1. 6ème
édition
en Basse-Normandie
du 7 au 31 mars 2015
Un festival organisé par la Brèche
Pôle National des Arts du Cirque de Basse-Normandie / Cherbourg-Octeville
Contact presse nationale Patricia Lopez / 06 11 36 16 03
patricialopez@gmail.com
Contact presse locale Emmanuelle Floch / 06 30 80 13 00 / 02 33 88 43 73
communication@labreche.fr
Crédit photo : Julien Vittecoq
2. Dios Proveerá
mise en scène David Bobée
Les Nouveaux Caractères
direction musicale Sébastien d’Hérin
avec les artistes de la Gata Cirko de Bogota
création à La Brèche, Pôle National des Arts du Cirque
de Basse-Normandie Cherbourg/Octeville le
Samedi 7 mars à 20h45
suite à la résidence du 2 février au 6 mars 2015
dans le cadre de SPRING
festival des nouvelles formes de cirque en Basse-Normandie
du 7 au 31 mars 2015
représentations au théâtre de Caen les
mercredi 11 mars à 20h
jeudi 12 mars à 20h
vendredi 13 mars à 20h
samedi 14 mars à 20h
dimanche 15 mars à 17h
3. Dios Proveerá
Mise en scène et scénographie David Bobée
Assistants mise en scène Edward Aleman et Wilmer Marquez
Artistes circassiens de la Gata Cirko de Bogota avec Luisa Montoya, Felipe Ortiz,
Edward Aleman, Wilmer Marquez, José Miguel Martinez, Gabriel Gomez, Gabriela Diaz,
Laura Lloreda, Diego Fajardo, Cristian Trivino, Valentina Linares
Musique les Nouveaux Caractères, direction Sébastien d’Hérin
Musiciens Sébastien d’Hérin, clavecin
Liselotte Emery, cornet à bouquin et flûte à bec
en cours , viole de gambe et violoncelle
Stephen Eelhart, percussions
Caroline Mutel, voix (soprano)
Création sonore Jean-Noël Françoise
Création lumière Stéphane Aubert
Création vidéo José Gherrak
Costumes Pascale Barré
Direction technique Emmanuel Journoud
Régie générale Philippe Lambert
Administratrice de production Sophie Mercier
Assistante de production Sarah Bonjean
Production Interarts Lausanne/Chantal et Jean-Luc Larguier
Coproduction Centre Dramatique National de Haute-Normandie, La Brèche-Pôle National
des Arts du Cirque de Basse-Normandie/Cherbourg-Octeville, les Théâtres de la Ville de
Luxembourg, Maison des Arts de Créteil
Avec le soutien de théâtre de Caen, Institut Français-Paris, Gata Cirko/Luisa Montoya et
Felipe Ortiz, Institut Français de Colombie
Diffusion Scènes de la Terre/Martine Dionisio
4. A l’origine du projet… une rencontre et une école à Bogota
« Au début de l’histoire il y a la rencontre avec deux acrobates extrêmement doués, Edward Aleman et
Wilmer Marquez. Je mettais en scène le spectacle de la 23e
promotion du CNAC, eux étaient de la 22e.
En les voyant travailler, j’ai trouvé chez eux quelque chose de l’ordre d’une virtuosité et d’une
simplicité assez extraordinaires. Je leur ai alors proposé de me rejoindre sur différents projets, et
notamment Romeo et Juliette. À la suite de quoi, ils se sont démenés pour que je prenne des "vacances"
en Colombie, où j’ai donné un workshop à la compagnie dont ils sont issus, La Gata. Une toute petite
compagnie dans un tout petit lieu-école à Bogota, qui cherche à développer le cirque contemporain dans
un pays où il existe très peu. L’atelier était organisé via La Gata par le Ministère de la Culture
colombien, avec l’idée de faire venir des gens qui amèneraient la compagnie vers un cirque de création,
en travaillant sur un propos dramaturgique susceptible d’être porté par ces acrobates incroyables. »
Une violence intérieure et des acrobates hors du commun
« Comme souvent quand je suis un peu secoué par une ville ou un pays, je suis touché par la façon dont
les gens qui y habitent trouvent des moyens de résistance face à une violence contextuelle. Qu’est-ce qui
fait qu’un être humain est irréductible, quand il est maintenu par les pouvoirs publics dans des
conditions de vies difficiles voire insupportables, sans accès aux soins, à l’eau, à l’électricité, à la
culture, à l’éducation ? Tout est fait pour que l’humanité s’effondre et elle trouve le moyen de rester
debout. C’est ce qui m’a frappé à Belgrade il y a 20 ans, et c’est ce que je retrouve à Brazzaville,
Moscou, Bogota. Je compte me plonger plus précisément dans l’histoire de la Colombie, mais j’y ressens
déjà quelque chose d’une violence intérieure. C’est un pays en guerre depuis des années, en guerre
contre lui-même. À travers l’engagement physique, qui peut parfois toucher à l’engagement poli• que,
les corps des acrobates m’apparaissent toujours comme de fabuleux instruments de résistance. Les
artistes de La Gata portent ça, et bien plus encore. La plupart vient d’histoires, de quartiers difficiles, et
par le cirque, ils ont réussi à sortir quelque chose de créa• f, tout en se sortant d’un bourbier dans lequel
ils auraient pu s’engluer. L’histoire de la colonisa• on espagnole est aussi très présente dans les têtes,
les discussions, les improvisations, et c’est curieux de voir comme ils se positionnent quasiment toujours
du côté des natifs. Pourtant, ils portent sur leurs peaux et dans leurs gestes tout l’éventail du patrimoine
génétique des différentes cultures brassées, colons espagnols, indiens, esclaves africains…
Politiquement, cette contradiction entre l’intérieur et l’extérieur de leur corps m’intéresse beaucoup. »
Sans un mot, opposer corps bruts et musique savante
« Au final, au plateau : sans un mot, opposer corps bruts et musique savante Dios Proveera (Dieu
pourvoira), c’est ce qu’on dit là-bas quand on n’a rien et qu’on n’imagine pas que quoi que ce soit puisse
changer. Une façon de dire, rien ne sert de s’en faire.
Ce qui m’intéresserait, c’est le répertoire baroque qui a été importé avec la colonisation avant de
connaitre son propre développement en Amérique Latine. Ces musiques sublimes sont aussi une façon de
toucher à l’atroce, puisqu’elles ont accompagné les colonies, les viols, les conversions forcées.
Reprises par toute une population de convertis qui n’avait pas toujours un orgue sous la main, elles ont
été revisitées avec des flûtes de pans et autres instruments locaux, ce qui donne aujourd’hui un
répertoire très étonnant.
, le sublime deL’idée est de travailler sur une espèce d’opposition entre le sacré et le profane
ce répertoire et le brutal du cirque acrobatique de rue, qui se fait avec rien : avec des acrobaties au sol
et des portés plutôt que de gros agrès, éventuellement une corde, des sangles, une lyre, quelques
aériens… Une énergie incroyable, et basta.
Et puis, il y a en Colombie un climat social qui est assez mouvementé, assez violent, qui peut rejoindre
des mouvements tels que les Black Blocs d’activistes tout de noir vêtus qui se forment en marge des
manifestations. Quand j’étais là-bas, j’ai ainsi assisté à une manifesta• on contre Monsanto, qui vient
poser des brevets sur des graines utilisées depuis des millénaires. Là-dessous aussi, il y a une espèce de
violence sombre et à la fois pleine d’espoir, outil salutaire pour venir combattre l’obscurité d’une
époque décidemment violente. Les manifestations, les émeutes seront la base des chorégraphies du
spectacle, que je veux sans mots : les corps s’expriment déjà suffisamment. »
Propos de David Bobée, recueillis par Cathy Blisson en novembre 2013
5. Confronter le théâtre, le cirque et la musique baroque
note d’intention par Sébastien d’Hérin
Lorsque David Bobée m’a demandé de rejoindre l’aventure Dios Proveerá avec Les Nouveaux
Caractères, le projet invitait d’emblée à un imaginaire très riche et coloré : sonorités, rythmes,
populaires et savants à la fois. L’univers du théâtre et du cirque contemporain pouvait-il se
confronter et se mêler à celui d’une musique des temps passés ?
Depuis une trentaine d’années, de nombreux musiciens ont désiré parcourir les chemins qui
mènent en Amérique du Sud, je pense notamment au formidable travail effectué par Alain
Pacquier et ses fidèles compagnons-interprètes, comme Gabriel Garrido. Il s’agissait de faire
revivre des trésors musicaux oubliés d’une région où l’Histoire a laissé de fortes traces.
Baroque... Un des premiers sens donné au mot vient du Portugal et traduit la bizarrerie ou
l’inattendu, un caractère baroque est difficilement saisissable, surprenant et riche, provocateur
ou irrégulier.
Au XVIe siècle, peu de temps après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb, les
premiers compositeurs de la Nouvelle Grenade (le nord de l’Amérique du Sud) viennent
d’Espagne et des pays alliés aux Rois très catholiques. Suivent en même temps les nombreuses
missions jésuites à la tête desquelles un général, appelé le Pape noir, doit évangéliser les
populations locales ; la musique, à travers l’office religieux, jouera un rôle primordial dans
cette tâche avec plus ou moins de succès selon les régions. Viendra ensuite avec le XVIIe siècle
une nouvelle généra• on de musiciens, autochtones cette fois.
La musique baroque colombienne n’est-elle pas encore aujourd’hui teintée de cet héritage
douloureux ? Imposé par la vieille Europe ? Ou appartient-elle depuis à une civilisa• on, forte de
l’envie farouche de vivre et de chanter, libre ?!
Difficile de répondre ici, mais les « chemins » musicaux sur lesquels nous nous aventurons
resteront toujours plus faits de conjectures heureuses que de certitudes musicologiques.
Travailler sur cette idée que le voyage est à la base d’un métissage musical en évolution
permanente, voilà qui me passionne. Les travaux de chercheurs comme R. Stevenson, S. Claro,
E. Bermudez ou A. Pacquier m’ont permis de dessiner un panorama des compositeurs actifs et
des œuvres en vogue au XVIIe siècle à Bogotá. Les archives de la Catedral Santa Fé témoignent,
elles, du rôle central joué par cette ville, notamment sous l’influence du premier archevêque
Juan de los Barrios, entre le Mexique et la Colombie à la fin du XVIe siècle.
Les musiques retenues sont tour à tour sacrées et populaires, en latin ou en espagnol,
instrumentales aussi, elle se découvre au son de la flûte à bec et du cornet à bouquin, de la
viole de gambe et du clavecin ; la voix lyrique vient quant à elle transcender un répertoire entre
douleur et exaltation.
Le programme musical
Les compositeurs, comme Gutierre Fernandez Hidalgo, Jose de Cascante, Juan Hidalgo, mais aussi
Cristobal Morales, Tomas Luis de Victoria, Diego Ortiz, Juan de Araujo, Roque Ceruti ou Tomas de
Torrejon y Velasco, sont des musiciens passés maîtres dans l’art du Villancico (chants donnés à la période
de Noël), de la Romance populaire et du petit motet spirituel…
D’autres recueils de chansons comme le Codex Martinez Compaňon témoigneront de la vie artistique et
musicale intense à travers le continent sud-américain jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
6. DAVID BOBÉE
metteur en scène, directeur du CDN Haute-Normandie
David Bobée fonde sa compagnie Rictus en 1999 à Caen. Le metteur en
scène œuvre pour un théâtre sans frontières. Ses interprètes sont
acteurs, danseurs ou acrobates, professionnels, amateurs ou en situation
de handicap, et brillent par leur diversité de nationalités et de cultures.
Avec eux, il donne à réfléchir le monde depuis ses périphéries et ses
identités différentielles (les sans-papiers, les prisonniers, les gays et
lesbiennes…). Passant par des codes esthétiques populaires, son propos
procède toujours d’un soulèvement, objectant des univers romantiques
qui réactivent cette enfance qui nous fonde.
David Bobée est engagé dans une recherche théâtrale originale. À partir du dispositif scénique, il
met en œuvre conjointement une scénographie, l’écriture dramaturgique, le travail du son, de
l’image et du corps. Ses créations mêlent le théâtre, la danse, le cirque, la musique, la vidéo, la
lumière. Il a longtemps été le collaborateur artistique d’Éric Lacascade, comédien et danseur
avec Pascal Rambert.
Travaillant avec des auteurs contemporains au service d’une écriture de plateau, notamment
avec Ronan Chéneau : Res persona, Fees, Cannibales, Nos enfants nous font peur quand on les
croise dans la rue, Warm, Petit Frere, My Brazza, ou avec d’autres auteurs avec lesquels il crée
This is the end, Gilles, Je t’a(b)ime, Dedans Dehors David. C’est dans le même esprit qu’il
revisite Shakespeare (Romeo et Juliette, Hamlet), Hugo (Lucrèce Borgia) ou Ovide
(Metamorphosis, Les Lettres d’amour), et qu’il collabore avec de nombreux théâtres à l’étranger,
notamment avec le Gogol Center de Moscou et l’espace Go de Montréal. Il aime à inventer des
rencontres avec des artistes venus d’horizons différents : le chorégraphe congolais Delavallet
Bidiefono, le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov avec lesquels il signe plusieurs
créations, le réalisateur François Goetghebeur avec lequel il tourne un fi lm de théâtre, le clown
Gilles Defacques, la comédienne indonésienne Ine Febriyanti …
Il prépare actuellement Paris d’après le roman de Frédéric Ciriez et l’opéra The Rake’s Progress
de Stravinsky qui sera créé au théâtre de Caen.
Depuis septembre 2013, il est directeur du Centre Dramatique National de Haute-Normandie,
premier CDN à vocation transdisciplinaire.
David Bobée et Caen
Ancien élève du Département des Arts du Spectacle de l’Université de Caen, c’est ici que David
Bobée, jeune étudiant, se lance dans la mise en scène. Il est particulièrement remarqué lors du
Festival étudiant Les Fous de la Rampe avant de devenir le collaborateur artistique d’Éric
Lacascade, alors directeur du CDN de Basse-Normandie.
En 2010, il est invité par le théâtre de Caen pour présenter son adaptation d’Hamlet de
Shakespeare. Suivront This is the end, Romeo et Juliette, Metamorphosis.
7. LES NOUVEAUX CARACTÈRES
sous la direction de Sébastien d’Hérin
Les Nouveaux Caractères sont un ensemble de musique ancienne fondé en 2006 par Sébastien
d’Hérin (orgue, clavecin et direction) et Caroline Mutel (soprano), jouant sur des instruments
d’époque et privilégiant les opéras et formes musicales d’inspiration théâtrale.
Le jeune chef s’est forgé auprès de Gustav Leonhardt, Pierre Hantaï, Bob van Asperen, Kenneth
Gilbert et Christophe Rousset, couronné de trois premiers prix de Conservatoire dont ceux de
Paris et d’Amsterdam. Il s’exprime comme continuiste, demandé par les plus grands chefs
baroques (J.-C. Malgoire, M. Minkowski, H. Niquet, J. Tubéry…), comme collaborateur et assistant
(L. Equilbey, H. Niquet, E. Krivine), ou comme soliste et chambriste (La Bergamasca, et les
Musiciens de Monsieur Croche) tout en étant invité comme chef d’orchestre dans les opéras de
Rennes, de Rouen, de Bordeaux ou de Montpellier.
FidèleS à l’esprit de troupe, Les Nouveaux Caractères rassemblent les mêmes instrumentistes et
chanteurs. L ’Ensemble s’est produit salle Gaveau, à la Cité de la Musique, à l’Opéra Comique,
sur les scènes des Opéras de Rennes, de Rouen, d’Avignon, de Reims, de Tours, de Massy, à
l’Opéra Royal de Versailles, à l’Opéra national de Bordeaux, à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à
l’Abbaye de Noirlac, au Festival d’Utrecht, de Sablé, au Festival de Musique baroque d’Ambronay
et au Festival de la Chaise-Dieu ou encore à la Fondation Bru Zane de Venise. Il est en résidence à
la Chapelle de la Trinité (Festival de musique baroque de Lyon).
Fidèle à la recherche du chatoiement et du mélange de genres propres à la musique baroque,
l’ensemble s’intègre également dans des spectacles portés par d’autres créateurs : Chris! Ane
Véricel pour Les Quatre Saisons, Jean Lacornerie pour Variations et David Bobée, aujourd’hui,
pour Dios Proveerá.
Principales productions
Orfeo de Monteverdi
mise en scène de Caroline Mutel
Théâtre de la Renaissance Lyon,
Opéra Royal de Versailles,
Théâtre Musical de Besançon,
Opéra d’Avignon
The Fairy Queen de Purcell
mise en scène de Caroline Mutel
Chapelle de la Trinité de Lyon,
Nuits Musicales d’Uzes
Didon et Énée de Purcell
mise en scène de Bernard Lévy
Opéra Royal de Versailles,
Théâtre de Cornouailles,
Opéra de Bordeaux,
Théâtre Impérial de Compiègne
8. LA GATA CIRKO DE BOGOTA
la pluridisciplinarité au cœur du projet
La Gata Cirko est l’une des premières compagnies indépendantes de cirque en Colombie, fondée
par des artistes provenant de différentes spécialités. Elle est officiellement née en 2003 et depuis
lors elle travaille sur le corps dans le mouvement et explore l’interaction du cirque avec d’autres
disciplines des arts scéniques comme la danse et le théâtre.
Depuis sa création, la Gata Cirko a développé un travail artistique et pédagogique, qui avec les
années agrandissait ses rangs d’action. Elle a plusieurs créations à son actif : Déjà vu en 2005, La
Cita en 2008, Soma et Zoom en 2010, Las 7 vidas del Gato en 2011 et Tropico Destino en 2012. Le
spectacle Idartes en 2012 est le spectacle qui leur apporta la reconnaissance internationale. En
plus de ses créations indépendantes, la compagnie a participé à des événements comme la soirée
de clôture du mondial du Sub20, l’inauguration des Jeux Sportifs Nationaux et au Lanzamiento del
Instituto Distrital de las Artes.
9. Festival des nouvelles formes de cirque en Basse-Normandie
du 7 au 31 mars 2015
Rue de la Chasse verte – BP 238
50102 Cherbourg-Octeville Cedex
Billetterie ouverte du mardi au vendredi
de 12h à 17h30
02.33.88.33.99
www.labreche.fr
www.festival-spring.eu