économique européen. De plus, on observe une évolution des contraintes pour les règles d’authentification. Suite en page 3 La PSD2: un petit pas pour le paiement, un grand pas pour l’Open Banking Private Equity − de vous à moi La rubrique mensuelle Par Olivier Coekelbergs & José Aubourg, EY Luxembourg du Private Equity Lire en page 25 Lelivre«Lacompilation»,disponibleenlibrairieàpartirdu vendredi 28 septembre Lire en page 5
  • 2. Juillet / Août 2018 3AGEFI LuxembourgEconomie Suite page Une Les prestataires de services de paie- ment sont désormais tenus de s’assu- rer d’une authentification stricte du client dès que le payeur accède à son compte de paiement en ligne, initie destransactionsdepaiementélectro- nique à distance ou effectue toute autre action à travers les canaux de paiement à distance. D’un point de vue procédure, la PSD2 impose l’adoptiondemesuresadéquatespour la résolution des plaintes des clients tout en réduisant le temps de trai- tement à moins de quinze jours. Enfin, en matière de gestion des risques, il estànoterquelares- ponsabilité maxi- male de l’utilisa- teur est réduite à 50 € en cas de transac- tion non autorisée. Néanmoins, l’une des princi- pales innovations de la PSD2 est l’accès aux comptes ban- caires via des prestataires tiers. Sous couvert d’innovation, la PSD2 élar- git le périmètre d’activité des prestataires de services de paiement non-bancaires, en créant deux nouvelles catégories d’établissements de paiement : (i) les prestataires exerçant un service d’initiation de paiement (PISP) et (ii) les presta- taires exerçant un service d’information sur les comptes (AISP). Elle institue, au profit des deux nouveaux prestataires, un droit d’accès direct aux comptes de paiement de leurs clients ouverts auprès des établissements financiers. Les conséquences pour les banques sont mul- tiples. Elles auront désormais non seulement l’obligation de donner accès aux données person- nelles de leurs clients, qui sont devenues une pro- blématique majeure dans un marché de plus en plus digitalisé, mais elles devront aussi supporter des obligations et des coûts supplémentaires, dans le seul but de permettre à leurs nouveaux concurrents directs d’exercer leurs activités. La mise en conformité pour offrir la connexion aux prestataires tiers est obligatoire au plus tard pour septembre 2019, mais la publication des spécifica- tions de connexion est une obligation dès mars 2019 et la possibilité de réaliser des tests de connexion est nécessaire dès juin 2019. En bref, il reste moins d’une année pour la définition, la publication des descriptions de connexion et la mise en production desAPI de paiements. Il est à noter que si la PSD2 soutient un partage des données personnelles, la protection de ces dernières se trouve renforcée par le nouveau règlement général sur la protection des données (RGPD). Les nouveaux prestataires de services financiers seront-ils dépositaires des comptes ou des avoirs de leurs clients ? Contrairement aux autres industries, l’écosystè- me de l’industrie financière n’a été que très peu impactéparladésintermédiationoul’ubérisation par des prestataires en ligne. La PSD2 met une fin à cette latence. En effet, le retard de l’émergence de prestataires tiers dans l’industrie financière est essentiellement dû au fait que (i) la règlementa- tion n’avait pas prévu de statut règlementaire et de supervision des prestataires tiers, et que (ii) les infrastructures bancaires n’étaient pas accessibles par des prestataires tiers. La PSD2 introduit, d’une part, les statuts pour qu’un utilisateur de comptes de paiements puisse utiliser des presta- taires de services tiers pour effectuer des paie- ments (PISP) ou consulter ses comptes bancaires (AISP) et, d’autre part, l’obligation des institu- tions financières de publier les spécifications de connexion et de permettre l’accès aux tiers supervisés. Cesnouveautéslaissentpré- sager que les évolutions constatées dans l’industrie non financière se feront dans l’industrie financière. Les conséquences sont la désintermédiation des banques, un partage plus riche d’expérience utilisateur, et la facilité de gérer en parallè- le plusieurs comptes auprès de multiples établissements. Pour remporter la primeur du choix des utilisateurs, les prestataires tiersdevrontajouterdesser- vices innovants pour améliorer l’expérien- ce client et offrir une valeur ajoutée aux utilisateurs. En illustration, la réservation des chambres d’hôtel se faitaujourd’huimajo- ritairement par des pres- tataires tiers en ligne qui ne possèdent que peu d’immo- bilier ; la consultation de l’information se fait par des réseaux sociaux qui ne créent que peu de contenu ; la réservation de taxi peut se faire non seulement du smartphone mais éga- lement directement des sites de réservation des restaurants grâce aux API des prestataires (et notons qu’une importante compagnie de réser- vation de taxi en ligne ne possède pas de véhi- cules). Toutefois les acteurs traditionnels et nou- veaux coopèrent. Cette coopération permet de constater que les taux d’occupation des com- plexes hôteliers sont plus élevés ; l’information est plus riche et accessible plus rapidement ; l’offre de transport est complétée avec de nou- veaux services répondant aux besoins dans cer- taines circonstances et une partie des atouts de l’utilisation de moyens traditionnels de paiement reste un avantage pour ses utilisateurs. Des changements similaires dans le monde du paiement s’opèrent déjà sous couvert de PSD2. Nousparlonsd’OpenBankinglorsquecesinnova- tions s’étendent à d’autres services financiers. Cela ne laisse que peu de doutes que les plus grands fournisseurs de services financiers ne maintiendront pas nécessairement de comptes bancaires ou d’avoirs de clients. La tenue de compte et la conservation des avoirs resteront la spécialité de l’activité bancaire alors que les FinTechs offriront les interfaces de consultation et de consommation des services ainsi que l’agréga- tion des avoirs entre dépositaires. Lesavantagespourlesclients sontnombreuxetleursrelationsavec lesprestatairesfinanciersvontévoluer Du point de vue des clients individuels, appelés «consommateurs», l’offre de paiement va s’élar- gir pour mieux répondre aux besoins des utilisa- teurs. Les délais de transactions seront accélérés, la gestion des comptes auprès de plusieurs éta- blissements bancaires pourra se faire de manière centralisée, les utilisateurs profiteront d’une vue agrégée de leurs comptes bancaires, des conseils pour mieux gérer ses comptes seront données quant au rythme et à la typologie des dépenses, les paiements et la gestion des programmes de fidélité se feront au sein des mêmes applications de paiement, etc. Lelienentrecesapplicationsetlesréseauxsociaux pour le partage d’expériences clients, bonnes ou mauvaises, est un avantage pour le consomma- teur qui pourra mieux choisir ses prestataires de services financiers. Des processus de paiement avec des frais moindres pourront également per- mettre aux commerçants d’offrir plus à leurs clients. L’intégration de services et de partages de documents d’identification accélérera l’ouverture de nouvelles relations et la multi-bancarisation en fonction des spécialités et des offres des établisse- ments bancaires. En ce qui concerne les clients non consomma- teurs ou «entreprises», les nouveaux acteurs pourront les aider à mieux gérer leurs comptes bancaires et leur comptabilité. La gestion des liquiditésetdespaiementsdeleursclientsetfour- nisseurs sur leurs comptes détenus auprès de plusieurs institutions financières (situées dans des États membres de l’Union européenne ou en dehors) se trouvera facilitée et accélérée. La ges- tion de frais de production ou de missions peut également venir élargir l’offre de services. Un PISP ou un e-commerçant supporté par un PISPtiers,pourraplusfacilementfaireévoluerson offre de paiement vers un service instantané qui s’intègre à une expérience client digitale. Le pres- tataire tiers, étant une entité règlementée et de confiance, apportera l’assurance au commerçant que le paiement est initié et rapidement crédité si ce n’est pas fait de manière instantanée. Ainsi, l’expérience client va évoluer avec l’aide de la PSD2 et changera radicalement la relation avec les partenaires financiers grâce à l’Open Banking. Lastratégiedepartenariatest unealternativepourprogresser dansunnouvelécosystème L’intégrationdepartenairestechnologiques,égale- ment appelés FinTechs, permet, dans un délai court, de se mettre en conformité avec la règle- mentation relative aux interfaces de paiement et d’offrir l’opportunité d’exploiter de nouvelles API pour la distribution de produits et services finan- ciers tout en approchant les clients traditionnels et nouveaux. Elle permet aux acteurs de se distin- guer par leur capacité à offrir des services inno- vants, fiables, rapides et sécurisés. Les clients cher- chent des services combinant à la fois des services digitaux et nouveaux, des temps d’exécution courts, des comptes protégés de la cybercrimina- lité et un support client disponible à tout moment. Celaconfirmel’importancedeschangementstech- nologiques à considérer et la puissance de calcul nécessairepoursupporterlesAPImisesenligneet les applications mobiles. De nouveaux moyens d’authentification sont amenés à être utilisés dans le cadre de la PSD2. Par exemple la biométrie, l’utilisation des empreintes digitales ou les procédures d’analyse comporte- mentale qui détectent les fraudes grâce à une intel- ligenceartificielle(IA)permettentdevaliderl’iden- tité des utilisateurs. L’IA permet de personnaliser lesservicesetoffreunmeilleurcontrôleàdesques- tions contextualisées tout en accumulant une meilleure connaissance des besoins des clients. LesFinTechs,encollaborationavecd’autresacteurs du marché, ont commencé à prendre en compte l’IAetproposerdesservicesdiversifiés,combinant dans une seule API des services de paiement, de gestiondescomptesbancairesauprèsdeplusieurs établissements financiers, de fournitures de docu- ments d’identification, d’assurance, de conseil en investissements et de conciergerie. Lefuturappartientauxplusinnovants La PSD2 et l’Open Banking rendent les marchés du paiementetfinanciersengénéralplusagilesetcol- laboratifs, nourrissent la désintermédiation des acteurs traditionnels, tout en faisant place à des services innovants. Les FinTechs, en collaboration avecd’autresacteursdumarché,créerontdessolu- tions indispensables pour le marché et offriront au consommateur et aux entreprises la possibilité de profiter de nouveaux services à forte valeur ajoutée. De nouvelles opportunités sont ouvertes pourtouslesacteursdumarché,institutionsfinan- cières, FinTechs et clients dans le vaste champ des possibles de l’Open Banking. Le monde du paie- mentetlarelationfinancièresontentraindechan- ger avec les comportements et besoins technolo- giques des clients qui pensent et vivent la révolu- tion digitale au quotidien. Patrice FRITSCH, Principal, Associate Partner Anton CHRISTOV (cf. portrait), Senior Manager EY Luxembourg La PSD2: un petit pas pour le paiement, un grand pas pour l’Open Banking G e n e v a L o n d o n L u g a n o L u x e m b o u r g P a r i s S i n g a p o r e Z u r i c h www.olympicbankingsystem.com Ready for your digital transformation 29/6/2018 1,1683 34,53 5,61 1,67 1,89 0,3764 0,0878 8,4719 2,9000 34442 443 16,11 31/5/2018 1,1694 34,50 5,61 1,67 1,88 0,3603 0,0874 8,4347 2,8900 35761 450 16,37 DIFF% -0,09% 0,09% 0,09% 0,09% 0,09% 4,47% 0,44% 0,44% 0,35% -3,69% -1,50% -1,59% $ LUF/BEF FRF DEM NLG EUR EUR EUR $ EUR EUR $ Ce tableau de bord, une exclusivité d'AGEFI Luxembourg, permet au lecteur: 1° de convertir le dollar dans son ancienne devise; 2° de connaître le coût de production de plusieurs produits pétroliers en euro, à comparer avec le prix au détail. 3° de connaître le prix de l’or et de l’argent en kilo et en euros. EUR 1= $1= $1= $1= $1= Pétrole brut (coût de production): 1 litre= Gaz naturel: 1 m3 = Gaz naturel: 1 MWh= Gaznaturel:1MMbtu= Or: 1 Kg= Argent: 1 Kg= Argent: 1 oz= -=ledollaraugmenteparrapportàl'euro,(+)=l'an- ciennedeviseaugmenteparrapportau$ Francs luxembourgeois/belges Francs français Deutsche Marks Gulden (florins) WestTexasIntermediate(prixeneuroparlitre) NaturalgasHenryHub(prixeneuroparm3 ) NaturalgasHenryHub(prixeneuroparMWh) NaturalgasHenryHub(prixen$parMMbtu) Fixing$deLondresaprès-midi(prixeneuroparkg) Fixing $ de Londres (prix en euro par kg) Fixing $ de Londres (prix en $paronce) TABLEAUDEBORD AGEFILuxembourg