SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  25
Télécharger pour lire hors ligne
LES TYPOLOGIES DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE
CONTINGENCE : UN ESSAI D'ORGANISATION DE LA LITTÉRATURE
Ève Chiapello
Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit »
1996/2 Tome 2 | pages 51 à 74
ISSN 1262-2788
ISBN 271173403X
DOI 10.3917/cca.022.0051
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-1996-2-page-51.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Distribution électronique Cairn.info pour Association Francophone de Comptabilité.
© Association Francophone de Comptabilité. Tous droits réservés pour tous pays.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Cuwuro
LEs rypolocrEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FACTEURS DE coNTNGENcE
Les rypologies d,es rnod,es
d,e contrôle et leurs facteu?rs
fo
d,e contîngence :
un essai d'organisation
de la littérature
Ève CHrnpruo
Rêsune
De nombreuses typologies listant les diffé-
rents types de contrôle possibles dans les
entreprises ont été produites dans l'histoire de
la théorie des organisations. Leur étude
montre que les typologies sont souvent ûès
différentes et pas toujours redondantes. Cet
ardcle propose un modèle d'analyse permet-
tant de réconcilier les différents travaux. Nous
présentons pour finir un certain nombre de
facteurs de contingence qui peuvent éclairer la
présence d'un mode de contrôle plutôt qu'un
autre pour une activité donnée.
Groupe HEC
78350 Jouy-en-Josas
Ab*rua : lypolofus ol nrdles of control aml
tlnfu contûngency iadors r Alrsnewwk fior he
rolwe @dlsis
Many difermt and diarymt typologies sa-
tircg out possible types of connol in organisations
haue bem deueloped in the hisary of organisa-
tional theory. Thiç article adaances an analyti-
cal modzl for reconciling the dffirent
approaches. b thm presents some of the contin-
gency factors usefal for illuminating wlry a cer-
tain modz of eon*ol is rnore lihely than anothn
for a giuen aetiairy.
(onespondonce
CoMprABIurÉ - CoNrRôr.E - AuDIr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 5l à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
52
Ève CHwmro
[,rs rvporocns DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURs FÂcrEURs DE coNTTNGENcE
On peut définir les outils du contrôle de gestion (plans, budgets, contrôle budgétaire, tableaux de
bord) comme des instruments utilisés par les managers afin de mettre sous contrôle les activités des
entreprises. Mais ils ne sont assurément pas les seuls moyens disponibles. Lexistence d'autres modes
de contrôle a été reconnue : par exemple, I'externalisation et la mise en concurrence d'activités
autrefois internes, la sélection de profils types lors des recrutemenrs, etc. On peut même identifier
des sources de contrôle dans ce que Bouquin (1991) nomme le contrôle invisible (culrure d'entre-
prise par exemple).
Le recensement des différena modes de contrôle possibles, et I'identification des situations orga-
nisationnelles auxquelles ils sont adaptés, apparaissent dès lors comme des tâches extrêmemenr uriles
pour qui veut savoir quels modes de contrôle doivent être mis en æurrre dans quelles situations. Et la
Pertinence de cette étude est d'autant plus nette que l'on s'intéresse à des situations organisation-
nelles où les principes du contrôle de gestion semblent a priori difficiles à appliquer : secteur public
ou non marchand (Hofstede, 1981), activités d'innovation, bureaucraties professionnelles au sens de
Minrzberg (1982), etc. C'est ce travail de recensement que nous avons commencé et dont nous
présentons dans cet article un premier résulrat.
Nous sommes partis des nombreuses typologies de modes de contrôle proposées par les auteurs
en gestion. Parmi les plus connues, on peut citer celle d'Ouchi (1930) (Marhex, bareaunacies and
clans) et celle d'Hofstede (1981) (routine, essais-erreurs, expert, intuitif, jugement, politique), ainsi
que la rypologie fondatrice d'Anthony (1965) (contrôle opérationnel, contrôle de gestion, planifica-
tion stratégique).
Nous avons exploré un certain nombre de ces taxinomies et il nous est vite apparu qu'elles
étaient souvent très différentes comme la comparaison des trois typologies ci-dessus le suggère. Nozs
aaons donc élaboré un modèle général pertnettant dintégrer lzs différents trauaax antérieurs.Iiobjet de
cet article est de présenter ce modèle (1.) et de voir commenr les typologies analpées s'y rattachent
(2.). Dans un troisième temps (3.), nous listerons un certain nombre de facteurs de contingence mis
en avant dans la littérature et permeftant de différencier la mise en æuvre des différents modes de
contrôle selon les siruations.
W Définition des modes de contrôle et
présentation d'un modèle permettant
d'intégrer les différentes typologies analysées
Un mode de contrôle est une modalité d'exercice du contrôle. C'est pourquoi nous définissons
d'abord le contrôle, avant d'expliciter ce que nous entendons par mode de contrôle.
l,l. Définition du corrtf,ôle
Nous définissons le contrôle comme loute
d'une personne est influencé par quelque chose ou quelqu'un. Nous appuyant sur læbas (1980),
nous précisons aussi que le contrôle a pour résultat de réduire les degrés de liberté laissés aux
c'est-à-dire d'une certaine
CoMprABrLrrÉ- CoNTRôr"E-ArDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l à24)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Crnrlrrro
LEs TYPoLoGIEs DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTNGENCE
personnest dans les organisations, soit en empêchant certaines âctions, soit en accroissant le carac-
tère désirable d'autres actions.
La figure I schématise notre définition du contrôle.
Figure 1
Le contrôle comme influence créatrice d'ordre
Résultats
Les comportements sont ainsi soumis à une multitude d'influences et de sources de contrôle qui
interagissent d'ailleurs entre elles. La résultante de ces multiples influences aboutit à certains types de
.o-pàtt.ttt.nts, lesquels débouchent pour I'organisation sur certains types de résultats ou d'outputs.
Ceci signifie que, compte tenu de I'ensemble des influences pesant sur le travail organisationnel, tout
n'esr pas également possible. C'est cette idée simple qriexprime le schéma ci-dessus. Celui-ci met
également en évidence que nous prenons en compte dans notre approche, non seulernent les moyens dz
ànnôtz Eécif.quem.mt mis au point par Ie rnanagerncnt ltour s'assurer d'une cmaine maîffise d.e lbrgani'
sd.tion, mais aussi lzs autres types d'infl.uences ?lus dfficilement maî*isablcspar les managers, comme Par
exemple la culture d'entreprise ou la conscience professionnelle des personnes. Les influences spécifi-
qu.-..rt mises au point par le management ont la caractéristique d'être intentionnelles et de faire le
plus souvent référence à des objectifs. Ces influences sont en fait celles dont traitent la plupan des
théoriciens des organisations qui définissent le contrôle par réftrence à des objectifs' cofirme en
témoigne par exemple la célèbre définidon d'Anthony (1965, p. 17) : < Iæ contrôle de gestion est le
pro.or* par lequel les responsables s'assutent que les ressources sont obtenues et utilisées avec effica-
cité et efficience dans I'accomplissement des objectifs de l'organisation. o
Il est facile de comprendre pourquoi la référence à des objectifs vers lesquels il faut tendre ou,
dans le même ordre d'idées, à une norme qu il faut respecter ou à des compoftements idéaux qu il
s'agit de faire exister est si souvent associée à I'idée de contrôle : quand on cherche à influencer le
comporrement de quelqu un, il est présupposé que l'on sait dans quel sens I'influence doit s'exercer.
Mais cela ne vaut que si que le contrôle est vu comme quelque chose d'intentionnel. Si l'ensemble
des éléments organisationnels qui contraignent I'individu sont voulus et mis au point spécifique-
menr dans ce but, il est alors juste de faire appel à l'idée d'une norme préexistante. Mais si tel n'est
pas le cas, I'idée même de norme préexistante conduit à restreindre le contrôle aux Processus délibé-
ié-.t t mis en place à des fins de contrôle. Notre définition du contrôle englobe en fait les deux
CoMrrÂBTLITÉ- CoNrRôLE-Auotr / Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp.51 à74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
54
Ève Cmalrrro
I.ns typotoclEs DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURS FAcTEURs DE coNTINGENCE
types de contrôle : celui mis au point par le management et celui qui émerge des interactions de
toutes les influences pesant sur les comportements.
Cette définition se rapproche en fait beaucoup de celle adoptée par Hopwood (1974). Celui-ci
fait en effet la différence enrre, d'une pâft, les différents facteurs d'influence qui ne sonr p,ls tous
maltrisables par les managers, et d'autre paft, le conrrôle global de I'entreprise qui en résulte. Il y a
selon lui trois grandes familles de facteurs d'influence : les contrôles administratifs, les contrôles
sociaux, les autocontrôles. Linteraction et la combinaison des trois familles aboutissent au contrôle
global de I'entreprise. Hopwood (1974) parle du contrôle pour désigner la résultante globale et dzs
contrôles au sujet des diverses sources d'influence.
";::,
irrft;:,' , Définition des modes de contrôle
Pour faire le parallèle avec l'approche d'Hopwood (1974), nous parlons de contrôle pour la r&ul-
tante de I'ensemble des influences à l'æuvre, et de rnodzs dz contrôle pour définir les facteurs d'in-
fluence particuliers.
On peut décrire un facteur d'influence en mendonnanr :
- la source de l'influence (qui ou quoi exerce l'influence),
- ce sur quoi elle s'exerce,
- la réaction de celui qui est soumis à I'influence et son aftirude face au contrôle,
- les moments privilégiés, s'il en est, où le contrôle s'exerce,
- le processus par lequel l'influence s'exerce,
- et enfin, le moyen, ou vecteur, udlisé.
Ces six éléments de description sont repris dans la figure ci-dessous.
Figure 2
[a notion de mode de contrôle
contrôle
Réaction et attitude du contrôlé
Un mode de contrôle esf foofe configuration cohérente intégrant les six élémens cr'-dessus.
to J
vecteur
/:
v/
Moment du
(^
_./
z)
I
I
I
I
I
I
I
I
Source d'influence
(Qui ? ou Quoi ?)
CoMprÂBruTÉ- CoNTRôrx-Auorr/Tome 2-Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l ù74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Cunpuro
LEs rrpoloclEs DEs MoDES DE col(TrRÔr-E rr LEURS FACTEURS DE CoNTINGENCE
Cette description des modes de contrôle nous permet en fait d'idrntif.er au moins six axes
possibles de clarsifcation des diférents modes dt connôle. Et, de fait, la plupart des auteurs ayant
proposé des rypologies ont privilégié l'un ou l'autre de ces six axes.
Une fois ceci reconnu, il devient possible de réconcilier les différentes typologies alors que de
prime abord on se demande comment faire cohabiter, par exemple, le travail d'Ouchi (1980) et
celui d'Hofstede (1981).
1.3. F:plicitation des six a:(es de classification des
modes de contrôle
Nous avons donc appliqué la grille d'analyse élaborée à un grand nombre de typologies connues
dans le champ d,r
"onttôl.
organisationnel. Pour chaque axe d'analyse, nous avons cherché les typo-
logies s'en rapprochant l. -i.u" (entre une et six par axe) et avons Proposé une typologie de
synthèse.
La figure ci-dessous présente le résultat de ce travail. Elle suggère l'élaboration d'une typologie
générale des modes de contrôle, qui intégrerait toutes les autres, et dont la force serait la prise en
.o-pr. d'un plus grand nombre de dimensions d'analyse que les travattx précédents'.
Figure 3
Les six dimensions d'analyse des modes de contrôle en organisation
))
Quels sont les moyens du contrôle ?
. le marché
. l'organisation
- rèolements
- co-ntrÔle de gestion
- structure
. la culture
- de l'organisation
- de la société
- des professionnels
. les relàtions inter-individuelles
Qui contrôle ?
. l'organisation
- machrne
- administration
- structure
. une personne
. un goupe de personnes
. soi-même
I
>
Quels sont les processus de contrôle ?
. cvbernétioues, homéostatiques
. nbn cvberhétiques :
- modèle oolitioue
- modèle de la ôoubelle
Sur quoi s'exerce le contrôle ?
. les actions
. les résultats
. les caractéristiques du personnel
. le contexte affectif
. la culture. les normes
. les objectifs et stratégies
{
,
Quand le contrôle a-t-il eu tieu z fÔ
.-avant l'action  -'l
. pendant I'action
. après l'action
Quelle est I'attitude du contrôlé ?
. lmDlrcailon morale
. relation instrumentale
. aliénation
CoMpraslnrÉ - CoNTRôLE - Auotr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 5l ù74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
56
Ève Cnnpuro
LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNtRôLE ET LEltRs FACTEL'Rs DE coNTINGENCE
Nous montrons ci-dessous comment il est possible d'intégrer un grand nombre des typologies
existantes dans notre modèle de synthèse.
W Mode de ratûachement des typologies existantes
au modèle d'analyse proposd
Nous avons choisi de présenter les diftrentes typologies par I'intermédiaire de tableaux d'analyse
afin de rester assez concise (un tableau par axe d'étude des modes de contrôle). À côté d'une présen-
tation rapide des typologies, nous présentons quelques remarques visant à les relier .rr.r. .11., .rt
monûant ce qui les rapproche et ce qui les différencie. Ces remarques fondent la rypologie de
synthèse que nous tirons pour chaque axe d'analyse. Ce sont ces rypologi.r d.
"ynthes.
q,ri orrt
permis de renseigner les axes de la figure 3 ci-avant.
Iableau 1
Qui (ou qu'est-ce qui) exerce le contrôle ?
Aununs Tvpor.octgs pRoposÉEs
Rrrumqurs
Dalton (1971) - Contrôles organintionnels : exercés par l'organisatioÀ
(plans et buts de l'organisation traduits en mesures de per-
formance donnant lieu à un suivi et à des actions correctives).
- Contrôles sociaux : exercés par le groupe (contrôle par le
groupe de l'implication de chaque membre, contrôle de la
déviance, mécanismes d'exclusion).
-Autocontrôles = motivation: exercés par soi-même (auto-
fixation d'objectifs, motivation, volonté de s'accomplir).
Les trois catégories de contrôle fonc-
tionnent selon un schéma cybernétique 3
:
normes, réalisations, corrections des
écarts à la norme.
Hopwood (1974) - Contrâles administratifs (règles, procédures, contrôle de
gestion. structure formelle, recrutements, formation, sanc-
tions-récompenses, canaux de communication, etc.).
- Contrôles sociaux : influence réciproque des uns sur
les autres.
- Autocontrôles (idem Dalton, 1 971).
Définition moins restreinte que celle de
Dalton (1971) pour les contiôles admi-
nistratifs et sociaux. Pas de référence à
des processus cybernétiq ues.
scon (1992) - Contrôle interpersonnel : dont la < réussite > est liée à la
personne qui exerce l'influence soit grâce à ses qualités per-
sonnelles (pouvoir), soit à cause du poste occupé et de son
rôle organisationnel (autorité).
- Contrôle impersonnel : ne passe pas par une relation de per-
sonne à personne ; contrôle exercé par l'intermédiaire d'un
système technique ou bureaucratique.
- Culture = contrôle intéiorisé: exercé par soi-même suite à
une appropriation des normes et valeurs du groupe.
Dissociation des contrôles administra-
tifs de Dalton (1971) et Hopwood
(1974) entre ceux qui passent par une
personne et ceux qui passent par un
système technique ou bureaucratique.
Regroupement des contrôles sociaux
et autocontrôles dans les contrôles inté-
riorisés.
Reeves
et Woodward
(1 e70)
- Contrôle impersonnel mécanique : automatisation,
machines, production continue.
- Contrôle impersonnel administratif : règles administratives,
systèmes de mesure et de contrôle des cotts.
- Contrôle personnel: hiérarchie directe.
Éclatement des contrôles impersonners
en deux catégories.
Ni contrôles sociaux. ni autocontrôles.
Tvporoerr oe svurHÈsr
r Contrôles exercés par l'oroanisation
- impersonnel mécanique,
-
- impersonnel administratif,
- personnalisé : lié au rôle formel (autorité hiérarchique).
. Contrôle exercé par le pouvoir personnel d'une personne :
contrôle personnalisé non lié au rôle formel (charisme).
. Contrôles exercés par la pression du groupe : rôle de la
culture, des normes de comportements du groupe.
o Contrôles exercés par soi-même
- motivation, autofixation d'objedif,
- intériorisation de la culture et des normes. autorestriction.
CoMprABufiÉ - Coxrnôn - Aulrr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l ù74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Cnrelpno
LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE CoNTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CoNTINGENCE
57
Tableau 2
Quelest l' du contrôle ? Sur 5'
Awruns Twoloetrs PRoPosÉEs Remmeues
Ouchi et
Maguire (1975)
- Contrôle des comPortements.
- Contrôle des résultats.
Les deux auteurs assimilent ces deux
contrôles au contrÔle personnel (pour le
contrôle des comPortements) et au
contrôle impersonnel (pour le contrÔle
des résultats).
Ouchi (1977) - Contrôle des comportements.
- Contrôle des résultats.
- Contrôle rituel : pas de contrôle autre que la sélection du
oersonnel à l'entrée.
Le contrôle rituel ne se caractérise pas
spécialement par l'objet du contrôle.
Merchant
(1982,1985)
Fiol(1991)
Anthony
(1965, 1993)
- Contrôle des résultats.
- Contrôle des actions (contraintes sur les comportements
- mécanisation - centralisation - restriction des responsa-
bilités ; revue avant l'action ; contrÔle des actions ex-posf).
- Contrôle du personnel : joue sur le contrôle social et l'auto-
contrôle (recruiement, foimation, culture, récompenses col-
lectives, etc.).
- Maltrise des acflwTés par les règlements et les procédures'
- Maftrise de la gestion par les résultaE (contrôle de gestion).
- Maltrise des comportemenfs par les facteurs de satisfaction.
- Maftrise de l'idenflté d'entreprise par les valeurs.
Cette typologie utilise en fait deux
dimensions : ce qui est contrôlé (souli-
gné ici) et les moyens de contrÔle utili-
sés (d tableau 6).
lntroduction de l'idée d'un contrôle de
la culture d'entreprise.
Le contrôle des activités reprend l'idée
de contrôle des actions ou des compor-
tements des typologies précédentes.
Par ailleurs, ce que Fiol (1991) appelle
maîtrise des comportements renvoie
olutôt à un contrôle du contexte affec-
iif du travail.
Lonirôle stratégique : choix des buts et des stratégies.
- Contrôle de gestion : contrôle de l'application des stratégies'
- Contrôle dettâches : contrôle de l'exécution des actions.
Le contrôle de gestion est un contrÔle
des résultats; le contrÔle des tâches est
un contrôle des actions.
Mintzberg
(1982,1990)
- Coordination par ajustement mutuel.
- Coordination par supervision directe.
- Coordination par standardisation des procédés de travail.
- Coordination par standardisation des résultats.
- Coordination par standardisation des qualifications el du
nvoir.
- Coordination par standardisation des normes, des règ/es de
comportements.
Les deux oremiers modes de coordina-
tion touchent plus à la façon de contrô-
ler ou'à ce qui est contrÔlé.
TYPoloetr DE sYtfiHÈsE
. Contrôles des actions, des comportements, des procédés de travail, des activités, des tâches.
. Contrôle des résultats.
. contrÔle des caractéristiques du personnel, de la qualification et du savoir.
. Contrôle du contexte affectif du travail.
. Contrôle de l'identité, de la culture, des normes et règles de comportement.
. Contrôle du choix des objectifs et des stratégles.
exerce-t-il
coMpTABruTÉ - coNTRôtr - Aupr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1 996 (pp, 5l ù 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Crualplro
I ps TypotoclEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEttRs FACTET,,RS DE coNïNGENcE
58
Tableau 3
Quelle est I'attitude du contrôlé ?
Aununs Twoloerrs pRoposÉEs
RsMARQurs
Etzioni
(1961, 1971)
- Attitude positive, Commitment, implication morale.
La personne contrôlée l'est volontairement, nourrit des senti-
ments positifs par rapport à l'organisation et est très impli-
quée dans la vie de la structure.
- Attitude évaluative, lnvolvement, relation de calcul.
La personne contrôlée a une relation à l'orqanisation oui est
instrumentale et fondée sur le calcul.
Elle cherche avant tout à satisfaire son intérêt.
Elle sera sensible particulièrement aux récompenses permet-
tant un accroissement de son bien-être matériel.
- Attitude négative, Alienation, relation de contrainte.
La personne contrôlée l'est contre son gré. Elle est dans la
situation du prisonnier dans sa prison et subit une contrainte
pnysrque.
La plupart des entreprises connaissent
des relations instrumentales avec leur
personnet.
Certaines bénéficient d'une imolication
morale de leurs salariés.
La catégorie < aliénation >, au sens fort
où l'entend Etzioni (contrainte phy-
sique). est moins pertinente pour les
entreprises en général.
Cammann et
Nadler (1977)
- Contrôle externe (système de sanctions-récompenses
connecté à la mesure de performance; agit par l,incitation et
la contrainte matérielle).
- Contrôle interne (oue sur l'appropriation par le contrôlé des
objectifs et sur sa capacité à se motiver lui-même sur des
objectifs qu'il négocie).
Le contrôle externe est une version
édulcorée de la relation instrumentale
d'Etzioni et le contrôle interne de l'im-
plication morale.
Twolocrp oe svuaÈsr = celle d,A. Etzioni
o lmplication morale.
. Relation instrumentale.
. Aliénation.
ColrprrnurÉ - CoNrRôn-AuDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. ,l à74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Crualrno
I-IES'I-TPOLOGIES DES MODES DE COI'ffRÔLE TT LEURS FACTEURS DE CONTNGENCE
59
Tableau 4
Quand le contrôle a-t-il lieu ?
Twoloetrs pnoposÉrs
- Contrôle sur la direction, steering: ajustement de l'action et de
son orientation avant la réallsation (allocation de budget par
exemple).
- Coritrdte par sélection, screening : sélection des actions au
- Contrôle postérieur à l'action : comparaison des résultats
Newman (1975)
Pas de notion de filtraqe des actions au
moment de la réalisation.
llidée de feedfo:vard dêpasse l'idée d'un
seul contrôle a priorL ll s'agit d'une antici-
Dation constante des résultats attendus'
âvant l'action comme tout au long de
celle-ci.
- Contrôle par feedback '. contrÔle a postenon par
ment des résultats de la norme attendue'
- Contrôle oar feedforvvard : anticipation du résultat, contrÔle a
pri*i entt.'1. résultat que l'on prévoit et celui que l'on souhaite'
Koontz et
Bradspies (1 972)
Cette Wpoloqie mêle à la fois I'instru-
ment, lé moyén du contrÔle et le moment
où celui-ci intervient.
-La planifrcation comme mécanisme de contrôle : forme ex-ante
du contrôle.
- La mesure comme mécanisme de contrôle : forme ex-posf de
contrôle dans sa fonction d'information ; forme ex-anfe dans sa
fonction de focalisation de l'attention et d'alimentation de pro-
cessus de type feedforward.
-Le feedbâick comme mécanisme de contrÔle : forme ex-post
du contrÔle, permet l'action conective et la motivation des
Flamholû, Das
et Bui (1985)
Mêle la forme du contrôle et son
moment.
- Le processus de finalisation, en amonf de l'action : regroupe.les
phjsbs de diaqnostic, de décomposition des finalités, d'allocation
bes ressourceiet d'aiustement du système de motivation'
des ressources et d'ajustement du système de motlvaÏlon'.
- Le processus de pilotage, en cours d'action : observation des
astiohs et de leurs effets, directe ou par l'intermédiaire d'un sys-
tème d'information ; intervention correctrice.
lLà pro..rrrt de post-éva/uatbn,.apr.ès l'action.: à
:. *u,99_ll
plJi possiUlâ de coniger l'aition. Sert éventuellement
à souice d'apprentissage pour des actions futures.
Bouquin (1991)
- Coordination par planification (a priori).
- Coordination
'par
feedback (dans le coun de l'action, par ajus-
Cette tvpoloqie est presque inclassable
dans n6ire qiille d'analyse car elle mêle
des horizons de temps différents, des
momen9 différents par rapport à l'adion
(ce tableau), des éléments contrôlés diffé-
ients (tableau 2), des moyens de contrôle
différents (tableau 6) ainsi que des per-
sonnes contrôlées différentes.
- Le contrôle stratégique (contrÔle du choix des objectifs et stra-
téqies). ContrÔle ex-ante.
- [e contrôle de gestion (contrôle des moyens mis en æuvre pour
atteindre les obiectifs). ContrÔle en cours et ex-posf.
-'ie contrôle dés tâches (contrôle de la réalisation de la mise en
æuvre des moyens). ContrÔle en cours et ex-posf.
Anthony
(1965,1993
Twoloets DE syNTHÈsE = celle d'H. Bouquin
. Planification, finalisation, contrÔle
l'action.
. Pilotage : pendant l'action
- sélection des actions,
- contrôle d'exécution,
-feedback sur les résultats partiels,
- feedforvvard sur les résultats à venir,
- aiustement mutuel,
- actions conectives.
. Post-évaluation : aPrès l'action
- contrôle de l'atteinte des objectifs,
- contrôle de l'exécution des tâches,
-feedback sur résultats finaux,
coMpTABruTE. - coNTRôlI - Aupr / Tome 2 - volume 2 - septembre I 996 (pp. 51âi 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
6o
Ève CHlqprno
I Fs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNfRôLE ET LEURS FAcTEURS DE CoNTINGENcE
Tableau 5
Quels sont les mécanismes et les processus du contrôle ?
Aununs Tvpoloeres pnoposÉrs
Rrnlmeurs
Hofstede
(1978,1981)
I
r Fonctionnement selon des modèles cybernétiques ou
I homéostatioues :
- contrôle routinier : répétitivité de la tâche et absence d,am-
biguiÏé, pilotage possible par règlements et procédures, voire
automatisation,
- contrôle par expert j répétitivité de l'activité pour l,expert
seulement grâce à son expérience accumulée ; contrôle roul-
nier pour l'expert, contrôle par expert pour les autres,
- contrôle par esnis et erreurs: apprentissage progressif mais
a posterioi ; sert pour les activités à venir.
r Fonctionnement selon des modèles non cybernétiques :
modèle politique (Crozier et Friedberg, 1977) ou modèle de la
poubelle (Cohen, March et Olsen, j972) par exemple
- contrôle intuitff : l'intuition s'applique uniquement aux
actions à mettre en ceuvre pour atteindre des obiectifs qui
sont clairs et mesurables,
- contrôle par jugement: le jugement s,applique aux actions
comme à l'évaluation des outputs qui est ambiguë. Les objec-
tifs sont clairs néanmoins,
- contràle politique .'tout est ambigu, les objectifs, la mesure
des outputs, le choix des actions possibles, etc.
La plupart des modèles de contrôle se
contentent de décrire des contrôles
dont le processus est cybernétique.
G. Hofstede est l'un des rares auteurs à
avoir cherché à décrire d'autres proces-
sus de contrôle, ne passant pas par la
référence à une norme et l'ajustement,
soit des résultats, soit de la norme, au
moyen de boucles de rétroaction.
coMprÆrlrrÉ - coNTRôrr - AuDrr / Tome 2 - volume 2 - septembre 1996 (pp. i r à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Crualeuo
l,Es rypol-oclEs DEs MoDEs DE coNrRÔIr E-r LEURS FACTEURS DE coNTNGENcE
6t
Tableau 6
Quels sont les moyens, les procédés et les instruments du contrôle ?
AursuRs Tworoogs PRoPosÉEs ReimReurs
Fiol (1991) - Contrôle par les règlements et les procédures.
- Contrôle de gestion.
- Contrôle par les facteurs de satisfaction (si les gens sont heu-
reux au travail, ils travaillent mieux; rôle des petits groupes, du
type de leadership, etc.).
- Contrôle oar la culture.
La culture est chez Fiol (1991) à la fois
un instrument du contrÔle et un élé-
ment oui se contrôle.
Ouchi
(1979, 1980)
Wilkins et
Ouchi (1983)
- Coordination par les mécanismes du marché (concurrence,
ajustement par les prix, recherche de l'intérêt individuel).
-Coordination par la bureaucratie (organisation formelle, hié-
rarchie, règlements et procédures, évaluation des performances
individuelles et implication dans la vie organisationnelle).
- Coordination par le clan (les objectifs individuels coincident
avec les objectifs de l'organisation, implication très forte,
culture partagée).
La coordination par la bureaucratie
inclut les deux premiers modes de
contrôle de Fiol (1991) ci-dessus listés.
Bouquin (1991) - La solution bureaucratique (parcellisation des tâches, règle-
ments et procédures, recours à la voie hiérarchique, informa-
tion descendante, contrôle d'exécution < malgré les hommes >).
- La direction par objectif (DPO) (contrôle < avec les hommes >,
action en fonction d'objectifs, motivation par activation des
besoins d'accomplissement, règles du jeu claires).
- La théorie Z (favorise la considération d'objectifs à long
terme, le personnel partage les buts à long terme de l'organi-
sation, mythes et rituels).
La DPO renvoie au contrÔle de gestion
de la typologie de Fiol (1991) ; la solu-
tion bureaucratique au contrôle par les
règlements et les procédures ; la théo-
rie Z au contrôle par la culture.
Flamholtz, Das
et lsui (1985)
- Le rystème-cæur du contrôle : fonctionne selon le modèle
cyberÀétique du contrÔle (éléments détaillés dans le tableau 4).
- Les éléments de contexte
. la structure de l'organisation,
. la culture de l'organisation,
. l'environnement de l'organisation,
. valeurs, culture de la société civile,
r valeurs, culture des groupes professionnels,
. oression et demande des clients.
Déclinaison des différents types de
cultures à l'æuvre (organisationnelle,
sociale, professionnelle).
lntroduction de la pression du marché
comme élément de contrôle (cf. Ouchi).
. Contrôle par le marché, pression des clients.
. Contrôle par l'organisation
- règlements et procédures, bureaucratie,
- contrôle de gestion, modèle cybernétique fondé
mesure, DPO,
- structure formelle.
Tvpolæu DE sYNTHÈSE
r Contrôle par la culture
- de l'organisation, théorie Z, clan,
- de la société,
sur la - des professionnels.
. Contrôle par les interactions interindividuelles : petits
groupes, leaders, ambiance de travail.
cor"rrresruTÉ - coNrRôu, - AuDn / Tome 2 - volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
62
Ève Cgteppr-r-o
LEs rypolociEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FÂcrEURs DE coNTINGENCE
Les tableaux I à 6 ci-avant reprennent en fait les typologies de modes de contrôle les plus
connues dans le champ de la théorie des organisations. On ,rot.r" que, de façon intéressante, ces
typologies oftent une place très médiocre aux sources d'influences externes ,.r, l'org"rriration a
qui
sont cependant très importantes, qu il s'agisse du contrôle par les actionnaires ou les marchés finan-
ciers,- par la réglementation des pays, par des auditeurs .rt.rrr.r, ou encore par la pression liée au
marché du travail (Clegg, 1981). Ceci est sans doute le signe de théories du contrôle organisationnel
ayant tendance à étudier les organisations comme des systèmes indépendanrs de leui environne-
ment, même si des interacdons, et le plus souvent une adaptation, sont postulées. Le courant d.es
théories institutionnelles est rrenu en âit pallier en partie .o l".un., (Meyer et Rowan, 1977 ;
DiMaggio et Powell, 19S3).
Cette prise en compte médiocre des influences externes s'explique aussi, plus simplement, par le
faible degré de maltrise des managers sur celles-ci. Or nous
"*nr
de;l souligné q,rË h théorie des
organisations s'était surtout intéressée aux modes de contrôle élaborés spécifiq-u.m.nt par les mana-
gers à des fins de maltrise de leur organisation.
. Le^ modèle d'analyse des modes de contrôle que nous proposons, avec ses six axes possibles de
classification, offie,
lalgré ses limites déjà évo(ué.r (médio.r. prise en compre d.i irrflrr.rr..,
( externes > et non exhaustivité des axes d'analyse) r, un p"noram" déjà très larç des diflérentes
modalitô d'exercice du contrôle dans les organisations. Sur ce plan, notr. objectlf de recensemenr
des différents modes de contrôle possibles esi en grande partie ait.int. Mais il est clair que ce recen-
:em:n! ne prend tout son intérêt pour la recherche en gestion que lorsque l'on esr à mém. de relier
les différents modes à d.es faæeurs de contingence, c'est-àdire d. f"ir. le lien enrre des situations orga-
nisationnelles particulières et ceftains modes de contrôle selon le principe d'une adaptation àes
modes de contrôle aux cits de figure rencontrés. Nous présenrors dorr" maint.rr"nt'un certain
nombre de théories de la contingence permettant d'identiÀ.r 1., modes de contrôle théoriquemenr
les plus probables selon les univers.
WryW .:J
f r#,b. I Les théories de la contingence des
modes de contrôle
Le tableau 7 ci-contre présente de façon syrrthétique quelques-uns d.es facteurs de contingence
proposés par les théoriciens des organisarions 6.
Ces travaux Peuvent être regroupés en fonction du type de facteurs de contingence privilégié :
- les caractéristiques du travail effectué ou la technologie emplole (Perrow, 1967, IggI),
_ _ I l.: caractéristiques des outputs, objectifs ou résultats (Merchant, 1982 ; Ouchi, 1977 ;
Hofstede, 19sl). Les auteurs-de cette catégorie s'appuient également sur les facteurs de rype I
(caractéristiques du travail ou de la technologie) ,
- les caractéristiques de l'échange (Ouchi, l9g0 ; Karpik, l9g9),
- les caractéristiques de I'environnement (Burns et starker, 1961,),
- les modèles
_intégrés
(Child, 1984 ; Mintzberg, L982, lggo) qui manient une pluraliré de
types de facteurs de contingence.
CoMpTÆrLrrE - CoNrRôr-E - AuDrr / Tome 2 - Volume 2 _ septembre 1996 (pp. 5l à74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Cswrllo
LES TYPOLOGIES DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE
63
Tableau 7
Quelques travaux sur les facteurs de contingence des modes de contrôle
Merchant (1982)
ouchi (1977)
TvPorcetr
- Planification
- Ajustement mutuel
DEs MoDEs og counÔu
- Contrôle des outputs
- ContrÔle des comPortements
- Contrôle rituel (Ouchi, 1977)
- Contrôle du personnel (Merchant, 1982)
FAcIEURS DE coNnNGENcE
- Variété des tâches (plus ou moins grand
nombre de situations).
- Caractère analysable ou non de la
tâche.
- Caractéristiques des outputs (qualité,
innovation, f iabilité, etc.).
- Caractéristiques des objectifs (croissance,
stabilité, risques, focalisation ou non sut
le profit).
- Lapâc[e a mesurer les tesulLdl'5.
- Connaissance du processus de transfor-
mation.
Hofsrede (1981)
Ouchi (1980)
. Non cybernétique
- Contrôle politique
- Contrôle par jugement
- Contrôle intuitif
. Cybernétique
- Contrôle par essais-eneurs
- ContrÔle par expert
- Contrôle routinier
- Ambigui'té des objectifs.
- Caractère mesurable des outputs.
- Connaisance du processus de trans-
formation.
- Répétitivité de l'activité.
- Marché
- Bureaucratie
- Clan
- Ambigui'té de la transaction.
Karpik (1 989) - Marché-prix
- Marché-jugement
- Incertitude sur la qualité du bien a pnon.
Burns et Stalker
(1e61)
child (1984)
- Structure mécaniste
- Structure organtque
- lnstabrlrtê 0e l'enuronnemenr rdux ue
changement dans la technologie et le
marché).
- Contrôle personnalisé centralisé
- Contrôle bureaucratique
- Contrôle des outputs
- Contrôle culturel
- Intensité de la demande pour les pro-
duits (tension comPétitive).
- Position des employés sur le marché du
travail (plus ou moins forte).
- Expertise et qualification du personnel.
-Variabilité de l'environnement (impré-
visibilité).
- Complexité de la technologie.
- Caractère mesurable des outputs.
- Connaissance des processus de trans-
formation.
- Taille de l'organisation.
Minûberg
(1982,1990)
- Structure simPle
- Bureaucratie mécaniste
- Structure divisionnelle
- Bureaucratie professionnelle
- Adhocratie
- Organisation missionnaire
- Organiution Politique
- Âge de l'organisation.
- Taille de l'organisation.
- Complexité des tâches.
- lnstabilité de l'environnement'
-Types d'output attendus (standard
innovant).
coMpTABTUTÉ - coNTRÔr-E - AuDrT / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51, 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
64
Ève CHrnpBrro
I.Fs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEuRs FACTEURS DE coNTNGENcE
Varuffi oes pRoBrÈMEs À nmn
Pru o'ucrmorus Buucoup D'ExcEmoNs
PRoBLÈME NoN.ANAtYsABu.
Rrcsrnge DE sorrmoN NÉcEssAtRE,
FoNDÉE suR t'D(PÉnENcE ou t'turumou.
Technologie artisanale
(craft)
Technologie de pointe
(non routine)
PRoBIÈME ANAtysABrE.
Solunorus coNNuEs,
Technologie routinière
(routine)
Technologie d' engi neeing
Perrow (L967) 8
relie ensuite chacune de ces technologies :
- à certaines dimensions structurelles, dont le mode de coordination utilisé (ou mode de
contrôle selon notre analyse),
- à certaines dimensions et qualités du produit ou de I'ourput,
- enfin à certains objectifs organisationnels qui sont plus ou moins pertinents.
- Ngus dévelopiions ci-dessous les huit théories évoquées dans le tableau 7. Cette présentation
détaillée des facteurs de contingence nous a en efFet sËmblé nécessaire pour que le lecteur puisse
s'approprier ce qui nous apparaît cornme I'intérêt majeur d'un recensement d.es mod.es de contrôle
possibles, à savoir leur lien avec des situations organisationnelles parriculières 7.
, 3.1. " I,es technologies de perrow (!967,1970)
Le travail de Perrow (1967, 1970) part d'un classement des activités en fonction d.es caractéristiques
des transformations opérées sur les inputs de ces activités. Ces inputs sont des êtres humains (forma-
tion), des symboles, des matériatx tangibles... tanr er si bien qt'r. to.rt., les activités de quelque
secteur que ce soit peuvent trouver place dans sa matrice.
Lauteur classe en effet toutes les activités selon leur technologie sur une matrice à deux dimen-
sions (f tableau 8).l-a première dimension est le degré de variabilité rencontré par I'opérateur d.ans
les matières premières à transformer (nombreuses exceptions zs faible variation ào o" I traiter). La
deuxièrne dimension qualifie le problème à traiter ou li travail à réaliser selon que celui-ci est analy-
sable ou non analysable.
Tableau I
cfassification des technologies par c. perrow (repris de perrow, 1970, p.7g)
Coltpresrt.rrÉ - Covrr.ôr-u - Auorr / Tome 2 _ Volume 2 _ septembre 1996 (pp. 5 |  7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève CHr,cPrrro
LEs rypolocrEs DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEURS FAcrEuRs DE coNTINcENcE
Nous pouvons construire le tableau suivant en reprenant les dimensions du modèle de C. Perrovr
qui sont pertinentes pour l'étude des modes de contrôle.
Technotogie, structure
", "oi"tlf.tliii,?,
," modèle de perrow (i967)
, 3.2. , I.es analyses d'Ouchi (1977) et de Merchant (1982)
Ces deux typologies de modes de contrôle sont ffès proches sur le plan théorique e. Ouchi (1977) et
Merchant (1982) font de plus varier leurs modes de contrôle selon deux dimensions quasiment
identiques :
- Ouchi (1977) parle de disponibilité des mesures d'output, là oùr Merchant (1982) parle de
capacité à mesurer les résultats sur les dimensions importantes de la performance.
- Ouchi (1977) parle de connaissance du processus de transformation, là où Merchant (1982)
parle de connaissance des actions spécifiques désirables.
La deuxième dimension recoupe la dimension utilisée par Perrow (1967,1970) distinguant les
problèmes analysables et non analysables. La première dimension qui concerne la mesurabilité des
outputs et résultats est en rwanche nouvelle.
65
Er.Éusurs DE srRUcruRE ÉrÉmrrrs suR trs oBltcnrs
Coordination au
niveau
des opérateurs
Coordination
au niveau de
l'administration
de la production
Autonomie
0e5
opérateun
Type
de
production
Type d'objectifs
et
d'évolution
Technologie
artisanale
Ajustement
mutuel
Planification Élevée Qualité
Peu innovant
Stabilité
Peu de risques
lntérêt modéré
pour le profit
Technologie
de pointe
Ajustement
mutuel
Ajustement
mutuel
Élevée Forte qualité
Forte innovation
Forte croissance
Beaucoup de
risques
Intérêt faible pour
le profit
Technologie
d'engineering
Planification Ajustement
mutuel
Faible Fiabilité
lnnovation
modérée
Croissance
modérée
Certains risques
lntérêt modéré
pour le profit
Technologie
routinière
Planification Planification Faible Quantité
Peu innovant
Stabilité
Peu de risques
Fort intérêt pour
le profit
CoMprÂBIurÉ - Colrrnôm - Auott / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
66
Ève Cruaprr.ro
Lx typoLoclrs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FAcTEURs DE coNTINGENCE
Le tableau 10 ci-dessous prôente en même temps les modèles d'Ouchi (1977) et de Merchant
(1982).
Tableau 10
Les typologies d'Ouchi (19771et de Merchant (1982)
Merchant
(1
i (1e77)
Excellente
Connaissance
des actions;
du processus
de transformation
Faible
Possibilité de mesurer les résultats
Élevée Faible
Contrôle des actions
eVou des résultats -.'-
,/-.'t Contrôle
,/-..t des comportements
eVou des outputs
æ
(ex. : réalisatio" ,---"'
de films) /..''
,/"'' Contrôle
---.''
des outputs
Contrôle des actions
--''
t-''
--.- Contrôle
/--.'' des comportements
@
(ex. : laboratoire
--.t'
de recherche)
---''
/-"' Contrôle rituel
---t
(corps diplomatique)
Le modèle d'Hofstede (1981) part du même type de facteurs de contingence mais propose
une tout auue typologie des modes de contrôle.
$ffiilî r.e modèle d'Hofstede (19s1)
Nous avons déjà donné la liste des six modes de contrôle identifiés par Hofstede (1981) dans le
tableau 5. (Quels sont les mécanismes et les processus du conuôle ?)
Hofstede (1981) construit un arbre de choix entre ces six modes de contrôle à partir de
quatre question clés :
- Les objectifs sont-ils ambigus ou non ?
Liambigurté peut provenir de conflim d'intérêts ou de valeurs enûe les personnes concernées par
la détermination des objectifs. Elle peut aussi découler d'une méconnaissance de la relation moyens-
fins, laquelle impliquerait un accord sur la mission globale mais un désaccord sur les objectifs opéra-
tionnels. Des changements fréquents de I'environnemenr ont également tendance à renforcer
I'ambigurté des objectifs.
- Les outputs sont-ils mesurables, quantifiables ?
- Connalt-on les effets des actions, le processus de transformation, la technologie au sens large ?
- Lactivité est-elle répétitive ?
La répétitivité permet un apprentissage. Peu à peu on peut apprendre à connaltre les effets
des actions.
Hofstede (1981) construit I'arbre de décision ci-conrre (figure 4).
CoræTABU-rrÉ - CoNrRôrr - AuDrr / ïbme 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l ù74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Cnnpu.rc
Its rypol-oclEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE E'r LEURS FAcrEuRs DE CoNTINGENCE
67
Figure 4
Arbre de choix des modes de contrôle d'Hofstede (1981, p. 196)
Activité
Y
Les objectifs
sont-ils
ambigus ?
N
Y
Les effets
des interventions
sont-ils
connus? 7
L'activité
est-elle
répétitive ?
o Contrôle
politique
Contrôle
par jugement
Contrôle intuitif
Contrôle par
essais et erreurs
Contrôle par expert
Contrôle routinier
I
I
!O
I
_______l
N
)-
Processus
non cybernétiques
Processus
cybernétiques
ryù
o
Peut-on
lever
ambiguité ?
Les outputs
sont-ils
mesurables ?
Peut-on trouver
des mesures
d'approximation ?
L'activité
est-elle
répétitive ?
' '3,A; '' Marché, bureaucratie et clan d'ouchi (1980)
Ilanalyse d'Ouchi (1930) s'inscrit dans la lignée des travaux de 7'rlliamson (1975) et de l'économie
des cotts de transaction. Nous en ayons déjà &oqué la typologie dans le tableau 6. (Quels sont les
moyens, procédés et instruments du contrôle ?) Toute transaction doit apparaltre équitable atx deux
p"tii.r en présence. Les coûts de transaction sont les cotts supportés pour rendre la transaction
iquitable. ie modèle de base de toute transaction estla transaction marchandedans laquelle les deux
CoMp'raBI[TÉ - CoNrRôLE - AuDn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1 996 (pp. 5l
^
7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
6e
Ève Cnnprrro
LSS TYPOI,OCIES DES MODES DE CONIRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE
parties sont en relation ponctuelle le temps de l'échange d'un bien conrre un montant. læ prix est
censé être une évaluation parfaite de la valeur du bien. Un certain nombre d'élémenm peuvenr venir
compliquer la transaction et donner lieu à une augmentation des cotts de transaction lo, ,i bien que
sous certaines conditions ceux-ci deviennent prohibitifs, le conrrat parfait étant de plus impossible à
réaliser (rationalité limitée). Les parties ont alors intérêt à changer de modèle de transaction et à
Passer de la relation marchande à la relation d'emploi au sein d'une bureaucratie.
Mais I'organisation bureaucratique peut elle-même devenir inefficace si les évaluations des perfor-
mances individuelles des employés deviennent trop ambiguix. Dans ce cas, les salariés riont plus I'as-
surance que le contrat est équiable et demandent des protections contraduelles comme une
représentation syndicale et les cotts de transaction augmentenr à nouveau. Le modèle du cknpermet
de surmonter ces difficultés. liimplication du personnel et son adhésion aux objectifs de l'organisa-
tion atténuent la contrainte d'avoir à suivre les performances de chacun. En contrepartie, les salariés
croiront dans le respect d'une équité à long terme à défaut d'une équité démontrableà courr terme.
llélément clé qui explique le passage d'un mode de conuôle à l'autre estle dcgré d'ambigutté de k
transaction. Plus celle-ci est ambiguë, plus la solution revienr à promouvoir un meilleur partage des
g!1.".13 entre les parties de façon à éviter des cota de transaction trop importants. L telation
d'emploi (bureaucratie) suppose ainsi une plus grande proximité des objectifs des deux parries que la
relation marchande qui est marquée par I'indépendance er I'opportunisme des .o-pJn.-.nts. l,a
relatign clanique est fondée sur une convergence des buts qui est beaucoup plus élevZe que celle qui
préside à la relation bureaucratique.
iii$t$r'- , L'économie de la quatité de Karpik (1989)
La recherche de Karpik (1939) s'inscrit également dans la lignée de ûavau( économiques visant à
montrer les limites du modèle marchand traditionnel mais elle ne repose pas sur le concept de cott
de transaction. Il s'agit plutôt de montrer commenr évolue la relation marchande quandla qualité
du bien est essentielle à sa définition tout en érant difficile à évaluer_
. Iae travail de IGrPik (1989) complète celui d'Ouchi (1930) puisqu il vise à distinguer deux types
de relation marchande :
- les marchés-prix, qui sont ceux évoqués par Ouchi (1980), reposant sur la médiation d'un prix
qui incoqpore et qynthétise toute l'informadon sur l'échange grâce à une atornisation du marché-et à
une concu/rence pare a parfaite;
- les marchés-jugements gui prennent place lorsque lbfie est relatiaernmt o?aque (concurrence
;ryl.arfa;t1et héthogénéité dzs producteurs) et que le probhme important pour lbchiteur est.l' htaluation
dz k qualité du bim plutôt qae son ?rix.
Kâ{Pik (1989) prend ici l'exemple du marché des prestations juridiques. Dans ce cas, ce qui
comPte pour l'acheteur est de contacter l'avocat qui lui permenra de gagner son procès. Priorité est
donnée à la qualité. Celle-ci est dite incommensurable. Il s'agit de pl"t àe I'achat d'un bien incom-
plet puisque celui-ci n'est vraiment défini qu après l'achat, ei même, après la consommation (c'esr
un service). La réalisation de la valeur est différée dans le remps.
Les marchés-jugements fonctionnent sous forme de réseaux. Il existe des réseaux-échanges qui
Permettent aux clients de trouver des avocats (bouche à oreille, relations sociales, etc.) et aux evoçlts
CoMlrasuTÉ - CoNrRôr-r - AuDn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. jl ù74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève Curapnro
LEs TYPoLoGIES DEs MoDES DE CONTRÔLE ET I,EURS FACTEURS DE CONT]NGENCE
de trouver des clients, et des réseaux-produdeurs, entre avocats, qui produisent des normes profes-
sionnelles, un code de déontologie, des règles de tarification, etc. Par ailleurs, la relation d'achar est
une relation de confiance oir l'acheteur donne sa confiance a priori et oir le vendeur tente de la méri-
ter, iest-à-dire de la garder. Cela est crucial pour lui : il s'agit de garantir la bonne diffirsion de sa
réputation dans les réseaux-échanges et la fidélisation de ses clients. La confiance permet de combler
I'aqrmétrie d'information enûe les deux parties.
Les marches-jugemena fonctionnent en âit comme des marchés sur lesquels les parties connais-
sent une cenaine convergence des buts. C'est un peu I'introduction de la relation clanique dans la
relation marchande pour reprendre le vocabulaire d'Ouchi (1980).
t3'ô, : Organisations mécaniste et organique de Burns
er sralkef (1961)
Le tableau 11 ci-dessous présente une rynthèse des caractéristiques des deux modèles d'organisation
de Burns et Stalker (1961).
Tableau 11
Organisations organique et mécaniste de Burns et Stalker (1961)
(msnrÈ* pnoposÉr pnn ScHrnrusnHoRN rrnr., 1991, p. 319)
Ces deux types d'organisations supposent également deux modes de contrôle. Le modèle méca-
niste correspond en fait au modèle bureaucratigue traditionnel, alors que le modèle organique
incarne des agencements structurels plus flexibles et réactifs. Il n'est pas étonnant que Burns et Stal-
ker (1961) aienr constaré dans leur enquête empirique que les structures organiques étaient adaptéæ
aux muironrcernents instabbs. tlinstabilité est définie chez eux par les taux dr changernent dans la
technohgie a le rnarché.
3,i;.i'..0, Ies stratégies de contrôle de Child (lg8/+)
Le travail de J. Child est intéressant en ce quil fait intervenir un grand nombre de facteurs de
contingence. Il a identiûé quatre grandes stratégies de contrôle (p. 159) :
- le contrôle personnalisé cennalisé (supervision hiérarchique directe, centralisation des décisions
et autorité personnelle fondée sur l'expertise ou le charisme) ;
69
Onearrsmron oRcANTQUE Oneanrsmon ruÉclrutsn
Autorité
Règles et procédures
Division du travail
Utilisation de techniques
de management
Coordination et contrôle
Décentralisée
Peu
Floue
Minimale
Informel et personnalisé
Centralisée
Beaucoup
Précise
' Très étendue
Formel et impersonnel
CoMrTABIUTÉ - Corvrnôr^s - Auon / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
70
Ève Cruepuro
I.ns ryporocrcs DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURs FÂcrEURs DE coNTTNGENCE
- le contrôle bureaucratique impersonnel (spécialisation des tâches, utilisation de règlements, de
procédures, de contrôles comptables et budgétaires, automadsation du uavail) ;
- le contrôle des outputs (centres de responsabilité permettant de responsabiliser chacun sur un
ouqPut' fixation d'objectifs, comptabilité par responsables et délégation des décisions) ;
- le contrôle cuburel (forte identificetion aux buts des dirigeanrs, auronomie, peu de contrôles
formels, contrôle au recrutement, formation).
Child (1984, p. 168) construit ensuite le tableau 12 ci-dessous pour identifier les stratégies de
contrôle peninentes selon huit facteurs de contingence.
Tableau 12
Stratégies de contrôle et facteurs de contingence
(n:rnr o: Ctlrt'o, 1984, r. 168, rmoun ran ruous)
Nous connaissons déjà sous une forme différente le facteur I (Ouchi et Karpik) et sous la même
forme les facteurs 4 (Burns et Stalker), 5 (Perow), 6 (Merchant, Ouchi et Hofsrede) et 7 (Perow,
Merchant, Ouchi et Hofstede). Nous découvrons ûois nouveaux facteurs de contingence, deux
Portant sur le personnel (les facteurs 2 et 3) et un portant sur la aille de l'organisation (le 8).
' $;$;;:'r': Iæs configurations stnrcturelles de Mintbe rg (l9gz, tgg})
Les travaux d'H. Mintzberg, comme ceux de J. Child, sont intéressanrs par leur identification de
nombreux facteurs de contingence. Lauteur a identifié six mécanismes de coordination (cf tableau 2
Quel est l'objet du contrôle, sur quoi est-il exercé ?). À chacun de ces six mécanismes de coordina-
Flcnuns DE corûnNGENcE Sr
SrnarÉen or colurnôu ppnopntÉr
sEtoN Totm pnosasrurÉ (/= rrlou)
1. Demande pour les produits
ou services (tension compétitive)
2. Position des employés sur le marché
du travail
3. Expertise et qualification du personnel
4. Variabilité de l'environnement
(imprévisibilité des activités)
5. Technologie (variété et interdépendance)
6. Outputs des travaux réalisés
7. Connaissance des processus
de transformation
8. Taille de I'organisation
{
{
- forte
- faible
- forte
- faible
- élevées
- basses
- élevée
- faible
- complexe
- simple
- mesurables
- non mesurables
- bonne
- limitée
- petite
- grande
{
t
t
t
t
Output / Culturel
Centralisé / Bureaucratique
Output / Culturel
Supervision directe / Bureaucratique
Output / Culturel
Centralisé / Bureaucratique
output / Culturel
Centralisé / Bureaucratique
Output / Culturel
Centralisé / Bureaucratique
Output
Autres types
Centralisé / Bureaucratique
Output / Culturel
Centralisé
Autres types
+
-
---)
--->
+
--t
+
+
+
CoMprABûxÉ - CoNTRôr.E - ArDrr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l à74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève CHrapnro
LEs TTPoLoGIES DES MODES DE CONTRÔLE gf LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE
tion correspond une configuration structurelle (cf tzbleau 13 ci-dessous). Une septième configu-
ration apparalt quand aucun mécanisme n est privilégié : I'organisation politique. Le tableau suivant
présente les sept configurations structurelles et les facteurs de contingence identifiés Par H. Minrz-
berg pour chacune d'elles.
Tableau 13
Configurations structurelles et facteurs de contingence
(o'ÆnÈs Mrunsrnc, 1982, 1990)
7l
ConReunmoH
SvsrÈrr,tr
DE COORDINATON PMNqPAT
Flcnuns DE coNTNGENcE
Organisation entrepre-
neuriale (ou structure
simple)
Suoervision directe - Jeunesse
- Petite taille
- Travail simple (maltrisable par une personne)
- Environnement simple et dynamique, éventuellement hostile (avantage
concunentiel de la flexibilité)
Organisation mécaniste
(ou bureaucratie
mécaniste)
Standardisation des
procédés
- Organisation âgée
- Grande taille
- Environnement simole et stable
Organisation division-
nalisée (ou structure
divisionnelle)
Standardisation des
résultats
- Organisation âgée
- Grande taille
- Marchés diversifiés
Organisation profes-
sionnelle (ou bureau-
cratie professionnelle)
Standardisation des
qualifications
- Travail complexe (décentralisation et spécialisation)
Procédés trop complexes pour être standardisés ; résultats trop difficiles
à mesurer pour être standardisés ; professionnels trop autonomes pour
supporter l'ajustement mutuel ou la supervision directe
- Contexte stable (structures peu flexibles)
- Fournit des réponses standard à des problèmes complexes
0rganisation innova-
trice (ou adhocratie)
Ajustement mutuel - Jeunesse
- Travail complexe (besoin d'experts)
- Environnement instable (besoin d'une structure organique)
- Fournit des réponses innovantes à des problèmes complexes
Organisation
missionnaire
Standardisation des
normes (+ sélection,
socialisation, endoctri-
nement des membres)
- Pas de facteur de contingence identifié
- Système de coordination pouvant n'être qu'un vernis recouvrant une
configuration traditionnelle ; parfois si fort qu'il peut créer sa propre
configuration
- Mission claire porteuse d'inspiration ; petites unités souples et décen-
tralisées soumises à de ouissants contrôles normatifs
0rganisation politique Aucun en particulier
(tendance à l'écla-
tement). Jeux de pou-
voir informels
- Pas de facteur de contingence identifié
- Système de coordination pouvant n'être qu'un vernis recouvrant une
configuration traditionnelle ; parfois si fort qu'il peut créer sa propre
confiouration
Corvrtr{BlurÉ - CorirrRôLE - Aupn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 51 à 7 4)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
72
Ève CHr,qPErro
Lrs ryporoctx DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEuRs FACTEURS DE CoNTINGENCE
Conclusion
Au terme de cet essai pour organiser la littérature porranr sur les modes de conuôle et leurs facteurs
de contingence, nous sommes munis, d'une paft, d'une liste assez complète des modes de contrôle
possibles (figure 3) et, d'autre pilt, d'un ensemble de facteurs de contingence suscepdbles d'expli-
quer la présence d'un mode de contrôle plutôt qu'un autre pour une activité donnée (tableau 7).
Cet effort de qynthèse de la limérature doit nous permettre de trairer en première approche les
situations un peu hors normes pour le contrôle que sont par exemple le cas des services fonctionnels,
celui du secteur public ou non marchand, le cas des entreprises employanr du personnel en majorité
hautement qualifié, ou celui d'u organisations-champignons , à vocation innovanre.
Ces situations, s'écartant du modèle de l'entreprise industrielle privée concurrentielle de grande
taille qui a fondé la théorie du contrôle de gestion, sont de fait autant de cas de figures pour lesquels
une approche large du contrôle organisationnel comme celle qui sous-tend I'ensemble de cet article
est nécessaire. Les modes de fonctionnement des entreprises évoluant par ailleurs très rapidement
dans le sens d'une flexibilité croissante et d'un intérêt accru pour le service rendu et la qualité, il est
clair pour nous que cette approche large du contrôle est appelée à se généraliser au niveau des
sciences de gestion. Notre effort pour organiser la liaérature porrant sur les typologies des modes de
contrôle doit être compris dans ce cadre, comme un petit pas vers la construction d'un modèle du
contrôle organisationnel qui aurait une validité plus large que le modèle classique du contrôle de
gestion dont on connalt les limites au moins depuis Hofstede (I9TB).
Noles
l. Menre I'accent sur la restriction de libené liée aux
modes de contrôle ne signifie pas que celle-ci est
toujours imponante. Il existe ainsi des modes de
contrôle plus ou moins n serrés o et le passage d'un
mode de contrôle o serré u à un mode plus o lâche ,
peut apparaltre comme I'ouvemrre despaces de liberté.
Il rien reste pas moins que le contrôle influe sur la
délimitation de ces espaces de liberté.
2. Nous reconnaissons bien volontiers que d'autres axes
d'analyse permettraient de compléter ce tableau : en
particulier I'identiûcation des différentes personnes
dont on veut contrôler les componements. C'est ainsi
que les nombreux travanx sur le n corporate gover-
nance, s'intéressenr au contrôle des dirigeants alors
que le taforisme, par opposition, était plus adapté au
contrôle des exécutants. On relira d'ailleurs avec inté-
rêt dans cette perspective I'anicle de Frot et Joueurr
(1991).
3. Nous employons ici le rerme de cybernétique dans un
sens restreint, en ne faisant référence qu'à la première
rybernétique (Maruyama, tg63) Sui se préoccupe de la
stabilité et de I'homéosasie des qrstèmes et qui est
assez bien décrite par I'analogie avec le thermostat.
4. À I'exception de la relation de marché décrite
par Ouchi (1980) et des formes de contrôle par I'en-
vironnement à peine effleurées par FL+vaowz a aL
(r985).
5. Une autre limite du travail présenté tient au fait que
I'identiâcation des modes de contrôle oue nous
pouvons faire se situe à un niveau assez glo^b"l otr se
distinguent en fait de grandes âmilles de modes de
contrôle. Ainsi le contrôle par la culture, seul présent
dans le modèle, est-il une catégorie incluant de
nombreux rypes de contrôle selon les caractéristiques
de la culture. De même, si I'on quallte le contrôle de
gestion comme un contrôle des résultats (dimension 2)
de rype cybernétique (dimension 5) et exercé par l'or-
ganisation (dimensions 1 et 6), on sait aussi qu il existe
différentes façons de faire du contrôle de gestion
(Tiahand, l98l), et qu'au croisement des dimensions
évoquées, iI existe d'ailleurs d'autres modes de contrôle
que Ie contrôle de gestion tels que certains des instru-
men$ propres à la gestion des ressources humaines.
Chacun des grands modes de contrôle que I'on peut
donc identifier à chaque croisement de nos six axes
d'analyse peut donc lui-même être décomposé en
différents sryles et rypes.
6. Ne sont pas analysés ici les travaux sur la condngence
culturelle, en particulier sur les variations des modes de
contrôle selon les cultures nationales.
7. On remarquera à ce sujet que de nombreuses typolo-
gies ne mentionnent aucun facteur de contingence.
Coùfl'resuTÉ- CoNTRôr-E-AuDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. jl r74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
Ève CrualBno
LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNTRÔLE ET LEUPS FACTEURS DE coNTNGENcE
73
Ceci explique que nous étudions dans cette troisième
partie un plus petit nombre de travaux que dans la
àetrxième p"ttiè. nt Pouftânt' nous avons dt aller
chercher des travaux non évoqués préédemment' car
n'étant pas explicitement centrés sur le contrôle, pour
eniichir notre analyse des facteurs de contingence
(Buriis et Stalker, 1961 ; Karpik' 1989) tant les études
rnettant.en relation des typologies de contrôle et des
facteurs de contingence sont rares.
8. Prrrov (1970) Présente un modèle moins développé
et sè contente de faire le lien entre les technologies et
I'es dimensions strucfirrelles.
9. Oucnr (1977) propose de distinguer le contrôle des
outputs et le contrôle des componements et crée Ia
catégorie des n contrôles rituels, pour traiter certains
.at àe ûgltre théoriquement possibles dans son modèle
danalpe. Iæs u contrôles rituels'sont des contrôles
qui ne contrôlent pas lactivité mais qui fournissent un
simblant de rationalité. ks organisations dans cette
situation ont comme seul moyen de conuôle efficace la
sélection de leur personnel lors de son recrutement'
MrncHavr (1982) propose de distinguer le contrôle
des actions, le contrôle des résultats et le contrôle des
caradéristiques du personnel. Les deux premiers modes
de contrôle sont cotnmuns avec OucHl. Iæ troisième
est une extension de la notion de contrôle rituel mais
en même temps perd I'idée que ceftains modes de
contrôle ont âvant tout une foncdon symbolique.
10. Iæ contrat passé peut dépasser un échange simple
opéré ici et maintenant ; il peut faire réfélence aux
droits et obligations des panies dans le futur, comPte
tenu de différents éats posibles du monde, Le contrat
e$ alors plus compliqué à rédiger : il faut prévoir tous
les cas de ûgure, se prémunir contre .les comPorte-
-.rrt oppoÀnistes de I'autre partie' etc. De même, la
relation-contracnrelle est plus compliquée si les biens
échangés ne sont pas banalisés' sont en petit nombre
or.t ut iq.o. Lévaluation du prix est alors particulière-
ment délicate.
ll. Les deux dernières conÊgurations, ajoutées ultérieure-
ment (MIx-rzBERc, 1990) sur le schéma de b.ase
construit en l98l (édition anglophone), sont d'un
genre un peu différent des cinq premières.
Biblioqrophie
BouQLnN H. (1991), Le connôle dz gesrioa Pads' PUF,
2'édition,331 p.
BunNs T, Srerxsn G.M. (1961)' The Management of
Innouatiott" london, Tâvistod< Publications
'
269 p.
CaurraeNN C., Neol-En D' (L977), u Le contrôle de
gestion : externe ou interne>, in Haruard I'Expansiou
été 1977, pp.65-82.
CHrelrlro È. (tgpa), Les nodzs dz connôb dzs organisa'
tions artistiques,Thèse de doctorat, Université de Paris-
Dauphine,6ll pages + annexes'
Cuno J. Q984), Organization. A Guidz to Problzm's and
Practice, Ipndon, Paul Chapman publishing Ltd.'
2" édition' 309 p.
Cncc S. (1981), . Organization and Control , in Adrni-
nistm.tiae Science Quarteily, Yol. 26, n" 4, décembre,
Pp.545-562.
DALToN G.V., LewnrNcE PR (Eds l97l)' Motiaation
and Connol in Organiza'tioar, Homewood, Illinois,
Irwin and,Dorsey.
Dnvteccto PJ., Powrn W.( (1983)' n The lron Cage
Revisited : Institutional Isomorphism and Collective
Rationality in Organizational Fields ,, in American
Sociolngical Reuiew,Vol. 48' avril, pp. 147-160.
ErzroNt A (1961), A Cornparatiue Analysi.s of Cornplzx
Organizations. On Power, Inuoluement and their Cone'
htes, New York, The Free Press of Glencoe,
355 p.
ETZIoNI A. (1971), Les organisations rnodzmes, Gembloux,
Belgique, Éd. ;. Duculot, 222 p., traduit de I'améri-
cain (première édition américaine t 1964)-
FIor M. (1991), La conuergence dzs buts dans l'mtreprise'
Thèse d'É,tat, Université de Paris-Dauphine' UFR
sciences des organisations' 802 p.
Ftor M., Jouaurr P. (1991), u Pour un contrôle de direc-
don o, in Raue Française dz Gestioa janvier-février,
pp. 82-90.
FrevHorrz E.G., Des T.K., Tsur A.S. (1985)'
" Toward
an Integrative Framework of Organizational Control ',
in Accounting, Organizations and Sociay, Vol. l0' n" I'
PP.35-50.
Horsrspp G. (197S), u The Poverty of Management
Control Philosophy
", in Academy of Managernent
Reuiew, jutllet, pp. 450461.
Horsrnpr G. (1981), u Management Control of Public
and Not-for-profit Activities ,, in Accounting, Organi-
zations and. Sociay,Vol. 6, n" 3, pp. 193'211.
Hopwoop A. (1974), Accounting and Human Behauiour,
London, Haymarket publishing limited' accountancy
age books, 213 p.
ANTHoNY RN. (1965), Planning and Connol Systens A
Frarnework for AnalTsis' Boston : Division of research,
graduate scÎool of business administration' Harvard
University, 180 P.
Avrsolw RN. (1993), La fonction contrôlt dz gestiou
Paris, Publi-Union, traduit de I'américain (première
édition américaine: 1988),210 P.
coMpTABruîÉ- coNrnÔr^s-AuorT /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l à74)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
74
Ève CHtappno
LEs TypoloclEs DEs MoDEs DE coNfRôl.E ET LEuRs FÂcrEURs DE CoNTINGENCE
Karux L. (1989), ( I-léconomie de la qualité ,, in Reuue
fançaise dc sociobfe,Yol.)OO(, pp. lB7-210.
Koolrrz H., Bneospms RPl (1972), * Managing
Through Feedforward Control, in Business Horizottç,
Vol. 4, n" 3, juin, pp. 25-36.
Lrnes M. (1980), Touard a Theory ofManagement Connol :
Organizational, Information Economics and Behauioral
Approaches,Yorking paper, Groupe HEC, septembre.
Manweua M. (1963), u The Second Cybernetics : Devia-
tion Amplifying Mutual Causal Processes >, in Ameri-
can Scientut Vol. 51, pp. 164179.
Mrncnavr K-d. (1982), n The Conuol Function of
Management ,, in Shan Managemmt Reairu, été,
pp.43-55.
Mrncnarrr Kâ. (1985), Control in Business Organization,
Londres, Pitman, 161 p.
MrrrnJ.I(, RovnN B. (1977), n Institutionalized Organi-
zations : from Structure
""
Myù and Ceremony >,
in t4nerican Journal of Sociolog, Vol. g3, n. 2,
pp.34o-363.
Mnnznnnc H. (1982), Stnrcture a $mameue dzs organi-
sations, Pans, Éditions d'Organisation, 4ll p., t""a-t
de l'américain (première édition américaine : l98l).
MrlrrzsERc H. (1990), Ie managemmt. Volage au centre
det organisations, Paris, Edition. d Oiganisation,
570 p., uaduir de l'américain (première édition améri-
caine: 1989).
NrwueN I(H. (1975), Constructiae Control : Design and
lse of Cgnqol Syitems, Englewood cliffs, New Jersey,
Prentice Hall.
Oucm VlG. (1977), . The Relationship between Organi-
zational Strucnrre and Organi?ârional Control u, in
Adninistratiae Science Quzrterly,Yol.22, n" l, mars,
PP.95-rr3.
OucHt VlG. (1979), * A Conceptual Framework for the
Design of Organizational Control Mechanisms r, in
Management Science,Yol.25, no !, septembre, pp. g33-
848.
Oucut I(G. (1980), u Markets, Bureaucracies and Clans,
in Adninistratiue Scimce Quartnly, Vol. 25, mars,
pp. r29-14r.
Oucm WG., Mecunn M.q,. (1975), n Organizational
Control : two Functions", in Adrninistratiue Science
Quartaly, VoL 20, n. 4, décembre, pp.559-569.
Prnnov C. (1967), n A Framework for the Comparative
!d:"ir of Organizations >, in Arnerican Sociobgical
Rea iew, YoL 32, pp. t9 4-208.
Prnnov C. (1970), Organizational Analysis. A Sociobgical
Wew, Londres,Tevrstock publications, 192 p,
RrsvEs ïK., Voooveno J. 0970), n The Study of
Managerial Control o, in Woodward EÂ., pp.37-56.
ScsrnupnHonN J.R J.., Hu.rr J.G., OssoRN RN.
(1991), Managing Organizational Behauior, New yorh
John Viley, 4. éùtton,64t p.
Scorr RW. (1992), Organizations. Rational. Nanral and
Opm $steru,3. édition, Englewood cliffs, NJ., pren-
tice HaIl,414 p.
TnaryNo l. (1982), < Contrôle de gestion : quel sryle
adopter ? ,, in Rmae Française de Gestion, pp. 59-66.
!firrcNs AL., Oucrr I(G. (1983), o Efficient Cultures :
Exploring the Relationship between Culture and Orga-
nizational Performance
", in Administratiue Science
Qtn t"rbVol. 28, pp.46848t.
'lTtrrnvsoN O.E. (1975), Marhex anà Hiaarchies :
Analysis and Antimç Implicatior6 New york, Free
Press.
Woopveno J. (Ed. 1970), Inàutîial Organisation : Beha-
uiour and Control, Oxford, UK, Oxford Universiry
press,262 p.
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)
©
Association
Francophone
de
Comptabilité
|
Téléchargé
le
01/05/2022
sur
www.cairn.info
(IP:
105.71.134.121)

Contenu connexe

Similaire à CCA

Les indicateurs sociaux grald naro
Les indicateurs sociaux grald naroLes indicateurs sociaux grald naro
Les indicateurs sociaux grald naroAbderraouf HAMZAOUI
 
Grh et-devellopement-durable
Grh et-devellopement-durableGrh et-devellopement-durable
Grh et-devellopement-durableDandan Di
 
Audit public audit_prive
Audit public audit_priveAudit public audit_prive
Audit public audit_priveMHAMMEDKHASSIL1
 
C.Contrôle de Gestion.pdf
C.Contrôle de Gestion.pdfC.Contrôle de Gestion.pdf
C.Contrôle de Gestion.pdfkaisHiba
 
Introduction et section 1 cg
Introduction et section 1 cgIntroduction et section 1 cg
Introduction et section 1 cgJust Liliaa Khati
 
New Public Management
New Public ManagementNew Public Management
New Public Managementsamirsharshar
 
Les pratiques du contrôle de gestion face au changement
Les pratiques du contrôle de gestion face au changementLes pratiques du contrôle de gestion face au changement
Les pratiques du contrôle de gestion face au changementRiadh Aissa Mohamed
 
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptx
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptxSUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptx
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptxssuserbd075f
 
Les erp changent la fonction de controle de gestion
Les erp changent la fonction de controle de gestionLes erp changent la fonction de controle de gestion
Les erp changent la fonction de controle de gestionAlexandre Blondeau
 
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011STEFY345
 
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.comCours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.comhasnae elhattab
 
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.comCours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.comcours fsjes
 
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppt
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.pptH2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppt
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppttoutou0071
 
Contrôle de gestion - résumé
Contrôle de gestion - résuméContrôle de gestion - résumé
Contrôle de gestion - résuméFaurie Christophe
 
Comptabilité analytique
Comptabilité analytiqueComptabilité analytique
Comptabilité analytiqueJamal Yasser
 
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratique
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratiqueLa Gouvernance RH Entre la théorie et la pratique
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratiqueNabil Gharib
 

Similaire à CCA (20)

Les indicateurs sociaux grald naro
Les indicateurs sociaux grald naroLes indicateurs sociaux grald naro
Les indicateurs sociaux grald naro
 
Grh et-devellopement-durable
Grh et-devellopement-durableGrh et-devellopement-durable
Grh et-devellopement-durable
 
Audit public audit_prive
Audit public audit_priveAudit public audit_prive
Audit public audit_prive
 
Conroledegestion
ConroledegestionConroledegestion
Conroledegestion
 
C.Contrôle de Gestion.pdf
C.Contrôle de Gestion.pdfC.Contrôle de Gestion.pdf
C.Contrôle de Gestion.pdf
 
Introduction et section 1 cg
Introduction et section 1 cgIntroduction et section 1 cg
Introduction et section 1 cg
 
New Public Management
New Public ManagementNew Public Management
New Public Management
 
Les pratiques du contrôle de gestion face au changement
Les pratiques du contrôle de gestion face au changementLes pratiques du contrôle de gestion face au changement
Les pratiques du contrôle de gestion face au changement
 
Turki olf
Turki olfTurki olf
Turki olf
 
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptx
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptxSUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptx
SUPPORT DE SUR COURS_GOUVERNANCE_SI_M2.pptx
 
Les erp changent la fonction de controle de gestion
Les erp changent la fonction de controle de gestionLes erp changent la fonction de controle de gestion
Les erp changent la fonction de controle de gestion
 
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011
Normes Comptables Et Modèle de Gouvernance 2011
 
Apport controle
Apport controleApport controle
Apport controle
 
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.comCours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de-controle-de-gestion-approfondi www.coursdefsjes.com
 
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.comCours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
Cours de controle de gestion approfondi www.coursdefsjes.com
 
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppt
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.pptH2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppt
H2009-1-1886534.32-931-02-Seance1.ppt
 
Contrôle de gestion - résumé
Contrôle de gestion - résuméContrôle de gestion - résumé
Contrôle de gestion - résumé
 
Comptabilité analytique
Comptabilité analytiqueComptabilité analytique
Comptabilité analytique
 
La contribution de la théorie de la régulation sociale à l'analyse de la resp...
La contribution de la théorie de la régulation sociale à l'analyse de la resp...La contribution de la théorie de la régulation sociale à l'analyse de la resp...
La contribution de la théorie de la régulation sociale à l'analyse de la resp...
 
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratique
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratiqueLa Gouvernance RH Entre la théorie et la pratique
La Gouvernance RH Entre la théorie et la pratique
 

CCA

  • 1. LES TYPOLOGIES DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE : UN ESSAI D'ORGANISATION DE LA LITTÉRATURE Ève Chiapello Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit » 1996/2 Tome 2 | pages 51 à 74 ISSN 1262-2788 ISBN 271173403X DOI 10.3917/cca.022.0051 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-1996-2-page-51.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Association Francophone de Comptabilité. © Association Francophone de Comptabilité. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 2. Ève Cuwuro LEs rypolocrEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FACTEURS DE coNTNGENcE Les rypologies d,es rnod,es d,e contrôle et leurs facteu?rs fo d,e contîngence : un essai d'organisation de la littérature Ève CHrnpruo Rêsune De nombreuses typologies listant les diffé- rents types de contrôle possibles dans les entreprises ont été produites dans l'histoire de la théorie des organisations. Leur étude montre que les typologies sont souvent ûès différentes et pas toujours redondantes. Cet ardcle propose un modèle d'analyse permet- tant de réconcilier les différents travaux. Nous présentons pour finir un certain nombre de facteurs de contingence qui peuvent éclairer la présence d'un mode de contrôle plutôt qu'un autre pour une activité donnée. Groupe HEC 78350 Jouy-en-Josas Ab*rua : lypolofus ol nrdles of control aml tlnfu contûngency iadors r Alrsnewwk fior he rolwe @dlsis Many difermt and diarymt typologies sa- tircg out possible types of connol in organisations haue bem deueloped in the hisary of organisa- tional theory. Thiç article adaances an analyti- cal modzl for reconciling the dffirent approaches. b thm presents some of the contin- gency factors usefal for illuminating wlry a cer- tain modz of eon*ol is rnore lihely than anothn for a giuen aetiairy. (onespondonce CoMprABIurÉ - CoNrRôr.E - AuDIr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 5l à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 3. 52 Ève CHwmro [,rs rvporocns DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURs FÂcrEURs DE coNTTNGENcE On peut définir les outils du contrôle de gestion (plans, budgets, contrôle budgétaire, tableaux de bord) comme des instruments utilisés par les managers afin de mettre sous contrôle les activités des entreprises. Mais ils ne sont assurément pas les seuls moyens disponibles. Lexistence d'autres modes de contrôle a été reconnue : par exemple, I'externalisation et la mise en concurrence d'activités autrefois internes, la sélection de profils types lors des recrutemenrs, etc. On peut même identifier des sources de contrôle dans ce que Bouquin (1991) nomme le contrôle invisible (culrure d'entre- prise par exemple). Le recensement des différena modes de contrôle possibles, et I'identification des situations orga- nisationnelles auxquelles ils sont adaptés, apparaissent dès lors comme des tâches extrêmemenr uriles pour qui veut savoir quels modes de contrôle doivent être mis en æurrre dans quelles situations. Et la Pertinence de cette étude est d'autant plus nette que l'on s'intéresse à des situations organisation- nelles où les principes du contrôle de gestion semblent a priori difficiles à appliquer : secteur public ou non marchand (Hofstede, 1981), activités d'innovation, bureaucraties professionnelles au sens de Minrzberg (1982), etc. C'est ce travail de recensement que nous avons commencé et dont nous présentons dans cet article un premier résulrat. Nous sommes partis des nombreuses typologies de modes de contrôle proposées par les auteurs en gestion. Parmi les plus connues, on peut citer celle d'Ouchi (1930) (Marhex, bareaunacies and clans) et celle d'Hofstede (1981) (routine, essais-erreurs, expert, intuitif, jugement, politique), ainsi que la rypologie fondatrice d'Anthony (1965) (contrôle opérationnel, contrôle de gestion, planifica- tion stratégique). Nous avons exploré un certain nombre de ces taxinomies et il nous est vite apparu qu'elles étaient souvent très différentes comme la comparaison des trois typologies ci-dessus le suggère. Nozs aaons donc élaboré un modèle général pertnettant dintégrer lzs différents trauaax antérieurs.Iiobjet de cet article est de présenter ce modèle (1.) et de voir commenr les typologies analpées s'y rattachent (2.). Dans un troisième temps (3.), nous listerons un certain nombre de facteurs de contingence mis en avant dans la littérature et permeftant de différencier la mise en æuvre des différents modes de contrôle selon les siruations. W Définition des modes de contrôle et présentation d'un modèle permettant d'intégrer les différentes typologies analysées Un mode de contrôle est une modalité d'exercice du contrôle. C'est pourquoi nous définissons d'abord le contrôle, avant d'expliciter ce que nous entendons par mode de contrôle. l,l. Définition du corrtf,ôle Nous définissons le contrôle comme loute d'une personne est influencé par quelque chose ou quelqu'un. Nous appuyant sur læbas (1980), nous précisons aussi que le contrôle a pour résultat de réduire les degrés de liberté laissés aux c'est-à-dire d'une certaine CoMprABrLrrÉ- CoNTRôr"E-ArDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l à24) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 4. Ève Crnrlrrro LEs TYPoLoGIEs DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTNGENCE personnest dans les organisations, soit en empêchant certaines âctions, soit en accroissant le carac- tère désirable d'autres actions. La figure I schématise notre définition du contrôle. Figure 1 Le contrôle comme influence créatrice d'ordre Résultats Les comportements sont ainsi soumis à une multitude d'influences et de sources de contrôle qui interagissent d'ailleurs entre elles. La résultante de ces multiples influences aboutit à certains types de .o-pàtt.ttt.nts, lesquels débouchent pour I'organisation sur certains types de résultats ou d'outputs. Ceci signifie que, compte tenu de I'ensemble des influences pesant sur le travail organisationnel, tout n'esr pas également possible. C'est cette idée simple qriexprime le schéma ci-dessus. Celui-ci met également en évidence que nous prenons en compte dans notre approche, non seulernent les moyens dz ànnôtz Eécif.quem.mt mis au point par Ie rnanagerncnt ltour s'assurer d'une cmaine maîffise d.e lbrgani' sd.tion, mais aussi lzs autres types d'infl.uences ?lus dfficilement maî*isablcspar les managers, comme Par exemple la culture d'entreprise ou la conscience professionnelle des personnes. Les influences spécifi- qu.-..rt mises au point par le management ont la caractéristique d'être intentionnelles et de faire le plus souvent référence à des objectifs. Ces influences sont en fait celles dont traitent la plupan des théoriciens des organisations qui définissent le contrôle par réftrence à des objectifs' cofirme en témoigne par exemple la célèbre définidon d'Anthony (1965, p. 17) : < Iæ contrôle de gestion est le pro.or* par lequel les responsables s'assutent que les ressources sont obtenues et utilisées avec effica- cité et efficience dans I'accomplissement des objectifs de l'organisation. o Il est facile de comprendre pourquoi la référence à des objectifs vers lesquels il faut tendre ou, dans le même ordre d'idées, à une norme qu il faut respecter ou à des compoftements idéaux qu il s'agit de faire exister est si souvent associée à I'idée de contrôle : quand on cherche à influencer le comporrement de quelqu un, il est présupposé que l'on sait dans quel sens I'influence doit s'exercer. Mais cela ne vaut que si que le contrôle est vu comme quelque chose d'intentionnel. Si l'ensemble des éléments organisationnels qui contraignent I'individu sont voulus et mis au point spécifique- menr dans ce but, il est alors juste de faire appel à l'idée d'une norme préexistante. Mais si tel n'est pas le cas, I'idée même de norme préexistante conduit à restreindre le contrôle aux Processus délibé- ié-.t t mis en place à des fins de contrôle. Notre définition du contrôle englobe en fait les deux CoMrrÂBTLITÉ- CoNrRôLE-Auotr / Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp.51 à74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 5. 54 Ève Cmalrrro I.ns typotoclEs DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURS FAcTEURs DE coNTINGENCE types de contrôle : celui mis au point par le management et celui qui émerge des interactions de toutes les influences pesant sur les comportements. Cette définition se rapproche en fait beaucoup de celle adoptée par Hopwood (1974). Celui-ci fait en effet la différence enrre, d'une pâft, les différents facteurs d'influence qui ne sonr p,ls tous maltrisables par les managers, et d'autre paft, le conrrôle global de I'entreprise qui en résulte. Il y a selon lui trois grandes familles de facteurs d'influence : les contrôles administratifs, les contrôles sociaux, les autocontrôles. Linteraction et la combinaison des trois familles aboutissent au contrôle global de I'entreprise. Hopwood (1974) parle du contrôle pour désigner la résultante globale et dzs contrôles au sujet des diverses sources d'influence. ";::, irrft;:,' , Définition des modes de contrôle Pour faire le parallèle avec l'approche d'Hopwood (1974), nous parlons de contrôle pour la r&ul- tante de I'ensemble des influences à l'æuvre, et de rnodzs dz contrôle pour définir les facteurs d'in- fluence particuliers. On peut décrire un facteur d'influence en mendonnanr : - la source de l'influence (qui ou quoi exerce l'influence), - ce sur quoi elle s'exerce, - la réaction de celui qui est soumis à I'influence et son aftirude face au contrôle, - les moments privilégiés, s'il en est, où le contrôle s'exerce, - le processus par lequel l'influence s'exerce, - et enfin, le moyen, ou vecteur, udlisé. Ces six éléments de description sont repris dans la figure ci-dessous. Figure 2 [a notion de mode de contrôle contrôle Réaction et attitude du contrôlé Un mode de contrôle esf foofe configuration cohérente intégrant les six élémens cr'-dessus. to J vecteur /: v/ Moment du (^ _./ z) I I I I I I I I Source d'influence (Qui ? ou Quoi ?) CoMprÂBruTÉ- CoNTRôrx-Auorr/Tome 2-Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l ù74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 6. Ève Cunpuro LEs rrpoloclEs DEs MoDES DE col(TrRÔr-E rr LEURS FACTEURS DE CoNTINGENCE Cette description des modes de contrôle nous permet en fait d'idrntif.er au moins six axes possibles de clarsifcation des diférents modes dt connôle. Et, de fait, la plupart des auteurs ayant proposé des rypologies ont privilégié l'un ou l'autre de ces six axes. Une fois ceci reconnu, il devient possible de réconcilier les différentes typologies alors que de prime abord on se demande comment faire cohabiter, par exemple, le travail d'Ouchi (1980) et celui d'Hofstede (1981). 1.3. F:plicitation des six a:(es de classification des modes de contrôle Nous avons donc appliqué la grille d'analyse élaborée à un grand nombre de typologies connues dans le champ d,r "onttôl. organisationnel. Pour chaque axe d'analyse, nous avons cherché les typo- logies s'en rapprochant l. -i.u" (entre une et six par axe) et avons Proposé une typologie de synthèse. La figure ci-dessous présente le résultat de ce travail. Elle suggère l'élaboration d'une typologie générale des modes de contrôle, qui intégrerait toutes les autres, et dont la force serait la prise en .o-pr. d'un plus grand nombre de dimensions d'analyse que les travattx précédents'. Figure 3 Les six dimensions d'analyse des modes de contrôle en organisation )) Quels sont les moyens du contrôle ? . le marché . l'organisation - rèolements - co-ntrÔle de gestion - structure . la culture - de l'organisation - de la société - des professionnels . les relàtions inter-individuelles Qui contrôle ? . l'organisation - machrne - administration - structure . une personne . un goupe de personnes . soi-même I > Quels sont les processus de contrôle ? . cvbernétioues, homéostatiques . nbn cvberhétiques : - modèle oolitioue - modèle de la ôoubelle Sur quoi s'exerce le contrôle ? . les actions . les résultats . les caractéristiques du personnel . le contexte affectif . la culture. les normes . les objectifs et stratégies { , Quand le contrôle a-t-il eu tieu z fÔ .-avant l'action -'l . pendant I'action . après l'action Quelle est I'attitude du contrôlé ? . lmDlrcailon morale . relation instrumentale . aliénation CoMpraslnrÉ - CoNTRôLE - Auotr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 5l ù74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 7. 56 Ève Cnnpuro LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNtRôLE ET LEltRs FACTEL'Rs DE coNTINGENCE Nous montrons ci-dessous comment il est possible d'intégrer un grand nombre des typologies existantes dans notre modèle de synthèse. W Mode de ratûachement des typologies existantes au modèle d'analyse proposd Nous avons choisi de présenter les diftrentes typologies par I'intermédiaire de tableaux d'analyse afin de rester assez concise (un tableau par axe d'étude des modes de contrôle). À côté d'une présen- tation rapide des typologies, nous présentons quelques remarques visant à les relier .rr.r. .11., .rt monûant ce qui les rapproche et ce qui les différencie. Ces remarques fondent la rypologie de synthèse que nous tirons pour chaque axe d'analyse. Ce sont ces rypologi.r d. "ynthes. q,ri orrt permis de renseigner les axes de la figure 3 ci-avant. Iableau 1 Qui (ou qu'est-ce qui) exerce le contrôle ? Aununs Tvpor.octgs pRoposÉEs Rrrumqurs Dalton (1971) - Contrôles organintionnels : exercés par l'organisatioÀ (plans et buts de l'organisation traduits en mesures de per- formance donnant lieu à un suivi et à des actions correctives). - Contrôles sociaux : exercés par le groupe (contrôle par le groupe de l'implication de chaque membre, contrôle de la déviance, mécanismes d'exclusion). -Autocontrôles = motivation: exercés par soi-même (auto- fixation d'objectifs, motivation, volonté de s'accomplir). Les trois catégories de contrôle fonc- tionnent selon un schéma cybernétique 3 : normes, réalisations, corrections des écarts à la norme. Hopwood (1974) - Contrâles administratifs (règles, procédures, contrôle de gestion. structure formelle, recrutements, formation, sanc- tions-récompenses, canaux de communication, etc.). - Contrôles sociaux : influence réciproque des uns sur les autres. - Autocontrôles (idem Dalton, 1 971). Définition moins restreinte que celle de Dalton (1971) pour les contiôles admi- nistratifs et sociaux. Pas de référence à des processus cybernétiq ues. scon (1992) - Contrôle interpersonnel : dont la < réussite > est liée à la personne qui exerce l'influence soit grâce à ses qualités per- sonnelles (pouvoir), soit à cause du poste occupé et de son rôle organisationnel (autorité). - Contrôle impersonnel : ne passe pas par une relation de per- sonne à personne ; contrôle exercé par l'intermédiaire d'un système technique ou bureaucratique. - Culture = contrôle intéiorisé: exercé par soi-même suite à une appropriation des normes et valeurs du groupe. Dissociation des contrôles administra- tifs de Dalton (1971) et Hopwood (1974) entre ceux qui passent par une personne et ceux qui passent par un système technique ou bureaucratique. Regroupement des contrôles sociaux et autocontrôles dans les contrôles inté- riorisés. Reeves et Woodward (1 e70) - Contrôle impersonnel mécanique : automatisation, machines, production continue. - Contrôle impersonnel administratif : règles administratives, systèmes de mesure et de contrôle des cotts. - Contrôle personnel: hiérarchie directe. Éclatement des contrôles impersonners en deux catégories. Ni contrôles sociaux. ni autocontrôles. Tvporoerr oe svurHÈsr r Contrôles exercés par l'oroanisation - impersonnel mécanique, - - impersonnel administratif, - personnalisé : lié au rôle formel (autorité hiérarchique). . Contrôle exercé par le pouvoir personnel d'une personne : contrôle personnalisé non lié au rôle formel (charisme). . Contrôles exercés par la pression du groupe : rôle de la culture, des normes de comportements du groupe. o Contrôles exercés par soi-même - motivation, autofixation d'objedif, - intériorisation de la culture et des normes. autorestriction. CoMprABufiÉ - Coxrnôn - Aulrr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l ù74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 8. Ève Cnrelpno LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE CoNTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CoNTINGENCE 57 Tableau 2 Quelest l' du contrôle ? Sur 5' Awruns Twoloetrs PRoPosÉEs Remmeues Ouchi et Maguire (1975) - Contrôle des comPortements. - Contrôle des résultats. Les deux auteurs assimilent ces deux contrôles au contrÔle personnel (pour le contrôle des comPortements) et au contrôle impersonnel (pour le contrÔle des résultats). Ouchi (1977) - Contrôle des comportements. - Contrôle des résultats. - Contrôle rituel : pas de contrôle autre que la sélection du oersonnel à l'entrée. Le contrôle rituel ne se caractérise pas spécialement par l'objet du contrôle. Merchant (1982,1985) Fiol(1991) Anthony (1965, 1993) - Contrôle des résultats. - Contrôle des actions (contraintes sur les comportements - mécanisation - centralisation - restriction des responsa- bilités ; revue avant l'action ; contrÔle des actions ex-posf). - Contrôle du personnel : joue sur le contrôle social et l'auto- contrôle (recruiement, foimation, culture, récompenses col- lectives, etc.). - Maltrise des acflwTés par les règlements et les procédures' - Maftrise de la gestion par les résultaE (contrôle de gestion). - Maltrise des comportemenfs par les facteurs de satisfaction. - Maftrise de l'idenflté d'entreprise par les valeurs. Cette typologie utilise en fait deux dimensions : ce qui est contrôlé (souli- gné ici) et les moyens de contrÔle utili- sés (d tableau 6). lntroduction de l'idée d'un contrôle de la culture d'entreprise. Le contrôle des activités reprend l'idée de contrôle des actions ou des compor- tements des typologies précédentes. Par ailleurs, ce que Fiol (1991) appelle maîtrise des comportements renvoie olutôt à un contrôle du contexte affec- iif du travail. Lonirôle stratégique : choix des buts et des stratégies. - Contrôle de gestion : contrôle de l'application des stratégies' - Contrôle dettâches : contrôle de l'exécution des actions. Le contrôle de gestion est un contrÔle des résultats; le contrÔle des tâches est un contrôle des actions. Mintzberg (1982,1990) - Coordination par ajustement mutuel. - Coordination par supervision directe. - Coordination par standardisation des procédés de travail. - Coordination par standardisation des résultats. - Coordination par standardisation des qualifications el du nvoir. - Coordination par standardisation des normes, des règ/es de comportements. Les deux oremiers modes de coordina- tion touchent plus à la façon de contrô- ler ou'à ce qui est contrÔlé. TYPoloetr DE sYtfiHÈsE . Contrôles des actions, des comportements, des procédés de travail, des activités, des tâches. . Contrôle des résultats. . contrÔle des caractéristiques du personnel, de la qualification et du savoir. . Contrôle du contexte affectif du travail. . Contrôle de l'identité, de la culture, des normes et règles de comportement. . Contrôle du choix des objectifs et des stratégles. exerce-t-il coMpTABruTÉ - coNTRôtr - Aupr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1 996 (pp, 5l ù 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 9. Ève Crualplro I ps TypotoclEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEttRs FACTET,,RS DE coNïNGENcE 58 Tableau 3 Quelle est I'attitude du contrôlé ? Aununs Twoloerrs pRoposÉEs RsMARQurs Etzioni (1961, 1971) - Attitude positive, Commitment, implication morale. La personne contrôlée l'est volontairement, nourrit des senti- ments positifs par rapport à l'organisation et est très impli- quée dans la vie de la structure. - Attitude évaluative, lnvolvement, relation de calcul. La personne contrôlée a une relation à l'orqanisation oui est instrumentale et fondée sur le calcul. Elle cherche avant tout à satisfaire son intérêt. Elle sera sensible particulièrement aux récompenses permet- tant un accroissement de son bien-être matériel. - Attitude négative, Alienation, relation de contrainte. La personne contrôlée l'est contre son gré. Elle est dans la situation du prisonnier dans sa prison et subit une contrainte pnysrque. La plupart des entreprises connaissent des relations instrumentales avec leur personnet. Certaines bénéficient d'une imolication morale de leurs salariés. La catégorie < aliénation >, au sens fort où l'entend Etzioni (contrainte phy- sique). est moins pertinente pour les entreprises en général. Cammann et Nadler (1977) - Contrôle externe (système de sanctions-récompenses connecté à la mesure de performance; agit par l,incitation et la contrainte matérielle). - Contrôle interne (oue sur l'appropriation par le contrôlé des objectifs et sur sa capacité à se motiver lui-même sur des objectifs qu'il négocie). Le contrôle externe est une version édulcorée de la relation instrumentale d'Etzioni et le contrôle interne de l'im- plication morale. Twolocrp oe svuaÈsr = celle d,A. Etzioni o lmplication morale. . Relation instrumentale. . Aliénation. ColrprrnurÉ - CoNrRôn-AuDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. ,l à74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 10. Ève Crualrno I-IES'I-TPOLOGIES DES MODES DE COI'ffRÔLE TT LEURS FACTEURS DE CONTNGENCE 59 Tableau 4 Quand le contrôle a-t-il lieu ? Twoloetrs pnoposÉrs - Contrôle sur la direction, steering: ajustement de l'action et de son orientation avant la réallsation (allocation de budget par exemple). - Coritrdte par sélection, screening : sélection des actions au - Contrôle postérieur à l'action : comparaison des résultats Newman (1975) Pas de notion de filtraqe des actions au moment de la réalisation. llidée de feedfo:vard dêpasse l'idée d'un seul contrôle a priorL ll s'agit d'une antici- Dation constante des résultats attendus' âvant l'action comme tout au long de celle-ci. - Contrôle par feedback '. contrÔle a postenon par ment des résultats de la norme attendue' - Contrôle oar feedforvvard : anticipation du résultat, contrÔle a pri*i entt.'1. résultat que l'on prévoit et celui que l'on souhaite' Koontz et Bradspies (1 972) Cette Wpoloqie mêle à la fois I'instru- ment, lé moyén du contrÔle et le moment où celui-ci intervient. -La planifrcation comme mécanisme de contrôle : forme ex-ante du contrôle. - La mesure comme mécanisme de contrôle : forme ex-posf de contrôle dans sa fonction d'information ; forme ex-anfe dans sa fonction de focalisation de l'attention et d'alimentation de pro- cessus de type feedforward. -Le feedbâick comme mécanisme de contrÔle : forme ex-post du contrÔle, permet l'action conective et la motivation des Flamholû, Das et Bui (1985) Mêle la forme du contrôle et son moment. - Le processus de finalisation, en amonf de l'action : regroupe.les phjsbs de diaqnostic, de décomposition des finalités, d'allocation bes ressourceiet d'aiustement du système de motivation' des ressources et d'ajustement du système de motlvaÏlon'. - Le processus de pilotage, en cours d'action : observation des astiohs et de leurs effets, directe ou par l'intermédiaire d'un sys- tème d'information ; intervention correctrice. lLà pro..rrrt de post-éva/uatbn,.apr.ès l'action.: à :. *u,99_ll plJi possiUlâ de coniger l'aition. Sert éventuellement à souice d'apprentissage pour des actions futures. Bouquin (1991) - Coordination par planification (a priori). - Coordination 'par feedback (dans le coun de l'action, par ajus- Cette tvpoloqie est presque inclassable dans n6ire qiille d'analyse car elle mêle des horizons de temps différents, des momen9 différents par rapport à l'adion (ce tableau), des éléments contrôlés diffé- ients (tableau 2), des moyens de contrôle différents (tableau 6) ainsi que des per- sonnes contrôlées différentes. - Le contrôle stratégique (contrÔle du choix des objectifs et stra- téqies). ContrÔle ex-ante. - [e contrôle de gestion (contrôle des moyens mis en æuvre pour atteindre les obiectifs). ContrÔle en cours et ex-posf. -'ie contrôle dés tâches (contrôle de la réalisation de la mise en æuvre des moyens). ContrÔle en cours et ex-posf. Anthony (1965,1993 Twoloets DE syNTHÈsE = celle d'H. Bouquin . Planification, finalisation, contrÔle l'action. . Pilotage : pendant l'action - sélection des actions, - contrôle d'exécution, -feedback sur les résultats partiels, - feedforvvard sur les résultats à venir, - aiustement mutuel, - actions conectives. . Post-évaluation : aPrès l'action - contrôle de l'atteinte des objectifs, - contrôle de l'exécution des tâches, -feedback sur résultats finaux, coMpTABruTE. - coNTRôlI - Aupr / Tome 2 - volume 2 - septembre I 996 (pp. 51âi 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 11. 6o Ève CHlqprno I Fs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNfRôLE ET LEURS FAcTEURS DE CoNTINGENcE Tableau 5 Quels sont les mécanismes et les processus du contrôle ? Aununs Tvpoloeres pnoposÉrs Rrnlmeurs Hofstede (1978,1981) I r Fonctionnement selon des modèles cybernétiques ou I homéostatioues : - contrôle routinier : répétitivité de la tâche et absence d,am- biguiÏé, pilotage possible par règlements et procédures, voire automatisation, - contrôle par expert j répétitivité de l'activité pour l,expert seulement grâce à son expérience accumulée ; contrôle roul- nier pour l'expert, contrôle par expert pour les autres, - contrôle par esnis et erreurs: apprentissage progressif mais a posterioi ; sert pour les activités à venir. r Fonctionnement selon des modèles non cybernétiques : modèle politique (Crozier et Friedberg, 1977) ou modèle de la poubelle (Cohen, March et Olsen, j972) par exemple - contrôle intuitff : l'intuition s'applique uniquement aux actions à mettre en ceuvre pour atteindre des obiectifs qui sont clairs et mesurables, - contrôle par jugement: le jugement s,applique aux actions comme à l'évaluation des outputs qui est ambiguë. Les objec- tifs sont clairs néanmoins, - contràle politique .'tout est ambigu, les objectifs, la mesure des outputs, le choix des actions possibles, etc. La plupart des modèles de contrôle se contentent de décrire des contrôles dont le processus est cybernétique. G. Hofstede est l'un des rares auteurs à avoir cherché à décrire d'autres proces- sus de contrôle, ne passant pas par la référence à une norme et l'ajustement, soit des résultats, soit de la norme, au moyen de boucles de rétroaction. coMprÆrlrrÉ - coNTRôrr - AuDrr / Tome 2 - volume 2 - septembre 1996 (pp. i r à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 12. Ève Crualeuo l,Es rypol-oclEs DEs MoDEs DE coNrRÔIr E-r LEURS FACTEURS DE coNTNGENcE 6t Tableau 6 Quels sont les moyens, les procédés et les instruments du contrôle ? AursuRs Tworoogs PRoPosÉEs ReimReurs Fiol (1991) - Contrôle par les règlements et les procédures. - Contrôle de gestion. - Contrôle par les facteurs de satisfaction (si les gens sont heu- reux au travail, ils travaillent mieux; rôle des petits groupes, du type de leadership, etc.). - Contrôle oar la culture. La culture est chez Fiol (1991) à la fois un instrument du contrÔle et un élé- ment oui se contrôle. Ouchi (1979, 1980) Wilkins et Ouchi (1983) - Coordination par les mécanismes du marché (concurrence, ajustement par les prix, recherche de l'intérêt individuel). -Coordination par la bureaucratie (organisation formelle, hié- rarchie, règlements et procédures, évaluation des performances individuelles et implication dans la vie organisationnelle). - Coordination par le clan (les objectifs individuels coincident avec les objectifs de l'organisation, implication très forte, culture partagée). La coordination par la bureaucratie inclut les deux premiers modes de contrôle de Fiol (1991) ci-dessus listés. Bouquin (1991) - La solution bureaucratique (parcellisation des tâches, règle- ments et procédures, recours à la voie hiérarchique, informa- tion descendante, contrôle d'exécution < malgré les hommes >). - La direction par objectif (DPO) (contrôle < avec les hommes >, action en fonction d'objectifs, motivation par activation des besoins d'accomplissement, règles du jeu claires). - La théorie Z (favorise la considération d'objectifs à long terme, le personnel partage les buts à long terme de l'organi- sation, mythes et rituels). La DPO renvoie au contrÔle de gestion de la typologie de Fiol (1991) ; la solu- tion bureaucratique au contrôle par les règlements et les procédures ; la théo- rie Z au contrôle par la culture. Flamholtz, Das et lsui (1985) - Le rystème-cæur du contrôle : fonctionne selon le modèle cyberÀétique du contrÔle (éléments détaillés dans le tableau 4). - Les éléments de contexte . la structure de l'organisation, . la culture de l'organisation, . l'environnement de l'organisation, . valeurs, culture de la société civile, r valeurs, culture des groupes professionnels, . oression et demande des clients. Déclinaison des différents types de cultures à l'æuvre (organisationnelle, sociale, professionnelle). lntroduction de la pression du marché comme élément de contrôle (cf. Ouchi). . Contrôle par le marché, pression des clients. . Contrôle par l'organisation - règlements et procédures, bureaucratie, - contrôle de gestion, modèle cybernétique fondé mesure, DPO, - structure formelle. Tvpolæu DE sYNTHÈSE r Contrôle par la culture - de l'organisation, théorie Z, clan, - de la société, sur la - des professionnels. . Contrôle par les interactions interindividuelles : petits groupes, leaders, ambiance de travail. cor"rrresruTÉ - coNrRôu, - AuDn / Tome 2 - volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 13. 62 Ève Cgteppr-r-o LEs rypolociEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FÂcrEURs DE coNTINGENCE Les tableaux I à 6 ci-avant reprennent en fait les typologies de modes de contrôle les plus connues dans le champ de la théorie des organisations. On ,rot.r" que, de façon intéressante, ces typologies oftent une place très médiocre aux sources d'influences externes ,.r, l'org"rriration a qui sont cependant très importantes, qu il s'agisse du contrôle par les actionnaires ou les marchés finan- ciers,- par la réglementation des pays, par des auditeurs .rt.rrr.r, ou encore par la pression liée au marché du travail (Clegg, 1981). Ceci est sans doute le signe de théories du contrôle organisationnel ayant tendance à étudier les organisations comme des systèmes indépendanrs de leui environne- ment, même si des interacdons, et le plus souvent une adaptation, sont postulées. Le courant d.es théories institutionnelles est rrenu en âit pallier en partie .o l".un., (Meyer et Rowan, 1977 ; DiMaggio et Powell, 19S3). Cette prise en compte médiocre des influences externes s'explique aussi, plus simplement, par le faible degré de maltrise des managers sur celles-ci. Or nous "*nr de;l souligné q,rË h théorie des organisations s'était surtout intéressée aux modes de contrôle élaborés spécifiq-u.m.nt par les mana- gers à des fins de maltrise de leur organisation. . Le^ modèle d'analyse des modes de contrôle que nous proposons, avec ses six axes possibles de classification, offie, lalgré ses limites déjà évo(ué.r (médio.r. prise en compre d.i irrflrr.rr.., ( externes > et non exhaustivité des axes d'analyse) r, un p"noram" déjà très larç des diflérentes modalitô d'exercice du contrôle dans les organisations. Sur ce plan, notr. objectlf de recensemenr des différents modes de contrôle possibles esi en grande partie ait.int. Mais il est clair que ce recen- :em:n! ne prend tout son intérêt pour la recherche en gestion que lorsque l'on esr à mém. de relier les différents modes à d.es faæeurs de contingence, c'est-àdire d. f"ir. le lien enrre des situations orga- nisationnelles particulières et ceftains modes de contrôle selon le principe d'une adaptation àes modes de contrôle aux cits de figure rencontrés. Nous présenrors dorr" maint.rr"nt'un certain nombre de théories de la contingence permettant d'identiÀ.r 1., modes de contrôle théoriquemenr les plus probables selon les univers. WryW .:J f r#,b. I Les théories de la contingence des modes de contrôle Le tableau 7 ci-contre présente de façon syrrthétique quelques-uns d.es facteurs de contingence proposés par les théoriciens des organisarions 6. Ces travaux Peuvent être regroupés en fonction du type de facteurs de contingence privilégié : - les caractéristiques du travail effectué ou la technologie emplole (Perrow, 1967, IggI), _ _ I l.: caractéristiques des outputs, objectifs ou résultats (Merchant, 1982 ; Ouchi, 1977 ; Hofstede, 19sl). Les auteurs-de cette catégorie s'appuient également sur les facteurs de rype I (caractéristiques du travail ou de la technologie) , - les caractéristiques de l'échange (Ouchi, l9g0 ; Karpik, l9g9), - les caractéristiques de I'environnement (Burns et starker, 1961,), - les modèles _intégrés (Child, 1984 ; Mintzberg, L982, lggo) qui manient une pluraliré de types de facteurs de contingence. CoMpTÆrLrrE - CoNrRôr-E - AuDrr / Tome 2 - Volume 2 _ septembre 1996 (pp. 5l à74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 14. Ève Cswrllo LES TYPOLOGIES DES MODES DE CONTRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE 63 Tableau 7 Quelques travaux sur les facteurs de contingence des modes de contrôle Merchant (1982) ouchi (1977) TvPorcetr - Planification - Ajustement mutuel DEs MoDEs og counÔu - Contrôle des outputs - ContrÔle des comPortements - Contrôle rituel (Ouchi, 1977) - Contrôle du personnel (Merchant, 1982) FAcIEURS DE coNnNGENcE - Variété des tâches (plus ou moins grand nombre de situations). - Caractère analysable ou non de la tâche. - Caractéristiques des outputs (qualité, innovation, f iabilité, etc.). - Caractéristiques des objectifs (croissance, stabilité, risques, focalisation ou non sut le profit). - Lapâc[e a mesurer les tesulLdl'5. - Connaissance du processus de transfor- mation. Hofsrede (1981) Ouchi (1980) . Non cybernétique - Contrôle politique - Contrôle par jugement - Contrôle intuitif . Cybernétique - Contrôle par essais-eneurs - ContrÔle par expert - Contrôle routinier - Ambigui'té des objectifs. - Caractère mesurable des outputs. - Connaisance du processus de trans- formation. - Répétitivité de l'activité. - Marché - Bureaucratie - Clan - Ambigui'té de la transaction. Karpik (1 989) - Marché-prix - Marché-jugement - Incertitude sur la qualité du bien a pnon. Burns et Stalker (1e61) child (1984) - Structure mécaniste - Structure organtque - lnstabrlrtê 0e l'enuronnemenr rdux ue changement dans la technologie et le marché). - Contrôle personnalisé centralisé - Contrôle bureaucratique - Contrôle des outputs - Contrôle culturel - Intensité de la demande pour les pro- duits (tension comPétitive). - Position des employés sur le marché du travail (plus ou moins forte). - Expertise et qualification du personnel. -Variabilité de l'environnement (impré- visibilité). - Complexité de la technologie. - Caractère mesurable des outputs. - Connaissance des processus de trans- formation. - Taille de l'organisation. Minûberg (1982,1990) - Structure simPle - Bureaucratie mécaniste - Structure divisionnelle - Bureaucratie professionnelle - Adhocratie - Organisation missionnaire - Organiution Politique - Âge de l'organisation. - Taille de l'organisation. - Complexité des tâches. - lnstabilité de l'environnement' -Types d'output attendus (standard innovant). coMpTABTUTÉ - coNTRÔr-E - AuDrT / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51, 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 15. 64 Ève CHrnpBrro I.Fs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEuRs FACTEURS DE coNTNGENcE Varuffi oes pRoBrÈMEs À nmn Pru o'ucrmorus Buucoup D'ExcEmoNs PRoBLÈME NoN.ANAtYsABu. Rrcsrnge DE sorrmoN NÉcEssAtRE, FoNDÉE suR t'D(PÉnENcE ou t'turumou. Technologie artisanale (craft) Technologie de pointe (non routine) PRoBIÈME ANAtysABrE. Solunorus coNNuEs, Technologie routinière (routine) Technologie d' engi neeing Perrow (L967) 8 relie ensuite chacune de ces technologies : - à certaines dimensions structurelles, dont le mode de coordination utilisé (ou mode de contrôle selon notre analyse), - à certaines dimensions et qualités du produit ou de I'ourput, - enfin à certains objectifs organisationnels qui sont plus ou moins pertinents. - Ngus dévelopiions ci-dessous les huit théories évoquées dans le tableau 7. Cette présentation détaillée des facteurs de contingence nous a en efFet sËmblé nécessaire pour que le lecteur puisse s'approprier ce qui nous apparaît cornme I'intérêt majeur d'un recensement d.es mod.es de contrôle possibles, à savoir leur lien avec des situations organisationnelles parriculières 7. , 3.1. " I,es technologies de perrow (!967,1970) Le travail de Perrow (1967, 1970) part d'un classement des activités en fonction d.es caractéristiques des transformations opérées sur les inputs de ces activités. Ces inputs sont des êtres humains (forma- tion), des symboles, des matériatx tangibles... tanr er si bien qt'r. to.rt., les activités de quelque secteur que ce soit peuvent trouver place dans sa matrice. Lauteur classe en effet toutes les activités selon leur technologie sur une matrice à deux dimen- sions (f tableau 8).l-a première dimension est le degré de variabilité rencontré par I'opérateur d.ans les matières premières à transformer (nombreuses exceptions zs faible variation ào o" I traiter). La deuxièrne dimension qualifie le problème à traiter ou li travail à réaliser selon que celui-ci est analy- sable ou non analysable. Tableau I cfassification des technologies par c. perrow (repris de perrow, 1970, p.7g) Coltpresrt.rrÉ - Covrr.ôr-u - Auorr / Tome 2 _ Volume 2 _ septembre 1996 (pp. 5 | 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 16. Ève CHr,cPrrro LEs rypolocrEs DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEURS FAcrEuRs DE coNTINcENcE Nous pouvons construire le tableau suivant en reprenant les dimensions du modèle de C. Perrovr qui sont pertinentes pour l'étude des modes de contrôle. Technotogie, structure ", "oi"tlf.tliii,?, ," modèle de perrow (i967) , 3.2. , I.es analyses d'Ouchi (1977) et de Merchant (1982) Ces deux typologies de modes de contrôle sont ffès proches sur le plan théorique e. Ouchi (1977) et Merchant (1982) font de plus varier leurs modes de contrôle selon deux dimensions quasiment identiques : - Ouchi (1977) parle de disponibilité des mesures d'output, là oùr Merchant (1982) parle de capacité à mesurer les résultats sur les dimensions importantes de la performance. - Ouchi (1977) parle de connaissance du processus de transformation, là où Merchant (1982) parle de connaissance des actions spécifiques désirables. La deuxième dimension recoupe la dimension utilisée par Perrow (1967,1970) distinguant les problèmes analysables et non analysables. La première dimension qui concerne la mesurabilité des outputs et résultats est en rwanche nouvelle. 65 Er.Éusurs DE srRUcruRE ÉrÉmrrrs suR trs oBltcnrs Coordination au niveau des opérateurs Coordination au niveau de l'administration de la production Autonomie 0e5 opérateun Type de production Type d'objectifs et d'évolution Technologie artisanale Ajustement mutuel Planification Élevée Qualité Peu innovant Stabilité Peu de risques lntérêt modéré pour le profit Technologie de pointe Ajustement mutuel Ajustement mutuel Élevée Forte qualité Forte innovation Forte croissance Beaucoup de risques Intérêt faible pour le profit Technologie d'engineering Planification Ajustement mutuel Faible Fiabilité lnnovation modérée Croissance modérée Certains risques lntérêt modéré pour le profit Technologie routinière Planification Planification Faible Quantité Peu innovant Stabilité Peu de risques Fort intérêt pour le profit CoMprÂBIurÉ - Colrrnôm - Auott / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 17. 66 Ève Cruaprr.ro Lx typoLoclrs DEs MoDEs DE CoNTRôLE ET LEURS FAcTEURs DE coNTINGENCE Le tableau 10 ci-dessous prôente en même temps les modèles d'Ouchi (1977) et de Merchant (1982). Tableau 10 Les typologies d'Ouchi (19771et de Merchant (1982) Merchant (1 i (1e77) Excellente Connaissance des actions; du processus de transformation Faible Possibilité de mesurer les résultats Élevée Faible Contrôle des actions eVou des résultats -.'- ,/-.'t Contrôle ,/-..t des comportements eVou des outputs æ (ex. : réalisatio" ,---"' de films) /..'' ,/"'' Contrôle ---.'' des outputs Contrôle des actions --'' t-'' --.- Contrôle /--.'' des comportements @ (ex. : laboratoire --.t' de recherche) ---'' /-"' Contrôle rituel ---t (corps diplomatique) Le modèle d'Hofstede (1981) part du même type de facteurs de contingence mais propose une tout auue typologie des modes de contrôle. $ffiilî r.e modèle d'Hofstede (19s1) Nous avons déjà donné la liste des six modes de contrôle identifiés par Hofstede (1981) dans le tableau 5. (Quels sont les mécanismes et les processus du conuôle ?) Hofstede (1981) construit un arbre de choix entre ces six modes de contrôle à partir de quatre question clés : - Les objectifs sont-ils ambigus ou non ? Liambigurté peut provenir de conflim d'intérêts ou de valeurs enûe les personnes concernées par la détermination des objectifs. Elle peut aussi découler d'une méconnaissance de la relation moyens- fins, laquelle impliquerait un accord sur la mission globale mais un désaccord sur les objectifs opéra- tionnels. Des changements fréquents de I'environnemenr ont également tendance à renforcer I'ambigurté des objectifs. - Les outputs sont-ils mesurables, quantifiables ? - Connalt-on les effets des actions, le processus de transformation, la technologie au sens large ? - Lactivité est-elle répétitive ? La répétitivité permet un apprentissage. Peu à peu on peut apprendre à connaltre les effets des actions. Hofstede (1981) construit I'arbre de décision ci-conrre (figure 4). CoræTABU-rrÉ - CoNrRôrr - AuDrr / ïbme 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l ù74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 18. Ève Cnnpu.rc Its rypol-oclEs DEs MoDEs DE CoNTRôLE E'r LEURS FAcrEuRs DE CoNTINGENCE 67 Figure 4 Arbre de choix des modes de contrôle d'Hofstede (1981, p. 196) Activité Y Les objectifs sont-ils ambigus ? N Y Les effets des interventions sont-ils connus? 7 L'activité est-elle répétitive ? o Contrôle politique Contrôle par jugement Contrôle intuitif Contrôle par essais et erreurs Contrôle par expert Contrôle routinier I I !O I _______l N )- Processus non cybernétiques Processus cybernétiques ryù o Peut-on lever ambiguité ? Les outputs sont-ils mesurables ? Peut-on trouver des mesures d'approximation ? L'activité est-elle répétitive ? ' '3,A; '' Marché, bureaucratie et clan d'ouchi (1980) Ilanalyse d'Ouchi (1930) s'inscrit dans la lignée des travaux de 7'rlliamson (1975) et de l'économie des cotts de transaction. Nous en ayons déjà &oqué la typologie dans le tableau 6. (Quels sont les moyens, procédés et instruments du contrôle ?) Toute transaction doit apparaltre équitable atx deux p"tii.r en présence. Les coûts de transaction sont les cotts supportés pour rendre la transaction iquitable. ie modèle de base de toute transaction estla transaction marchandedans laquelle les deux CoMp'raBI[TÉ - CoNrRôLE - AuDn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1 996 (pp. 5l ^ 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 19. 6e Ève Cnnprrro LSS TYPOI,OCIES DES MODES DE CONIRÔLE ET LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE parties sont en relation ponctuelle le temps de l'échange d'un bien conrre un montant. læ prix est censé être une évaluation parfaite de la valeur du bien. Un certain nombre d'élémenm peuvenr venir compliquer la transaction et donner lieu à une augmentation des cotts de transaction lo, ,i bien que sous certaines conditions ceux-ci deviennent prohibitifs, le conrrat parfait étant de plus impossible à réaliser (rationalité limitée). Les parties ont alors intérêt à changer de modèle de transaction et à Passer de la relation marchande à la relation d'emploi au sein d'une bureaucratie. Mais I'organisation bureaucratique peut elle-même devenir inefficace si les évaluations des perfor- mances individuelles des employés deviennent trop ambiguix. Dans ce cas, les salariés riont plus I'as- surance que le contrat est équiable et demandent des protections contraduelles comme une représentation syndicale et les cotts de transaction augmentenr à nouveau. Le modèle du cknpermet de surmonter ces difficultés. liimplication du personnel et son adhésion aux objectifs de l'organisa- tion atténuent la contrainte d'avoir à suivre les performances de chacun. En contrepartie, les salariés croiront dans le respect d'une équité à long terme à défaut d'une équité démontrableà courr terme. llélément clé qui explique le passage d'un mode de conuôle à l'autre estle dcgré d'ambigutté de k transaction. Plus celle-ci est ambiguë, plus la solution revienr à promouvoir un meilleur partage des g!1.".13 entre les parties de façon à éviter des cota de transaction trop importants. L telation d'emploi (bureaucratie) suppose ainsi une plus grande proximité des objectifs des deux parries que la relation marchande qui est marquée par I'indépendance er I'opportunisme des .o-pJn.-.nts. l,a relatign clanique est fondée sur une convergence des buts qui est beaucoup plus élevZe que celle qui préside à la relation bureaucratique. iii$t$r'- , L'économie de la quatité de Karpik (1989) La recherche de Karpik (1939) s'inscrit également dans la lignée de ûavau( économiques visant à montrer les limites du modèle marchand traditionnel mais elle ne repose pas sur le concept de cott de transaction. Il s'agit plutôt de montrer commenr évolue la relation marchande quandla qualité du bien est essentielle à sa définition tout en érant difficile à évaluer_ . Iae travail de IGrPik (1989) complète celui d'Ouchi (1930) puisqu il vise à distinguer deux types de relation marchande : - les marchés-prix, qui sont ceux évoqués par Ouchi (1980), reposant sur la médiation d'un prix qui incoqpore et qynthétise toute l'informadon sur l'échange grâce à une atornisation du marché-et à une concu/rence pare a parfaite; - les marchés-jugements gui prennent place lorsque lbfie est relatiaernmt o?aque (concurrence ;ryl.arfa;t1et héthogénéité dzs producteurs) et que le probhme important pour lbchiteur est.l' htaluation dz k qualité du bim plutôt qae son ?rix. Kâ{Pik (1989) prend ici l'exemple du marché des prestations juridiques. Dans ce cas, ce qui comPte pour l'acheteur est de contacter l'avocat qui lui permenra de gagner son procès. Priorité est donnée à la qualité. Celle-ci est dite incommensurable. Il s'agit de pl"t àe I'achat d'un bien incom- plet puisque celui-ci n'est vraiment défini qu après l'achat, ei même, après la consommation (c'esr un service). La réalisation de la valeur est différée dans le remps. Les marchés-jugements fonctionnent sous forme de réseaux. Il existe des réseaux-échanges qui Permettent aux clients de trouver des avocats (bouche à oreille, relations sociales, etc.) et aux evoçlts CoMlrasuTÉ - CoNrRôr-r - AuDn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. jl ù74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 20. Ève Curapnro LEs TYPoLoGIES DEs MoDES DE CONTRÔLE ET I,EURS FACTEURS DE CONT]NGENCE de trouver des clients, et des réseaux-produdeurs, entre avocats, qui produisent des normes profes- sionnelles, un code de déontologie, des règles de tarification, etc. Par ailleurs, la relation d'achar est une relation de confiance oir l'acheteur donne sa confiance a priori et oir le vendeur tente de la méri- ter, iest-à-dire de la garder. Cela est crucial pour lui : il s'agit de garantir la bonne diffirsion de sa réputation dans les réseaux-échanges et la fidélisation de ses clients. La confiance permet de combler I'aqrmétrie d'information enûe les deux parties. Les marches-jugemena fonctionnent en âit comme des marchés sur lesquels les parties connais- sent une cenaine convergence des buts. C'est un peu I'introduction de la relation clanique dans la relation marchande pour reprendre le vocabulaire d'Ouchi (1980). t3'ô, : Organisations mécaniste et organique de Burns er sralkef (1961) Le tableau 11 ci-dessous présente une rynthèse des caractéristiques des deux modèles d'organisation de Burns et Stalker (1961). Tableau 11 Organisations organique et mécaniste de Burns et Stalker (1961) (msnrÈ* pnoposÉr pnn ScHrnrusnHoRN rrnr., 1991, p. 319) Ces deux types d'organisations supposent également deux modes de contrôle. Le modèle méca- niste correspond en fait au modèle bureaucratigue traditionnel, alors que le modèle organique incarne des agencements structurels plus flexibles et réactifs. Il n'est pas étonnant que Burns et Stal- ker (1961) aienr constaré dans leur enquête empirique que les structures organiques étaient adaptéæ aux muironrcernents instabbs. tlinstabilité est définie chez eux par les taux dr changernent dans la technohgie a le rnarché. 3,i;.i'..0, Ies stratégies de contrôle de Child (lg8/+) Le travail de J. Child est intéressant en ce quil fait intervenir un grand nombre de facteurs de contingence. Il a identiûé quatre grandes stratégies de contrôle (p. 159) : - le contrôle personnalisé cennalisé (supervision hiérarchique directe, centralisation des décisions et autorité personnelle fondée sur l'expertise ou le charisme) ; 69 Onearrsmron oRcANTQUE Oneanrsmon ruÉclrutsn Autorité Règles et procédures Division du travail Utilisation de techniques de management Coordination et contrôle Décentralisée Peu Floue Minimale Informel et personnalisé Centralisée Beaucoup Précise ' Très étendue Formel et impersonnel CoMrTABIUTÉ - Corvrnôr^s - Auon / Tome 2 - Volume 2 - septembre I 996 (pp. 51 à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 21. 70 Ève Cruepuro I.ns ryporocrcs DEs MoDEs DE coNTRôLE ET LEURs FÂcrEURs DE coNTTNGENCE - le contrôle bureaucratique impersonnel (spécialisation des tâches, utilisation de règlements, de procédures, de contrôles comptables et budgétaires, automadsation du uavail) ; - le contrôle des outputs (centres de responsabilité permettant de responsabiliser chacun sur un ouqPut' fixation d'objectifs, comptabilité par responsables et délégation des décisions) ; - le contrôle cuburel (forte identificetion aux buts des dirigeanrs, auronomie, peu de contrôles formels, contrôle au recrutement, formation). Child (1984, p. 168) construit ensuite le tableau 12 ci-dessous pour identifier les stratégies de contrôle peninentes selon huit facteurs de contingence. Tableau 12 Stratégies de contrôle et facteurs de contingence (n:rnr o: Ctlrt'o, 1984, r. 168, rmoun ran ruous) Nous connaissons déjà sous une forme différente le facteur I (Ouchi et Karpik) et sous la même forme les facteurs 4 (Burns et Stalker), 5 (Perow), 6 (Merchant, Ouchi et Hofsrede) et 7 (Perow, Merchant, Ouchi et Hofstede). Nous découvrons ûois nouveaux facteurs de contingence, deux Portant sur le personnel (les facteurs 2 et 3) et un portant sur la aille de l'organisation (le 8). ' $;$;;:'r': Iæs configurations stnrcturelles de Mintbe rg (l9gz, tgg}) Les travaux d'H. Mintzberg, comme ceux de J. Child, sont intéressanrs par leur identification de nombreux facteurs de contingence. Lauteur a identifié six mécanismes de coordination (cf tableau 2 Quel est l'objet du contrôle, sur quoi est-il exercé ?). À chacun de ces six mécanismes de coordina- Flcnuns DE corûnNGENcE Sr SrnarÉen or colurnôu ppnopntÉr sEtoN Totm pnosasrurÉ (/= rrlou) 1. Demande pour les produits ou services (tension compétitive) 2. Position des employés sur le marché du travail 3. Expertise et qualification du personnel 4. Variabilité de l'environnement (imprévisibilité des activités) 5. Technologie (variété et interdépendance) 6. Outputs des travaux réalisés 7. Connaissance des processus de transformation 8. Taille de I'organisation { { - forte - faible - forte - faible - élevées - basses - élevée - faible - complexe - simple - mesurables - non mesurables - bonne - limitée - petite - grande { t t t t Output / Culturel Centralisé / Bureaucratique Output / Culturel Supervision directe / Bureaucratique Output / Culturel Centralisé / Bureaucratique output / Culturel Centralisé / Bureaucratique Output / Culturel Centralisé / Bureaucratique Output Autres types Centralisé / Bureaucratique Output / Culturel Centralisé Autres types + - ---) ---> + --t + + + CoMprABûxÉ - CoNTRôr.E - ArDrr / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp.5l à74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 22. Ève CHrapnro LEs TTPoLoGIES DES MODES DE CONTRÔLE gf LEURS FACTEURS DE CONTINGENCE tion correspond une configuration structurelle (cf tzbleau 13 ci-dessous). Une septième configu- ration apparalt quand aucun mécanisme n est privilégié : I'organisation politique. Le tableau suivant présente les sept configurations structurelles et les facteurs de contingence identifiés Par H. Minrz- berg pour chacune d'elles. Tableau 13 Configurations structurelles et facteurs de contingence (o'ÆnÈs Mrunsrnc, 1982, 1990) 7l ConReunmoH SvsrÈrr,tr DE COORDINATON PMNqPAT Flcnuns DE coNTNGENcE Organisation entrepre- neuriale (ou structure simple) Suoervision directe - Jeunesse - Petite taille - Travail simple (maltrisable par une personne) - Environnement simple et dynamique, éventuellement hostile (avantage concunentiel de la flexibilité) Organisation mécaniste (ou bureaucratie mécaniste) Standardisation des procédés - Organisation âgée - Grande taille - Environnement simole et stable Organisation division- nalisée (ou structure divisionnelle) Standardisation des résultats - Organisation âgée - Grande taille - Marchés diversifiés Organisation profes- sionnelle (ou bureau- cratie professionnelle) Standardisation des qualifications - Travail complexe (décentralisation et spécialisation) Procédés trop complexes pour être standardisés ; résultats trop difficiles à mesurer pour être standardisés ; professionnels trop autonomes pour supporter l'ajustement mutuel ou la supervision directe - Contexte stable (structures peu flexibles) - Fournit des réponses standard à des problèmes complexes 0rganisation innova- trice (ou adhocratie) Ajustement mutuel - Jeunesse - Travail complexe (besoin d'experts) - Environnement instable (besoin d'une structure organique) - Fournit des réponses innovantes à des problèmes complexes Organisation missionnaire Standardisation des normes (+ sélection, socialisation, endoctri- nement des membres) - Pas de facteur de contingence identifié - Système de coordination pouvant n'être qu'un vernis recouvrant une configuration traditionnelle ; parfois si fort qu'il peut créer sa propre configuration - Mission claire porteuse d'inspiration ; petites unités souples et décen- tralisées soumises à de ouissants contrôles normatifs 0rganisation politique Aucun en particulier (tendance à l'écla- tement). Jeux de pou- voir informels - Pas de facteur de contingence identifié - Système de coordination pouvant n'être qu'un vernis recouvrant une configuration traditionnelle ; parfois si fort qu'il peut créer sa propre confiouration Corvrtr{BlurÉ - CorirrRôLE - Aupn / Tome 2 - Volume 2 - septembre 1996 (pp. 51 à 7 4) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 23. 72 Ève CHr,qPErro Lrs ryporoctx DEs MoDEs DE coNrRôLE ET LEuRs FACTEURS DE CoNTINGENCE Conclusion Au terme de cet essai pour organiser la littérature porranr sur les modes de conuôle et leurs facteurs de contingence, nous sommes munis, d'une paft, d'une liste assez complète des modes de contrôle possibles (figure 3) et, d'autre pilt, d'un ensemble de facteurs de contingence suscepdbles d'expli- quer la présence d'un mode de contrôle plutôt qu'un autre pour une activité donnée (tableau 7). Cet effort de qynthèse de la limérature doit nous permettre de trairer en première approche les situations un peu hors normes pour le contrôle que sont par exemple le cas des services fonctionnels, celui du secteur public ou non marchand, le cas des entreprises employanr du personnel en majorité hautement qualifié, ou celui d'u organisations-champignons , à vocation innovanre. Ces situations, s'écartant du modèle de l'entreprise industrielle privée concurrentielle de grande taille qui a fondé la théorie du contrôle de gestion, sont de fait autant de cas de figures pour lesquels une approche large du contrôle organisationnel comme celle qui sous-tend I'ensemble de cet article est nécessaire. Les modes de fonctionnement des entreprises évoluant par ailleurs très rapidement dans le sens d'une flexibilité croissante et d'un intérêt accru pour le service rendu et la qualité, il est clair pour nous que cette approche large du contrôle est appelée à se généraliser au niveau des sciences de gestion. Notre effort pour organiser la liaérature porrant sur les typologies des modes de contrôle doit être compris dans ce cadre, comme un petit pas vers la construction d'un modèle du contrôle organisationnel qui aurait une validité plus large que le modèle classique du contrôle de gestion dont on connalt les limites au moins depuis Hofstede (I9TB). Noles l. Menre I'accent sur la restriction de libené liée aux modes de contrôle ne signifie pas que celle-ci est toujours imponante. Il existe ainsi des modes de contrôle plus ou moins n serrés o et le passage d'un mode de contrôle o serré u à un mode plus o lâche , peut apparaltre comme I'ouvemrre despaces de liberté. Il rien reste pas moins que le contrôle influe sur la délimitation de ces espaces de liberté. 2. Nous reconnaissons bien volontiers que d'autres axes d'analyse permettraient de compléter ce tableau : en particulier I'identiûcation des différentes personnes dont on veut contrôler les componements. C'est ainsi que les nombreux travanx sur le n corporate gover- nance, s'intéressenr au contrôle des dirigeants alors que le taforisme, par opposition, était plus adapté au contrôle des exécutants. On relira d'ailleurs avec inté- rêt dans cette perspective I'anicle de Frot et Joueurr (1991). 3. Nous employons ici le rerme de cybernétique dans un sens restreint, en ne faisant référence qu'à la première rybernétique (Maruyama, tg63) Sui se préoccupe de la stabilité et de I'homéosasie des qrstèmes et qui est assez bien décrite par I'analogie avec le thermostat. 4. À I'exception de la relation de marché décrite par Ouchi (1980) et des formes de contrôle par I'en- vironnement à peine effleurées par FL+vaowz a aL (r985). 5. Une autre limite du travail présenté tient au fait que I'identiâcation des modes de contrôle oue nous pouvons faire se situe à un niveau assez glo^b"l otr se distinguent en fait de grandes âmilles de modes de contrôle. Ainsi le contrôle par la culture, seul présent dans le modèle, est-il une catégorie incluant de nombreux rypes de contrôle selon les caractéristiques de la culture. De même, si I'on quallte le contrôle de gestion comme un contrôle des résultats (dimension 2) de rype cybernétique (dimension 5) et exercé par l'or- ganisation (dimensions 1 et 6), on sait aussi qu il existe différentes façons de faire du contrôle de gestion (Tiahand, l98l), et qu'au croisement des dimensions évoquées, iI existe d'ailleurs d'autres modes de contrôle que Ie contrôle de gestion tels que certains des instru- men$ propres à la gestion des ressources humaines. Chacun des grands modes de contrôle que I'on peut donc identifier à chaque croisement de nos six axes d'analyse peut donc lui-même être décomposé en différents sryles et rypes. 6. Ne sont pas analysés ici les travaux sur la condngence culturelle, en particulier sur les variations des modes de contrôle selon les cultures nationales. 7. On remarquera à ce sujet que de nombreuses typolo- gies ne mentionnent aucun facteur de contingence. Coùfl'resuTÉ- CoNTRôr-E-AuDrr /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. jl r74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 24. Ève CrualBno LEs rypoloclEs DEs MoDEs DE coNTRÔLE ET LEUPS FACTEURS DE coNTNGENcE 73 Ceci explique que nous étudions dans cette troisième partie un plus petit nombre de travaux que dans la àetrxième p"ttiè. nt Pouftânt' nous avons dt aller chercher des travaux non évoqués préédemment' car n'étant pas explicitement centrés sur le contrôle, pour eniichir notre analyse des facteurs de contingence (Buriis et Stalker, 1961 ; Karpik' 1989) tant les études rnettant.en relation des typologies de contrôle et des facteurs de contingence sont rares. 8. Prrrov (1970) Présente un modèle moins développé et sè contente de faire le lien entre les technologies et I'es dimensions strucfirrelles. 9. Oucnr (1977) propose de distinguer le contrôle des outputs et le contrôle des componements et crée Ia catégorie des n contrôles rituels, pour traiter certains .at àe ûgltre théoriquement possibles dans son modèle danalpe. Iæs u contrôles rituels'sont des contrôles qui ne contrôlent pas lactivité mais qui fournissent un simblant de rationalité. ks organisations dans cette situation ont comme seul moyen de conuôle efficace la sélection de leur personnel lors de son recrutement' MrncHavr (1982) propose de distinguer le contrôle des actions, le contrôle des résultats et le contrôle des caradéristiques du personnel. Les deux premiers modes de contrôle sont cotnmuns avec OucHl. Iæ troisième est une extension de la notion de contrôle rituel mais en même temps perd I'idée que ceftains modes de contrôle ont âvant tout une foncdon symbolique. 10. Iæ contrat passé peut dépasser un échange simple opéré ici et maintenant ; il peut faire réfélence aux droits et obligations des panies dans le futur, comPte tenu de différents éats posibles du monde, Le contrat e$ alors plus compliqué à rédiger : il faut prévoir tous les cas de ûgure, se prémunir contre .les comPorte- -.rrt oppoÀnistes de I'autre partie' etc. De même, la relation-contracnrelle est plus compliquée si les biens échangés ne sont pas banalisés' sont en petit nombre or.t ut iq.o. Lévaluation du prix est alors particulière- ment délicate. ll. Les deux dernières conÊgurations, ajoutées ultérieure- ment (MIx-rzBERc, 1990) sur le schéma de b.ase construit en l98l (édition anglophone), sont d'un genre un peu différent des cinq premières. Biblioqrophie BouQLnN H. (1991), Le connôle dz gesrioa Pads' PUF, 2'édition,331 p. BunNs T, Srerxsn G.M. (1961)' The Management of Innouatiott" london, Tâvistod< Publications ' 269 p. CaurraeNN C., Neol-En D' (L977), u Le contrôle de gestion : externe ou interne>, in Haruard I'Expansiou été 1977, pp.65-82. CHrelrlro È. (tgpa), Les nodzs dz connôb dzs organisa' tions artistiques,Thèse de doctorat, Université de Paris- Dauphine,6ll pages + annexes' Cuno J. Q984), Organization. A Guidz to Problzm's and Practice, Ipndon, Paul Chapman publishing Ltd.' 2" édition' 309 p. Cncc S. (1981), . Organization and Control , in Adrni- nistm.tiae Science Quarteily, Yol. 26, n" 4, décembre, Pp.545-562. DALToN G.V., LewnrNcE PR (Eds l97l)' Motiaation and Connol in Organiza'tioar, Homewood, Illinois, Irwin and,Dorsey. Dnvteccto PJ., Powrn W.( (1983)' n The lron Cage Revisited : Institutional Isomorphism and Collective Rationality in Organizational Fields ,, in American Sociolngical Reuiew,Vol. 48' avril, pp. 147-160. ErzroNt A (1961), A Cornparatiue Analysi.s of Cornplzx Organizations. On Power, Inuoluement and their Cone' htes, New York, The Free Press of Glencoe, 355 p. ETZIoNI A. (1971), Les organisations rnodzmes, Gembloux, Belgique, Éd. ;. Duculot, 222 p., traduit de I'améri- cain (première édition américaine t 1964)- FIor M. (1991), La conuergence dzs buts dans l'mtreprise' Thèse d'É,tat, Université de Paris-Dauphine' UFR sciences des organisations' 802 p. Ftor M., Jouaurr P. (1991), u Pour un contrôle de direc- don o, in Raue Française dz Gestioa janvier-février, pp. 82-90. FrevHorrz E.G., Des T.K., Tsur A.S. (1985)' " Toward an Integrative Framework of Organizational Control ', in Accounting, Organizations and Sociay, Vol. l0' n" I' PP.35-50. Horsrspp G. (197S), u The Poverty of Management Control Philosophy ", in Academy of Managernent Reuiew, jutllet, pp. 450461. Horsrnpr G. (1981), u Management Control of Public and Not-for-profit Activities ,, in Accounting, Organi- zations and. Sociay,Vol. 6, n" 3, pp. 193'211. Hopwoop A. (1974), Accounting and Human Behauiour, London, Haymarket publishing limited' accountancy age books, 213 p. ANTHoNY RN. (1965), Planning and Connol Systens A Frarnework for AnalTsis' Boston : Division of research, graduate scÎool of business administration' Harvard University, 180 P. Avrsolw RN. (1993), La fonction contrôlt dz gestiou Paris, Publi-Union, traduit de I'américain (première édition américaine: 1988),210 P. coMpTABruîÉ- coNrnÔr^s-AuorT /Tome 2 -Volume 2 -septembre 1996 (pp. 5l à74) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)
  • 25. 74 Ève CHtappno LEs TypoloclEs DEs MoDEs DE coNfRôl.E ET LEuRs FÂcrEURs DE CoNTINGENCE Karux L. (1989), ( I-léconomie de la qualité ,, in Reuue fançaise dc sociobfe,Yol.)OO(, pp. lB7-210. Koolrrz H., Bneospms RPl (1972), * Managing Through Feedforward Control, in Business Horizottç, Vol. 4, n" 3, juin, pp. 25-36. Lrnes M. (1980), Touard a Theory ofManagement Connol : Organizational, Information Economics and Behauioral Approaches,Yorking paper, Groupe HEC, septembre. Manweua M. (1963), u The Second Cybernetics : Devia- tion Amplifying Mutual Causal Processes >, in Ameri- can Scientut Vol. 51, pp. 164179. Mrncnavr K-d. (1982), n The Conuol Function of Management ,, in Shan Managemmt Reairu, été, pp.43-55. Mrncnarrr Kâ. (1985), Control in Business Organization, Londres, Pitman, 161 p. MrrrnJ.I(, RovnN B. (1977), n Institutionalized Organi- zations : from Structure "" Myù and Ceremony >, in t4nerican Journal of Sociolog, Vol. g3, n. 2, pp.34o-363. Mnnznnnc H. (1982), Stnrcture a $mameue dzs organi- sations, Pans, Éditions d'Organisation, 4ll p., t""a-t de l'américain (première édition américaine : l98l). MrlrrzsERc H. (1990), Ie managemmt. Volage au centre det organisations, Paris, Edition. d Oiganisation, 570 p., uaduir de l'américain (première édition améri- caine: 1989). NrwueN I(H. (1975), Constructiae Control : Design and lse of Cgnqol Syitems, Englewood cliffs, New Jersey, Prentice Hall. Oucm VlG. (1977), . The Relationship between Organi- zational Strucnrre and Organi?ârional Control u, in Adninistratiae Science Quzrterly,Yol.22, n" l, mars, PP.95-rr3. OucHt VlG. (1979), * A Conceptual Framework for the Design of Organizational Control Mechanisms r, in Management Science,Yol.25, no !, septembre, pp. g33- 848. Oucut I(G. (1980), u Markets, Bureaucracies and Clans, in Adninistratiue Scimce Quartnly, Vol. 25, mars, pp. r29-14r. Oucm WG., Mecunn M.q,. (1975), n Organizational Control : two Functions", in Adrninistratiue Science Quartaly, VoL 20, n. 4, décembre, pp.559-569. Prnnov C. (1967), n A Framework for the Comparative !d:"ir of Organizations >, in Arnerican Sociobgical Rea iew, YoL 32, pp. t9 4-208. Prnnov C. (1970), Organizational Analysis. A Sociobgical Wew, Londres,Tevrstock publications, 192 p, RrsvEs ïK., Voooveno J. 0970), n The Study of Managerial Control o, in Woodward EÂ., pp.37-56. ScsrnupnHonN J.R J.., Hu.rr J.G., OssoRN RN. (1991), Managing Organizational Behauior, New yorh John Viley, 4. éùtton,64t p. Scorr RW. (1992), Organizations. Rational. Nanral and Opm $steru,3. édition, Englewood cliffs, NJ., pren- tice HaIl,414 p. TnaryNo l. (1982), < Contrôle de gestion : quel sryle adopter ? ,, in Rmae Française de Gestion, pp. 59-66. !firrcNs AL., Oucrr I(G. (1983), o Efficient Cultures : Exploring the Relationship between Culture and Orga- nizational Performance ", in Administratiue Science Qtn t"rbVol. 28, pp.46848t. 'lTtrrnvsoN O.E. (1975), Marhex anà Hiaarchies : Analysis and Antimç Implicatior6 New york, Free Press. Woopveno J. (Ed. 1970), Inàutîial Organisation : Beha- uiour and Control, Oxford, UK, Oxford Universiry press,262 p. © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 01/05/2022 sur www.cairn.info (IP: 105.71.134.121)