De financiële crisis kost de staat en de samenleving veel geld. Welke maatre...
Discours d'ouverture de Paul Hermant 11/11/11
1. Discours d’ouverture de Paul Hermant, co-concepteur du G1000
Vendredi 11 novembre 2011 – 9h32 – Tour&Taxis
Gooiemorgen, gutenMorgen, bonjour,
Lorsque peu après la crise financière qui faillit emporter le pays, un volcan explosa en Islande – vous
vous souvenez : l’Eyafjallajokull – et a répandu partout ses fumées au point d’empêcher toute
circulation aérienne sur le continent, des humoristes islandais avaient écrit ceci : « Ce n’est pas
étonnant : peu avant de mourir, le système économique islandais avait demandé que ses cendres
soient dispersées sur l’Europe ».
C’est cela l’image que nous avons derrière nous et je l’ai choisie parce que je pense que le G1000 est
un enfant de ces nuages-là. Et qu’il a au moins autant d‘humour.
C’est important, l’humour. Si nous n’en avions pas eu et que nous ayons pensé une seconde nous
prendre au sérieux, nous n’aurions jamais pris cette initiative folle de réunir mille citoyens tirés au
sort pour, comme nous le disons entre nous, « réechanter la démocratie ».
Parce que, quand ils sont passés, les nuages islandais nous ont dit autre chose que le ciel était
simplement sombre et lourd et noir. Ils nous ont aussi enseigné qu’en Islande, des citoyens avaient
été chargés d’ouvrir un peu les nuages. Et de réecrire la Constitution du pays. Une vieille chose qui ne
convenait plus. Aujourd’hui, c’est fait. Elle est écrite. Cette expérience nous aidés. Même si ce n’est
pas exactement la même chose que nous faisons ici.
Mais l’ambition est identique. Celle de faire appel aux citoyens, aux habitants de ce pays, qu’ils soient
Belges ou non d’ailleurs, afin de redonner un peu de couleurs à la démocratie. Car finalement, la
création du G1000 a assez peu à voir avec les blocages politiques que vivait notre pays. Ces blocages
n’étaient pas la cause de la crise, nous disions-nous. Ils en étaient le symptôme. Nous ne sommes pas
en effet le seul pays où la démocratie connaît des problèmes. LA question est devenue plus générale.
On dirait même que pour certains aujourd’hui, la démocratie est devenue décevante.
Nous tenons beaucoup à la démocratie. Ça ne vous surprendra pas. Nous en avons hérité. On nous
l’a confiée. Et nous sommes des enfants qui tiennent beaucoup à leurs parents. Mais nous sommes
aussi des parents qui savons que des enfants suivent.
Alors, on voudrait y faire attention, à la démocratie. Et comme elle est un peu pâle ces temps-ci, nous
voudrions lui redonner des couleurs. Il y a le suffrage universel : la démocratie que nous déléguons,
nous connaissons tous cela. Et puis, il y a aussi la démocratie participative, qui ne se fait pas à date
fixe et qui choisit son propre agenda. C’est celle à laquelle nous vous avons convié à participer
aujourd’hui et nous vous remercions d’avoir répondu présents. Les deux nous sont importants. L’un
existe déjà, l’autre est en train de naître un peu partout.
2. Naître… Vous savez que nous avons procédé, pour vous inviter, par tirage au sort. Cela peut sembler
curieux, mais le tirage au sort, c’est la naissance de la démocratie ou la démocratie dans son berceau.
Autant repartir de là, si l’on veut inventer quelque chose.
Car ce jour est un jour d’invention. Où chacun va pouvoir discuter, débattre, proposer, voter dans un
espace que j’appellerai « un espace de bienveillance ». C'est-à-dire où l’écoute sera première, et où,
si le conflit ne sera pas absent – c’est important le conflit, ça fait aussi partie de la démocratie – les
arguments et les propositions des uns et des autres seront respectés et où, finalement, c’est tous
ensemble que vous déciderez quelles sont les pistes communes que vous aimeriez arpenter pour que
cette démocratie, la nôtre, sorte de cette journée enchantée d’y être venue.
Vous vous souvenez, durant la crise institutionnelle, on s’est bien souvent demandé où était la table
de négociation. Eh bien ici, nous en avons mis cent ! C’est déjà pas mal. Espérons que ce soit assez…
Que dire donc à l’aube d’une journée comme notre pays n’en a jamais connue ? Que c’est un onze
novembre. Et que les onze novembre étaient jusqu’ici des jours qui fermaient quelque chose. Tout ce
que je nous souhaite, c’est que dorénavant, ils ouvrent aussi quelque chose. Peut-être bien ces
nuages dont je parlais tout à l’heure.
Belle journée, beau travail, merci à vous d’être là, merci à cette équipe, merci aux bénévoles, merci
aux ambassadeurs.